Le Jedi et la Sorcière : T1 - L'Orage [ACHEVÉ]

[mareva_mae Jedi SWU]

Bonjour à toutes et à tous !

Ça fait longtemps que cette histoire me trotte dans la tête, avec l'envie de combler le fossé de presque 20 ans entre le Obi-Wan de la Revanche des Sith et celui d'Un Nouvel Espoir (enfin, pas tout à fait, suivez mon regard * tousse * Rebels * tousse * ).

J'avais envie de développer ce personnage que j'aime tant, et qui, à ce stade de la saga, a tout perdu. Son frère d'armes, son ordre (en quelque sorte sa famille), ses illusions, la démocratie et les préceptes qu'il a passé sa vie à défendre ; après la chute de la République, Obi-Wan n'a plus rien, sinon la certitude que son exil et sa mission permettront à la galaxie de retrouver son équilibre.

L'Histoire commence en -18 avant la Bataille de Yavin, soit un an seulement après les évènements de la Revanche des Sith. Elle respectera le canon établi par les films (la prélogie) et les séries la précédant chronologiquement (Clone Wars) mais comme la série Kenobi prévue en mai 2022 n'est pas encore sortie au moment où j'entame la publication, je ne peux rien promettre.

À ce Obi-Wan en plein syndrome post-traumatique, hanté par les regrets et aux plaies tout sauf cicatrisées, j'ai décidé d'opposer une héroïne têtue, indépendante, fière comme pas possible et à la langue bien pendue, déjà parce que c'est plus intéressant et que j'avais envie qu'elle ne soit pas en reste face à Obi-Wan, dans bien des domaines...

Donc voici ma fanfic sur ces deux personnages, aussi différents de par leurs charactères respectifs que proches dans leurs failles et leurs zones d'ombres. Obi-Wan et Y. vont vivre une histoire et des aventures que j'espère pleine de rebondissements, et dont la dynamique sera changeante, ne manquant pas de faire des étincelles !

Si c'est une histoire d'aventure, il y aura aussi de la romance, plus précisément du slow burn, sur une variation du trope ennemies to lovers. Donc attendez-vous aussi à de l'attente et de la frustration. Ce n'est pas que j'ai envie de faire souffrir les lecteurs mais je ne peux pas forcément en dire autant à propos de mes personnages

Cette histoire va prendre son temps mais la publication sera régulière ; j'ai prévu de publier un chapitre toutes les semaines, le dimanche. Je commence en publiant directement les 3 premiers chapitres puis on partira sur ce rythme hebdomadaire.

J'ai prévu une première partie en environ 30 chapitres, dont à l'heure où j'écris ses lignes, une bonne partie sont déjà rédigés*. J'ai en tête une histoire divisée en trois parties, alors accrochez vos ceintures et préparez-vous pour un voyage en hyper-espace dans une galaxie lointaine !

* Edit, juillet 2022 : la rédaction de la partie une est terminée, le T1 compte 31 chapitres !

Ah aussi, il y aura du lemon (mais pas tout de suite ) et des triggers warnings pour ces scènes, si vous voulez les passer.

J'espère que cette fan fiction vous plaira, je suis toute nerveuse en m'apprêtant à la publier mais j'ai hâte de vous la partager et d'avoir vos retours

Bonne lecture et à très bientôt dans les commentaires,

Que la Force soit avec vous

Je vous laisse avec un petit résumé :

La Guerre des Clones est terminée, la République n'est plus. Obi-Wan Kenobi vit dans un exil solitaire et emprunt de regrets sur Tatooine, où il a pour mission de protéger Luke, le fils d'Anakin Skywalker. Quand un vaisseau inconnu échoue dans le désert, Obi-Wan ne peut s'empêcher d'en secourir la passagère, une jeune femme amnésique au caractère bien trempé, dont l'arrivée vient perturber la tranquillité du Jedi et bon nombre de ses certitudes...

Disclaimer : le matériel de base appartient à Lucasfilm Ltd. et à la Walt Disney Cie

NB : J'ai fait une playlist Spotify qui colle à l'ambiance de ma fanfic et m'aide à me mettre dans l'ambiance pour l'écrire. Je vous la partage ici, ça peut être une bande son pour la lecture !
https://open.spotify.com/playlist/6JefyNZ0gZ3DKkxeJs8Rjd?si=531593037ac44838

SOMMAIRE :

[Chapitre 1] - [Chapitre 2] - [Chapitre 3] - [Chapitre 4] - [Chapitre 5] - [Chapitre 6] - [Chapitre 7] - [Chapitre 8] -
[Chapitre 9] - [Chapitre 10] - [Chapitre 11] - [Chapitre 12] - [Chapitre 13] - [Chapitre 14] - [Chapitre 15] - [Chapitre 16] - [Chapitre 17] - [Chapitre 18] - [Chapitre 19] - [Chapitre 20] - [Chapitre 21] - [Chapitre 22] - [Chapitre 23] - [Chapitre 24] - [Chapitre 25] - [Chapitre 26] - [Chapitre 27] - [Chapitre 28] - [Chapitre 29] - [Chapitre 30] - [Chapitre 31]

NB : maintenant que le Tome 1 est entièrement publié, n'hésitez pas à m'envoyer un message privé si vous voulez la version pdf ou epub de cette fan fiction !
Je sais que la lecture sur ordi peut être inconfortable donc je me suis dit que ça pourrait peut-être en intéresser certains

Et aussi, le tome deux est en cours de publication ! Je poste le tome 2 sur ce sujet, à raison d'un chapitre par semaine, tous les samedis :

découvrir le Tome 2

A bientôt peut être sur ce nouveau tome ♥

Ma couverture :

[mareva_mae Jedi SWU]

CHAPITRE 1 : Le Réveil

C'est la douleur qui la tira de son sommeil. Elle se réveilla en sursaut, comme sortant la tête d'une eau sombre et froide. Ses mains cherchèrent quelque chose auquel s'agripper mais ne trouvèrent qu'une couverture rêche, faite d'une matière grossière.

Son second réflexe fût de porter ses mains à l'endroit où elle avait mal mais elle se rendit vite compte que tout son corps la faisait souffrir ; sa cuisse la lançait terriblement, ses flancs étaient endoloris et sa tête tournait inlassablement. Elle ferma les yeux, inspira un grand coup, et se lança dans l'inventaire des dégâts.

Elle commença par le plus évident ; la douleur qui tiraillait sa cuisse était aiguë, pressante, sans équivoque. Elle n'eut pas besoin d'écarter son pantalon, dont le tissu avait été découpé précautionneusement, pour y découvrir un linge imbibé d'un cataplasme entêtant, recouvrant un cercle rouge de plusieurs centimètres de diamètres sur sa cuisse. Elle laissa échapper un cri en tentant de soulever sa jambe ; les traces rouges sur la paillasse de fortune qui la portait confirmèrent ses craintes ; quelque chose lui avait traversé la cuisse de part en part. La gêne lancinante qui s'était installée dans cette partie de son corps depuis qu'elle avait rouvert les yeux n'était plus un mystère. Elle soupira puis continua son inspection.

Elle était convaincue d'avoir plusieurs côtes cassées avant même de regarder sous la chemise en tulle qu'elle portait par-dessus une brassière noire, ces deux vêtements laissant pleinement admirer une multitude d'hématomes allant du jaune le plus clair au bleu presque indigo. Quant aux tambours martelant son crâne, ils s'en donnaient toujours à cœur joie. Elle avait dû faire une sacrée chute. Ou se faire salement passer à tabac. Ou avoir un terrible accident. Ou... Ou quoi d'ailleurs ? Pourquoi était-elle incapable de se rappeler ce qui lui était arrivé ? Prise d'un élan de panique, elle tenta de faire le vide dans son esprit et de visualiser la dernière chose dont elle se souvenait. Rien. Le vide absolu.

Elle pressa furieusement ses tempes, essayant de se rappeler de ce qui avait bien pu lui arriver. Le moindre souvenir lui irait parfaitement, que ce soit le nom de son premier animal de compagnie, celui de la première peste qui l'avait tourmentée, celui de la dernière personne qui avait véritablement fait battre son cœur... ou même le sien. Toujours rien. Le néant.

Elle tenta de se calmer, de retrouver progressivement la maitrise de son souffle. Il lui était déjà assez difficile de respirer comme ça, pas la peine d'en rajouter. C'était sans doute un effet secondaire du choc que son corps avait subi. Il aurait semblé logique qu'elle ait une commotion ou quelque chose du genre, vu comme sa tête était lourde.

Putain de merde.

Ah. Donc elle pouvait parler. C'était déjà ça. Elle agrippa les bords de la paillasse et tenta de se propulser vers l'avant ; se lever était hors de question, mais elle devait explorer ses alentours. Elle retomba lourdement au sol, le rond rouge sur sa cuisse s'élargissant avec un peu trop d'enthousiasme. Tant pis. Elle devait trouver le moindre détail, quelque chose qui lui dirait qui elle était, ou à défaut, sur quelle fichue planète et dans quel système elle se trouvait.

En prenant appui sur ses mains, elle se rendit compte que le sol était fait dans une pierre lisse et blanche, propre et bien entretenue, bien qu'impersonnelle. En embrassant le reste de la pièce du regard, elle se dit que ces qualificatifs pouvaient s'appliquer sans mal à l'ensemble de l'habitation. Il y avait autour d'elle quelques meubles sommaires, la plupart taillés à même la pierre, un matériau dont était faits le sol, les murs et le plafond. Le lit qu'elle venait de quitter, non sans peine, n'était d'ailleurs qu'un matelas rudimentaire juché sur un bloc de pierre rectangulaire, sculpté dans un renfoncement arrondi du mur. L'arche qui surplombait le lit le distinguait du reste du séjour ; c'était sans doute un ersatz de chambre.

Elle avança avec la grâce d'un nouveau-né shooté aux bâtons de la mort vers le coin droit de la pièce, où une table était jonchée de composantes diverses. Quelqu'un tentait d'y réparer quelque chose ; l'objet en lui-même, tout comme les pièces de rechange et les outils éparpillés à ses côtés, la rendirent plus perplexe qu'autre chose. Si tout cela lui appartenait, elle ne s'en rappelait absolument pas. Elle attrapa une sorte de tournevis et le relâcha aussitôt. Ses mains, délicate et pâles, ne semblaient pas habituées aux travaux manuels.

A cette pensée, elle fût d'ailleurs saisie du contraste entre cet habitat sommaire et sa propre tenue. Elle était habillée – enfin avant que quelqu'un ne saccage son pantalon – avec soin et une certaine sophistication, laquelle n'avait pas grand-chose à voir avec cet endroit où tout paraissait pensé pour un usage pratique. Chaque objet avait l'air d'avoir son utilité. Aucune décoration ne venait entacher la rationalité de cet intérieur. Décidément, la personne qui avait arrangé ce ballet monotone d'ustensiles et de pièces mécaniques ne portait pas de la tulle violette.

*

Après ce qui lui sembla durer des heures, elle parvint à sortir du séjour. Elle devait parfois faire des pauses et presser son visage contre le sol, trouvant dans sa fraicheur un semblant de réconfort. Elle savait qu'elle avait mal, très mal même, mais parvenait à continuer de progresser dans la maison en reléguant les différents signaux d'alarme de son corps au stade d'un détail ennuyeux, dont il ne faudrait s'occuper que dans un futur approximatif. Elle avait plus important à faire dans l'immédiat.

Les marches menant à la petite cuisine avait fait saigner sa cuisse de plus belle, bien qu'elle en soit venue à bout en se hissant à la force de ses bras. Elle avait remarqué plusieurs portes dans le salon et la kitchenette, mais toutes étaient fermées – bien qu'elle ait essayé en vain de lancer divers objets sur les panneaux de contrôle, ces derniers étaient trop haut pour qu'elle les atteigne d'elle-même et restaient désespérément verrouillés.

Elle arriva ensuite dans une sorte de débarras, où un coffre lui permit de reprendre son souffle. Appuyée contre la caisse en métal, un détail attira son attention ; un cadenas biométrique fermait l'ouverture. Intéressant. Elle s'en occuperait plus part, il lui fallait déjà répondre à une question plus urgente, et sa réponse se trouvait dans la pièce suivante.

La salle de bain était petite mais fonctionnelle, avec des toilettes, une douche et un évier couronné d'un miroir ovale. Sa joie fût de courte durée ; elle espérait trouver un miroir de plein pied, qui lui permette d'enfin se voir.

Elle fut frappée de la futilité de cet espoir, se traitant d'idiote superficielle. Après des heures à se trainer sur cette satanée pierre et à se vider peu à peu de son sang, elle n'avait pas un seul instant pensé à regarder dehors ; elle était obsédée par l'idée de contempler son reflet. Il lui fallait absolument associer un visage à sa conscience. Elle s'en fichait d'être belle ou fade, hideuse ou quelconque ; elle voulait juste se voir.

Elle prit douloureusement appui sur la cuvette des toilettes, et serra les dents ; elle n'avait plus assez de voix pour crier. Sa gorge était sèche, mais elle n'avait même pas la mesure de sa soif. Si proche du but, si proche de ce miroir de malheur... Prenant appui sur le métal froid de l'évier, elle tremblait. Sa cuisse, de plus en plus poisseuse, ne la maintiendrait pas longtemps. Elle leva les yeux, traversée par la certitude qu'elle ne crèverait pas avant d'avoir vu son fichu reflet. Des yeux fiévreux entouré d'une cascade de cheveux cendres lui répondirent, sans qu'elle n'entende la porte s'ouvrir. Une voix masculine lâcha un juron, des pas précipités résonnèrent sur la pierre.

Puis le néant l'avala à nouveau.

*******

Et voilà, c'était le premier chapitre de cette fanfiction !

J'espère que cette introduction vous aura plu et intrigué, et je vous laisse avec une musique (d'ailleurs je me disais que ça pourrait être chouette de vous partager un morceau qui colle avec l'ambiance du chapitre toutes les semaines... dites-moi si c'est quelque chose qui pourrait vous plaire !)

https://youtu.be/XQMJMW8HpZY

[mareva_mae Jedi SWU]

CHAPITRE 2 : L'inconnu

- J'aurais préféré que vous attendiez mon retour avant de vous découvrir décoratrice d'intérieur.

Elle ouvrit difficilement les yeux, puis les referma aussitôt. Bon sang, qu'est-ce qu'elle avait mal au crâne.

- Tenez, buvez ça. Comme je le disais, les Hutts apprécient peut-être l'effet des trainées de sang laissées par les mauvais payeurs sur le sol de leurs palais, mais pour ma part, je ne suis guère sensible à la poésie barbare des déchets organiques. La prochaine fois que vous décidez de repeindre ma hutte, merci de me faire part de votre projet afin que je puisse tenter de vous en dissuader.

Le breuvage que l'homme l'aidait à boire avait un goût affreux de tubercules macérées avec on ne sait quelle horreur. Elle se laissa faire, décidant que si l'inconnu avait voulu la tuer, il aurait eu l'occasion de le faire pendant son « sommeil ». Vu son état physique actuel, il y avait sans doute bien d'autres façons de s'en prendre à elle avant de considérer le poison.

Alors qu'elle avait déjà bu plusieurs gorgées de l'infâme macérât, ses yeux acceptèrent enfin de s'ouvrir. Ils rencontrèrent ceux de l'homme. Il avait des yeux bleus, pétillants. Il semblait presque amusé. Quand leurs regards se croisèrent, il écarta le gobelet en terre cuite et le posa sur le rebord du lit. Son autre main soutenait la tête de la jeune femme ; comme soudain conscient de leur proximité, il l'aida à se mettre en position semi assise, appuyée contre le mur.

L'homme avait des gestes doux, qui n'évitèrent cependant pas à la cuisse meurtrie de la blessée de se rappeler à elle avec virulence. Par pure fierté, elle tenta de masquer sa douleur. Il le remarqua tout de suite et entassa des couvertures sur un tabouret afin de surélever sa jambe. Il dégagea ensuite une caisse utilitaire de sous la table et s'assit en face d'elle, une main sur la taille et la seconde venant naturellement se poser sur son menton, orné d'une barbe au roux clair, presque blond.

- Excusez-moi, le temps n'est peut-être pas à la plaisanterie. Comment va votre jambe ?

Elle prit le temps de l'observer avant de répondre. Assis, elle n'aurait trop su évaluer sa taille ou sa corpulence, mais il avait l'air de faire dans les 1m75, peut être plus. Ses traits avenants étaient assez marqués par le passage du temps pour donner de la maturité à un visage, qui sans cette barbe et ces quelques rides au coin d'yeux malicieux, aurait donné peu d'indice sur son âge.

Elle estima qu'il devait avoir la trentaine bien consommée. Habillé simplement d'une chemise croisée et d'un pantalon fait du même tissu clair, il portait une ceinture utilitaire à laquelle ne pendaient que quelques outils. Il n'avait pas l'air armé. Consciente du regard interrogateur qu'il lui lançait, elle mit fin à son examen visuel et se décida à lui répondre ;

- Aussi bien qu'on puisse l'espérer. Désolée pour votre sol, je ... je vous aiderai à nettoyer.

- C'est très aimable, répondit-il avec un sourire en demi-teinte, mais je m'en suis déjà occupé. Cela fait bien une demi-journée que vous vous remettez de vos exploits. Comme je tenais à être présent à votre réveil, histoire que vous ne tentiez pas à nouveau de forcer mes effets, il fallait bien que je m'occupe...

- Excusez-moi ? De forcer vos... quoi ? Écoutez monsieur le parano, si j'étais une voleuse, je me serais échouée dans une villa, ou du moins dans un coin où il y a autre chose à voler que des couvertures rapiécées et bouts de ferrailles. La prochaine fois, laissez-moi me vider de mon sang si c'est pour me sortir des âneries parei... ahem... des âneries par...

Elle ne put finir sa tirade bien sentie, secouée d'une violente quinte de toux. L'inconnu se leva rapidement et s'assis à ses côtés, portant de nouveau le verre à ses lèvres. Elle grimaça et jeta un regard méfiant au liquide maronnasse, se demandant si finalement, ce n'était pas peut-être un poison mortel. Ça en avait en tout cas le goût et l'odeur.

- Buvez, ça fera passer la douleur. Vous permettez ?

Elle haussa les épaules et le laissa inspecter sa plaie, dont le bandage avait été changé. Elle sentit une douce chaleur envahir sa cuisse, et se dégagea instinctivement des mains de l'homme, qui avait commencé à défaire son bandage. Il lui jeta un regard réprobateur et entreprit de terminer sa tâche.

- Allons, ce n'est que la décoction qui agit. Ne bougez pas, vous allez rouvrir la plaie. Vous n'êtes pas obligée de regarder, il faut juste que je vérifie si les tissus ont commencé à se reformer.

Ne pas regarder, bien sûr. Et puis quoi encore ?

- Au fait, je m'appelle Ben. Oh, on dirait que j'ai sous-estimé votre capacité de cicatrisation, dit-il joyeusement. Les muscles ont commencé leur travail, vous avez de la chance que j'ai pu trouver du Bacta-gel en ville. Et que l'os ait été épargné, c'est beaucoup plus compliqué de se procurer du Tricoteur. Et vous emmener au Centre Médical de Mos Eisley était proscrit, il était peu probable qu'un droïde médical vous prenne en charge avant que vous vous soyez complètement vidée de votre sang. Je ne veux pas de votre reconnaissance éternelle, ajouta-t-il avec une légère ironie, simplement que vous respectiez l'intimité de la personne qui vous permis d'échapper à une mort certaine.

- Oui, heu... Ben. Merci. Je n'ai pas essayé de vous voler, je cherchais simplement la salle de bain. Une envie pressante.

Elle se demanda pourquoi son premier réflexe était de lui mentir. Après tout, ce type lui avait selon toute vraisemblance sauvé la vie, il l'avait soignée et semblait digne de confiance. Précisément le genre de raison pour lesquelles Ben la mettait mal à l'aise. Si c'était son vrai nom, d'ailleurs. Quelqu'un qui soupçonnait aussi rapidement une blessée amnésique de vouloir fouiller dans ses affaires avait soit une tendance excessive à la prudence, soit quelque chose à cacher. Ah, sauf qu'il ignorait ce détail. Et non d'un fils de Klatooinien, c'était qui, Mos Eisley ?

