Hello!
Après un week-end bien chargé, voici (en retard, mais vous aurez l'habitude

) le chapitre 2! J'espère que ça vous plaira! Bonne lecture ^^
Chapitre 2
1 ABY. Eriadu, Bordure Extérieure.
Le réveil fut douloureux. Toujours allongé sur la couchette miteuse de l’atelier d’Osis, Azzio ouvrit doucement les yeux, s’apprêtant à se faire assaillir par la lumière vive des néons. Mais il fut surpris de constater que la Kiffar n’avait laissé qu’une paire d’ampoules allumées dans le fond de la pièce, laissant le temps à ses yeux de s’habituer à la lumière ambiante. Par réflexe, le jeune homme voulut se redresser et le regretta aussitôt. Une douleur vive assaillit son dos et le força à rester allongé. L’espace d’un instant, il douta sérieusement des capacités d’Osis à le réparer comme elle le lui avait promis. Mais après quelques minutes couché sur le dos, la douleur commença à s’estomper et il devina qu’il ne s’agissait que d’un temps d’adaptation nécessaire. Doucement, il leva sa main gauche et tenta d’articuler ses doigts. Un frisson de soulagement le parcourut lorsqu’il vit son index et son pouce se rejoindre sans aucune difficulté. Les sensations lui revinrent petit à petit et un léger fourmillement parcourut sa paume avant de s’étendre doucement au reste de sa main. Azzio souffla. Il possédait toujours deux mains de chair. Voilà qui le rassurait.
Au fond de l’atelier, le jeune homme entendit un léger grincement et un rayon de lumière vive filtra dans l’atelier. On avait ouvert la porte. Azzio tendit le cou, sans réussir à deviner qui était à l’origine de ce grincement. Il reposa sa tête sur la couchette, fatigué par l’effort que ce geste lui avait demandé. Il était anxieux de savoir ce qu’Osis lui avait fait pour que le moindre mouvement lui tire autant d’énergie. Il tourna légèrement la tête et ses yeux parcoururent la salle. Elle n’avait pas tellement changé depuis la dernière fois qu’il l’avait observée. L’atelier ressemblait plus à celui d’un fabricant de droïdes ou de speeders qu’à celui d’un médecin. Azzio eut un mauvais pressentiment. Il fallait qu’il regarde son épaule, celle qui avait reçu un tir de blaster. Qu’avait fait Osis à son épaule ? Il allait tourner la tête mais n’en eut pas le temps. Une masse atterrit sur sa couchette, secouant tout le fin matelas et provoquant une nouvelle douleur dans la colonne vertébrale du jeune homme. Il jura et s’apprêtait à insulter copieusement la personne à l’origine de sa souffrance lorsqu’il s’aperçut qu’Ivee se tenait là, juste à côté de son bassin, et le fixait de ses yeux mécaniques. Avec un peu d’imagination, on aurait presque dit que le droïde le regardait d’un air curieux.
— Ah c’est toi… soupira Azzio.
Il tenta d’ignorer les signaux que lui envoyait son corps et se redressa légèrement. L’unité BD ne bougea pas, suivant chacun de ses mouvements attentivement. Azzio le remarquait pour la première fois, mais chacun de ses yeux était unique. L’un émettait une lueur bleutée au centre d’un cercle noir tandis que l’autre était sombre et était rattaché à une excroissance semblable à une longue-vue de quelques centimètres seulement. Une sorte de lierre peint à l’encre fine semblait remonter l’une de ses pattes mécaniques. D’où le nom. Le petit droïde le fixa un instant comme s’il l’analysait avant de sauter de la couchette et de disparaître par là où il était apparu. Azzio n’était pas certain de l’apprécier. Et le fait qu’il ne comprenait pas un seul de ses trilles n’aidait pas.
— Je vois que tu es réveillé.
Osis marchait d’un pas décontracté et s’approcha de la couchette. Elle avait troqué sa salopette de travail contre une tunique ample et claire qui tombait sur un pantalon ample lui aussi. Elle tenait à la main un verre rempli d’un liquide qu’Azzio devina être de la bière. Elle le posa à proximité et croisa les bras en observant le jeune homme.
— Des sensations ?
