Bonsoir, comment ca va ?
Allez la suite des aventures de Gelfran ! C'est l'heure de la transaction et il est temps pour nos contrebandiers de faire preuve de hum diplomatie dans leur transaction avec le Soleil Noir

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Après deux jours de voyage sans histoires, la Perle du Corsaire émergea de l’hyperespace en orbite de Corellia, leur destination finale. Utilisant un faux transpondeur, Mirol Shogun se chargea d’expédier les formalités administratives avec le contrôle du statioport de Coronet qui les laissa dériver vers l’un des quartiers sulfureux de la capitale locale, le Secteur Bleu.
Gelfran examina les données de la datapuce encore une fois pour être certains du lieu de rendez-vous où devait se conclure la transaction avec les hommes de main du Soleil Noir.
Il étudia l’holocarte du Secteur Bleu et vit que le lieu du rendez-vous était une décharge à ciel ouvert.
Mirol qui remarqua les monticules de déchets de toutes catégories éparpillées en collines artificielles, montra de l’index une clairière suffisamment dégagée pour laisser s’y poser un vaisseau de la taille de la Perle du Corsaire.
- On y est.
En tant que vétérans aguerris de la Bataille de Troiken, ils vérifièrent que le holster contenant leur blaster était bien attaché le long de la cuisse.
- Je vais la chercher, fit Gelfran en parlant de l’esclave.
- Quel dévouement, grinça son ami. T’aurais pas le béguin, par hasard ?
Gelfran ne trouva pas cela drôle et il le lui fit savoir d’un regard sombre. Il trouva la jeune twi’lek assise sur le lit, ses lekkus se balançant sur ses épaules. Elle serrait les poings, pour maîtriser cette nervosité palpable.
Elle resserra sur elle, la couverture thermique que Gelfran lui avait prêtée.
- C’est l’heure, lui fit-il.
Elle se leva et passa devant lui, sans dire un mot.
- Ça se passera bien, tenta-t-il de la rassurer.
Nom d’un banha, à quoi je joue ?
Elle lui lança un regard méprisant en lui montrant les chaînes qu’elle portait.
- Quand je serai entre les mains de mon nouveau propriétaire, que crois-tu qu’il m’arrivera ?
Le commenorien évita son regard, ne trouvant rien à y répondre.
- Nous verrons si tu dormiras bien la nuit, après avoir participé à cela.
- C’est le dernier boulot de ce genre que je fais, tu peux en être sûre.
- Dommage que je sois le dommage collatéral de ton cas de conscience.
Elle s’était penchée pour le lui murmurer. Une voix sarcastique s’éleva derrière eux :
- Vous êtes bien bavards les tourtereaux. Allez, plus tôt on en aura fini avec ça, mieux ça vaudra pour nous tous.
- Surtout pour vous deux, répliqua insolemment Misra à Mirol.
Ce dernier tendit un index menaçant vers elle.
- Tu crois pas si bien dire, la Tête de Ver. Sur Troiken, j’ai troué la peau de plusieurs de tes semblables. À la place de Gelfran, je t’aurais laissé moisir dans la soute.
- Mirol, on devrait y aller, trancha son ami. Ne faisons pas attendre les clients du Soleil Noir.
L’autre commenorien dévisagea une dernière fois l’esclave.
- Enfin une parole sensée.
Ils se dirigèrent tous vers la soute depuis le couloir d’accès principal, dans une ambiance électrique qui les réchauffa à peine dans la partie la plus sale et la plus froide de la Perle du Corsaire. Gelfran surprit la twi’lek enfouir ses bras sous la couverture pour tenter de lutter contre le froid qui la mordait.
Mirol s’assura de l’état des trois conteneurs posés sur une barge antigrav puis déverrouilla l’écoutille. Ils dévalèrent la rampe d’accès, les sens aux aguets. Lorsqu’on avait affaire au Soleil Noir, deux précautions valaient mieux qu’une.
À l’aide d’une télécommande, Mirol fit avancer la barge devant lui jusqu’au monticule le plus proche. La Perle du Corsaire était stationnée à vingt mètres, derrière eux trois. Gelfran surveilla la twi’lek qui avançait lentement avant de faire remarquer :
- Je crois qu’on est assez loin.
- Oui, approuva Mirol. Attendons-les ici.
Les clients du Soleil Noir ne tardèrent pas à apparaître. Cinq d’entre eux surgirent derrière un autre monticule, dix mètres sur leur droite.
- Restes derrière moi, intima Gelfran à l’esclave.
Cette dernière obéit sans discuter, observant les nouveaux arrivant d’un œil inquiet. Gelfran comprenait qu’elle n’était pas pressée de faire la connaissance de ces hommes de main, d’après leur apparence intimidante.
Leurs habits, leurs armes en évidence et leur dégaine prouvaient qu’ils n’étaient pas là pour jouer les chaperons. Ce groupe était composé d’une zabrak, d’une falleen borgne, d’un weequay et de deux rodiens.
