La proie capturée, le Mandalorien doit se confronter à de redoutables pilleurs.
Vendredi j’ai regardé le second épisode de The Mandalorian.
Vendredi mon salon est devenu un incubateur de fans de Star Wars. A ma droite mon chéri « nouvellement » fan à force de me côtoyer, à ma gauche la meilleure des meilleurs fans depuis toujours et n’oublions pas Aphra le chat. Tout était fait pour catalyser et amplifier les réactions que pouvait susciter cet épisode. Et devinez quoi ? Ça n’a pas loupé.
Cet épisode était un bijou sur pratiquement tous les points, les rires ont fusé, les « ooooooh » d’attendrissement aussi, nous avons été conquis.
Premier point en total contraste avec l’épisode 1, la réalisation. Ici Filoni, trop académique, laisse sa place à Rick Famuyiwa, réalisateur de films plutôt comiques. Et ce cher Rick livre un travail admirable. Je me souviens m’être exclamer plusieurs fois sur l’intelligence de la caméra (par exemple lors qu’on devine l’arrivé d’ennemis juste avec les ombres où les reflets), le combat final qui commence par en montrer sans le montrer est brillant, et enfin j’ai failli m’étouffer de rire avec le running gag du berceau (notons que l’adjectif « running » n’a jamais été aussi bien utilisé et vous l’explicité reviendrait à faire de l’expression un pléonasme). Mais en fait pour ce réalisateur il s’agit d’une seconde nature puisque les procédés de réalisation que j’ai trouvés si brillants sont communs dans un film humoristique. Cependant les utiliser dans une série à l’ambiance sérieuse, presque dramatique créer une contradiction bienveillante qui contribue à la réussite de l’épisode.
D’ailleurs en parlant de réussite il est de bons tons d’évoquer les effets numériques qui restent incroyable. Le monstre final était bluffant, par contre le vaisseau désossé aurait pu être un poil mieux. Mais parlons plutôt de l’enfant, qui donne son titre à l’épisode. Il m’a tout l’air d’être une marionnette comme la coutume le veut. On croirait presque voir par moment un stop motion propre à ce type d’effets pratiques, y a donc une diminution volontaire des effets pour nous rappeler un souvenir cher à nos cœurs. La nostalgie est puissante dans cette série, heureusement l’épisode, et la série jusque-là, ne joue pas (uniquement) sur le fan service.
Oui y a du fan service, oui y a des Jawa, oui l’arme du Mandalorien doit rappeler quelque chose ou plus hardcore d’entre nous, oui le héros désintègre ses ennemis d’après une petite phrase tirée de l’Empire Contre-Attaque et bien sûr oui on nous laisse penser que la série nous en apprendra plus sur l’espèce de Yaddle.
Mais ce n’est pas un défaut car regardez : les fans veulent des Jawa ? On leur en donne des jawa plus violents, oophages. D’ailleurs propre à leur côté obscur ceux-ci auront les yeux rouges.
Les fans veulent voir Boba Fett dans une série Mandalorienne ? On prend l’arme qu’il avait dans un obscur épisode de l’histoire de la saga mais on la donne à un autre, un autre qui désintégrera ses ennemis à sa place. En parlant de désintégrations on le fera désintégrer les (plus très) gentils Jawa qu’on adore.
Finalement on ne peut pas nommer fan service le fait d’explorer cette race puisque tous les fans savaient qu’il s’agissait d’un tabou, et aucun d’entre eux n’espérait le voir un jour.
Enfin comment peut-on qualifier cette série de fan service puisque tout le monde se plaint que l’histoire n’avance pas ? Qu’il ne se passe rien ? Les épisodes par définition ne donnent pas aux fan ce qu’ils veulent.
Mais n’est-ce pas le but de ces séries Disney + ? Faire autre chose qu’au cinéma, cinéma réservé aux histoires avec un grand H ? Ici nous avons un épisode intimiste, ou le but est la survie, une quête personnelle dans le désert face aux autochtones (ce qui justifie le fait que je critiquerais pas le manque de femme, n’en déplaisent aux trolls boomers).
On peut même se dire qu’on se rapproche de la série Sense8, une série dont l’histoire avance peu dans ses épisodes, des épisodes remplis de plans de plusieurs minutes sur des paysages grandioses agrémenté d’une musique sublime. Même constat dans cet épisode, on se balade dans la galaxie Star Wars, on découvre des planètes, des animaux, des races, des coutumes, le tout en compagnie d’un Mandalorien et de son compagnon vert d’infortune.
Qui aurait pu croire qu'une série mandalorienne serait si poétique ? Pas moi. Et c'est un de ces contrastes à l'opposé du fan service qui fait que j'aime autant ce que je vois.
Je terminerai en disant que tout cela est au service d’une seule et unique chose : le rythme ! Et le rythme de cet épisode est parfait, on est accroché à notre fauteuil du début à la fin, les rires fusent, à chaque fois que je vois l’enfant je me tourne vers mon chat et je le dis « désolé ma fifille mais tu n’es pas la plus mignonne ce soir », c’est attendrissant, sublime et ça nous fait oublier le manque d’avancement dans l’histoire.
Je ne pourrais que vous conseiller de faire des visionnages entre fans même si ça ne dure que 30 minutes et que c’est encore plus court. Maintenant il est temps que ça avance ! Mais vu ce qu’on sait du suivant et de sa réalisatrice, je ne m’en fais pas ça va décoller !
81%