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Chapitre 17. Rapport
 
TRÈS SECRET


Sécurité impériale

DLSI-Naboo exécutif provisoire

01472001-A-85




Naboo, district V, Varikyno,
6-VI Ca-St An XXVI ON





De :

Le Commandant de l’unité « traitement spécial » Naboo V, Sécurité impériale

A :

La Direction de la Sécurité impériale – Cité impériale




Objet: bilan de l’action de l’unité « traitement spécial » Naboo V, première phase.


Réf. : votre demande d’exposé du bilan de l’action de l’unité « traitement spécial » Naboo V première phase.





Monsieur le Directeur,



L’unité « traitement spécial » est entrée en service dans le district V de la planète Naboo le 3-VI Ca-St An XXVI ON. Le présent rapport portera donc sur les trois jours d’action spéciale de l’unité que j’ai l’honneur de commander.


Conformément à mes instructions et à mes ordres, mon unité a procédé aux exécutions suivantes :

- région I : 11 556 humains 23 042 non-humains 34 598

- région II : 8 755 humains 512 non-humains 9 267

- région III : 5 612 humains 893 non-humains 6 505

- région IV : 9 380 humains 15 007 non-humains 24 387

- région V : 10 302 humains 1 134 non-humains 11 436

- région VI : 24 672 humains 958 non-humains 25 630

- région VII : 5 999 humains 2 541 non-humains 8 540

- région VIII : 7 743 humains 14 065 non-humains 21 808

- région IX : 9 871 humains 1 870 non-humains 11 741

- région X : 4 309 humains 4 893 non-humains 9 202

- région XI : 9 624 humains 8 662 non-humains 18 286

- région XII : 1 756 humains 36 non-humains 1792

- région XIII : 25 334 humains 32 523 non-humains 57 857

- région XIV : 18 535 humains 21 897 non-humains 40 432

- région XV : 7 356 humains 9 112 non-humains 16 468

- région XVI : 4 198 humains 5 478 non-humains 9 676

- région XVII : 301 humains 259 non-humains 560

- région XVIII : 98 humains 65 non-humains 163

- région XIX : 210 humains 11 non-humains 221

- région XX : manque de statistiques fiables, opération en cours de traitement

- région XXI : manque de statistiques fiables, opération en cours de traitement

- région XXII : manque de statistiques fiables, opération en cours de traitement


- Sous-Total : 307 969


Il convient d’ajouter les chiffres résultant d’une opération punitive menée contre les terroristes gungans :

- Addendum : 516 non-humains


Ce qui nous revient à dresser le bilan suivant :

- Total : 308 485


Il faut cependant rappeler que la population du district V atteint le chiffre d’environ 2 millions d’habitants. Les régions XVI à XXII comptent parmi les plus peuplées. Les autres régions du district peuvent être considérées comme nettoyées.


Il a été fait usage d’outils variés. Les exécutions par blasters se sont révélées bien trop longues pour être poursuivies. L’utilisation d’un armement lourd a permis d’accroître de manière substantielle les chiffres résultant de l’action spéciale. Les armes biochimiques se sont révélées particulièrement efficaces. La population ennemie n’avait visiblement pas été préparée à un tel assaut et n’a su ni pu se défendre. Dans l’ensemble, la résistance adverse a été pratiquement nulle en milieu rural.


L’action spéciale risque de poser de multiples difficultés en milieu urbain, c’est à dire dans les zones XVI à XXII, qui n’ont pu être entièrement sécurisées faute d’effectifs. L’on pourrait envisager un bombardement massif et ininterrompu de ces zones mais cette stratégie se heurterait à deux objections majeures. La première est qu’il n’est pas exclu que des cibles survivent et parviennent à trouver refuge dans les ruines. La seconde, corollaire de la première, est qu’il deviendrait délicat de procéder à des bilans statistiques. Le risque majeur demeure néanmoins que les terroristes profitent des raids pour improviser des zones fortifiées d’où il serait difficile de les expulser.


Peut-on recourir aux armes biochimiques ? Là encore, une telle initiative paraît malaisée. Les zones urbaines disposent en effet de mécanismes de réplique impériaux qui permettraient de conjurer efficacement une attaque toxique.


Je propose donc d’organiser des déportations, que l’on présentera comme des mesures de sécurité, afin de procéder aux actions spéciales dans des zones entièrement contrôlées. La population urbaine de Naboo a évidemment entendu parler des actions spéciales : elle n’en accueille pas moins ces informations avec scepticisme. Les habitants de Naboo ne comprennent pas, dans leur ensemble, ce qui pourrait inciter le Haut-Commandement impérial à procéder à des actions spéciales sur une échelle planétaire. Ils ne réalisent pas qu’ils subiront le même sort que leurs congénères parce que la peur les conduit à trouver des subterfuges psychologiques censés les rassurer. Nous pourrons avec succès profiter de cette cécité populaire au demeurant parfaitement compréhensible.


