Palpatine organise un meeting avec les plus braves, les plus sages et les plus influents officiers militaires dans le but d’introduire son nouveau bras droit, Dark Vador ! Le nouvel Empereur révèle ses plans pour l’Empire et ceux qui exprimeraient des idées différentes seront ramenés à la raison par la lame de Vador. Néanmoins, un capitaine persiste à ne pas vouloir se compromettre avec le nouveau gouvernement et organise sa défection. Mais que faire lorsque le Sombre Seigneur des Sith est déterminé à vous arrêter ?
Scénario
Premier numéro, voire même première aventure post-ROTS (si l’on excepte Evasive Action), ce numéro laisse une sensation mitigée. On évite intelligemment la narration hyper centrée sur Vader qui nous aurait montré une énième chasse aux sorcières (et nul doute que le plus gros reste à venir) avec encore une fois Vader dans le rôle du croque mitaine. Cette fois au moins, on adopte le point de vue d’un garde en fuite, Seguro Autemn, que les lecteurs de Republic ont déjà vu (Honor and Duty). Le pitch de départ est séduisant mais la mise en forme laisse plus à désirer. On avance dans l’histoire sans vraiment ressentir de tension pour en arriver trop rapidement à la chute. Sur ce dernier point, Ostrander ménage bien son suspense et sa surprise, mais la subtilité de la dernière scène n’aura vraiment du sens que pour la personne ayant lu les évènements de Honor and Duty.
Dessins
Les dessins de Luke Ross sont moyennement intéressants. Sur les premières pages, on constate immédiatement la qualité de ses plans rapprochés sur les personnages. Sa représentation de Palpatine est d’une qualité incroyable, bourrée de détails et surtout avec une texture très réaliste. La suite est moins intéressante. La mise en scène est très commune, et le travail de texture n’amène pas autant sur les décors que sur les plans rapprochés des personnages. De même, les plans larges sur plusieurs personnages restent assez négligés en termes de finesse sur les silhouettes. Avec le recul, on se dit que Luke Ross a toute la technique d’un excellent illustrateur (pour les couvertures par exemple) et sa couverture est pas mal du tout, bien qu’elle ne lui rende pas complètement justice. Ross fait néanmoins un excellent boulot, tant dans la qualité de l’illustration que dans le concept lui-même plus original que ce qu’on nous sert habituellement. Je fais partie des personnes qui pensent que l’image de Vader a été surexploitée à mort historiquement, et que ce phénomène s’est encore amplifié avec la sortie de l’Episode III. On ne compte plus les publicités, montages photos, et autres couvertures pin-ups (encore récemment sur la série Empire).
Conclusion
Comme nous venons de le voir ici, le concept commercial de placer une icône vendeuse en couverture aux dépends de la logique artistique qui veut que la couverture représente avant tout le contenu. Cette mise en scène est d’ailleurs propre à induire en erreur certains lecteurs qui attendent alors d’en savoir plus sur Vader post-ROTS. Ils en sont pour leur frais, ce qui déprécie une histoire pas trop mal foutue au bout du compte. On est aussi en droit de s’interroger sur l’intérêt d’une telle histoire. En effet, au moment où j’écris ces lignes, on ne sait toujours pas si Dark Horse a des plans pour exploiter la période séparant les Episodes III et IV. S’il s’avérait que non, cette histoire n’a alors pour seul intérêt de conclure l’histoire de Autemn, ce qui est un peu faible pour porter seul un numéro.