Azzio hocha lentement la tête.
— Je peux bouger mes doigts, confirma-t-il.
— Parfait.
La Kiffar s’approcha de lui et l’aida à se redresser. Azzio dut serrer les dents pour s’asseoir mais il y parvint finalement. Il s’immobilisa et la douleur s’atténua un peu. Il réalisa qu’il ne portait qu’un short un peu trop large pour lui. Bon sang, qu’avait fait Osis à son corps ?
— J’ai remplacé tes vertèbres, annonça la Kiffar sans autre préambule.
Ses doigts anguleux passèrent dans son dos et effleurèrent sa peau. Azzio frissonna. Il ne sentait la main d’Osis qu’à certains endroits et jura intérieurement en constatant que la Kiffar ne lui proposait pas de pouvoir regarder le résultat final. A quoi son dos ressemblait-il dorénavant ?
— C’est un alliage un peu particulier, poursuivit-elle. Sans rentrer dans les détails, c’était plus simple de tout changer. Je n’ai laissé que le sacrum et le coccyx. Dis-toi que ça ne cassera pas d’aussi tôt.
Azzio essaya d’intégrer les informations qu’Osis lui transmettait. Sa colonne vertébrale n’avait donc plus rien de naturel. Il observa la Kiffar qui le contemplait avec une pointe de fierté dans ses yeux. Y avait-il vraiment eu besoin de remplacer autant de choses ? Il la soupçonnait d’avoir voulu s’amuser un peu. L’idée lui donna la nausée. Lui avait-elle sauvé la vie ou bien avait-elle expérimenté des choses sur son squelette ? Alors qu’elle continuait d’examiner les bosses formées par ses nouvelles vertèbres, Talia rentra dans la pièce. Ses cheveux, nattés d’un côté, descendaient sur son épaule droite. Ivee était logé sur celle de gauche. Elle portait une pile de vêtements propres. Ses yeux s’écarquillèrent très brièvement lorsqu’elle aperçut Azzio avant de reprendre un air neutre. Le jeune homme fronça les sourcils. Il se dit tout d’abord qu’elle devait peut-être gênée de le voir ainsi avant de réaliser qu’après tout, elle l’avait bien entièrement douché quelques jours auparavant. Il comprit alors qu’elle pouvait voir son épaule gauche. C’est si grave que ça ? D’un mouvement sec, il pivota la tête pour pouvoir l’observer. Ses cervicales n’étaient pas prêtes et une douleur lui vrilla le crâne. Mais peu importe, il devait voir son épaule. Et il écarquilla les yeux en la découvrant.
— J’ai aussi changé ton épaule, précisa Osis d’un ton satisfait.
En effet, il n’y avait plus rien d’humain dans cette épaule. Partant de la base de son cou jusque cinq centimètres sous l’aisselle, une large plaque de métal noir arrondie avait été greffée à son bras. Il pouvait voir la chair encore boursoufflée s’insérer dans cette épaule artificielle. Il tenta de la bouger mais ne put que soulever son bras. La partie en métal ne répondait pas. Osis s’était-elle trompée ? Avait-elle touché un nerf ? Ces idées envahirent son esprit et Azzio se mit à respirer bruyamment. Il avait besoin de son bras. On ne survivait pas dans la galaxie avec un bras en moins. En tout cas, pas aussi facilement qu’avec deux bras.
— Pas de panique, intervint Osis. C’est le temps que ton cerveau fasse le lien. D’ici deux jours, ça devrait être bon.
Elle fit le tour de la couchette et vint poser ses doigts sur l’épaule de métal. La saisissant à deux mains, elle la fit bouger lentement et Azzio sentit que, très légèrement, il contribuait lui-même à l’effort.
— C’est une pièce de dernière génération, expliqua la Kiffar. Elle permet de garder les nerfs encore valides et de faire passer le sang dont a besoin le reste du membre pour fonctionner. Je n’ai fait que remplacer tes muscles. Ça m’a demandé moins de temps que pour ton dos, mais la précision requise est la même. Sectionne le mauvais nerf et c’est le pied qui ne répond plus.
