L'Ordre Jedi est en crise. Avide de pouvoir, le chef d'Etat Natasi Daala exile Luke Skywalker, qui, interdit d'intervenir dans les affaires des Jedi, part pour une mission désespérée afin de découvrir se qui se cache derrière la chute de Jacen vers le côté obscur - et d'apprendre ce qui transforme des Jedi pacifiques en aliénés. Il n'y a pas d'autre choix et pas de temps à perdre, car les événements sont catastrophiques sur Coruscant. Et lorsque Leia et Han Solo font de justesse échouer un autre Jedi dérangé et auto-destructeur, même le Grand Maître Jedi Kenth Hamner semble disposé à se plier à la volonté de fer de Daala. Mais une menace encore plus grande se profile. Des millénaires dans le passé, un vaisseau Sith s'est écrasé sur une planète primitive et inconnue, laissant les survivants échoués, et le temps est proche où ils réclameront leur destinée légendaire de seigneurs de la galaxie. Une seule chose s'oppose à leur domination, un nom qui leur est chuchoté par le biais de la Force : Skywalker
La mauvaise frustration
Si vous avez lu ma critique d'Outcast (et vous l'avez lu n'est-ce pas ?), vous aurez retenu que l'un des défis majeurs de Fate of the Jedi est d'apporter des réponses à tout un tas de questions que le fandom Star Wars se pose sur Invicible, Jacen Solo, Daala, la relativité générale et l'identité du père de l'enfant de Rachida Dati*.
Vous aurez aussi retenu le sentiment global que je retirais de la lecture de l'opus : de la frustration. Seulement voilà, il y a la bonne et la mauvaise frustration. La mauvaise frustration c'est quand on possède dans les mains un roman dans lequel on place beaucoup d'attente en termes de réponses à apporter, de déroulement de l'intrigue, de suspense et d'émotion, et qu'au final, arrivé au bout de ses 260 pages on se dise :
1) Mince c'était trop court ! Allston est vraiment devenu bon !
2) Ah ouais, l'intrigue se met bien en place, mais pour ce qui est des réponses à LotF...
Ca c'est en quelque sorte le résumé d'Outcast, très bon roman sur lequel on porte un regard indulgent vis à vis du point deux parce que c'est le premier.
La bonne frustration
La bonne frustration c'est de s'énerver seulement et uniquement contre Del Rey et Sue Rostoni parce que les romans sont courts, très courts, trop courts. Surtout pour le prix que je paye, ça m'ennuie profondément de n'avoir droit qu'à 236 pages. Parce que Christie Golden, elle, réussit son premier galop d'essai, tranquilou si j'ose dire, tranquilou...
1) Christie écrit bien. Ouais, à l'instar d'Allston, j'ai trouvé le roman rythmé, bien cadencé entre scènes de combats plutôt stylées et intrigues politiques, médiatiques et amoureuses. La description de Jaina en robe moulante rouge avec ses hauts talons est un de mes passages préférés. Jag se démène avec des Moffs de plus en plus intrigants et le Darkmeld qui finit par être dans une bien mauvaise posture. La maladie mentale touchant les Jedi semble inexorable, Daala semble implacable, Hamner incapable et j'ai eu la vague impression que Kyp commençait à se réveiller. On verra non ?
2) En deux pages (je me retiens de les recopier), Golden amène sur un plateau pour Denning la suite de l'intrigue dans La Gueule, et quelques théories sur la maladie Jedi et Jacen Solo/Darth Caedus le tout assaisoné de Flow-Walking et qui nous fait dire que "lier le passer et le présent" est quand même le thème majeur du prochain Crosscurrent à venir. Des connexions seront-elles établies ? On verra non ?
3) Vestara et la Tribu Perdue des Sith : Christie Golden a elle aussi droit à son petit travail d'introduction. Par flashback se situant en l'an 41 (en même temps que L'Héritage de la Force #7 : Furie), Christie nous explique comment Ship a permis à la Tribu Perdue de regagner l'espace, comment le One Sith de Krayt aurait bien voulu le récupérer pour eux. Vestara est pleine de promesse mais il est encore difficile de se prononcer sur la qualité du personnage. Ayant le même âge que Ben, beaucoup se voient déjà lire la rédemption de la Sith et son début de relation avec le fils Skywalker, et j'espère que Del Rey saura être plus original que ça. Ca fait téléphoné non ?
4) Le voyage de Ben et Luke continue chez les Aing-Tii. Tout comme Outcast, c'est la partie du roman que j'ai préférée ! Et Christie, oh oui, Christie est une femme. Là où Allston s'était bien débrouillé avec Ben l'ado vs Luke le vieux en y allant à grand coup d'humour, Golden nous gratifie d'un personnage de Ben adolescent de la tête au pied : téméraire, têtu, parfois sceptique, un brin susceptible. Accolé à un Luke plutôt digne de lui (quoique parfois un peu arrogant), leur relation est superbement dépeinte : évolutive, tendre et conflictuelle nimbée de compréhensions et de malentendus, le souvenir de Mara planant dans l'Ombre de Jade.
5) Un "autre" voyage, celui d'Allana, continue aussi. La fillette grandit dans une famille Solo qui semble légèrement plus en paix. Le couplet Han / Allana est magnifique de tendresse. Là encore, la touche féminine de Golden y fait pour beaucoup, je crois.
God Save Christie Golden
Je veux revoir Jacen Solo.
Je n'en dis pas plus - car vous pourriez vous imaginer des choses - mais Omen comporte une scène qui fait d'ores et déjà partie d'un des grands moments de l'UE. La tristesse et le désespoir d'un adolescent désillusionné m'ont ému. Vraiment.
*On me dit dans l'oreillette qu'il aurait été conçu par les midichloriens. Incroyable non ?