Résumé La courte mais intense vie de Roons Sewell (Empire #10 et 11)
Peu de temps avant la Bataille de Yavin
Par holotransmission, Mon Mothma désigna le général Jan Dodonna nouveau chef de la base de l'Alliance Rebelle située sur Yavin IV. Mais alors que les membres de l'état-major questionnaient Dodonna sur les problèmes de logistique – et notamment le manque cruel de chasseurs et de pilotes pour les mener au combat – le Général estima que l'heure n'était pas à de telles considérations. Les quelques hommes présents gagnèrent la grande salle du Temple Massassi, et Dodonna prit la parole devant tous les Rebelles rassemblés. Ainsi débuta la cérémonie du souvenir à la mémoire du prédécesseur du vieil homme à la tête de cette base, le Général Roons Sewell.
Roons Sewell avait grandi dans la rue, sur un lointain monde reculé qui ne resterait pas dans les annales galactiques. Et alors qu'il n'était encore qu'un enfant, Sewell avait déjà la langue bien pendue, sans doute trop pour son propre bien. Un jour, alors qu'une nouvelle fois il avait joué les fanfarons, il fut pris à parti par un groupe de jeunes gens qui le battirent et l'abandonnèrent sur place, amoché au point que des charognards s'approchèrent de lui pour en faire son repas. Mais le jeune Sewell étrangla l'un d'eux avant de se traîner, sanguinolent, vers des secours. Quelques temps plus tard, toutefois, le garçon se vengea, et d'une horrible façon : après avoir provoqué une nouvelle fois ses tortionnaires, il les entraîna à sa suite dans une décharge où ils basculèrent dans un bas-fond rempli de piques acérées où ils s'empalèrent. Mais pour s'assurer une fois pour toutes qu'ils étaient bien morts, Sewell reboucha le trou à l'aide de matériaux de récupération avant de le dissimuler du mieux qu'il le pouvait. Il regagna ensuite la rue, marchant tranquillement, pleurant de rage, de peur mais aussi de honte devant l'énormité de ce qu'il avait fait.
Les années passèrent et Roons Sewell devint un jeune homme passionné par le théâtre, au point d'avoir monté sa propre troupe où il fit la connaissance de Masla, une jeune comédienne, et tous deux tombèrent immédiatement amoureux l'un de l'autre. Mais leur romance fut très vite écourtée par l'Empire. Un détachement vint ordonner la dissolution de la troupe, l'arrestation de ses membres et la destruction du théâtre, alors même que Sewell et les siens étaient en pleine représentation ! Dans la fusillade qui s'ensuivit, Masla fut mortellement touchée, et Roons la prit dans ses bras avant de s'enfuir... ne comprenant qu'après plusieurs minutes que la femme qu'il aimait avait succombé dans ses bras.
Il voua dès lors une haine sans limite à l'Empire et protégea le corps de sa bien-aimée des charognards qui sentaient déjà l'odeur de la mort ; le lendemain matin, il élimina les officiers Impériaux qui s'étaient lancés à sa poursuite avant d'intégrer la cellule locale de l'Alliance Rebelle. Il mena notamment une mission visant à dérober des vaisseaux Impériaux, et ses hommes et lui éliminèrent les officiers ennemis avant de s'enfuir ; pourtant, dans la version qu'il aimerait raconter par la suite, Sewell ne cesserait de répéter qu'il avait volé les vaisseaux au nez et à la barbe des Impériaux, simplement en se déguisant, sans qu'aucune goutte de sang ne soit versée...
Quelques temps plus tard, Sewell mena l'opération visant à assurer le transfert de Jan Dodonna, transfuge de l'Empire. L'opération fut risquée, la manœuvre rendue compliquée par leurs poursuivants Impériaux, mais grâce à une technique audacieuse, le vieil homme leur assura une voie de sortie ; et Roons Sewell n'hésita pas à louer les compétences de Dodonna à Mon Mothma lors de la présentation du nouveau Général. Toutefois, dès leur première rencontre, les deux hommes eurent du mal à s'entendre : Sewell estimait que Dodonna était trop vieux et pas assez réactif, et Dodonna voyait en Sewell un jeune homme impulsif et imprévisible. Pourtant, très vite, ils comprirent à quel point ils étaient complémentaires, notamment après que Sewell ait mené une opération visant à récupérer des vaisseaux et des unités d'hyperdrive, reconnaissant aussitôt à quel point les propos de Dodonna sur la nécessité d'élaborer des stratégies à long terme étaient censés. Dès lors, les deux hommes collaborèrent chaque jour davantage.
Pourtant, en dépit du lien qui les unissait, Sewell gardait secret son passé. Que ce soient son aversion pour les charognards – qu'il pourchassait parfois en pleine nuit sur Yavin – ou la raison pour laquelle il hurlait « Masla » à chaque fois qu'il abattait un ennemi. Et ses secrets, Roons Sewell les avait emporté dans la tombe : il avait en effet perdu la vie lors de la dernière mission en date qu'il avait mené, en compagnie de Dodonna et d'une poignée d'autres hommes. Ce raid avait pourtant bien démarré, l'équipe réussissant à dérober un transport Impérial rempli de torpilles à protons. Mais, poursuivi par l'Empire, le vaisseau avait dû se réfugier dans un champ d'astéroïdes voisin et attendait, patiemment, que le temps s'écoule et que les troupes ennemies fassent demi-tour, une fois convaincues que les Rebelles avaient sans doute perdu la vie dans ce dédale de roches.
Roons Sewell était beaucoup de choses, mais pas un homme patient. Refusant de suivre la tactique prudente de Dodonna, il embarqua à bord d'un chasseur Y-Wing et plongea dans le champ d'astéroïdes, attirant vers lui les TIE-fighters qui les avaient pris en chasse. Il parvint à éliminer la moitié des poursuivants, soit directement, soit en tirant profit de son environnement, mais sa chance finit par tourner. Un tir bien placé d'un TIE atteignit les moteurs de son Y-Wing qui explosa, fauchant Roons Sewell dans un moment de grâce tel qu'il n'en avait jamais vécu au cours de sa vie.
C'est ainsi que Jan Dodonna narra l'ultime sacrifice de Sewell aux hommes rassemblés dans le hall du grand Temple pour la cérémonie du souvenir. Il garda pour lui les doutes qu'il avait concernant son prédécesseur, l'inutilité de son sacrifice ou bien les raisons qui l'avaient sans doute poussé à agir. Ce dont il était certain, en revanche, c'est qu'un homme d'exception avait perdu la vie en combattant pour la liberté.
C'était, finalement, l'unique chose à retenir.
L2-D2