1. BANTHA– Alec, c’est quoi cette horreur ?
– Ça, c’est mon bar à lait. Exotique, non ?
– Je suis pas sûre qu’un troupeau de banthas soit adéquat au palais. Et c’est quoi les momies puantes à côté ?
– Des indigènes, un cadeau de mes amis, les Hutts. Rassure-toi, ils ont un collier d’entrave. Et j’ai tout un lot de danseuses twi’leks. Cette soirée « dunes » va être géniale. Ah attends, j’ai mes fournisseurs pour le sable.
– L’Empereur va détester.
– C’est lui qui a eu l’idée. Il m’a demandé d’organiser quelque chose en l’honneur de son chien.
– Alors prévois beaucoup de sable...
7. Viande de nerf– Pradeux, vous avez disjoncté ? La salle du trône ensablée, des animaux puants, et de la viande de nerf servie aux invités ?
– Arf, c'est le thème.
– Dessaoulez ! L'Empereur commande une fête pour le seigneur Vador et vous transformez son palais en succursale hutt. Cette viande, c'est le pompon !
– C'est thématique, une carne comme Vador mérite un menu à son image. Il est où d'ailleurs ?
– Il n'est pas venu. Et Sa Majesté vous fait savoir que vous avez intérêt à tout nettoyer demain, et que s'il trouve un grain de sable dans ses chaussettes, vous irez nourrir le rancor.
– C'est quoi leur problème avec le sable ?
8- Mon calamari– Attention, Pradeux, avec le fiasco de votre fête du sable, vous êtes sur la sellette.
– Comment ça, fiasco ? La Cour a adoré, et les Hutt m'ont envoyé un tribut en remerciement pour la promotion de leur culture.
– L'Empereur a détesté.
– Comme d'habitude. Qu'est-ce qu'il déteste pas ? Mais là, je suis sûr qu'il va adorer.
– Je crains le pire…
– Je lui concocte un thème Mon Calamari, avec un ballet comme il aime...
– Qui s'est révoltée la semaine dernière. Vous avez un don pour les bourdes ! C'est quoi cette facture ? Ne me dites pas que vous avez transformé la salle du trône en aquarium !
9. Chaos– Moi, j'aime bien… c’est conceptuel, déstructuré.
– Alec, la sphère d’eau pour le ballet, c’est dans la salle du trône, pas l’inverse.
– C’est immersif...
– Alec, le trône flotte à l’envers à mi-eaux. Tu comptes mettre où tes invités ?
– Bah, combi de plongée ? L’eau est chaude, ça fait vacances tropicales.
– Tsunami plutôt. C’est le chaos. Faut vider, sécher, repeindre les murs, racheter un trône, commander des tapisseries. Il va être furieux. Je vais l’occuper, mais je te garantie pas de le tenir jusqu’à ce que tu aies réparé cette connerie.
– Bah, fais-lui ton truc de Jedi : « ce n’est pas cette salle du trône que vous recherchez ».
10- Troupeau– Troupeau, troupeau... tu y vas fort là.
La rafale de force fit voltiger la table.
– RoRo chérie, c’est de la vaisselle Têta du 3e millénaire. Tu peux rager autant que tu veux, ça changera rien.
– Je vais les tuer, je te jure que je vais les tuer si tu maintiens ces greluches à cette place. Vire-les !
– C’est pas ma faute si on doit négocier avec un matriarcat. Fais pas ta ronchonne, c’est comme ça, les ambassadrices dînent à la table d’honneur. C’est que de la politique.
– Envoyer un troupeau de pétasses, de la politique ?
– Pfff... redescends, personne ne va te le piquer, ton vieux.
11- SerenitéPas d’émotion, juste la paix.
Pas de passion, juste la sérénité.Elle inspire lentement au souvenir de l’ancien mantra, mais ça n’apaise pas la douleur.
Non.
La paix est un mensonge, il n’y a que la passion.Cette passion qui donne des ailes, procure une joie infinie, la sensation de toute puissance. Pourquoi ça fait parfois autant mal ?
