Dans le creuset (Darth Vader #06 à 11), par Greg Pak et Raffaele Ienco
L’Empereur Palpatine est troublé : son apprenti se serait-il ramolli ? Il n’a pas réussi à lui ramener Luke Skywalker. Il a épargné les anciennes doublures de Padmé Amidala. Et il a l’audace de s’opposer à lui ! Mais le Maître Sith entend bien réveiller Vador et va le briser pour qu’il se reconstruise davantage : il va donc sévèrement l’endommager avant de l’abandonner sur Mustafar, là où tout a commencé plus de vingt ans plus tôt. Et afin de le motiver davantage, il va lancer à ses trousses Ochi de Bestoon, l’assassin des Sith…
Bon ! Voilà donc le premier comic à dresser un véritable lien avec
L’Ascension de Skywalker ! Mais on n’en est pas encore là.
L’arc démarre donc avec un Vador qui, une nouvelle fois, va se faire mettre à l’amende par son Maître. Bon. Pourquoi pas, même si ça commence à devenir vu et archi-vu, en fait, tant dans l’Univers Légendes que l’Officiel. Vador se fait tester par Palpatine ? Ça marche après
La Revanche des Sith, ça peut marcher après
Un nouvel espoir mais là, ça me semble artificiel, comme si chaque auteur qui se lance sur le personnage voulait aborder cette thématique. Pourquoi pas, comme je disais. Mais le problème, c’est que là, il n’y a aucune conclusion.
Intéressons-nous donc au cœur de cet arc : les liens avec le dernier long-métrage de la saga. Et on commence avec Ochi de Bestoon, personnage mentionné dans le film et dont on découvre les restes et le vaisseau, d’ailleurs. Ça, c’est un excellent point, peut-être le meilleur point : mettre en avant le personnage, et l’arc le fait. Le problème, c’est qu’Ochi est compétent tant qu’il est seul… avant de devenir presque un élément comique dès lors que le scénariste lui fait quitter le rang de menace pour Vador ! Et malheureusement, on n’en apprend rien de plus sur lui : aucun passé, aucun background, rien du tout… Comment le personnage a-t-il été recruté par Palpatine, au point de devenir l’assassin des Sith ? Circulez, il n’y a rien à voir.
Je passe sous silence l’Oeil de Webbish Bog, qu’on ne voit pas dans le film et heureusement d’ailleurs, sinon je vais devenir grossier.

Combien d’épreuves psychiques Vador va-t-il devoir subir, au moins deux dans cet arc…
Et il y a Exegol.
Sur le principe, c’est génial. Vador qui va sur Exegol, et qui y confronte Palpatine sur ce qu’il s’y trame ! Car bien sûr que Palpatine connaît Exegol avant
Le Retour du Jedi, c’est évident… mais là, tout est accéléré, sous-développé, en moins d’une vingtaine de pages. Pourquoi ? A cause du
War of the Bounty Hunters à venir ! On a pu dire que dans les séries Bounty Hunters et Star Wars, il y avait un numéro de « transition », servant clairement à caler les séries. Et bien là, c’est l’inverse en fait : il manque clairement un ou deux numéros permettant de réellement développer ce qu’il se passe sur cette planète. Ou alors, le scénariste aurait dû mieux découper son arc et peut-être, pourquoi pas, nous éviter le demi-numéro qui sert à montrer Vador faire face à une horde de chasseurs TIE, tiens ?
Et donc, après un début d’intrigue fort honorable, tout s’effondre et part en cacahuètes. Vador est sur Exegol, nous fait découvrir plusieurs des créations de Palpatine dans la postlogie mais en une seule case, avec un Palpatine tout ce qu’il y a de plus agaçant, à ricaner, à s’enfuir, à attirer son Apprenti toujours plus loin dans les profondeurs de la structure Sith, avec un Ochi réduit au rang de spectateur. Quel dommage…
Aux dessins, j’ai trouvé Raffaele Ienco un peu moins performant que sur le premier arc. Effectivement, tant que l’action se situe sur Mustafar, tout n’est pas si mal, et le dessinateur maîtrise toujours autant cet effet de vision/flash-back. Mais dès que l’on passe dans l’espace, c’est un peu moins dynamique, un peu moins détaillé... et lorsque l’intrigue implique le summa-verminoth face à Vador, l’astuce trouvée manque singulièrement d’allure.
Et la fin de l’arc est donc extrêmement rapide, alors qu’il manque clairement un numéro pour correctement développer tout ce que le numéro dévoile. Et c’est agaçant. J’en viens presque à regretter que le crossover arrive, en fait, parce que j’aurais aimé en voir davantage. Pas sur cependant que Greg Pak aurait su profiter de davantage d’espace…
Note : 50 %