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[MAJ J10] [Film] Examen au second degré d’Andor
 
[Analyse de Kid] Andor a-t-il sa place dans l’univers Star Wars ?
15/01/2023

Amies, Amis, coucou,

 

Une bien belle année à vous ! Avant de lire la suite, un petit incipit : ce qui suit est un texte humoristique (minimum second degrés, maximum… sky is ze limit comme on dit) se moquant d’un peu tout le monde, moi y compris. C’est garanti 100% de mauvaise foi ! Clôturons cette rapide entrée en matière en vous informant qu’Andor est la série qui m’a le plus plu et passerait même, pour moi, devant certains films… Ceci étant dit, trollons !

 

Euh… je cherche les toilettes svp

 

Abordons donc la série Andor. Une série qui permet à Disney de rentrer dans une nouvelle ère, celle d’une entreprise politiquement et humainement engagée ! Finis les films manichéens bon enfant comme pouvaient l’être les Star Wars. Non, Andor aborde tant de sujets sensibles qu’il en devient une œuvre engagée, au même titre que L’affiche Rouge, No Country for Old Men, ou Bambi. Plutôt que de faire une rétrospective chronologique classique, j’aborderais la série par grandes thématiques : la politique, la cellule familiale enfance et relation parentale.

Les show runners nous invitent ici à faire notre introspection sur nos vies, sur le monde dans lequel nous évoluons et celui que nous souhaitons léguer à nos enfants et aux générations futures. Qu’est-ce que représente l’Empire et, par le fait, les totalitarismes dans leur globalité, qu’ils soient orientée d’un côté ou de l’autre de l’échiquier ? Prenez Aldhani : 7 personnes sont là pour changer le monde, habile subtilité de langage pour dire « braquer la banque ». On y retrouve une leader un peu paumée (et on y reviendra), et notamment un jeune idéaliste marxiste à qui, afin de bien appuyer le côté communiste, on a collé une chapka dans les épisodes 6 et 7 (on a vu plus subtil). Ce jeune homme, artisan d’une idéologie humaine basée sur la tolérance et les droits de l’homme, va sans sourciller tuer des innocents et un capitaine Impérial en situation de handicap (asthmatique). La tolérance s’arrêterait-elle seulement aux personnes qui pensent comme nous ? Une réelle question se pose, est-ce que la violence résout tout ? A en croire la suite, non, car notre jeune Marxou ne s’en tirera pas indemne, tout comme la moitié du gang. L’argent n’aura servi à rien, car Mon Mothma devra faire alliance avec un banquier véreux malgré tout.  Andor devient ainsi une critique à la fois des despotismes ambiants (l’Empire) et de l’éco-terrorisme (je précise éco-terrorisme, car à 7 en pleine forêt, avec trois biquettes et une maquette en écorce, ça fleure bon le Zadiste !).

 

Alors bienvenue à ce team building de survivaliste, je suis Vel votre coach !

 

Cette critique aborde donc notre rapport au pouvoir : souhaitons-nous une société heureuse, mais sous le diktat (impérial ou rebelle) ? Ou bien souhaitons-nous un monde imparfait ? Mais n’est-ce pas dans les imperfections que l’humain se transcende ? L’Empire se veut une solution parfaite, mais des humains externes à son administration collaborent et gangrènent l’Empire de corruption. Rappelons-nous, enfants de 1789, rappelons-nous les paroles de Sir Winston Churchill : la démocratie est le moins pire des systèmes politiques.

Andor, vous l’aurez compris, est plus le regard acerbe et amer des réalisateurs sur notre monde, dans un emballage galactique, qu’une proposition de space opera convivial et familial. Justement, la famille est le deuxième thème central de cette série, par le biais de trois personnages : Andor lui-même, bien sûr, Syril, et la famille Mothma dans sa globalité.

Andor : un frère livré à lui-même sur une planète surexploitée, vivant avec des congénères globalement aussi jeunes que lui. Je passerais sur le sous-entendu de notre rapport à la nature décrit sur cette planète. La seule famille directe qu’il possède est sa sœur, et il va se faire enlever par deux pilleurs d’épave. Imaginez le schisme psychologique vécu par ce gamin. Est-ce que le cadre familial de deux inconnus peut se substituer à des parents dignes de ce nom ? La réponse est clairement non : Andor devient un petit délinquant, plus intéressé par l’appât du gain que par le reste. J’en veux pour preuve le temps passé à chercher sa sœur dans la série : 5 minutes. Cela prouve qu’un enfant a besoin d’un cadre pour s’épanouir.

