Bonjour à tous,
Les éditions Panini Comics continuent de republier l'intégrale de la première série consacrée à Chelli Lona Aphra, sous la forme de 3 Deluxe. Et après un premier volume en août, l'éditeur poursuit rapidement sur sa lancée avec, au milieu des nombreuses sorties du jour (promis, on revient sur certaines d'entre elles très vite), ce deuxième tome contenant 12 "nouveaux" épisodes formant deux épais récits... même si le volume, en lui-même, pourra donner l'impression d'être un peu mince avec ses 272 pages.
Et c'est donc, comme souvent, au bon Lain-Anksoo que je cède la parole, juste après une présentation de la couverture, du synopsis de l'album et des informations éditoriales pertinentes :
DOCTEUR APHRA (2017) - REEDITION DELUXE
TOME 2 - UN PLAN CATASTROPHIQUE
Chelli Aphra est de nouveau en prison. Mais cette fois, elle est reliée à un système explosif dans une prison impériale hantée. Et ce n'est même pas le pire ! Car sa petite amie, l'impériale Magna Tolvan, et son ex, la contrebandière Sana Starros, sont sur le point de se rencontrer. Et c'est sans compter sur la présence d'un Seigneur Sith qu'Aphra ne connaît que trop bien... Deuxième tome (sur trois) de la réédition de la première série Doctor Aphra en STAR WARS DELUXE.
(Contient les épisodes US Doctor Aphra (2017) 14-25, STAR WARS DELUXE, 272 pages, 32 €, disponible depuis le 04/12/2024)
Les critiques de Lain Anksoo
(Doctor Aphra (2016) #14 à 19)
Kieron Gillen signe avec Simon Spurrier son dernier arc de la série Doctor Aphra avant de passer à plein temps (enfin avec ses projets persos) sur la série Star Wars. Qu’en est-il de cette dernière aventure sous la plume de Gillen, une aventure totalement décomplexée où les auteurs laissent leurs délires les plus fous se réaliser ?
Scénario : L’art est un jeu d’enfant
Gillen et Spurrier sont de grands enfants, et comme tout enfant, leurs désirs, leurs délires, et leurs jeux sont très importants pour eux. Et aujourd’hui, après des débuts finalement sérieux, la série Doctor Aphra tend vers la liberté artistique à laquelle ces enfants aspirent. Et c’est en ça que cet arc, et sans doute la suite de la série, va déplaire. Car des délires et des idées complètements barrés, nos deux scénaristes en ont !
L’arc commence presque sérieusement, à une romance près dirons-nous, avec une intrigue explosive, une intrigue originale avec beaucoup de conséquences potentielles. D’ailleurs autant se débarrasser de ça tout de suite, si je devais faire un reproche à cet arc c’est de ne pas avoir bouclé le sujet principal de l’intrigue dans ces pages. Mais le reste est très très dense.
A part les deux dernières issues qui se suivent à la seconde près, tout le reste de l’arc est découpé en mini-intrigues dans tout un tas de lieux différents dans le but d’arriver au dessein prévu. On ne s’ennuie pas une seule seconde, on enchaine les situations les plus folles et absurdes (et donc hilarantes) tout en encrant ce comics dans l’Univers comme aucun autre ne l’a fait avant lui. On a une multitude de références plus ou moins directes, avec les retours de nombreux personnages. C’est juste l’aboutissement de ce que la continuité Star Wars peut offrir.
J’avais un peu peur du départ de Gillen de la série mais Spurrier semble lui aussi avoir compris le personnage et l’ambiance qui s'y rattache, il ne nous reste juste à espérer une conclusion grandioses sur l’intrigue 0-0-0 qui fait un détour encore le temps d’un arc (un seul j’espère, il ne faut pas épuiser le filon, on est typiquement dans le genre de série et d’intrigue qui peut à terme nous ennuyer par sa redondance de style).
49/50
Dessins : Le cheval ?