Elle profita du silence de son sauveur pour se concentrer sur sa cuisse, maintenant débarrassée du bandage ; elle ne vit aucune trace de gel, seulement un trou béant que des nerfs et des muscles commençaient à réinvestir. Fascinée par ce spectacle, elle fut elle-même surprise du violent mouvement qui la fit se plier en deux et rendre de la bile sur le sol impeccable auquel Ben tenait tant.

- Tenez, ce n'est pas grave, dit-il en relâchant ses cheveux, qu'il avait apparemment eu la bonne idée de maintenir en arrière pendant qu'elle vomissait ses tripes. Je comprends que vous ayez cherché à trouver des indices sur la personne chez qui vous êtes hébergée, mais ce n'est pas la peine de me mentir. La quantité de sang que j'ai trouvé près de mon coffre indique que vous êtes restée longtemps penchée à cet endroit. Comprenez qu'il est usage dans le coin, entre les caravanes Tusken et les Jawas de protéger le peu de biens qui ont un peu de valeur.

- Je m'y suis juste adossée le temps de reprendre mon souffle, rétorqua-t-elle avec véhémence. Si vous avez pris la peine d'examiner mon trajet, vous avez dû remarquer que je ne me suis seulement effondrée avant d'accéder aux sanitaires. Je suis désolée, Ben, mais fouiller dans vos affaires est le cadet de mes soucis.

- Oui, sauf que j'ai eu la délicatesse de vous munir d'une poche de récupération en intraveineuse, dit-il en se mettant debout, les bras croisés. Je ne suis pas un mufle, et en trois semaines de coma, je n'allais pas vous laisser souiller votre dignité. Et mon lit, par la même occasion.

Touché. Elle avait en effet sur le bras la trace d'une piqure assez large pour faire passer un câble médical. Et qu'avait-t-il dit ? Trois semaines ? Ce n'était pas bon, pas bon du tout. Et des quoi, des Jawas ? Des Tufkens ? Des familles locales, peut-être ? Bon. Ben semblait loquace, peut-être pourrait-elle en apprendre plus en adoptant une autre approche ;

- C'est votre lit ? demanda-t-elle en regardant le matelas d'un air faussement désolé. Il ne fallait pas... Je veux dire, j'apprends que vous m'avez sauvé la vie et que vous avez dormi par terre par-dessus le marché. C'est vraiment très... noble de votre part.

- C'est la moindre des choses voyons, vous avez subi un sacré traumatisme. Je n'allais pas vous laisser dans votre vaisseau, enfin dans ce qu'il en restait. Vous alliez avoir du mal à vous en sortir seule, la tête dans les vapes et un tuyau de bonne taille en travers de la cuisse.

- Pardon ? Elle abandonna sa tactique aussi vite qu'elle lui était apparue ; elle était beaucoup trop fatiguée pour jouer les ingénues et battre des cils.

- Oui, ça s'est produit, à ne pas en douter, pendant le crash.

Bordel, toujours rien. Aucun souvenir. Même pas des images fugaces. Il pouvait lui mentir, certes, mais comment en être sûre ? Elle était complètement dépendante de sa version des faits, et elle détestait cela. Elle se dit soudain que les informations qu'il laissait glisser dans la discussion venaient beaucoup trop naturellement ; il n'était pas en train de se laisser cuisiner, mais plutôt de la tester.

- Peut-être pourriez-vous m'emmenez sur les lieux ? J'aimerais récupérer certaines choses dans mon vaisseau.

- C'est-à-dire que... il caressa sa barbe d'un air contrit. Oui, nous pourrions y aller. Mais ça ne vous aiderait pas beaucoup. Et c'est hors de question, tant que votre jambe ne s'est pas remise. Et que vous n'êtes pas honnête avec moi. Commençons par votre nom, peut-être ? Je vous ai donné le mien, ça me semble juste, non ?

- Ce n'est pas tout à fait vrai, rétorqua-t-elle en remarquant que prétendre être idiote ne devait pas faire partie de son caractère.

- Oh ? Ah oui. Ben, Ben Kenobi.

Elle soupira. On en était réduit là. Seule avec un inconnu impassible, qui en savait déjà plus sur elle que son cerveau embrumé et abêti ne le lui autorisait. Elle n'avait pas le choix :

- Je ne peux pas vous répondre.

- Et pourquoi donc ?

- Parce que je n'en sais rien, voilà pourquoi. Je n'ai aucun souvenir de ce crash, comme vous dites. Ni de mon vaisseau. Ni de mon nom. Je ne sais même pas à quoi je ressemble, d'accord ? Si je me suis trainée dans votre salle de bain, ce n'était pas pour fouiller vos placards. Je voulais juste me voir, savoir quelle tête j'ai. Parce que pour l'instant tout ce que je sais, c'est que je suis amnésique et coincée je ne sais où avec un bon samaritain qui aurait, pour tout ce que j'en sais, pu lui-même me kidnapper et mettre en scène mon état. Donc arrêtez avec vos airs inquisiteurs ; si quelqu'un a des raisons d'avoir peur de l'autre, ce n'est certainement pas vous.

Pour la première fois depuis son réveil, elle eut la satisfaction de voir Ben ouvrir la bouche et la refermer aussitôt, apparemment incapable, pour une fois, de conclure la conversation par un trait d'esprit.

*****

https://youtu.be/5qJREyrApxI

[mareva_mae Jedi SWU]

CHAPITRE 3 : Douche Froide

- Vous êtes prête ? Un, deux... trois, allons-y.

Ben resserra sa prise autour de sa taille et l'aida à gravir les marches menant à la petite salle de bain. Elle fit de son mieux pour ne pas trop s'appuyer sur lui, mais dû se résoudre à profiter du soutien que lui offrait l'inconnu.

Il était bien plus grand qu'elle, mais elle s'était retenue de lui dire que la position de son bras, tordu vers le haut pour lui permettre de s'accrocher au cou de Ben, rendait la douleur de sa cuisse presque oubliable. Ses lèvres se tordirent en un demi sourire à cette pensée ; elle avait désormais au moins une certitude à son propre sujet ; qui qu'elle soit, elle était fière comme pas possible. Et très têtue.

- Je ne vous fais pas mal ? Nous y sommes presque, faites juste attention, l'entrée est étroite.

Lors de sa première visite dans la salle de bain, elle était sujette à une fièvre de tous les diables et n'avait pas eu le loisir de bien l'observer. Tandis que Ben l'aidait à se positionner au centre de la pièce, face au miroir, elle remarqua un ciseau-laser sur le lavabo, ainsi qu'un savon artisanal d'une couleur peu engageante. Elle en déduit qu'elle devait se trouver dans un coin reculé et provincial, du genre où tout n'était pas produit à la chaîne, uniformisé. Le ciseau-laser, sans doute issu d'un medpack, tranchait assez avec le savon ; elle n'étira pas ses conclusions, se disant que Ben s'en servait sans doute pour entretenir sa barbe, fournie mais ordonnée. Malgré ses habits simples, il semblait accorder un certain soin à son apparence. Tandis qu'il dégagea son bras et glissa derrière elle pour sortir de la pièce, elle le laissa retomber lentement, effleurant un corps qui lui apparut comme solidement musclé sous sa chemise ample.

- Bien. Je vous laisse, alors. N'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit.

- Une serviette, peut-être. Et des vêtements propres, enfin... entiers, si cela ne vous gêne pas, se risqua-t-elle en jetant un regard dépité à son pantalon, auquel il manquait une jambe.

- Désolée, j'ai sauvé ce que j'ai pu... J'espère que ce n'était pas votre pantalon préféré, répondit-il avec malice.

- Honnêtement ? Je n'en ai pas la moindre idée.

Ne sachant pas si elle cherchait à plaisanter ou à couper court à la conversation, il inclina la tête puis sortit discrètement. Elle soupira et se dit qu'elle aurait au moins pu le remercier de l'avoir aidée, surtout vue la futilité de sa requête. Même si elle le soupçonnait de l'avoir accompagnée pour la surveiller, elle dû admettre que le peu d'éléments dont elle disposait tendaient à prouver que Ben Kenobi était un type bien.

Elle secoua la tête, se demandant pourquoi cela l'énervait autant. Décidément, les fragments d'elles qui lui revenaient peu à peu dressaient un portrait peu avenant. Amnésique, méfiante, obstinée et fière ; bizarrement, cette liste de défaut lui réchauffa le cœur. C'était déjà un début.

*

Elle était en train de s'observer depuis dix bonnes minutes quand il toqua à la porte.

Il entra et déposa sur les toilettes des vêtements de rechange. Il lui adressa une question muette en levant un sourcil interrogateur, auquel elle répondit par un haussement d'épaule. Elle s'était bien regardée, sous toutes les coutures même. Le visage qui lui rendait son regard furibond ne l'aidait pas beaucoup. Elle se trouvait plutôt jolie, même si trois semaines de fluide nutritif avaient enlevé tout éclat à son teint déjà très pâle. Ses longs cheveux couleur cendre ne réhaussaient pas ce tableau maladif, auxquels seuls ses yeux bleu foncé et de discrets tatouages noirs, linéaires, venaient donner un peu de couleur. Elle était décoiffée mais estima en remettant un peu ses cheveux en place qu'ils étaient coupés de façon assez stylisée, pour donner de la structure à ses traits. Elle avait des lèvres charnues, des joues rondes et un nez un peu trop prononcé à son goût ; au moins, cela lui donnait du caractère.

- Puis-je utiliser votre douche ?

- Vous pouvez mais... Ce n'est pas une douche à proprement parler. Vous comprendrez quand nous sortirons, mais les gens économisent l'eau ici. C'est plus un bain de vapeur, en quelque sorte. Il suffit d'entrer dans la cabine et d'appuyer sur le gros bouton bleu. C'est un modèle standard et un peu obsolète, réparé avec les moyens du bord. Elle peut se montrer capricieuse. Vous... hem... vous saurez vous débrouiller ?

Si elle prit un malin plaisir face à son embarras manifeste, elle ne manqua pas de remarquer qu'il ne s'était pas inclus dans « les gens d'ici » ; intéressant.

- Puisque vous le mentionnez... Je ne suis pas sûre de pouvoir me déshabiller seule. Je devrais pouvoir tenir debout dans la cabine mais si vous pouviez rester pour me rattraper au cas où, cela me rassurerait vraiment.

Son sauveur était cramoisi, avoisinant dangereusement la couleur d'un fruit de Jogan (1). N'y tenant plus, elle éclata de rire. Ce sursaut de vie, ranimant chaque parcelle d'un corps endolori et étranger, la secoua toute entière. Elle ne pouvait plus s'arrêter, au risque d'avoir du mal à respirer. Son fou-rire finit par se calmer, et elle reprit peu à peu ses esprits les fesses sur le sol, les yeux plein de larmes et l'abdomen en feu.

Ben l'aida à se relever, serviable à un point qu'elle l'en aurait frappé, si elle en avait eu la force. Elle ne le vit ni lever les yeux au ciel, ni maugréer dans sa barbe lorsqu'il quitta la salle de bain.

*

La « douche » fut une abominable déception ; elle qui rêvait de s'oublier dans des litres d'eau brûlante dut se contenter des 30 secondes de sauna express que lui accorda la cabine. A peine fut elle entrée que l'habitacle s'emplit de vapeur, la température avoisinant soudainement les 60 degrés. Ça y est, après avoir survécu à un accident de vaisseau, c'est comme ça que je vais mourir, carbonisée par une douche mal réglée, se dit-elle. A son plus grand soulagement, la vapeur disparut aussi vite qu'elle était apparue, pour laisser place à une bourrasque d'air chaud qui la laissa tremblante mais apparemment propre et entièrement sèche.

Elle sortit de la « douche » et examina tout son corps, non pas à la recherche de saleté – elle n'oserait remettre en question l'efficacité de l'instrument de torture à vapeur – mais d'indices sur son identité. Elle s'estima menue, jeune et en plutôt bonne santé, hormis ses blessures.

Sans être une grande sportive, elle devait avoir l'habitude de marcher beaucoup, à en juger la fermeté de son postérieur et de ses cuisses. Elle eut beau chercher, elle ne trouva pas d'autres tatouages ni de scarifications apparentes. La chose qui la frappait vraiment sur ce corps nu, c'était sa pâleur ; par endroit, sa peau était si incolore qu'elle pouvait suivre ses veines du bout des doigts. Elle devait vivre sur une planète où le Soleil était timide. Ou inexistant. A cette pensée, elle entrevit un enchevêtrement de rues obscures où brillaient des néons.

Elle courrait. La peur lui serrait le ventre et la pluie lui fouettait le visage ; si elle ne se dépêchait pas, ils seraient bientôt là. Elle tourna au coin d'une rue mal famée et bouscula une petite vieille qui poussait devant elle un chariot chargé d'ordures. La vieille glapit, mais elle ne se retourna pas ; il fallait qu'elle trouve un moyen de quitter le niveau. Un bruit sinistre retentit derrière elle, et la vieille se tut. Merde, merde, merde. Ils gagnaient du terrain. Elle arrêta subitement sa course et leva les mains au ciel, tâchant de se concentrer ; SIL EJZY ! La pluie redoubla d'intensité.

Elle ouvrit les yeux, la main tendue vers le plafond. Autour d'elle, tout était trempé ; la salle de bain était couverte d'eau, des murs au plafond. Mais elle, elle était toujours sèche. Elle se jeta sur la chemise trop grande et le caleçon que Ben lui avait laissé, et les enfila en toute hâte, juste à temps pour ne pas se retrouver dans son plus simple appareil quand il ouvrit la porte ;

- Tout va bien ? Je vous ai entendu crier et... Nom d'un bantha, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?

- Je crois que votre douche a besoin de quelques révisions, Ben.

*******

https://youtu.be/LV2Ux3O_XRc

[L2-D2]

Salut et bienvenue sur SWU !

Ah, Obi-Wan ! Voilà un projet qui ne peut que m'intéresser !

J'ai hâte de m'y plonger ! En revanche, déjà 3 chapitres ? Tu as prévu de poster un chapitre par semaine, ou le rythme de publication sera plus soutenu ?

A bientôt !

(au fait, si tu veux aller te présenter, tu peux aller par là : https://www.starwars-universe.com/forum/topic2890.html, l'accueil y est en général chaleureux ! )

[mareva_mae Jedi SWU]

Salut et bienvenue sur SWU !

Ah, Obi-Wan ! Voilà un projet qui ne peut que m'intéresser !

J'ai hâte de m'y plonger ! En revanche, déjà 3 chapitres ? Tu as prévu de poster un chapitre par semaine, ou le rythme de publication sera plus soutenu ?

A bientôt !

(au fait, si tu veux aller te présenter, tu peux aller par là : https://www.starwars-universe.com/forum/topic2890.html, l'accueil y est en général chaleureux ! )

Merci beaucoup de ton enthousiasme

J'ai en effet prévu un chapitre par semaine mais comme les premiers sont courts et s'enchaînent, je me suis dit que ce serait sympa de les poster d'un coup puis de prendre le rythme hebdomadaire Hâte d'avoir ton retour en tout cas

Je vais aller jeter un oeil au sujet de présentation alors, merci du conseil !

[sam sanglebuc Jedi SWU]

Ça démarre très bien !
Je commence à lire des fanfictions depuis peu, et là, j'accroche avec beaucoup de plaisir.
Vivement la suite !

[mareva_mae Jedi SWU]

Ça démarre très bien !
Je commence à lire des fanfictions depuis peu, et là, j'accroche avec beaucoup de plaisir.
Vivement la suite !

Merci beaucoup, je suis ravie que ce début te plaise

Envoyé de mon VOG-L29 en utilisant Tapatalk

[mareva_mae Jedi SWU]

CHAPITRE 4 : L'Orage

La semaine suivante se déroula sans incident. Un petit manège avait commencé à se mettre en place entre eux ; il se levait tôt, bien avant elle, et rentrait en milieu de matinée avec des provisions ou les fruits d'une maigre chasse. Il passait le temps avant le repas à réparer divers objets sur la table de la pièce à vivre ; apparemment, il gagnait quelques crédits en rafistolant des objets dont elle ignorait l'utilité pour les éleveurs de dewbacks – de gros reptiles en forme de goutte d'eau aux pattes avant ridiculement petites, utilisés comme monture - et les cultivateurs d'humidité du coin. Bien que la hutte de Ben soit à des kilomètres des habitations les plus proches, il disait faire des tournées hebdomadaires sur un vieux speederbike, allant proposer ses services de ferme en ferme.

L'après-midi, quand les deux soleils étaient à leur pic, il fermait les deux portes de sa maison et les rideaux de son unique fenêtre, puis reprenait ses réparations. Quand il n'avait rien sur lequel travailler, il faisait le ménage, mettait des herbes à sécher sur une corde ou lisait un vieux traité de mécanique sur un datapad cabossé. Pendant ce temps-là, elle employait son temps à faire les exercices de rééducation qu'il lui avait montré, retrouvant peu à peu l'usage de ses jambes.

Un bâton improvisé dans du bois mort l'aidait à compenser sa jambe encore faible, bien que l'affreuse décoction découverte le premier jour semblât aider à la reconstruction de ses chairs. La dose de bactagel qu'il avait indiqué avoir utilisé sur sa blessure pendant qu'elle était dans le coma avait fait des merveilles ; le trou béant n'était plus qu'un souvenir. Si la zone était encore sensible, elle devait admettre qu'elle était impressionnée par l'efficacité de la substance.

Les journées étaient ennuyeuses, étouffantes. Elle avait demandé à Ben s'il avait pu sauver des affaires à elle quand il l'avait tirée du vaisseau ; il avait prétexté l'avoir sortie de justesse avant que ce dernier ne prenne feu, puis avait repris sans broncher son travail de couture sur la manche déchirée de l'une de ses rares chemises.

Elle essayait de se concentrer sur sa guérison, mais la perte de ses souvenirs et l'absence de perspectives futures commençaient à la rendre folle. Elle détestait l'admettre, son moment préféré de la journée arrivait en début de soirée, quand Ben l'accompagnait dehors, un peu avant la tombée de la nuit ; il restait avec elle pour la rattraper au cas où elle ne tombe, bien qu'elle mette un point d'honneur à se déplacer seule.

Lors de sa première sortie, elle découvrit une étendue désertique, jalonnée de dunes et de roches abruptes. Cette vue lui coupa le souffle ; elle n'avait jamais rien vu de tel. Ses cauchemars étaient peuplés de rue étroites et sombres ou de bâtiments filant vers le ciel, rien qui ne résonne avec cette planète recouverte de sable que Ben lui apprit s'appeler Tatooine. Elle avait du mal à se lever le matin, plongeant chaque nuit dans un sommeil agité et peu réparateur.

Comme les après-midis étaient brûlants, surtout à cette saison, elle ne s'était aventurée qu'une fois à ouvrir la porte secondaire de la maison de Ben, découvrant un enfer de sable avoisinant les 45 degrés. Protégée de la chaleur par les murs épais de la hutte, elle attendait patiemment le soir et l'heure rose. Elle avait baptisée ainsi le moment de leur promenade quotidienne, en raison des teintes chaudes dont se parait le désert au crépuscule, baigné dans la lueur des soleils couchants. Les deux astres projetaient des ombres aux allures fantastiques sur le désert du Jundland, presque surnaturelles.

Elle avait d'abord décidé d'échanger le moins possible avec Ben, instinctivement convaincue que moins ils en sauraient l'un sur l'autre, mieux ils se porteraient. Après une journée de silence, elle avait craqué. Elle ne pouvait supporter plus longtemps de le voir si calme, patiemment concentré sur une tâche minutieuse tandis qu'elle bouillonnait intérieurement. S'il avait été froid et désagréable, encore, elle s'en serait contentée ; mais non, il fallait qu'il reste de marbre en toute circonstance, dégageant malgré toute une chaleur avenante et une curiosité bienveillante à son égard.

*

Ben s'était révélé être un excellent conteur, rendant vivantes les étendues désertiques visibles depuis le plateau où était construite sa maison. Tandis qu'il travaillait sur son établi ou fendait avec précautions de gros fruits noirs pour en extraire un liquide désaltérant au goût étrange, il lui faisait l'inventaire de ses connaissances sur ce monde sauvage de la Bordure Extérieure. Il lui avait parlé des Tuskens - ces femmes et ces hommes recouverts de bandelettes, des pilleurs brutaux qu'on déconseillait aux colons de croiser - mais aussi des Jawas, de petites créatures humanoïdes, voyageant dans d'immenses bâtiments mobiles. Il l'avait beaucoup fait rire en détaillant les diverses spéculations sur la nature de ces marchands nomades, cachés sous des capuches, qu'on supposait à tour de rôle être de petits rongeurs ou des humains tout fripés, qu'une malédiction ancestrale aurait fait rapetisser en un clin d'œil.

