Bonjour à tous,

L'ensemble des séries régulières de comics lancées en 2020 touchent à leur fin, et nous arrivons déjà, pour certaines, à leur dernier volume en librairie...

C'est le cas de la deuxième série régulière consacrée au Docteur Aphra, après 40 épisodes scénarisés par Alyssa Wong ! Et alors qu'on aurait pu croire qu'à l'issue du méga-arc narratif consacré aux Ascendants et à l'Etincelle Eternelle que tout avait été dit sur la série, l'équipe créative a remis une pièce dans la machine pour les 9 derniers épisodes rassemblés dans cet épais septième volume. Pas de surprise à l'horizon pour les lecteurs... encore que ! Entre Dark Droids, une quête avec Luke Skywalker et un certain nombre de fois où Aphra va croiser la mort en face, peut-être le personnage va-t-il enfin admettre ses sentiments ? Le triangle amoureux entre elle, Sana Starros et Magna Tolvan va-t-il enfin se dénouer ?

C'est ce que nous allons voir avec les critiques des trois derniers récits de la série, juste après la présentation de la couverture, du synopsis de l'album et des informations éditoriales pertinentes ! 

DOCTEUR APHRA (2020) -TOME 7

DARK DROIDS

Aphra a convaincu Luke Skywalker qu'elle pouvait l'aider à retrouver les secrets perdus des Jedi, en le mettant sur la voie d'un ancien et terrible pouvoir. Mais quels sont les véritables projets d'Aphra ? Puis, piégée dans un entrepôt rempli de droïdes de combat, notre Docteur préféré se bat pour survivre ! Elle est sur le point de se retrouver face à face avec son pire ennemi, mais dans une ancienne ruine sur une planète désolée, il se pourrait qu'elle trouve aussi les réponses qu'elle a recherchées toute sa vie ! Septième et dernier tome pour la série Doctor Aphra lancée en 2020 avec un volume se déroulant majoritairement durant les événements de Dark Droids. L'archéologue reviendra bientôt dans une toute nouvelle série.

Contient les épisodes US Doctor Aphra (2020) 32-40, 200 pages, 100 % STAR WARS, 22 €, disponible à partir du 18/09/2024

Les critiques de L2-D2

Répercussions

(Doctor Aphra #32 à 34)

Scénario : Comme au bon vieux temps !

En trois épisodes, Alyssa Wong montre qu’elle a tout compris du personnage de Chelli Lona Aphra.

Maintenant que toute l’intrigue autour de l’Étincelle Éternelle est derrière nous (quoique…), il est temps pour la scénariste de nous reproposer une Aphra qui fait ce qu’elle sait faire de mieux : entourlouper quelqu’un pour mieux exploiter ses capacités afin de mettre la main sur un artefact rare. Et quand l’objet en question se situe dans un ancien Temple Jedi, qui de mieux que Luke Skywalker pour lui venir en aide à l’insu de son plein gré ?

Car oui, Luke Skywalker est la co-star de cet arc, et le duo entre les deux personnages est toujours aussi savoureux. Alyssa Wong n’hésite pas à montrer à quel point l’apprenti Jedi a progressé depuis la dernière rencontre entre eux deux, à travers quelques lignes de dialogues bien placées, et un Luke savoureux qui plus est, à quel point qu’on en reprendrait bien, de ce duo, pour d’autres récits du même style. Car après tout, en trois épisodes, on a droit à une véritable petite aventure, un développement de mythologie, de beaux liens avec la prélogie – et ma foi, avec Aphra, ça se justifie parfaitement – un nouveau Temple, et une créature inédite effrayante, surpuissante et contre laquelle lutter n’est pas chose aisée (mention spéciale à sa première apparition, parfaitement bien construite) ! Tout cela en 60 pages, avec des passages qu’on croirait tout droit sortis d’un film Indiana Jones. J’ai adoré.

Et Alyssa Wong est parfaitement à l’aise dans la chronologie un peu serrée de cette période, puisqu’au détour de 2-3 cases flash-back, on comprend parfaitement ce qu’il vient de se passer dans les séries Star Wars et Darth Vader. Bravo.

Dessins : Je confirme, Minkyu Jung nous fait une Paolo Villanelli !

Comprenez par là que le dessinateur coréen est désormais totalement à l’aise sur le titre et nous en met plein les yeux, déjà avec le personnage de Luke Skywalker, parfaitement saisi, mais aussi avec le stellaroïde, les décors du Temple de Sason, et même des personnages qu’il n’a pas forcément l’habitude de maîtriser, comme ceux de la prélogie (quoi, vous ne comptiez tout de même pas que je vous dise de qui il s’agissait, pas vrai ? Allez, un indice : on reste dans la veine « féministe » de la série…). Aussi à l’aise sur les dialogues que les phases d’action, de combat ou de pilotage, Jung nous propose des personnages qui ont de réelles expressions sur le visage, ce qui les rend d’autant plus crédibles. Il est bien aidé par les couleurs de Rachelle Rosenberg, ceci dit.

