- Titre original Broken - Legacy #1 à 3 & #5 à 7
- Genre Comic-Book
- Série Legacy (Vol. 1)
- Univers Legends
- Année et période +137 (Héritage)
- Scénariste(s) John Ostrander
- Dessins Jan Duursema
- Encrage Dan Parsons
- Couleurs Brad Anderson
- Couverture Adam Hughes
- Traducteur(s) Anne Capuron
- Note du staff SWU
- Note des internautes
Cette série met en scène Cade Skywalker, un descendant de Luke Skywalker ! Cade a reçu la formation de chevalier Jedi mais a quitté l'Ordre Jedi. Il a complété sa formation auprès du pirate Rav et vit avec des chasseurs de primes, des vauriens et des pirates. En plus de son statut de Jedi, Cade a aussi abandonné son nom de famille... La série débute par l'attaque du temple Jedi, la trahison d'un Empereur ainsi que la renaissance des Sith.
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Attention, les couvertures présentées dans la galeries d’images sont susceptibles de contenir des spoilers majeurs sur l'intrigue
Il est relativement difficile de se livrer à la critique du premier story-arc de Legacy. Alors que fréquemment, on manque sérieusement d’éléments à commenter, cette fois c’est plutôt l’abondance d’évènements qui est compliquée à gérer. John Ostrander et Jan Duursema ont résolu une équation plutôt alambiquée : comment travailler au sein d’un univers existant depuis 30 ans, plutôt bien défini, dans lequel prétendument tout ou presque a été raconté, en s’offrant un départ « neuf » laissant une large place à la créativité.
Scénario
Après plusieurs dizaines de numéros de Republic à son bilan, et surtout la création du premier héros iconique des comics Star Wars, John Ostrander repart de zéro avec pas mal d’interrogations à son égard : saura-t-il se renouveler ? Et si oui, comment va-t-il procéder ? Continuera-t-il dans un style assez sombre, ou au contraire plus space opera ? Avec Broken, il a mis tout le monde d’accord en poussant peut-être encore plus loin son univers et ses nouveaux personnages dans les zones troubles, et les comportements franchement sombres qui sont sa marque. Son héros, Cade, est sans aucun doute encore plus en porte-à-faux avec l’Ordre Jedi que Quinlan Vos, ce qui n’est pas rien. Son destin (bien qu’il reste encore beaucoup de choses à découvrir) n’est pas forcément plus tragique, mais il est très dur et certainement plus violent dans ses conséquences. Et comme il se doit, les actions de Cade sont à l’avenant. Attendez-vous à un anti-héros poussé dans ses derniers retranchements. Autour de ce point focal, ce Skywalker qui comme tout ses ancêtres semble être le point d’équilibre qui fait basculer la galaxie d’un côté ou de l’autre, Ostrander a créé un casting extrêmement touffu, à l’image des forces en présence. Il serait trop long de tous les passer en revue, alors disons simplement que les personnages sont une alternance intelligente entre archétypes (il en faut) et subtilité. Les rebondissements sont multiples au cours de cette première aventure, et certains personnages cachent bien leur jeu dans le numéro introductif (Legacy #0).
Enfin, l’intrigue a le droit à son lot d’éloges. Elle concentrait mes principales inquiétudes. Selon moi, le travail de définition des personnages, des différentes puissances en action, était avant même la lecture du premier numéro une réussite. Il était la garantie d’un climat et d’une galaxie extrêmement partagés, tiraillés entre les différentes factions, et propices à de très bonnes aventures. Néanmoins, il fallait mettre tout cela en mouvement au sein d’aventures originales, en gros s’extirper des clichés, ce qui me semblait particulièrement ardu. Ce premier story-arc répond définitivement à mes attentes : le rythme est très bien géré, le suspense est au rendez-vous, les situations dramatiques s’enchaînent avec des passages beaucoup plus orientés sur l’action. Comme on l’a déjà vu, les rebondissements sont au rendez-vous et pour faire monter encore un peu plus la tension, Ostrander nous sert quelques cliffhangers bien sentis en fin de numéros.