La peine, le refus, l’impuissance, la colère. Et le besoin irrépressible de s’en débarrasser. Reprendre le contrôle, plier le réel à sa volonté. Le feu dans ses doigts. Serrer. Savourer la terreur, la mort.
La Force l’a abandonnée mais le Côté Obscur répond toujours.
La sérénité, enfin.
13- Avance– Dites-moi, Pestage, c’est quoi cette blague avec le budget ? Quel est l’enfoiré qui m’a raboté mes crédits festivités et divertissement ?
– Pradeux, voyez directement avec Sa Majesté pour les réclamations.
– Il débloque. Comment organiser un Jour de l’Empire convenable avec un budget de clodo de la Bordure ?
– Un peu de sobriété ne vous fera pas de mal.
– C’est quoi tout ce pognon sur cette ligne ? Je vois, c’est son projet débile de station orbitale à Géonosis. Bon, je prends mon avance dessus.
- Pradeux !
- Ça va, il verra rien… Au pire, il piochera sur le budget armure des stormtroopers. Pour ce que ça leur sert…
14- Diplomate- Monsieur, le rapport du légiste est formel : des traces de strangulation ont été relevées sur la victime, vertèbres brisées. Ça sera difficile de conclure au suicide.
- Bah, accusez Vador ou accrochez-la à une corde.
- Monsieur, c’est une diplomate du Clan Bancaire, vous croyez qu’ils vont avaler ça ?
- Faites-la péter dans l’espace et accusez les rebelles.
- Monsieur, c’est le deuxième du mois.
- Ce terrorisme est intolérable...
- Un mobile ? Ils venaient pour quoi ?
- Rien d’important, un prêt pour un chantier inutile sur Géonosis. Barrez-vous, colonel. Bon, RoRo, va falloir que tu arrêtes de buter les diplomates...
15- SnokePradeux regarda les meubles voler, fracassant la baie vitrée.
– Tu sais que ce machin a deux mille ans ? Ha, y’avait des gens dessous. Bon, je vais gérer le BSI...
– Je vais le tuer !
– Alors, prends ton sabre-laser et finis-en une fois pour toute !
– Comment il peut me dire ça !
– Bah... envoyer des fions toute la journée, c’est son sport favori.
– Il m’envoie dans les Régions Inconnues, d’aller me faire voir chez Snoke !
– Tiens, il me l’a pas faite. Je crois qu’il prend mal de pas pouvoir se payer ses potiches sur sa station. Attends deux jours et ramène-toi avec un bouquet...
16- HuttExcellente prise.Après une longue cavalcade dans les sous-sols de Coruscant, une fusillade, des explosions, ils avaient enfin mis la main sur les conteneurs.
Bâtons de la mort, glytterill, stims, feuilles de vlarg, musc de jawa, un catalogue pour dealers. Une livraison en direct de Nar Shaddah, des mois de travail pour remonter la filière Hutt et enfin intercepter un chargement. Il y en avait pour une fortune, de quoi empoisonner tout un secteur.
– Qu’est-ce que vous foutez ? Hurla-t-elle aux stormtroopers qui embarquaient les caisses. Ça concerne ma brigade !
– Faites profil bas, inspecteur. Vous avez détourné un cadeau diplomatique pour le ministre de l’intérieur. C’est une sacrée bourde.
17. RepubliqueLa vieille république... Elle sentait la colère monter à chaque fois qu’elle voyait ces vieux logos lui rappeler ce qu’elle était.
Ils l’avaient prise, ils l’avaient arrachée à ses parents, enfermée dans ce temple, où on avait tenté de la dresser, lui reprochant ses colères et son mauvais esprit. Puis, le Corps Agricole en réponse à sa rébellion. l’Empire l’avait libérée, à un certain prix.
– Alec, pourquoi tu laisses ces médaillons au dessus de tes fenêtres, il me semble que tu as pourtant un budget déco, non ?
– Moi j’aime bien, surtout quand je reçois ces connards nostalgiques de l’opposition.
