Lorsqu’un précieux cargo n’atteint pas sa destination, sur Coruscant, Qui-Gon et Obi-Wan sont envoyés à la recherche du vaisseau. Leurs investigations les amènent jusqu'au monde reculé et anarchique d’Ord Mantell, où chacun porte rancune et blaster. En dépit de leur puissance, les deux Jedi se rendront vite compte qu’il leur faudra bien plus que l’aide de la Force et des sabres laser pour survivre.
Et hop ! une aventure de Sieur Qui-Gon Jinn et de son Padawan Obi-Wan Kenobi, qui se retrouvent embarqués dans une aventure périlleuse sur Ord Mantell. Si si, Ord Mantell, rappelez-vous, la réplique de Han Solo, au début de l'Empire Contre-Attaque, à propos d'un chasseur de prime...
Scénario
L'intrigue se construit autour d'une mission de sauvetage, qui prend la tournure d'une enquête et d'un affrontement entre colons et indigènes, au milieu duquel se retrouvent propulsés les deux Jedi. Dans sa globalité, la trame est assez variée, nous emmenant de Coruscant à Ord Mantell en passant par une petite excursion dans l'espace à bord d'un cargo façon « équipage disparu ». Obi-Wan et Qui-Gon enquêtent ainsi sans relâche pour trouver le fin mot de l'histoire, qui n'est au début qu'un simple enlèvement, et qui s'avère être en réalité le voile d'une manipulation beaucoup plus étendue... De petits éléments sympathiques jalonnent le récit, comme les Jedi jouant au Dejarik et rencontrant ensuite les membres d'une espèce des pièces du jeu, les manipulations mentales sur les innocents par les méchants, un complot qui prend tout à contre-pied...
Mais après une scène d'ouverture originale, le reste est assez convenu et manque de rythme. Le plus décevant (et le plus curieux) reste le traitement superficiel des protagonistes. Les deux Jedi sont au service de l'histoire, et c'est malheureusement un des défauts majeurs qui survient dans certains comics. Même la longueur n'y change rien, Obi-Wan et Qui-Gon n'arrivent pas à dégager de réelle profondeur au fil des pages, si ce n'est durant les « moments où l'on a des réflexions de Jedi ».
Et ces moments sont d'ailleurs curieux (comme nous le disions), dans leur contenu même. En passant outre le fait qu'il soient légèrement basiques (caricaturons très légèrement : « Je hais les Savrips ! » « C'est mal, Obi-Wan » « ...Vous avez raison, pardon Maître. »), ils posent des énoncés qui se contredisent : Lorsqu'Obi-Wan veut sauver Nella, une jeune colon d'Ord Mantell kidnappée, le Maître réprimande l'Apprenti en lui disant d'apprendre à réfléchir avant d'agir. Trois pages plus tard, la situation sur le sujet n'a pas plus évolué mais : « Ce n'est pas le moment de raisonner comme un joueur de Dejarik, Obi-Wan, il faut la sauver ! ». Merci pour ce cours de philosophie Jedi, c'était... limpide. Ne soyons pas trop sévère pour autant, l'auteur tente surtout de montrer un Qui-Gon Jinn bienveillant et un Obi-Wan encore jeune mais potentiellement plein de sagesse, et il y parvient enfin fugacement dans les dernières pages...
Dessins
Aux crayons, on retrouve monsieur « Dark Bane » Ramon F. Bachs, qui se révèle plus à l'aise dans les scènes de combat que dans le reste. Les expressions des visages sont un peu déroutantes, étant bien proportionnés puis fondus/déformés d'une case à l'autre. On sent presque des traits de style manga venir titiller la main du dessinateur, qui apparaissent de-ci de-là. Les couleurs sont plutôt bien choisies, et parviennent à rendre crédible l'atmosphère de chaque endroit. Les paysages sont très réussis et les plans d'Ord Mantell, quasi copiés de Mos Esley, renforcent grandement l'immersion.
Conclusion
Appartenant aux récits pré-Menace Fantôme, ce comic ne surprend pas vraiment par son intrigue et est totalement détaché des événements qui vont survenir dans le film. Même les personnages, qui sont à l'origine plutôt charismatiques, ne révèlent rien de plus de ce qu'on leur connaît. Cela donne au final une histoire variée et relativement intéressante, mais qui manque réellement d'originalité. Tout au plus distrayante, elle est loin de se révéler indispensable.