Elle lui avait posé beaucoup de questions sur le désert, les villes alentours, la faune et la flore, les seigneurs du crime locaux, mais d'un accord tacite, elle se gardait bien de l'interroger sur autre chose. Il savait qu'elle n'avait rien à partager sur son propre passé, et il était hors de question de mentionner les bribes de souvenirs qui troublaient ses nuits.

Plus les jours passaient, et plus elle était soulagée de s'être échouée sur un monde isolé ; quelqu'un était à sa recherche, elle en avait la certitude. Tant qu'elle ignorait qui la poursuivait dans ses rêves et pourquoi, il était inconcevable d'en avertir Ben, sur qui au final, elle ne savait pas grand-chose, à part son nom. Les manières de Ben Kenobi n'avaient rien de celles qu'elle aurait conféré à un natif d'une planète de fermiers et de bandits ; non, au contraire, il avait des gestes maitrisés et une voix teintée d'un accent agréable, ressemblant beaucoup au sien. S'il était possible que son cerveau en quête de repères ait copié les premiers marqueurs linguistiques parvenus à ses oreilles, elle élabora la théorie qu'ils venaient peut-être tous les deux de la même planète.

Bref, il respectait son amnésie, elle lui rendait la pareil en décidant qu'elle s'en fichait de savoir pourquoi quelqu'un comme lui jouait les ermites sur une planète reculée. Après tout, elle serait bientôt guérie.

A son plus grand dam, elle devait admettre qu'après cinq jours en sa compagnie, et ce malgré tous ses efforts, elle commençait à apprécier leurs discussions et à guetter son arrivée quand elle se réveillait seule. Elle prenait un malin plaisir à lui envoyer des petites piques bien senties, se moquant particulièrement de sa manie de réfléchir profondément en caressant sa barbe à la moindre question, même la plus anodine. S'il prenait un air faussement vexé dans ces moments-là, il semblait ravi de lui répondre sur le même ton. Elle était observatrice, vive d'esprit, et Ben lui rendait la pareille avec enthousiasme, comme quelqu'un qui n'avait pas eu le loisir de faire la démonstration de sa répartie depuis un bout de temps.

Au sixième jour, ils avaient passé la soirée penchée sur le sable, à dessiner une carte des alentours. Quand elle lui demanda de lui indiquer l'endroit où son vaisseau s'était écrasé, le vent se leva brusquement et balaya les reliefs tracés sur le sol. Si la tombée de la nuit, aussi glaciale que les journées étaient écrasantes de chaleur, les forçait généralement à rentrer avant qu'il ne fasse noir, elle fut surprise par ce revirement soudain et se laissa guider quand il lui proposa de continuer leur échange à l'abri.

Cette nuit-là, la conversation s'éteignit aussi vite qu'elle avait commencé à faire des étincelles ; alors qu'ils se chamaillaient, elle posa tout naturellement sa main sur son bras entre deux éclats de rire. Ce contact, différent de ceux induits par la proximité forcée des moments où il changeait son pansement, avait fait brutalement changer l'atmosphère. L'air était devenu lourd, chargé d'électricité comme avant un orage. Le regard qu'ils échangèrent à ce moment resta quelques secondes de trop en suspend ; il lui souhaita bonne nuit de façon expéditive, et alla se coucher aussitôt, lui tournant le dos depuis le hamac de fortune qu'il avait pendu à l'autre bout de la pièce.

Etendue sur le lit taillé dans la pierre, elle eu du mal à trouver le sommeil.

*

Quand elle se réveilla, il était déjà parti. Elle trouva un reste de fromage et de pain sur la table, à côté d'un mot gribouillé à la suie ; « PARTI CHEZ LES BEZOARD. VENUS ME CHERCHER DANS LA NUIT POUR DEWBACK EN TRAVAIL. RENTRERA TARD. »

Elle haussa les yeux au ciel, un peu trop théâtralement pour une personne seule au milieu du désert. Allons bon. Conteur. Mécanicien. Vétérinaire. Y'avait-il quelque chose que Ben Kenobi ne savait pas faire ? A part peut-être réagir normalement à un contact anodin avec une personne du sexe opposé. C'était ridicule. Elle ne cherchait pas à lui voler sa vertu, ni à le séduire. Il était peut-être littéralement le seul homme à des kilomètres à la ronde, mais elle avait d'autres chats à fouetter, comme par exemple retrouver un semblant d'elle-même.

Pas de doute, c'était bien un homme ; convaincu que la terre tournait autour de lui, et que chaque action des autres ne pouvait que converger vers sa personne. Elle mordit rageusement dans le pain et se dit que si même une amnésique avait des opinions aussi tranchées sur la gent masculine, ce n'était pas un hasard. Mais ce Kenobi, il la mettait sacrément en rogne.

Décidée à ne pas passer la journée à attendre le retour de Kenobi comme une vulgaire femme au foyer, elle s'employa à tresser ses cheveux de façon élaborée. Cela ne l'apaisa pas le moins du monde, et elle défit le tout, ne gardant qu'un bandeau autour de son front pour se dégager le visage. Elle avait envie d'une douche, d'une vraie douche, pas de sortir frustrée et avec le sentiment d'inachevé qui la suivait à chaque fois qu'elle quittait la cabine de vapeur. Depuis que Ben l'avait réparée, c'était pire.

Elle attendit que les soleils commencent leur course descendante, puis sortit d'un pas encore chancelant mais décidé. Une fois dehors, elle avança tant bien que mal jusqu'au bord du plateau. Elle fixa le vide à ses pieds puis leva les mains au ciel ; SIL EJZY ! Rien ne se produisit. Elle renouvela l'expérience, sans succès. Elle n'allait pas abandonner aussi facilement.

Elle ferma les yeux, tâchant de convoquer les images et les sensations de ses terreurs nocturnes, des rues éclairées par les néons, de la menace constante de ses poursuivants et surtout, du sentiment d'urgence et de peur qui accompagnait chacun de ses rêves ; DESZ. Un sentiment indescriptible lui parcourut la peau. DESZ, répéta-t-elle avec autorité. Sans même ouvrir les yeux, elle sentit l'air se charger. DESZ, dit-elle encore, puisant dans la frustration accumulée depuis une semaine. Elle chassa Ben Kenobi de son esprit, ne gardant que l'envie de le gifler et de lui faire perdre sa retenue si parfaite. DESZ cria-t-elle, creusant au fond d'elle-même, oubliant un instant tout ce qu'elle ne savait pas. DESZ !

Le ciel craqua. Une pluie torrentielle déferla sur le petit plateau et sur la maison au toit rond. Elle cria de joie, offrant son visage à l'averse. Au loin, un autre grondement fendit le ciel. Puis un second. Puis d'autres, se répondant dans un concert sourd. Elle fit voler la chemise trop grande de Ben, dansant nue sous la pluie, criant sa joie aux immensités du Jundland.

***********

https://youtu.be/cdmomuRTMvI

Et oui, vous ne pensiez quand même pas qu'ils allaient se rapprocher aussi facilement

Bon, je n'avais pas prévu de nouveau chapitre avant ce dimanche mais... Je me suis connectée cet après-midi et je vois qu'il y a 250k de vues sur cette fan fiction ??? Alors. C'est complètement fou. *

Je ne sais pas quoi faire de cette info, j'imagine que c'est forcément liée à la hype de la (magnifique) cover d'Ewan McGregor pour Entertainment Weekly et des premières images de la série mais c'est juste zinzin.

Du coup un petit chapitre surprise et en avance avant celui de dimanche

* EDIT ; j'ai depuis contacté un modérateur qui m'a confirmé que ce nombre inimaginable de vues était sans doute dû à un bug du site. Rien de grave, je vais donc pouvoir continuer rentrer dans mes chaussures ! Un merci encore plus fort si tu lis cette fanfiction pour de vrai et es un authentique être sentient

[Dollowin Branthor Jedi SWU]

T'as un concurrent très sérieux qui débarque sur Disney+...

[mareva_mae Jedi SWU]

T'as un concurrent très sérieux qui débarque sur Disney+...

Aha oui en effet, j'essaie de pas me laisser décourager parce qu'evidemment la série sera mille fois meilleure que ma modeste fanfic

Si j'écris cette histoire c'est pour donner un autre éclairage sur un personnage que j'aime énormément, je ne pense pas pouvoir rivaliser avec le canon

Le trailer est fou d'ailleurs

Ma seule arme c'est qu'il va falloir attendre jusqu'au 25 mai pour la série alors que ma fic est dispo tout de suite

Envoyé de mon VOG-L29 en utilisant Tapatalk

[ShamanWhills Jedi SWU]

Je viens de lire tes trois premiers chapitres. Bonne écriture, tu arrives bien à caractériser ton héroïne et sa psychologie.

J'ai comme l'impression qu'il y a une forme d'Harley Quin/Jinx qui se cache derrière, en mode "très" soft quand même

Elle a réussi à se prendre pour Paul Atréïdes avec son sortilège de pluie

Ca fait quand même plus de 30.000 ans que Tatooïne n'a pas connue de pluie (Dans l'UEL, les Rakatas de l'Empire Infini ont terraformé la planète qui était une terre remplie de verdure. Dans le Canon, cet ancien état de Tatooïne est dit par Boba dans un chapitre de son livre).

J'ai hâte de voir le choc de la découverte de la Force en chacun d'eux par l'autre et leur réaction respective

Son amnésie ne va pas rester longtemps on dirait.

Continue ton histoire, elle commence bien, doucement mais sûrement.

[mareva_mae Jedi SWU]

Je viens de lire tes trois premiers chapitres. Bonne écriture, tu arrives bien à caractériser ton héroïne et sa psychologie.

J'ai comme l'impression qu'il y a une forme d'Harley Quin/Jinx qui se cache derrière, en mode "très" soft quand même

Elle a réussi à se prendre pour Paul Atréïdes avec son sortilège de pluie

Ca fait quand même plus de 30.000 ans que Tatooïne n'a pas connue de pluie (Dans l'UEL, les Rakatas de l'Empire Infini ont terraformé la planète qui était une terre remplie de verdure. Dans le Canon, cet ancien état de Tatooïne est dit par Boba dans un chapitre de son livre).

J'ai hâte de voir le choc de la découverte de la Force en chacun d'eux par l'autre et leur réaction respective

Son amnésie ne va pas rester longtemps on dirait.

Continue ton histoire, elle commence bien, doucement mais sûrement.

Merci tout plein pour ton retour

Aha je ne veux rien divulgâcher, mais il se peut bien que notre héroïne ait un caractère bien trempé qui commence à peine à se révéler En même temps il faut bien ça pour tenir tête à Obi-Wan et son ironie légendaire...

[sam sanglebuc Jedi SWU]

Avant, avant ma découverte des Lucasfilles, j'aurais considéré ta fanfic avec une condescendance polie et je me serais concentré sur des choses sérieuses et canon.
Mais bon, j'ai basculé et en plus c'est très bien écrit.
Pour ce qui est de la série D+, je ne m'inquiète pas, le peu que j'en ai entendu ou vu ne te fait pas le moindre ombrage.

La suite, la suite !!!

[mareva_mae Jedi SWU]

Avant, avant ma découverte des Lucasfilles, j'aurais considéré ta fanfic avec une condescendance polie et je me serais concentré sur des choses sérieuses et canon.
Mais bon, j'ai basculé et en plus c'est très bien écrit.
Pour ce qui est de la série D+, je ne m'inquiète pas, le peu que j'en ai entendu ou vu ne te fait pas le moindre ombrage.

La suite, la suite !!!

Merci beaucoup Sam, ça me fait d'autant plus plaisir que ça te plaise si tu étais sceptique de prime abord

Par contre c'est très sérieux de titiller notre Obi-Wan et de mettre du sel sur ses plaies

La suite ce dimanche du coup

NB ; je ne connais pas du tout LucasFilles, c'est une autre communauté ?

[sam sanglebuc Jedi SWU]

C'est une chaîne you tube, que j'ai découvert par hasard, animée par deux quarantenaires du beau sexe, à qui TFA et TLJ ont permis de se replonger dans la passion SW. À travers principalement le thème de Reylo.

[mareva_mae Jedi SWU]

C'est une chaîne you tube, que j'ai découvert par hasard, animée par deux quarantenaires du beau sexe, à qui TFA et TLJ ont permis de se replonger dans la passion SW. À travers principalement le thème de Reylo.

Okay j'irai checker ça a l'air chouette

[mareva_mae Jedi SWU]

CHAPITRE 5 : Les Portes

Il était en train de méditer sur une colline à quelques kilomètres de la hutte. L'histoire de l'accouchement chez les Bézoard était un pieux mensonge, une semi-vérité, puisque cela était vraiment arrivé il y a à peine un mois. A vrai dire, il avait juste besoin d'être seul.

Il avait toujours honni le mensonge ; par contre, préserver l'harmonie en arrangeant un tant soit peu la réalité, il pouvait s'y résoudre. Après tout, cela faisait bientôt deux ans qu'il prétendait être un ermite un peu mécano et vétérinaire sur les bords pour le bien de la galaxie. L'équilibre de la Force devrait survivre à son besoin impérieux de faire le vide dans son esprit.

Chose à laquelle, malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas tout à fait ; les yeux fermés, il arrivait à visualiser les étendues maintenant familières de Tatooine, recensant chaque parcelle de vie dans les plaines désertiques et les canyons escarpés du Jundland. Plantes, animaux, colons, raiders Tuskens ; il les sentait tous, traversés chacun par la lumière et l'ombre ; il se laissa éprouver la douleur d'une mère dont le petit avait été piétiné par un troupeau de banthas, accueillant sa peine comme il l'avait fait pour la plénitude d'un plan de melons noirs dont les fruits seraient bientôt mûrs. Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix. Telle était la volonté de la Force.

Il se laissa transporter au-delà des frontières de la planète, survolant la bordure extérieure, effleurant de sa conscience la multitude d'êtres habitant chacun de ces mondes. Il n'y a pas d'ignorance, il y a la connaissance. Il savait où aller. Le seuil était encore au-delà, loin derrière les immensités sombres de ciels sans étoiles. Son maître l'attendait, serein au-delà de la brume. Pour le rejoindre, il devait se départir de son enveloppe charnelle, n'embrasser que la légèreté du voyage de l'âme, débarrassée du poids des sentiments. Il n'y a pas de passion, il y a la sérénité.

Il entraperçut les portes qu'il cherchait mais leurs contours restaient vaporeux. Plus il s'approchait, plus elles s'éloignaient ; quelque chose le retenait.

Obi-Wan soupira ; apparemment ce ne serait pas pour aujourd'hui. Depuis que l'inconnue s'était réveillée, il passait beaucoup trop de temps éloigné de sa mission. Si les Lars avaient manifesté sans ambiguïté leur volonté de ne pas le voir rôder autour de leur ferme, et encore moins de s'approcher de l'enfant, il serait bientôt tant d'effectuer une ronde de contrôle. De plus, le travail que lui avait confié maître Yoda ne s'arrêtait pas là ; il devait s'atteler à la tâche que Qui-Gon avait pour lui, quelque part derrières ces portes. Et c'était de l'ordre de l'impossible quand on devait constamment jouer le rôle de Ben Kenobi.

Joues-tu vraiment un rôle ? Tu es sensiblement la même personne, sauf que tu as moins de temps pour t'entraîner et que tu as quelqu'un d'intelligent avec qui discuter. Je croyais que tu en avais marre de ces monologues internes. Il chassa d'un revers de main cette pensée et se leva, passant à la seconde partie de son programme.

La pluie surprit Obi-Wan alors qu'il était encore en état de tenir debout ; l'Alchaka était donc loin d'être terminé. Ce type de méditation active consistait à enchaîner des postures complexes, faisant autant appel à la force physique qu'aux aptitudes uniques d'un Jedi. L'exercice était répétitif, exigeant et n'était achevé qu'à l'épuisement le plus complet du corps du praticien. Il prit les premières gouttes pour de la sueur – il faut dire qu'il était en nage – mais les premiers éclairs le détrompèrent vite.

Sa frustration grandissante laissa vite place à de l'inquiétude ; il n'y avait rien de naturel dans cette pluie torrentielle.

*

Elle eut du mal à se retenir de rire quand elle vit Ben rentrer, trempé jusqu'aux os. Animée d'un certain sentiment de victoire, elle trônait en tailleur sur la table du séjour, propre, les cheveux démêlés et ondulés par la pluie. Le savant mélange d'inconfort et d'irritation peint sur le visage de Ben était assez comique et représentait en soit une punition nécessaire ; il avait assez perdu de son indécrottable superbe pour qu'elle ait pitié de lui.

- Je peux vous servir du thé ? Je me suis dit que pour une fois, ce serait agréable de boire une boisson chaude dont le but est réellement de se réchauffer.

- Je... Oui, merci.

Il s'assit en face d'elle, semblant à peine remarquer qu'elle était assise sur la table, ce qui d'ordinaire aurait dû le piquer. Le pauvre, il avait vraiment une mine déconfite. Il prit la tasse et la posa aussitôt à côté de lui, perdu dans ses pensées.

- Vous n'avez pas trop froid ?

- Pardon ?

- Froid. Je vous demandais si vous aviez froid.

- Si, certainement.

A ces mots, il se leva sans même lui jeter un regard et partit au fond de la hutte, sans doute à la recherche de vêtements secs. Résolue à ne pas le laisser s'en tirer comme ça, alors que pour une fois c'était elle qui maitrisait la situation, elle lança à tue-tête :

- Alors, cet accouchement ?

Il ne répondit pas tout de suite ; elle entendit un bruit sourd, comme le claquement d'un couvercle que l'on laissait retomber.

- Je vous demande pardon ?

Elle soupira. Ce n'était pas si drôle que ça, tout compte fait, de le faire tourner en bourrique.

- L'accouchement chez les Bézoard, Ben. Celui auquel vous vous êtes rendus en urgence, dès l'aube ?

- Oui, oui, l'accouchement. Très bien. Deux belles petites éopies ont vu le jour. La pluie m'a pris à défaut sur le chemin du retour.

Elle se retourna un peu trop vite, elle-même surprise de voir son intuition si facilement confirmée : des éopies hein ? Il mentait. Elle était certaine que son mot du matin mentionnait une autre espèce. Ah, il mentait ! Peut-être était-elle anormalement ravie que Ben lui mente, mais ça y est, elle le tenait ; personne, non personne ne pouvait se contenter d'une vie pareille sans avoir quelque chose à cacher.

Personne n'était aussi droit dans ses bottes, intelligent et serviable : il mentait.

Elle planta ses yeux dans les siens ; il se tenait dans l'encadrement de la porte menant au petit réduit et à la salle de bain, les mains occupées à nouer sa chemise croisée. Il lui rendit son regard avec franchise et répliqua :

- Non pardon, des dewbacks. C'était une femelle dewback que j'ai aidé à devenir mère. Excusez-moi, cet orage m'en fait perdre mon huttese.

Allons bon. Elle reporta son attention sur son thé, tâchant de se composer une expression neutre. Elle en était pourtant certaine, il lui avait menti. Il cachait quelque chose. Après tout, pourquoi l'aider, pourquoi ne pas chercher à la confier au premier hôpital ou à la première guérisseuse venue ?

Si seulement la moitié de son cerveau n'était pas perdu dans la brume, elle verrait... Elle n'avait pas toutes les pièces du puzzle ; elle ne savait rien et découvrait à peine l'étendue de ses capacités. Si Ben mentait, il pouvait l'avoir trompée sur beaucoup de choses. Une idée affolante l'effleura alors ; et s'il la retenait délibérément avec lui ? Et s'il savait précisément qui elle était, et ce dont elle était capable ? Le crash, la durée effective de son coma... Elle n'avait que les dires de Ben pour corroborer ces données.

- Je vous embête ?

Elle s'arracha à la contemplation de sa tasse et rencontra ses yeux, bienveillants, comme d'accoutumée, toujours si intelligents et insondables. Chaque fois qu'elle accrochait son regard et le sondait vraiment, elle y percevait autre chose, un voile soucieux et triste.

