La planète Ova et tous ses habitants ont mystérieusement disparu et c’est à Quinlan Vos que revient la tâche de découvrir pourquoi. Son investigation l’amène à s’infiltrer incognito sur Dathomir où il va jouer le rôle d’un esclave et obéir aux désirs des divers clans de sorcières qui dirigent la planète. Quin sera-t-il capable de résoudre ces mystères avant d’être lui-même victime du Côté Obscur ?
Scénario.
A tous les niveaux, cette histoire est bien montée. Pat Mils utilise un élément de l’Univers Etendu post-trilogie : les Sorcières de Dathomir, il le mixe avec le héros en titre de la série : Quinlan Vos, et place l’ensemble sur fond de menace intergalactique. En fait, cette histoire a le défaut de ses qualités, à savoir que Mils en fait un peu trop, voit un peu trop grand.
Son utilisation des personnages est parfaite, Quinlan est égal à lui-même, très forte tête. Il manque cet aspect introspection qui était un des points forts de Twilight. On l’a quitté à la fin de cette histoire alors qu’il n’avait pas réglé tous ses problèmes, et on le retrouvera dans Darkness poursuivi par les mêmes démons. Ici, il est un Jedi très sur de ses moyens, et ça créer une parenthèse décalée dans l’évolution du personnage. Côté sorcières, c’est pas mal aussi. Mils a bien saisi le côté cinglé qui les caractérise. Vues dans Le Mariage de la Princesse Leia, elles m’avaient laissé cette impression de femmes dominées par leur haine plutôt que le contraire. L’introduction d’un « joker » dans cette distribution des rôles en la personne de Ros Lai est bienvenu. Ca créé une dynamique supplémentaire dans l’intrigue et offre des rebondissements aux bons moments. Tous ça s’agence bien et finalement c’est sur la menace ultime que le scénariste a eu la folie des grandeurs. Elle est énorme et dépasse de loin les sorcières de Dathomir. Au point qu’on se demande tout au long du récit pourquoi les Jedi ont envoyé un élément seul, qui plus est s’agissant de Quinlan Vos.
Dessins.
Ramon Bachs est très à l’aise. Son style est dans la droite ligne de sa production sur Jedi Vs. Sith, et personnellement j’estime qu’il colle mieux à cette mini-série se déroulant 1000 ans auparavant. Sur le précédent story-arc, Duursema avait déjà marqué fortement de son empreinte les aventures de Quin, phénomène qui va s’accentuer par la suite. Bachs, pour sa part, change un peu le caractère design du héros, lui faisant un visage plus épais et une mâchoire plus carrée, alors que Quin a un visage plus anguleux, plus sec. Néanmoins, dans la réalisation il conserve toutes ses qualités. Il est très dynamique dans les duels au sabrelaser et dans l’action en général. Les plans aériens et le design des vaisseaux sont réussis, avec des couleurs harmonieuses. L’encrage de Raul Fernandez est à l’avenant, donnant ce côté sombre qui va si bien à Vos et aux sorcières. Un mot sur les couvertures de Robinson d’un niveau assez inégal. La 4ème est exactement dans l’esprit de l’histoire, les 3 autres manquent de consistance.
Conclusion.
Ne lisez surtout pas cette histoire après les story-arcs de Ostrander et Duursema. Ce fut mon cas et elle est tombée un peu à plat par rapport à leurs histoires plus personnelles, qui s’intéressent plus à l’évolution des personnages principaux. Ici, le récit possède tous les éléments qui font une histoire de qualité : action, suspense, trahison, grosse menace et j’en passe... Mais il manque cette tournure particulière qui fait qu’on s’attache aux héros. Mon premier avis était donc très passable, mais avec le recul et la relecture, cette histoire paye moins la comparaison et je l’ai bien mieux jugé sur ses valeurs intrinsèques. Une lecture qui mérite le détour, qui valorise bien les différents éléments à disposition.