Pendant sept ans, l'Amiral hors-la-loi Gar Stazi a mené les vestiges de l'Alliance Galactique dans des opérations éclair contre l'Empire régi par les Sith. Quand alors il apprend l'existence d'un projet Impérial top-secret et quasiment achevé, il joue cette fois la flotte entière pour s'en emparer et inverser la vapeur dans la guerre contre les Sith.
Scénario
C’est un peu l’épilogue de Claws of the Dragon. Alors qu’on vient de quitter une longue aventure où la pression se faisait sentir à chaque page, Ostrander nous propose une aventure en deux parties qui démarre plutôt tranquillement. La flotte impériale (celle au service des Sith) a décidé d’en finir avec les restes de l’Alliance dirigés par Gar Stazi. Sans être une véritable menace ce dernier n’en reste pas moins un ennui, une préoccupation dont les impériaux pourraient bien se passer. Pendant ce temps, comme tout bon rebelle aux moyens limités, Stazi a toujours un plan tordu sur le feu.
Si le fait d’entretenir et étoffer un background est toujours une intention louable, le résultat est selon moi mitigé. Le scénariste ne parvient pas à réunir le mélange habituel d’éléments classiques et d’éléments innovants, voire un peu controversés. Dans Indomitable, on a le droit au cliché des rebelles qui se reposent sur des actions commandos désespérées, l’impérial bête, méchant et surtout très rancunier. Sans oublier le commandant qui joue au héros martyr. On ne retrouve pas les prises de décisions froides, un peu discutables qu’on avait jusqu’ici. De même, tous les passages « tactiques » relatifs à la bataille ne sont pas extraordinaires.
Dessins
Graphiquement, ce n’est pas non plus très glorieux. Les plans en intérieur, le suivi des personnages, ne posent pas de problème. De toute façon, ils ne sont pas la clé de l’histoire qui repose visuellement sur ses nombreux plans spatiaux. Et là, force est de constater qu’on a l’impression que Dark Horse s’est fixé un handicap (les batailles spatiales, jamais gagnées d’avance en bande-dessinée) sans réellement se donner les moyens de relever le défi. Je suis 100% derrière l’éditeur Randy Stradley lorsqu’il explique qu’il est impossible de représenter des chantiers spatiaux (ou plus généralement des batailles spatiales) de manière totalement réaliste et que l’on a forcément recours à l’exagération. Hormis que, même en tenant compte de cette règle, on est ici plus dans le ridicule que le style imposé. Les choix de représentation ont peu d’intérêt, ne sont pas esthétiques, ne présentent pas d’efforts sur les designs, et la narration de la bataille spatiale n’est pas très dynamique (avec un script d’Ostrander un peu faible à la base peut-être).
Conclusion
En somme, après un story arc assez impressionnant, on revient à une réalité un peu plus dure avec une aventure qui s’avère moins prenante pour le lecteur. C’est vraiment dommage car la survie de l’Alliance est un enjeu majeur au sein de la série. Simplement, au lieu de développer les connexions comme il l’avait amorcé, Ostrander a choisit ici de traiter un sujet un peu plus en vase clos, pour lequel les connexions entre Stazi et Fel ne sont pas mises à profit. On a également du mal à s’attacher à ces nouveaux (encore) personnages. Le casting de Legacy est virtuellement prolifique et Ostrander l’agrandit de nouveau au risque d’amener à saturation un lecteur qui aimerait revoir des personnages secondaires qu’il a apprécié. De plus, cet exercice de style nécessite d’insister suffisamment sur un personnage pour qu’à la fin des 22 pages (ou 44 ici) on se soit attaché à lui et que le (ou les) rebondissement final touche le lecteur. Ostrander y parvient sur Noob (Legacy #4) mais beaucoup moins ici en raison de personnages trop obscurs ou d’autres déjà connus comme Stazi, mais au comportement manquant d’énergie (voir plus haut).