Ce fut le weequay, un humanoïde au visage parcheminé grisâtre qui lança la conversation :
- Z’êtes en retard.
- Tu sais quoi, Face de Croûte Lunaire ? La prochaine fois, t’as qu’à venir dans l’Espace Hutt pour récupérer ta marchandise, riposta Mirol.
- Tu ferais mieux de tenir ta langue, l’humain, siffla la zabrak. Si tu veux pas que le vigo Darnada te la coupe.
- Si un seul d’entre vous fait un geste impromptu, fit Gelfran en dégainant son blaster en un clin d’œil, il aura affaire à mon pétard. On est là pour conclure une affaire avant que la CorSec ne nous tombe dessus. Qui veut tenter sa chance ?
La rapidité du commenorien avait pris tout le monde de court, y compris son camarade.
- D’accord, évitons de nous emballer, tempéra le weequay.
- Cela me paraît sage, appuya Mirol. Nous avons la cargaison et le bonus qui va avec, fit-il en montrant la twi’lek du menton. Vous avez les crédits ?
- Bien sûr.
Le weequay fit un geste vers les deux rodiens dont l’un d’eux saisit un comlink. Peu après, un droïde apporta deux mallettes jusqu’aux pieds des deux humains. Gelfran s’en empara pour les ouvrir et faire l’inventaire.
À l’aide d’un holocalculateur, le commenorien compta les liasses de crédits empilés les unes sur les autres.
- Un problème. Il n’y a que quatre vingt milles crédits.
- Quoi ? Rugit Mirol. Qu’est-ce que cette arnaque ?
Le weequay prit un air désolé mais les commenoriens étaient suffisamment expérimentés pour deviner qu’il s’agissait d’une comédie. Les vétérans prirent cela comme un énième test, visant à éprouver leur fermeté de caractère.
Ainsi fonctionnaient les transactions qu’ils devaient négocier. Jusqu’ici, ils avaient toujours réussi à retourner ces échanges à leur avantage, ce qui avait contribué à leur modeste réputation. Gelfran n’était cependant pas rassuré d’avoir affaire au Soleil Noir. Il le sentait au regard vicieux de la falleen.
Un coup fourré.
La twi’lek lui murmura à l’oreille.
- Ils veulent vous tuer, tous les deux.
- Laisse-nous gérer ça, on a l’habitude, répondit-il.
Le weequay écarta les bras pour s’excuser avec hypocrisie.
- On a eu un contre-temps, c’est tout l’argent qu’on a pu réunir.
- Tu nous prends pour de la bouse de koocho ? s’écria Mirol. On avait convenu pour cent cinquante mille crédits ! Cela ne fait pas l’affaire !
La zabrak et les rodiens posèrent leur main sur la garde de leurs armes lorsqu’elle dit :
- Tu nous laisses la cargaison et en échange tu gardes les crédits et tes bourses.
- Vous êtes sourds ? Intervint Gelfran qui pointait toujours son blaster vers eux. Mon collègue vous dit que ce ne fera pas l’affaire. Ou vous payez les cent cinquante mille crédits, ou vous repartez d’où vous venez.
La falleen borgne s’approcha d’un pas avec un sourire enjôleur.
- Allons, on peut s’arranger.
Gelfran se sentit hypnotisé par son œil reptilien et lui trouvait peu à peu un certain charme. Oui, c’était bien cela. Il ressentait maintenant un curieux et ardent désir de s’avancer vers elle, de lui caresser le visage, d’enlacer son corps athlétique, fin et puissant.
De se fondre en elle. Rien d’autre ne comptait pour lui, pas même cette transaction, ces fichus crédits qu’on leur extorquait.
Il ne désirait que la satisfaire.
La twi’lek lui lança subitement un coup de pied dans le mollet.
- Idiot, elle utilise ses phéromones !
- Hein ? Fit Gelfran qui semblait émerger d’un rêve pour s’apercevoir que le weequay avait profité de la confusion pour arracher son blaster de la ceinture.
Mirol s’en aperçut juste à temps, lui criant.
- Baisse-toi !
Gelfran se jeta à genoux, esquivant le tir mortel qui lui était destiné. Mirol abattit le weequay, le foudroyant au milieu de la poitrine tandis que la zabrak et les rodiens s’égaillèrent pour se mettre à couvert, derrière les monticules.
Gelfran crispa l’index sur la détente et eut la satisfaction de voir la falleen s'affaisser lorsqu’il la toucha à l’abdomen.
Les rodiens et la zabrak ouvrirent le feu à leur tour. Les deux humains et la twi’lek se réfugièrent derrière les conteneurs.
- Eh, il y a quoi là-dedans ? Cria Gelfran par-dessus les détonations.
- Des blasters, des cellules d’énergie et des explosifs, répondit Mirol.
- Tu pouvais pas le dire plus tôt ! Au moindre tir perdu, on sera éparpillés aux quatre vents !
