La galaxie est en train de changer. La paix étant possible, certains osent imaginer de nouveaux départs et de nouvelles destinées. Pour Han Solo, cela signifie clôturer sa dernière dette, en aidant Chewbacca à libérer sa planète natale : Kashyyyk.
Pendant ce temps, Norra Wexley et sa bande de rebelles poursuivent l’Amirale Rae Sloane et les leaders Impériaux restants à travers la galaxie. Sloane, de plus en plus méfiante envers un mystérieux amiral de la flotte, recherche désespérément un moyen de sauver l’Empire de l’anéantissement. Même lorsque l’Empire se bat pour regagner du terrain, la Princesse Leia et la Nouvelle Républiquecherchent à négocier une paix durable.
Mais la chasse des Rebelles s’interrompt rapidement après la disparition de Han Solo et Chewbacca. Souhaitant à tout prix les sauver, la Princesse Leia engage Norra, Sinjir, Jas, et le reste de leur équipe pour retrouver les contrebandiers disparus et les aider dans leur combat pour la liberté.
Aftermath (Riposte) était une désillusion. Nous souhaitions voir comme la Nouvelle République s’en sortait dans l’après-Endor, mais nous n'avions que les interludes qui nous le montraient. Chuck Wendig avait décidé de nous faire suivre les aventures d’une petite équipe de Rebelles qui se trouvait au bon endroit au bon moment, ainsi que l’histoire d’une réunion impériale sans envergure. Malgré des personnages sympathiques et bénéficiant d’une bonne caractérisation, l’ensemble du récit nous paraissait creux ; ce n'est pas ce que nous voulions lire, nous souhaitions du galactique !
On ouvre donc Life Debt avec un énorme a priori (renforcé par l'appréhension du style Wendig). Mais alors qu’il me fut facile de résumer le tome précédent en deux lignes, je ne pourrai le faire pour celui-là. Et pour cause : son histoire est on ne peut plus galactique et complexe !
I) Point de vue galactique
Oubliez Riposte : ici, nous suivons tout le monde ! La "dream team" a toujours droit à une bonne part de gâteau, mais elle est presque toujours accompagnée d’une Leia, d’un Han ou d’un Wedge. Mais rassurez-vous ; ces personnages auront droit à leurs propres chapitres au sein de ce livre, là où dans Riposte ils étaient cantonnés aux interludes. Les interludes, justement, vont pour la plupart jouer un rôle dans l’histoire. Ils ne sont plus là uniquement pour faire joli, mais au contraire pour faire avancer l’intrigue d’une manière ou un autre, dans ce livre ou un autre…
Pour ce qui est de cette histoire galactique, on assiste à un grand nombre de batailles, qu’elles soient spatiales ou terrestres. On regrette juste des ellipses trop fréquentes pour les batailles spatiales ; heureusement ,les escarmouches au sol sont elles bien retranscrites. Mais comme nous avons cette fois un point de vue sur Leia, Mon Mothma, Sloane et l’amiral mystérieux du premier tome, nous suivons l’avancée de la guerre : les planètes récupérées par l'un ou l'autre camp, les plans de chacun, bref, l'évolution du conflit, qui prend donc de l'ampleur. C'est ce qu’on voulait !
Et on peut dire que ça y va dans les machinations en tout genre, les pièges, les plans suicidaires (ou audacieux, si jamais vous êtes un contrebandier). Wendig a vraiment revu son histoire pour ne pas seulement nous conter la libération de Kashyyyk (finalement le conflit le plus mineur du livre), mais bien une véritable fresque de la situation de la galaxie six à huit mois après l’Épisode VI.
Enfin, fait très étrange à signaler, nous retrouvons dans ce livre un grand patchwork d’idées qui semblent directement tirées de l’Univers Legends. Je n'en dirai pas plus pour ne pas vous spoiler, mais s'il y a des intéressés je pourrais vous faire une liste. Par moment, c’est très subtil, mais ça peut quand même nous faire penser à ces anciennes histoires qui nous faisaient rêver en leur temps…
Enfin, qui dit point de vue galactique dit références à gogo. Pratiquement toutes les œuvres de l’Univers Officiel sont référencées ici, en particulier les comics : de belles références aux récits Lando, Leia et même une qui m’a faite sourire sur un arc pas encore sorti du comics Star Wars. Une bonne intégration dans l’univers pour un livre qui pour son histoire ne souffre de presque aucun défaut !