- Non, non... je pensais à la pluie. C'est un phénomène courant ?

- Autant que de trouver quelqu'un d'honnête à Mos Eisley... ça veut dire non, précisa-t-il en réponse au sourcil levé de la jeune femme. Il se passe quelque chose... ici, hésita-t-il.

Elle sentit à la façon d'accentuer la fin de sa phrase et de la laisser en suspend qu'il manquait un mot. Il avait envie de l'appeler par son prénom. Elle avait envie qu'il l'appelle par son prénom, bordel de planète sableuse de malheur.

*

Maître. Je sais que vous êtes quelque part. Les portes se désistent encore à moi, je ne parviens à en franchir la ligne. J’ai encore beaucoup à faire, Maître, pour mériter d’en approcher le seuil. Je me sens divisé. Il y a Ben, d’un côté. Ben est nécessaire, il m’a aidé à me détacher des tourments d’Obi-Wan pour me concentrer sur la tâche qui est désormais la mienne. Ben est né après Utapau, après Mustafar, après la guerre. Ben n’a pas les narines remplies de cendre et les rêves hantés par les cris d’Anakin. Ben répare, Ben soigne, Ben se fait discret ; Ben est une couverture idéale. J’aimerais tellement n’être que lui, un ermite simple et heureux de se donner entièrement à un but noble, essentiel.

Mais Ben ne me suffit pas, parfois, Maître. J’ai encore besoin de la vigilance et des aptitudes de celui que j’étais, et que je ne parviens à cesser d’être. Je trouve encore du confort dans la pratique des arts qui sont les nôtres. Peut-être Yoda n’aurait-il pas dû m’enseigner à isoler et cacher des sensibilités extérieures ma pratique de la Force. Peut-être Ben aurait-il plus de facilité à se concentrer sur sa mission si Obi-Wan n’était plus. Je m’accroche à l’idée que perfectionner ma maitrise de la force me rapprochera de vous, Qui-Gon. Mais comment savoir si je suis la bonne voie ?

Quand vous étiez à mes côtés, tout était limpide : vous étiez là pour me guider, et j’étais libre de réagir en opposition ou en accord avec vos principes. Même après votre mort, vous me guidiez encore ; vous m’avez confié la plus efficace des boussoles. Former Anakin a continué de façonner le Jedi et l’homme que vous saviez que je pouvais devenir. Vous m’avez laissé avec une ultime leçon, celle de la patience, de l’amour et du lâcher-prise. J’ai failli à cette tâche. Et maintenant ? A quoi puis-je me fier ? Je n’ai pas le loisir d’échouer à nouveau.

Ben et Obi-Wan, comme les deux Soleils de cette planète désolée, ne semblent pouvoir exister l’un sans l’autre. J’ai besoin d’un signe, Qui-Gon.

La présence de la jeune Coruscantienne est une épreuve supplémentaire. Je ne peux pas la guider. Il faut que je protège l’enfant, rien d’autre ne compte. Pourtant, tôt ou tard, elle finira par compromettre sa sécurité, si je n’agis pas. Que dois-je faire ?

Le nom de Ben résonne presque juste dans sa bouche. Non, c’est un mensonge. Elle est un risque, un danger que seul Obi-Wan a pu ignorer. Pourquoi faut-il toujours que j’agisse ainsi ?

Je ne dois pas perdre de vue l’essentiel. L’enfant. Seul Luke compte.

*

Elle devenait folle ; et si ce n’était pas elle qui avait provoqué le déluge ? Le sentiment de puissance qu’elle avait ressenti en invoquant à pleins poumons des puissances inconnues, en criant ses tripes au ciel sans nuage de Tatooine, l’avait depuis quittée. La pluie avait eu un effet libérateur et jouissif les quatre premières heures. Là, ça commençait à faire long.

Assise près de l’unique fenêtre de la maison de Ben, elle compta mentalement : cela faisait maintenant deux jours qu’il pleuvait sans discontinuer sur l’étendue désertique du Jundland. Elle jeta un regard dépité au ciel, toujours strié d’un rideau aquatique ; arrête, pensa-t-elle. Ça suffit, arrête. Mais il pleuvait toujours.

N’est perdue que celle qui a oublié, se dit-elle ; tant qu’elle ne se rappellerait pas, elle ne pourrait pas avancer. Ça ne pouvait plus durer.

*

Il était en train de se rhabiller à l’abri du seuil improvisé qu’ils avaient construit la vieille à l’aide d’une bâche étanche - un vieux souvenir de l’ancien propriétaire de la maison, abandonné au sous-sol, contre la vieille chaudière. Il s’était enfin décidé, sur les conseils de son invitée, à profiter d’une douche à l’eau de pluie, bien qu’il soit toujours inquiet quant à l’origine de cette averse sans fin. Enfin, il fallait admettre que c’était agréable de sentir de l’eau ruisseler sur son corps, de se sentir lavé. Ce n’était pas pour rien qu’on accordait une symbolique aussi universelle à l’eau, comme si elle pouvait remettre les compteurs du corps et de l’âme à zéro, à condition que l’on se soumette à son pouvoir purificateur. Il fut interrompu dans ses réflexions, sans préambule :

- Ben. Je veux y aller. Je peux marcher. Je boiterai s’il le faut. Emmenez-moi là-bas.
- MAIS… De quoi vous parlez ? Vous permettez ?

*

Elle avait ouvert la porte en trombe, peu soucieuse de le déranger. Elle réalisait à présent qu’il était torse-nu et visiblement mécontent. Tant pis, il devrait passer outre. De son côté, elle ne se laisserait pas le loisir de l’étudier, bien qu’un rapide examen lui ait permis de constater qu’il devait trouver le temps de faire régulièrement de l’exercice dans le désert, à en croire sa carrure ; il avait des épaules et des bras robustes, façonnés par une pratique sans doute assidue. La ligne de poils – plus foncés que ses cheveux, d’ailleurs – qui commençait entre de solides pectoraux et descendait jusqu’à une ceinture d’Appolon surprenamment bien dessinée lui fit tout de même l’espace d’un instant oublier son objectif.

- De quoi est-ce que vous parlez ? répéta-t-il en enfilant précipitamment sa chemise.
- Je veux y aller, Ben, se reprit-elle. Je veux aller sur les lieux du crash. C’est la seule chance que j’ai de me rappeler de quelque chose.
- Venez, rentrons. Je pensais vous le proposer, de toute façon.

Ben mit en route la bouilloire, frottant distraitement un linge sur ses cheveux ébouriffés et encore humides.
- Le souci, c’est que tant qu’il pleut, le désert est impraticable. Il va falloir encore patienter.
- Je sais, répondit-elle avec fatalisme, soufflant sur le liquide bleuâtre à l’odeur fleurie que venait de lui servir Ben. Je sais.

Il sortit sur le perron de fortune pour récupérer le savon et le peigne qu’il avait oublié, surpris par l’entrée fracassante de la jeune femme. Il savait que ce moment arriverait tôt ou tard. Finalement, peut-être que la pluie n’était pas une si mauvaise chose…

Il profita du calme et du silence du désert, que rien ne venait perturber. Le foisonnement de Coruscant lui manquait parfois, mais ici, c’était toujours plus simple d’entrer en lien avec la Force. Il suffisait de fermer les yeux pour faire le vide et ressentir des picotements de lumière parcourir tout son être. Le battement de la pluie lui rappelait, dans une certaine mesure, le brouhaha incessant qui ne quittait jamais les rues de la ville-planète. Il ouvrit les yeux subitement, réalisant que la pluie avait cessé.

*******

https://youtu.be/ZfBnhvgfhBk

Et voilà pour ce nouveau chapitre ! N'hésitez pas à me laisser votre avis, je suis curieuse de savoir ce que vous pensez de la relation (naissante) de nos deux bêtas

[ShamanWhills Jedi SWU]

Salut,

Tu as posté deux fois ta fic mais vu que c'est la même heure, je pense à un bug d'affichage (tu peux supprimer un exemplaire).

Concernant ce nouveau chapitre, l'introspection d'Obi est intéressante du fait que tu illustres une forme de TDI. On a Ben d'un côté et Obi-Wan de l'autre, le premier étant né après la guerre, tout comme Anakin/Vador, le deuxième étant né au bureau du chancelier et devenu pleinement mature lors du port de l'armure...

L'exercice pour entrer en contact avec Jinn semble être une sorte de voyage astral, hors je ne sais pas si ce genre de chose existe dans cet univers. Cela reste du moins intéressant et les questions et doutes d'Obi-wan sont légitimes. Le stress post-traumatique commence à se faire sentir à travers ses questions.

Par contre il semble connaitre l'identité de la jeune femme... Intéressant.

La concernant, elle semble déjà avoir eu de l'oeil pour le physique du Jedi...

En tout cas continue, c'est toujours aussi plaisant de lire.

[mareva_mae Jedi SWU]

Salut,

Tu as posté deux fois ta fic mais vu que c'est la même heure, je pense à un bug d'affichage (tu peux supprimer un exemplaire).

Concernant ce nouveau chapitre, l'introspection d'Obi est intéressante du fait que tu illustres une forme de TDI. On a Ben d'un côté et Obi-Wan de l'autre, le premier étant né après la guerre, tout comme Anakin/Vador, le deuxième étant né au bureau du chancelier et devenu pleinement mature lors du port de l'armure...

L'exercice pour entrer en contact avec Jinn semble être une sorte de voyage astral, hors je ne sais pas si ce genre de chose existe dans cet univers. Cela reste du moins intéressant et les questions et doutes d'Obi-wan sont légitimes. Le stress post-traumatique commence à se faire sentir à travers ses questions.

Par contre il semble connaitre l'identité de la jeune femme... Intéressant.

La concernant, elle semble déjà avoir eu de l'oeil pour le physique du Jedi...

En tout cas continue, c'est toujours aussi plaisant de lire.

Hello,

Tu as en effet raison il y a du avoir un bug... Je ne peux pas supprimer un des doublons, mais je vais contacter un des modérateurs pour voir si c'est possible

Contente que cet essai d'introspection d'Obi-Wan te semble cohérent, ça me paraissait logique qu'il ait de sévères lésions psychologiques après ce qu'il a vécu (le pauvre, il a quand même bien mangé...). Pour le voyage astral c'est vrai que ça s'en rapproche assez, je n'ai pas forcément fait des recherches sur le sujet mais plus écrit au feeling ce que j'imaginais. J'espère que cette prise de liberté ne gêne pas la lecture !

Ah et oui, notre héroïne est amnésique, pas aveugle

Merci encore de ton retour, c'est un plaisir d'échanger

[L2-D2]

Double du chapitre 5 supprimé, vous pouvez reprendre une activité normale !

[mareva_mae Jedi SWU]

Oh super, merci infiniment

Je vais tâcher de circuler plus prudemment sur les voies galactiques

[sam sanglebuc Jedi SWU]

Le voyage astral ne me gêne pas, la Force pour moi fait ce qu'elle veut. Il y a bien des éléments dans l'épisode TCW/Yoda, mais aucune importance !
Deux bêtas, oui. L'une qui ne sait pas éteindre le " robinet de la douche " et l'autre toujours englué dans sa doctrine réac.
Mais tellement attachants !
Quand j'ai entendu pour la première fois le terme slowburn avec les Lucasfilles et tout ce qui tourne autour des fanfic je m'étais dit " c'est pas pour moi".
Et là, j'attends la suite avec impatience...

[ShamanWhills Jedi SWU]

Je ne sais pas si ce mot est nouveau dans le monde des fans-fictions mais perso je l'ai découvert l'année dernière. Terme ingénieux pour illustrer une progression lente de la construction d'une relation amoureuse/sentimentale et/ou sexuelle/passionnelle. Un exercice pas facile à faire (je m'y essaie via ma fan-fic) mais c'est très intéressant à mettre en place.

@l'autrice du topic: comment est-ce possible qu'il y ait plus de 270.000 vues? Aucune fan-fiction postée depuis la création du site n'a atteint ce nombre de vues (et en plus, il y a peu de messages depuis la création du topic).

Vivement Dimanche Prochain pour la suite.

[Anthony11]

@l'autrice du topic: comment est-ce possible qu'il y ait plus de 270.000 vues? Aucune fan-fiction postée depuis la création du site n'a atteint ce nombre de vues (et en plus, il y a peu de messages depuis la création du topic).

C'est tout simplement impossible que le topic ait pu faire plus de 270.000 vues en 1 semaine (sans dénigrer la fanfic, juste d'un point de vue comptable), je pense qu'on est face à un très gros bug du site.

Mareva_mae, je n'ai toujours pas eu le temps de commencer ta fanfic mais je compte bien m'y mettre la semaine prochaine, sinon je vais accumuler trop de retard après

[mareva_mae Jedi SWU]

Le voyage astral ne me gêne pas, la Force pour moi fait ce qu'elle veut. Il y a bien des éléments dans l'épisode TCW/Yoda, mais aucune importance !
Deux bêtas, oui. L'une qui ne sait pas éteindre le " robinet de la douche " et l'autre toujours englué dans sa doctrine réac.
Mais tellement attachants !
Quand j'ai entendu pour la première fois le terme slowburn avec les Lucasfilles et tout ce qui tourne autour des fanfic je m'étais dit " c'est pas pour moi".
Et là, j'attends la suite avec impatience...

Oh merci, je suis heureuse que leur dynamique te plaise Convertir au slowburn, ma mission sur cette terre

Je ne sais pas si ce mot est nouveau dans le monde des fans-fictions mais perso je l'ai découvert l'année dernière. Terme ingénieux pour illustrer une progression lente de la construction d'une relation amoureuse/sentimentale et/ou sexuelle/passionnelle. Un exercice pas facile à faire (je m'y essaie via ma fan-fic) mais c'est très intéressant à mettre en place.

@l'autrice du topic: comment est-ce possible qu'il y ait plus de 270.000 vues? Aucune fan-fiction postée depuis la création du site n'a atteint ce nombre de vues (et en plus, il y a peu de messages depuis la création du topic).

Vivement Dimanche Prochain pour la suite.

Aha définition parfaite du slowburn C'est un de mes tropes préférés, c'est vrai que c'est hyper agréable à mettre en place. Puis ça va bien avec l'idée d'un personnage, à fortiori un Jedi, littéralement consumé peu à peu par un sentiment qu'il se refuse à voir

Alors à propos de ce nombre exponentiel de vues j'en ai parlé avec un admin, c'est sans doute un bot qui a buggué en conjonction avec la sortie du trailer de Kenobi... Bon ça fausse un peu les stats mais comme les vues sont indicatives ce n'est pas très grave, juste je sais qu'il ne faut pas que je prenne la grosse tête

[mareva_mae Jedi SWU]

@l'autrice du topic: comment est-ce possible qu'il y ait plus de 270.000 vues? Aucune fan-fiction postée depuis la création du site n'a atteint ce nombre de vues (et en plus, il y a peu de messages depuis la création du topic).

C'est tout simplement impossible que le topic ait pu faire plus de 270.000 vues en 1 semaine (sans dénigrer la fanfic, juste d'un point de vue comptable), je pense qu'on est face à un très gros bug du site.

Mareva_mae, je n'ai toujours pas eu le temps de commencer ta fanfic mais je compte bien m'y mettre la semaine prochaine, sinon je vais accumuler trop de retard après

Non non ne t'inquiète pas Anthony11 je me doutais bien qu'il y avait anguille sous roche, et comme dit plus haut un admin m'a confirmé que c'était sans doute un bug des bots. On peut sans doute évaluer mon vrai nombre de vues en faisant résultat supposé - 270 000

aha pas de pression, hâte d'avoir tes retours si tu trouves le temps lire mon texte alors

[mareva_mae Jedi SWU]

CHAPITRE 6 : Yaraa

Non pas comme ça, ça ne rendait vraiment pas justice à ce qu'elle avait visualisé.

La jeune femme se tortilla dans tous les sens, essayant de placer la ceinture de façon à marquer sa taille et à rendre la chemise trop grande de Ben un peu plus flatteuse. Sa constitution et sa taille lui donnait l'air d'une enfant qui aurait emprunté les vêtements d'un adulte ; c'était tout bonnement ridicule. La ceinture ne donnait pas en aucun cas l'impression qu'elle avait consacré un après-midi entier à fouiller la cave de la hutte et à tresser ensemble tous les vieux bouts de corde sur lesquels elle pouvait mettre la main.

- Dites... vous savez que nous allons juste faire des emplettes à une caravane marchande ?

Elle lui lança un regard furibond mais ne se donna pas la peine de lui répondre. De toute évidence, Ben n'avait pas à se demander ce que les autres pensaient de son apparence ; c'était un homme. On lui laisserait toujours le bénéfice du doute et la chance de prouver sa valeur par des actes ou des paroles. Ses cheveux un peu trop longs, qui commençaient à investir sa nuque, ne lui donnaient pas une allure négligée mais un côté débonnaire et abordable. Ne posséder qu'une tenue en plusieurs exemplaires ne serait pas, chez lui, une marque de fénéantise mais un signe de stabilité émotionnelle ou de désintéressement modeste. Le manteau brun à capuche qu'il avait revêtu, usé et informe, lui permettait non seulement de se protéger du soleil, mais aussi de se fondre dans la foule.

Elle, on la remarquerait tout de suite, l'inconnue aux vêtements trop grands. On lui attribuerait un rôle d'un simple coup d'œil. Elle avait envie que sa première apparition en public, même si ce public était constitué de vieux bédouins édentés, lui donne une chance de se présenter sous un jour satisfaisant. Elle avait besoin que le rôle qu'on lui donne ne vienne pas faire voler en éclat la personnalité, encore vacillante, qu'elle commençait à se construire depuis son réveil. Voilà donc pourquoi elle essayait de souligner sa taille, de soigner sa coiffure et de rehausser son teint en frottant sur ses joues des baies rouges étranges, chipées dans la petite cuisine de Ben.

Elle coinça le pantalon trop large dans ses bottes, seul vestige de la tenue avec laquelle elle avait atterri sur Tatooine. Elle les aimait beaucoup ; étroites, noires et souples, c'était le genre de chaussures qui donnaient du liant à n'importe quelle tenue. Elles étaient un peu dénaturées par le tissu lâche qui venait les recouvrir comme de la peau distendue, mais cela ferait l'affaire. Elle compléta sa tenue d'un foulard, nouée de façon à la protéger du soleil. Elle se regarda une derrière fois dans le miroir, animée par la sensation étrange de dévisager une nouvelle inconnue à l'équation qu'elle essayait de résoudre. Avec ses cheveux rassemblés en couronne sous l'étoffe grise et son rose aux joues, elle avait l'air d'une jeune ingénue dans un holofilm sentimental. Elle essayait de déterminer si ce rôle lui convenait ou lui donnait plutôt une furieuse envie de se raser le crâne et de se griffer la peau jusqu'au sang, quand elle entendit le moteur du speeder démarrer.

- Il va falloir vous cramponner. Vous vous en sentez capable ?

Elle toisa l'engin sur lequel Ben était déjà juché. Le moteur à gravité était situé à l'arrière, sous une petite assise. A l'avant, il n'y avait qu'une paire de pédales et autant de guidons. Elle savait que son hôte possédait un speeder, mais avait oublié que c'était plus précisément un modèle motojet, du genre rapide, étroit, et conçu pour ne transporter qu'une seule personne.

- Et je dois m'accrocher à quoi, exactement ?

- J'ai soudé des poignées sur les côtés, expliqua-t-il, si je n'accélère pas trop, cela devrait vous permettre de rester accrochée et d'éviter de vous envoler. Je ne vous souhaite pas d'être récupérée par une caravane d'hommes des sables avant que je ne remarque votre disparition.

- Quel homme prévenant.

- Tout pour votre confort, ma chère.

- Si malgré vos efforts je venais à connaitre ce sort funeste, je tacherai de vous faire parvenir par Bantha voyageur le récit de ma nouvelle vie d'épouse dévouée, devenue maitresse dans l'art du ragoût de serpent.

- Il faut bien ce cadre pour vous imaginer avec des talents culinaires, répondit Ben en pouffant. Mais n'ayez crainte, vous parlez beaucoup trop pour que votre absence ne soit pas remarquée.

Elle se contenta de lever les yeux au ciel et laissa Ben l'aider à enfourcher l'appareil.

