- Alors qu'un membre de l'équipe rebelle est emprisonné...
-... nous nous tournons une fois de plus vers le journal du vieux Ben Kenobi...
-... et une aventure légendaire du Maître Jedi... Yoda !
Une fois la lecture de cet arc « Yoda » achevée, une rétrospective de la série Star Wars me semble nécessaire. Mais surtout une question m’habite : de mauvais dessins nous font ils percevoir l’histoire différemment ? On a démarré tranquillement cette série avec un Cassaday moyen et une histoire tout aussi moyenne, s’en suit Immonen, on a aimé Immonen et ce second arc tout autant, on passe le crossover dont nous ne parlerons pas (car Larroca, on y reviendra), Prison Rebelle avec un Yu bancal tout comme l’histoire et enfin la catastrophe Molina pour l’histoire désastreuse de l’Harbinger. Tout semble coller, je me demande donc si les dessins sont un prisme de la qualité de l’œuvre ou s’ils en déforment le contenu.
Dessins : l’avocat du diable ne saurait les défendre
Larroca, je t’ai laissé le bénéfice du doute plus d’une fois, j’ai été le premier à saluer ton travail quand il s’améliorait, à te chercher des excuses quand tu retombais dans tes anciens travers, mais il arrive un moment, un moment où plus rien n’est défendable, où je dois admettre que ce que tu nous as fourni est une catastrophe.
Je n’ai même pas besoin de faire une liste des défauts que tu montres dans cette BD : tu as réussi à faire une compilation de tous ceux dont tu fais preuve d’habitude. Les proportions et les lignes de fuites sont ignobles, Yoda qui est sur un perchoir surélevé semble en contrebas, tous tes personnages filmiques sont recopiés à partir de ton téléviseur que tu as mis en pause, tes contours sont aberrants et ta profondeur de champ, mon dieu, ta profondeur… Et on ne parlera pas de Delgado ton coloriste, si ce garçon a du talent, il lui faudra un autre dessinateur pour le montrer car à part un jaune et un bleu uni il n’y a rien là-dedans, pas de dégradés, pas de jeu de lumière, rien. Plus d’une fois j’avais l’impression en tournant les pages qu’on me livrait un infâme porridge sans âme, sans consistance et sans saveur.
Je finirai avec un nouveau défaut : d’une case à une autre des objets se déplacent ou disparaissent ! Oui oui, quand quelqu’un se fait poignarder l’épaule gauche, ne soyez pas surpris de retrouver la case d’après le poignard au milieu du dos… Il arrive un moment où, à vouloir sortir ces ignominies trop rapidement, on laisse passer des erreurs grossières au milieu de dessins tout aussi grossiers.
Je sais que Larroca est un gage de rapidité mais moi la prochaines fois qu’il nous fait un arc complet je vous ferai ma critique rapidement pour le jour même sans me relire car si lui ne se donne pas la peine de le faire, je ne vois pas pourquoi je le ferai !
(Je ne vous ferrais pas l’affront de joindre une horreur signée Salvador Larroca, y a assez de preuve de son absence de talent sur cet arc dans les previews.)
8/50
Scénario : je peux sous-traiter ma critique à un stagiaire ?
Vous vous souvenez cette petite question que je me posais en début de critique ? Objectivement je me souviens avoir déjà mal noté un dessin et bien noter un scénario, l’inverse est plus difficile, des beaux dessins tendent en effet à faire passer la pilule de l’histoire (cf Obi-Wan et Anakin par exemple)… Mais ici on s’en fout, les dessins sont imbuvables ! Jugeons donc le scénario !
Ah Yoda, des comics, ou des histoires sur ce maître Jedi sont rares ! D’autant plus qu’il s’agit ici de la première histoire sur ce personnage en Univers Officiel ! Réjouissez-vous les fans ! C’est incroyablement stupéfiant à quel point c’est mauvais !
En fait je pense qu’Aaron, pour préparer son histoire, est parti de l’Episode V (ce qui donne au passage à la toute fin de cet arc la seule bonne scène du comics) et dans ce film il n’a retenu qu’une phrase « size matters not » (en VF « la taille importe peu »). De cette phrase il s’est dit « Yoda soulève un X-Wing, facile ! Des rochers, encore plus facile ! Un énorme pilier, de la rigolade ! La moitié du sénat ? Pas assez spectaculaire ! Moi je vais lui faire soulever une montagne !!!! ». Et voilà on a le synopsis de cet arc « Yoda soulève une montagne », littéralement (dans le tome 2 il bougera des planètes je vous dis).
Et s’il n’y avait que ça… Aaron est parti dans un mélange des genres avec une pseudo histoire fantastico-tribale, sur des pouvoirs mystiques (pas la Force c’est trop facile), des cailloux qui brillent, des rochers qui parlent et des enfants tribaux à poil qui se font la guerre. On comprend rien on tourne les pages sans se rendre compte qu’on passe de Luke à Obi-Wan puis à Yoda et quand à la fin, on espère une ouverture vers le futur crossover avec la série Aphra, on trouve juste Luke qui va faire un massage cardiaque à une montagne (no joke).
Un point est respecté ceci dit, Yoda est toujours appelé « le maiître Jedi » donc Luke ne connais pas son nom … Ouf !
10/50
Yoda l’a dit « fais ou ne le fais pas, il n’y a pas d’essai », clairement Aaron et Larroca n’ont pas essayé de faire quelque chose de bien, ils ne l’ont juste pas fait.
Dernière planche avec Yoda
Cohérence respectée
Oublions très vite cette histoire, elle n’a jamais existé
Ce n’est pas ce comics que vous recherchez
Les auteurs, rentrez chez vous et réfléchissez à votre avenir