Bonjour à tous,
Il y a cinq semaines, les éditions Pocket ont publié le deuxième roman jeune adulte de la Haute République : Hors de l’ombre, de Justina Ireland. Ce roman clôt la deuxième vague de publications de la première phase de l’enthousiasmant projet éditorial que représente l’exploration de cette nouvelle ère. Roman estampillé « jeune adulte », Hors de l’ombre explore en partie les conséquences de l’excellent roman adulte L’Orage gronde, tout en faisant intervenir des personnages issus des romans (jeunes adultes) En pleines ténèbres, de Claudia Gray, et Une épreuve de courage, déjà signé Justina Ireland.
Je vous propose donc ma critique basée sur l'exemplaire VF du roman, un exemplaire offert par Pocket que j'en profite pour remercier chaleureusement au passage.
Mais d'abord, un rappel de la couverture et du synopsis !
LES SECRETS LES PLUS SOMBRES SONT LES DERNIERS À VOIR LE JOUR…
Le sort semble s'acharner sur Sylvestri Yarrow. Depuis la mort de sa mère, elle se bat pour garder à flots l'entreprise de transport familiale, mais entre les dettes qui s'accumulent et les attaques récurrentes des Nihil, Syl risque de perdre tout son héritage. Partie chercher de l'aide à Coruscant, elle se retrouve mêlée à un différend opposant deux puissantes familles au sujet d'une région de la frontière. Ces problèmes de riches ne l'intéressent pas, mais la promesse d'une généreuse récompense suffit à la convaincre de s'impliquer…
Pendant ce temps, la Jedi Vernestra Rwoh est convoquée sur Coruscant avec son Padawan, Imri. Ils y retrouvent le Maître Jedi Cohmac Vitus et son apprenti Reath qui, comme eux, sont chargés d'arbitrer cette querelle familiale à la frontière. Mais pourquoi ? Quelle importance peut bien avoir cette zone déserte de l'espace ? La réponse conduira Vernestra à mieux comprendre ses capacités, confrontera Syl à son passé... et poussera enfin certaines vérités hors de l'ombre.
Pocket, 400 pages, 9,50 €
La critique de L2-D2
La Haute République, c’est la nouvelle ère éditoriale de la saga. Se déroulant 200 ans avant les événements de La Menace Fantôme, cette nouvelle aventure est découpée en phases, chacune d’elles étant constituées de plusieurs vagues de publications.
Hors de l’ombre clôt la deuxième vague de publications de la première phase.
Une intrigue ? Là où on va, on n’a pas besoin d’intrigue !
Il n’y a pas vraiment d’intrigue dans ce roman.
On s’en rend compte très vite, dès les premières pages, et cela ne va pas aller en s’améliorant : les personnages gagnent du temps. Beaucoup de temps. Trop de temps. Alors que Vernestra et son Padawan sont convoqués sur Coruscant, on se dit que le prochain Chapitre les mettant en scène nous les montrera logiquement sur la capitale, ou au moins lors du trajet. Mais non. On les verra en train de manger, en train de discuter, en train de préparer leurs affaires, en train d’embarquer, etc. Et c’est la même chose pour l’ensemble du roman !
Et du coup, si vous aurez vite compris que l’intrigue tourne autour d’un nouveau mystère lié à l’hyperespace, mystère sur lequel les personnages vont enfin inquiéter pendant une grosse vingtaine de pages avant que les dernières ne soient consacrées à la résolution du roman. Et surtout, surtout, le dit-mystère est résolu pour le lecteur quasiment dès sa formulation, étant donné que Justina Ireland tue dans l’œuf le peu de suspense que l’intrigue pouvait procurer ! L’ensemble est donc long, mou, peu rythmé, et comme si ça ne suffisait pas, les personnages prennent parfois (souvent?) des décisions douteuses voire irrationnelles.
De nombreux personnages au potentiel intéressant...
A l’image du roman En pleines ténèbres, Hors de l’ombre joue la carte du casting resserré. Quatre Jedi, tous issus de précédents romans, vont traverser ces pages en compagnie des nouveaux-venus que sont Sylvestri Yarrow, Jordanna Sparkburn et Xylan Graf. Si ce dernier personnage semble le plus savoureux du lot, il ne va malheureusement guère plus loin que le cliché de ce type de rôle (le beau gosse riche, intelligent, hautain et un peu pourri) et m’a fait visuellement penser à Ronen Tagge de la nouvelle série Doctor Aphra (transition toute trouvée pour vous glisser qu’une ancêtre de notre bonne archéologue va faire son apparition dans quelques pages).
Le roman profite notamment du format « jeune adulte » pour développer Vernestra Rwoh et Imri Cantaros, déjà vedettes du roman jeunesse Une épreuve de courage, en leur développant des compétences propres : un don de vision de l’hyperespace (héhé!) pour Vernestra et une empathie extrême pour Imri.