Nous avons eu à faire face, depuis hier, à une recrudescence de la guérilla adverse, composée en majorité de Gungans. Si nous avons été en mesure de repousser les assauts ennemis, il ne semble pas que ce soit le cas pour toutes les autres unités opérant sur les districts planétaires de Naboo. Il est impossible, pour le moment, de déterminer exactement le nombre d’insurgés. Compte tenu des pertes qu’ils ont éprouvées, ils ne sauraient constituer une menace sérieuse à l’avenir. Tout au plus peuvent-ils ralentir les opérations spéciales de quelques heures.


Le problème essentiel demeure, en tout état de cause, le moral de nos troupes. En dépit de leur formation et de leur expérience, la grande majorité des composantes de mon unité est soumise en la circonstance à un état de nervosité extrême. Mes hommes n’ont pas pris une heure de repos depuis qu’ils sont à pied d’œuvre. La vue des effets de chaque action spéciale n’est pas également sans les troubler quelque peu. Le moral de mon unité est en baisse constante. Il y a là un véritable danger que je me devais de souligner : ces hommes sont avant tout des soldats et les actions spéciales visant les populations civiles ne remportent pas nécessairement chez eux une pleine approbation. J’ai pu entendre certains d’entre eux formuler des critiques acerbes à l’encontre des instructions reçues. La compagnie de propagande impériale qui nous a été adjointe souffre du même malaise.


Il faut par ailleurs signaler que de nombreux viols ont été commis à l’encontre des sujets de la communauté humaine. Ces exactions, hélas regrettables, sont nourries par cette crise psychologique réelle qui sévit parmi mes troupes. Il m’a semblé vain de prendre des mesures de sanction. J’estime en effet possible d’envisager l’avenir avec sérénité : devant l’ampleur de la tâche qu’il nous reste à accomplir, mes hommes seront en mesure de dompter leur psychisme et de s’habituer à ce type de mission.




Gloire à l’Empereur !


Signé :

Keel Rylos

Commandant de l’unité « traitement spécial » Naboo V, Sécurité impériale




TRÈS SECRET





- Très secret tu parles ! grommela le capitaine Acritt. Quand ce message a-t-il été intercepté ?
- Il y a une demi-heure, répondit le jeune cadre du bureau des communications. Nous venons de le décoder.

Acritt faisait les cent pas, dans la salle d’interception du vaisseau calamarien Fougueux. Les gars du bureau n’en étaient pas rassurés.

- Vous venez de le décoder ?
- C’était un ancien code, mais parfaitement valable, mon capitaine.

Acritt se tapota le menton, perplexe.

- En fait, se permit d’ajouter le jeune gars, nous avons intercepté et décodé des dizaines de messages de ce type. Tous en provenance d’une planète nommée Naboo. Ils décrivent une action spéciale contre les civils de l’endroit. Je crois que… qu’il s’agit d’un massacre à grande échelle.

Acritt s’arrêta. Malgré la luminosité proprement à chier du local, il avait pu voir que le gars avait les traits tirés – et ce n’était pas simplement le fait de travailler à temps complet.

- Vous croyez juste, petit, déclara Acritt. Le terme d’« action spéciale », c’est l’euphémisme classique. Ce qui se passe, ce à quoi nous assistons presque en direct, c’est à la commission d’un génocide sur Naboo. Les Impériaux n’ont plus de super-arme, mais parviennent néanmoins à aboutir à des résultats flippants…

Il ne cessait de repenser au chiffre énoncé par le commandant impérial. 308 485. Une précision mathématique. Mon Dieu, 308 485 personnes zigouillées en trois jours !

Et cela, sur un seul district, au sein d’une planète qui en comprenait trente. Trente… L’on pouvait arriver à des chiffres démentiels… Trois jours… 308 485 personnes… Trente districts… Bordel !

Bien sûr, il avait pu voir les reportages de la propagande impériale – mais il pouvait s’agir d’une opération limitée, hélas courante, de représailles. Là où les yeux de chacun avaient commencé à se dessiller, c’était avec la destruction revendiquée et affichée de la capitale non-hum… gungan d’Otoh-Gunga, rasée par un bombardement effectué par six superdestroyers. Mais là… Là, il y avait carrément urgence.

