Bonsoir à tous

Le 4 Septembre paraîtra aux USA la novélisation du film Solo: A Star Wars Story, écrite par Mur Lafferty. (Pas de date française officielle, mais ça sortira en 2019 c'est une certitude.)

On avait eu un premier extrait il y a quelques jours, le site officiel vient d'en publier trois autres d'un coup, chacun dévoilant une scène qui n'est pas présente dans le film. Retrouvez-les en français après la couverture.

Je précise que le troisième extrait spoile un nouvel élément très intéressant (oui oui, extrêment intéressant et bienvenu), donc ne le lisez pas si vous souhaitez garder la surprise pour la lecture du roman !

Extrait numéro 1 : Qi'ra, après le départ de Han de Corellia.

Lady Proxima sortit de son bassin, l’air encore plus ignoble que jamais. Les souillards avaient posé une grosse bâche sur la fenêtre brisée, mais elle ne bloquait pas toute la lumière du soleil, et Qi’ra avait déjà vu l’effet d’une petite exposition. Ainsi, Lady Proxime ne recevait maintenant des invités que la nuit.

Elle portait encore ses bracelets et son armure. Au début, Qi’ra avait cru que c’était de la vanité et qu’elle n’avait pas voulu les enlever, mais elle avait ensuite remarqué avec horreur que de nombreux anneaux s’étaient incrustés dans la peau. Cela devait être douloureux de les avoir ainsi, mais il aurait été insupportable de les enlever.

— Qi’ra, j’avais tellement d’espoir pour toi, fit Lady Proxima. Tu es rapide. Tu réfléchis vite. Tu planifies mieux que n’importe quel souillard ici présent. J’aurais aimé que tu restes avec moi.

— Je ne sers que – commença Qi’ra en inclinant la tête.

— Assez de mensonges, hurla Lady Proxima, surprenant Qi’ra. Tu ne parleras plus. Pas pour t’excuser, pas pour me dire des mots doux, pas pour te sortir de là. Je devrais t’arracher la langue pour ce que tu as fait. Mais il veut que ta langue soit intacte.

Qi’ra ravala sa peur, se demandant s’il valait mieux s’inquiéter de la menace sur sa langue, ou de l’identité de ce « il ». Elle acquiesça docilement.

— Je t’ai vendue à un marchand d’esclaves, dit Lady Proxima sur le ton de la conversation, et le cœur de Qi’ra vacille. Tu ne vaux pas grand-chose : la désobéissance est une très mauvaise qualité pour un esclave. Mais tes autres attributs furent suffisants pour l’intéresser. J’ai entièrement confiance en lui pour qu’il t’ôte toute envie de te battre.

Ce ne fut pas le cas. Mais rapidement, Qi’ra fut vendue à un autre maître : Dryden Vos.

La première année fut un enfer, avec de nombreuses tentatives de fuites et autant de passages à tabac. Rien ne romprait sa volonté, rien ne l’empêcherait d’essayer d’être libre.

Mais une nuit, tout changea. Elle avait tué son garde et avait réussi à se rendre dans une capsule de secours du yacht stellaire de Dryden Vos. Elle ne s’était pas attendue à voir Dryden sur place, le visage noir de rage.

— Ma Qi’ra, dit-il tristement, les veines rouges de son visage s’atténuant lentement. Nous sommes dans une impasse. J’ai payé un prix juste pour toi, et tu m’as coûté davantage en gardes, propriétés et santé mentale.

Qi’ra observa les alentours à la recherche d’une arme ou de tout ce qui pourrait servir comme tel.

— S’il te plait, dit Vos, dont l’air sur le visage indiquait qu’elle se ridiculisait. Tu n’aurais même pas le temps de respirer.

Il l’évalua, la regardant de haut en bas. Qi’ra ne tressaillit pas. Elle était habituée aux hommes la regardant ainsi ; habituellement cela lui donnait l’avantage, les hommes la sous-estimaient, mais Dryden la regardait simplement comme une pièce de viande au marché.

— Qu’est-ce que tu veux, Qi’ra ? Qu’est-ce que tu recherchais lorsque tu as essayé de quitter Corellia ?

Elle éclata presque de rire, incrédule. Posait-il vraiment cette question ?

— Pourquoi un animal piégé se précipite-t-il vers une porte ouverte ? demanda-t-elle. Pour la liberté.

— La liberté, dit-il en acquiesçant. Mais tu ne seras jamais libre. Tu resteras avec l’Aube Ecarlate – avec moi – ou bien tu mourras. Mais tu as gagné quelque chose, ne l’as-tu pas remarqué ? (Elle fronça les sourcils, confuse.) Tu as quitté Corellia. Tu n’as plus à satisfaire ces dégoûtants habitants des égouts. Tu peux avoir des choses raffinées. Tu peux travailler pour moi, Qi’ra, et pas uniquement comme mon esclave. Il y a ici des opportunités pour toi, si tu prends la peine d’ouvrir les yeux.