Le départ de Kev Walker fut difficile à accepter pour moi, tant son style était en adéquation avec les scènes à la fois badass et surréalistes dont nous gratifiait Gillen. Mais avec l’arrivée de Spurrier au scénario le style, bien qu’étant resté badass, est passé de surréaliste à absurde (attention aucune critique là-dessus). Or les dessins passent de la BD européenne d’action à un style cartoon propre à l’absurde des dessins animés de notre enfance (ou présent pour les grands adultes).
On peut même y deviner un petit côté Disney, à ceci près qu’Aphra surclasse toutes les princesses Disney qui ont existé et qui existeront.
Résultat : au revoir les couleurs sobres et le style presque naturel de Walker, et bonjour les couleurs flashies de Rachelle Rosenberg et les dessins dans l’excès d'Emilio Laiso. Alors oui on va avoir des personnages qui se déforment sous certaines actions, d’autres habillés ou déguisés ridiculement mais finalement ça reste en adéquation (pas parfaite) avec le scénario.
Enfin, pour parler d’Aphra, on retrouve une fille un peu typée asiatique, avec un visage un peu bouboule (propre au style de Laiso) qui ne correspond pas forcément à l’idée qu’on se fait d’elle ou tout simplement des fois ratée…
32/50
Le scénario de cette série continue de tenir ses promesses, en allant toujours plus loin, avec une liberté qui semble sans limite. Et bien qu’un artiste parfait du type Brooks ou Immonen ne soit pas fait pour cette série car celle-ci nécessite quelqu’un avec une patte, un petit grain de folie, Laiso fait le travail sans pour autant masteriser la série.
La folie inhérente à la série
Des dessins fluides et dynamiques dans cette folie
La dynamique Aphra-Tolvan
Intrigue pas totalement conclue
Encore du travail sur Aphra en dessin
Note : 81 %
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(Doctor Aphra (2016) #20 à 25)
Aphra est de retour, enfin elle n’est jamais partie hein, depuis son arrivée dans Darth Vader #3, la première série Darth Vader, celle après l’Episode IV pas celle après l’Episode III, même si celle qui se passe après l’Episode IV techniquement se passe après l’Episode III évidemment, je parle donc de la série Vador de 2015, dont le numéro 3 est paru en Mars, avec dedans Aphra, Aphra qui n’est donc jamais partie, mais comme chaque numéro d’Aphra est à fêter comme un grand retour, let’s say : APHRA EST DE RETOUR <3 (cœur sur le monde).
De quoi dois-je parler déjà ? Je viens un peu de me perdre tout seul…
OUI ! Le nouvel arc, et quel arc ! Aphra en prison qui cherche à s’échapper mais doit faire face à un criminel, des droides psychopathes, un chasseur de primes, un triangle amoureux avec son crush et son ex, l’Empire, les Rebelles (dirigés par Hera Syndulla), Vador et un fantôme Jedi infecté par un champignon dégénéré. Quel programme. C’est parti !
Scénario : attendez je relis le synopsis que je viens de poster ci-dessus … NON MAIS WHAT ?
On ne s’ennuie pas une seule seconde, le tout est totalement millimétré et pour vous montrer que l’auteur va au bout de ses idées, il suffit juste que je vous dise une chose : devant la multitude d’intrigues qui s’emmêlent autour de la jeune archéologue, Spurrier ne pouvant tout à fait boucler l’arc en six numéros, augmenta le dernier… Et heureusement. Ces trente dernières pages sont tout bonnement incroyables, l’ensemble de l’arc aussi hein, mais les trente dernières … comment dire … WHAOU !
Je vous conseille de faire un peu attention sur cet arc pour ne pas vous faire spoiler, mais les retournements qui s’y passent sont inattendus et grandioses.
A la fin c’est simple, les cartes sont de nouveau battues, et on retrouve un statu quo un peu similaire à celui de la fin de la série Vador (première du nom) en ce qui concerne Aphra.
N’oublions pas le reste de l’arc qui est d’une intelligence folle, les dynamiques de personnages fonctionnent sans fausse note, avec un nouveau protagoniste (enfin pas tout à fait nouveau) et on assiste à des scènes surréalistes et des dialogues millimétrés pour notre plus grand plaisir. Je regrette légèrement que le champignon fantomatique Jedi ne soit pas plus exploité mais la fin avec Vador était marrante.
