Cette fan-fiction a fait l’objet d’une publication sur SWU. Vous pouvez la retrouver en texte intégral, au format pdf et epub (sauf pour les nouvelles les plus anciennes) en cliquant sur ce lien.
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Bonne lecture !
Le staff fan-fictions.
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Hello tout le monde !

Entre deux posts pour Toujours en mouvement est l'avenir (en collab avec Eluar, que vous pouvez retrouver ici ), j'ai participé au recueil Naissance d'une Rébellion (nouvelle que vous pouvez retrouver ici ).
La nouvelle met en scène Hajoo, une jeune femme impliquée dans la Rébellion. Et j'ai tellement aimé donner vie à ce personnage, que j'ai décidé de développer un peu son background.
Je vous propose donc ici 6 nouvelles qui retraceront son parcours et qui mèneront à la nouvelle du recueil (que je posterai ici aussi ne temps et en heure). Rassurez-vous, ces nouvelles sont globalement indépendantes de ma participation au recueil, vous n'avez donc pas besoin de lire la nouvelle originale pour lire celles que je vous propose ici (mais pour les curieux, le lien est plus haut). Je les posterai au fur et à mesure qu'elles seront écrites, en essayant de garder un rythme régulier.
Voici donc la première nouvelle de ces Chroniques de Hajoo Nexu : La Fuite.
Bonne lecture !
Chroniques d’une Rebelle
9 av. BY
La corde lui glissa une nouvelle fois entre les doigts. Fébrilement, la jeune fille la reprit dans ses mains et la passa à nouveau dans le crochet qu’elle venait d’installer au sol. Si tout se passait comme elle l’avait prévu, son piège fonctionnerait à merveille. Elle devait juste accélérer le rythme.
Elle repoussa une mèche de ses cheveux bouclés par dessus son épaule et entreprit de tirer la corde vers elle. Tout le piège s’éleva, et bientôt, le pot qu’elle avait positionné en équilibre disparut de son champ de vision. Satisfaite, la jeune fille commença à entrecroiser la corde. Elle était si concentrée qu’elle n’entendit pas les pas précipités derrière elle. Une voix masculine lui fit tourner la tête.
- Hajoo ! Dépêche-toi, il arrive !
Hajoo plissa les yeux, furieuse de s’être presque fait surprendre. Son frère, son aîné de trois ans, la fixait d’un air insistant. Ses cheveux drus étaient tressés tout contre son crâne. Ses yeux, d’un brun foncé, se noyaient dans son visage plus clair. Sa tunique – confectionnée dans un tissu noble – avait été remontée au-dessus de sa ceinture de manière à lui permettre de courir plus vite.
- Si tu veux que ça aille plus vite, fais-le toi-même Kamen, répliqua Hajoo.
Vexé, le jeune homme ne répondit pas et se contenta de surveiller le couloir où ils se trouvaient. A part l’angle mort derrière une statue imposante que les deux frères et sœurs avaient repérée en arrivant, il n’y avait nulle art où se cacher dans ce hall. Leur cible les repérerait instantanément s’ils ne se dépêchaient pas.
Avec un petit gémissement de satisfaction, Hajoo termina son nœud. Elle en vérifia la souplesse puis se tourna vers Kamen :
- Terminé !
Le jeune homme sourit, découvrant une belle rangée de dents blanches, puis saisit la main de sa sœur et l’entraîna derrière la statue. L’objet, haut de trois ou quatre mètres, avait été sculpté à l’effigie d’un des pères fondateurs de Haruun Kal. L’homme n’était qu’un mythe de plus dans les légendes de la planète. Avec l’arrivée de l’Empire, l’importance accordée à la culture locale avait peu à peu déclinée, et cette statue s’était retrouvée confinée dans un couloir de service du palais ministériel.
Adossée à l’ouvrage, Hajoo fixait l’extrémité du hall avec attention. Ils avaient préparé ce coup depuis des mois. Tout avait été soigneusement réfléchi. Et ils s’apprêtaient à voir le résultat de leurs efforts. Elle porta ses ongles à sa bouche, frémissant d’excitation.
