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Pistolet laser
  • Catégorie Equipement et technologie
  • Date 08/01/2015
  • Auteur(s) Xendor
  • Le pistolet laser... armée, médecine et conservation des monuments...

  • Note du staff SWU
     (90 % - 2 commentaires)
  • Note des internautes
     (aucun commentaire disponible)
Le fusil laser E11 des stormtrooper © LucasfilmLe pistolet laser DL44 © Lucasfilm


Dans Star Wars, lorsqu'on pense au pistolet laser (également appelé « pistolaser » ou « blaster »), on entend déjà leur son et on se souvient de ces tirs en pointillés.

Qu'est-ce que la réalité a de concret à nous offrir à ce niveau ?

L’idée d’un fusil laser est aussi ancienne que le laser lui-même. Il n’est donc pas surprenant de retrouver des prototypes datant de la seconde moitié du 20 ème siècle.

Maser Optics Inc. et U.S. AMC

Un fusil laser fut présenté par l’ingénieur Gaylen LYELL de l’entreprise Maser Optics le 04/03/1964. La démonstration eu lieu dans les Fusil laser de Maser Optics Inc. © AP Wirephotolaboratoires militaires américains de Frankford Arsenal à Philadelphie (Pennsylvanie). Cette annonce a fait le tour de la presse écrite à l’époque ! Sur la photo ci-contre n’apparait pas le pack de 10 kg de batterie. Le faisceau lumineux est amplifié par un rubis avant de passer au travers d’une lentille. L’arme, plus légère que le fusil M1, peut tirer une salve toutes les 10 secondes et sa durée de vie est limitée à 10 000 impulsions.
Le fusil peut enflammer des objets (ou les vêtements d’un soldat) ou bien faire détoner des explosifs à une distance limitée. Il peut également éblouir des ennemis et causer de graves lésions oculaires jusqu’à 1,5 kilomètre de distance. Cependant, à 300 mètres, le faisceau mesure déjà 60 cm de large. Le fusil peut également servir pour marquer des cibles ou simplement comme moyen de télémétrie.

Finalement, il n’y eu pas de suite donnée à ce projet, en tout cas en tant qu’arme d’infanterie. Une rumeur prétend qu’un système similaire aurait été utilisé dans les cockpits d’avions de chasse F-4 pour le guidage laser manuel de leurs bombes. Mais il est difficile d’en savoir plus.

Quoiqu’il en soit, l’annonce fit grand bruit à l’époque et on pouvait trouver des articles qui évoquaient ce fusil dans au moins une vingtaine de journaux.

Deux jours après la présentation de Maser Optics, l’U.S. Army Materiel Command (AMC) a invité la presse au Frankford Arsenal, une fois

Fusil laser de l'armée avec sa batterie sur la table © AP Photo/John F. UrwillerFusil laser de l'armée © AP Photo/Tony Bernato

de plus. Il s’agissait en fait pour l’armée de démentir une rumeur selon laquelle le faisceau laser serait l’équivalent d’un pistolet à rayons laser ou plus généralement, le « rayon de la mort ». Harold BLODGETT, ingénieur civil de l’armée et chargé du Projet Laser, présenta alors un fusil laser similaire à celui de Maser Optics. Seulement, cette fois une démonstration eu lieu car la batterie était bien là, reliée au fusil par un câble. Après 15 secondes d’attente, un voyant clignotait pour indiquer qu’une charge de 2000 volts avait été accumulée. BLODGETT épaula le fusil et tira une lumière rouge, sans un bruit, sur une cible de papier carbone accrochée à 4,5 mètres de lui. Une légère fumée s’échappa un instant. Le lieutenant-colonel Patrick L. KLEIN (chef du bureau de l'information de l'armée américaine) expliqua qu’il ne fallait pas imaginer des soldats équipés de fusil laser car l’arme ne pouvait pas vraiment blesser. Pour lui, cela relevait encore de la science-fiction. Il ajouta également que si effectivement la recherche était classifiée, il n’en était rien des objectifs du projet. Bien que l'instrument pût être utilisé à des fins militaires, il n'était pas considéré comme une arme. En revanche, on pouvait imaginer des applications médicales comme la cautérisation des plaies ou une soudure d’un décollement de la rétine. Mais le laser pourrait également servir aux communications.

Seulement trois salves ont pu être obtenues à partir de la batterie ce jour-là.

