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Chapitre 25. Confessions
 
- Nous venons de recevoir le feu vert du Central pour l’atterrissage, les avertit Tope-là. Nous y serons dans quelques minutes.

Le voyage n’avait pas été très long, c’était le moins que l’on puisse dire. Lando avait fait un somme sur la couchette à laquelle il était menotté – histoire de prendre du repos, pour une fois que sa vie lui offrait le moyen de faire une pause… L’était temps de se réveiller…

- Mmm… soupira-t-il, encore claqué. L’instant béni où je ne me rappelle pas encore pourquoi je me trouve prisonnier dans cette navette…
- Debout, Calrissian, le secoua Nora Reeze, le regard lourd d’ironie.

Lando ouvrit un œil, puis l’autre. Se leva, posa les pieds au sol… Son épaule ne le faisait plus souffrir… Beau produit…

- Et après notre atterrissage, qu’arrivera-t-il ? demanda-t-il, la bouche pâteuse. Rassurez-moi, dites-moi que je vous reverrai…

Elle fronça les sourcils.

- Je n’en suis pas certaine, dit-elle. Après tout, j’ai rempli ma mission vous concernant. Ce n’est pas moi qui vous interrogerai.
- Je comprends : vous n’êtes que l’homme de main…

Nora Reeze se contenta de répondre par un sourire qui ne disait rien de bon… Puis elle prit la place du pilote, aux côtés de Tope-là.

Leur vaisseau effectua un atterrissage sans bavure sur une des milliers de plate-formes du Palais impérial. Un bref sentiment d’écœurement étreignit Lando. La sensation que, quoi qu’il arrivât, sa vie ne serait plus jamais comme avant. Il s’était embarqué dans une sale histoire dont on ne sortait pas. Entre les geôles de Kessel et le marché proposé par Reeze, son choix était déjà fait, mais il aurait aimé… en profiter encore un peu, avant de se ranger… Rien qu’un peu.

- Fin du voyage, Calrissian, lui dit-elle, sans joie. Tope-là va vous passer une nouvelle paire de menottes, et vous ne ferez pas d’histoires, est-ce bien clair ?
- Sans quoi vous seriez contrainte de me tirer dessus, je suppose… sourit-il.
- Vous en doutez ?

Tope-là s’empara de Lando alors qu’elle tenait une arme braquée sur lui. Il boucla une nouvelle paire de menottes aux mains du contrebandier puis se débarrassa de l’ancienne.

- Lors de notre première rencontre, sur Tatooine, vous ne m’avez pas tiré dessus, ajouta Lando, sans la quitter des yeux.
- Voyons, l’artillerie de votre vaisseau m’aurait massacrée…
- Et moi qui pensais que c’était votre sens de l’honneur, après que je vous ai sauvé la vie…
- Vous êtes trop naïf, Calrissian.
- Je crains hélas de ne pas l’être assez, major.

La rampe du vaisseau spatial s’abaissa. Lando, menottes au poignet et cynisme au cerveau, descendit le premier, suivi de Tope-là et de Nora Reeze. Une dizaine de Stormtroopers les attendait, bien en rang, la cuirasse plus blanche que jamais. Un léger vent effleura les cheveux de Lando… Le soleil allait bientôt se coucher, même si l’on n’était pas encore au crépuscule, ce qui ajoutait au côté presque démoralisant de la scène.

- Bienvenue au Centre impérial, major Reeze.

Un homme âgé revêtu d’un uniforme impérial fendit la rangée de Soldats de Choc. Lando reconnut immédiatement les galons de l’individu, ceux d’un général. Et il reconnut aussi… Oui… Il l’avait déjà vu sur holo-écran, il faisait partie de ces personnages publics que Lando avait découvert aux journaux d’informations dès sa prime jeunesse… Le même visage, la même allure soignée, le même sourire de reptile, le même regard qui semblait percer tous les secrets de l’âme… L’homme qui avait dirigé les services de renseignements du Sénat… Vieilli, certes, mais encore alerte…

- Merci, Monsieur le Directeur, s’inclina Reeze, très respectueusement.

Armand Isard. Chef de l’Ubiqtorate.

Isard se tourna vers Calrissian.

- Alors c’est vous, n’est-ce pas… Lando Calrissian. Contrebandier bien connu qui eut le malheur de s’en prendre à une cargaison éminemment secrète…

Le ton, la voix étaient sympathiques. Ce qui plomba davantage le moral de Lando.

- Je suis réellement désolé pour tout ce qui vous est arrivé, Monsieur Calrissian, reprit Armand Isard. J’imagine que le major Reeze vous a mis au parfum ?
- On peut le dire, oui, acquiesça Lando, sarcastique.

Nora lui adressa un autre de ces sourires mesquins dont elle avait le secret. Et il adorait ça. Maso, Lando ?

Isard les mena vers l’intérieur du Palais. Les soldats impériaux les encadraient, marche militaire. Leurs pas synchronisés résonnaient sur le dallage, à la différence de ceux d’Isard, parfaitement discrets.

