Bonjour à tous,
Comme il n'y a pas que l'Univers Officiel dans la vie, Panini Comics n'oublie pas les amoureux du Légendes, ou bien, tout simplement, tous ceux qui ont découvert en live-action le Grand Amiral Thrawn dans la série Ahsoka l'an dernier ! L'éditeur nous propose en effet de redécouvrir La trilogie de Thrawn, l'adaptation en format comic-book des trois tomes de la mythique trilogie La croisade noire du Jedi Fou, signée de main de maître par Timothy Zahn aux débuts des années 90. Ah, souvenez-vous, c'était l'époque où Thrawn était vraiment un génie, l'époque où l'auteur ne passait pas des paragraphes entiers à nous émerveiller en nous montrant que Thrawn avait tout compris à l'avance, l'époque où, n'étant pas tombé totalement fou d'amour pour son personnage, Timothy Zahn n'hésitait pas à nous prouver que nous avions affaire à un vrai antagoniste qui pouvait commettre des erreurs... ça parait dingue, aujourd'hui, non ?
Mais cette adaptation, au vu de son prix plus élevé (50 €) se devait de proposer quelque chose d'innovant ! Et c'est le cas, car le tome est en plus grand format, ici de la hauteur d'un Deluxe par exemple, avec un dos toilé bleu du plus bel effet, d'où son intégration dans le format HORS COLLECTION de l'éditeur !
Hein que quoi ? Mais alors, cette trilogie ne sera pas dans les EPIC COLLECTION ?
Rassurez-vous ! Il s'agit là d'une édition HORS COLLECTION, comme un hors-série si vous voulez ! L'intégralité de cette mini-série sera au sommaire du quatrième tome de l'entrée "La Nouvelle République" dont, pour rappel, le troisième volume sort mi-octobre ! ;-) Libre à vous d'attendre donc, ou pas, la future réédition de ce qui est, avouons-le, un classique !
(Et à la question "ça sortirait quand ?", on peut raisonnablement supposer en fin d'année prochaine...)
Hors Collection vs Epic Collection : choisis ton camp !
Dans l'attente, plongeons-nous dans les archives du staff Littérature avec les critiques des trois adaptations des romans, juste après le rappel de la couverture (cette tête de Han Solo...), du synopsis de l'album et des informations éditoriales intéressantes !
Cinq ans après la chute de l'Empire, Luke Skywalker est le premier d'une nouvelle lignée de Chevaliers Jedi. Han Solo et la princesse Leia se sont mariés et assument ensemble de nombreuses responsabilités du gouvernement de la Nouvelle République. Mais les vestiges de l'Empire viennent de découvrir un atout qui pourrait les ramener à leur gloire passée ! Le dernier des seigneurs de guerre de l'Empereur, le terriblement brillant amiral Thrawn, est prêt à détruire la Nouvelle République... De 1993 à 2014, l'éditeur Dark Horse publie des comics Star Wars désormais labellisés « Légendes ». Parmi leurs premières publications, on retrouve les adaptations des romans de Timothy Zahn autour de Thrawn. Le personnage, fascinant, sera par la suite re-canonisé avec la série animée Star Wars Rebels puis par l'acteur Lars Mikkelsen dans Ahsoka.
Contient les épisodes US Heir to the Empire (1995) 1-6, Dark Force Rising (1997) 1-6 et The Last Command (1997) 1-6, 456 pages, STAR WARS HORS COLLECTION, 50 €, disponible à partir du 18/09/2024
Les critiques du staff
(Heir of the Empire #01 à 06)
Scénario
Autant le dire tout de suite, le point fort de cette adaptation n’est pas le scénario. Tout simplement car, même si Baron ne démérite pas, malgré tous ses efforts il n’égalera pas le roman de Zahn et ses intrigues peaufinées regorgeant de détails et de rebondissements. Néanmoins l’adaptation demeure bien agréable à lire. Le scénariste maintient une bonne dynamique dans l’enchaînement des scènes, ça se lit tout seul. Alors qu’elles sont parfois nombreuses, les bulles restent bien intégrées aux planches. Concernant la caractérisation, on se heurte toujours au problème des détails si l’on se réfère au roman. Mais globalement, on identifie tout de suite les peronnages avec leurs traits de caractères dominants et leurs motivations respectives. Au final, Baron nous offre une très bonne lecture malgré qu’on perde un peu en suspense et en finesse par rapport à l’œuvre originale. Tout le passage mémorable sur la planète Myrkr en est représentatif.
