Dark Vador a découvert que l'Empereur lui avait caché bien des choses… Sa fidélité à présent ébranlée, le Seigneur Noir des Sith ourdit de sombres machinations pour recouvrer son pouvoir. Il compte pour cela sur l'aide du docteur Aphra et de ses droïdes.
I) Dessins : ça décalque
Il existe différents dessinateurs, ceux proposant un style recherché, marquant une rupture avec la réalité ou le travail de leurs confrères, et ceux comme Larroca et Cassaday nous proposant ce que j’appellerai dorénavant le style papier calque. On peut faire du dessin réaliste à la Mark Brooks complètement stylisé et sorti de l’esprit de l’auteur, ou on peut le faire à la Salvador Larroca en proposant des images qu’on ne dirait même plus recopiées de photos mais décalquées de photos.
Heureusement, ça se voit peu pour les personnes en armure, même si le côté Photoshopé fait tache pour aligner en rang cinquante stromtroopers avec les lignes de fuite abstraites et une perspective qui défie les lois de la physique.
D’ailleurs, ceci amène un autre problème : il n’y a aucun relief de réussi dans le travail de Larroca. Le 3D, il ne connait pas… Et j’ai envie de dire qu’il y a une bonne raison, l’ensemble de son travail est lisse, sans volume… fade.
Mais ceci n’est pas entièrement de sa faute, ses dessins ont beau être plats, ils auraient pu être mis en valeur par la colorisation… ce qui n’est pas le cas. Ce côté lisse est accentué par des couleurs sans nuance, on ne notera aucun dégradé ni aucune variation d’intensité. A croire que le coloriste s’est calqué lui aussi sur Larroca, proposant un travail manquant d’ambition.
Les humains ne sont définitivement pas le point fort de Larroca, sauf Aphra qui bénéficie toujours d’une attention particulière, surtout dans la dernière issue. J’ai dit toujours ? Je voulais dire presque toujours, il y a un gros relâchement au milieu d’arc mais qui s’améliore en fin d’arc.
Mais le plus écœurant, c’est cette impression de colorisation via Paint. Pas Photoshop mais bien Paint. Je vois très bien le coloriste chez lui prendre le petit pot de peinture et remplir entre les lignes encrées de Larroca. Et si vous avez encore un doute regardez cet effet qui est censé représenter la Force qui ressemble à s’y méprendre à la bombe de peinture de Paint :
Un bon point tout de même, outre les personnes en armure, les droides et autres aliens nous plongeant dans l’ambiance de Star Wars, Larroca ET son coloriste s’en sortent très bien pour réaliser de grands paysages ou fresques lointaines dans l’espace (même s'il y a tellement d’étoiles dans le vide spatial par moment qu’on croirait qu’il neige…)
24/50
II) Scénario : intrigue complexe
Alors, chose importante à prendre en compte : si vous souhaitez lire du Star Wars sans réfléchir en débranchant votre cerveau, la série Darth Vader, et plus particulièrement cet arc, ne sont pas faits pour vous. Lisez la série Star Wars, là vous en aurez pour votre argent.
Vador se défie de plus en plus de l’Empereur, et non content d’avoir obtenu sa propre armée de droides dans le tome précédent, il lui en faut plus. Et c’est là qu’interviennent les manigances, les vols, les enquêtes, les coups fourrés… Ce n’est pas du tout ce qu’on s’attend à lire dans une BD avec écrit "Vador" sur la couverture, mais je trouve cela très plaisant, on a droit à une version intellectuelle du seigneur Sith qui, quand on y réfléchit un peu, n’est pas cohérente avec l’image qu’on a d’Anakin Skywalker dans la prélogie. Bah oui pardonnez-moi l’expression, mais Anakin est un personnage foncièrement stupide. On n'a qu’à dire qu’en vingt années passées à côtoyer l’Empereur, il a mûri…
Ensuite, on le retrouve encore dans une position de subalterne, certains ont crié au scandale à ce sujet dans le tome précédent, moi pas. Suite à la destruction de l’Etoile Noire, c’est normal qu’il doive refaire ses preuves, et ça a le mérite d’être original.
Vador doit donc au cours de cette BD faire sa propre enquête dans le dos de l’Empire sur son fils, ce qui veut dire posséder ses propres forces. Mais l’Empire enquête aussi sur Luke et sur les mystérieuses personnes qui semblent toujours avoir un coup d’avance sur eux. Toutes ces intrigues se croisent et s’emmêlent à notre plus grand plaisir. C’est un véritable jeu de faux semblants, surtout avec tous les agents crées spécialement pour être à la solde de l’Empereur dans le tome précédent.
Point négatif ? La pression monte, encore et encore, on se demande si Vador va être démasqué, s'il va trouver Luke, si Aphra va se faire tuer (par l’Empire ou Vador)… A la fin on réunit tout ce beau monde... pour tourner les talons et aller faire la vaisselle... heu le ménage. Déception, le soufflé retombe et on n’a pas droit à notre bouquet final.
Heureusement la BD pose le début de l’intrigue de sa suite : VADER DOWN ! (en nous spoilant au passage la fin du deuxième arc de Star Wars pas encore terminé. Donc un conseil : lisez d’abord Star Wars T2 et après Dark Vador T2)
38/50
Les grands paysages
Intrigue complexe
Un Vador comme on en n'a pas l’habitude
Dessins trop lisses et décalqués
Colorisation à la Paint
Pas de bouquet final
Un bon arc qui progresse effectivement assez lentement. J'aime assez Vador qui joue double-jeu. Les dessins sont plutôt bons dans l'ensemble à quelques exceptions près : casques de strormtroopers mal proportionnés par exemple, et toujours ces visages ratés car faits à la va-vite. Le scénario, assez simple, n'en est pas pour autant assez bien construit. Pas complètement abouti mais intéressant. Ce qui pêche pour moi ce sont les dialogues pas toujours bien écrits. Mais dans l'ensemble c'est un arc assez plaisant.