- Vous vous trouvez ici dans l’aile des Renseignements, déclara le Directeur non sans quelque grandiloquence sciemment exagérée. Avec la proclamation de l’Empire, nous avons gagné quelques salles, quelques couloirs et quelques plate-formes… L’équivalent de systèmes planétaires entiers, ici.
- Vous m’en voyez ravi, répondit Lando, glacial.

Il pouvait sentir Nora dans son dos…

- Je vous en prie, le calma hypocritement Isard. Nous n’allons pas vous torturer, ici.
- Sans rire ? grommela Lando.
- Vous voyez, l’Empereur tenait personnellement à cette cargaison… fit remarquer le Directeur. Le clonage a mauvaise presse depuis la Dernière Guerre, mais la destruction des laboratoires de Kamino ne l’a pas arrêté.

Ils se dirigèrent vers un ascenseur interne, capable de les embarquer tous, soldats inclus… L’engin, discrètement, descendit plusieurs étages – ce qui sembla une éternité à Lando… Il chercha Nora des yeux… Ne la trouva pas. Elle devait être derrière lui…

Ouverture des portes. Sortie. Un autre couloir, davantage soigné que celui d’en haut… Pas cadencé des Impériaux… Pas mesurés d’Armand Isard…

- Toujours est-il que vous nous avez mis dans l’embarras… poursuivit ce dernier. Ce bacta amélioré que vous nous avez dérobé est en effet une nouveauté dans le procédé de duplication clonique.
- En quoi ? marmonna Lando, vraiment de sale humeur, sur le coup.
- Vous savez comme moi qu’il existe plusieurs méthodes de clonage. Celles des Kaminoens étaient les plus efficaces, mais elles souffraient de deux défauts.
- Les Kaminoens ont emporté leurs secrets dans la tombe, railla Lando.
- C’est le premier défaut, sourit Isard. Le second résidait dans la durée. Il a fallu plus de dix ans à l’Ancienne République pour se doter d’une Grande Armée. Certes, c’était le minimum… Mais avouez que nous avons eu de la chance qu’elle entre en service au moment même où la guerre avec les séparatistes a commencé…
- Ce fait m’a toujours laissé perplexe, avoua Calrissian, non sans une pointe d’humour dans la voix.
- Bien sûr, il existait une autre méthode, celle des Khommites, mais elle était tout aussi longue. Nous en étions là quand une percée technologique accomplie au cours de la Guerre nous a permis d’emprunter une voie médiane, celle des cylindres spaarti.
- Original… Quel dommage que les Jedi aient détruit votre installation « secrète »…

Isard cilla – mais n’interrompit pas sa marche.

- En effet. Vador et Kutchann leur ont fait payer cette trahison… Mais tout n’a pas été détruit et nous sommes sur le point de reconstituer un tel matériel. C’est dans ce contexte que le bacta a été génétiquement modifié, en vue d’accélérer le processus de clonage.
- Dans quelles proportions ?
- La période de reproduction pourrait être divisée par deux.

Ouille, songea Lando. Effectivement, ça devenait plus qu’intéressant. Mais à ce stade de la conversation, quelque chose le surprit. Le fait que, justement, il y eût conversation. Isard était décidément bien bavard, pour un Directeur des Services de Renseignements…

- Malheureusement, nous n’en sommes qu’au stade expérimental… continua-t-il. Une technologie aussi avancée ne se maîtrise pas aussi facilement, et les dégâts infligés par les traîtres Jedi ont considérablement retardé nos travaux…
- Zut alors.
- Qui plus est, le bacta considéré est extrêmement difficile à créer. Le stock que vous avez volé pour le compte de Jabba était vital, pour nous. Vous comprenez maintenant pourquoi nous en voulions au gang des Hutts.
- Au point d’envoyer votre meilleur agent à mes trousses…
- Au point d’envoyer la Flotte attaquer Nar Shaddaa.

Lando se laissa aller à un ricanement odieusement désabusé.

- En somme, j’étais un pion…
- La Flotte et le contrebandier… Tout était bon à prendre… Jadis, nous nous serions contenté du contrebandier mais…
- … les traditions se perdent.
- Hélas… à la subtilité de l’esprit sournois se substitue la puissance de feu du croiseur…
- Triste époque.
- A qui le dites-vous…

Isard, le visage marqué par le regret, s’arrêta devant une porte dénuée d’inscription. Une lueur étrange éclaircit son regard. Et son expression se mua en une apparence de fierté…

- Mais finalement, nos méthodes ont payé… reconnut-il.

Lando n’eut même pas le temps de demander pourquoi. La porte coulissa… et…

… il étouffa un cri de stupeur.

