Sur Coruscant, les sénateurs se déchargent complètement sur Palpatine pour diriger l’effort de guerre de la République. Un attentat contre le vaisseau de Bail Organa échoue, mais il vient renforcer le climat actuel de parano et de défiance et il n’incitera certainement pas les sénateurs à participer de manière plus active à la prise de décision, au grand dam de Mon Mothma et Organa qui voient la République se désagréger sous leur yeux. C’est ce moment que choisit un homme, symbole (encore) vivant de jours plus glorieux, pour faire son retour. Le moment est venu pour Organa de prendre conscience de ses propres responsabilités et de la réalité des machinations de Palpatine.
Scénario.
On quitte les champs de batailles pour les couloirs feutrés du Sénat. Un très bon numéro, au scénario plus étoffé et recherché que dans le #60. Ce mois-ci pas de Jedi mais des sénateurs, des intrigues politiques, et le come-back de Finis Valorum!
Je sais pas pour vous, mais moi j'étais très étonné qu'un homme de la trempe de Valorum disparaisse de la circulation comme ça. Certes il a pris une déculottée politique grâce aux subtiles machinations de Palpatine, mais même Jospin, après 2002, n'a pas disparu complètement malgré qu'il ait arrêté sa carrière politique.
Je comprends que l'homme soit blessé, que publiquement il soit grillé. Mais face au comportement de Palpatine et sa gouvernance, je me dis qu'un observateur extérieur sera peut être plus clairvoyant que tout le monde. Surtout quand cet observateur est Valorum. Et je ne me trompais pas ;)
Ce numéro marque la première apparition d’une toute jeune Mon Mothma, qui montre déjà plus de pertinence que la majorité des sénateurs. On constate aussi que Palpatine a des yeux et des oreilles partout, et qu'il ne relâche pas son attention et son contrôle sur les évènements. Dans les plans du Sith, il ne fait pas bon être un pion incontrôlable...
Une très bonne intrigue par conséquent. J’attendais le retour de Valorum depuis longtemps. J’apprécie qu’Ostrander travaille sur le personnage de Bail Organa, juste esquissé dans l’Attaque de Clones. L’utilisation de Mon Mothma confère un impact spécial puisque l’on redécouvre un personnage que l’on connaît depuis des années. Bref, l’intrigue est bien orchestrée, elle donne du liant à la Guerre des Clones après 16 mois de conflit.
Dessins.
Brandon Badeaux, pour son baptême du feu sur un comics Star Wars, s’en sort avec mention bien. Son style n’est pas renversant mais reste suffisamment personnel, et il me branche plus que Giorelo ;) Rien de spécial à dire sur ses personnages, on aimera ou pas, à voir. Niveau décors, Coruscant n’est jamais évidente à décrire et notre homme assure bien de ce côté là. D’ailleurs ce coup d’essai ne restera pas sans lendemain puisque Badeaux est de retour pour le #64.
La mise en couleur est une réussite, quelle que soit l’ambiance ce n’est jamais trop flashy. Et l’absence d’encrage me semble être approprié au style de Badeaux. Mention très bien pour la couverture de Brian Ching. Ou l’art et la manière de faire des poses de tueurs, même avec des sénateurs ;)
Conclusion.
Ce numéro apporte une vision plus large du conflit en sortant des champs de bataille. J'espère que l'expérience sera renouvelée, il y a tant à faire sur Coruscant avec des personnages comme Bail et Mon Mothma. Dire qu'ils n'ont rien tenté et qu'ils ne se sont aperçu de rien avant la fin de la guerre serait pour moi déprécier des personnages de cette classe. Surtout maintenant que Valorum a semé les germes dans leurs esprits. Je pense également qu'il y aurait eu plus à faire avec Valorum. Etant donné que les possibilités avec Bail et Mon Mothma sont limitées par l’Episode III, je pense qu'on aurait pu faire des développements plus intéressants avec Valorum. Le positionner par exemple comme une 3eme voie dans le conflit, une voie qui tenterait de surveiller les faits et gestes de Palpatine, et qui donnerait naissance à la future Rébellion lors de la prise de pouvoir de l'Empire.