- Fais moins de bruit, tu vas nous faire repérer, lui chuchota Kamen.
Pour toute réponse, Hajoo se contenta de lui envoyer son coude dans l’abdomen. Le jeune homme étouffa un gémissement. Un bruit de pas les retint de rire tous les deux. La jeune fille se pencha lentement sur le côté. Leur cible arrivait.
C’était un homme d’une cinquantaine d’années, plutôt grand, au crâne dégarni. Sa façon de marcher rappelait celle d’un bâton et son visage, fermé, lui donnait un air coincé. Ses vêtements, tous accordés dans des teintes brunes, portaient les armoiries de la famille Deretzer. C’était un serviteur mais, d’après les insignes sur ses épaules, c’était aussi un conseiller très apprécié du premier ministre.
Hajoo le regarda s’approcher de son piège sans se douter de rien. Un dernier coup d’œil à la corde qu’elle avait installée la conforta dans le fait que le spectacle allait être intéressant. Toute l’opération reposait sur un seul fil, transparent, que Kamen avait dégotté un mois auparavant. Tendu au maximum, il se révélait invisible. Et Hajoo l’avait positionné en plein travers du couloir. Si on le tendait un peu trop, le fil, relié aux autres cordes, déclenchait le piège.
L’homme finit par passer son pied dans le fil. Avant qu’il ne réalise son erreur, il était déjà trop tard. Le piège tout entier se déclencha et le pot qui reposait en équilibre sur une toile de cordes tomba à la renverse sur le conseiller. Une gelée verdâtre le recouvrit, gouttant le long de ses vêtements. L’odeur – un délicieux mélange entre du billfish et des déjections de Bantha – envahit tout le couloir. Hajoo vit la confusion s’installer dans les yeux du conseiller. Son expression, ajoutée au rire étouffé de Kamen, lui arracha un petit rire. Aussitôt, le regard de l’homme changea.
- Hada Joobal Deretzer ! hurla-t-il.
Derrière la statue, Hajoo se figea. On ne l’appelait que très rarement par son nom complet. Elle allait passer un mauvais quart d’heure.
- Le spectacle en valait la peine, je te jure !
Assise dans la salle d’attente du bureau des ministres, Hajoo jouait avec une mèche de ses cheveux bruns. A ses côtés, Kamen, debout, rejouait la scène de leur piège.
- Tu aurais dû voir sa tête ! insista-t-il avant de piquer un fou rire.
Sa bonne humeur, contagieuse, ne semblait pas affecter Ooraï. Le jeune homme, assis en face des deux jeunes gens, gardait les bras croisés depuis quinze bonnes minutes. Son regard, d’un gris argenté, était fermé et concentré.
- Tu réalises que tu vas déranger notre père au beau milieu d’une réunion des plus importantes ?
Sa voix, sans appel, stoppa Kamen dans son élan. Le jeune homme se rassit en baissant la tête. Ooraï était le plus âgé des trois, et l’aîné de la fratrie. Portant le même nom que leur père, il avait également la même carrure imposante. Sa peau foncée était parsemé de tatouages racontant ses faits d’armes au sein de l’armée de l’Empire. Mais, tout comme Hajoo, il avait hérité du regard clair de sa mère.
Ooraï prenait son rôle de fils de premier ministre très au sérieux. Leur famille était déjà atypique aux yeux de l’Empire – Al’dya, leur mère, une sans-espère mi-Arkanienne, mi-humaine, n’était pas bien vue de tout le monde – et il tenait à ne pas en rajouter. Dès qu’il avait eu l’âge requis, il s’était engagé dans la marine impériale. Sa rigueur et son courage l’avait amené à gravir les échelons rapidement et à obtenir le grade de capitaine. Et passer ses jours de permission à garder des enfants n’était probablement pas ce dont il rêvait.
- A bientôt dix-sept ans, tu devrais te responsabiliser un peu plus, Kamen, reprit-il d’une voix autoritaire. Tu portes l’honneur de notre famille dans ton nom, ne l’oublies pas.