18 KazDes danseuses Hutt. Il fallait vraiment avoir un cerveau malade pour imposer cette horreur à la Cour.
À chaque fois qu'il croyait le fond touché, Pradeux s'appliquait à démontrer qu'il pouvait faire pire. Et tout ça avec la bénédiction, ou plutôt l'indifférence de l'Empereur. Sate Pestage ne savait plus qui était le plus taré des deux.
Il ravala le lèse-Majesté. Après tout, pendant que l'élite galactique s'enivrait dans des fêtes stupides, il avait les mains libres pour gouverner.
Il ne pouvait se douter qu’à ce moment venait de naître Kasuda Xiono, un nouvel étalon dans l’échelle de la stupidité humaine.
19 – champi - RoRo chérie, tu devais pas être en exil ?
- C'est bon, j'en ai ma claque d'Alderaan.
- T'as pas peur de te faire piler par le vieux ronchon ?
- Pfff… ça va, tant qu'il me voit pas… Ounch, il est raide ton cocktail, t'as mis quoi dedans ?
- Champi surprise.
- Whaaa, je me sens biiiien d'un coup. J'adooooore tes arbres psychédéliques. Et les mignons gungans violets qui dansent. Caliiiiin.
- Heing ? C'est pas censé… Planque-toi, il arrive !
- Kissaaa ? Awiiiiii… coucou chouchou, suis rentréééééee ! Caliiiiiiiiin...
- Arf, Majesté, vous allez rire, j'ai une urgence en cuisine. Je file !
21- Jaden Korr– Alec, regarde, j’utilise la Force pour voir l’avenir. Houla... Toujours en mouvement est l’avenir. Là, un Jedi ! Il dit s’appeler Jaden Korr et être le padawan de Skywalker... Héééé, c’est le vrai nom de l’aut’con ! Vador! traître ! La Main de l’Empereur frappe et... coupé en deux ! Il est où, chouchou ? Faut qu’j’y dise !
- Ma fontaine ! Il est parti se coucher et tu devrais en faire autant.
- M’a pas attendue ? C’est vilain! J’y vais !
- Chérie, même si ça m’amuse beaucoup d’imaginer votre intimité, je veux pas savoir ce que vous foutez dans sa chambre avec ton sabre-laser.
22- Barbu- Attends, chérie, t’as pas pris le bon verre. T’as bu la surdose de champi pour Pestage. J'ai toujours voulu le voir chanter la marche impériale la tête à l’envers... Tu devrais aller dans TA chambre. Et éteins ce machin, tu vas finir par décapiter quelqu’un.
- Je vais trèèèès bien !
- T’es complètement défoncée...
- Rhooo ça va, je tiens très bien, j’ai la Force.
- Chérie, j’ai écumé tous les bars à biture de CoCoVille avant la Purge, je me rappelle très bien d’un barbu, là, Bibine-wan le Barge et je peux te dire que non, les Jedi tiennent pas l’alcool, ni la drogue.
23- GuerrierPar la passion, j’ai la puissance.Elle n’avait jamais été douée dans ces trucs de guerrier. Manier un sabre, taper sur des gens, faire des trous ou s’en servir comme une raquette. Elle ne comptait plus le nombre de fois qu’elle avait séché les cours de Yoda. Quel intérêt à user d’un sabre quand on peut tordre les esprits ou les objets. Mais là, elle avouait que ça lui donnait un sentiment jouissif de puissance. Deux terentateks rouges découpés en rondelles en quelques secondes. Elle progressait.
Pradeux regarda les deux gardes massacrés au sol.
- Booon... je vais te laisser...
24- Bail Organa– Toujours au lit ? Hé bin, la nuit a dû être chaude. Je venais te chercher pour l’apéro, vu que tu me répondais pas. Au fait, toute la Cour se gausse de tes exploits avec « chouchou ».
- Alec...
- Awiii, il t’a pas ratée avec le martinet électrique. J’ignorais qu’il avait ce genre de... pratique. Tiens, je fais une soirée privée « Rebelle et BSI » dans deux jours, amène-le. J’ai un costume de Mothma à ta taille, tu vas prendre cher, vu comment elle le gonfle. À moins que tu préfères l’option Bail Organa ?