Dessins
Jan Duursema, Dan Parsons, Brad Anderson. L’équipe qui a fait le succès de Republic continue de nous offrir du grand spectacle. Il n’y a pas réellement de changement fondamental par rapport à ce qu’ils produisaient sur la précédente série. Les artistes poursuivent au même niveau, et c’est un peu ce qui compte. Le style de Duursema est toujours aussi dynamique, agrémenté de décors très réussis à l’occasion et de gros plans sur des personnages hyper expressifs. Grâce à ces petites touches, Duursema évite à sa galerie de personnages d’être victime de stéréotypes excessifs. Finalement, le seul point qui aura soulevé les critiques, ce sont les essais de mélange 2D-3D que la dessinatrice a tentée sur certaines couvertures. Ce genre de tentative me laisse un peu indifférent, ce qui n’est pas le cas de la venue de Adam Hughes qui a réalisé de très bonnes couvertures pour Broken avant de se faire cadenasser par un contrat d’exclusivité chez DC !
Conclusion
Autant, l’annonce de Legacy avait soulevé un vent de révolte parmi les fans-internautes les plus assidus. Aussi prompt à brûler leurs idoles qu’ils l’ont été à les encenser les années précédentes avec Clone Wars, les mois qui ont séparé l’annonce de Dark Horse de la sortie du premier numéro ont vu des réactions plus salées les unes que les autres. Puis le #1 est sorti, et un tsunami de satisfaction a douché ceux qui avaient anticipé un échec cuisant. L’opinion publique (on va l’appeler ainsi) avait réagi de manière épidermique à l’annonce de concepts qu’elle jugeait essorés : Empire, Skywalker, Rébellion, Sith étaient autant de notions inexploitables. Personnellement, j’ai un adage qui veut que le concept, aussi usé soit-il, est toujours susceptible d’abriter les meilleurs développements pour peu que l’auteur aux manettes soit talentueux et bourré d’idées. On le voit constamment dans le petit monde des comics, et une fois encore cela s’est confirmé. Se faisant, Dark Horse a réussi à se créer une figure de proue pour sa ligne de comics Star Wars qu’elle a entièrement relancé l’an dernier. Aujourd’hui, et après 9 numéros sortis, la bonne nouvelle est que Legacy vit bien sans Duursema. La dessinatrice aura bien du mal à assurer plus de 8 numéros par an, il est donc indispensable que tant les artistes fill-in que les scénarios soient à la hauteur afin d’éviter tout décrochage du lectorat, déjà bien mis à mal par les retards à répétition.
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On finit par attendre la suite puisque ce premier tome laisse présager une longue série qui sera sans doute au détriment de l'histoire qui se révèle néanmoins passionante. -
Les bases sont posées, les différentes forces présentées, les personnages introduits et les nouveauté au rendez-vous.
Côté dessins, Jan Duursema nous propose de très belles choses. C'est du très bon niveau pour un arc en six parties.
A noter également, de belles couvertures Adam Hughes !
A lire d'urgence donc ! -
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Plus d'un siècle s'est écoulé depuis la guerre contre les Yuuzhan Vong, et l'Alliance Galactique n'est plus que l'ombre d'elle-même, brisée par la coalition entre l'Empire de Roan Fel et l'ordre du Sith Unique de Dark Krayt. L'Ordre Jedi est dispersé, et l'un de ses derniers représentants, Cade Skywalker, a tourné le dos aux principes mêmes des Jedi. Désormais chasseur de primes, accro aux bâtons de la mort, capitaine d'un équipage hétéroclite, il vit au jour le jour sans se soucier de son héritage. Mais le nom Skywalker va se rappeler à lui lorsque sa route va croiser celle de la princesse Marasiah Fel et des Sith lancés à ses trousses !
Nouvelle série régulière lancée en 2006, Star Wars Legacy est le « bébé » du duo John Ostrander/Jan Duursema. Une liberté créatrice totale, une plongée vers le grand inconnu, un retour aux fondamentaux, une incertitude de tous les instants, des nouveaux designs à la pelle, voilà le programme de ce premier arc extrêmement dense au titre évocateur : Anéanti !