II) Personnages
Wendig maitrise ses personnages, cela ne fait aucun doute. Il apprivoise même ceux des autres auteurs, comme Sloane qui finalement ne vous fera plus du tout penser à Daala mais plus à Ysanne Isard. Elle évolue tout au long du livre pour finir métamorphosée à la fin. La "dream team" évolue aussi : chacun a droit à son histoire additionnelle, et l'on voit qu’au moins les choses ne restent pas statiques, bien au contraire.
C'est hélas là que ça coince un peu : la seule manière qu'a Wendig de les faire tous évoluer (sauf Sloane), c'est au moyen d'histoires d'amour. Et quand je dis tous, c’est tous ! Ils ont tous droit à leur scène de c**, à leur histoire à l’eau de rose (ou eau de sang pour certains), ce qui vient grandement modifier les interactions au sein de l’équipe. Les situations qui en découlent sont prévisibles pour la plupart : engueulades, coups de poings, tensions, etc. Mais le côté sentimental n’était pas forcément nécessaire pour instaurer ce genre de climat au sein du groupe. Wendig n'en avait pas forcément besoin, vu la composition de son équipe : une pilote et son gamin, une chasseuse de primes, un soldat de la Nouvelle République, un ancien impérial tortionnaire et un droïde psychopathe. Bien sûr que ça va faire des étincelles ! Pas besoin de rajouter autant de « romances »… D’autant plus que ce qui est crédible avec la "dream team" semble très déplacé quand cela se produit chez un certain impérial...
Par ailleurs, comme Bloodline (mais pas comme Aftermath…), ce livre répond à beaucoup d’interrogations sur la galaxie et l’Episode VII. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’on sait qui est Snoke, mais on a peut-être des pistes prometteuses. On assiste aussi à la grossesse de Leia, à l’histoire de Han et Chewie... Rajoutez à cela un petit topo sur ce qui reste comme flotte à l’Empire et sur la façon dont la Nouvelle République voit l’avenir et vous aurez une bonne base de ce que deviendra la galaxie dans Bloodline et l’Épisode VII.
Enfin, un personnage est assez mal caractérisé : Leia. Han a été très bien retranscrit (Mais comme me disait Brooks : Han c’est 70% Harrison Ford, le reste c’est du Mojo ! Et Wendig n'en manque pas !), alors que la princesse coince un peu. Certaines de ses actions et décisions font sens mais d'autres correspondent peu (Voire pas du tout) avec son caractère.
III) Le style Wendig transmuté
Rappelez-vous, Wendig, c’est du présent. Wendig, c’est des phrases courtes. Wendig, c’est imbuvable à lire. Et encore, je lis Wendig en anglais… Mais là, révélation chez le garçon : bien que la narration reste au présent (En nous offrant au passage des tournures de phrases très étranges : on a l’impression d’être dans la tête du personnage avec le présent, sauf qu’il s’agit d’un présent à la troisième personne), on a maintenant de vraies phrases longues et construites. Ça en deviendrait presque un plaisir vu que l’histoire est on ne peut plus intéressante. Là où le Wendig d'Aftermath avait deux défauts, il n’en reste plus qu'un ce qui aide à l’appréciation de ce livre.
Autre point à aborder : l'humour, et il y en a ! Bon, il y en avait aussi dans le premier tome, mais c’était de l’humour ridicule, qui nous faisait dire « Non Chuck, t’a pas écrit ça, ce n’est pas sérieux » (je vous renvoie à la scène du hublot qui s’ouvre sur le yatch). Là, on assiste à un humour plus intelligent, mais qui souvent est de mise avec le côté sentimental du livre. C'est donc souvent de l’humour de séries pour jeunes filles. Personnellement, comme il m’arrive de regarder ce genre de séries, je dois avouer qu’une certaine scène avec un bouquet de fleurs dorées, dorées comme l’affection qu’il lui porte, m’a arraché un fou rire monumental !
Pour conclure, Wendig s’est remis en cause, et il avait raison. Il corrige deux de ses principaux défauts : ses phrases courtes et son histoire sans ambition. Ici, son histoire tout comme ses phrases sont complexes et c'est appréciable... Il ne reste plus qu’à diminuer le nombre de scènes que nos héros ou nos méchants passent dans une chambre et on aura quelque chose d’excellent pour le dernier tome !
- Une histoire vraiment galactique
- Sloane
- L’humour
- Wendig s'est remis en question
- Trop d’histoires de c**
- Un récit écrit au présent
- L’Univers Legends pompé ?