25- Bastila ChanJedi, puis apprentie Sith, avant de revenir à la lumière grâce à la passion amoureuse. Cette histoire qui faisait miroir à la sienne avait quelque chose de contradictoire. Les Jedi proscrivaient l’affect, les émotions fortes, toute cette énergie puissante qui donnait le sentiment d’être plus vivante. Elle dégrafa le tissu et jeta sa robe, le contact sur sa peau endolorie par les éclairs était insupportable.
Des pas.Elle reposa précipitamment l’holocron de Bastila Chan et attira le premier pyramidal en vue.
– Sorvus Syn, l’altération des chairs par des éclairs. Drôle de choix, ma chère amie. Tu t’y prends mal... Je vais te montrer...
Non, non, non... 26- Thrawn- Vise le bleu avec un blaster dans le cul, lui s’est trompé de soirée...
- Tu ne gères pas les invitations ?
- Si. Y est pas. Un rigolo a dû amener son jouet.
- Un grand amiral ?
- A ton avis, il préfère les hommes ou les femmes ?
- Un défi ?
- Si tu triches pas avec la Force...
- Et toi avec la drogue. Non, je suis grillée.
- Je vois ça... chouchou a encore fait joujou avec le martinet ?
- Pfff... fichu holocron Jedi...
- Haha... bon, rions un peu, allons apprendre à ce sale alien où est sa place...
27- CoruscantCoruscant.
Du sommet de la plus haute flèche du palais, la ville-monde, qui ne dormait jamais, s'offrait comme un tapis de lumière sous les pieds de son roi de la nuit.
Le ministre leva un verre.
– À nous et à tous ceux qui grouillent pour nous servir.
– Effectivement, on a une belle vue.
– C'est comme si on était immortels… tu es ma reine, RoRo, allez, va buter le vieux et son chien cyborg… Notre règne ne serait plus qu'une longue fête.
- Tu as trop bu, Alec… Je vais faire comme si j'avais rien entendu. Descendons.
- Appelle un airspeeder.
28- MaitreIl toussa, la gorge prise par les fumées vertes qui envahissaient la pièce. C'était reparti, le vieux zinzin refaisait de la chimie délirante en pleine nuit. Il avança vers la lumière et le ronronnement qui partait d'une construction bizarre de vieilles caillasses. Un couteau, une vasque, du sang. Il avisa la forme recroquevillée sur l'autel.
Non.
Elle respirait encore, ronflant dans son sommeil. Quelqu'un avait glissé un coussin sous sa tête et une couverture sur son corps nu, peint d'une écriture antique et tailladé aux poignets.
- Booon… le martinet électrique, je veux bien… mais là, ça craint. Bref, ton maître et toi n'êtes plus invités à mes soirées privées.
29- Eleve
Elle plonge dans le maelström d'émotions que lui ouvre la Force : peurs, envies, jalousies, haines. Son intrusion est comme une caresse dans les esprits des courtisans. Elle a depuis longtemps planté ses radicelles et s'amuse à jouer avec leurs esprits fragiles. Elle a conscience que le feu sombre qui agite les courants de la Force n'a pas besoin de ses talents, mais elle sait se rendre utile, jouer les bonnes élèves quand il le faut.
Trouvé. Les tentatives d'assassinat sont fréquentes. Elle libère sa rage et pousse l'homme à retourner son arme contre lui. Puis guette le sourire d'approbation du maître.
30- Adoublement- RoRo chérie, un suicide au blaster, c’est crade et ça casse l’ambiance. Faites ça en privé la prochaine fois. Cette soirée finit par lui ressembler : chiante et sinistre.
- Tu exagères.
- Non, regarde toutes ces tronches dépitées. Il adore pourrir mes fêtes, et toi tu l’aides ! Fais ton truc de Force, je vais demander qu’on serve plus tôt la surprise. Faut rattraper ce désastre ! Mon titre de roi de la nuit en dépend.
Viens.Elle sourit et répond à l’invitation, enroulant son bras au tour de la manche noire. En public, c’est presque un adoubement.