Peu de temps après la Bataille de Yavin
Sur la planète Maridun, un détachement Impérial commandé par le Général Ziering se déplacait à travers une jungle épaisse en direction d'un avant-poste minier situé près d'un plateau rocheux. Le détachement était équipé de façon conséquente, avec quelques juggernauts blindés, un grand nombre de stromtroopers et plusieurs officiers avec, parmi eux, le lieutenant Janek Sunber, officier junior. Sunber rêvait autrefois de devenir pilote, comme ses amis d'enfance, mais avait dû se faire une raison : il était bon... mais pas assez. Aussi avait-il choisi de faire carrière dans l'infanterie, une décision qu'il ne regrettait pas en dépit des moqueries de ses supérieurs comme le capitaine Gage. Loin du confort des autres officiers, positionnés dans les blindés, Sunber avait choisi de patrouiller au sol, avec ses hommes, n'hésitant pas à donner un coup de main lorsque les roues des juggernauts s'enlisaient. Il ne tint pas compte de la remarque du commandant Frickett qui l'enjoignait de laisser cela aux simples soldats et tira avec eux jusqu'à débloquer la situation. Cette décision n'avait pas échappé au Général Ziering, qui n'hésita pas à féliciter le jeune homme pour l'exemple qu'il donnait aux troupes.
Mais avant que la caravane ne reprenne sa progression, le groupe fut attaqué par les autochtones Amanin ! Armés de lances tranchantes et dissimulés dans l'épaisse végétation ambiante et dans les arbres, ils bombardèrent les Impériaux, en atteignant plusieurs avant que Sunber n'ordonne d'ouvrir un feu croisé, les tirs de blasters convergeant vers la position supposé des autochtones qui prirent la fuite. Ziering s'étonna de la violence des Amanin, réputés pourtant pacifiques, avant que les hommes ne reprennent leur longue marche. Sunber s'attarda quelques instants devant un rocher où étaient gravés différentes silhouettes avant de rejoindre les autres... Et la longue marche ne s'interrompit qu'à la tombée de la nuit, lorsqu'ils arrivèrent à destination. Ils ne trouvèrent sur place que ruines fumantes et cadavres, et comprirent dès lors que les Amanin étaient désormais armés de blasters. Sunber ordonna à un des stormtroopers de sécuriser le périmètre, notamment en construisant un mur de défense, mais une nouvelle fois Gage et Frickett se moquèrent du jeune lieutenant lorsqu'ils le virent mettre la main à la pâte.
Une fois les premières défenses mises en place, les officiers se réunirent. Tandis que Gage et Frickett se vantaient de la solidité de la défense Impériale, Sunber demeurait méfiant : ils étaient peu nombreux, ils manquaient d'informations concernant les effectifs Amanin et le plateau rocheux qui empêchait l'ennemi de les prendre à revers coupait également toute possibilité de retraite pour les forces Impériales. Et peu de temps avant l'aube, un éclaireur Amanin lança une attaque suicide, éliminant une sentinelle avant de se faire sauter en compagnie d'un des blindés, détruisant du même coup les systèmes de communication longue portée. Gage ordonna alors à Sunber d'entamer la construction du mur qu'il était si désireux de bâtir la veille ; constatant cela, Ziering – qui avait perdu un œil en raison de sa proximité avec l'explosion – affecta alors le capitaine à l'équipe qui partait en patrouille autour de l'avant-poste. Très vite, le groupe de Gage fut pris à partie par les locaux, et le capitaine ne dut sa survie qu'à la décision de Sunber de grimper à bord du dernier juggernaut opérationnel et d'ouvrir le feu sur les poursuivants de son supérieur. Lorsque le capitaine revint derrière les barricades, tout le détachement prit alors conscience de la menace : ils voyaient en effet des Amanin, tout autour d'eux, aussi loin que leur regard portait !
Cette vision fit totalement paniquer le commandant Frickett qui, convaincu que les leçons apprises à l'Académie allaient être efficaces, ordonna aux hommes d'ouvrir le feu. Mais les Amanin demeuraient hors de portée, dissimulés sous les hautes herbes, et cet acte inconsidéré eut pour seul effet de faire diminuer leur réserve de munitions... Et Frickett ne s'arrêta pas là : il embarqua à bord du dernier juggernaut pour poursuivre l'ennemi, pris dans une folie belliqueuse. Sunber tenta de convaincre Gage de la stupidité d'un tel acte, mais rien n'y fit : le piège des Amanin se referma sur l'équipage du blindé qui fut détruit, les hommes éliminés, le commandant Frickett parmi eux. Et le jeune lieutenant fut encore plus démoralisé en voyant Gage se faire mousser auprès de Ziering ; mais le vieux Général n'était pas dupe et, après avoir congédié le capitaine, il demanda à Sunber son analyse de la situation.