Par contre, la série n’est toujours pas gâtée côté couverture : les trois proposées par Junggeun Yoon ne resteront pas dans les annales…

Conclusion

Difficile en toute honnêteté de voir un défaut dans cet arc narratif de 3 épisodes si ce n’est, justement, qu’il ne fait que 3 épisodes et qu’au vu de ce qu’il s’y passe et de ce qu’il propose, 1 ou 2 épisodes de plus n’auraient pas été de refus pour développer davantage l’intrigue ! Mais la série devait bien se caler pour Dark Droids… en attendant, cet arc est parfait pour les allergiques du personnage d’Aphra, pour ceux qui en avaient soupé de l’Étincelle Éternelle, pour les fans de Luke Skywalker… et pour tous les autres aussi !

Note : 95 %

-------------------------------------------------------------------------------------------------------

Dark Droids

(Doctor Aphra #35 à 39)

Scénario : Comme un air de déjà-lu ?

Dure situation que celle de la scénariste Alyssa Wong lorsque démarre ce nouvel arc.

Pourquoi ? Car tout semblait avoir été dit à l’issue du trente-et-unième épisode, qui mettait un point d’honneur à clôturer toutes les intrigues, maintenant que la protagoniste du titre était enfin libérée de l’Étincelle Éternelle et que la longue intrigue la concernant était achevée. Tous les personnages avaient droit à une conclusion, les couples se formaient ou se délitaient, bref, c’était une conclusion comme on en voit rarement dans les comics. Le dernier arc, Répercussions, pouvait se dérouler n’importe quand et faisait office d’ultime friandise, avec ce team-up réjouissant entre Aphra et Luke Skywalker. Ainsi donc, lorsque l’événement Dark Droids démarre, on se dit que oui, d’accord, le personnage est tout indiqué pour y jouer un rôle… et qu’en même temps, sa série régulière n’a plus grand-chose à raconter.

Et c’est un peu le sentiment qui ressort à la lecture de ces 5 épisodes. Aphra se retrouve à faire du surplace narratif ou dans son évolution, à aller voir Domina Tagge une fois, puis une autre, à faire face à une infestation de droïdes du Fléau non pas dans un mais dans deux vaisseaux des Tagge, avec un retour de Juste Chance juste là pour l’accompagner mais qui ne finira pas l’arc aux côtés de l’archéologue car il souhaite retourner auprès d’Ariole : ce n’est pas inintéressant, l’arc ne manque pas de rythme mais, concrètement, Aphra ne sert pas à grand-chose, ou en tout cas elle passe à côté d’un plus grand rôle la concernant. Dès lors, une fois de plus, on ne s’intéressera qu’aux histoires de cœur du personnage, avec une relation avec Domina qui ressemblerait presque davantage à du fan-service qu’à autre chose, suivie d’un passage sur Galator III qui fera lever les yeux au ciel à tous les lecteurs. Encore que, on pourra se dire que c’est une manière pour Aphra de gérer sa « rupture »…

Mais bon, comme toujours dans la série, les ex d’Aphra ne sont jamais bien loin. Et puisque le Fléau s’en prend aux hybroïdes, Magna Tolvan est une cible idéale et, bien sûr, pour la sauver, il va falloir l’aide de Sana Starros ! Comme quoi, elles n’auront pas été absentes bien longtemps… Mais même là, Alyssa Wong ne la joue pas finaude. Lorsqu’elle nous présente une équipe entière d’hybroïdes sous les ordres de Tolvan, avec une focalisation excessive sur son second, on sent venir gros comme une maison ce qui l’attend...

Et alors oui, la dynamique entre Sana et Aphra est intéressante, oui il y a des bons mots, mais il est grand temps que la relation évolue car là, nos deux amoureuses hésitantes font du surplace ! Alors nous avons droit à une jolie déclaration de l’une d’elle à l’autre vers la fin de l’arc, ce qui me laisse penser très très fort à l'existence d'une future série Aphra & Sana. A condition qu’elles s’en sortent toutes les deux, ce qui n’est pas dit au vu de la dernière page !

(Ou alors, on n'y croit pas trop, tant le personnage en question nous l'a déjà fait plusieurs fois, le coup de "mourir"...)

Dessins : Heureusement que Minkyu Jung est là !

Pas grand-chose à dire sur la partie graphique, tant Minkyu Jung a atteint un niveau d’une belle réussite, et je ne peux que vous inviter à aller lire les critiques des précédents arcs pour voir l’évolution du dessinateur. Reste que sur deux épisodes, pour les scènes liées à Tolvan et son équipe, il est secondé par Jethro Morales, et la différence, sans sauter aux yeux, est tout de même bien visible. Si j’ai toujours du mal avec le procédé du deuxième dessinateur venu pour prêter main-forte, d’une part Minkyu Jung est d’une belle régularité depuis son arrivée sur la série et d’autre part, le découpage choisi par l’éditeur pour le renfort de Morales est plutôt pertinent.

