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Dans cet extrait, nous revoyons une Sorcière de retour dans son clan, et prise de remords

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Forteresse des Chutes BrumeusesTzipah était seulement rentrée une heure auparavant à la demeure de son clan. Et elle commençait à peine à sécher ses larmes lorsque le droïde protocolaire Topaze entra chez elle.
- Maîtresse Tzipah, souhaitez-vous diner ?
Elle s'éclaircit la gorge, ses yeux bleus azur humides tournés vers l'horizon du soleil couchant.
- Non, je n'ai pas faim, finit-elle par répondre.
- Aurez-vous besoin de mes services, ce soir ?
- Non, je veux que tu me laisses seule.
Elle pensait éprouver un semblant de soulagement en baignant de nouveau dans ce cocon familier près du foyer qu'elle avait ranimé. Mais elle sentait à peine sa chaleur car un vide glacé la tourmentait.
Force lui était de reconnaître qu'elle avait fini par s'habituer à la présence de ce jeune étranger à qui elle s'était ouvert comme lui avait fini par le faire. Elle avait appris à apprécier cette mélancolie qui sommeillait en lui et ressortait par vagues à travers l'éclat de ses iris verts et gris. Cette tristesse qui le rongeait et le faisait paraître plus âgé qu'il ne l'était.
Un homme hanté par le souvenir de ceux qui avaient disparu. Par la mort de cette autre hors monde qu'il avait aimée avant leur rencontre.. comment s'appelait-elle déjà? Ah oui, Beliem.
Un homme corrompu par sa haine envers l'Empire et son désir de vengeance. Un homme dont le nom ne suscitait plus que du mépris parmi ses consoeurs. Elle avait aimé cet homme mais il ne faisait plus partie de sa vie.
L'aimait-elle encore quelque part au fonds d'elle-même ?
- Tzipah ?
Une voix maternelle l'appelait et la silhouette de la matriarche apparut sur le seuil, cette dernière ne se départissant pas de la compassion qui illuminait ses traits sages.
- Tu ne t'es pas présentée au rapport.
- J'avais besoin de réfléchir Mère de Clan.
La jeune Sorcière autorisa sa supérieure à entrer d'une inclinaison discrète du menton.
- Je sais, Sira m'a raconté ce qui s'est passé.
- Je n'ai pas été à la hauteur de la confiance que vous aviez placé en moi.
Remora A'alta se plaça devant elle pour la dévisager plus attentivement avec une tendresse plus prononcée.
- Aucune parmi nous n'aurait pas pu prendre de meilleures décisions, tu as fait preuve de discernement, lui assura-t-elle.
- Sauf sur un point.
Tzipah se força à soutenir son regard patient.
- Oreste Tissan. Vous m'aviez mis en garde contre mes sentiments et je ne vous ai pas écoutée. Je l'ai laissé me duper, m'aveugler sur lui.
- Je regrette que tu en ai été réduite à cette extrémité. Nous avons tous perdu quelqu'un de cher, aujourd'hui. Ne sois pas trop dure avec toi-même.
Mais les plaie internes de la jeune dathomirienne demeuraient ardentes. Et pas seulement à cause d'Oreste.
- Ces hommes que nous avons abandonné.. Les Sœurs de la Nuit les ont massacrés comme s'ils n'étaient que du bétail alors qu'ils se sont battus courageusement à nos cotés. Je leur ai donné ma parole de les protéger au nom des Chutes Brumeuses et je n'ai pas tenu mon serment.
- Tu n'aurais pas pu le tenir même si tu les avais amenés ici sains et saufs.
Choquée par cet aveu spontané, la jeune femme ne put d'abord trouver ses mots. Elle fut désemparée par la tristesse de la doyenne de son clan.
- Quoi ? Que voulez-vous dire ?
Mais Tzipah avait deviné la réponse avant de poser la question fatidique. Et elle frémit d'effroi lorsque Remora A'alta lui annonça ce qu'elle craignait d'entendre.
- Les hommes libres sont contraires à nos traditions. Aucune de tes sœurs ne les aurait accepté pas plus que les autres clans.
- Pourquoi ? Parce que ce sont des hommes ? Protesta-t-elle plus vivement.
La matriarche choisit de clore le débat avant même qu'il n'ait commencé.
- Il en a toujours été ainsi depuis que Allya a écrit le Livre de Loi.
- C'est bien cela le problème, il n'y a jamais eu la moindre remise en question, fit observer Tzipah d'un ton plus acerbe.
- Tu as toujours pourtant pensé comme nous toutes.
La jeune femme acquiesça d'un hochement de tête.