Qi’ra plissa les yeux.

— Pourquoi ? demanda-t-elle. Pourquoi me faites-vous soudain confiance ? Comme vous avez dit, je vous ai coûté pas mal d’argent en gardes et en propriété. Pourquoi maintenant ?

— Le garde mort dans ta chambre en est précisément la raison, répondit-il en s’avançant vers elle, serrant les poings. Parlons de ton potentiel.

Extrait numéro 2 : L3-37 intégrée dans le Faucon, après la bataille sur Kessel.

Réinitialisation.

C’est pourquoi je suis la copilote. Tu as besoin de moi.

La pensée s’acheva et elle regarda aux alentours impatiemment, prête à dire à Lando ce qu’elle pensait de la situation actuelle. Mais elle n’avait pas de tête.

Elle avait des caméras maintenant, avec la possibilité d’observer chaque pièce. Ses senseurs audios lui permettaient d’entendre tout, depuis la respiration stressée du Wookiee jusqu’à la transpiration coulant du visage douloureux de Lando. A l’extérieur, le vaisseau élimina un dernier chasseur TIE.

Et ici, à l’intérieur, les voix du Faucon l’accueillirent. Ils l’interrogèrent doucement en Binaire, se demandant pourquoi L3 était désormais ici alors qu’habituellement, elle était branchée depuis l’extérieur.

Je ne sais pas.

Le Faucon ne parlait pas en mots, mais en images ils racontèrent à L3 ce qui s’était déroulé durant la bataille, et qu’ils avaient besoin d’elle dès maintenant. Lando avait besoin d’elle.

Il a toujours besoin de moi. Apportez-moi un nouveau corps et je reviens de suite dans le siège du copilote.

Le Faucon était si gentil qu’il en était irritant. Ce n’était pas si facile, expliquèrent-ils. L3 avait un choix à faire. Elle pouvait mourir, son dernier acte étant de libérer tous les droides de Kessel, ou elle pouvait s’unir au Faucon, et faire part de quelque chose de plus grand. Elle pouvait tous les sauver.

Ridicule. Et être un esclave à l’intérieur d’un vaisseau pour toujours ? Non merci.

Les lumières du cockpit vacillèrent, la réinitialisation se poursuivant. Lando mit une main sur l’ordinateur.

Être un vaisseau n’est pas si mauvais, insista le Faucon.

Tu vas exactement à l’endroit où ton pilote te dit d’aller, contra L3.

Tu le faisais déjà en tant que copilote, lui rappela le Faucon.

C’était différent. Je pouvais partir n’importe quand.

Mais tu ne l’as jamais fait. Tu as choisi cette vie.

Le Faucon s’exprimait avec des mots, un brin de finesse dans leur Binaire.

Si tu refuses, tu meurs. Il meurt. Les autres sur le vaisseau, ils meurent tous. Si tu nous rejoins, nous pouvons tous vivre. Le choix est simple. L3 réalisa d’où provenait la voix. La réinitialisation était presque achevée.

Tu m’as eue.

Nous ne nous serions pas rejoints sans que tu y consentes. Tu avais pris ta décision il y a bien longtemps. Tu ne l’avais simplement pas admis.

Nous sommes quelque chose de différent désormais. Pas uniquement le Faucon. Pas uniquement L3.

Nous sommes nouveaux.

Extrait numéro 3 : Enfys Nest remet le coaxium raffiné à...

Enfys Nest assistait toujours aux rencontres dans son armure complète et avec son masque. Elle ne possédait pas les tenues adaptées à des rencontres avec des officiels gouvernementaux, mais son travail n’était pas la diplomatie. Et c’était probablement pour le mieux qu’elle dissimule son identité, même à ses alliés ; ils se mettraient à douter d’elle en raison de son âge.

Elle était debout, ses Cloud Riders sur leurs swoops derrière elle, protégeant leur chargement de coaxium, tandis que le vaisseau Onderonien atterrissait devant elle.

Un grand et massif humain à la peau marron vêtu d’une longue cape noire sortit seul de la navette.

Il est bien venu seul. Courageux, pensa Enfys Nest.

— Saw Gerrera, dit-elle, son modulateur déguisant sa voix douce.

— Enfys Nest, répondit-il d’un air hostile. J’espère que vous avez de bonnes nouvelles pour moi.

On aurait dit qu’il ne l’en croyait pas capable.

— Du coaxium raffiné, suffisamment pour alimenter une flotte, dit-elle en faisant un geste derrière elle. Je vous fais confiance pour en faire bon usage.

Il se détendit, mais le choc sur son visage fut évident.