Dessins
Ici, on entre dans le domaine du duo français Vatine-Blanchard. Quelle réussite pour cette première incursion française dans l’univers de Star Wars dont tout le monde se souvient encore. Leur style est totalement hors des stéréotypes en vigueur dans les comics, mais assez moderne pour de la BD franco-belge de l’époque et convient totalement sur les deux côtés de l’Atlantique. Ils apportent un souffle de fraîcheur très personnel et, à la différence de Dark Empire, sans rupture graphique avec les normes « starwarsienne ». Leurs dessins sont assez dépouillés de détails mais toujours très soignés et à l’aise dans les différentes situations. La mise en couleur géniale parachève cette réussite. Côté couverture, c’est un autre français : Matthieu Lauffray. Ses réalisations sont admirables, sans aucune cassure de style avec ce qui se fait à l’intérieur. Ce qui donne une certaine unité à la mini-série.
Conclusion
Dark Horse a sans conteste frappé un grand coup avec cette adaptation. 10 ans après, grâce notamment aux français, ces numéros occupent dans les comics le même genre de place que le livre de Zahn pour les romans Star Wars. Pour preuve, il a été réédité à plusieurs reprises en France. Un seul conseil à suivre à la lettre : lisez le roman avant, puis plongez-vous dans l’univers visuel de Vatine et Blanchard. C’est un grand plaisir malgré quelques anicroches visuelles : des designs adoptés à l’époque sont aujourd’hui un peu archaïques, ou totalement inappropriés (voir les Noghris qui ont longtemps créé la confusion). En contrepartie, pour l’époque, bon nombre de scènes sont parfaitement soignées, surtout dans la mise en couleur.
Note : 85 %
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(Dark Force Rising #01 à 06)
Scénario
Comme pour l’adaptation de l’Héritier, on perd certains éléments qui faisaient la force du roman. C’est malheureusement incontournable. Par contre, à l’inverse de Myrkr ou les relations qui se créaient entre le spersonnages étaient beaucoup plus essentielles que l’action, cette fois-ci les scènes d’actions sont très visuelles et parfaite pour un comic. Je pense notamment à l’affrontement Luke – C’Boath – Mara, puis à l’infiltration du Stardestroyer, et enfin à la scène finale au milieu de la Flotte Katana. Comme dans l’Héritier, Leia bénéficie d’une intrigue à part et pour celle-ci aussi, tout l’enjeu de l’adaptation est dans le rythme. A ce jeu, Kashyyk sort vainqueur de Honoghr qui passe moins bien. Cela reste une critique superficielle car les différentes intrigues sont très découpées et s’entrecroisent fréquemment, les styles se mélangeant.
Dessins
C’est Dodson qui prend la relève du duo français et, en faisant valoir des arguments différents, il s’en sort bien. Il dessine dans un genre plus typique du comic-book et a d’ailleurs fait une belle carrière depuis. Il a un style plus réaliste que Vatine et Blanchard pour les personnages, avec néanmoins des inégalités dans la finition. Autre élément qui se remarque petit à petit au fil de la lecture : l’absence de décor. Dodson se contente de faire des fonds unis bien souvent, et lorsqu’il place du décor où est obligé de réaliser un plan large, c’est très minimaliste. C’est pourquoi on retrouve leplus souvent des plans sérrés sur les personnages. Mais finalement, à l’époque et aujourd’hui encore plus, son argument de poids c’est les femmes. Mara et Leia sont mises en valeur, tant dans la silhouette que dans les visages. La mise en couleur de Pamela Rambo est d’un bon niveau, juste la plupart du temps, mais bizarrement la coloration des coupes de cheveux (Luke et Mara) semble lui poser problème. Les couvertures se passent de commentaires, elles se défendent toutes seules.