Ses yeux s’illuminèrent tandis qu’elle parlait de son travail. Azzio respira un peu mieux. Visiblement, elle s’y connaissait un minimum. Il la soupçonnait toujours de s’être un peu trop amusée avec son dos, mais il devait reconnaître qu’il lui devait la vie. Au fond de la pièce, Talia s’était assise et était en grande conversation avec Ivee. Le regard d’Azzio s’attarda sur la jeune femme. Elle l’avait amené ici et lui avait sauvé la mise. Il ne comprenait pas pourquoi mais il se doutait que ce ne serait pas gratuit.
— Pour la douleur, il faudra du temps, conclut Osis, mais ça, ça devrait aider, dit-elle en jetant sur la couchette un petit flacon rempli de pilules de différentes couleurs. Et puis, ajouta-t-elle, tu es d’une constitution relativement exceptionnelle. Tu devrais t’en sortir.
Azzio saisit le flacon et le retourna entre ses doigts, ignorant la remarque sur sa constitution physique. Depuis son adolescence, il savait que son corps guérissait plus rapidement que la moyenne, mais il comptait sur les gélules d’Osis pour accélérer encore un peu le processus. Il y en avait une soixantaine, de deux couleurs.
— Une bleue le matin, une rouge le soir. Pas plus, sinon tu dormiras toute la journée. Mais pas moins, sinon l’acceptation de la greffe ne se fera pas correctement.
Azzio hocha la tête. Au fond, Talia se leva et disparut. Une sensation inexplicable s’empara de lui. Elle était le seul repère qu’il avait sur cette planète et étrangement, il n’était pas à l’aise seul avec la Kiffar. Il sortit ses pieds de la couchette et les posa au sol avant de tenter de s’appuyer dessus. À son grand soulagement, ses jambes semblèrent de nouveau capables de soutenir tout son poids. Il se leva tout à fait. Il chancela au départ mais finit par retrouver son équilibre. Un sourire étira ses lèvres. Il fit quelques pas sans tomber, puis se dirigea vers les vêtements et passa tant bien que mal la tunique que Talia avait apportée. Puis il pivota et fixa Osis. La Kiffar le regardait comme un savant fou regarde sa création infernale et le jeune homme sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale mécanique.
— Je dois combien ? demanda Azzio pour changer de sujet.
Il revêtit le pantalon utilitaire encore plié tandis qu’Osis reprenait sa bière en main.
— Talia s’est déjà occupée de ça, se contenta-t-elle de dire avant de quitter l’atelier.
Le jeune homme resta immobile une seconde. Rien n’était gratuit dans la galaxie. On devait toujours quelque chose à quelqu’un. Même les impériaux n’échappaient pas à cette règle. Ce qu’Azzio ne devait plus à Osis, il le devait désormais à Talia. La note augmentait et il n’avait plus aucun crédit sur lui. Son compte en banque avait probablement été vidé lui aussi à l’annonce de sa mort. Alors comment rembourserait-il sa dette ? Chaque chose en son temps. Il finit de s’habiller et se redressa en tentant d’étirer les muscles de chair qu’il lui restait. Il pouvait sentir les vertèbres de métal bouger doucement dans son dos et grinça sous la douleur. Il faudrait être patient et ce n’était pas son fort. Abandonnant l’idée de s’étirer un peu plus, il laissa la couchette dans son dos et se dirigea vers la sortie de l’atelier. La porte coulissa devant lui, révélant une lumière vive qui assaillit aussitôt ses yeux. Plaçant sa main droite en visière, il mit un pied dehors, puis un autre, et le contraste se fit.
Situé au cinquième étage, l’atelier donnait sur une sorte de balcon suffisamment large pour y faire tenir quelques chaises. Un petit muret surmonté d’une barre légèrement rouillée offrait une protection toute relative contre les risques de chutes. Partout où il regardait, Azzio voyait des immeubles du même acabit que celui où il se trouvait. Il repéra aussitôt le verre de bière d’Osis, désormais vide, posé sur une petite table ronde basse. Deux autres verres et un pichet d’eau y avaient été placés. Talia se trouvait là, elle aussi, accoudée à la barre, les yeux perdus dans le vague. Dans un coin, Ivee était replié sur ses pattes mécaniques, comme plongé dans l’analyse de quelque chose. Azzio l’ignora et alla se placer à côté de Talia. La jeune femme ne sembla pas surprise et ne réagit pas, se contentant d’indiquer l’un des verres vides.