*

Elle devait bien avouer ne pas avoir grand-chose à redire à la conduite de Ben. Il manipulait la motojet avec assurance et une certaine délicatesse, évitant les virages trop brusques et les pièges tendus par le terrain inégal du désert, remodelé par la pluie. Il se tourna à plusieurs reprises pour vérifier qu'elle tenait bon et lui demander si elle avait besoin qu'ils fassent une pause, ce à quoi elle se borna à lui répondre, par pitié, de garder ses yeux sur le sable.

Après une vingtaine minutes de trajet, ils arrivèrent au pied d'une roche escarpée. Ben coupa le moteur et déclara ;

- Je ne comprends pas, ils devraient pourtant être ici ; c'est le point de ralliement habituel.

Ils tendirent l'oreille tous les deux et échangèrent un regard entendu en percevant le son distinct de voix enfantines, résonnant contre la roche. En faisant le tour de la petite montagne, ils débouchèrent sur un paysage incongru ; la caravane était bien là. Elle était simplement installée autour d'un lac.

Selon Ben, c'était une conséquence logique de la pluie des derniers jours ; l'eau s'était regroupée contre la roche et le sable ne pouvant pas tout absorber, les précipitations avaient dû finir par créer cette étendue d'eau artificielle. Il élaborait ses théories météorologiques en aidant la jeune femme à descendre et dû se rendre à l'évidence ; elle ne l'écoutait absolument pas.

Elle ne savait pas où donner de la tête. Les quelques marchandises étalées sur les tapis défraichis des nomades lui donnaient l'impression de se perdre dans un festival de couleurs et d'odeurs nouvelles. Les enfants qui se jetaient dans le lac en criant joyeusement lui vrillaient délicieusement les tympans. A l'ombre du gigantesque char des sables, elle vit des créatures de plus de deux mètres au garrot, dotées de grandes cornes recourbées, s'ébrouer nonchalamment pour échapper à de petites silhouettes encapuchonnées qui leur tiraient les poils. Émerveillée, elle se retourna vers Ben ;

- Des jawas, ce sont des jawas !

- Moins fort, dit-il en riant et en détachant son sac à dos de l'avant du speeder. S'il remarque que vous vous intéressez à eux, ils ne vont jamais nous laisser partir.

- Mais bien sûr je m'intéresse à eux, je n'ai jamais rien vu de tel ! Et ces énormes créatures poilues, ce sont des Banthas, n'est-ce pas ? Ils sont si grands !

Bien qu'amusé par l'enthousiasme incrédule de la jeune femme qu'il n'avait pas l'habitude de voir aussi enjouée, Ben entama peu de temps après leur arrivée des négociations animées avec un homme tenant un stand de fruits et de biens de première nécessité. Il confia quelques crédits à sa compagne de voyage, qu'elle accepta de bonne grâce ; il était à peu près sûr qu'en d'autres circonstances, elle lui aurait renvoyé sa charité mal placée au visage, dans un savant mélange d'ironie désabusée et de méchanceté fière. A la voir accepter aussi facilement ce maigre cadeau, Ben sentit son cœur se serrer ; elle était beaucoup trop heureuse de se trouver en compagnie d'autres personnes que lui pour refuser.

Elle navigua entre les quelques stands, laissant ses yeux, puis ses doigts, explorer les surfaces inconnues. Elle acheta d'abord des petits fruits acidulés, qu'on lui indiqua s'appeler du pallie. Elle était à peu près certaine de les avoir payés trop cher, mais jamais rien ne lui avait paru aussi bon. Un homme qui ne semblait pas beaucoup plus vieux qu'elle était installé un peu à l'écart des autres. Il avait disposé devant lui des petits objets brillants, qu'elle comprit en s'approchant être des bijoux.

Elle s'agenouilla dans le sable pour examiner minutieusement chaque pièce. Les bagues et les bracelets en métal gravés ne l'intéressaient pas outre mesure, mais elle fut saisie par les reflets intriguant d'un pendentif en pierre. Elle souleva le médaillon rond, taillé dans de la pierre violette. A la lumière des Soleils, cette dernière se révéla changeante, tantôt verte puis d'un noir profond. Elle remarqua alors que le vendeur la regardait avec attention. Il avait des yeux sombres qui, un peu comme la pierre, étaient pailletés d'éclats aux couleurs indéfinissables. Elle lui sourit et lui tendit le bijou avec un air interrogateur, lui montrant l'argent qu'il lui restait.

- Le compte n'y est pas tout à fait, dit l'homme d'une voix rocailleuse mais veloutée.

- Oh, vous parlez le commun ?

- Et pourquoi ne le parlerais-je pas ?

- Veuillez m'excusez, j'ai essayé de discuter avec le vieil homme du stand voisin mais j'ai cru qu'il ne me comprenait pas et j'en ai déduit que... Disons que j'ai tiré des conclusions hâtives. Bien fait pour moi si je me suis faite avoir et dépouillée de la moitié de mes crédits. Les fruits étaient très bons, ceci-dit.

- Attendez, ce gredin d'Hamza a encore fait semblant d'être muet ? Il va m'entendre... Bon, je vous le fais moitié prix. Tâchons de ne pas vous donner une image catastrophique de tous les habitants de Tatooine, j'irai me faire rembourser la différence chez cette vieille fripouille.

- Ça se voit tant que ça que je ne suis pas d'ici, hein ?

Le vendeur de bijoux lui indiqua s'appeler Riffa. Il accrocha le collier au bout d'une lanière de cuir et l'aida à le nouer autour de son cou. Il lui offrit un thé aux fleurs de funnel et échangea encore un peu avec elle, gardant toujours un œil sur son stand qu'il dût finalement rejoindre à regret afin d'empêcher des jawas de le dévaliser. Après avoir fini sa tasse, elle remarqua qu'une vieille femme la fixait intensément. Elle s'approcha de la vieille et, décidée à ne pas reproduire son erreur, lui demanda en commun si elle pouvait s'assoir près d'elle. La vielle opina du chef, faisant tinter ses boucles d'oreilles et son turban orné de petits ronds en métal. Elle lui tendit la main d'un air autoritaire ; la jeune femme répondit à son invitation muette et lui tendit la sienne en retour. La vieille femme retourna délicatement sa main et sonda sa paume du bout des doigts, traçant des signes complexes en marmonnant des paroles inaudibles.

- Tu as perdu beaucoup. Certaines que tu retrouveras, d'autres qui sont perdues à jamais. Certaines choses que tu ne pensais jamais trouver t'attendent. Ce que tu as donné t'as déjà été rendu.

- Je... je ne suis pas sûre de comprendre, madame.

- Rien ne se perd, rien ne se crée, c'est la loi ; un don pour un don.

- Mais je n'ai rien à vous donner, j'ai passé tous mes crédits tout à l'heure et...

- Yaraa, la coupa la vieille. Tu as un don, Yaraa. »

La vieille pointa un doigt sur le front de la jeune femme en répétant ce nom étrange : Yaraa.

*******

https://youtu.be/SGce_ORYqkQ

*******

Vous sentez l'autrice soulagée de ne plus devoir juste employer des périphrases pour décrire son personnage ?
J'espère que ce nouveau chapitre vous aura plus, n'hésitez pas à faire coucou dans les réponses si vous suivez cette fan fic et à me donner votre avis
Bon courage pour la semaine à venir et à dimanche prochain ❤️

[sam sanglebuc Jedi SWU]

Une coquille: "il va falloir vous cramponnez"
Correction "vous cramponner"


Comme tu t'inscris dans le canon, Obi Wan va rester égal à lui même, un vieil adepte droit dans ses bottes, d'un ordre intégriste réac et paternaliste. Mais ce que tu vas lui faire vivre rejoint pour moi ce que lui ont apporté Satine et Ahsoka, et il contribuera malgré tout à l'avènement de l'Équilibre de la Force, pour le plus grand bien de toute la galaxie.
Et pour mon plus grand bonheur de lecteur, car c'est un magnifique personnage (sans oublier ta sorcière qui est en train de rejoindre mes chères Leia, Holdo et tant d'autres)

[mareva_mae Jedi SWU]

Une coquille: "il va falloir vous cramponnez"
Correction "vous cramponner"


Comme tu t'inscris dans le canon, Obi Wan va rester égal à lui même, un vieil adepte droit dans ses bottes, d'un ordre intégriste réac et paternaliste. Mais ce que tu vas lui faire vivre rejoint pour moi ce que lui ont apporté Satine et Ahsoka, et il contribuera malgré tout à l'avènement de l'Équilibre de la Force, pour le plus grand bien de toute la galaxie.
Et pour mon plus grand bonheur de lecteur, car c'est un magnifique personnage (sans oublier ta sorcière qui est en train de rejoindre mes chères Leia, Holdo et tant d'autres)

Merci de ta vigilance Sam, coquille corrigée

Ah évidemment qu'Obi-Wan reste un indécrottable moraliste Jedi (que j'aime de tout mon cœur, évidemment !)... J'essaie de le chambouler un peu quand même, le but de cette fan fic c'est aussi d'apporter un autre éclairage sur sa personnalité, notamment au lendemain de la guerre, alors qu'il a "presque" tout perdu. Promis, c'est du canon compliant mais ça n'empêche pas de lui faire vivre quelques expériences

Oh la la je ne sais pas si ma Yaraa mérite de figurer sur une aussi jolie liste, ça me touche énormément en tout cas, merci

[L2-D2]

Chapitres 1 à 6 lus !

Bon ! Il était temps que je rattrape mon retard, c'est désormais chose faite ! Et une chose est sûre : je ne regrette pas de m'être plongé dans ce récit, et je trouve les extraits musicaux plutôt pertinents et qui vont bien avec l'ambiance qui se dégage de chaque Chapitre, justement !

Si je rentre dans les détails, c'est bien écrit. J'avoue à ma grande honte ne pas avoir compris dès le début que notre héroïne était amnésique, au point de me demander dans le Chapitre 2 d'où est-ce que cela sortait, le fait qu'elle avait oublié son nom ! Du coup, j'ai enchaîné par une relecture du premier Chapitre mais c'est bon, j'ai tout compris ! Et ça m'a permis de ne pas louper cette pépite :

Elle avança avec la grâce d'un nouveau-né shooté aux bâtons de la mort vers le coin droit de la pièce[...]

Mais quelle image ! Il fallait la trouver !

Plus sérieusement : Obi-Wan est une réussite totale. Tu as parfaitement su saisir le personnage, son petit côté "coincé", ses doutes, la focalisation envers Qui-Gon est pertinente et comme le disait je ne sais plus lequel de mes camarades au-dessus, le lien avec l'héroïne rappelle un peu la relation avec Satine.

Concernant l'héroïne, justement : tu nous retranscris parfaitement bien sa frustration liée à son amnésie, ses origines, d'où elle vient et son vaisseau. Là-dessus, je trouve qu'Obi-Wan en revanche la joue trop mystérieuse. Si j'imagine que tout cela a à voir avec son passé, avec le fait que, sans doute, Obi-Wan a reconnu quelque chose en elle (je ne pense pas qu'il la connaissait avant, mais peut-être que je me trompe), c'est un peu étonnant, et renforce le côté un peu "huis-clos" qui se joue entre eux, avec des sous-entendus (surtout venant d'elle !). Bref, j'attends d'en savoir plus la concernant !

(Et on serait dans l'Univers Légendes que j'aurais misé une pièce sur Asajj Ventress !)

Et puis j'avoue que ce passage m'a fait sourire, bien qu'il n'aide pas, je trouve, à rendre la "sorcière" forcément très crédible :

Décidée à ne pas passer la journée à attendre le retour de Kenobi comme une vulgaire femme au foyer, elle s'employa à tresser ses cheveux de façon élaborée.

Comme la partie sur sa tenue vestimentaire au début du Chapitre 6. C'est sympathique, ça fait sourire, on s'imagine sans mal la scène sous les yeux (et particulièrement avec la musique proposée en fond sonore, qui fait presque penser à ce qu'on pourrait trouver dans Peaky Blinders)... mais ça me semble presque un peu "trop". Je ne sais pas si j'arrive à être clair, en fait !

En tout cas, je suis curieux de voir où tout cela va nous mener !

Vivement la suite !

[mareva_mae Jedi SWU]

Chapitres 1 à 6 lus !

Bon ! Il était temps que je rattrape mon retard, c'est désormais chose faite ! Et une chose est sûre : je ne regrette pas de m'être plongé dans ce récit, et je trouve les extraits musicaux plutôt pertinents et qui vont bien avec l'ambiance qui se dégage de chaque Chapitre, justement !

Oh, merci infiniement de ton retour L2-D2, je suis contente que ça te plaise ça me fait super plaisir de savoir que quelqu'un écoute mes suggestions musicales ! Souvent, ce sont des chansons que j'écoute en boucle comme une sociopathe pour écrire une scène, voir le chapitre entier. Je fonctionne avec une écriture assez "cinématographique" où je visualise le cadrage, les musiques que je mettrai en fin d'épisode... Bref ça fait partie intégrante de mon processus d'écriture

Plus sérieusement : Obi-Wan est une réussite totale. Tu as parfaitement su saisir le personnage, son petit côté "coincé", ses doutes, la focalisation envers Qui-Gon est pertinente et comme le disait je ne sais plus lequel de mes camarades au-dessus, le lien avec l'héroïne rappelle un peu la relation avec Satine.

Concernant l'héroïne, justement : tu nous retranscris parfaitement bien sa frustration liée à son amnésie, ses origines, d'où elle vient et son vaisseau. Là-dessus, je trouve qu'Obi-Wan en revanche la joue trop mystérieuse. Si j'imagine que tout cela a à voir avec son passé, avec le fait que, sans doute, Obi-Wan a reconnu quelque chose en elle (je ne pense pas qu'il la connaissait avant, mais peut-être que je me trompe), c'est un peu étonnant, et renforce le côté un peu "huis-clos" qui se joue entre eux, avec des sous-entendus (surtout venant d'elle !). Bref, j'attends d'en savoir plus la concernant !

(Et on serait dans l'Univers Légendes que j'aurais misé une pièce sur Asajj Ventress !)

Bon ben je ne sais plus où le mettre... comme dirait mon amoureux, "ça fait 15 ans que tu es obsédée par ce personnage, heureusement que tu le caractérise bien"

Pour l'héroïne, oui c'est bien une OC, mais je suis contente que tu sentes l'influence de Ventress, dont elle est clairement un peu inspirée (même si elle a son propre caractère de cochon).

Et puis j'avoue que ce passage m'a fait sourire, bien qu'il n'aide pas, je trouve, à rendre la "sorcière" forcément très crédible

Ah je comprends pour le passage "reines de du shopping", je l'ai écrit pour caractériser Yaraa, renforcer son état d'esprit et ses différences avec Obi-Wan, mais peut-être que c'était maladroit ou superflu

[mareva_mae Jedi SWU]

CHAPITRE 7 : Capitaine

Elle retrouva Ben près du speeder. Il ne la vit pas approcher, occupé à faire monter à tour de rôle les enfants des bédouins à la place du conducteur. Il venait de soulever un petit garçon de trois ou quatre ans, dont les bras étaient manifestement trop courts pour attraper les guidons du véhicule. Comprenant les piaillements du gamin, il l’aida à se mettre debout et à se saisir de l’objet de sa convoitise. L’enfant était ravi, d’autant que Ben s’avérait dévoué à sa tâche : les mains sur la taille du gosse, il le faisait aller de droite à gauche, imitant à la bouche les bruits du moteur. Elle l’observa pendant dix bonnes minutes, se demandant ce qui avait pu empêcher quelqu’un d’aussi doué avec les enfants d’en avoir. Peut-être qu’il en avait eu, d’ailleurs ; ce qui était sûr, c’est qu’on pouvait déceler une certaine tristesse derrière sa bonhommie apparente. Du regret peut-être.

Un rhodien aux écailles bleues, un peu plus âgé que les autres, tira le pantalon de Ben et lui demanda s’il pouvait faire un vrai tour de motojet.

- Désolé Jumb, je crois que la commandante du vaisseau est rentrée, répondit Ben en faisant un clin d’œil à la jeune femme. Nous allons devoir y aller, n’est-ce pas capitaine ?
- N’importe quoi, elle n’est pas capitaine, c’est juste la dame que Riffa essayait de draguer tout à l’heure !

Elle sentit ses joues s’empourprer et regretta de s’être maquillée. Elle devait avoir l’air fine, avec sa peau pâle comme la mort rougie par le soleil, le fard artisanal et l’embarras.

Ben la regardait fixement. Il avait levé un sourcil mais affichait un air impassible. Son visage offrait un tableau de marbre ponctué par une curiosité purement courtoise. Le genre de visage qui lui disait clairement qu’elle était libre de faire ce qu’elle voulait sans l’impacter le moins du monde. Le genre de visage qui niait toute la complicité qu’elle avait cru percevoir dans son clin d’œil et sa façon de l’appeler capitaine. Le genre de visage qui ne devrait pas lui donner envie de lui faire mal en retour.

- Tu as raison petit, je ne suis pas capitaine, juste une princesse perdue dans le désert.

Elle s’agenouilla près du gamin ; mis sa main sur le côté de ses lèvres et dit dans un chuchotement feint ;
- Ben est mon fidèle chevalier servant, il veille à ce que les méchants ne me retrouvent pas. Mais chut, ne le dis à personne !
- Vous êtes une vraie princesse ? s’extasia le petit rhodien, ses immenses yeux s’élargissant encore.
- Oui, mais c’est un secret ! Tu peux m’appeler votre altesse. Ou simplement Yaraa. Je m’appelle Yaraa.

Elle se leva aussitôt, sans s’occuper du gamin médusé qui la fixait la bouche et les yeux grands ouverts. Elle se dirigea vers Riffa et le salua sous les sifflements moqueurs de quelques nomades à qui elle lança un regard de défi avant de planter un baiser sur la joue du vendeur de bijoux, lui glissant à l’oreille :

- Ça fera pour ma dette.

Elle fit le tour du campement à la recherche de la vieille femme, car elle s’en voulait de ne pas l’avoir remerciée pour sa lecture. Après tout, cette drôle de mémé lui avait donné ce qu’elle cherchait inlassablement depuis son réveil ; un début. Un nom sorti du chapeau d’une sorcière du désert. Elle se mordit l’intérieur de la joue en se disant que Ben ne comprendrait sûrement pas, que cela défierait sans doute son entendement. Qu’importe. Yaraa, ça sonnait bien. Suffisamment bien pour qu’elle se sente prête à essayer de construire la suite sur cette base. Ses cauchemars avaient commencé à s’espacer, tandis que son besoin de retourner sur les lieux du crash de son vaisseau tenait plus de l’envie de constater la véracité de sa situation que de se perdre dans l’exploration des souvenirs d’une autre.

Elle ne revit pas la vieille et ne reçut que des regards perplexes en demandant aux autres marchands où la trouver. Une femme se mit à pleurer soudainement quand Yaraa tâcha de lui décrire l’allure et les curieuses manières de l’aïeule, la discussion se concluant quand le mari de la femme jeta un regard si noir à Yaraa qu’elle partit sans demander son reste. Avait-elle été impolie ? Peut-être était-ce tabou de mimer quelqu’un dans leur culture ? En tout cas, se dit-elle en repartant penaude, elle devrait apprendre à mieux communiquer si elle souhaitait s’intégrer.

*

- Un choix intéressant, dit Ben.

S’il parlait de Riffa, il n’aurait droit à aucune réaction. Peut-être une légère exaspération. Ce n’était clairement pas un sujet sur lequel il était en droit de s’exprimer, mais s’il voulait de l’indifférence, elle ne le décevrait pas.

- Votre collier. C’est un choix intéressant. Je n’avais pas vu de pierre miroir depuis un moment, c’est un très beau bijou.
- Oh je…merci. C’est grâce à vous que j’ai pu me l’offrir d’ailleurs, dit-elle maladroitement, se rappelant que sans les crédits de Ben, elle n’aurait pas pu se payer le pendentif. Et qu’elle ne lui avait rien ramené en retour.
- Quelque chose me dit que vous seriez repartie avec de toute façon, répondit Ben.

Il lui tendit la main pour l’aider à monter sur la motojet ; elle la saisit et planta ses yeux dans les siens, cherchant de la froideur dans le bleu de ses iris. Ne trouvant qu’une mer calme, elle tâcha de coller à ses propres résolutions et répliqua d’un ton égal :

- Merci, Ben. Merci pour tout.

