Après avoir été sauvé de l'exil par des soldats impériaux, Thrawn parvient rapidement à capter l'attention de l'Empereur Palpatine par son intelligence impitoyable et son génie tactique. Il ne lui faut pas plus longtemps pour se révéler aussi indispensable qu'ambitieux ; aussi dévoué à l’Empire que le plus loyal de ses serviteurs, Dark Vador ; ainsi qu’un guerrier dont il ne faut pas sous-estimer les talents. Dans toutes ses missions – qu’il s’agisse d’évincer des contrebandiers, de débusquer des espions ou de combattre des pirates –, la victoire est à chaque fois au rendez-vous. Et quand bien même ses méthodes anticonformistes exaspèrent certains de ses supérieurs, elles suscitent toujours davantage d'admiration au sein de l’Empire. Tandis que les promotions se succèdent en parallèle de sa fulgurante ascension de l’échelle du pouvoir, il enseigne à son aide de confiance, le sous-officier Eli Vanto, l’art du combat et du leadership ainsi que tous les secrets permettant de s’assurer la victoire. Toutefois, même si Thrawn domine le champ de bataille, il lui reste beaucoup à apprendre pour l’emporter dans l’arène politique où la redoutable administratrice Arihnda Pryce pourrait se révéler autant une puissante alliée qu’une ennemie impitoyable.
Toutes ces leçons seront mises à rude épreuve lorsque Thrawn deviendra amiral. Il devra faire appel à l’ensemble de ses connaissances, à son instinct et aux forces armées placées sous son commandement pour mater une insurrection qui menace non seulement des vies innocentes, mais également la suprématie de l'Empire sur la galaxie… sans oublier son plan de carrière soigneusement élaboré.
Premier roman Legends depuis 2014 ?
Ce fut un constat flagrant et ce dès les premières lignes, l’auteur l'avait d'ailleurs lui-même annoncé : le roman Thrawn pourrait s’apprécier dans un univers ou l’autre (Legends ou Officiel). Mais une question subsiste peut-il s’inscrire dans les deux univers ?
Timothy Zahn commence le livre comme si c’était le cas. En effet, les deux premiers chapitres sont pour ainsi dire un copier-coller de la nouvelle Mist Encounter. Ça va même plus loin, car étant celui qui avait traduit cette nouvelle pour SWU j’en ai même reconnu mot pour mot certains paragraphes. Peut-on considérer qu’il s’agit d’un plagiat si un auteur reproduit une autre de ses œuvres ? Non, mais le problème est que cette œuvre appartient à un autre univers d’où la controverse de ce roman. Mais heureusement la controverse s’arrête là et nous n’aurons plus à nous poser de cette question.
Tout le reste du livre nous offre des exclusivités sur le personnage bleu de la couverture. L’ascension de Thrawn au sein de la Marine Impériale y est décortiquée, et force est de constater qu’il s’agit d’une looooongue histoire inédite.
Maintenant, cette histoire est-elle transcriptible en Legends ?
Eh bien non, ce roman ne pourra être rangé dans votre bibliothèque Legends. En premier lieu, l’ascension de Thrawn est tout sauf cachée contrairement à l’ancienne, ensuite Thrawn en Legends était dans cette période principalement cantonné à des missions dans les Régions Inconnues (ce que j’aurai aimé voir dans ce livre mais bon tant pis) alors qu'ici il restera au sein du bien connu espace impérial.
Mais Zahn va aller encore plus loin. Il va totalement changer l’origin story du Chiss ce qui va faire que les deux premiers chapitres qui pouvaient être considérés comme un plagiat sont réinterprétés et deviennent en un sens inédits. Attention pas inédits dans leurs déroulements mais inédits dans leurs implications. L’auteur retconne donc la Legends du personnage ! Joli tour de force pour tourner la page et permettre à Thrawn de prendre son envol en officiel.