Nom de… Il ferma les yeux. Les rouvrit. La vision du spectacle l’avait paralysé – de même que le son produit par cette voix lourde et éraillée qu’il ne connaissait que trop bien…

- Major Reeze, Monsieur Calrissian, si vous voulez bien vous joindre à nous…

Entre trois gars fringués à la mode mercenaire, une énorme mocheté saturée de graisse oscillant entre le rose et le brun se traînait sur le sol de la pièce, le visage épanoui. Un Hutt. Et pas n’importe lequel…

- Seigneur Jabba, les voici, comme promis, annonça solennellement Isard.

Le Hutt applaudit, excité qu’il était, à la manière d’un enfant à qui l’on offrait le dernier jouet à la mode… Nora Reeze tenta d’utiliser son blaster mais des soldats impériaux se saisirent d’elle. Tope-là n’insista pas et lâcha son arme. Les Stormtroopers les poussèrent violemment à l’intérieur de la salle.

- Le Prince Xizor a passé un accord avec Jabba pour la restitution du bacta, révéla Isard. Jabba a finalement accepté, moyennant certaines compensations.
- Et nous sommes la cerise sur le gâteau, conclut Lando.

Jabba éclata de rire – le fameux rire asthmatique propre aux Hutts…

- Je me fous de toi, Lando… dit-il. Je ne réclame que la Traqueuse et son droïd.
- Vous m’avez livrée à cette ordure ! fulmina Reeze à l’encontre d’Isard.
- Pardon, je respecte ma part du contrat, rectifia ce dernier.

Elle tenta de se jeter sur lui, mais sans succès, étant agrippée tant bien que mal par les Impériaux.

- Vous avez trop efficacement suivi mes ordres… répondit Isard. D’une certaine manière, je dois avouer que je comptais là dessus… Jabba aurait fini par réclamer votre tête et vous auriez constitué un gage pour les négociations. Ce qui s’est d’ailleurs passé, major.
- Traître ! cria Reeze, folle de rage.

Isard haussa les épaules, l’air navré.

- Je n’ai pas trahi puisque nous avons récupéré la cargaison. Dites-vous que vous mourrez pour l’Empire…

Jabba rit à nouveau. Isard ne riait pas, lui, mais on devinait qu’il prenait plaisir à observer la réaction de son agent.

- J’ai perdu deux agents par votre faute ! s’écria Reeze. Deux…
- J’en commande des dizaines de milliers, l’interrompit Armand Isard. Ne venez pas m’emmerder avec des statistiques…

Nora Reeze en pleurait presque de colère.

- Et moi ? fit Lando. Je suis libre, non ?
- Pas question, répliqua Isard. Je ne vous ai pas parlé du clonage pour vous laisser partir.

Lando leva les yeux au ciel.

- Je savais bien qu’il y avait une arnaque quelque part…

Ce fut au tour d’Isard de rire. Un rire qui s’étrangla lorsque retentit un « bip » sonore…

Un « bip » qui venait de Tope-là.

- Si je puis me permettre, intervint le droïd, je vous suggère de lâcher vos armes et de nous laisser prendre congé, moi, le major Reeze et Monsieur Calrissian.
- Et de quel droit ? se moqua Jabba.

Isard fit un geste paniqué en direction du Hutt, comme s’il avait déjà compris…

- Je bénéficie d’un système d’autodestruction susceptible de commettre quelques dégâts, répondit froidement Tope-là sans perdre de son sens de la répartie. Et je viens de le mettre en route… Il peut se déclencher au simple toucher de mon enveloppe métallique. Si vous ne voulez pas vous retrouver aux quatre coins de la planète éparpillés façon puzzle, vous devez nous laisser filer. J’ose vous indiquer que vous avez une minute pour vous décider… Cinquante-neuf secondes… Cinquante-huit…

Boumdanlatronj. La déclaration de Tope-là fit son effet, car un silence pesant suivit ces paroles, simplement ponctué par son lent décompte des secondes.

- Il n’oserait pas, grogna Jabba.
- Au contraire, rétorqua Tope-là. Personnellement, je n’ai rien à perdre, compte tenu du sort que vous me réservez. Monsieur le Directeur nous l’a confirmé : l’époque est aux diplomates et aux tables rondes, non aux duels entre professionnels du blaster. Alors autant faire preuve de consensualisme. A ce sujet, je rappellerai que mes explosifs intégrés sont en mesure de réduire en particules la salle et ses occupants. Quarante-quatre secondes…
- Il bluffe, affirma péremptoirement un soldat impérial.
- Pas sûr qu’il bluffe, le contredit un autre.
- On n’a qu’à procéder à un vote, proposa un troisième. Moi je dis qu’il bluffe.

Mais sur dix Stormtroopers, sept votèrent à main levée contre l’hypothèse du bluff…

- Trente-cinq secondes…
- Suis pas certain que le vote ait été entièrement démocratique, objecta un Stormtrooper. On aurait dû procéder par bulletins secrets.
- Ne faites pas les crétins, tempêta Isard, et relâchez-les !
- Vingt-cinq secondes…

Les soldats défirent les menottes de Lando et relâchèrent Reeze, qui, après avoir récupéré son blaster, se dirigea vers Isard et lui cogna la mâchoire. Le Directeur s’effondra en poussant un gémissement de douleur… Elle le releva de force, appuyant le canon de son arme sur sa gorge.