— Osis a dit que tu devais prendre une pilule bleue maintenant.
Azzio se contenta d’acquiescer et sortit le flacon de sa poche avant de faire glisser le médicament dans sa main. Tandis qu’il se dirigeait vers la table et se servait un verre, il interrogea la jeune femme.
— Elle n’est plus là ?
— Elle avait des courses à faire, répondit simplement Talia.
Azzio haussa les épaules et avala la pilule, facilitant le trajet avec une large gorgée d’eau. Une fois le médicament ingéré, il retourna aux côtés de Talia. Il imita la jeune femme et laissa ses yeux dériver sur la rue et les façades des autres bâtiments mais les gens ordinaires qui y vivaient leurs vies ne l’intéressaient pas.
— Qu’est-ce que ça va me coûter ? demanda-t-il.
La jeune femme balaya la question d’un geste de la main.
— J’ai déjà tout vu avec Osis.
Mais Azzio ne se contenterait pas de cette réponse.
— Rien n’est gratuit.
— Je n’ai pas dit que c’était gratuit.
La réplique de la jeune femme le prit de court. Il se massa l’épaule par réflexe avant de se souvenir qu’elle n’existait plus réellement.
— Pourquoi ? se contenta-t-il de demander.
Il y eut une seconde de silence, puis Talia lui fit enfin face, un coude appuyé sur la rambarde. Ses yeux le dévisagèrent et Azzio y vit passer une lueur d’affection, d’attachement, qu’il ne comprit pas.
— Tu me fais penser à quelqu’un.
Ces sentiments qu’il voyait dans ses yeux, ils n’étaient pas pour lui. Elle l’avait sauvé en pensant à quelqu’un d’autre. Il se prit à le regretter, ce qui était ridicule. Si elle était naïve au point de sauver des gens sans raison valable, c’était son problème.
— Ce n’est pas une vraie raison, ça, dit-il pour confirmer à voix haute ce qu’il pensait.
Talia se contenta de hausser les épaules et il comprit que ce n’était définitivement pas pour lui qu’elle avait fait ce qu’elle avait fait.
— Dis-toi que la vie t’a offert une seconde chance. Profite du bonus, se contenta-t-elle de dire.
Sa voix était emprunte d’une nostalgie qu’Azzio ne lui connaissait pas. En même temps, je l’ai rencontrée il y a quoi… trois jours ? Pas besoin d’être sentimental. Il ne savait rien d’elle à part le fait qu’elle l’avait tiré des ennuis par pur sentimentalisme et qu’elle possédait un droïde plus agaçant que mignon. Il marqua une pause, réfléchissant à ce que la jeune femme lui avait dit. À vrai dire, il ne savait pas ce qu’il allait faire de cette deuxième chance qu’on lui avait donnée. Il n’avait pas vraiment prévu de devoir la saisir avec une seule épaule et une colonne vertébrale reconstituée. Il coula un regard vers Talia qui, toujours appuyée sur la rambarde rouillée de l’atelier, regardait les passants au bas de l’immeuble. Avait-elle une vie, en dehors de son appartement sombre ? Elle connaissait Osis, elle avait donc des relations, une certaine connaissance d’un milieu familier pour Azzio. Peut-être le laisserait-elle rester un peu ?
— Merci, se décida-t-il à dire.
La jeune femme se tourna et ses grands yeux sombres le fixèrent de nouveau. Elle pencha la tête légèrement sur le côté.
— Si tu tiens réellement à payer ta dette, je peux te trouver du travail, dit-elle.
