
Allez, il est temps de découvrir ce qui attend la Flotte de la République à la sortie d'hyperespace


Sur la passerelle de l’Invincible, Dallin observait le vortex spatio temporel de l’hyperespace qui les avait englouti. Il plissa les yeux, aveuglé par l’éclat des étoiles déformées. Il ne put se retenir de glisser un coup d’œil vers le général Tarkin, immobile devant lui.
Il n’était pas un Jedi mais il sentait son impatience difficilement contenue. Le sénateur du parti militariste lança par-dessus son épaule :
- Temps d’arrivée ?
- Huit minutes, général, répondit un enseigne.
Dallin l’entendit grogner, peu satisfait d’une aussi longue attente. Il surprit ensuite quelqu’un l’appeler timidement :
- Euh, mon capitaine ?
Jace fit face vers la recrue, qui semblait sortir tout juste de la puberté, installé devant les paramètres de navigation. Il se rangea peu après à sa hauteur.
- Oui, soldat ?
- J’ai quelque chose d’étrange qui vient de s’afficher sur l’ordinateur.
Dallin se pencha et fronça les sourcils, lorsqu’il examina les données en aurebesh qui illuminaient l’écran.
- Je ne vois rien d’anormal. Ce sont bien les coordonnées de notre point d’arrivée ?
- Oui, monsieur. Justement, ce ne sont pas celles que j’ai entrées dans le navi ordi.
- Comment ?
Le subalterne imprima des chiffres sur une feuille de flimsi.
- Voici les coordonnées de Troiken que j’ai verrouillées, monsieur.
Il ne fallut qu’une fraction de seconde à Dallin pour s’apercevoir que les données sur le flimsi ne correspondaient pas à celles qui s’affichaient devant eux.
- Blast ! Jura-t-il.
- Vous l’avez dit, mon capitaine.
- Vous n’avez touché à rien, vous êtes sûr ?
- Je suis prêt à me jeter dans la gueule d’un trou noir, capitaine.
- Activez les pare-feux, ordonna-t-il finalement.
Le bleu obtempéra puis l’écran afficha : Intrusion détectée, scan en cours.
- Monsieur, on dirait…
- … un piratage informatique, oui.
Dallin sentit les gouttes commencer à perler en haut de son front, sous le coup de l’angoisse. Si les coordonnées étaient faussées et que les pare-feux ne parvenaient pas à éliminer le virus introduit dans leur système à temps, ce voyage en hyperespace risquait bien d’être le dernier de tous les occupants de l’Invincible.
Et peut-être même de…
Bon sang ! Tous les autres vaisseaux ont-ils été touchés, eux aussi ? Pensa-t-il. Un fluide glacial coula alors dans ses veines.
- Temps d’arrivée ? Demanda encore Tarkin.
Cette voix arrogante lui semblait lointaine, tout comme la réponse qui parvint peu après.
- Quatre minutes.
Calme-toi, Jace, réfléchis, se força-t-il à penser. Il tenta de calmer les battements de son cœur, pour tenter de démêler ses idées. Un piratage informatique à distance de l’Invincible était impossible, à cause du black out des connections avec l’extérieur.
Ce qui signifiait qu’il fallait être présent sur l’Invincible même pour accéder au réseau interne. Et sans aucun doute être présent sur la passerelle, où il se trouvait. Instinctivement, Dallin tourna la tête et repéra le siège vide à coté du sas.
Où était passé celui qui l’occupait ?
- Monsieur, regardez, l’appela de nouveau la recrue.
Il regarda l’écran, qui affichait de nouvelles données. Les bonnes coordonnées du point d’arrivée étaient revenues.
- Les pare-feux ont fonctionné.
- On dirait bien, acquiesça Dallin, moins tendu. Tenez-moi au courant si vous remarquez quelque chose d’autre.
Le soulagement le prit, mais le doute ne l’avait pas quitté pour autant.
- Qu’est-ce qui vous agite, Dallin ?
La voix sèche de Tarkin le fit bondir et il s’empressa de répondre :
- Rien, général.
- Hum, toussa l’autre, sceptique. J’ai besoin que vous restiez concentré.
- Oui, monsieur.
- Appelez le contrôle du hangar et demandez si les troupes ont bien embarqué à bord des navettes.
- Je m’en occupe, monsieur.
Dallin ne put s’empêcher de penser, malgré son sens de la discipline, que le général aurait pu le faire à sa place.
Il obéit cependant et transféra la réponse du contrôle.
- Embarquement confirmé, général.
- Merci.
Dallin se sentit plus alerte, cette fois. L’adrénaline consécutive à la découverte de la tentative avortée de piratage, restait présente dans son organisme, le stimulant.
- Temps d’arrivée, une minute.
Jace remarqua le geste de Tarkin par-dessus son épaule, qui l’appelait impérieusement. Il se rangea à sa hauteur, répondant à son invitation.
- Depuis combien de temps, nous connaissons-nous, capitaine ?
- Sept ans, monsieur.
Ranulph Tarkin opina du chef.
- Nous avons accompli du chemin, ensemble, Dallin. Vous êtes encore jeune, n’est-ce pas ?
- Je n’ai pas encore atteint la trentaine, monsieur.
- Alors vous serez encore assez jeune, pour assister à notre heure de gloire.
Le sénateur militariste affichait cette fois une sérénité emplie de morgue. À cet instant, Jace Dallin retrouva toutes les certitudes qu’il avait éprouvées, le jour de son enrôlement dans la milice du dignitaire d’Eriadu.
Il avait en cet instant toute confiance en lui.