Conclusion

Si l’arc n’a rien de déshonorant en soit, il est clairement de trop après la très belle conclusion de l’arc Ascendant. L’équipe créative profite de Dark Droids pour continuer à faire vivre des aventures à son héroïne, mais tout cela semble presque artificiel. On sent presque la scénariste « obligée » de tenir jusqu’au #40, alors qu’elle semblait avoir fait le tour du personnage...

Note : 70 %

-------------------------------------------------------------------------------------------------------

La fin d'une époque

(Doctor Aphra #40)

Scénario : Une évolution, enfin ?

En un numéro, Alyssa Wong a une lourde tâche : gérer les conséquences des événements survenus dans l’arc précédent en lien avec Dark Droids tout en apportant un sentiment de conclusion, une mission d’autant plus complexe qu’à l’issue de son numéro #31, tout semblait avoir été dit sur les relations entre les personnages. Pas de faux suspense : Alyssa Wong réussit parfaitement ce tour de force.

Dans un premier temps, j’ai cru que la scénariste allait nous proposer un numéro muet, mais c’est pour mieux accentuer l’effet de narration voulue qui démarre quelques pages plus tard : l’essentiel des dialogues du numéro est en réalité une véritable déclaration d’amour d’Aphra, la démonstration évidente de l’évolution du personnage tout au long de cette série, le tout enrobé d’une découverte majeure de la part de l’archéologue (à se demander si, avec l’évolution qui semble amorcée pour le personnage, elle n’aurait pas pu céder gracieusement sa découverte à Luke, et on aurait là un des artefacts des Derniers Jedi… nooooooon, c’est d’Aphra dont il s’agit, n’exagérons pas !). Du coup, malgré l’implication de nombreux personnages, c’est finalement un numéro très intimiste que nous livre la scénariste. Pas de bagarre (ou presque), quasiment pas d’action passées les premières pages, essentiellement de l’émotion. Cette émotion vous parlera plus ou moins, en fonction de votre sympathie pour Aphra elle-même.

Et si les deux dernières planches sont une conclusion assez parfaite pour le personnage qui semble profiter désormais d’une véritable forme de paix intérieure, la scénariste n’en oublie pas pour autant que nous sommes dans un comic-book, et qu’un arrêt signifie un redémarrage dans un laps de temps plus ou moins long. Ainsi donc, l’air de rien, Alyssa Wong lance un nouvel antagoniste comme notre archéologue, sur les bons ordres du BSI. Et comme Sana Starros a elle-même des liens avec l’Empire depuis sa mini-série, on se dit qu’un schéma semble se dessiner pour une inévitable future série…

Oh, et je me demande si nous n’avons pas ici, l’air de rien, le premier trouple de la licence...

Dessins : Dans la droite lignée des précédents arcs

Tout est dit dans le titre. Minkyu Jung est désormais d’une redoutable régularité, et tous les points forts des précédents arcs sont une nouvelle fois réunis ici. Mais puisque le numéro est davantage basé sur l’émotion que sur l’action, la dessinatrice propose un véritable travail sur les visages, qui sont tous d’une belle expressivité et d’un réalisme bienvenu. On est loin des personnages figés ou de silhouettes difformes, bien au contraire.

Dommage cependant que la couverture du numéro soit pour le coup aussi vilaine ! Si la composition est sympathique, l’accent mis sur BT et Triple Zéro alors qu’ils n’ont été que peu présents, associé aux trognes plus ou moins réussies d’Ariole, Sana ou encore Aphra elle-même, rend l’ensemble peu avenant. Tournez vite la page pour démarrer votre lecture, c’est plus beau à l’intérieur !

Conclusion

Un numéro réussi pour clore une série qui aura su surprendre plus d’un lecteur, proposant quelque chose qu’on n’imaginait pas forcément avec un personnage comme le Docteur Aphra. Alyssa Wong a réussi à apaiser le personnage et a construit autour d’elle tout un réseau, une famille, des alliés, des amis peut-être même. A charge à la prochaine équipe créative sur le personnage de continuer à développer tout ça !

Note : 90 %

-------------------------------------------------------------------------------------------------------

Et voilà pour le contenu de ce dernier tome d'une série qui aura ma foi été assez réussie dans son ensemble et aura proposé un net développement du personnage, même si elle aura semblé traîner en longueur par moments !

Qu'avez-vous pensé de cet ultime volume, voire même de la série dans son ensemble ? Pour nous partager ça, rien de plus simple : il vous suffit de vous endre sur les fiches différents récits présents dans ce nouvel opus, ou bien directement sur le sujet du forum consacré à la série !

Et à bientôt pour une prochaine ActuaLItté ! ;-)