- Bien, se félicita Tope-là. Nous vous remercions pour ces manifestations de bonne volonté. Nous allons gagner la sortie, porte C-XVIII-A-20…
- Jamais de la vie ! protesta Isard. C’est…
- … là où nous attend la limousine personnelle du Directeur, acheva le droïd.

Les soldats se dégagèrent. Les chasseurs de primes de Jabba n’avaient pas lâché leurs armes. Tope-là dut leur faire un signe impatient de la main pour qu’ils s’exécutent. Et ils se résignèrent, sous l’œil furieux de Jabba.

Agrippant solidement Armand Isard, Nora le traîna jusqu’à la sortie. Lando, aux aguets, lui emboîta le pas, suivi de Tope-là, qui referma la porte et tabula sur la console d’entrée.

- J’ai bloqué l’accès en modifiant les codes de validation, expliqua-t-il.
- Parfait, et maintenant, on se barre d’ici ! dit Lando, déterminé comme jamais. Où se trouve la sortie ?
- Suivez-moi, ordonna le droïd.
- Vous n’avez pas la moindre chance de vous en tirer… grogna le Directeur.
- Fermez-là, répliqua Reeze en enfonçant le blaster dans sa gorge.

Quelques soldats impériaux s’amenèrent, blaster au poing. Mais ils n’intervinrent pas, vu la situation d’Armand Isard. Imperturbable, le droïd poursuivait son chemin.

- Tu es sûr de savoir où tu vas ? s’inquiéta Lando.
- Son programme inclut une connaissance parfaite du Palais impérial, le rassura Nora.

Ils s’engagèrent dans un dédale de couloirs, d’escaliers et d’ascenseurs – du moins c’est ce qu’il parut à Lando. Au bout d’une dizaine de minutes, ils arrivèrent à point nommé. Le parking privé du Directeur. Deux officiers impériaux les y attendaient. Ainsi que de nombreux Stormtroopers.

- Vous pensez bien que le véhicule a été infesté de mouchards, s’énerva Lando.
- Possible, répondit Tope-là. Mais si vous avez une meilleure solution que celle-ci, vous me prévenez, d’accord ?

Un Stormtrooper ouvrit les portières, qui émit un sifflement flippant.

- Dites-leur d’évacuer l’endroit, ordonna Reeze à Isard.
- Faites-ce qu’elle dit, maugréa le Directeur à destination des Impériaux.

Ils obéirent, les laissèrent passer, quittant le parking pour retourner dans les couloirs.

- A l’heure qu’il est, des snipers doivent vous encadrer, persifla Isard. Vous n’avez pas la moindre chance.

Nora accentua sa pression. Elle les avait vus, ces fameux tireurs, perchés sur les immeubles en face. Elle n’était pas certaine que leurs blasters possèdent une portée de tir suffisante, mais il ne fallait courir aucun risque. Et…

- Avec pareil otage ? Je pense qu’ils hésiteront…

Lando s’installa au volant du véhicule, Tope-là prenant place à ses côtés. Nora écrasa de sa main gauche le dos d’Isard, lorsque…

… un rayon raya le toit de la caisse, la manquant de peu…

Ce qui résolvait la question de la portée des fusils-blasters…

Isard en profita… pour lui donner un coup de coude à l’abdomen dans le quart de seconde, ce qui acheva de la déséquilibrer. Il la renversa, sous le feu des snipers, qui se déchaînaient, et galopa vers la sortie du parking en criant à ses hommes de rappliquer.

Nora renonça à l’abattre, se jeta dans la limousine-speeder qui démarra à vive allure.

- Et maintenant, où est-ce qu’on va ? cria Lando en regardant le scan.
- On essaie d’abord de les semer, répondit aimablement Tope-là en désignant les quatre véhicules qui venaient d’apparaître sur l’écran-contrôle.
- Ca devient lassant.

Et il poussa l’accélérateur à donfe. Pile au bon moment pour éviter la pluie de laser qui déferla sur leur aéroglisseur.

- Ils nous tirent dessus – encore, constata Tope-là avec amertume.
- Tu préfères la vie de famille, peut-être ? rétorqua Lando en faisant plonger leur véhicule vers un boulevard aérien.
- Au juste, pas vraiment, répondit Tope-là, pensif. Si je devais vous raconter mes mésaventures en matière de nounou, vous finiriez par en avoir les larmes aux yeux…

Lando se retrouva sur le boulevard, véritable fleuve de bagnoles diverses creusé entre des gratte-ciel dont on ne voyait plus le sommet. Les flics impériaux étaient toujours à leurs trousses.