Hajoo vit son frère baisser les yeux et hocher lentement la tête. Elle leva les yeux au ciel. Ooraï prenait tout cela bien trop au sérieux. Elle n’était pas naïve. Le nom de leur famille ne valait plus rien. Seul comptait l’Empire. Leur père n’était qu’un émissaire de plus. Alors pourquoi s’embêter à rester si sérieux ?
Pendant qu’Ooraï poursuivait sa leçon, Hajoo laissa son esprit divaguer. Son frère ne s’intéressait qu’à Kamen de toute façon. Il avait abandonné l’idée de redresser la jeune fille dans la voie du protocole gouvernemental. Tendant l’oreille, Hajoo essaya de saisir ce qui se disait dans le bureau de son père. Elle savait qu’écouter aux portes était déplacé. Mais cela ne l’empêchait pas de le faire.
Elle n’entendit tout d’abord que des bribes de voix. Rien de plus. Malgré sa concentration, les murs restaient épais, et Hajoo abandonna bientôt l’idée d’entendre quoi que ce soit. Elle étira ses bras et se décida à se lever.
- Je reviens, informa-t-elle.
Elle venait de franchir le seuil de la salle lorsque des éclats de voix se firent entendre depuis le bureau de son père. Soudain, les portes de la pièce s’ouvrirent à la volée et une demi-douzaine de stormtroopers sortirent du bureau du premier ministre. Par réflexe, la jeune fille se cacha derrière l’un des murs, de manière à ne pas être vue des soldats impériaux.
Ses yeux s’agrandirent lorsqu’elle vit son père menotté et tenu par deux stormtroopers.
- Ooraï Deretzer, par ordre de notre Empereur, je vous arrête et vous destitue de votre titre de premier ministre.
L’homme qui venait de parler était un officier en uniforme noir. Petit et rond, les yeux hautains, il embrassait la salle du regard comme s’il était empereur lui-même. Toujours prostrée derrière son mur, Hajoo observait la scène avec horreur. Pourquoi arrêtait-on son père ? Il avait toujours été loyal envers l’Empire ! Il avait toujours insisté sur le fait que leur famille devait montrer l’exemple. Que lui reprochait-on ?
- Alors quoi, maugréa son père en lançant un regard assassin à l’officier, Vador avait trop peur de revenir sur Haruun Kal ?
L’impérial s’approcha doucement du premier ministre, un air on ne peut plus sérieux sur le visage :
- Le Seigneur Vador n’a pas fait le déplacement car vous ne valiez pas la peine de lui faire perdre du temps, rebelle.
Le dernier mot fit tiquer Hajoo. Rebelle ?
- Très bien, vous avez gagné, soupira son père d’un air las. Prenez-moi. Mais laissez ma famille en dehors de tout cela.
L’officier lui répondit par un rire hautain.
- Oh, enfin, Ooraï, vous ne pensiez quand même pas que l’on ignorait votre petite rébellion familiale ? Vous allez tous être jugés.
Tous ?
- Menteur ! Je connais vos méthodes ! Il n’y aura pas de procès ! s’insurgea son père.
- C’est vous qui l’avez cherché, répondit l’officier sans le regarder.
Il pivota sous le regard de Kamen et Ooraï Junior – au grand étonnement de Hajoo, ses frères ne semblaient pas avoir peur. Puis l’officier fit un geste nonchalant de la main :
- Emmenez-les tous. La mère et la fille aussi, ajouta-t-il en se dirigeant vers le hall.
Sans attendre qu’il ne la découvre, Hajoo se précipita dans le large couloir des bureaux ministériels du palais. Ses pas résonnait sur le sol poli des pièces. Le cœur battant, elle courait à perdre haleine dans les dédales du palais à la recherche d’un endroit sûr. Les pensées se bousculaient dans son esprit : pourquoi l’Empire s’en prenait-il à sa famille ? Pourquoi l’officier avait-il parlé de rébellion ? Où les emmenaient-ils ?