- Peut-être s’agit-il d’une ruse ? hasarda le jeune gars. Un message destiné à nous faire croire que…
- Non, répliqua Acritt. Tout cela nous est montré en son et lumières par la propagande du camp d’en face. Ce qui se passe là bas est conforme à ce que ce rapport en dit. Et puis je connais bien ce Keel Rylos. Un parfait petit fumier. Rien à voir avec le ton courtois et poli du doc’ : un pur sadique. La moitié de l’armée veut l’étriper et l’autre moitié ne rêve que de l’écorcher vif avec un cutter rouillé en plan-séquence d’une semaine. Le genre à exterminer la famille d’un de nos potes, et les connaissances de la famille, et les connaissances desdites connaissances. Ses méfaits ne se comptent plus. Même à Coruscant, ils en sont écoeurés. M’étonnerait pas que certains de là-bas le lâchent, un jour.

308 485… Trente districts… Dix millions de…

- A ce rythme, ajouta le jeune gars, il ne restera plus rien de cette planète avant un mois…

Ouais, ça, Acritt l’avait peut-être remarqué…

- Très bien, dit-il. Faites-moi une copie de… de ça. Je vais en référer à l’amiral Ackbar.

Acritt sortit en trombe de la salle. Se souvint que… Merde, Ackbar n’était pas sur le vaisseau – parti rejoindre le congrès extraordinaire de l’Alliance avec la mère Mothma. Quant à Cracken, mieux ne valait pas y penser. Perpétuellement injoignable, le zigue.

A qui pourrait-il en parler ? Les Bothans ? Mort de rire.

Et d’ailleurs, puisqu’on causait de Bothans, que pouvait donc bien foutre Calrissian ? Deux jours qu’il était à Coruschiant. Et pas la moindre nouvelle !





* * *






- Tu vas parler, raclure de Rebelle ?

Les coups pleuvaient. Son corps n’était que plaie. Bizarrement, il n’était pas fait usage des fameux droïds de torture… De toute évidence, les interrogateurs désiraient d’abord cogner – les réponses, ça viendrait ensuite.

- Le programme te plaît ? demanda Nora Reeze en entrant dans la chambre.

Lando éteignit l’écran, où l’on projetait un documentaire sur l’interrogatoire d’un insurgé gungan tabassé à mort par deux solides Impériaux, se leva du pieu et lui adressa son sourire le plus épanoui et le plus hypocrite.

- Un peu cliché, répondit-il.
- C’est ce que passent toutes les chaînes à l’heure actuelle. Les massacres de Naboo à domicile ! De quoi calmer les habitants des districts encore sous contrôle impérial… J’ai même entendu parler de rumeurs faisant état d’un projet d’émission d’holo-réalité. Des volontaires sont lâchés dans la nature et doivent ramener un tas de Gungans morts avant la fin de la journée. Les holo-spectateurs votent ensuite pour éliminer celui qui s’y est le moins bien pris.
- Et l’on me reproche ensuite de vouloir fuir cette catastrophe galactique… De me ranger…

Nora fronça ironiquement les sourcils. Elle ne portait pas son uniforme, mais une tenue civile, une combinaison sombre qui épousait ses formes. Qui lui collait vraiment bien à la peau… Vraiment bien… Lando, calme-toi…

- Comment trouves-tu Coruscant, après des années d’absence ? enchaîna-t-elle.
- Pour rappel, chérie, j’ai contribué à l’élimination de Xizor, pas si loin d’ici.
- Il vaudrait mieux ne pas s’en vanter, par les temps qui courent.

Elle se dirigea vers la salle de bains. Pourquoi, il n’en savait rien.

- Au fait, cela fait mon troisième logement en trois jours depuis mon arrivée… fit-il, l’air absent. Je veux bien admettre que nous sommes au cœur de l’Empire, mais je ne pourrais pas profiter des joies de chaque hôtel ?

D’autant que la qualité ne cessait de baisser. Le premier jour… Ouais, c’était pas mal… Après… C’était comme le climat. Il faisait beau quand il était arrivé, mais aujourd’hui, la pluie s’était mise de la partie. De la pluie sur Corus’ ! Et pas n’importe quelle pluie. Une pluie sombre, un mur d’eau poisseuse. Très joyeux…

- Tu sais bien qu’il te faut multiplier les planques, répondit-elle de loin. J’ai beau avoir effacé ou falsifié les données que l’Ubiqtorate possédait sur ton compte, tu n’es pas à l’abri d’une recherche poussée. D’ailleurs, les rafles se multiplient ces temps-ci. La police et l’armée frappent au hasard, au dernier moment. Des quartiers entiers sont nettoyés – on ne revoit pas leurs habitants.
- J’ai pu voir ça.

Elle était sortie de la salle de bains avec une sacoche qu’elle déplia sur le lit. Lando éprouva une impression étrange.