- Il faut quitter la capitale pour rejoindre la banlieue, dit Nora. Ils auront du mal à nous y retrouver.
- C’est vous qui voyez, acquiesça Lando.

Tirs laser, accélération, caisse devant… Il l’évita, virevoltant entre les autres speeders, qui l’insultèrent à coups de klaxons… Merde, y en avait partout… Et ces damnés Impériaux qui les talonnaient… Lando fit une embardée… Un speeder voisin sortit de l’artère, évita de justesse de s’éclater contre un immeuble…

- Bon sang, ils nous rattrapent… s’exclama Nora.

Elle tabula sur la commande de baisse de vitre, à gauche, blaster à la main… A cette vitesse, le souffle du vent faillit lui arracher son arme… Cibla un speeder flic, pressa la détente… Feu… Traînée laser… « Pong ! » Speeder de tête touché... mais simplement touché... Il n’avait pas le moins du monde ralenti… Nora se réfugia dans la limousine, une série de rayons manquant de lui arracher la tête. Les laser ennemis mouraient sur la vitre arrière, spécialement blindée pour résister à l’explosion d’un détonateur thermique.

- Pas possible de les semer, maugréa Lando. A moins…
- A moins ? fit Tope-là.
- A moins de conduire comme un malade mental. Accrochez vos ceintures, c’est un conseil.

Nora s’exécuta, consciente de ce qui allait arriver.

- Et c’est quoi, conduire comme un malade mental ? s’inquiéta Tope-là.
- Regarde… Et apprends.

Il freina brusquement, catapultant Nora et Tope-là vers l’avant, puis effectua un spectaculaire demi-tour de manière à glisser à contre-sens sur la voie aérienne. Les Impériaux allaient les percuter dans quelques secondes, il mit les gaz et fonça à leur rencontre.

- Il est malade, balbutia Nora.
- Non, rectifia Tope-là. Je crois simplement qu’il est…

Les Impériaux étaient sur eux, devant eux, allaient leur rentrer dedans merde qu’est-ce qu’ils foutaient ?

- … cinglé…

Les speeders flics les évitèrent à la dernière seconde, partant dans tous les sens. L’un d’eux fut écrasé par un poids lourd qui filait sur sa droite, un autre plongea vers les bas-fonds, un troisième évita d’un cheveu la voiture qui le suivait mais pas celle qui suivait cette dernière – les deux véhicules furent désintégrés tous les deux – un quatrième suivit une trajectoire ascendante…

- Maintenant, il n’y a plus qu’à s’en sortir… murmura Lando, le cœur cognant façon détraqué.

Embardée, bagnole devant, nouvelle embardée, encore une bagnole, embardée, rien que des bagnoles… Lando piqua vers le sol… Vira à droite, entre deux immeubles…

- Il y en a encore… grogna Nora.

Deux speeders impériaux. D’accord, pas quatre, mais deux, c’était en soi amplement suffisant. Un en haut, un en bas. Le premier plongea sur eux, ce qui lui permit de les rattraper… A leur gauche… Nouvelle fournée de laser… Par delà la vitre blindée, Lando pouvait voir les visages des agents de l’Ubiqtorate… Il téléporta la limousine vers la gauche… choc des deux véhicules… violent… Lando remit ça… encore un choc… grosse secousse…

- Je crains qu’un de nos poursuivants ne nous barre la route… fit savoir Tope-là.

Il avait raison… Le quatrième speeder impérial s’était fichu devant eux… puis à leur droite… Légèrement au dessus… Une portière s’ouvrit… Un Stormtrooper en bondit, atterrit… sur le toit de la limousine…

Nora ne se le fit pas dire deux fois… Elle abaissa la vitre arrière-droite, balança une de ses dernières grenades thermiques sur l’autre speeder impérial… le projectile atterrit sur le fauteuil arrière juste avant que la portière ne se referme… Elle crut entendre les passagers pousser des hurlements… Pas le temps de vérifier…

BAKÔÔÔMMM !!!

La déflagration projeta la limousine sur le speeder de gauche… Le véhicule de droite s’était littéralement volatilisé… L’Impérial qui avait sauté sur leur toit fut déséquilibré et lâcha prise, chuta dans le vide, long cri de terreur…

- Prévenez-moi, la prochaine fois, s’emporta Lando avant de lui balancer un de ses fameux sourires de séducteur.
- C’est ce qu’on appelle l’esprit d’initiative, répondit Nora, haletante, puis éclatant de rire.