Un léger sourire étira ses fines lèvres. Azzio devina que, derrière le sarcasme, il y avait une invitation à rester. Dans une galaxie où il ne faisait pas bon vivre, où les tensions politiques viraient à la guerre civile, il s’imaginait bien vivre un temps sur ce monde et garder profil bas pendant quelques années, loin de l’agitation de sa précédente vie. Son regard porta sur les balcons identiques à celui sur lequel il se tenait en face de lui. Là-bas, une famille commençait à préparer le déjeuner. Plus bas, une femme pendait son linge. Plus haut, un homme regardait un match en retransmission holographique et sa porte ouverte donnait un bon aperçu du déroulé de l’événement. C’est alors qu’il le vit. Ses trois tresses pendaient toujours dans son dos, et les petits anneaux qui les tenaient faisaient toujours autant de bruit lorsqu’ils s’entrechoquaient entre eux. Il se tenait sur un balcon un peu plus haut que celui où se trouvait Azzio, peut-être le sixième ou septième étage, et il regardait dans sa direction. Aussitôt, le jeune homme s’accroupit et se plaqua derrière le muret. Il ne savait pas si le Weequay l’avait aperçu ou non – à vrai dire il ne se rappelait même pas de son nom – mais il savait que si c’était le cas, il ne faudrait pas trente secondes avant que Mud’jifar ne l’apprenne et ne vienne personnellement l’égorger pour de bon. Il grinça des dents. Il ne tenait pas particulièrement à gâcher sa deuxième chance si tôt. Il leva la tête vers Talia, qui le regardait d’un air interrogateur.
— Je ne vais pas pouvoir rester.
Les portes du cargo AA-9 se refermèrent dans un fracas, ébranlant tout le vaisseau. Assis au sol dans un coin, Azzio observa les autres passagers. Il s’agissait principalement de personnes qui migraient vers les mondes du noyau. Tous tenaient dans une sorte d’immense salle commune ou les bagages servaient de sièges lorsque les vraies banquettes étaient toutes occupées. L’air y était saturé et les fenêtres inexistantes. Azzio repensa à Talia, qu’il avait laissée sur le quai avec son unité BD. Par il ne savait quel moyen, elle avait réussi à lui faire contourner les contrôles de sécurité du spatioport et à le faire rentrer dans un vaisseau de transport en partance pour Coruscant, la capitale de l’Empire. Selon la jeune femme, c’était le lieu idéal pour commencer une nouvelle vie, et pas besoin de crédits. Il était facile de se faire embaucher là-bas, de se faire des connexions, de recommencer à partir de rien. Tout ce qu’elle lui souhaitait, avait-elle dit. Il n’avait pu s’empêcher de remarquer l’air de déception qui avait effleuré son visage un instant en le voyant monter dans ce cargo. Ou bien l’avait-il imaginé ? Quelle importance, de toute façon. Je ne la reverrai jamais.
Le cargo se stabilisa et Azzio put le sentir en train d’amorcer son passage en hyperespace. Au moins, sur Coruscant, pas de Mud’jifar. Le Twi’lek opérait uniquement en Bordure Extérieure et Azzio doutait qu’il lui en veuille suffisamment pour venir le chercher jusque dans les mondes du Noyau. Certes, Azzio avait monté en grade à ses côtés, mais pas suffisamment. Il n’était qu’un rouage que Mud’jifar remplacerait rapidement. Et puis… L’arrêt brusque du vaisseau le sortit de sa réflexion. L’instant d’après, une voix masculine crachotait dans les haut-parleurs de la salle :
— Contrôle d’identité. Veuillez présenter vos papiers d’identification. Je répète : contrôle d’identité. Veuillez présenter vos papiers d’identification.
Azzio fronça les sourcils. C’était inhabituel pour l’Empire d’effectuer des contrôles sur un vaisseau où lesdits contrôles avaient déjà été effectués. Avaient-ils compris qu’il y avait un passager clandestin à bord ? Le jeune homme se blottit encore plus dans le coin où il avait élu domicile. Il suffisait de ne pas attirer l’attention. Il patienta, et enfin six stormtroopers firent leur entrée dans la salle. Ils s’immobilisèrent en plein milieu et balayèrent la salle du regard. Azzio retint sa respiration. Si je ne bouge pas, ils ne me voient pas, non ? Soudain, le premier stormtrooper s’immobilisa, le casque rivé dans sa direction. Puis il avança droit sur Azzio, sans aucune hésitation. Blast. Le jeune homme vit le soldat en armure blanche s’arrêter juste devant lui et baisser la tête pour le regarder.
— Azzio Solar ? Veuillez nous suivre, s’il vous plaît.
C’était une seconde chance de courte durée.