Conclusion
Le premier élément que je retiens (un peu prématurrément), c’est que Dark Horse ne s’est pas lancé dans l’adaptation d’autres romans en dehors de la trilogie de Zahn. Et c’est tant mieux. Non pas que ces bandes-dessinées soient mauvaises, bien au contraire, mais elles ne peuvent pas échapper à la référence omniprésente du roman. Les talents réunis sur ces histoires se seraient tout aussi bien accomodés de concepts originaux. Quoiqu’il en soit, lors de la sortie de la Bataille en comic, j’ai regretté naivement l’absence de Vatine et Blanchard. Avec le recul, je me rends mieux compte des impératifs des différentes parties et je me dis que l’on a la chance d’avoir des adaptations avec des « tons » visuels variés. Dodson n’est pas les français, et Buikovich qui viendra sur le Commandement n’est pas Dodson. Ca rend la lecture enrichissante. Un mot sur la traduction dont les défaillances se faisaient déjà sentir à l’époque. Que les plus jeunes lecteurs qui découvriraient la Bataille aujourd’hui soient indulgents, Star Wars n’était pas le monstre qu’il est actuellement et il n’y avait pas la formidable base de données que peu représenter le net pour comprarer des traductions de noms... Ce qui n’empêche pas les traducteurs actuels de faire de belles bourdes.
Note : 80 %
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(The Last Command #01 à 06)
Scénario
Comme pour L’Héritier de l’Empire et La Bataille des Jedi, c’est Mike Baron qui est chargé de l’adaptation. L’Ultime Commandement est selon moi la plus réussie des trois, à même de satisfaire celui qui a lu les romans comme celui qui ne les a pas lus. L’Héritier de l’Empire ne pouvait que frustrer les lecteurs du roman, non seulement en raison de la coupe faite dans les intrigues et sous-intrigues, mais surtout car elle peinait très logiquement à retranscrire les personnages dans toute leur « complexité » (Mara Jade et Luke Skywalker en tête). La Bataille des Jedi, l’adaptation la plus mal lotie, souffrait elle d’une intrigue quasiment incompréhensible sans avoir lu le roman ! Relisez donc les (més)aventures de Han et de Lando et venez ensuite me dire qu’il ne manque rien.
Avec L’Ultime Commandement, Mike Baron adapte fidèlement le roman et nous mitonne un récit jouissif (les manipulations de Thrawn et les magouilles des contrebandiers n’y sont pas pour rien) qui clôt en beauté le cycle de Thrawn. Alors certes, quelques passages sont accélérés, toujours un peu au détriment du développement des personnages (encore Luke et Mara, notamment dans leur randonnée sur Wayland), mais l’essentiel y est et le lecteur n’a pas cette impression désagréable de manquer quelque chose. Quant aux intrigues, si des réponses vous manquent, c’est qu’elles ne se trouvent pas dans le roman dont est tirée la BD et Baron n’en porte donc pas la responsabilité. Mieux, grâce au matériau laissé par Zahn, il nous livre un récit équilibré où les scènes d’action se conjuguent avec réussite avec les scènes de dialogues, le tout pour nous amener, progressivement mais inexorablement, vers une fin en apothéose (bataille de Bilbingri/bataille de Wayland). Le charme opère tout du long… Baron a donc réussi à recréer une histoire qui se suffit à elle-même : après avoir fini la BD, si le lecteur veut se (re)plonger dans la lecture du roman, c’est par plaisir et non par nécessité.
Dessins
Soyons clairs : si L’Ultime Commandement est une réussite, c’est aussi beaucoup parce qu’Edvin Biukovic est aux pinceaux. C’est toujours un régal de voir le travail de ce jeune dessinateur d’origine croate décédé beaucoup trop tôt (il est mort à l’âge de 30 ans en 1999). Dans un style semi-réaliste, il retranscrit toute la magie de l’univers SW et traduit superbement en images la richesse des scènes et des planètes développées par Zahn dans ses romans et ce, même si l’on ne trouve pas ce côté « grands espaces » perceptible dans nombre de planches de L’Héritier de l’Empire.