L’autre speeder s’était retrouvé derrière eux, et crachait de la fumée. Lando était bien décidé à s’en débarrasser, par n’importe quel moyen… Il repensa à l’Etal de l’Idiot… La rage inonda son corps… La limousine accéléra… atteignit bientôt la vitesse limite… Nouvelle plongée, vers un tunnel… Le speeder était encore derrière eux… Sortie du tunnel… La lumière nocturne de la densité urbaine inonda à nouveau le véhicule…

Lando vira à droite, descendant progressivement vers les bas-fonds… Ils se réfugieraient là…

Encore des tirs laser… Lando atterrit en catastrophe – une seconde nature – , ouvrit automatiquement les portières, poussa Tope-là hors du véhicule, Nora sortit en canardant les traqueurs… Il sortit à son tour, non sans avoir… enclenché le dispositif d’auto-destruction du véhicule… Il ne le laisserait pas à ce fumier d’Isard. Jamais de la vie…

Eclairage foireux, sol visqueux, presque merdique, baraques et murs délabrés… Une foule de types de différentes espèces se traînait, tout autour d’eux… Des miséreux en loques, que les flics impériaux n’hésitèrent pas à arroser au blaster pour s’ouvrir une voie…

Lando ne s’excusait même plus en passant sur les corps, repoussant les uns, bousculant les autres, il fallait s’en tirer, coûte que coûte… A ses côtés, un clodo s’effondra, frappé à la tête par un laser… Tope-là était devant, Nora à côté… Il pouvait percevoir sa respiration haletante, parmi cette foule compacte de cadavres en sursis… Il courait, ils couraient à en perdre haleine, des soldats impériaux derrière eux…

La foule était dense, énorme, elle les encerclait… Des gens que le travail n’avait pas totalement abruti comprirent ce qui se passait, se mirent à détaler à leur tour… Ce comportement se communiqua aux autres êtres composant cette masse… Des cris, des bras qui se levèrent, des pleurs… La foule se mit à courir… Lando étouffait…

- Calrissian !

C’était Nora. Elle était devant lui, elle le serra dans ses bras… Une onde de chaleur le traversa de part en part… Pas un coup de blaster, non… Elle… Elle…

Ils coururent, à leur tour… Toujours cette foule… Un cri… Tope-là s’était mis à les appeler… A leur gauche, oui, à leur gauche… Encore courir, courir au milieu de ce magma de misère…

- Major, où êtes-vous ? cria Tope-là, au loin.

Ils s’approchaient… Malgré la foule, transformée en bête folle furieuse… Corps piétinés, balayés… Hurlements, halètements, hurlements, encore et toujours, toujours plus forts, toujours…

- Major !!!

Le cri ressemblait à un sanglot. Le cœur de Lando se serra – ne sut pourquoi.

Un son – un choc. Une explosion. Des corps volèrent… Une autre… Corps déchiquetés, membres arrachés… C’était juste à côté d’eux… Explosion, une troisième… projetant des mottes de terres et autres débris.

- Rendez-vous, bande d’enfoirés !

Le speeder impérial venait de percer la masse des fuyards à coups de jets de grenades… Deux Impériaux en uniforme noir avaient fait irruption du véhicule, bousculant les clodos… Ils braquaient leurs blasters dans le dos de Lando et Nora…

- C’est fini, maintenant, grommela l’un des flics. Retournez-vous !

Ils se retournèrent, donc. Et virent.

- Je crois que j’aurai droit à une reprise, ricana Lando.

Les deux Impériaux froncèrent les sourcils. Ils n’eurent pas le temps de voir Tope-là s’incruster derrière eux, mais durent ressentir le choc des rayons laser qui leur lacérèrent le dos… Ils s’écrasèrent au sol, morts. Le chauffeur allait démarrer lorsque des clodos s’en prirent à son véhicule, le secouant comme un prunier… Il cria, hurla… La foule s’était amassée tout autour du speeder… Bientôt, il disparut sous les corps de ces pouilleux que ses passagers avaient envisager de massacrer rien que pour « traiter » trois personnes dont un droïd…

Lequel droïd rangea son blaster.

- Ce n’est pas la première fois que je vous sauve la vie… commenta Tope-là, fier de son coup.
- Possible, le doucha Nora, mais on n’a pas le temps de rester ici. Il faut s’en aller…
- Je suis bien d’accord, dit Lando à voix basse.

Le speeder impérial avait été entièrement recouvert par la populace…

Non, fallait pas moisir ici…





Ils « empruntèrent » une caisse, remontèrent certains niveaux, sans pour autant gagner les hauteurs… Lando connaissait un hôtel pas chéros qui pourrait les accueillir et constituer une cache discrète en attendant mieux. Le gérant, un Rodien, ne fit pas preuve d’une trop grande curiosité – même si le prix de cette indifférence avait été plutôt élevé…

La chambre était à l’image de l’hôtel. Sale, délabrée, fissures au mur… Mais au moins y avait-il un lit, une salle de bains avec toilettes, et de l’eau non-radioactive. De même l’éclairage fonctionnait-il : tamisé involontaire, mais fonctionnel. Que demander de mieux ?

Lando s’était assis sur le lit. Nora était avec Tope-là dans la salle de bains, à faire quoi, il se le demandait bien.

Crevé, donc, il était. La dernière heure avait été l’une des plus agitées de sa vie. Avec celles qui avaient précédé. Il ne serait pas contre une bonne nuit de sommeil. Le lit craquait bien, mais semblait potable. Problème : il n’y en avait qu’un.

