A la suite de l’Ordre 66 et de la prise de pouvoir définitive de Palpatine, les Jedi survivants à travers la galaxie doivent apprendre à vivre avec ce nouvel environnement. En fuite, avec des ennemis de tous côtés, il semble que leur seul espoir repose dans la localisation et le regroupement des survivants de leur Ordre. La route menant au Temple Jedi est pleine de dangers, ce qui semble sage a priori peut avoir des conséquences inattendues.
Scénario
Ces deux numéros introduisent de nouveaux Jedi au moment le plus sombre de leur existence : l’Ordre 66. Leur histoire est intéressante dans la mesure où elle met en scène des réactions pour le moins inattendues : des Jedi qui abandonnent simplement leur rôle… C’est ici que l’histoire présente une faille à mon sens. Hartley met ses personnages dans des situations attendues de longue date par les lecteurs (qui sont les survivants, et que font-ils, le retour au temple, tout ça) mais leurs décisions semblent très précipitées. Y compris par rapport à toute l’imagerie traditionnelle accumulée ces dernières années (le Jedi serein, qui se repose entièrement sur la Force). Ces Jedi sont très loin des différentes réflexions de Tsui Choi dans Purge qui semblent plus appropriées. Nous y reviendrons en conclusion.
Une des clés du succès sans précédent de Republic est la création d’un pool de personnages récurrents. Introduire encore et encore de nouveaux personnages est une solution de facilité en comparaison, et ne contribue pas à la fidélisation du lecteur. On peut donc reprocher à Hartley de s’être appuyer sur de nouveaux Jedi alors que tant d’entre eux ont un sort inconnu, intéressent les lecteurs, et auraient pu satisfaire à la même histoire.
Dessins
Wheatley signe la seconde partie de son run débuté par l’Episode III et conclu dans Purge. Tout au long de ces deux numéros, il nous livre des planches magnifiques, notamment dans les nombreux plans larges de « foules ». Ces planches bien bigarrées sont bourrés d’aliens variés auxquels le dessinateur ajoute un environnement (villes, immeubles, rues) particulièrement soigné. Un plaisir dans un comics SW que les auteurs ont tendance à négliger. Les portraits des personnages principaux sont également très réussis avec une colorisation qui vient embellir l’ensemble. Une fois n’est pas coutume, on regrettera que l’auteur se fasse si rare. Les deux couvertures sont à oublier au contraire. De simples pin-ups, certes agréables, mais sans même un fond digne de ce nom. A croire que leur réalisation à été commandée dans l’urgence.
Conclusion
Finalement, on est assez loin des préceptes de l’Ordre par rapport à la prise de position de certains des personnages. Cela m’amène à penser que si ces Jedi (et certains de Purge) sont un temps soit peu représentatifs de leur confrérie, rien de surprenant alors dans leur déchéance. Heureusement, il y a aussi des Tsui Choi. La prise de position peut-être aussi compréhensible puisque c’est assez peu différent de ce qu’on fait Obi-Wan et Yoda, à l’exception que ces deux derniers étaient impliqués personnellement dans l’avènement des Sith. Cette histoire présente aussi un mea-culpa des Jedi par rapport à la Guerre des Clones que l’on regrettera de ne pas avoir vu plus tôt. Cette prise de conscience aurait pu offrir de belles histoires de « guerre civile » au sein de l’Ordre qui n’aura été qu’effleurée par les supports (romans, comics) ayant relaté la guerre.