Pour illustrer, tout ça je prendrai pour exemple le triangle amoureux entre Aphra, Sana et Tolvan qui offre des moments d’anthologie (comme la destruction du vaisseau de Sana par Tolvan) sans tomber dans le grotesque, avec des dialogues chargés d’émotion et de larmes pour les personnages. Je suis très curieux de savoir la réaction de Sana dans l’arc suivant.
En parallèle avec la fin de certains personnages, Spurrier clôt certaines intrigues tout en en lançant une nouvelle, qui ne l’est finalement pas tant que ça.
Aphra continue donc son voyage homérique en continuant d’aller de Charybde en Scylla pour notre plus grand plaisir.
50/50
Dessins : une vocation
Walker m’avait davantage manqué que ce que je pensais lors de l’arc précédent. Je dirais que lorsqu’Aphra fait preuve d’émotion, il faut que ce soit lui qui la dessine. Laiso était bon mais plus pour un arc d’action bourrin (ce qui était le cas). Walker est finalement dans la dentelle et la composition, ce qui ne l’empêche pas de fournir des scènes de vaisseaux sublimes.
Encore une fois, son style s’adapte particulièrement aux tons surréalistes de ces histoires et évite de les rendre grotesques. Il y a très souvent un sens important de la mise en scène surtout lors de scènes d’action ou d’exposition.
Cependant au premier ou arrière-plan, même en ce qui concerne Aphra, certains visages sont un peu plus simplistes qu’avant et même si on sent qu’une émotion devrait être là, elle a par moments un peu du mal à être véhiculée. Heureusement, cela reste un phénomène rare et Walker continue d’être un excellent dessinateur.
Je terminerai en disant qu’il est temps qu’il reprenne un peu de vacances car cet arc semble l’avoir épuisé, il suffit de voir par exemple les vaisseaux du dernier numéro…
44/50
Je conclurai cette critique avec une citation de Tolvan qui correspond bien à ce que je ressens pour cette série et cet arc surréaliste « I’m in love with an evil idiot » <3
La composition des scènes par Walker
Ce synopsis de malade !
Les événements de la fin de l’arc
Quelques visages
Note : 94%
A noter que ces critiques dithyrambiques n'engagent que le bon Lain, l'auteur de cette actu ayant été beaucoup plus sceptique à la lecture voire même franchement déçu au fur et à mesure... et à défaut que la vérité soit ailleurs, elle est sans doute quelque part entre les deux !
N'hésitez pas à venir nous dire de quel côté vous penchez, soit directement en donnant votre avis sur les fiches de ces deux récits (et pour cela, direction la page du site dédiée à la série) ou bien directement sur le sujet du forum adéquat.
Et à bientôt pour une prochaine ActuaLitté ! ;-)
Adinaieros a écrit:Matthmic a écrit:Est-ce que vous savez si une intégrale Docteur Aphra est prévue par Panini comme il y a eu les deux tomes Star Wars et le tome Dark Vador ?
Rien de prévu pour l'instant
Shaal Marundi a écrit:
Première question sur le jargon : Ca porte un nom ces regroupements de numéro chez panini comics ?
J'aime bien ce format, mais j'ai du mal à m'y retrouver au milieu des épisodes individuels (ils ont un nom eux aussi ?)
Seconde question : J'ai envie de lire les comics où Aphra fait les 400 coups avec Vador. Mais là encore, dans la jungle des comics Vador, j'aurais aimé identifier la série concernée et les épisodes... Vous l'avez ?
Merci !
Dantesk a écrit:Pour ta première question, ces bouquins s'appellent des "100% Star Wars"
Dantesk a écrit:les épisodes individuels s'appellent des "issues", en français je crois qu'on dit juste "chapitres".
Shaal Marundi a écrit:C'est donc dans "Dark Vador (2015)" que je vais retrouver Aphra.
Merci, je n'aurai pas besoin d'acheter tous les autres à l'aveugle avant de la retrouver