- Attention, derrière ! Signala Misra.
Deux ennemis, des nikto, les avaient pris à revers et les arrosèrent avec des salves saccadées mais imprécises. Les anciens soldats, bien mieux entraînés, les descendirent en deux tirs bien placés.
- On ne peut pas rester là ! Insista Gelfran.
Mirol acquiesça, les dents serrées.
- Vers la Perle du Corsaire ! Vite !
- Et la cargaison ?
- On s’en moque ! Répliqua Mirol. Nos peaux, d’abord.
Sous les déluges de tirs, ils coururent tous les trois vers le vaisseau. La twi’lek qui les précédait, trébucha à cause de ses chaînes, juste à côté des corps fumants des nikto.
Gelfran entendit son ami lui conseiller :
- Laisse-la, elle n’a pas d’importance !
Il serra les dents, pris de pitié pour la jeune alien en mauvaise posture. Tout en canardant leurs ennemis qui les pressaient, il lui proposa :
- Je vais t’aider !
Il la soutint pour se relever, sans s’apercevoir qu’elle avait ramassé un blaster, qu’elle s’empressa d’enfouir sous ses haillons à son insu.
- Dépêche-toi !
Misra courut aussi vite que ses chaînes le lui permettaient, Gelfran sur ses talons. Autour d’eux, les traits ardents soulevaient des mottes de ter, alors que d’autres membres du Soleil Noir surgissaient de toutes parts pour les encercler.
Mirol les attendait dans la soute, en haut de la rampe d’accès, les encourageant vivement de gestes frénétiques du bras. Il foudroya des yeux au passage, la twi’lek puis son compatriote commenorien qui lui glissa :
- Plus tard, Mirol.
- Ouais… si on a un
plus tard. La prochaine fois, occupe-toi d’abord de ta peau.
- Blast ! Ce n’est pas le moment.
Ils entendaient en effet les tirs de blaster ricocher contre la coque en duracier. Les contrebandiers se ruèrent jusqu’au poste de pilotage, suivis par la jeune twi’lek qui laissa son arme glisser jusqu’à son poing.
Une étrange lueur sereine étincelait dans son regard, tandis qu’elle éleva l’un de ses poignets jusqu’à ses lèvres. Elle s’installa dans un siège derrière les humains, qui manipulaient les consoles et le tableau de bord avec fièvre.
- Les boucliers sont relevés ! Paré au décollage !
- Attends, l’arrêta Gelfran. Il faut récupérer les conteneurs !
- Hors de question ! Cracha Mirol. Avec tout ce raffut, la CorSec doit être alertée ! On file, maintenant !
- Tu veux te mettre les Hutt à dos, en plus du Soleil Noir ? Si on échappe à la CorSec, Aruk et Mrealu mettront nos têtes à prix ! Comment de temps, on survivra à ça ?
Tandis que les commenoriens se disputaient, Misra camouflait sa figure derrière ses bras, murmurant dans son dialecte natal. Les tirs du Soleil Noir s’écrasaient sur la verrière du cockpit dans des flash éblouissants.
Puis Mirol observa les ennemis s’enhardir davantage, leur nombre s’accroissant davantage. Il croisa alors le regard implorant de son ami.
- Occupe-toi des boucliers, je sors les armes, accepta-t-il enfin.
- D’accord, mon pote, lâcha Gelfran soulagé.
Dans un grondement, la Perle du Corsaire s’ébranla, montant dans les airs, suspendue à plusieurs mètres du sol.
Mirol tira les manettes vers lui, le vaisseau se cabrant subitement en arrière, pour faire apparaître le plus d’ennemis possible dans son champ de vision. Avec un sourire carnassier, il pencha le cargo vers l’avant, prenant le contrôle des trilasers.
Il ouvrit le feu et fit le vide en quelques instants, clairsemant leurs rangs. Jusqu’à ce qu’une explosion fit trembler le transport, manquant de les faire chuter de leurs sièges.
- Ferglutz ! C’était quoi, ça ?
- Une roquette, trouvons le tireur, suggéra Gelfran.
- Ça venait de là, intervint la twi’lek qui s’était levée de sa place pour montrer la direction au pilote.
Mirol surprit à trente mètres sur la droite, un gotal en train de recharger l’affût d’un lance-roquettes, à moitié abrité derrière un monticule.
- Je m’en charge.
Misra vit alors le monticule s’effondrer sur le gotal en quelques coups de boutoir, ce qui mit fin à la fusillade. Les survivants s’égaillèrent en toute hâte, ayant perdu l’envie d’en découdre.
- Du gâteau, commenta Gelfran. Ca me rappelle Troiken.
- Tu plaisantes ? S’exclama Mirol, narquois. Troiken, c’était des vacances. Bon, allons récupérer ces armes avant qu’elles moisissent.
Voilà, j'espère que cela vous a plu !
Allez, à la prochaine

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