Au bout de quelques minutes, Hajoo arriva dans la suite parentale. Les cheveux ébouriffés, elle s’arrêta, reprit son souffle tout en observant les pièces à la recherche de sa mère. Elle finit par la repérer dans sa chambre. La pièce, une immense salle aux boiseries dorées, semblait sortir d’une autre époque. Les plantes qui prenaient racines dans les décors aux murs amenaient une ambiance chaleureuse. Les rayons du soleil jouaient avec les feuilles d’un vert luxuriant et renvoyaient leur reflet sur les meubles.
Hajoo se précipita dans la chambre. Sa mère était en train de préparer un petit sac. La jeune fille l’interrompit :
- Maman, il se passe quelque chose de grave.
- Je sais, lui répondit la voix calme de sa mère.
Jamais Hajoo ne l’avait vu perdre son sang froid. D’origine Arkanienne, sa mère avait passé une bonne partie de sa vie en fuite avant de trouver un foyer sur Haruun Kal. Son expérience en avait fait une des personnes les plus sages qu’Hajoo connaisse. Elle observa sa mère se tourner vers elle. Sa robe, d’un blanc presque transparent, flottait autour d’elle tel un voile de brume. Ses cheveux pâles et ses yeux, blancs eux aussi, lui formaient une aura de lumière autour de son visage. D’ordinaire, cela suffisait à apaiser Hajoo. Mais ce jour-là, rien ne conforta la jeune fille.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda-t-elle sur un ton urgent. Que veut l’Empire ?
Sa mère ne répondit pas. Elle posa deux mains fermes sur ses épaules et planta ses yeux yeux sans pupilles dans les siens.
- Écoute-moi bien, Hajoo. Tu vas prendre ce sac et partir sans te retourner, tu m’entends ? Ne te retourne surtout pas. Prend le chasseur de Kamen, tu sais t’en servir. Je veux que tu trouves Timi Rotramel. Explique lui la situation…
- Rotramel ? l’interrompit Hajoo. Mais pourquoi ?
- Il a des contacts un peu plus hauts placés au sein de l’Alliance. Il te mettra en lieu sûr.
Et soudain, tout se mit en place dans l’esprit de Hajoo. L’officier, l’arrestation, Rotramel. Son père était un rebelle. Son père avait trahi l’Empire. Comment avait-il pu penser qu’il s’en sortirait ?
- Pourquoi ? bégaya-t-elle. Notre peuple est en paix, il est libre...
Sa mère comprit immédiatement de quoi elle parlait.
- Il s’agit de bien plus que la liberté de notre seul peuple, lui répondit-elle. Ton père se bat pour la liberté de la galaxie.
- Et sa famille ? Y-a-t-il seulement pensé ?
La voix d’Hajoo était amère. Kamen, Ooraï Junior… Ils étaient sûrement impliqués aussi. Comment leur père avait-il pu leur fait courir un tel risque ? Avait-il seulement pensé aux conséquences de ses actes ?
Une volée de pas précipités l’interrompit dans sa réflexion. Le regard affolé de sa mère fit monter son adrénaline. Elle lui fourra le sac dans les bras.
- Cours !
Hajoo ne se le fit pas dire deux fois. Le sac passé dans son dos, elle quitta la pièce par la fenêtre et atterrit dans les jardins suspendus du palais. Pas le temps de s’attarder sur la beauté des arbres, des fleurs, de la faune… Elle traversa en trombe la propriété et disparut dans les plantes.
La place publique de la capitale se trouvait juste en face du palais. Circulaire, elle était bordée de bâtiments plutôt bas, construits dans un style qui, à ce qu’on disait, rappelait celui des villes de Naboo. Lorsque le temps était clément, le soleil se reflétait sur les pavés de pierre, et on pouvait imaginer marcher sur un sol de verre. Ce jour-là, le soleil était haut dans le ciel, et les pavés luisaient. Mais aux yeux d’Hajoo, ils ressemblaient à des lames qu’on aurait placées là pour blesser ceux qui oseraient s’approcher d’un peu trop près.
La jeune fille était d’une humeur massacrante. Elle avait trouvé le chasseur de Kamen. C’était un vieux Delta-7 à peine en état de marche. Les ailes avaient probablement dues être peintes en bleu à une certaine époque. Désormais, elles n’étaient que rouille et poussière. L’habitacle était petit et son sac la gênait pour accéder aux commandes. Ses cheveux étaient poisseux et sa tunique n’était absolument pas adaptée au pilotage de vaisseau.