Nora Reeze sortit de la salle de bains. Elle portait toujours son uniforme de major, quoique quelque peu maculé suite aux derniers événements. Le col d’officier était défait, exprès, laissant apparaître son cou.

- Que fait Tope-là ? demanda Lando.
- Il est en mode veille, répondit Reeze en s’asseyant à côté de lui. Il en a bien besoin, le pauvre…
- Nous avons tous besoin de repos.
- Ce n’est pas à cela que l’on m’a formée.

Son visage se tourna vers Lando. Il manqua d’en succomber.

- Et… à quoi vous a-t-on formée, major ? articula-t-il.
- Vous n’êtes pas obligée de m’appeler major, Calrissian. Surtout après les récents événements qui nous sont arrivés à tous les deux.
- Appelez-moi Lando, alors, pour que la parité soit totale.
- Très bien, « Lando »…

Il retint son souffle. Elle était vraiment près de lui… Très près…

- J’ai suivi le parcours-type de l’officier impérial, vous savez… dit-elle.

Elle se confia. Elle se confia longuement.

Les origines… Ses parents, riches commerçants de Coruscant… Sa naissance, il y a vingt-cinq ans… Sa jeunesse dorée… Elle avait été envoyée dans trois écoles huppées de Coruscant et d’Alderaan… Avait été virée des trois dites écoles huppées…

- J’étais trop impétueuse pour mes profs, dit-elle.
- Très étonnant, sourit Lando.

Cela dit, il avait bien fallu devenir sérieuse… Entretenir des projets d’avenirs, des ambitions pour l’Université… Mais l’éco et la gestion, la comptabilité et le commercial, non, très peu pour elle – même si elle les maîtrisait parfaitement. Avant d’être major impériale, Nora Reeze était major de promo en première année de Fac.

- Je voulais plutôt voyager, dit-elle (elle éclata de rire). M’éclater à piloter, à coffrer des pirates… Ca fait cliché, n’est-ce pas ? Enfin bon, le destin m’a aidé.

Elle lui parla de la ruine de ses parents…

- Vous savez, les Hutts sont des concurrents assez pervers… reconnut-elle. Ils ne tuent pas nécessairement, mais peuvent vous étrangler avec nos propres lois… C’est ce qu’ils ont fait. Une histoire de pôts-de-vin bidon a suffi, et mon père s’est fait embarquer. Je ne l’ai jamais revu. Quant à ma mère, ce n’est même pas la peine d’en parler.

Donc, l’Université, c’était râpé. Cela dit, elle s’était faite repérer.

- L’Ubiqtorate envoie des agents sonder les étudiants, c’est comme ça qu’ils espèrent recruter les meilleurs poulains. Armand Isard ne croit pas que les talents d’un agent de renseignements puissent se transmettre par le clonage et préfère embaucher les jeunes.

Nora avait accepté la proposition qui lui avait été faite. A dix-huit ans, elle était membre des services de renseignements. Formation de trois ans, à la dure, stages sur le terrain, entraînements à tirs réels, missions d’infiltration… Elle s’en sortait en à peu près tout : pilotage, combat à mains nues, maniement d’un millier de modèles d’armes portatives…

- Je me suis portée volontaire pour la section anti-contrebande, poursuivit-elle. Et j’ai entrepris de démanteler l’empire des Hutts de la même manière qu’ils avaient démantelé la vie de ma famille.

Elle se tut. Lando crut bon de reprendre la parole…

- Je vois…Et je faisais partie du lot, n’est-ce pas ?

Nora sourit.

- Vous savez, Calrissian, vous êtes quelqu’un de très spécial.
- Je vous ai déjà dit que vous pouviez m’appeler Lando.

Ils restèrent un moment l’un à côté de l’autre, silencieux.

- Vous m’avez sauvée la vie, Lando… dit-elle dans un souffle, les yeux baissés.
- Je vous dois la vie aussi…

Nouveau silence.

Ils n’avaient pas besoin de parler. N’avaient plus besoin de parler

La main de Nora se posa sur la sienne. Leurs doigts s’entrelacèrent. Après la tension effroyable de ces dernières heures, il avait besoin… elle… ils avaient besoin de…

… quelque chose d’autre…

Lando se sentait bien. Merveilleusement bien. Il ne s’était jamais senti aussi bien. Il perçut un frisson qui émanait d’elle, il perçut cette inquiétude, cette angoisse qu’elle refoulait, contre laquelle elle luttait. Il sourit.

Et l’angoisse disparut. Le corps tout entier de Nora se détendit, comme pour laisser de côté un fardeau devenu trop lourd avec le temps. Elle sourit.

Lando en était certain, à présent – il n’avait jamais été aussi sûr de lui. Ce qu’il ressentait pour elle, il ne l’avait jamais ressenti, pour qui que ce soit. Il avait besoin d’elle, tout simplement. Peu importaient les conséquences.