Ben grimpa à son tour et démarra le moteur à gravité. Ils volèrent en silence, jusqu’à ce qu’il ne change brutalement de direction et accélère. Surprise, Yaraa s’agrippa de plus belle aux poignées de chaque côté du véhicule et dût hausser la voix pour se faire entendre :

- MAIS QU’EST-CE QUE VOUS FAITES ?
- CHANGEMENT DE PLAN, lui répondit la voix de Ben, étouffée par le vent.

Au lieu de prendre la direction du plateau où était construite sa hutte, Ben avait bifurqué à gauche, là où des roches brunes offraient un contraste saisissant aux étendues de sable clair que surplombaient l’habitation. Elle avait déjà remarqué cette forêt rocailleuse et pointue mais n’aurait jamais cru que quelqu’un puisse être assez fou pour s’y engager, et encore moins qu’elle serait du voyage.

Ben naviguait avec une aisance digne d’un pilote de podracer, évitant les pièges tendus par un terrain irrégulier et fourbe. Partout, des pierres escarpées jaillissaient du sol, dans une absence totale de logique. De tailles et de formes diverses, chaque roche constituait une difficulté de vol en soit ; il y en avait autour d’eux des centaines. Passée sa stupeur initiale, Yaraa fut saisie par une peur primaire, viscérale. S’ils butaient dans une pierre, ils mourraient. Une seule déchirure dans une pièce maîtresse de la motojet, et elle partirait en fumée. Un seul impact, et la vitesse de leur course les enverrait s’écraser sur un lit mortel de pieux aiguisés. Elle se rendit tout d’un coup compte qu’elle était en train de labourer le dos de Ben de ses poings et de lui hurler dessus ;

- FAITES DEMI-TOUR BORDEL DE MERDE !!!

Aucune réponse.

- BEN, ESPECE D’IDIOT, ARRÊTEZ-VOUS ! RALENTISSEZ, VOUS ALLEZ NOUS TUER !

Ben se retourna et lui dit d’une voix beaucoup trop calme au regard de la situation ;

- Si je ralentis ou si je m’arrête, nous sommes en effet morts. Maintenant, calmez-vous.

Le voir quitter le chemin des yeux lui retourna l’estomac et elle se demanda si elle n’allait pas mourir en rendant les fruits de pallie dans la capuche de Ben. Elle s’apprêtait à répliquer quelque chose quand elle réalisa que depuis qu’elle tambourinait le dos de l’idiot, elle ne se tenait plus à rien. Une nouvelle manœuvre habile du conducteur, qui leur permis d’éviter un caillou en forme de croc gigantesque la propulsa en avant. Elle n’eut d’autre choix que de s’accrocher à Ben, atterrissant lourdement contre lui. Elle se cramponna d’abord à son manteau, mais un nouveau virage l’obligea à assurer une meilleure prise en passant ses bras autour de sa taille. Elle le sentit se tendre légèrement sous son étreinte et profita de cette proximité pour se rapprocher de son oreille et déclarer d’une voix qu’elle espérait claire et assurée ;

- Je me calmerai quand vous nous aurez sorti de ce cauchemar. Dans lequel vous nous avez d’ailleurs fourrés.

Elle ne reçut aucune réponse mais elle aurait juré le voir esquisser un sourire. Y-avait-il des moments où Ben Kenobi n’était pas absolument et parfaitement fier de lui ? Une secousse brutale lui fit descendre le cœur dans les bottes et elle ferma les yeux, adressant une prière secrète à l’univers ou à n’importe quelle divinité qui serait prête à l’entendre. Elle laissa un instant sa tête aller contre le dos de Ben, trouvant un certain confort dans cette position ; ainsi agrippée à lui, elle ressentait moins les effets du vol et les changements de direction aléatoires imposés par le terrain. Ben sentait la lessive et le sable chaud. Gardant les yeux fermés, elle reprit la parole ;

- Je ne sais pas à quoi vous jouez, mais si nous nous en sortons vivant, je vous tue. Vous m’entendez Ben, je vous tue.
- J’aimerais vous voir essayer.
- Comptez-y. Mais ça n’a pas d’importance puisque nous allons mourir ici, empalés tel des rats womps à la broche.
- Mais non.
- Mais si.
- Mais non, puisque nous sommes arrivés.
- Quoi ?

Yaraa ouvrit les yeux et réalisa que le monde avait en effet fini de tourner pour se stabiliser sur un paysage certes désolé, mais net, immobile. La motojet était posée sur une roche un peu plus praticable que le reste du terrain, toujours pointu et caillouteux. Mais qu’est-ce qu’ils fichaient ici ? Elle s’attendait au moins à ce qu’ils se rendent de l’autre côté de cette mer de pierres.

Elle se détacha de Ben, qui descendit aussitôt et lui tendit la main, pour l’aider à descendre ;

- Puisqu’il semblerait que Madame soit une princesse, son altesse est-elle toujours désireuse de découvrir son carrosse ?

Yaraa croisa les bras et regarda autour d’elle d’un air dépité. Mais qu’est-ce qu’il racontait ?

- Yaraa, dit-il en abandonnant son air faussement enjoué, vous me l’avez demandé. Nous sommes sur les lieux du crash. Maintenant dépêchons-nous avant que la nuit ne tombe.

*************

https://www.youtube.com/watch?v=PRG1a5UiOdI

*******

Et voilà pour ce chapitre 7 ! Je vous laisse comme d'habitude avec une musique d'ambiance, pour le coup qui colle à la scène de vol "sportif" improvisé par Ben / Obi-Wan...

Ce chapitre était un peu plus court que les autres, mais promis dès dimanche prochain on rentre dans des chapitres plus longs et sans spoiler, bientôt une avancée significative de l'intrigue. C'est un bonheur d'écrire un huis-clos entre mes deux idiots mais j'ai prévu de ne pas les laisser trop tranquilles non plus

Belle semaine à tous et toutes et bonne lecture ❤️

[sam sanglebuc Jedi SWU]

"Pour l'héroïne, oui c'est bien une OC, mais je suis contente que tu sentes l'influence de Ventress, dont elle est clairement un peu inspirée (même si elle a son propre caractère de cochon)."

Que signifie OC ?

J'aime beaucoup Ventress, avec son évolution bien travaillée, qui va jusqu'au roman où elle fréquente Q Vos.


Pourquoi Ben dit qu'ils vont mourir s'ils ralentissent ? Parce qu'ils sont poursuivis ? Le pilotage dans les rochers n'a que faire de la vitesse. Je ne comprend pas tout...

Bien vu le petit secret confié au gamin. Ça me semble être une bonne méthode pour en savoir plus sur elle.
Je me trompe ?

Merci !

[Anthony11]

"Pour l'héroïne, oui c'est bien une OC, mais je suis contente que tu sentes l'influence de Ventress, dont elle est clairement un peu inspirée (même si elle a son propre caractère de cochon)."

Que signifie OC ?

OC = Original Character

C'est un personnage qui n'appartient pas à l’œuvre originale.

[mareva_mae Jedi SWU]

Que signifie OC ?

J'aime beaucoup Ventress, avec son évolution bien travaillée, qui va jusqu'au roman où elle fréquente Q Vos.

Tout comme a dit Anthony en dessous, ce n'est pas un personnage que j'ai repris de l'univers mais créé pour l'histoire
Ah j'avais adoré Sombre Apprenti aussi ❤️

Pourquoi Ben dit qu'ils vont mourir s'ils ralentissent ? Parce qu'ils sont poursuivis ? Le pilotage dans les rochers n'a que faire de la vitesse. Je ne comprend pas tout...

Bien vu le petit secret confié au gamin. Ça me semble être une bonne méthode pour en savoir plus sur elle.
Je me trompe ?

Ah, désolée si tu n'as pas aimé ce passage. Dans ma tête c'était un peu la "petite vengeance" de Ben, qui pour une fois décide de lui en faire baver un peu à elle aussi et inconsciemment, et essaie de montrer qu'il peut lui-aussi être spontané Et pour le secret, peut-être que oui, ou peut-être que c'était juste une pique envoyé au côté chevalier blanc d'Obi-Wan !

J'espère que la suite t'accrochera plus

[L2-D2]

Chapitre 7 lu !

Un peu pareil que sam sanglebuc, en fait. J'ai bien aimé la scène avec les enfants, c'est mignon, l'attitude de Yaraa envers eux (et la mystérieuse disparition de la vieille femme, tiens tiens... a-t-elle au moins été là ? ), le petit cliffhanger de fin qu'on attend, avouons-le, depuis un moment, tout ça est très agréable à lire !

Mais comme sam, la scène de course m'a étonné. A vrai dire, je me suis aussi demandé s'ils étaient poursuivis, en fait. Et si je comprends bien l'idée de la "petite vengeance" de Ben envers Yaraa (ça fonctionne évidemment bien dans le cadre de comédie romantique que tu installes entre eux), je ne suis pas certain que cela fonctionne avec un personnage comme Ben, justement. Oserais-je dire que cela m'a paru un peu "mesquin" de sa part ?

Ce qui ne m'empêche pas d'attendre la suite avec impatience !

Vivement la suite !

[ShamanWhills Jedi SWU]

Salut,

Chapitre 7 lu! Intéressant toute cette action (sur deux chapitres) au camps des vendeurs. La vieille diseuse de bonne aventure à l'air louche quand même (en plus de disparaitre comme ça... bizarre le truc ).

Pour l'interaction avec les enfants, je me demande si ceux-ci ne rappellent pas à Ben sa rencontre avec le petit Anakin...

Ensuite, je n'ai pas vu dans le petit trip en moto-jet une quelconque poursuite. La fin du châpitre est celle que nous attendions: le crash et la possibilité pour cette chère Yaraa de retrouver toute sa mémoire.

(Pour Yaraa, le nom t'est-il venu en lisant Wonder Woman? La version Brésilienne de ce perso s'appelle Yara Flor...)

[mareva_mae Jedi SWU]

Chapitre 7 lu !

Un peu pareil que sam sanglebuc, en fait. J'ai bien aimé la scène avec les enfants, c'est mignon, l'attitude de Yaraa envers eux (et la mystérieuse disparition de la vieille femme, tiens tiens... a-t-elle au moins été là ? ), le petit cliffhanger de fin qu'on attend, avouons-le, depuis un moment, tout ça est très agréable à lire !

Mais comme sam, la scène de course m'a étonné. A vrai dire, je me suis aussi demandé s'ils étaient poursuivis, en fait. Et si je comprends bien l'idée de la "petite vengeance" de Ben envers Yaraa (ça fonctionne évidemment bien dans le cadre de comédie romantique que tu installes entre eux), je ne suis pas certain que cela fonctionne avec un personnage comme Ben, justement. Oserais-je dire que cela m'a paru un peu "mesquin" de sa part ?

Ce qui ne m'empêche pas d'attendre la suite avec impatience !

Vivement la suite !

Merci de ton retour et de ton enthousiasme L2-D2 !

Si le comportement d'Obi-Wan / Ben vous désarçonne un peu, je me dois peut-être de préciser quelque chose (sans trop spoiler la suite, puisque j'essaie d'instaurer cet aspect tout au long de la fanfic). Obi-Wan, tel que je le comprends et l'écris, très peu de temps après la Revanche des Sith, est à mon sens en plein syndrome post traumatique. Il est toujours le Jedi et l'homme qu'on connait, mais la guerre et les traumatismes vécus ont laissé une emprunte profonde sur lui.
Avant de me lancer dans l'écriture, j'ai pas mal lu sur le P.T.S.D. et tente de le retranscrire ; l'un des symptômes courant chez les victimes de syndrome post traumatique est un changement de comportement qui peut se traduire par des troubles de la concentration et du sommeil, de l'irritabilité et des tendances autodestructrices - conduire / piloter de façon anormalement risquée entre dans ce cadre. (source ;https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/post-traumatic-stress-disorder/symptoms-causes/syc-20355967)

J'espère que ça vous permettra de mieux cerner Ben tel que je le décris, et d'analyser certaines de ses réactions dans le récit sous cet angle

Salut,

Chapitre 7 lu! Intéressant toute cette action (sur deux chapitres) au camps des vendeurs. La vieille diseuse de bonne aventure à l'air louche quand même (en plus de disparaitre comme ça... bizarre le truc ).

Pour l'interaction avec les enfants, je me demande si ceux-ci ne rappellent pas à Ben sa rencontre avec le petit Anakin...

Ensuite, je n'ai pas vu dans le petit trip en moto-jet une quelconque poursuite. La fin du châpitre est celle que nous attendions: le crash et la possibilité pour cette chère Yaraa de retrouver toute sa mémoire.

(Pour Yaraa, le nom t'est-il venu en lisant Wonder Woman? La version Brésilienne de ce perso s'appelle Yara Flor...)

Merci Shaman, en plein dans le mille pour le petit garçon

Je suis contente que ce chapitre t'ai plu et commence à répondre à tes attentes

Ah alors pas du tout, j'ai trouvé le prénom en me perdant, comme beaucoup d'auteurs, sur des sites de prénoms du monde pour futures maman Mais la coïncidence est intéressante !

PS ; je crois qu'il y a eu un bug, ton message a été posté deux fois

[L2-D2]

Si le comportement d'Obi-Wan / Ben vous désarçonne un peu, je me dois peut-être de préciser quelque chose (sans trop spoiler la suite, puisque j'essaie d'instaurer cet aspect tout au long de la fanfic). Obi-Wan, tel que je le comprends et l'écris, très peu de temps après la Revanche des Sith, est à mon sens en plein syndrome post traumatique. Il est toujours le Jedi et l'homme qu'on connait, mais la guerre et les traumatismes vécus ont laissé une emprunte profonde sur lui.
Avant de me lancer dans l'écriture, j'ai pas mal lu sur le P.T.S.D. et tente de le retranscrire ; l'un des symptômes courant chez les victimes de syndrome post traumatique est un changement de comportement qui peut se traduire par des troubles de la concentration et du sommeil, de l'irritabilité et des tendances autodestructrices - conduire / piloter de façon anormalement risquée entre dans ce cadre. (source ;https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/post-traumatic-stress-disorder/symptoms-causes/syc-20355967)

J'espère que ça vous permettra de mieux cerner Ben tel que je le décris, et d'analyser certaines de ses réactions dans le récit sous cet angle

Effectivement, cela permet de mieux l'expliquer ! Merci pour ce développement !

Et j'ai effacé le deuxième message de ShamanWills.

[Anthony11]

Mareva_mae, je n'ai toujours pas eu le temps de commencer ta fanfic mais je compte bien m'y mettre la semaine prochaine, sinon je vais accumuler trop de retard après

aha pas de pression, hâte d'avoir tes retours si tu trouves le temps lire mon texte alors

Après avoir écrit ce message il y a 2 semaines (quelle honte !), j'ai enfin pris le temps de lire ta fanfic ! (j'ai fini lundi matin mais il m'a fallu un peu de temps pour écrire le "léger" pavé qui suit^^)

ça me fait super plaisir de savoir que quelqu'un écoute mes suggestions musicales ! Souvent, ce sont des chansons que j'écoute en boucle comme une sociopathe pour écrire une scène, voir le chapitre entier. Je fonctionne avec une écriture assez "cinématographique" où je visualise le cadrage, les musiques que je mettrai en fin d'épisode... Bref ça fait partie intégrante de mon processus d'écriture

Concernant tes suggestions musicales, je trouve l'idée de les proposer en accompagnement de tes textes géniale ! Mais je prendrai le temps de les écouter à part étant donné que je lis seulement dans un silence absolu^^



Passons maintenant à la critique (au sens neutre du terme ) :



- Les 2 personnages sont très bien caractérisés au niveau psychologique, on ressent vraiment la dualité et la difficile cohabitation entre les 2 personnalités d'Obi-Wan (comment lui en vouloir après avoir été toute sa vie un Jedi, de plus important, voyager sur de nombreuses planètes, résoudre des conflits, diriger des troupes pour finir sur une planète désertique, seul et ayant tout perdu).

Par contre Slow Burn, Slow Burn je veux bien mais c'est quoi ces 2 coincés ?!

- Et je dois m'accrocher à quoi, exactement ? [...] mais un nouveau virage l’obligea à assurer une meilleure prise en passant ses bras autour de sa taille

Yaraa, de son côté, a un caractère bien affirmé et bien qu'elle soit amnésique elle ressent quand son caractère est en adéquation avec celle qu'elle était avant, c'est appréciable.

- Le cadre de ta fanfic est très bien posé, on a vraiment l'impression d'être sur Tatooine, que ce soit par la description de l'habitation d'Obi-Wan que par les références à des lieux comme le désert de Jundland. Ainsi que celles relatives à la faune.

- Concernant le récit en lui-même, c'est très bien écrit, on visualise parfaitement les scènes, l'alchimie entre les 2 personnages marche à merveille et leur répartie est savoureuse (même si je trouve Yaraa un peu "injuste" et "froide" avec Obi-Wan mais c'est un regard extérieur, à sa place on réagirait probablement pareil dans une telle situation). Seul petit bémol (mais d'après ce que j'ai compris c'est voulu) je trouve que le récit est un peu long à se mettre en place.



Yaraa est un personnage intéressant, rempli de mystères et on a hâte d'en savoir plus sur elle, c'est une vraie réussite, de plus tu fais monter l’intérêt crescendo (les rêves, ses "pouvoirs" puis son nom voir sa fonction = princesse, j'y reviendrai sur ce point) et on a vraiment l'impression de découvrir Yaraa en même temps qu'elle.

Il s'avère qu'elle est extrêmement perspicace, elle remarque que

Quelqu'un qui soupçonnait aussi rapidement une blessée amnésique de vouloir fouiller dans ses affaires avait soit une tendance excessive à la prudence, soit quelque chose à cacher.

ainsi que les erreurs de langage d'Obi-Wan :

elle ne manqua pas de remarquer qu'il ne s'était pas inclus dans « les gens d'ici »

Par contre, pour ce qui est de la patience c'est autre chose :

Après une journée de silence, elle avait craqué

Une journée seulement

Et elle apprend vite apparemment, parce que pour quelqu’un qui ne connaissait absolument pas la faune de Tatooine, sortir cette phrase :

empalés tel des rats womps à la broche

Elle a appris rapidement.

bien qu’un rapide examen lui ait permis de constater qu’il devait trouver le temps de faire régulièrement de l’exercice dans le désert, à en croire sa carrure ; il avait des épaules et des bras robustes, façonnés par une pratique sans doute assidue. La ligne de poils – plus foncés que ses cheveux, d’ailleurs – qui commençait entre de solides pectoraux et descendait jusqu’à une ceinture d’Appolon surprenamment bien dessinée lui fit tout de même l’espace d’un instant oublier son objectif.

Merci pour cette description, si je voulais m’identifier à Obi-Wan c'est mort Par contre "rapide examen" mon œil, vu la description elle s'est légèrement rincé l’œil...


Abordons maintenant l’identité de la demoiselle :

elle élabora la théorie qu'ils venaient peut-être tous les deux de la même planète

On savait déjà que dans SW la Galaxie était très petite^^ mais là si c'est le cas on atteint encore des sommets dans le "hasard" D'ailleurs quelle planète ? Celle de naissance d'Obi-Wan, Stewjon ? (alors qu'il l'a quitté à 6 mois, impossible qu'il en est gardé un accent) ou alors celle dont il a passé la majorité de sa vie, Coruscant ? Et à ce sujet il s'avère qu'Obi-Wan en sait plus qu'il ne veut bien en dire

La présence de la jeune Coruscantienne est une épreuve supplémentaire

Tiens comment peut-il affirmer qu'elle est de Coruscant ? A-t-il trouvé un indice dans son vaisseau quand il l'en a extrait ou sur elle quand il l'a soigné ?

Et voilà que débarque une vieille pour faire avancer le mystère (ça aurait fait plaisir au seigneur Perceval qui trouve que les vieux "c'est classe et hyper mystérieux" et pour une fois on ne peut pas lui donner tord^^). Et quelle vieille ! Elle nous confirme que Yaraa a bien un "don" puis la grande révélation : son nom Yaraa ! Mais celle-ci disparait et personne ne semble l'avoir aperçu. Étrange... A-t-elle vraiment été là, j'en doute. Yarra qui a parlé avec son subconscient, bien plus probable.
Mais le mystère ne s'arrête pas là et il arrive cette scène encore plus étrange quand elle se mit à décrire la vieille à une femme. Sa conclusion prête à sourire tellement elle est extravagante :

Peut-être était-ce tabou de mimer quelqu’un dans leur culture ?