Et il y a les nouvelles venues, Sylvestri et Jordanna, plutôt bien introduites et au caractères trempés. Très différentes l’une de l’autre, les deux jeunes femmes ont évidemment un lien et une histoire d’amour passée qui ne va demander qu’à redémarrer. Mais la rupture passée a laissé des traces, et rien ne dit que les sentiments passés sont toujours d’actualité !
… mais qui tournent très vite en rond !
Sauf que ces traits de caractère ne sont pas suffisants pour développer des personnages, qui ne vont jamais, non jamais, sortir du cadre fixé par l’autrice. Jordanna Sparkburn en est l’exemple type : dès lors qu’elle retrouve Sylvestri, le personnage s’éteint, perd sa « gouaille » et n’existe plus pour elle-même mais en tant qu’ex de Sylvestri. Cette même Sylvestri passera d’ailleurs le roman à se reprocher de prendre de mauvaises décisions sans pour autant révéler la vérité lorsqu’elle en l’occasion. Son histoire avec Jordanna parasite la mince intrigue car elle est déjà vue et revue, alignant habilement tous les clichés possibles (les holofictions, le coeur brisé, le baiser au bon moment, etc). Xylan Graf joue à qui manipulera qui et, au final, on ne sait absolument pas ce qu’il en est le concernant.
Et je n’allais pas oublier les pires du lot : les Jedi.
Nos Jedi, donc, sont totalement passifs. Ils ne communiquent pas, ils se mentent les uns les autres, ils sont béats (Reath, je parle de toi!), Vernestra est à la limite de l’insupportable, ment à son ancien Maître et décide donc, tout en lui reprochant de ne pas davantage s’impliquer contre les Nihil (il y aurait d’ailleurs de quoi dire là-dessus)… de lui cacher des choses sur ce qu’elle trouve. Et j'en passe. Mouais.
Oserais-je dire que le problème du casting, c’est bien son jeune âge ? Toute la difficulté d’un roman jeune adulte est de, parfois, greffer quelques adultes, ce qu’avait su faire en son temps En pleines ténèbres. Mais là, nous avons des adolescents, tout au plus des jeunes adultes, tous les principaux personnages ont au maximum 21 ans. Et ça se voit. Ils se comportent comme des ados. Tous.
Et les Nihil, dans tout ça ?
Vous avez vu les Nihil dans ce roman, vous ?
Le premier Chapitre les impliquant donne l’impression que dans ce roman va se jouer un jeu de dupes entre les factions des uns et des autres, avec le retour de Nan, une mention d’un personnage de la série La Haute République d’IDW, Lourna Dee qui rôde dans le coin… Mais cette impression est trompeuse. Les Nihil n’ont aucun véritable rôle, et ils jouent les croque-mitaines sans que ce ne soit jamais montré, sans que l’on ne comprenne vraiment le pourquoi du comment (la boîte à énigme, le rôle de l’Oracle, etc). Alors Justina a du se dire qu’il fallait nous les rendre redoutables, et pour cela, nous allons avoir droit à un mini-affrontement où quatre (quatre, vous avez bien lu) Jedi vont faire face à une poignée de Nihils… et disons que la performance des Jedi ne sera pas à la hauteur.
Ah, Valo me manque...
Bilan
J’avais déjà eu du mal avec le premier roman jeune adulte de cette saga éditoriale. Mais Hors de l’ombre est pire. J’en suis venu à me demander si le roman servait à quelque chose, avec ces personnages qui s’agitent pour rien et son intrigue rachitique. Et pourtant… A l’issue du roman, un événement se produit, qui va peut-être rebattre les cartes pour le plan de Marchion Ro. Ou pas. Allez savoir, tiens.
Encore faut-il avoir l’envie de retrouver les personnages du roman. Disons poliment que je ne suis pas spécialement pressé à cette idée.
NOTE : 50 %
A noter que le roman porte le numéro 186 !
N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé du roman en vous rendant sur sa fiche ou bien sur le topic du forum !
Encore merci aux éditions Pocket pour l'exemplaire offert pour la critique, et on se retrouve à la toute fin du mois d’avril pour le deuxième roman qui nous narre les aventures du futur Grand Amiral Thrawn alors officier de l’Ascendance Chiss dans le roman Bien commun, deuxième tome de la trilogie Thrawn L’Ascendance !
Et pour les amoureux de la Haute République, le prochain roman est prévu pour la fin juin chez Pocket ! ;-)
Rikuiame a écrit:Ah et un petit détail qui me paraît incongru : Imri vouvoie son maître tout en l'appelant par le diminutif (qu'elle déteste) de son prénom et se fait, lui, tutoyer. C'est assez étrange comme choix de traduction.
C'est d'ailleurs en me faisant cette réflexion que je me suis aperçu que les Jedi étaient adressés par leur prénom (Maître Stellan, Cohmac, Vern, etc.). Je ne l'avais pas remarqué avant (et si c'était déjà le cas) mais ça me rend perplexe.