Il a réussi à s’approprier les personnages créés par ses prédécesseurs et nous en livre sa version, à la fois fidèle et magnifiée. Les personnages de Vatine étaient dynamiques mais très stylisés, ceux de Dodson étaient plus réalistes mais aussi plus figés, statiques, et fréquemment identiques (du moins en ce qui concerne leur morphologie). Avec Biukovic, on reconnaît nos héros sans problème. Quant aux créations de Zahn, Thrawn est impérial, C’baoth génialement fou, Bel Iblis s’impose, Karrde s’épanouit et les Noghris sont une superbe synthèse du design original (aaahh… les voir déguisés en Jawas) et des idées de Vatine et Blanchard. A noter que, bien qu’arrivant en dernier, Biukovic a pu aussi faire œuvre de création en matière de « character design » puisqu’il lui revenait de mettre en image toute la communauté des contrebandiers. C’est également une réussite, avec une mention toute particulière pour Mazzic. Il se montre également à l’aise avec les plans de foules, du coup les cantinas sont de nouveau bondées et les aliens sont légions. Et tout ce petit monde bouge et interagit avec dynamisme et vitalité.
Le découpage intelligent de chaque planche contribue lui aussi au plaisir de la lecture. Ultimes détails : l’encrage gagne en finesse au fil des planches, rendant ainsi le 2ème partie de l’histoire moins sombre et (encore) plus agréable à la lecture ; impression renforcée par le changement de coloriste au cours de l’histoire.
Côté couvertures, Mathieu Lauffray semble cette fois moins inspiré que sur les deux précédents titres. Sur les six couvertures, seules les deux retenues pour l’édition française me semblent vraiment dignes d’intérêt.
Conclusion
Il s’agit pour moi de la meilleure adaptation des trois. Histoire et dessins sont à l’unisson pour nous offrir un beau moment de SW… Certes il n’y a pas ce petit « plus » apporté par Vatine et Blanchard au niveau visuel, mais je ne peux m’empêcher de penser que, là où les talentueux Français ont peut-être livré leur vision de SW, Biukovic a su avant tout se mettre au service du roman de Zahn (et de son adaptation par Baron) pour être le plus fidèle à l’œuvre originale. Et c’est cette démarche, et son résultat final, qui fait la différence (pour les distraits, je fais payer à Vatine et Blanchard la liberté qu’ils ont prise avec les Noghris !) A noter une traduction française très correcte malgré le Chimaera qui persiste à être le Chimère et ce, depuis La Bataille des Jedi.
Note : 90 %
On reste dans le haut du panier des comics Star Wars de Dark Horse avec cette nouvelle réédition ! Alors, allez-vous y succomber ? Préférez-vous attendre le format EPIC COLLECTION ? Ou bien de toute façon vous l'avez déjà dans l'une des éditions de l'ancien éditeur, Delcourt ?
Dans tous les cas, venez nous dire ce que vous en pensez, soit en vous rendant directement sur la page du site dédiée à la trilogie, ou bien directement sur le sujet du forum qui lui est consacrée.
Et à bientôt pour une prochaine ActuaLitté ! ;-)
qui a dû à l'époque composer avec tout le matériau des JDR
je recommande pour l'expérience ultime de lire ça avec le compagnon JDR
darkfunifuteur a écrit:Mais tu l'a relu en VO ou en VF du coup ?
darkfunifuteur a écrit:ça ne lui était pas imposé : ils lui avaient envoyé les bouquins et il racontait qu'il les boudait puis il a fini par y jeter un œil et il s'est rendu compte que ça lui apportait tout un environnement technologique sur lequel il pouvait s'appuyer
darkfunifuteur a écrit:The Thrawn Trilogy Sourcebook donc ?
And then, in early July, I got a box from West End Games. It seemed that Lucasf ilm had decided I ought to coordinate with their Star Wars role-playing game background stuff. Stuff which, not being a gamer, I'd never heard of.
Once again I set off wandering around the house, this time growling and grumping. Here I was, eleven chapters into the book and suddenly there was more research to be done. Finally, I cooled down and started actually reading through the material.
And you know what? The stuff was pretty darn good.
Même si l'aspect JDR et lancés de dés me passe par-dessus la tête perso.
Louve a écrit:Salut Nhygmar,
La réimpression qui vient d'avoir lieu et qui, du coup, arbore le nouveau logo s'est faite avant que le tome 3 de la trilogie, L'ultime commandement, soit révisé pour la version audio. L'intégration des corrections n'est donc pas encore pour tout de suite, malheureusement.