Après la Grande Catastrophe de l'hyperespace, la jeune Chevalier Jedi Lily Tora-Asi est assignée à aider des civils à être relocalisés sur Banchii, une planète située dans le système Inugg, loin dans la Bordure Extérieure. Alors qu'elle jongle entre l'arrivée de nouveaux colons et l'enseignement de Padawans à l'avant-poste du Temple, Lily doit aussi faire face à une attaque des Drengir et, après les événements de la Foire de la République, traiter également la menace grandissante des Nihil. Mais les dangers, pour Lily et ses Padawans, sont plus proches que ce qu'ils pensent...
Quelques précisions sur le format
Comme tous les mangas, ce premier tome de Un équilibre fragile dispose d’une jaquette et, si vous la retirez, vous découvrirez un code couleur fidèle aux précédentes œuvres de la Haute République, avec ce jaune un peu sombre désormais reconnaissable !
En revanche, au contraire de l’immense majorité des mangas, le sens de lecture est le sens de lecture est français : le manga se lit donc comme un roman, un comics ou, pour rester dans les codes du manga, la toute première édition du manga Dragon Ball. Vous voilà prévenus !
Dernier point : le manga est présenté comme complet en deux tomes… sauf qu’il semblerait qu’un troisième volume soit amené à pointer le bout de son nez outre-Altantique ! ;-)
Alors ouvrez le manga, lisez la première page avec le texte déroulant avec en fond sonore le Main Theme de la saga, et c’est parti !
Scénario
Le scénario est signé à quatre mains : on retrouve donc Justina Ireland, l’une des têtes pensantes de la Haute République, déjà autrice de plusieurs romans jeunesses et jeunes adultes, et Shima Shinya.
Ce premier tome a de quoi surprendre les habitués des mangas car ici, point de chapitres ! Il s’agit presque d’un graphic manga, comme si le volume avait été conçu d’une seule traite, ce qui permet une grande fluidité à la lecture.
Le manga s’intéresse donc à Lily Tora-Asi, une jeune Jedi affectée au Temple Jedi de la planète Banchii en compagnie de son ancien mentor, de son propre Padawan mais aussi d’une poignée de novices. Le tome prend le temps de poser les bases de tout ce petit casting et développe une intrigue certes sans trop de surprises (au bout de quelques cases, quand on comprend ce que transporte l’un des passagers, on se doute de ce qu’il va se passer… mais pas comme on l’imagine ! ;-) mais surtout, surtout, cette intrigue est à la fois totalement indépendante de ce qu’il se déroule dans les autres œuvres, tout en y étant parfaitement liée !
En effet, si dès les premières pages on sent venir le drame, de nombreux événements des romans et des comics vont influencer le cours des choses sur Banchii, tout en expliquant certains déroulements de l’intrigue. Bref, à la manière des autres œuvres de la Haute République, la lecture se suffit à elle-même, mais le lecteur connaisseur appréciera les liens entre les œuvres. Et l’une des têtes d’affiche de la saga pourrait bien venir faire un petit coucou le temps de quelques pages ! ;-)
Dessins
Aux crayons, c’est Mizuki Sakakibara qui signe cette nouvelle œuvre de la Haute République. Et c’est une réussite et, j’ose le dire, un plaisir que de voir la saga être représentée sous les codes du manga ! Le mangaka est d’ailleurs autant à l’aise sur les scènes de dialogue que d’actions, maîtrise l’utilisation du sabre-laser et se sort la tête haute de la difficulté de concevoir un tout nouvel environnement et un casting quasi-entièrement inédit. Et pour être honnête, j’ai préféré ce style à ceux des dessinateurs des séries Panini ! (oui, ça n’a rien à voir, et alors ? ;-))
Quand il n’y en a plus...
L’intrigue de ce premier tome s’achève à la page 120 du manga, et l’équipe créative vous donne rendez-vous pour le deuxième pour la conclusion !
Mais attendez un peu, n’y a-t-il pas 144 pages dans ce volume ? Les plus avisés d’entre vous auront compris que si l’intrigue principale s’achève, les auteurs nous proposent dans les 20 dernières pages un chapitre bonus, un « gaiden », développant la faune et la flore de la planète Banchii avec des créatures locales dignes des Porgs. Un complément mignon tout plein !
Quelques écueils ?
Allez, parce qu’il en faut, sinon ce n’est pas drôle.
Le scénario de Shima Shiniya et Justina Ireland est un peu « facile », comprenez par là que certaines décisions sont là uniquement pour justifier que tel ou tel personnage commette tel ou tel acte, mais que cela semble parfois peu crédible. Ce à quoi on peut ajouter que le manga, s’il convaincra sans problème les adeptes de la Haute République (et ils sont nombreux!), ne sera peut-être pas la porte d’entrée idéale à l’univers Star Wars en manga. Ça tombe bien, il y en a un autre qui sort le même jour et qui est clairement destiné à cela ! ;-)
La présence d’un Maître Jedi Wookie est appréciable, le fait que tous les personnages avec lesquels il interagit reformule ou traduise à voix haute ce qu’il dit l’est nettement moins. Cela participe au manque de naturel qu’on peut reprocher à l’ensemble.
Enfin, mais c’est un défaut qui n’est pas exclusif à ce manga en particulier mais bien à l’ensemble de la production japonaise sur ce sujet, l’âge de Lily est discutable. On dirait une adolescente, qui elle-même entraîne un adolescent à peine moins âgé qu’elle. Soit Lily est plus âgée que ce que le dessin semble suggérer, soit Justina Ireland a voulu nous en faire une Vernestra Rwoh bis.
Conclusion
Ce premier tome d’Un équilibre fragile est donc une belle réussite ! Les adeptes de la Haute République y trouveront leur compte à coup sûr, tout comme les novices de la saga même si, fatalement, ils auront l’impression de manquer d’éléments de contexte (dans ce cas-là, n’hésitez pas et inscrivez-vous sur SWU ! ;-). Et la dernière page donne une furieuse envie d’avoir le tome 2 entre les mains !
Note : 85 %