Il me semble que la conclusion la plus logique est que cette "femme" avait l'apparence de la mère décédé de la femme du couple. J'espère avoir le fin mot de cette histoire, celle-ci étant très passionnante et mystérieuse à souhait !

Pour ce qui est de cette situation et sa remarque sur Ben :

Elle se mordit l’intérieur de la joue en se disant que Ben ne comprendrait sûrement pas, que cela défierait sans doute son entendement.

Si elle savait Il en a vu d'autres notre bon vieux Ben et il en verra d'autres...

Et maintenant cette histoire de princesse.

- Oui, mais c’est un secret ! Tu peux m’appeler votre altesse. Ou simplement Yaraa. Je m’appelle Yaraa.

Par contre une vieille dans le désert lui dit qu’elle s'appelle Yaraa puis quand elle veut la revoir celle-ci a disparu et personne n'a l'air de voir de qui elle parle mais c'est acté elle s'appelle Yaraa ?! Elle ne s'interroge pas beaucoup sur le coup là ou alors elle sait au fond d'elle que c'est bien la vérité. Et le "Tu peux m'appeler votre altesse" ? Ça va les chevilles de la demoiselle ?^^

Plus sérieusement, si ce que dit Obi-Wan est vrai et qu'elle vient bien de Coruscant alors cette histoire de princesse ne tient pas debout mais il faut aussi se rappeler que ces vêtements n'étaient pas ordinaires :

Elle était habillée avec soin et une certaine sophistication

Mais étaient-ce vraiment les siens ou les avait-elle volé ?


En conclusion, je me demande si nous n'avons pas affaire à une Sœur de la Nuit : son teint très pâle, des tatouages noirs linéaires et bien sûr ce qui ressemble à s'y méprendre à une tempête de Force : Tempête de Force



Parlons un peu maintenant de notre bon Ben.

Déjà il protège ses affaires avec un coffre à cadenas biométrique et bien qu'il annonce qu'il protège

le peu de biens qui ont un peu de valeur

elle va avoir une drôle de surprise si elle arrive à l'ouvrir...

Quand elle lui demanda de lui indiquer l'endroit où son vaisseau s'était écrasé, le vent se leva brusquement et balaya les reliefs tracés sur le sol.

Le vent ? ou une intervention mystique ?

Elle l’observa pendant dix bonnes minutes, se demandant ce qui avait pu empêcher quelqu’un d’aussi doué avec les enfants d’en avoir. Peut-être qu’il en avait eu, d’ailleurs ; ce qui était sûr, c’est qu’on pouvait déceler une certaine tristesse derrière sa bonhommie apparente. Du regret peut-être

Quel beau passage, quelle émotion ! Impossible de ne pas ressentir de la tristesse pour Obi-Wan et une pensée émue pour Satine...

Dans un tout autre registre, cette scène

Son sauveur était cramoisi, avoisinant dangereusement la couleur d'un fruit de Jogan. N'y tenant plus, elle éclata de rire.

m'a fait éclater de rire, j'imagine parfaitement la gêne qu'a dû ressentir Ben à ce moment là et je visualise à merveille son visage cramoisi

Par contre je trouve cette erreur trop "simple" pour lui (je sais bien qu'elle sert le récit mais je pense que Ben ne l'aurait pas fait, surtout qu'il a reprit un événement qui a réellement eu lieu) :

Deux beaux petites éopies ont vu le jour / Elle se retourna un peu trop vite, elle-même surprise de voir son intuition si facilement confirmée : des éopies hein ? Il mentait. Elle était certaine que son mot du matin mentionnait une autre espèce. Ah, il mentait ! Peut-être était-elle anormalement ravie que Ben lui mente, mais ça y est, elle le tenait ; personne, non personne ne pouvait se contenter d'une vie pareille sans avoir quelque chose à cacher.

Mais on va dire que le déluge qui s'abat sur Tatooine à ce moment là lui a fait tourner la tête
D'ailleurs petite anecdotique, comme Yaraa, j'ai tiqué quand j'ai lu "éopies" je me suis arrêté là et je me suis interrogé, j'étais en train de me dire que tu avais fait une "erreur" car sur le mot tu parlais de dewbacks avant de finalement continuer à lire et de me rendre compte comme un con que c'était voulu... Comme quoi il faut toujours lire jusqu'au bout avant de se poser des questions



Par contre on a le droit à un duel de clichés à un moment :

Pas de doute, c'était bien un homme ; convaincu que la terre tournait autour de lui, et que chaque action des autres ne pouvait que converger vers sa personne.

C'est quoi ce cliché ?!

vs

- Dites... vous savez que nous allons juste faire des emplettes à une caravane marchande ?

Ah les femmes et le temps qu'elles mettent à se préparer... Puis j'ai lu la justification de Yaraa et je l'ai trouvé très pertinente, très juste :

Elle, on la remarquerait tout de suite, l'inconnue aux vêtements trop grands. On lui attribuerait un rôle d'un simple coup d'œil. Elle avait envie que sa première apparition en public, même si ce public était constitué de vieux bédouins édentés, lui donne une chance de se présenter sous un jour satisfaisant. Elle avait besoin que le rôle qu'on lui donne ne vienne pas faire voler en éclat la personnalité, encore vacillante, qu'elle commençait à se construire depuis son réveil. Voilà donc pourquoi elle essayait de souligner sa taille, de soigner sa coiffure et de rehausser son teint en frottant sur ses joues des baies rouges étranges, chipées dans la petite cuisine de Ben.

Pour la poursuite, j'ai eu l'impression au moment de lire qu'Obi-Wan cherchait à impressionner la demoiselle, qu'il roulait des mécaniques sur sa motojet qu'il conduit à la perfection

Aha oui en effet, j'essaie de pas me laisser décourager parce qu'evidemment la série sera mille fois meilleure que ma modeste fanfic

Houla je ne serais pas aussi catégorique que toi, déjà elles ne sont pas vraiment comparables leur série à l'air d'être du bourrin, de l'action, du spectaculaire = il faut en mettre plein la vue alors que ta fanfic est intimiste, psychologique et entre les 2 je préférerai toujours la tienne ! Donc il ne faut pas te décourager



En conclusion : j'ai adoré ! (pour faire court )



Dernière petite chose j'ai relevé plusieurs coquilles, je te les ai noté (ce n'est absolument pas une critique, tout le monde fait des erreurs moi le 1er mais je ne peux pas m'en empêcher, c'est une sorte de TOC, mais dès que je lis un texte, si je repère une erreur je suis obligé de la remarquer)

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Chapitre 1

Pourquoi était-elle incapable de se rappeler ce qui lui était arrivé ?

avec cet endroit où tout avait paraissait pensé pour un usage pratique

ou

avec cet endroit où tout avait paraissait été pensé pour un usage pratique

où un coffre lui permit de se reprendre son souffle

Chapitre 2

je ne suis guerre guère sensible

Klatooinien

Chapitre 4

de gros reptiles en frome forme de goutte d'eau aux pates pattes avant ridiculement petites

quelqu'un comme lui jouait des les ermites

mais elle avait d'autres chats à fouetter

Elle mordu mordit

ne gardant qu'un bandeau autours de son front pour se dégager le visage

Chapitre 5

quelques part derrières ces portes

Deux beaux petites éopies ont vu le jour

ou

Deux beaux belles petites éopies ont vu le jour

Le crash, la durée effective de son comas

ses yeux, bienveillants, comme d'accoutumée, toujours si intelligents et insondables

Moss Eisley

Il était en train de se rhabiller à l’abris du seuil improvisé

Chapitre 6

d'autres circonstances

elle était beaucoup trop d'heureuse de se trouver en compagnie d'autres personnes que lui pour refuser

qu'il dût finalement rejoindre

Chapitre 7

dût hausser la voix pour se faire entendre

[mareva_mae Jedi SWU]

Effectivement, cela permet de mieux l'expliquer ! Merci pour ce développement !

Et j'ai effacé le deuxième message de ShamanWills.

Ah tant mieux, désolée si cet aspect-là était un peu nébuleux
Et merci pour la modération ❤️

Après avoir écrit ce message il y a 2 semaines (quelle honte !), j'ai enfin pris le temps de lire ta fanfic ! (j'ai fini lundi matin mais il m'a fallu un peu de temps pour écrire le "léger" pavé qui suit^^)

Merci infiniment Anthony 11 pour ce retour hyper complet, tu n'imagines pas à quel point ça réchauffe mon petit coeur d'autrice de voir que tu as lu avec autant d'attention ma fan fiction, à l'affut des moindres détails et indices
Bon il va falloir que je fasse attention à ne pas te décevoir par la suite

Par contre Slow Burn, Slow Burn je veux bien mais c'est quoi ces 2 coincés ?!

Ah oui, en effet, ils sont un peu bêtas... Je crois que leur surnom officiel va vite devenir "les deux gros nigauds"

- Le cadre de ta fanfic est très bien posé, on a vraiment l'impression d'être sur Tatooine, que ce soit par la description de l'habitation d'Obi-Wan que par les références à des lieux comme le désert de Jundland. Ainsi que celles relatives à la faune.

- Concernant le récit en lui-même, c'est très bien écrit, on visualise parfaitement les scènes, l'alchimie entre les 2 personnages marche à merveille et leur répartie est savoureuse (même si je trouve Yaraa un peu "injuste" et "froide" avec Obi-Wan mais c'est un regard extérieur, à sa place on réagirait probablement pareil dans une telle situation). Seul petit bémol (mais d'après ce que j'ai compris c'est voulu) je trouve que le récit est un peu long à se mettre en place.

Merci merci merci ❤️ Je ne sais plus où me mettre...
ça me fait plaisir que leur dynamique te plaise, c'est peut-être l'élément que je prends le plus plaisir à écrire. Quand au rythme, c'est assez lent, je le concède, mais promis il va y avoir plus d'actions dans les prochains chapitres

Bon et je ne vais ni infirmer ni affirmer toutes tes théories, disons que je ne parlerai qu'en présence de mon avocat

Et voilà que débarque une vieille pour faire avancer le mystère (ça aurait fait plaisir au seigneur Perceval qui trouve que les vieux "c'est classe et hyper mystérieux" et pour une fois on ne peut pas lui donner tord^^).

Ahaha, tu sais que j'y ai pensé en écrivant cette scène ? Team vieux mystérieux de partout !!

Pour la poursuite, j'ai eu l'impression au moment de lire qu'Obi-Wan cherchait à impressionner la demoiselle, qu'il roulait des mécaniques sur sa motojet qu'il conduit à la perfection

Oui on peut tout à fait le voir comme ça... A mon sens, vu l'état émotionnel dans lequel il est, j'écris certains de ses actes en me disant que l'attirance ou des sentiments naissants peuvent lui faire perdre les pédales et faire un peu n'importe quoi

Houla je ne serais pas aussi catégorique que toi, déjà elles ne sont pas vraiment comparables leur série à l'air d'être du bourrin, de l'action, du spectaculaire = il faut en mettre plein la vue alors que ta fanfic est intimiste, psychologique et entre les 2 je préférerai toujours la tienne ! Donc il ne faut pas te décourager

Bon ben voilà, bravo, tu m'as faite pleurer... Vraiment encore merci pour ton retour, en postant sur ce forum je pensais au mieux recevoir un intérêt tiède et poli, et lire autant d'enthousiasme et d'encouragement me touche énormément ❤️

Dernière petite chose j'ai relevé plusieurs coquilles, je te les ai noté (ce n'est absolument pas une critique, tout le monde fait des erreurs moi le 1er mais je ne peux pas m'en empêcher, c'est une sorte de TOC, mais dès que je lis un texte, si je repère une erreur je suis obligé de la remarquer)

Oh mais ne t'excuse pas, au contraire, c'est super gentil d'avoir pris le temps de relever les coquilles ! Elles sont corrigées du coup C'est plutôt moi qui devrais te remercier et t'envoyer des chocolats pour ce travail d'investigation

[Anthony11]

Merci infiniment Anthony 11 pour ce retour hyper complet, tu n'imagines pas à quel point ça réchauffe mon petit coeur d'autrice de voir que tu as lu avec autant d'attention ma fan fiction, à l'affut des moindres détails et indices
Bon il va falloir que je fasse attention à ne pas te décevoir par la suite

Avec plaisir mareva_mae, je suis content que mon retour te fasse plaisir

De plus étant donné le travail que demande l'écriture d'une fanfic ainsi que le courage de la publier et de la soumettre aux critiques des lecteurs, je considère que la moindre des choses en tant que lecteur c'est de lui apporter un retour le plus complet possible, en plus je ne suis pas du genre à faire les choses à moitié et j'aime beaucoup théoriser, ce qui explique souvent la longueur de mes pavés^^

Ah oui, en effet, ils sont un peu bêtas... Je crois que leur surnom officiel va vite devenir "les deux gros nigauds"

On les aime déjà ces 2 nigauds, on dirait vraiment 2 gamins qui ne savent pas s'y prendre/qui n'osent pas, c'en est touchant et je sens qu'on va encore avoir l'occasion d'en rire à leurs dépends

Merci merci merci ❤️ Je ne sais plus où me mettre...
ça me fait plaisir que leur dynamique te plaise, c'est peut-être l'élément que je prends le plus plaisir à écrire.

Et ça se ressent. C'est, pour moi, l'élément central et le gros point fort de ta fanfic, on reste dans du classique certes, le célèbre jeu du chat et de la souris, mais c'est diablement efficace !

Bon et je ne vais ni infirmer ni affirmer toutes tes théories, disons que je ne parlerai qu'en présence de mon avocat

Ahah, je suis impatient de voir si j'ai tapé dans le mille pour certaines

3 heures plus tard : Mais bien sûr, comment j'ai pu passer à côté du truc le plus évident, je mets en spoiler si certains veulent garder encore un peu de mystère

Le titre même de ta fanfic ! La sorcière ! De plus tu aimes te prendre "pour une sorcière de Dathomir" Si Yaraa n'est pas originaire de Dathomir... bon après ça ne résout pas le problème du pourquoi Ben dit qu'elle est coruscantienne, il reste des mystères

Ahaha, tu sais que j'y ai pensé en écrivant cette scène ? Team vieux mystérieux de partout !!

Je vois que nous avons les mêmes références, c'est cool

Oui on peut tout à fait le voir comme ça... A mon sens, vu l'état émotionnel dans lequel il est, j'écris certains de ses actes en me disant que l'attirance ou des sentiments naissants peuvent lui faire perdre les pédales et faire un peu n'importe quoi

Ah l'amour... il nous fait faire des choses bien étranges, si même notre bon vieux Ben y succombe...

Bon ben voilà, bravo, tu m'as faite pleurer... Vraiment encore merci pour ton retour, en postant sur ce forum je pensais au mieux recevoir un intérêt tiède et poli, et lire autant d'enthousiasme et d'encouragement me touche énormément ❤️

Ah non il ne faut pas je vais être tout gêné après

Je dois le reconnaitre, je ne suis pas la personne la plus friande de fanfic (principalement parce que j'ai toujours peur de commencer à lire une fanfic et que l'auteur/autrice l'abandonne/ne la finisse jamais^^) et à part les Strips d'Uttini (et Sol) Je veux être un Jedi et Le Sommeil de la Force (principalement parce que ce sont des BDs, format que j'adore, et qu'elles excellent dans l'humour), je ne lis quasiment aucune fanfic mais j'ai vraiment eu un coup de cœur pour la tienne (et en plus ça me donne envie de m'investir plus dans la lecture d'autres fanfic de la section^^)

Oh mais ne t'excuse pas, au contraire, c'est super gentil d'avoir pris le temps de relever les coquilles ! Elles sont corrigées du coup C'est plutôt moi qui devrais te remercier et t'envoyer des chocolats pour ce travail d'investigation

Je suis content que tu ne le prennes pas mal, je suis toujours gêné sur ce sujet, certains pouvant le prendre mal en se demandant de quoi je me mêle^^

Des chocolats ? Alors mon adresse : ***, rue ** ******* ****** 88*** ************* (la censure impériale est passée par là )

[mareva_mae Jedi SWU]

vec plaisir mareva_mae, je suis content que mon retour te fasse plaisir

De plus étant donné le travail que demande l'écriture d'une fanfic ainsi que le courage de la publier et de la soumettre aux critiques des lecteurs, je considère que la moindre des choses en tant que lecteur c'est de lui apporter un retour le plus complet possible, en plus je ne suis pas du genre à faire les choses à moitié et j'aime beaucoup théoriser, ce qui explique souvent la longueur de mes pavés^^

Je te remercie, c'est vrai que c'est du boulot mais c'est aussi du plaisir et beaucoup de bonheur, surtout quand on lit des retours aussi complets

Et tu verras bien ce qui se concrétise ou pas de tes théories hihi

Je dois le reconnaitre, je ne suis pas la personne la plus friande de fanfic (principalement parce que j'ai toujours peur de commencer à lire une fanfic et que l'auteur/autrice l'abandonne/ne la finisse jamais^^) et à part les Strips d'Uttini (et Sol) Je veux être un Jedi et Le Sommeil de la Force (principalement parce que ce sont des BDs, format que j'adore, et qu'elles excellent dans l'humour), je ne lis quasiment aucune fanfic mais j'ai vraiment eu un coup de cœur pour la tienne (et en plus ça me donne envie de m'investir plus dans la lecture d'autres fanfic de la section^^)

Vous êtes plusieurs à me dire ça et j'avoue que je suis ravie de rendre ses lettres de noblesses à la fanfic (et à la romance )
On peut raconter une belle histoire et prolonger un univers qu'on adore, et même y ajouter des éléments qu'on aurait aimé trouver ou voir plus développés dans l'œuvre originale (George, je t'adore, mais on ne peut pas dire que l'histoire d'amour centrale soit la plus grande réussite de la prélogie, que j'aime quand même de tout mon cœur). Enfin, c'est ce qui me pousse à écrire de la fanfiction

Je suis content que tu ne le prennes pas mal, je suis toujours gêné sur ce sujet, certains pouvant le prendre mal en se demandant de quoi je me mêle^^

Des chocolats ? Alors mon adresse : ***, rue ** ******* ****** 88*** ************* (la censure impériale est passée par là )

Ahah Non vraiment hein, si tu en vois d'autres par la suite n'hésite pas à me les pointer, je les corrige dans la foulée


Bon je vous dis à demain matin (ou après-midi si je n'ai pas le courage de me lever tôt avant d'aller au ciné ) pour le chapitre 8 ❤️

[mareva_mae Jedi SWU]

CHAPITRE 8 : Les Ruines

Même si elle s’était convaincue ne rien attendre de la découverte des décombres, Yaraa devait bien admettre qu’elle était terriblement déçue. Un court examen des bouts de métal carbonisés qui devaient autrefois constituer son vaisseau ne lui avait rien appris ; elle n’avait pas ressenti grand-chose en les touchant, sinon une vive brûlure. Rien d’étonnant si on considérait que le métal croupissait sous les Soleils de Tatooine depuis plusieurs semaines. Même si la journée touchait à sa fin et que le désert en devenait presque respirable, la planète et son climat ne manquaient jamais de se rappeler à ceux qui en arpentaient le sol. Ecrasé entre deux pierres particulièrement acérées, il ne restait pas grand-chose du vaisseau. Déjà qu’elle n'y connaissait pas – ou plus ? – grand-chose en mécanique, elle aurait été incapable d’en deviner la couleur, la forme et encore moins le modèle. Tout était fondu ou détruit, rassemblé dans une masse informe de tôle et de bouts de machins dont le meilleur épaviste n’aurait su que faire.