Syndrome Univers Étendu
Lucasflim nous a vendu depuis le rachat un univers entier, cohérent, où toutes les œuvres seraient sur un même plan d’égalité. Jusque-là, à une ou deux fausses notes près, on y est, cependant cet Univers Officiel, comme on l’appelle, est encore plus un Univers Étendu que l’ancien. L’ancien en termes de littérature était une extension infinie de médias finis (6 films), le nouveau est une extension finie de média infinis (films, séries TV, jeux vidéo, etc. passés et à venir). On a uniquement des œuvres uniques qui accompagnent les films et séries et les prolongent où en apporte des éclaircissements. La seule exception notable étant le comics Aphra.
Le syndrome Univers Étendu s’est particulièrement vu avec deux œuvres : les romans Battlefront et Catalyst. On y suivait pour ainsi dire au jour le jour un certain nombre de personnages sur plusieurs mois ou années et on subissait autant qu’eux ce qui leur arrivait sans vraiment de but derrière. On nous livre des romans sans histoire. Après, quand on lit les batailles de l’Escouade du Crépuscule ça envoie du lourd quand même, par contre la petite vie de la famille Erso … La hype est plus faible.
Ici on a pratiquement la même chose que le roman Catalyst, on y suit d’une part Thrawn et donc son ascension et d’autre part Arihnda Pryce. Pour le premier c’est plutôt classe il faut l’avouer (comme l’était Krennic dans Catalyst) mais Pryce possède à elle seule tous les chapitres les plus ennuyeux du livre. Ça part dans tous les sens, ça avance, ça recule... Tout ce qu’on veut c’est retrouver Thrawn sauf que leurs deux histoires s’entremêlent à peine… Heureusement, elle a une légère utilité à la fin, sinon je vous aurais conseillé de sauter les chapitres qui parlent d’elle…
Mais venons-en à Thrawn, ou plutôt Eli Vanto. On peut regretter (sauf en guise d’entracte à chaque chapitre) de ne jamais être dans la tête de Thrawn, mais si on est habitué à lire du Zahn on sait que ce n’est pas le genre de la maison. Cependant être dans la tête de son « aide de camp », ça, on a l’habitude et croyez-moi cet Eli Vanto ferait/fera un meilleur Pellaeon (Oui j’ose le dire !!), enfin si on le revoit un jour… (Suspense, mystère, meurt-il ou pas ?!)
Il a vraiment tout pour plaire, il a du charisme, du talent et devient au fil des pages véritablement attachant. Il s’agit sans nul doute (à par Thrawn évidement) du point fort du roman. Et il nous sert dans tous les sens du terme de traducteur de Thrawn, traducteur pour la langue qu'il parle mais aussi de ses tactiques. Or, à la fin du livre, quand surviennent toutes les grandes batailles, on est heureux de décortiquer les plus belles stratégies de l'amiral aux yeux rouges !
Un autre point fort, me demanderez-vous ? Alors, moquons-nous un peu de Rebels...
Et Rebels alors ?
Vous le savez, la réapparition de Thrawn est avant tout une lubie de Rebels. Zahn semble l’avoir accepté, mais rien n’est moins sûr.
Ce qu’on a vu précédemment, c’est qu’il a accepté que son personnage Legends s’en soit allé, bien qu’une partie du background, comme celle concernant les Chiss ou les « menaces cachées » des Régions Inconnues, existe encore. Mais il est une chose qu’il n’a pas pu admettre, c’est l'ensemble des déformations de la série à l’encontre de son bébé !
Dans la saison 3 de Rebels, nous avons découvert un Thrawn colérique, qui pouvait perdre son sang-froid dans une situation qu’il semble contrôler... Mais aussi un Thrawn qui aurait tué dans le but d’un accomplissement militaire... des civils !?! "IMPOSSIBLE !" me direz-vous. Eh bien Zahn le pense aussi ! C’est donc avec malice que l’auteur va s’empresser de corriger ces deux erreurs de la série à l’encontre de son personnage, de manière à le rendre de nouveau fidèle à celui qu’on connaissait.
Enfin, rassurez-vous, la liaison entre le roman et la série est parfaitement réalisée et une fois la dernière page ô combien frustrante (Tu n’as pas le droit de finir avec ça Zahn on veut en savoir plus !!!) lue, on peut embrayer directement avec la saison 3 de Rebels.
