Ki-Adi-Mundi est un Chevalier Jedi puissant et influent. Sur son monde natal de Cerea, la plupart des gens sont heureux de poursuivre une vie simple, dénuée de haute technologie, et isolée du reste de la République. Mais des voix de plus en plus nombreuses se font entendre et exigent l’introduction de technologies avancées apportées par les voyageurs spatiaux. Ki devient très vite un élément important de l’opposition à ces développements, mais il est injustement accusé de meurtre et confronté à un ensemble de machinations et de corruptions qui pourraient bouleverser toute la galaxie. Un ensemble au centre duquel pourrait se trouver le baron du crime Jabba the Hutt et la puissante Fédération du Commerce.
Scénario.
Jan Strnad est assez inspiré sur cet histoire. Il construit son intrigue sur des thématiques simples et surtout universelles : l’implantation de la technologie et ses méfaits, et l’opposition jeunes contre les anciens. Ki se trouve pris au carrefour de ces problèmes. A travers son rôle de Jedi, il représente la République et ses avancées techniques, et pourtant il est pour la préservation du mode de vie traditionnel de Cerea. Au cours de ses aventures, il a sans cesse recours à la technologie qu’il critique pour Cerea. Autant de paradoxes peu évidents à gérer quand il s’agît de défendre son opinion, même pour un Jedi. Et puis il y a bien sur la particularité de Cerea, 1 homme pour 20 femmes, et ce qu’elle implique au niveau du rôle des personnes dans la société. Greffez là-dessus les mafieux et les trafics habituels qui profitent de planètes (ou pays) en développement et vous obtenez un Jedi bien occupé.
La conclusion de l’histoire n’est pas renversante, mais elle offre un point de vue plus détaillé sur le membre le plus récent du Conseil Jedi. On peut regretter que Strnad ne se soit pas plus éloigné des standards pour cette première aventure de la nouvelle série régulière. Bien évidemment, avec cette histoire de femmes, on s’éloignerait vite de la science-fiction et des histoires tout public... On a tout de même le droit à un saut sur Tatooine et à quelques démonstrations de sabrelaser qui viennent muscler l’ensemble. Enfin, les trois derniers numéros comportent quelques pages contant la formation de Ki-Adi. Ils sont bien tournés et permettent d’en découvrir un peu plus sur le Jedi.
Dessins.
Winn fait du bon boulot dans un style très « Silvestri » . C’est assez évident sur certaines pages. Le résultat final est très classique, manque un peu de modernisme à mon goût. Pas de pose original, pas beaucoup de dynamisme dans le découpage. Mais ça influe sur l’ambiance générale de l’histoire, et je pense qu’au final c’est bien en accord avec l’intrigue classique pondue par Strnad. La mise en couleur est très chouette, un peu flashy à mon goût sur certaines scènes qui mériteraient des teintes plus sobres. Dans les petits appendices, c’est Nadeau qui se charge des dessins. Ces dessins sont bizarrement plutôt différents de ce qu’il a fait sur les X-Wings. Il est proche de Leonardi qui oeuvrera juste après sur Outlander. Personnellement je le trouvais plus personnel sur les aventures de l’Escadron Rogue. En dernier, un grand bravo pour les couvertures. J’adore ce genre à la peinture qui a été repris sur Outlander. Kelly assure vraiment.
Conclusion.
Un démarrage pépère pour la nouvelle série régulière. On construit sur des valeurs sures, comme ce sera le cas sur Outlander ensuite avec tout de même un peu plus de recherche. Strnad n’a pas cherché directement à développer des intrigues récurrentes pour la série. Résultat, avec le recul on a l’impression de tenir un numéro de mise en bouche dont on peut se passer aujourd’hui au profit de choses plus créatives qui ont été faites ensuite. A moins bien sur d’être fan de Ki-Adi Mundi !