- Qu’est-ce qui se passe ?
- Tu déménages encore, dit-elle en s’emparant d’un objet de petite taille.
- Donc je change une fois de plus d’apparence ?
- Hélas…

Elle manipulait une espèce de… oui, c’était bien une seringue.

- Et c’est quoi, ça ? appréhenda Lando.
- Ca ne fait pas mal, répondit Nora en y injectant une substance incolore. Du moins pas longtemps. Donne-moi ton bras…
- Je ne t’ai pas demandé si ça faisait mal, mais ce que c’était.
- Assieds-toi et détends-toi.
- Attends, là, qu’est-ce que tu me prépares ?
- Ne sois pas si angoissé !

Le ton de Nora se voulait rassurant. Elle avait su modeler sa voix comme il avait voulu l’entendre : douce, mais ferme. Elle lui prit son bras droit et en approcha la seringue. Lando étouffa un bâillement. Son visage affichait la sérénité – en fait, il n’était jamais aussi serein que lorsque quelque chose de pas rassurant le guettait.

La piqûre ne lui causa aucune douleur. Nette et sans bavure.

- Et à quoi rime cette chirurgie ?
- Tu vas devenir méconnaissable, répondit-elle avec un sourire.

Le sourire qui annonçait les pires catastrophes. Merveilleux.

- Cela devrait faire son effet dans quelques heures… précisa-t-elle en se débarrassant de la seringue. A ce moment là, tu risques d’être surpris. Mais…

Elle l’embrassa sur le front. Sa main lui caressa les cheveux.

- … tu seras toujours mon Lando…

Il avait été pris de court et tenta de réagir. Trop tard… elle esquiva et se dirigea vers la sortie.

- On passe à l’action demain soir. D’ici là, travaille ta nouvelle identité. Tu trouveras tout dans la sacoche.

Quelle nouvelle identité ? Il en connaissait déjà pas mal !

- Oui, expliqua-t-elle. Le type que tu devais interpréter nous a posé un problème de dernière minute.
- Ah ?
- Il a été arrêté par les Impériaux pour désertion.

Lando eut un regard mauvais.

- Plaisant.
- Je te laisse, il faut que je retourne voir Wetzel. Ca fait partie du plan.

Elle était sur le point de sortir quand il se lâcha :

- Wetzel… Quel genre est-ce ?

Nora afficha une moue interrogative.

- C’est mon patron, dit-elle après un silence. Un salopard brillant.
- J’ai lu des informations sur toi et… ce salopard brillant, poursuivit Lando.

Il s’était levé. Elle n’avait pas bougé. Pendant un instant, il fut dans l’incapacité de la décrypter.

- On en reparlera un autre jour, répondit-elle, glacée. Tu m’excuseras, mais je dois y aller.

La porte s’ouvrit. La porte se referma. Lando resta debout, comme un con. Ca, c’était plus qu’un vent : une tempête de sable ! Il s’empara de la sacoche, la vida sans ménagement. Trouva ce qu’il fallait. Sa nouvelle identité à dater de… bientôt.

A la vue de son futur perso, Lando faillit en tomber à la renverse. Elle le cherchait. Elle le cherchait bien.

Incroyable… Non, pas si incroyable que ça… Comme cela lui ressemble, en vérité…

Le produit ferait son effet dans quelques heures. D’ici là, il aurait mémorisé les coordonnées du gars en question. C’allait être une vraie partie de plaisir… Au moins quitterait-il l’endroit, vraiment bâclé dans l’architecture. Mais il est vrai que là, il était dans les bas-fonds. Il touchait le sol planétaire.

Jamais les Impériaux ne le trouv…

WHAAAM !!!!

Sa vitre en transpacier fut soufflée. Balayé par le choc, il se fracassa contre la porte d’entrée, qui, elle-même, vola en éclats – merci les tests de fiabilité… Un nuage de poussière envahit les locaux.

Une voix déformée par le somme toute provisoire bousillage de ses tympans hurlait au dehors : « POLICE IMPERIALE ! CECI EST UNE INTERVENTION ANTI-TERRORISTE ! RESTEZ CHEZ VOUS ! METTEZ-VOUS A L’ABRI ! NE GÊNEZ PAS LES FORCES DE l’ORDRE ! »

J’ai déjà entendu ça…

… puis un choc sourd…

Et ça aussi, je connais… Le bruit d’un casque qui se cognait à une paroi… Ce son ne pouvait signifier qu’une seule chose. Et effectivement, de la nuée surgirent quelques types en armures blanches, ce qui lui rappela vaguement les premières scènes des Guerres Stellaires. Sauf qu’en l’espèce, ça lui tombait sur sa gueule à lui, Lando Calrissian.

Plutôt fun, l’ambiance de Coruscant…
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