Son sens du devoir a une nouvelle fois envoyé le Lt. Janek Sunber au front. Tout d’abord en participant à une bataille d’infanterie intense, où les derniers combattants pour la liberté d’une planète ont résisté désespérément, puis en tant que gardien de prison dans une base impériale où les prisonniers sont mis au travail forcé. Pas vraiment la carrière que Sunber avait imaginé, mais une attaque surprise des Rebelles sur la base pourrait lui donner une nouvelle chance de se distinguer, ou de mourir en essayant !
Scénario.
Pour cette dernière aventure de la série Empire, Hartley a mis le paquet. Alors que les derniers story-arcs de la série semblait un peu “vides”, on a ici une histoire beaucoup plus dense. Il se passe énormément de choses en parallèle, de nombreux personnages sont impliqués, les références aux histoires passées se multiplient également. L’ensemble de l’aventure se déroule avec en toile de fond une narration de Janek Sunber. C’est un plaisir de retrouver le personnage principal de To The Last Man toujours aussi paradoxal. D’un côté il est entièrement dévoué à son sens du devoir, de l’autre il soulève de plus en plus d’exemples des dommages collatéraux que son dévouement produit. Sa vision est saisissante car elle traduit bien le manque de vision d’ensemble dont sont victimes la plupart des gens. Le lecteur, qui lui dispose de cette visiond ‘ensemble, a tendance à oublie rça, et met dans le même sac Palpatine et n’importe quel sous-officier impérial. Donc, on a affaire à une histoire à échelle humaine si on peut dire, du moins en ce qui concerne l’évolution de Sunber au sein de la machine de guerre impériale. Car d’un autre côté, cette fois-ci les Rebelles sont de la partie. Ils investissent la place pour récupérer Jorin Sol, personnage qui fait le lien entre la précédente histoire sur Jabiim et cette aventure, mais aussi avec la future série Rebellion ! Cette partie de l’histoire donne lieu à des scènes d’infiltration-commando classiques mais qui permettent aux destins de plusieurs personnages, rebelles comme impériaux, de se croiser et d’ajouter encore de l’épaisseur à l’histoire. Au final, cinq numéros remplis de suspense bien sûr, mais aussi d’action, de gunfights, d’un peu de combats spatiaux et, cerise sur le gâteau, d’une révélation de derrière les fagots au beau milieu de l’aventure.
Dessins.
Le tandem Fabbri - Dalla Vecchia se fait bien trop rare à mon goût. Chaque aventure est une vraie satisfaction tant leur style évolue. Tout en préservant la personnalité de leurs dessins, ils ont bien évolué depuis leurs débuts dans Acts of War. Les personnages, notamment, ont beaucoup plus de substance, ils sont plus expressifs, plus finement dessinés. Dans ce story-arc, on note aussi un gros effort sur les décors. Le tandem a eu un véritable souci de la mise en scène. C’est surtout flagrant sur les extérieur, mais on appréciera les intérieurs de la base impériale qui s’appuient intelligemment sur la charte graphique (costumes comme technologie) de la trilogie. Mais ce qui marque le plus les lecteurs, c’est sans aucun doute l’utilisation des couleurs (avec l’aide de Domenico). En poursuivant sur la technique éprouvée dans To the Last Man, Fabbri et Dalla Vechia arrivent à donner à chaque scène une ambiance toute particulière, selon que l’on soit dans le désert au combat, où dans une chambre de torture. Certains estimeront que les couleurs (souvent dans des tons pastel) font « peinture à l’eau », mais personnellement je trouve que ça donne un caractère bien particulier à l’action. Enfin, les couvertures ne déméritent pas. Sans être phénoménales, Beck met en scène quelques belles scènes d’actions.
Conclusion.
La série trouve avec cette aventure la conclusion rêvée. Cela donne à la fois beaucoup d’espoir pour Rebellion qui prend la relève, et laisse quelques regrets en se demandant pourquoi cette seconde histoire sur Janek Sunber n’est pas arrivée plus tôt. Le twist de milieu de story-arc permet de donner un caractère très personnel à l’histoire sans que pour autant cela soit invraisemblable. L’intérêt a été créé chez le lecteur sans déboucher pour autant sur une intrigue qui bouleverse l’ordre établi puisqu’il y a toujours l’Empire Contre-Attaque en ligne de mire. A Rob Williams (scénariste de Rebellion) de bonifier cette situation dans sa série. Inutile d’en dire plus, Dark Horse finit sur une note très positive après avoir longtemps tergiversé avec Empire. Deux espoirs pour finir : revoir plus rapidement Fabbri et Dalla Vecchia, et que Delcourt se mette enfin à sortir les meilleures histoires de Empire.