- Temps d’arrivée, trente secondes.
Il repensa ensuite à cette tentative de piratage du navi ordi qui aurait pu se révéler préjudiciable. Et de nouveau, le doute l’étreignit. Il serra les dents, il serait bientôt fixé sur la destination du trajet.
- Nous allons réintégrer l’espace normal, annonça le timonier, dans 10… 9… 8…
Égrenant le décompte mentalement, Jace croisa les bras pour réprimer un tic nerveux. Il remarqua que tout le monde avait retenu son souffle, comme lui.
- … 4… 3… 2… 1.
Le timonier tira brusquement vers lui, la manette de l’hyperpropulseur. Le vaisseau amiral décéléra et les étoiles reprirent leur position lointaine, alors qu’un disque brillant flottait devant eux à une centaine de kilomètres standard.
Troiken, le lieu de la conférence pour la paix entre la République, le Cartel de Stark et la Fédération du Commerce.
Dallin sentit un énorme poids quitter sa poitrine, l’Invincible était parvenu à destination.
- Statut de l’Invincible ? Demanda Tarkin.
- Tous les signaux sont verts, lui fut-il répondu. L’Invincible est opérationnel et attend vos ordres, général.
- Dallin, faites décoller les chasseurs. Quand la couverture aérienne sera suffisante, ce sera au tour des navettes de transports.
- Oui, général.
Dallin se détourna pour contacter le contrôle du hangar.
- Identifiez les vaisseaux du cartel de Stark, je veux un rapport complet, ordonna le sénateur militariste.
- Oui, monsieur, répondit le marin qui s’occupait des écrans tactiques.
Jace transmit les instructions.
- Passerelle de l’Invincible à contrôle du hangar principal. Donnez le feu vert aux pilotes, confirmez.
- Confirmé, répondit le contrôle. Nous déployons trois escadrons, deux autres escadrons restent en réserve.
- Merci, contrôle. Capitaine Dallin, terminé.
À cet instant, le rapport tactique alors qu’il rejoignait son supérieur.
- Nous avons face à nous, une vingtaine de bâtiments lourds, autant de vaisseaux de soutien et des barges de transports de troupes, déclina le marin à Tarkin. Ils couvrent l’orbite géostationnaire de Troiken et se déploient en éventail pour nous envelopper par les flancs.
- Statut de la Flotte ? Demanda le général d’un ton plus cassant.
- Sept vaisseaux ont réintégré l’espace normal, en plus de l’Invincible. Leurs commandants viennent de confirmer qu’ils sont opérationnels.
Seulement sept ? Se figea Dallin, lorsqu’il entendit ces mots fatidiques. Il s’aperçut d’après les regards convergeant vers Tarkin, que ce fait troublait beaucoup l’équipage. Le général eut un geste dédaigneux, ne se souciant pas le moins du monde d’être en flagrante infériorité numérique.
- Les autres vaisseaux nous rejoindront très bientôt. Lancez l’attaque, levez les boucliers déflecteurs et préparez les armes.
Dallin s’éclaircit, la gorge.
- Général, nous devrions peut-être rester en position défensive pour attendre l’arrivée du reste de…
- Absurde, coupa sèchement Tarkin qui le fusillait du regard. Je ne laisserai aucun répit à cette vermine pirate. Exécutez l’ordre, capitaine.
Le jeune officier déglutit.
- À vos ordres, général.
Jace Dallin eut le pressentiment que quelque chose allait mal se passer, très mal se passer. À contre cœur, il confirma l’ordre suicidaire de se jeter sur un ennemi qui les attendait de pied ferme, bien plus nombreux.
Beaucoup trop nombreux.
Dans le hangar principal du vaisseau amiral de la flotte, les navettes de transports de troupe restaient sagement à terre alors que les Intercepteurs A6 avaient décollé, laissant cependant deux escadrons en réserve.
À bord d’une des navettes, Gelfran Delen et Mirol Shogun piaffaient d’impatience en compagnie de quelques dizaines de camarades, assis dans la soute près de l’écoutille. Quelques blagues étaient lancées à la volée, histoire d’entretenir un moral élevé. Tous semblaient en tout cas persuadés que l’opération contre le Cartel de Stark se déroulerait sans problème, qu’une victoire facile leur tendait les bras.
Les deux commenoriens se laissèrent emballer par la bonne humeur ambiante. Quelqu’un s’écria depuis l’autre extrémité :
- Qu’est-ce qu’on va leur mettre !
L’éclat fut salué par des exclamations enthousiastes. Des accolades furent vigoureusement échangées, les sourires étirant les lèvres.
Bien que n’étant pas officiellement reconnus par le Sénat, ils avaient tous le sentiment d’œuvrer pour le bien de la République.
Le sergent Gassen, celui-là même qui avait rappelé à l’ordre les deux commenoriens tout à l’heure, haussa le ton en passant entre les rangs.
- Ça suffit, restez à vos places ! Nous ne tarderons pas à recevoir l’ordre de décoller ! Reprenez-vous, bande de bleus !
Ses mots tempérèrent leur joie prématurée.
- L’opération ne fait que commencer ! Le général Tarkin compte sur nous tous ! Pour la République !
- Pour la République ! Scandèrent les soldats.
Une dernière fois, chacun vérifia son équipement et ses armes avec une frénésie qui trahissait leur impatience.
Oui, ils avaient hâte d’en découdre contre le cartel pirate.
Voilà, j'espère que cela vous a plu! J'espère que c'est un plaisir pour vous de redécouvrir cette Guerre Hyperspatiale de Stark!
Allez, je vous dis à la prochaine
