Situé avant les événements de La Menace Fantôme, ce roman est une suite excitante à Star Wars: Dark Plagueis. Dans ce pénitentier de l'espace qui abrite les pires criminels de la galaxie, il s'agit de tuer ou d'être tué. Les prisonniers s'affrontent dans des combats de gladiateurs tandis qu'un empire souterrain de paris tire profit de ce sport sanglant illicite. Mais le concurrent le plus récent de cette arène sauvage, aussi démoniaque à contempler que mortel à affronter, se bat pour davantage que sa survie. Sa mission, au service de ses sombres maîtres, est de capturer une arme ultime, un objet capable d'oblitérer les Jedi et de conquérir la galaxie. Les Seigneurs Sith Dark Plagueis et Dark Sidious sont déterminés à le posséder. Et ce duo des plus affamés a de terribles plans pour l'utiliser. Mais tout d'abord, leur apprenti doit se débarrasser d'un gardien de prison assoiffé de sang, d'un gang de cannibales, du seigneur du crime Jabba le Hutt, et d'un horrible alien. Personne d'autre ne peut en affronter autant et survivre. Mais personne d'autre n'est un disciple du côté obscur et s'appelle Dark Maul.
Après Death Troopers et Red Harvest, deux romans marquants par leur côté horreur plutôt inédit dans l’UE Star Wars, on retrouve Joe Schreiber pour un troisième roman, Maul-Lockdown, se déroulant un peu avant l’Episode I – La Menace Fantôme, et mettant en vedette Dark Maul, l’apprenti Sith de Dark Sidious. Présenté comme un complément au roman Dark Plagueis de James Luceno, j’attendais plutôt impatiemment ce roman, et… non, vous n’aurez pas le verdict tout de suite.
J’ai pas le temps... Mon esprit glisse ailleurs…
Oui, car tout comme Schreiber s’amuse à mettre comme titres de chapitres des chansons de Led Zeppelin, Rush, Alice in Chains et bien d’autres, moi aussi je mets des paroles de chansons.
Plus sérieusement, pour ceux qui ne l’auraient pas reconnu, il s’agit là d’un extrait du générique de la série Prison Break. Pourquoi donc ce choix ? Tout simplement car dans ce roman, Dark Maul se retrouve emprisonné (sur l’ordre de Dark Sidious) dans une prison haute sécurité, afin de (officiellement) trouver un trafiquant d’armes mystérieux, que personne dans la prison n’a jamais rencontré. La raison officieuse est, quant à elle, toute autre, mais je vous laisserai le plaisir de la découvrir par vous-mêmes.
Autant le dire tout de suite, si vous n’aimez pas le milieu carcéral, passez votre chemin, ce roman n’est pas fait pour vous. Pour les autres, cet aspect du roman est vraiment excellent. L’immersion dans cette mystérieuse prison est totale, et l’on retrouve tout ce qui caractérise une prison américaine : clans, magouilles, nourriture infecte, sans oublier certains clichés de prisonniers (les amateurs de Prison Break ne pourront s’empêcher de remarquer les similitudes entre deux personnages du roman et John Abruzzi et Charles Westmoreland notamment), mais également quelques mystères, qui rendent cette prison de Cog Hive Seven (c’est son nom) exceptionnelle. Bref, le roman se dévore littéralement, car à cette immersion en prison, il faut ajouter un scénario aux petits oignons.
Plagueis ou Sidious, le plus fort n’est pas forcément celui que l’on croit.
Avant toute chose, je ne saurais que trop vous conseiller de lire (si ce n’est pas encore fait) le roman Dark Plagueis de James Luceno. Car Schreiber ne s’embarrasse pas de détails, et considère que les évènements du roman sont connus. Renseignez-vous également sur le scénario du jeu-vidéo Bounty Hunter (sur SWU par exemple) car certains protagonistes de celui-ci vont avoir un gros rôle à jouer.
Maul doit donc accomplir une (plusieurs ?) mission(s ?) sans se douter des raisons de ses actes. Cela nous donne droit à une certaine introspection du personnage, qui va se poser plusieurs fois certaines questions (et ce n’est pas dommage que Maul prenne un peu de profondeur, quand on voit la larve que c’est dans l’Episode I. Mais comme je ne suis pas là pour troller la prélogie, je m’arrête). Une introspection bienvenue donc, et qui va parfois amener Maul à réfléchir, et ne pas foncer tête baissée dans le tas comme on peut le voir faire dans l’Episode I (mince, j’avais dit que j’arrêtais…).
Parallèlement, et c’était l’objet du titre de ce paragraphe, on retrouve quelques scènes mettant en scène Plagueis et Sidious, des scènes excellentes de par leurs nombreux sous-entendus et le jeu oral auquel se livrent les deux Sith. Même s’ils ne sont pas omniprésents dans le roman, leur relation en constitue indéniablement l’un des points forts.
Les autres protagonistes, qui sont relativement nombreux pour un nombre de pages plutôt courts, bénéficient d’un traitement un peu moins recherché, mais ceci nous permet de ne pas trop nous attacher à eux, et lorsqu’on connaît le style de Joe Schreiber, ce n’est pas plus mal. Enfin, petit reproche concernant le premier chapitre du bouquin, qui suscite une interrogation, mais qui au final ne s'avère être que du fan-service, vraiment inutile et à la limite de l'incohérence.
La patte Schreiber
Comme mentionné en introduction, les deux précédents romans de Schreiber étaient remarquables par leur côte « horreur » (qui reste le genre de prédilection de l’auteur). Alors, hormis l’atmosphère oppressante qui se dégage de la prison, on pouvait s’attendre, pour une fois, à un roman plutôt tranquille. Détrompez-vous !
En effet, l’auteur nous introduit une grosse bestiole assez effrayante (si si), et s’amuse à faire mourir ses protagonistes de certaines façons, toutes plus glauques les unes que les autres. Ce côté « violent » pourrait en déranger plus d’un, mais la violence reste quand même assez réfléchie (on n’est pas ici dans une « Starkillerisation » que l’on avait pris un peu trop l’habitude de voir ces temps-ci).
Le grand nombre de chapitres (76) pour un petit nombre de pages (environ 300) ajoutent au suspense, car l’auteur ne se prive pas de nous offrir cliffanghers et rebondissements qui ne nous donnent qu’une seule envie : tourner la page et lire la suite.
Conclusion
J’attendais ce roman avec impatience, et je n’ai vraiment pas été déçu. L’atmosphère, à la fois sombre et immersive, ravira les fans du genre (et déplaira forcément aux autres), et l’intrigue (bien plus complexe qu’il n’y parait au premier abord) offre de nombreux rebondissements et complète parfaitement le roman Dark Plagueis de Luceno.
- l’intrigue et ses rebondissements
- la relation Sidious / Plagueis
- les petites touches d’horreur
- l’atmosphère carcérale …
- … qui ne plaira pas à tout le monde
- certains personnages un peu délaissés
- aura-t-on une traduction française ?