En 2006, Ostrander et Duursema sortent tout auréolés de leur longue prestation sur la série Republic. Et les deux artistes décident de couper les ponts avec tout ce qui se faisait jusque là. Et ça fait un bien fou ! Chaque page y va de son nouveau personnage, de son événement inattendu, de son information sur le background de la série. Ces cent trente deux pages sont denses, toutes utiles, toutes remplies, les bases de la série sont posées, l'intrigue des premiers numéros également car on apprend à la fin de ce premier tome assez vite où les créateurs ont prévu d'amener leur héros, Cade Skywalker. On en apprend également plus sur le passé de cet univers, juste ce qu'il faut pour donner envie au lecteur sans le perdre. C'est absolument génial de voir, sous nos yeux, un nouvel univers, à la fois familier et si différent, prendre vie. La lecture de ce premier tome fait regretter d'autant plus l'absence totale de prise de risques dans le postulat de départ de la postlogie…
On regrettera cependant deux points, l'un mineur, l'autre plus problématique. Le premier, c'est la pertinence d'une alliance entre l'Empire de Fel et les Sith de Krayt. Si l'on voit très bien ce que Krayt y gagne, j'ai sincèrement du mal à imaginer que Fel ait pu envisager une alliance avec les Sith comme une bonne idée. J'imagine que l'un des buts de la série sera de montrer, justement, comment Fel senior va regretter ce choix, mais tout de même, ce point m'a gêné. Et c'est dommage… mais peut-être apprendrons-nous plus tard que Fel n'était pas lui-même, qui sait ?
Non, le plus gros problème, c'est le personnage de Cade. C'est bien simple : je l'ai totalement DE-TES-TE. Je ne parviens pas à suivre un personnage qui est foncièrement antipathique… Alors, je me doute bien que cela ne va pas durer, qu'il faut montrer à quel point Cade est tombé bas ; mais cela va trop loin à mon sens. Je n'ai rien contre un bad boy, rien contre un looser un brin paumé, mais il faut qu'il soit un minimum sympathique. Là, ce n'est pas le cas, c'est ouvertement un connard qui n'en a rien à faire de qui que ce soit, même pas de ses deux « amis ». Qu'il ne soit plus intéressé par les Jedi, ok, qu'il renie son nom, c'est bien vu, mais là, c'est excessif. J'espère qu'il va « s'adoucir » (je n'en doute pas, si on nous le montre si bas, c'est sans doute pour le voir évoluer vers un rôle plus « classique »), parce que là, il m'a gonflé.
Aux dessins, on retrouve Jan Duursema, que j'ai trouvé étonnamment plus à l'aise que sur La Genèe des Jedi, qui a pourtant été réalisée plusieurs années après cet arc ! Comme pour cette autre série, la dessinatrice a eu quartier libre, mais elle s'éclate manifestement plus : là aussi, les nouveaux designs pleuvent à tour de bras, c'est fluide, dynamique, avec de réels moments de mise en scène vraiment dynamiques (le sacrifice de Kol, Cade qui ressaisit un sabre-laser pour la première fois, Talon qui se dissimule dans les ombres…). L'Ordre Sith de Krayt a droit à sa propre personnalité, quelques noms se distinguent déjà, aucun d'eux ne ressemblant à ce qu'on a pu voir dans les précédentes séries de l'UE Légendes. Bon, s'il faut chipoter, on pourra regretter que Jariah Syn ait un furieux air de Quinlan Vos ou que Deliah et Marasiah soient en fait exactement les mêmes personnages visuellement, mais c'est vraiment chercher la petite bête.
Je ne pensais pas aimer à ce point ce premier tome, en fait ! Riche, dense, spectaculaire, rempli de trouvailles narratives et visuelles, Anéanti représente ce qui se fait de mieux dans l'UE. Attention cependant à ne pas trop sombrer dans le dark, mais je fais confiance au duo Ostrander/Duursema pour maintenir le haut niveau de cet arc inaugural !
Note : 90 %