Les premiers numéros de Legacy ont dévoilé l'attaque de l'académie Jedi sur Ossus et la trahison de l'empereur Roan Fel par Dark Krayt et les Sith. Maintenant il est temps de connaître tous les plans et toutes les alliances secrètes qui se cachent derrière ces actions. Le Grand Moff Nyna Calixte supervise les espions de l'Empire. Dark Maladi fait de même chez les Sith. Ensemble ils forment une équipe imbattable qui peut changer le destin de la galaxie. A moins, qu'ils ne la détruisent auparavant ! Depuis l'ambuscade de la flotte de l'Alliance Galactique jusqu'à la tentative d'assassinat de Roan Fel, la véritable histoire du Sith qui tenta de renverser l'Empire peut enfin être raconté !
Scénario
Si le story-arc Broken a offert au lecteur un maximum d’action, il lui a aussi envoyé énormément d’information. Legacy se veut un terrain vierge sur lequel tout est à construire. Allies revient donc à l’époque de la prise de pouvoir des Sith et de la chute des Jedi pour nous monter comment a été orchestrée cette montée en puissance. Les dirigeants de l’Empire (Fel, Calixte et Veed) sont sous le feu des projecteurs. Les machinations auxquelles ils se sont livrés nous sont révélées et nous permettent de découvrir une situation plus subtile qu’elle ne paraissait, de prime abord, dans Broken. Si, comme il l’est dit très justement dans le numéro, on est loin des manipulations de Dark Sidious, celles de Calixte demeurent intéressantes, et surtout, à l’issu de la montée sur le trône de Krayt, Ostrander a établi un savant équilibre dans les rapports Sith-Moffs qui devrait offrir de bons rebondissements dans les numéros à venir. Si Nyna Calixte (un nom de traître pareil ça ne s’invente pas ;)) est le personnage principal de ce numéro, c’est Roan Fel qui retiendra comme à chacune de ses apparitions l’attention du lecteur. On a désespérément envie d’en savoir plus sur ce personnage, ses origines, son Empire et ses « Jedi » impériaux. A n’en pas douter, un des concepts les plus simples mais aussi les plus réussis de Legacy.
Dessins
Graphiquement, Dedraker assure seul dessins et encrage. Il s’avère à l’aise pour les scènes de discussion, avec des planches très découpées, qui sont l’opportunité de faire évoluer les expressions des personnages en plans plus ou moins rapprochés. Il est beaucoup moins bien pour l’action où ses choix de perspectives et de découpages donnent des personnages très figés dans leurs mouvements. Heureusement pour lui, l’action est dans ce numéro totalement accessoire. Quelques panels bien sentis devraient satisfaire le lecteur même si sous ses crayons, Dark Krayt est bien moins impressionnant que sous ceux de Duursema. Les décors sont assez simplistes mais largement améliorées par une colorisation réussie. Pattison enrichie tant les ambiances des différentes scènes que les expressions des protagonistes par sa mise en couleur. Nul doute que ce numéro aurait été plus fade sans elle. Enfin, un clin d’œil à Colin Wilson dont la couverture a peu de lien avec le contenu de cet épisode mais n’en demeure pas moins une grande satisfaction visuelle. Il est rare de voir une scène spatiale avec un style relativement épuré qui est autant d’allure.
Conclusion
A n’en pas douter, Ostrander et Duursema ont précisément défini les contours de leur univers et distillent désormais l’information petit à petit au lecteur. C’est ce qui s’est passé au cours de Broken, avec de nouveaux personnages et de nouvelles puissances et Allies rebondit sur ce contexte pour un interlude qui se charge de nous dévoiler les « coulisses » du pouvoir en place en quelque sorte. Contrairement au #4 dont les côté subplot est un peu resté lettre morte, il faut s’attendre à voir rapidement les situations et les personnages présents (c'est-à-dire à l’époque de Cade) évoluer en fonction de tout ce que l’on a découvert ici. Au final, un fill-in comme on aimerait en avoir plus souvent.