Malheureusement, on termine notre lecture avec davantage de questions que de réponse sur l’homme bleu, les Chiss et les Régions Inconnues… Et au vu du roman Empire’s End j’espère obtenir des réponses dans les prochains films, mais il ne faut pas avoir trop d’espoir.
Eli Vanto
Tirer un trait sur les Legends
Retcon de Rebels
Pryce
Le "Syndrome UE"
La frustration finale
Ce n'est pas le très mauvais roman auquel je m'attendais après les deux extraits publiés, mais ce n'est pas non plus un très bon roman.
Déjà, j'avacue le point qui me chagrine le plus : j'en veux énormément à Zahn, qui se fout de la gueule des fans de l'UE Legends, en nous proposant une simple réécriture de Mist Encounter lors des deux premiers chapitres. Certains dialogues sont les mêmes, et TOUTES les scènes et astuces de Thrawn sont les mêmes. C'est d'autant plus regrettable que Zahn a fait preuve d'originalité durant tout le reste du roman, donc il aurait pu se forcer un peu.
Tant qu'on est dans les points qui fâchent, la recanonisation de H'sishi fait vraiment fan-service ultra-forcé (surtout vu l'utilité du perso dans l'intrigue...), son origine change complètement par rapport à l'UEL, donc je ne comprends pas pourquoi Zahn n'a pas pris un personnage complètement original...
Durant sa lecture, Lain m'avait dit que ce roman lui faisait penser à Catalyst (aka presque le roman le plus fade, insipide et sans intérêt du nouvel UE). Sur le fond, c'est effectivement la même chose car l'on assiste à une suite de missions (presque anecdotiques) qui racontent comment Thrawn a gravi les échelons au sein de l'armée Impériale. Et l'avantage par rapport à Catalyst, c'est que c'est fait, et de belle manière (on n'a pas de publicité mensongère comme dans Catalyst, où l'on cherche encore la valeur ajoutée du roman par rapport à Rogue One). L'autre avantage, c'est que toutes les missions ont un fil rouge (le mystérieux Nightswan) et qu'il est très intéressant de suivre le cheminement de Thrawn dans leur résolution (alors que dans Catalyst, très honnêtement, ce qui arrive aux Erso, on s'en tape). A ce propos, il est très appréciable de lire, en début de chapitre, des morceaux du journal de Thrawn, ainsi que de lire ses pensées sur les comportements de ses interlocuteurs sur ses chapitres "points de vue".
Evidemment, et c'est un point négatif quand on a connu la grandeur de l'UEL, les missions sont anecdotiques, et le roman manque clairement d'ambition "galactique". Zahn essaie bien de raccrocher l'Etoile Noire et Rebels (d'ailleurs le passage où il démonte implicitement le traitement de Thrawn dans la série est jouissif, j'espère que Filoni le lira), mais on le sent bridé. Cela ne l'empêche pas de laisser des portes ouvertes pour des futurs romans (que ce soit sur l'avenir d'Eli Vanto chez les Chiss, ou bien sur sa rencontre passée avec Anakin), mais on sent bien qu'il ne peut pas raconter de gros événements galactiques. C'est regrettable, et en même temps on commence à y être malheureusement habitué avec ce nouvel UE...
Un autre point sympathique, c'est Arihnda Pryce, qui bénéficie ici d'un vrai approfondissement, ce qui change de la platitude de son personnage dans Rebels, à tel point qu'on se dit "non mais en fait, c'est pas le même perso là". Hé ben si. Donc message à l'équipe technique de Rebels : vous avez là un super perso qui est bien plus développé que ce que vous nous montrez à l'écran, servez-vous en ! Du côté d'Eli Vanto, c'est là aussi une bonne surprise, il part de rien et finit par être (presque) aussi doué que Thrawn. Sans avoir la sagesse d'un Gilad Pellaeon, c'est un personnage qui promet si d'aventure on le revoit.
En gros, Thrawn est un bon roman à qui il manque, comme à beaucoup d'autres, une dimension galactique pour qu'il soit excellent, et les lecteurs de l'UEL vont tiquer sur quelques détails. Mais il est plaisant à lire, l'intelligence de Thrawn est très appréciable, et il semble difficile que l'on ait pas, un jour, une suite ou un préquel...