Le contrebandier préféré de tous obtient sa propre série ! Han est chargé d'une mission top secrète sous couverture par la Rébellion : sauver des informateurs et des espions. Sa couverture pour cette mission ? Seulement la plus grande et dangereuse course de vaisseaux de la galaxie ! Vous savez, la course dont Han a rêvé de gagner toute sa vie. Restera-t-il concentré sur sa mission ? Et réussira-t-il sa mission tout en gardant la tête de la course ?
On m’a dit récemment « quand tu trouves quelqu’un beau, c’est à tes yeux qu’il l’est ». Ce que cette phrase signifie, c’est que la beauté est suggestive, elle est tellement suggestive que tu commences à aimer des défauts pour ce qu’ils sont, une mise en valeur du reste. Quand tu vois le changement de coloriste le temps de quelques pages dans la quatrième issue tu te dis « celui qui était là avant faisait vraiment un travail impressionnant » ou encore « malgré ce changement, les dessins de Brooks restent sublimes » ; ce défaut met donc en valeur le reste. Alors oui, je vais beaucoup parler de perfection dans cette critique, mais dites-vous bien qu’elle ne le sera qu’aux yeux de certains, dont les miens !
I Scénario : Marjorie Liu la déesse
Han Solo participe sous couverture à une course pour récupérer des espions rebelles. Je suis le seul à ne pas être emballé là ? Ok il va faire la course, Ok il va hésiter entre faire la course et sauver la rébellion, Ok à la fin il choisira quand même la princesse, etc.
WHAOUH, j’avais tout faux ! Enfin dans les grandes lignes j’avais raison, encore que, mais le background apporté par cette série est monstrueux. La course entière qui de base n’était qu’un prétexte pour Han pour sauver les espions est aussi un prétexte pour le vrai personnage principal de ce comics : l’alien créée par Brooks, Loo Re Anno.
On assiste à une histoire complexe aux ramifications multiples et surprenantes d’un bout à l’autre de la BD. Avec un comics intitulé Han Solo, on ne s’attendrait pas à de la parlotte ni à beaucoup de suspense. Je n’ai jamais autant aimé avoir tort ! Ce comics est sans doute celui possédant le plus de dialogue de tous les comics Marvel Star Wars, et il n’arrête pas de contredire tout ce qu’on s'imaginait de l’histoire.
Je me suis un peu intéressé au travail de Marjorie Liu, mais surtout à ses convictions (et elle en a beaucoup). Ici, elle nous pond une histoire parfaite, avec son lot d’étrangetés et de nouveautés ahurissantes dans l’Univers Star Wars. Elle n’a pas seulement créé une course, et un comics Han Solo, elle a créé un univers dans l’univers de Star Wars. De base, cette course est en elle-même un microcosme dans la galaxie Star Wars avec ses décors, ses épreuves, ses participants... Mais derrière cette course se cache un véritable Nouveau Monde. Je peux déjà imaginer quelques haters disant « Ça ne fait pas très Star Wars, on devine qui est le méchant presque dès le début, l’Empire ne sert à rien…» Mais autant je peux accepter la première remarque, encore que ce monde créé est … comment dire … assez loin de la galaxie Star Wars pour que ça ne pose pas de problème, autant les remarques suivantes n’ont pas lieu d’être. On voit bien venir qui est le méchant, mais pas ses motivations ! L’Empire est là car c’est la menace habituelle, il tient le rôle qu’il a toujours tenu, de la même manière que d’habitude, mais la dynamique créée entre lui et la course vaut le coup d’oeil !
Je finirai juste en disant que grâce à quelques lignes de dialogues, elle insuffle un écho qui se réverbéra jusqu’au sort de Han Solo dans Le Réveil de la Force, et même si on est trente ans avant, la douleur est déjà présente dans nos cœurs.
Oh, dernière chose : je veux voir Liu sur une série de comics lors des guerres Jedi-Sith en montrant la place des femmes et des aliens dans une société républicaine sexiste, spéciste et en guerre.
50/50
II Dessins : jouissance visuelle
Que dire… Ah, je sais :
Quoi, vous voulez que j’en dise plus ? Cette image ne suffit pas ?
D’accord rentrons dans le détail. Je me plaignais, jadis, (très souvent) de l’absence de détails et de décors dans l’arrière-plan des planches de BD. Puis au bout d’un moment j’ai arrêté car c’était partout pareil. Brooks brise ce mur artistique, et au lieu de nous proposer un fond coloré ou lumineux il va nous tendre une toile sublime représentant un décor grandiose agrémenté de nombreux détails. Il lui arrivera de faire un fond uni, mais ce sera d’avantage dans des endroits confinés dans lesquels un décor placé trop près d’un personnage risquerait d’éclipser ce dernier à cause d'une abondance de détails. La morale : les détails au loin c’est cool, trop près ça encombre et attire l’attention du lecteur sur ce qui n’est pas important !
Brooks va même plus loin car en plus de créer une myriade de personnages et de vaisseaux parfaits pour le comics, il apporte le même soin pour un figurant que pour un personnage récurent. La troisième troguta en partant de la gauche sera donc autant travaillée que le personnage de Loo Re Anno que Brooks a créé de toute pièce avec l’imagination débordante qu’il possède. Comme je le disais dans l’intro, on note un changement de coloriste en fin de quatrième issue... Mais ce défaut ne fait que mettre en valeur le reste, à savoir un talent plus qu’artistique de la part de Brooks et de Sonia Oback. Les couleurs pètent, le flou et la lumière sont plus que maitrisés on est dans ce qu’il se fait de mieux et de très loin.
On finira avec le personnage principal : Han Solo. D’après Brooks, il s’agit à hauteur de 70% de Harrison Ford, tandis que le reste c’est du swag et du mojo. Han Solo possède assurément tout le swag qu’il faut dans ce comics ! Brooks nous offre une représentation du contrebandier plus vraie que nature, et il en va de même pour Leia, Chewbacca et le Faucon Millenium. Ne cherchez plus, on a trouvé le maître !
Ce comics a souffert de plusieurs retards, mais si ces retards sont ce qui nous a permis d’avoir ce résultat là, ça valait tout à fait le coup. Mark Brooks m’a dit « Ce sera la meilleure BD que vous lirez » ; je pensais alors « Encore un auteur qui veut vendre son travail ». J’ai eu tort : c’est la meilleure BD Star Wars Marvel que j’aie lu, peut-être même la meilleure BD Star Wars tout court ; ce qui n’était pas gagné avec Han Solo en personnage principal.
50/50
Conclusion :
Le comics Han Solo est la preuve que la perfection existe à mes yeux, Marjorie Liu nous conte une histoire à des lieux de ce qu’on pouvait imaginer, d'ailleurs avec une imagination dont elle ne manque assurément pas ; et Mark Brooks et Sonia Oback font des pages de ce comics une œuvre d’art à part entière, jouant avec les codes et le découpage des planches.
Les auteurs nous prouvent avec cette histoire qu’ils font de leurs crayons et de leurs stylos des instruments divins.
Je ne saurais en faire la liste, lisez-le !
Vous m’avez bien lu ? Il n’y aura pas de moins ! (j’espère que ça va pas faire buger le site ça ^^)
J'écris ça pour faire apparaitre la catégorie "moins". Je me demande si quelqu'un le remarquera un jour !