Elle resta là un long moment, penchée au-dessus de la carcasse métallique, comme stupéfiée par l’inutilité de son acte. Elle avait envie de rentrer, de se rouler en boule dans un coin et de pleurer toutes les larmes que lui autoriserait son corps, asséché par la chaleur. Elle ne tirerait rien de cette épave. Tout était en bouillie ; ses souvenirs, son vaisseau, son seul espoir d’obtenir des réponses. Ben avait essayé de la prévenir pourtant ; cela ne vous aidera pas beaucoup. En effet, ça ne l’aidait même pas du tout. Elle devrait se sentir reconnaissante, qu’il ait tenté de la protéger de cette déconvenue, puis qu’il ait fini par céder à sa demande. Serviable, comme d’habitude. Fidèle à sa parole, comme pour lui prouver à quel point elle était mesquine de douter de la pureté de ses actes. Désintéressé, altruiste, avec une propension désagréable à ne pas beaucoup se tromper. Et puis elle, têtue, fière, prenant toujours la peine de lui prouver qu’il avait tort, du moins à son sujet. Elle sentait son regard peser sur sa nuque, aussi brûlant que tous les Soleils de la galaxie. Elle inspira profondément et prépara ses jambes raides au mouvement, bien décidée à ne laisser transparaître ni son découragement, ni sa fatigue. Sa journée et la courte marche au milieu des roches l’avaient épuisée. Mais Ben n’en saurait rien ; après tout, il l’avait prévenue. Tatooine et ses Soleils meurtriers n’avaient peut-être pas encore eu raison d’elle mais elle n’était pas certaine de pouvoir supporter le triomphe silencieux, tout en retenue et en suffisance, qu’il lui aurait à coup sûr réservé.

Ben était juché sur l’une des pierres qui dominaient les décombres. Il se tenait accroupi, en position semi assise. Une main sur le genou, il se servait de l’autre comme d’une visière, guettant une menace inexistante à l’horizon. Yaraa se retint de soupirer ; apparemment, c’était au-delà de ses forces d’admettre que le seul danger dans les parages, c’était la conversation qu’ils devraient tôt ou tard avoir.

- Pourquoi m’avoir amenée ici ?
- Yaraa, répondit-il en tournant son regard vers elle, depuis votre réveil, vous ne parlez que de ça. Je pensais que c’était ce que vous vouliez.
- Bien sûr. Mais pourquoi maintenant ?
- Pourquoi pas ? Nous étions déjà sortis. Vous allez beaucoup mieux et à vous voir au marché, je me suis dit que… que vous seriez d’attaque pour un détour.
- D’accord.
- Tout va bien ?
- Oui, évidemment. Pourquoi est-ce que ça n’irait pas ?
- Je ne sais pas, dit Ben en regardant machinalement les restes du vaisseau. Des fragments vous sont-ils revenus ?
- Non. Rien du tout. On dirait que je n’ai plus qu’à être personne, avec conviction cette fois.
- Yaraa… vous n’êtes pas personne. Loin de là. Avoir perdu la mémoire ne veut pas dire que vous n’existez pas, ou qu’il n’y a pas quelqu’un qui tient à…
- On peut rentrer maintenant ? le coupa-t-elle, essuyant ses larmes d’un geste rageur.

*

Ils volaient depuis quelques minutes quand l’un des propulseurs de la motojet vint briser le silence ; ce qui était d’abord un toussotement timide se transforma rapidement en une cacophonie de crépitements et de claquements de mauvais augure. Ben dû redoubler d’ingéniosité pour négocier un atterrissage décent, tant il devenait difficile de manœuvrer le véhicule qui tressautait et réagissait de façon hasardeuse au moindre mouvement de guidon.

Une fois la motojet posé, Ben descendit et se pencha à son chevet comme auprès d’un animal blessé. Il palpa le propulseur avec précaution et l’examina sous tous les angles, avec un sérieux et une inquiétude presque touchante. Toujours assise à l’arrière, Yaraa se dit que si ses connaissances plus que limitées en la matière lui permettaient d’être pessimiste, il y avait de quoi s’inquiéter : la pièce, essentielle au bon fonctionnement de l’engin, pendait lamentablement et commençait à dégager une fumée à l’odeur bien pire que toutes les tisanes de Ben réunies.

*

- Passez-moi l’outil à la poignée jaune, s’il vous plait.

Yaraa tâcha de se concentrer et tendit la main vers l’un des deux bidules vaguement colorés qui s’étendaient à ses pieds, étalés sur le manteau à capuche de Ben. Il avait vite renoncé à appeler ses outils par leur nom ; son assistante par défaut faisait preuve d’un manque de connaissance abyssal et d’une mauvaise volonté croissante. Elle avait chaud, faim, soif, mal de partout. Sa tête commençait à tourner et elle aurait juré avoir vu le ciel devenir bleu, puis vert. Ou peut-être violet. Quelle couleur Ben lui avait-il demandé, déjà ? Et depuis quand sa tête était-elle devenue aussi lourde ? C’était vraiment fabuleux que son cou parvienne à la porter sans qu’elle ne s’enfonce petit à petit, comme dans des sables mouvants. Si elle continuait à grossir elle serait bientôt plantée, là, au milieu de ses épaules. Un petit rire lui échappa à cette idée, puis elle poussa un cri horrifié ; mais comment ferait-elle pour respirer alors ?

- Yaraa ? Yaraa, qu’est-ce qui vous prend ? Inspirez, expirez, ce n’est quand même pas si compli… Oh bon sang, c’est pas vrai !

*

Elle avait l’air si paisible quand elle dormait. Quand ses traits se détendaient enfin, elle paraissait terriblement jeune. Bien plus que quand elle le toisait avec cet air défi, les sourcils froncés et des éclairs dans les yeux. Seules quelques personnes avaient déjà considéré Obi-Wan avec une telle effronterie. Ils étaient tous morts, aujourd’hui. C’était ainsi. C’était son fardeau, sa punition. De leur avoir fait défaut. De leur avoir survécu et de les avoir vu mourir. Elle, froide comme une statue de marbre dans ses bras, les yeux encore emplis d’un amour qu’il ne méritait pas. Lui, atrocement mutilé, se trainant hors de la lave, les iris mordorées et brûlantes d’une fureur si pure qu’elle ne cesserait jamais de le poursuivre. Et tous les autres. Tout ceux qui étaient tombés sous les tirs de soldats en qui ils avaient une confiance absolue, tous trahis, ahuris, apeurés, seuls. Il les avait sentis s’éteindre, chacun ; des sages si obnubilés par l’ordre qu’ils n’avaient su percevoir le chaos, des gardiens de la paix aveuglés par la gloire et les lauriers de la guerre, et tous ces enfants terrifiés, abandonnés à une fin prématurée aux mains d’une haine aveugle et inébranlable. Non, il ne pouvait céder à ces pensées ; c’était peut-être ça, sa punition, de ne pas avoir le luxe de se souvenir, de les honorer. Sa peine devait devenir une compagne, la seule amie qu’il devait s’autoriser. Il savait comment faire. Il n’y a pas d’émotions, il n’y a que la paix.

Ben soupira et remonta son long manteau sur les épaules de la jeune femme ; les nuits étaient froides sur Tatooine. Puisqu’ils étaient coincés ici jusqu’à ce qu’il ne puisse décoller, autant qu’elle se repose. Il doutait fortement que la nuit porte conseil à Yaraa ; mais peut-être qu’elle, au moins, aurait le loisir d’oublier sa douleur le temps de quelques heures.

*

- Non, NON, LAISSEZ-MOI ! NE ME TOUCHEZ PAS !
- Yaraa, calmez-vous. Ce n’est qu’un mauvais rêve. Rendormez-vous.
- C’est facile à dire. Il fait un froid de tauntaun ici. Il fait nuit depuis longtemps ?
- Quelques heures. C’est allé assez vite après votre… heu, malaise.

Elle se défit sans ménagement du manteau de Ben et vint le rejoindre au coin du feu, tendant ses mains au-dessus des petites flammes bleutées. Apparemment, il avait eu la bonne idée d’emporter du combustible et avait creusé un trou dans le sable, afin de protéger le timide brasier du vent. Même au milieu des pierres, où ils étaient relativement à l’abri des bourrasques glaciales qui tourmentaient le désert, Yaraa réalisa que la nuit risquait d’être longue. Un coup de vent choisit ce moment pour se faufiler dans l’enchevêtrement rocheux et la gifler avec violence, ce qui la fit vaciller et lui arracha son foulard, l’emportant avant qu’elle ne puisse esquisser un geste. Elle jeta un regard contrit au manteau de Ben, roulé en boule dans le sable, et finit par se résoudre à s’emmitoufler dedans. Elle aurait juré le voir déguiser un rire en toux, mais il s’abstint de tout commentaire en lui tendant un morceau de viande séchée.

- Je sais que c’est froid, mais ça vous fera du bien de manger quelque chose.

Elle lui arracha presque le morceau des mains et mordit dedans avec véhémence, comme si le pauvre bout de Jerba était responsable de tout. De son amnésie. De ce corps qui se fatiguait trop vite. De ce feu qui brûlait en elle, toujours plus insistant, à la marge de sa conscience. Tout était insondable ; elle, ce feu, le passé, sa colère, Ben, l’avenir, la nuit. Le ciel sans étoile dont s’était revêtu le désert ce soir-là lui faisait l’effet d’une chape de plomb. Il n’y avait aucune échappatoire, aucun horizon, juste une étendue désolée plongée dans l’obscurité la plus totale.

- Nous allons dormir ici, déclara Ben, la sortant de sa torpeur.
- Vous n’avez pas réparé la motojet ?
- Si, répondit-il d’un air contrit, enfin quasiment.
- Pourquoi ne pas partir alors ?
- Parce que, soupira-t-il, je préfère attendre qu’il fasse jour pour vérifier que nous n’allons pas exploser en plein vol. De plus, vous n’êtes absolument pas en état de vous déplacer. Oh, et j’oubliais, mais pour quelqu’un qui était terrifiée à l’idée de mourir empalée sur un rocher, vous semblez avoir une confiance démesurée en mes capacités à piloter dans le noir.
- Je n’étais pas terrifiée, juste abasourdie par votre inconstance, répliqua-t-elle en haussant légèrement la voix.
- Je vous demande pardon ? Ben se leva et lui fit face de toute sa hauteur.
- Parfaitement, répondit-elle en se redressant à son tour, aussi rapidement que son état le lui permettait. Vous déployez une énergie considérable à paraître stoïque, mesuré, un vrai moine ! Mais dès que l’occasion se présente, c’est facile de voir que ce n’est que du vent, qu’en fait, vous adorez ça !
- Que j’adore quoi ? siffla-t-il.
- Ça, illustra Yaraa en faisant un geste circulaire de la main. Prouvez que vous êtes supérieur, avoir le dernier mot. Sentir votre sang bouillonner quand on vous contredit et l’adrénaline couler dans vos veines quand vous pilotez cette horreur, conclut-elle en désignant la motojet.
- Cette discussion n’a pas de sens, dit Ben, levant les mains en signe de capitulation. Vous êtes épuisée, reposez-vous.
- N’essayez pas de me faire passer pour une folle hystérique, Ben. Seul quelqu’un avec de sérieuses tendances autodestructrices aurait pu se promener dans ce cercueil à ciel ouvert et s’y trouver à temps pour m’extraire de mon vaisseau avant qu’il n’explose.
- Ah, c’est donc ça ? Vous m’en voulez de vous avoir sauvée. Moi aussi, je peux me décréter psychologue de cantina et vous retourner le compliment. Si vous souhaitez mourir, je ne vous en empêcherai plus.

Ben se rassit en tailleur, posa ses mains à plat sur ses genoux et ferma les yeux, coupant court à une conversation qui n’avait apporté de satisfaction à aucune des deux parties.

*

- Ben… vous n’avez pas froid ?
- Non, je … Enfin si, un peu. J’ai l’habitude.

La voix de Yaraa n’était plus qu’un souffle. Ben se retourna et vit la jeune femme de l’autre côté du feu, recroquevillée en position fœtale. Même sous l’épais manteau brun, il était évident qu’elle tremblait. Il s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule ; il n’eut pas besoin de la Force pour comprendre qu’elle était tout simplement exténuée. Il se maudit intérieurement ; il l’avait poussée à bout. Pour quelqu’un supposément doté d’une compassion universelle, il s’était montré particulièrement aveugle. Et idiot. Des décennies à préparer son corps à toute situation extrême et à ignorer la fatigue, entouré de condisciples pareillement entraînés, puis une année seul dans le désert, lui avaient fait perdre de vue la réalité. On ne pouvait exposer une humaine en pleine convalescence à un soleil de plomb, un vol sportif en motojet et lui faire revivre un traumatisme récent en espérant un autre résultat.

Oui, c’était entièrement de sa faute. Elle souffrait, parce qu’il avait décidé d’ignorer les limites de son corps encore meurtri et avait choisi de faire comme si la jeune femme était aussi détachée de ses émotions que lui.

- Yaraa, je suis désolé. Je n’aurais pas dû vous emmenez ici, c’était idiot. Vous aviez raison, je suis un idiot.
- Je vais mourir, n’est-ce pas ? articula-t-elle difficilement.
- Non pas du tout, il faut juste vous réchauffer, c’est le changement de température allié à votre insolation qui…
- Mais si. Vous avez dit que j’avais raison. Je vais mourir, c’est obligé.

Ben soupira, mi-exaspéré, mi-amusé, mais pas pour autant rassuré. Il la retourna avec délicatesse, de façon à ce qu’elle soit face aux timides flammes sortant du sable et se glissa avec elle sous le tissu rêche. Elle ne protesta même pas, ce qui ne fit que renforcer son inquiétude. Si son état mettait même à mal sa fierté, il y avait de quoi être préoccupé. Il laissa la Force apaiser ses craintes et se dit qu’elle avait sans doute elle aussi compris il n’y avait pas trente-six moyens de remédier à de l’hypothermie en plein milieu du désert du Jundland. Il se colla contre elle, afin de la réchauffer et tenta de maîtriser ses tremblements d’une main assurée, lui envoyant une vague rassurante à travers la Force.

- Je croyais que vous deviez arrêter de m’empêcher de mourir.

Sa voix était à peine audible, une brise légère couverte par les hurlements du désert. Il raffermit sa prise sur le bras de la jeune femme et se surprit à chuchoter ;

- Et bien j’ai menti. Vous pourrez ajouter ça à mon palmarès. Stoïque, idiot et menteur.
- Vous n’êtes pas si mal, Ben.
- Ah, alors peut-être que c’est en effet la fin, les hallucinations reviennent…

Elle laissa échapper un petit rire, auquel il se joignit timidement. Une vague de chaleur se créa peu à peu entre leurs deux corps maladroitement enlacés, créant une bulle protectrice entre le tissu brun et le reste du monde. Le temps n’avait plus d’importance, seul comptait l’intérieur de la bulle, le rire saccadé de Yaraa, son dos qui se secouait timidement contre son torse. C’est la Force, se dit Obi-Wan, ce n’est que la Force qui circule là où se trouve la vie.

Pourtant, quelque chose avait changé. Un verrou avait cédé en elle, il était certain de l’avoir senti. Soudain, il comprit qu’elle ne riait plus ; elle était secouée de sanglots et hoquetait avec difficulté à travers des vagues éparses de larmes, déchirantes et primales, naissant à la source et la quittant sans filtre, sans recul. Une douleur brute, sincère et pure. Il n’y avait rien à dire. Il passa son bras autour d’elle, la serrant cette fois vraiment contre lui, lui répétant que tout finirait par s’arranger.

Elle finit par s’endormir. Obi-Wan ne la lâcha pas, de peur de troubler son sommeil. Ou peut-être parce qu’il avait l’impression de ne plus jamais pouvoir bouger, figé dans un instant en dehors des possibles, une bifurcation imprévue du destin hors du sentier de ce qui devait ou ne devait pas être. Il finit par sombrer en se répétant le code Jedi, la seule chose, depuis l’adolescence, qui l’aidait à tromper l’insomnie. Il n'y a pas de passion, il y a la sérénité.

*************

https://www.youtube.com/watch?v=m1oxKoXMY5o

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Et voilà pour ce chapitre 8 ! Désolée de l'heure de publication plus tardive que d'habitude, je n'ai pas réussi à me lever avant d'aller au ciné (le dimanche matin c'est tarif réduit )

Si vous écoutez la musique suggérée, c'est plus pour la fin du chapitre

Bonne lecture et à dimanche prochain, j'ai hâte d'avoir vos retours sur la nuit de nos deux nigauds ❤️

[ShamanWhills Jedi SWU]

Salut,

Chapitre très intéressant car se focalisant sur la réaction émotionnelle de Yaraa plus que sur une révélation quant à sa véritable identité et le pourquoi du comment de son crash. Il est clair que vu l'état du vaisseau, il n'y aura rien à en tirer et que les prochains chapitres devront se concentrer sur le deuil et sur le futur de la jeune femme, notamment sa capacité à utiliser la Force d'une manière "non civilisée" (aka les sortilèges).

Quant à Obi-Wan, la présence de cette femme dans sa vie l'a changé, même s'il a du mal encore à s'en rendre vraiment compte (la petit séance de dodo est peut-être un signe ). J'aime bien aussi l'analyse de Yaraa à son sujet. Elle se doute de quelque chose, mais ne sais pas encore quoi (hâte qu'elle découvre qu'il est un Jedi, soit en le voyant utiliser la Force, soit en découvrant dans ses affaires les trois sabres-lasers qu'il garde précieusement (le sien, celui de Qui-Gon et celui d'Anakin)).

J'ai hâte de lire la suite. Bon courage

[Anthony11]

(le sien, celui de Qui-Gon et celui d'Anakin)).

Obi-Wan n'a pas le sabre de Qui-Gon avec lui sur Tatooine, il est resté dans le temple quand Anakin s'est construit le sien.

[ShamanWhills Jedi SWU]

(le sien, celui de Qui-Gon et celui d'Anakin)).

Obi-Wan n'a pas le sabre de Qui-Gon avec lui sur Tatooine, il est resté dans le temple quand Anakin s'est construit le sien.

Dans la bd From the Journals of Old Ben Kenobi - Star Wars #15, il y a le sabre laser de Qui-Gon Jinn que Ben a emporté avec lui (sur certaines pages on voit le sabre).

[mareva_mae Jedi SWU]

Salut,

Chapitre très intéressant car se focalisant sur la réaction émotionnelle de Yaraa plus que sur une révélation quant à sa véritable identité et le pourquoi du comment de son crash. Il est clair que vu l'état du vaisseau, il n'y aura rien à en tirer et que les prochains chapitres devront se concentrer sur le deuil et sur le futur de la jeune femme, notamment sa capacité à utiliser la Force d'une manière "non civilisée" (aka les sortilèges).

Quant à Obi-Wan, la présence de cette femme dans sa vie l'a changé, même s'il a du mal encore à s'en rendre vraiment compte (la petit séance de dodo est peut-être un signe ). J'aime bien aussi l'analyse de Yaraa à son sujet. Elle se doute de quelque chose, mais ne sais pas encore quoi (hâte qu'elle découvre qu'il est un Jedi, soit en le voyant utiliser la Force, soit en découvrant dans ses affaires les trois sabres-lasers qu'il garde précieusement (le sien, celui de Qui-Gon et celui d'Anakin)).

J'ai hâte de lire la suite. Bon courage

Merci beaucoup Shaman, et promis j'ai prévu (enfin déjà rédigé vu que niveau écriture j'ai fini le chapitre 22 cette semaine... d'ailleurs je me rends compte que tout ça risque de faire plus 30 chapitres que 25 ) des moments dédiés à Yaraa et à ses sorts.

Oui je ne suis pas sûre que notre nigaud 1er du nom accepte d'admettre que cette nuit passée à deux sous son manteau ne soit pas "juste un remède à l'hypothermie"... Mais est-ce que ce serait vraiment un Jedi s'il ne portait pas des immenses œillères en amour ?

Obi-Wan n'a pas le sabre de Qui-Gon avec lui sur Tatooine, il est resté dans le temple quand Anakin s'est construit le sien.

J'avoue que je suis un peu dans le flou sur le sujet, sans trop spoiler j'étais partie du principe qu'il n'avait que le sabre d'Anakin aussi en plus du sien

[Anthony11]

Obi-Wan n'a pas le sabre de Qui-Gon avec lui sur Tatooine, il est resté dans le temple quand Anakin s'est construit le sien.

Dans la bd From the Journals of Old Ben Kenobi - Star Wars #15, il y a le sabre laser de Qui-Gon Jinn que Ben a emporté avec lui (sur certaines pages on voit le sabre).

Je dois t'avouer que je suis dans l'expectative, tu es sûr que c'est bien le sabre de Qui-Gon ? Parce que j'ai fait le tour de toutes les sources officielles de SW et je ne trouve absolument nulle part cette mention.

J'avoue que je suis un peu dans le flou sur le sujet, sans trop spoiler j'étais partie du principe qu'il n'avait que le sabre d'Anakin aussi en plus du sien

Pareil, après si Yaraa ne découvre que les 2 sabres ( ) ce n'est franchement pas grave.