Pour l'anecdote : Harold BLODGETT travaillera plus tard sur un concept d’éradication au laser des plantes invasives dans les voies navigables.



Le Sabre 203 et le PHaSR (Personnel Halting and Stimulation Response Rifle)

Les armes laser non-létales de ce type sont utilisées pour saper les observations de l’ennemi/l’adversaire à des points clefs comme les Le modèle Sabre 203 © US Air Forcefrontières, les points de contrôle (check-point) et toutes sortes de zones stratégiques où l’on n’aime pas être observé. Elles peuvent également être utilisées de façon offensive, toujours dans le même objectif, mais en visant délibérément l’adversaire qui ne peut pas observer la cible car il est ébloui. Ces armes ont abouti à des systèmes beaucoup plus imposants qu’on ne pourra jamais qualifier de « pistolet laser » et c’est sans doute la raison de la disparition progressive des fusils laser, en tout cas dans les médias.

L’objectif du Sabre 203 est donc d’éblouir ou d’étourdir des foules hostiles. L’arme a été développée par les laboratoires de l’armée de l’air américaine (Air Force Research Laboratory Directed Energy Directorate, base aérienne de Kirtland - Nouveau-Mexique). Le laser accompagnait un fusil classique équipé d’un lance-grenade M-203 modifié. Le Sabre 203 prenait la place de la grenade et pouvait d’ailleurs être éjecté en cas d’urgence pour laisser la place à une vraie grenade. Son objectif était de perturber l’ennemi en plein jour et d’aveugler les visions nocturnes la nuit, jusqu’à 300 mètres de portée. Une convention des Nations Unis a alors rédigé un Protocole sur les Armes Laser Aveuglantes (Protocol on Blinding Laser Weapons) afin de protéger les « victimes » des armes laser. En effet, à cette époque, certains dommages causés aux yeux étaient souvent permanents et le mot « aveuglé » prenait tout son sens… Déployé en Somalie en 1995, le Sabre 203 a alors été mis de côté pour des raisons d’efficacité et de sécurité.

Le PHaSR - Personnel Halting and Stimulation Response Rifle © US Air ForceLe PHaSR - Personnel Halting and Stimulation Response Rifle © US Air Force

Le PHaSR est plus un sigle dont la définition a dû être pensée pour coller au nom, car on pense tout de suite à l’un des « phasers » qu’on trouve évidemment dans Star Trek. Il a été développé dans le même laboratoire que le Sabre 203, mais cette fois au sein de l’unité ScorpWorks, composée de scientifiques et d’ingénieurs militaires.

À la différence du Sabre 203, il n’accompagne pas une arme et se suffit à lui-même. L’intérêt de cette arme est de ne pas être dangereuse à courte portée tout en étant également efficace à longue portée. Un laser auxiliaire (un télémètre) calcule la distance à l’ennemi et permet de savoir quel niveau de puissance envoyer avec le laser principal qui utilise deux longueurs d’onde.  C’est tout l’intérêt du télémètre. C’est pourquoi l’Institut National de la Justice américaine a octroyé 250 000 $ pour l’ajout de ce télémètre laser qui permet donc de ne pas causer de dommages irréversibles, notamment aux yeux.

Le prototype a été dévoilé le 02/11/2005. Il fut développé en 2 exemplaires jusqu’en mars 2006. Son histoire s’arrête là, mais son existence fait qu’il est parfois pris comme exemple d’arme non-létale agissant « pour le bien de la société ».

 

Du gadget, en veux-tu en voilà...


Comme pour les sabres laser, le problème de la faisabilité des pistolets laser reste inchangé :

  • Les tirs sont assez lent pour être visibles, mais assez bref pour ressembler à des pointillés dans les combats. Comment une décharge de tir laser pourrait-elle être visible alors que la lumière se déplace à 300 000 km/seconde ?
  • Sans poussière, fumée, ou toute autre matière, la visibilité des tirs est impossible.
  • Le bruit du pistolaser : la lumière est silencieuse. On peut considérer que le bruit vient du fonctionnement de l'arme.
  • L’énergie nécessaire pour un combat intense sera vite un problème.
  • Les tirs de laser ne peuvent ricocher que sur des surfaces réfléchissantes ou dans certaines conditions bien précises.
Le pistolet gadget © Gadget.comPointeur laser classique

Il existe des pistolets laser. Tout comme pour les sabres laser, il s'agit de dangereux gadgets (interdit dans la plupart des pays).
Leur seule puissance réside dans le fait de brûler de la matière (des couleurs sombres, c'est plus facile). C'est loin d'être spectaculaire et ça reste un risque d'incendies !