Cadre défaillant aussi pour Syril : un père absent, une mère qui idéalise son fils. Elle l’idéalise tellement, que je crois que c’est un message de soutien au corps professoral. Syril est le profil parfait de l’enfant portée aux nues par ses parents, sans doute considéré par sa mère comme HPI ou un équivalent : « Non mais je prépare les Nesquik de mon fils à 25 ans car il est HPI », « il séduit une femme en la suivant partout de manière gênante, non c’est normal il est HPI ». Il est HPI certes, mais selon cette définition Haut Potentiel d’Idiotie !

 

Maman, je veux du lait tiède ! Combien de fois faudra-t-il que je te le répète ?

 

Ça nous donne un adulte livrant une population, déjà accablée par le travail à la mine, à un régime dictatorial. Ça nous donne un jeune homme incapable de chercher lui-même du travail. Là encore, l’injonction de perfection de la mère vis-à-vis de son fils est contreproductive, et engendre un être déséquilibré, qui met en péril la vie d’autrui.

Clôturons cette deuxième thématique par la famille Mothma, négatif des deux personnages précédents : famille évoluant dans l’opulence. Commençons par Vel, qui est l’archétype de la princesse en manque de sensation. Catapultée cheffe des Castors Juniors d’Aldhani, rien ne va : charisme défaillant, perte de repères, absence de compétences de terrain. Sous-entendu rempli d’âpreté sur nos institutions humaines, où le réseau prime sur les qualités intrinsèques de la personne. En allant plus loin, à quoi sert ce casse ? A prendre l’argent de l’Empire, pour le redistribuer à la Rébellion, incarnée par Luthen et Mon Mothma, qui ne sont pas les plus à plaindre. On voit là une convergence dérangeante des buts de la Rébellion : n’est-elle pas là uniquement pour être une sorte de camp de vacances pour une jeunesse riches et blasée ? Mon Mothma, quant à elle, désire un monde meilleur, mais elle renie ses propres idéaux au profit de l’argent : elle unit finalement sa fille à une famille corrompue de Chandrilla. Cette situation doit questionner l’humain éclairé que nous sommes : comment ne pas voir dans cette situation une société post-moderne arrivée à son paroxysme, enclenchant sa propre chute dans l’élan de son aveuglement ? Une habile mise en abyme sur la fragilité de l’être humain, et de ses propres contradictions insolubles.

 

On est à sec Luthen, t’as pas un plan ?

 

Je vais terminer cette pompeuse démonstration par les différents clins d’œil, ce qui me permettra de répondre à mon accroche putaclic « Andor a-t-il sa place dans Star Wars ? ». Admirez, d’ailleurs, comment je viens de passer deux paragraphes à vous vendre ni plus ni moins que du vent. La série, si on s’y attarde par le prisme de la cinéphilie de l’heroic fantaisy, est un parallèle assumé avec le Seigneur des Anneaux. Retour sur Ferrix, mes amis, dans le dernier épisode. Mamie Nova est morte, et il y a une procession accompagnée d’une brique. Cette brique va devenir le symbole de la lutte contre l’oppression stalino-fascisante de l’Empire. La brique n’est ici que le catalyseur d’un contre-pouvoir naissant : la Rébellion, qui aspire à être une gouvernance juste pour la galaxie, qui rapproche ses dissidents. Et cette brique va les rassembler autour d’elle… Une brique pour les gouverner tous, une brique pour les trouver. Une brique pour les amener tous et dans les ténèbres les lier. Les ténèbres font référence dans Andor aux heurts qu’il y a à la suite de l’enterrement de Maarva. Ce qui nous ramène, et cela ne peut être un hasard, à ma première démonstration : la Rébellion est tout aussi néfaste que l’Empire, car à la recherche de la perfection. Soyez imparfaits !!!

 

Alors, Andor a-t-il sa place dans Star Wars ? Je clôturerais ainsi : Andor est une série qui interroge, qui dérange, est-ce qu’elle a sa place dans l’univers Star Wars ? La réponse, vous l’aurez compris en lisant ma modeste démonstration, est bien entendu 42 !

 

 

Je vous remercie d’avoir perdu du temps pour lire ce texte, qui j’espère vous aura au moins fait sourire en ce début d’année. Je vous réitère mes bons vœux, et en attendant, que la Force vous soit favorable !

Parution : 15/01/2023
Source : SWU
Validé par : Goran Skarr
Section : Télévision > Andor
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