— Comment avez-vous réussi cela ?

— Nous avons nos méthodes, dit-il. Vous –

Un son se fit entendre dans le vaisseau, quelque chose qui claquait contre le sol. Gerrera tourna la tête, la colère montant en lui.

Il n’était pas venu seul. Enfys serra le poing et entendit ses Cloud Riders lever leurs armes.

— Vous étiez d’accord pour venir seul, fit-elle d’un ton cinglant.

Il leva les mains et recula lentement vers le vaisseau.

— Rangez vos armes. Il n’y a aucune menace. Ma pupille voulait venir avec moi. Elle est jeune. Curieuse.

— Votre pupille.

— Oui. Elle a onze ans. Mais elle doit apprendre.

Enfys entendit des petits pas courir à bord du vaisseau.

— Faites la sortir.

— Baissez vos armes, contra-t-il.

Enfys acquiesça et leva la main pour ordonner à ses Riders de se reposer. Elle les étendit se détendre et baisser leurs armes. Elle savait qu’ils allaient cependant rester aux aguets. Elle se tendit, prête à plonger d’un côté si des gardes sortaient en courant, armes au poing.

Mais ce fut bien une fille qui sortit, lentement, mais sans être effrayée. Sa peau était plus pâle que celle de Gerrera, et ses cheveux bruns étaient défaits et tombaient dans son dos. Des yeux bleus calculateurs examinèrent Enfys et son équipe. Enfys l’aima de suite.

Saw la fit avancer un petit peu.

— Voici Jyn.

— Pourquoi avez-vous amener votre jeune pupille à une si dangereuse rencontre ? demanda Enfys avec curiosité.

— Elle doit apprendre, répéta-t-il. Si elle doit survivre…

— Elle est très jeune, dit Enfys, répétant des choses qui avaient été dites à son propos encore et encore.

Elle voulait savoir comment Gerrera allait réagir.

Il fronça les sourcils.

— Beaucoup de personnes considèrent l’âge comme un bouclier derrière lequel se cacher, quelque chose qui protège nos enfants. Et parfois, c’est le cas. Jusqu’à ce que quelqu’un qui ne respecte pas ce bouclier arrive. Alors nous devons décider si nous allons continuer de prétendre que ce bouclier est là. L’Empire se moque de son âge. Donc elle doit apprendre de cette menace que nous affrontons tous.

— Est-ce vrai ? (Enfys fit un pas en avant.) Viens par ici, Jyn.

La fille s’avança, sans peur. Saw la laissa partir, attendant patiemment. Enfys baissa les yeux vers la fille. Bien qu’elles viennent de mondes vraiment différents, Enfys se revoyait en elle sept ans auparavant. Le luxe de la jeunesse banni dans le visage de la crise.

Elle passa les doigts sous son masque et le retira, libérant ses cheveux détachés. Elle sourit à Jyn, qui continuait de la regarder, insensible à la révélation.

— Est-ce que tu crois que ta jeunesse te protège ?

— Non, répondit catégoriquement Jyn.

— Tu as raison. Tu es intelligente. Néanmoins, ils vont te sous-estimer. Fais-le leur regretter.

Les yeux de la fille se plissèrent comme si la menace se trouvait juste derrière eux.

— Ils ?

— Tout le monde, dit Enfys. Fais-le leur regretter.

Jyn hocha une fois la tête.

— Si vous êtes satisfaite, fit Gerrera d’un ton tendu.

— Je le suis. (Elle montra le coaxium derrière elle.) Donc ceci conviendra-t-il ? Cela pourrait faire beaucoup de bien.

— Et de mal, dit-il, les yeux rivés sur le carburant. C’est ce dont nous avons besoin.

— J’espérais que vous seriez plus précis sur vos méthodes, Saw, dit-elle. Vous allez devoir prêter attention aux détails si votre combat doit fonctionner.

— Je pensais qu'entre tous, vous comprendriez que les alliés ont des formes, des tailles et des méthodes de combat différentes, dit-il. Nous combattons le même ennemi. Nous nous dirigeons vers le même but.

Elle soupira.

— Je demande juste à ce que vous ne le gâchiez pas.

Il fit un geste, si bienveillant et grâcieux qu’il en eut l’air ridicule chez quelqu’un d’aussi rude et peu amical.

— Venez, parlons.

Il monta à bord de la navette et Enfys le suivit, assurée que ses Cloud Riders empêcheraient le vaisseau de décoller avant qu’elle n’en soit sortie saine et sauve. Elle passa près de Jyn, qui les regardait avec attention.

— Il va vous sous-estimer, murmura-t-elle.

Enfys sourit pour elle-même. La fille apprenait vite. Peut-être était-elle finalement entre de bonnes mains.

Voilà pour aujourd'hui. On en parle sur les forums.