
Voilà, je vous l'avais promis la semaine dernière, il est temps d'approfondir cet univers de Jedi corellien


Et nous commençons par un OS sur la famille des Tissan

Voici:
Jedi corellien: L'héritage des Tissan
Corellia, banlieue de Coronet, peu de temps après la fin de la Guerre des Clones
- Il s'est passé quelque chose de grave chez Dalmon.
Ces mots avaient définitivement empêché Xilam Tissan de replonger dans le sommeil en cette nuit apparemment si paisible. Une nuit éclairée par les étoiles lointaines blafardes dans lequel il s'enfonçait avec son landspeeder lancé à vitesse maximale.
Des lueurs étranges déchiraient l'horizon nocturne et une pierre roula dans son estomac lorsqu'il aperçut un panache de fumée encore plus noire que l'encre s'élever jusqu'aux croissants de lune. Une fumée qui provenait de là où son frère Dalmon habitait avec toute sa famille.
Il accéléra et dut ralentir brusquement pour ne pas renverser les curieux qui débordaient sur la route et s'agglutinaient devant l'entrée d'une propriété, vigoureusement contenus par des membres de la CorSec, les forces de sécurité.
Xilam bondit hors de son véhicule d'une agilité peu commune pour un homme chauve et grand qui approchait de la soixantaine. Il joua des épaules pour fendre la foule grâce à sa carrure massive,soulevant des protestations parmi ses compatriotes qui fusillèrent ce visage régulier aux épais sourcils, encadré par une barbe fournie grisonnante.
Il s'est passé quelque chose de grave chez Dalmon.
Il franchit l'enceinte de la propriété et se retrouva bloqué par le cordon de sécurité dressé par des policiers corelliens.
- Désolé, vous ne pouvez pas passer.
Il demeura atterré pendant plusieurs secondes. Droit devant, le château familial des Tissan aurait du se dresser fièrement au bout du chemin et de ces champs de roses diverses entretenues amoureusement par Rebecca sa belle-soeur.
Les roses avaient perdu leur éclat, submergé par le reflet des flammes vacillantes qui caressait le tas de ruines fumantes au loin.
- Je suis de la famille, laissez-moi passer !
- Monsieur, veuillez vous écarter...
Un énergique coup de poing le mit au tapis avant que Xilam ne l'enjamba.
- Dalmon ! Rebecca ! Appela-t-il. Glev ! Litia !
Il se retint de crier le nom d'Oreste dont il n'ignorait pourtant rien de son retour. Dalmon lui avait spécifié à juste titre de ne pas l'ébruiter. Car l'Empire traquait les derniers Jedi, y compris ceux de Corellia.Il avait encore assez de sang froid pour ne pas l'oublier.
Des mains fermes agrippèrent ses bras pour le tirer en arrière. Il se débattit en éructant tous les jurons qu'il maîtrisait en vieux corellien.
- Bas les pattes !
- Lâchez-le, fit un officier de la CorSec qui apparut devant lui.
Celui-ci arborait sur ses traits une gravité qui angoissa davantage Xilam, libre de ses mouvements. Qui le supplia du regard.
- Dis-moi qu'ils sont en sécurité, Rostek ! Dis-le moi !
Mais le lieutenant Rostek Horn qui l'avait prévenu de la tragédie secoua seulement la tête de lassitude.
- Je suis désolé, Xilam.
Il passa devant lui et le frère de Dalmon resta hébété pendant de longs instants, lorsqu'il surprit les cinq corps étendus sur le dos et examinés par des droïdes médicaux. Il reconnut les visages de son frère, de sa femme Rebecca après s'être penchés au-dessus d'eux. Puis ceux de sa nièce Litia et de son neveu Glev.
Ce dernier portait une large entaille noire autour du cou. Comme s'il avait été décapité par un sabrelaser.
Le cinquième corps était celui d'une jeune femme qui était une amie de leur famille. Une amie très proche de son neveu Oreste.
Beliem.
À bout de forces psychologiquement, il s'effondra sur ses genoux ne parvenant pas à réaliser le drame qui le frappait au plus profond de sa chair. Certes il n'avait perdu ni sa femme ni son fils unique, mais c'était tout comme.
Il n'avait pas oublié les funérailles de Baran Tissan, le fils aîné de Dalmon tué dans un accident de landspeeder. Une douleur collective les avait réunis jusqu'à ce que Oreste leur avoua avoir eu une Vision de Force de la mort de Baran.
Il n'avait pas oublié le regard noir de Glev lancé à son encontre malgré ses tentatives d'expliquer que ce genre de prédictions ne se réalisait pas tout le temps. Cette rancoeur qu'il n'avait jamais cessé d'alimenter pendant toutes ces années.
Tout cela n'avait plus d'importance.
-Nous n'avons pas retrouvé le corps d'Oreste dans les décombres, lui indiqua Rostek Horn. Nous sommes en train de fouiller tout le périmètre.
Cette maigre consolation ne le soulagea qu'à peine alors qu'il scrutait encore ces figures livides et figées. Celle de son frère membre du conseil d'administration de la Corporation Technique Corellienne qui lui ressemblait comme un vague jumeau. Celle de Rebecca dont il avait toujours apprécié l'hospitalité et la bonté, l'exemple d'une mère attachée à ses enfants. Y compris à Oreste que tout le monde avait rejeté hormis Beliem.
Celle de Glev qui s'était recroquevillé sur lui-même au fils des ans, ruminant la mort de Baran.Celle de Litia, au tempérament impétueux mais généreux.
- Rostek, gronda-t-il d'une voix sourde.
Le lieutenant de la CorSec s'approcha avec prudence, ayant deviné la froideur qui suintait son ton.
- Qui a fait ça ?
- L'Empire. Ils ont regagné leur base peu après que nous soyons arrivés.
Horn s'accorda une pause.
- Dalmon était un ami. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire...
- Non, il n'y a rien que tu puisses faire pour m'aider, trancha Xilam. Je vais prévenir les parents de Beliem.
L'officier s'enquit néanmoins:
- Tu es certain de pouvoir tenir le choc ?
- Ca ira, merci.
Rostek Horn s'éclipsa, le laissant seul. Xilam l'entendit donner l'ordre d'éloigner et de disperser les curieux. Il se demanda maintenant ce qu'il devait faire.
Dans les dernières semaines, Dalmon lui avait confié les soucis auxquels il faisait face autant au travail que dans sa vie privée. La pression que le Diktat soutenu par l'Empire exerçait à l'encontre de l'entreprise pour favoriser les humains au détriment des non humains. Glev qui évitait son frère Oreste à cause de la mort de Baran et avait commencé à adopter des idées en faveur de l'Ordre Nouveau.
En faveur de l'Empire qui venait de décimer sa famille.
Il ne pouvait rien faire dans l'immédiat à part pleurer ce qu'il avait perdu. À travers les larmes qui coulaient sur ses joues, transparaissait sa rage. La calamité qui avait frappé sa famille pouvait en frapper d'autres. Il se promettait de ne plus laisser cela arriver sans se battre. Il devait s'élever contre la tyrannie. Il devait brandir le flambeau de l'espoir et de la dignité.
Pour reprendre sa liberté, Corellia aurait besoin de lui. Corellia aurait besoin d'un Tissan.
FIN
Voilà, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé! J'espère que ce OS vous aura plu!
Ouiiiii

Je vous dis à la semaine prochaine, pour la seconde chronique

Portez-vous bien!