Ce dernier lui expliqua alors que selon lui, leur unique espoir résidait en la construction de trois tranchées successives qui convergeaient vers le plateau afin de retourner la tactique des Amanin contre eux ; tout cela dans le but d'éliminer autant d'insurgés que possible, afin de les faire réfléchir à deux fois lorsque l'envie leur prendrait d'attaquer à nouveau les forces Imépriales. Convaincu tant par la pertinence du plan de Sunber que par sa lucidité sur leur situation, Ziering le promut capitaine et lui ordonna de mettre les hommes au travail. Et le soir venu, les tranchées étaient opérationnelles, le Général en profita alors pour réunir ses hommes et leur annoncer à quel point il était fier d'eux avant de les exhorter à se battre, non pas pour la gloire de l'Empire, mais pour leur survie, tout simplement, et pour l'honneur et la fierté d'affrongter le mort aux côtés d'hommes d'exception. L'aube pointant, Gage ordonna à Sunber de prendre le commandement de la première tranchée ; Ziering se vengea en envoyant Gage aux commandes de la seconde ligne de défense et, alors que Sunber donnait ses dernières consignes aux hommes, le capitaine senior se sentait défaillir...
Lorsqu'ils eurent le soleil dans les yeux, les Amanin lancèrent leur attaque : enroulés sur eux-mêmes, ils foncèrent vers la première tranchée, les Impériaux les abattant les uns après les autres dans une vaine tentative : pour chaque adversaire abattu, deux autres semblaient prendre sa place. Sur le point d'être débordé, Sunber se prépara à ordonner la retraite vers la deuxième tranchée, et les hommes lancèrent des détonateurs thermiques pour couvrir leur repli... mais Gage ordonna à son tour le retrait de ses propres hommes et brisa leur tactique : Sunber et les siens étaient désormais piégés, condamnés à une mort certaine ! Gage, rampant et suppliant, vint se cacher aux pieds du Général qui considéra son subordonné avec mépris avant de se focaliser à nouveau sur le sort des hommes de la première tranchée.
Là, Sunber se préparait à jouer son va-tout : avec l'un des derniers explosifs, il visa un juggernaut à quelques mètres de là. Il réussit à le faire sauter, du moins en partie, et la fumée qui se dégagea de l'explosion permit aux hommes de se replier à toute vitesse vers la deuxième tranchée. Mais, désormais à court de détonateurs, il leur fallait à nouveau se retirer vers la troisième et dernière tranchée – et le plateau rocheux, siège probable de l'ultime bataille. Le capitaine eut alors l'idée de séparer les hommes en deux groupes, qui se répartirent de part et d'autres de la gtranchée, laissant son centre vide. Les Amanin convergèrent vers ce qui était la dernière position connue des Impériaux, et les hommes de Ziering ouvrirent le feu pour soutenir les tirs des hommes sur la ligne de front. Sunber et les siens purent ainsi reculer une nouvelle fois, mais non sans pertes, l'ennemi accentuant sa pression à mesure qu'il se rapprochait du bastion Impérial...
Ziering félicita Sunber pour sa vivacité d'esprit, et le carnage reprit : les Impériaux passèrent des minutes, des heures, à tirer sur les Amanin qui ne cessaient de déferler vers eux, se rapprochant de plus en plus, piétinant les cadavres des leurs mais aussi des stormproopers jusqu'à ce que les combats aient quasiment lieu au corps à corps. Sunber fut blessé à l'épaule par une lance Amanin mais l'adrénaline supprima la douleur ; il découvrit alors avec horreur que Ziering avait été touché en pleine poitrine, et qu'il n'en avait plus pour très longtemps... Dans son dernier souffle, et sous les yeux d'un Gage toujours vautré, sans armes, le vieux Général promut Sunber au rang de commandant et lui ordonna de sauver ce qu'il restait de la compagnie, avant de succomber à ses blessures. Le nouvel officier ne se laissa pas griser par sa promotion et reprit le combat, abattant encore et encore des Amanin sous les yeux de Gage... jusqu'à ce que les tirs ennemis cessent, et qu'un des locaux s'approche du camp, sans armes. Il expliqua alors à Sunber que jamais des étrangers n'avait tenu si longtemps lors du Takital, le rituel du combat qui se déclenche lorsqu'une tribu franchit les frontières d'une autre – Sunber se souvint alors des rochers gravés qu'il avait observés deux jours plus tôt – et qu'il souhaitait désormais établir une paix avec l'Empire...
Quelques semaines plus tard, de retour sur Carida, une commission d'enquête se réunit pour étudier les évéments passés sur Maridun. Les hauts gradés de l'Académie félicitèrent Sunber pour les actions prises sur le terrain et l'accord passé avec les natifs Amanin de fournir des esclaves à l'Empire. Toutefois, ces mêmes hauts gradés refusèrent de valider la promotion sur le terrain de Sunber, le Général Ziering n'ayant laissé aucune trace écrite d'un tel engagement et aucun autre officier présent ne les ayant validées. Sunber rendit donc ses galons de commandant et redevint un simple lieutenant, refusant de croiser le regard narquois de Gage lorsqu'il quitta la salle, comprenant que le capitaine s'était vengé de sa propre lâcheté sur lui. Pourtant, Sunber était fier de lui : l'expérience acquise lui servirait et, au service de l'Empire, c'était la moindre des choses...
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