Hajoo avait eu l’occasion de quitter la planète. Si elle l’avait voulue, elle aurait pu être sur Coruscant à l’heure qu’il était. Mais elle n’en avait pas eu le courage. Son père n’avait peut-être pas hésité à sacrifier sa famille pour ses idéaux, mais elle n’arrivait pas à la sacrifier pour sa survie.
Les choses n’avaient pas traîné. Comme l’avait prédit son père, il n’y avait pas eu de procès. Ses parents et ses frères avaient été jugés coupables immédiatement et condamnés à mort. Deux jours avaient passés, et l’exécution était déjà là.
Du haut du bâtiment où elle était installée, Hajoo pouvait observer toute la place. Une estrade avait été mise en place. D’immenses drapeaux à l’effigie de l’Empire avaient été placés autour. Et, formant un périmètre autour de l’estrade, des dizaines de stormtroopers en armure blanche gardaient l’endroit. La foule s’amassait déjà. Le sol de verre se vit bientôt recouvert de badauds.
Elle vit bientôt arriver sa famille, en ligne, telle des animaux qu’on menait à l’abattoir. On les avait dépouillés de leurs vêtements officiels et donnés de vieux uniformes gris. Hajoo sentit la colère monter en elle. Elle bouillonnait et menaçait d’exploser. Elle posa les yeux sur son père. Elle ne pouvait pas distinguer les traits de son visage, mais elle imaginait les cernes sous ses yeux et la barbe de deux jours sur ses joues. Elle lui en voulait. Terriblement. Comment avait-il pu laisser cela arriver à leur famille ?
Ses parents et ses frère furent bientôt alignés en face de la foule. Un soldat les fit se mettre à genoux un par un. Puis l’officier petit et rond qu’Hajoo avait déjà pu croiser se lança dans un discours interminable. La jeune fille n’écouta pas un traître mot de ce qu’il dit. Elle posa les yeux sur Ooraï. Comme à son habitude, le jeune homme avait le dos droit et le regard rivé devant lui. A ses côtés, Kamen l’imitait, impassible. Ils ne flancheraient pas. Hajoo sentit une larme couler le long de sa joue. Elle observa ensuite sa mère. Ses cheveux, si blancs, n’avaient rien perdu de leur éclat. Ils auréolaient toujours autant son visage. Elle était une source de lumière sur cette place si enténébrée. Elle lui manquerait tellement.
L’officier termina enfin son discours pathétique sur le loyauté que chacun devait à l’Empire. Hajoo le vit se reculer de quelque pas et tirer son blaster de son étui. Il devait mourir d’envie d’exécuter le traître lui-même. Hajoo passa en revue toutes les options possibles dans sa tête. Mais dans aucune d’elles elle ne parvenait à sauver sa famille.
Son père fut le premier à tomber sans se relever. L’officier rangea son blaster encore fumant dans son étui, sans un regard pour le corps désormais sans vie de l’ex-premier ministre. Sans un mot pour les autres, il leva le poing. Aussitôt, une rangée de stormtroopers mit la famille en joue. Tel un éclair, le poing s’abattit. Ooraï tomba. Kamen tomba. Sa mère tomba. La foule qui assistait ne murmura pas un mot. Un à un, les badauds se dissipèrent sans rien dire. Le visage baigné de larmes, Hajoo sentit son cœur se tordre jusqu’à ne plus battre. La douleur dans se poitrine se répandit dans ses veines et dans son corps. Elle aurait voulu hurler, elle aurait voulu tomber elle aussi. Mais une petite voix dans sa tête – une voix auréolée de lumière – lui murmura de se relever.
Sans se retourner, Hajoo quitta son observatoire et se précipita vers son vaisseau, plus en contrebas dans un petit spatioport privé. Il lui fallut peu de temps pour démarrer l’engin. Elle décolla puis calibra le pilote automatique. Et, alors que le vaisseau démarrait son voyage – elle s’enfonça dans son siège, le cœur en morceaux et le futur incertain.