Elle effleura sa joue, lentement. Ses yeux brillaient.

Au dehors, il faisait nuit. La lumière dispensée par la faible lampe de la chambre conférait à cette dernière une apparence irréelle, doucereuse, presque…

Elle attira son visage contre le sien.





Lando se réveilla quelques heures plus tard – enfin, c’est ce qu’il déduisit. Nora reposait à ses côtés, dans un sommeil profond et réparateur. Dehors, il faisait encore nuit, mais la fenêtre laissait perler quelques rayons de lumière artificielle, par delà les rideaux.

Il la contempla, contempla ce visage ciselé, ces cheveux blonds qui formaient presque une auréole… Son épaule nue avait surgi de la couverture. Il la tira vers elle. Lui caressa la joue…

Ses paupières s’ouvrirent.

- Je ne voulais pas te réveiller, s’excusa Lando, sincère – ou presque.
- L’excuse du mec, plaisanta-t-elle doucement.

Sous la couverture, son corps nu se pressa contre le sien. Ses yeux sombres prirent une lueur mélancolique.

- Lando, ne tombe jamais amoureux de moi…

Il lui caressa les cheveux.

- C’est trop tard…

Pour toute réponse, elle l’embrassa…





… et ses yeux s’ouvrirent.

La pièce baignait dans une lumière grisée. Le jour était déjà levé.

Mais il n’était pas avec… Nora. Il était… seul… Son corps ruisselait de sueur… il ne portait qu’un sous-fringue, et… se trouvait dans une chambre, sur un grand lit recouvert de draps de toile de mauvaise qualité.

La chambre était vraiment miteuse : déco inexistante, murs fêlés, lézardés, une fenêtre en transpacier qui n’avait pas dû être nettoyée depuis des lustres. Dans un coin, en haut, une araignée-blatte avait tissé sa toile. Au dehors, il pleuvait. Toujours cette même pluie poisseuse, qui promettait de durer. L’Empire avait un terme pour désigner le beau temps : un temps impérial. En cas de pluie, pas de qualification.

Cette chambre… ce n’était pas la même… Il était ailleurs…

Un rêve. Des souvenirs. Il n’avait fait que rêver à des souvenirs… Ce constat ne fit qu’accroître son amertume. Et les autres souvenirs. Lorsqu’il s’était réveillé, au petit matin, elle n’était plus là. Partie, avec Tope-là. Sans dire un mot, sans laisser d’adresse. Elle était partie.

Mais…

… Des sons venaient de dehors – des braillements. Une phrase scandée en permanence… Lando prêta l’oreille… Oui, c’était bien ça… Un chœur de voix…

« L’INVISEC EM-MERDE L’EM-PIRE GA-LAC-TIQUE ! … L’INVISEC EM-MERDE L’EM-PIRE GA-LAC-TIQUE ! … L’INVISEC EM-MERDE L’EM-PIRE GA-LAC-TIQUE ! … L’INVISEC EM… »

Une manif’ ?

Avec difficulté, Lando se leva, posa les pieds au sol, restant assis un moment sur le lit. Merde, où était-il ? Il se trouvait dans l’hyperespace il n’y a pas dix secondes, et maintenant… ici ? Puis il se souvint.

Il était en mission sur Coruscant, pour récupérer le Document de Caamas. Ce Document qui impliquait les Bothans dans l’un des pires crimes commis par l’Empereur, l’anéantissement d’une planète. Mais il avait été repéré, et…

… Nora…

… Nora l’avait sorti de ce piège… Les images d’une course-poursuite en air-speeder défilèrent dans sa tête… Ils avaient été touchés et… leur bolide était tombé en chute libre… Nora avait pu redresser et puis…

… plus rien…

« L’INVISEC EM-MERDE L’EM-PIRE GA-LAC-TIQUE ! … »

Donc, il était sur Coruscant. Et vivant. Bonnes nouvelles.

« L’INVISEC EM-MERDE L’EM-PIRE GA-LAC-TIQUE ! … »

Lando se leva, cette fois. Vérifia qu’il n’était pas blessé. Non, quelques contusions, des courbatures et… Merde ! Sa peau… Sa peau… Ses mains, ses bras, son torse, ses jambes… Tout était…

« L’INVISEC EM-MERDE L’EM-PIRE GA-LAC-TIQUE ! … »

Lando courut à la fenêtre, la nettoya du revers de la main… Son regard embrassa les immenses terrasses où se pressaient des foules de manifestants de toutes les espèces galactiques, armés de banderoles et clamant leur rejet de l’Empire…

« L’INVISEC EM-MERDE L’EM-PIRE GA-LAC-TIQUE ! … »

… il se regarda dans le verre qui faisait office de miroir. Et vit. Mon visage…

La pigmentation. La pigmentation avait réussi. Lando Calrissian avait absorbé sa nouvelle identité.

Il était devenu…
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