Des sites de bricoleurs proposent aussi de démonter nos lecteurs DVD ou Blu-ray pour en faire des pistolets laser. Tout aussi dangereux (réglementation), le résultat est le même : un gadget risible et sans aucun intérêt. Qu'est-ce qu'un stormtrooper pourrait bien faire d'une chose aussi ridicule ? Un laser installé dans un pistolet en plastique ne donne pas un pistolaser...!


Le vrai pistolet laser, ça décape !


Quels sont les vrais pistolets laser ? Existent-ils ? Si oui, à quoi servent-ils ?

Le pistolet laser de décapage © Clean LaserL'un des modèles de Clean Laser en action © Clean Laser

L'armée ne s'en servira sans doute jamais, à moins d'avoir une carrosserie à refaire ou d'entretenir les monuments...
En effet, vous avez sans doute eu l'occasion de voir un bâtiment à côté de chez vous passer du noir-gris pollution au blanc-jaune « naturel » des bâtiments. Les nettoyeurs haute pression n'y sont pas étrangers. Mais dans le cas d'un bâtiment classé, il n'est pas rare que la méthode utilisée soit le pistolet laser.
C'est ce genre d'outil que l'on peut trouver chez Clean Laser, entre autres.  Bien sûr, ce ne sont pas des pistolets laser comme on pourrait les imaginer dans Star Wars. Leur forme est très variable et leur utilisation est sans doute bien plus complexe.

Restauration d'un mémorial de la Première Guerre MondialeRestauration d'un mémorial de la Première Guerre MondialeRestauration d'un mémorial de la Première Guerre Mondiale
Restauration d'un mémorial de la Première Guerre Mondiale


Le but est simple : utiliser la lumière du laser comme énergie. La salissure ou la corrosion va ensuite absorber cette énergie, jusqu'à éclater. C'est ce qui provoque le décapage. Selon l'intensité du faisceau laser, on peut donc créer plusieurs formes de décapage. Restauration d'une peinture de l'Égypte antique
C'est pourquoi Clean Laser peut proposer des pistolets laser ayant cette drôle d'allure ! ainsi que des outils beaucoup plus rudimentaires. Le plus gros avantage du décapage laser est sans doute la douceur du nettoyage. Ce procédé ne fait pas forcément l'unanimité, surtout lorsqu'il est question d'une voiture, là où d'autres techniques plus abrasives sont plus rapides, même si elles sont moins douces.
En utilisant cette technique au laser depuis déjà plusieurs années sur des monuments qui font partie du patrimoine, il est fréquent que les restaurateurs découvrent des traces de peinture très ancienne.
L'aspect visuel de ces bâtiments était donc très différent de ce que l'on peut voir aujourd'hui, même après un décapage complet !
Le temps a fait son œuvre... et les traces de peintures sont dispersées et rares. Mais comme on ne va pas repeindre ces monuments aujourd'hui, les pigments sont analysés et les informations collectées. Ces précieuses données sont de plus en plus fréquement utilisées à l'occasion de sons-et-lumières qui permettent de "repeindre" - pour le temps d'un spectacle - certains des monuments classés les plus célèbre et avec une précision historique. Ça vaut le détour !

Toujours est-il que, pour une voiture, des statues, de la pierre ou des fresques, le décapage nécessite un équipement considérable même si ce n'est pas le même. Et on n'imagine mal un soldat se promener avec un énorme poste à faisceau laser (comme un gros poste à souder) sur roulettes. Sans compter que le résultat obtenu serait de décaper une armure de stormtrooper ou de brûler des vêtements avec un peu de temps.
On peut aussi imaginer le montage d'un laser de découpe sur un « pistolet », mais le résultat ne serait pas beaucoup plus convaincant à cause de la distance nécessaire et du matériel inamovible.



Le pistolet laser, « pistolaser » ou encore « blaster », est une arme de choix dans le monde de Star Wars comme dans beaucoup de films... mais pour l'heure, cette arme de choix se limite à la fiction !

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