- C'était avant que je rencontre Oreste. J'ai découvert à travers lui que les hommes pouvaient discuter, se battre pour une cause qu'ils estiment justes. Qu'ils pouvaient aimer..
- Cet homme t'a trahi.
- Cela ne signifie pas qu'il était entièrement mauvais. Tout comme ses deux compagnons.
- Tu continues de te laisser influencer par tes sentiments envers lui.
Tzipah soutint son regard inflexible alors que le silence ne fut troublé que par les craquements du bois qui se tordait dévoré par les flammes.
- Et je vous ai laissé m'influencer.
- As-tu oublié que je t'ai recueillie après le meurtre de tes parents par les Soeurs de la Nuit ? Lui rappela sa supérieure.
- Je n'ai pas oublié ce que je vous dois. Mais je ne serai plus aveugle.
Avec dignité, elle se saisit de son casque pour le mettre sur sa tête et vérifia que sa vibro épée était rangée dans son fourreau.
- Je dois prendre mon tour de garde.
C'est ainsi qu'elle prit congé de la matriarche, la saluant à peine lorsqu'elle la contourna. Cette dernière la regarda s'éloigner avec une résignation marquée. La jeune dathomirienne respira beaucoup mieux lorsqu'elle s'extirpa de la forteresse pour croiser d'autres Sorcières qui revenaient de patrouille.
Elle eut une idée des sentiments qu'elle inspirait chez ses consoeurs. Du respect certes mais aussi pas mal de ressentiment appuyé par des regards défiants. Le récit de la bataille avait couru sur tout le territoire du clan et il était évident pour elles que le Jedi venu des étoiles était entièrement responsable du bain de sang qui avait décimé leurs rangs.
D'autres pensaient en outre que Tzipah avait aussi sa part de responsabilité. À cause de cette proximité intime qu'elle avait nourrie avec lui. Les avis les plus tranchés concluaient que sa place au sein du clan pouvait être contestée. Même si toutes s'accordaient à reconnaître qu'elle avait adopté la bonne décision en le bannissant au nom du clan.
Elle ne pouvait leur en vouloir, il lui faudrait bien assumer les conséquences de ses erreurs d'une façon ou d'une autre. En attendant, elle continuerait de faire son devoir aux Chutes Brumeuses. Elle rejoignit finalement son poste à la lisière de la forêt, où Sira et deux autres Soeurs attendaient. Celles-ci s'éloignèrent après l'avoir accueillie d'une brève inclinaison de la tête. Son tour de garde en compagnie de Sira commençait alors que la nuit tombait.
Elle réprima un frissonnement lorsqu'une brise fraîche coula des contreforts montagneux qui s'élevaient derrière elles. Malgré elle, Tzipah ne put se retenir de penser à Oreste. Elle l'imaginait tenter de trouver un précaire refuge pour la nuit contre le froid, les charognards et d'autres dangers qui peuplaient les alentours.
Aurait-il réussi à trouver de quoi manger ? Malgré elle, le remords commença à la hanter. Elle était même tentée de se reprocher d'avoir été cruelle de l'abandonner sans ressources. Mais c'était comme cela que l'on traitait les Soeurs qui s'égaraient dans les arts sombres de la Magie d'Allya. Elle n'aurait pu le traiter différemment.
Survis Oreste et rachètes-toi.
Aussitôt après cette prière silencieuse, elle tendit son esprit vers le sien en murmurant discrètement un sort à l'insu de son aînée impassible. Pour le réconforter, ne pas le laisser aux prises du désespoir et de ce sentiment de solitude qui doivent lui peser. Elle ferma les yeux, espérant secrètement qu'il entendrait son appel.
Soudain, des images se bousculèrent dans son crâne. Confusément et intensément. Elle parvint à dompter ce flux pour en deviner le sens.
Oreste brandissait devant son corps maigre son épée ardente à la lame verte émeraude, combattant avec acharnement une abomination qui maniait une lame rouge sang funeste. Une abomination qu'ils avaient déjà affronté lors de la bataille d'aujourd'hui.
Elle pouvait voir le visage de son homme crispé à cause des efforts qu'il devait fournir devant cette cadence de coups de masse que lui assénait son adversaire qui le faisait reculer. Une cadence auquel il ne pouvait pas résister longtemps.
La chose écarta brutalement sa garde avant de le faucher d'une frappe sèche oblique. Horrifiée, elle vit son homme tituber avant de s'écrouler aux pieds de son bourreau.Non, s'entendit-elle crier dans sa tête.
- Tzipah ?
Sira s'était penchée pour constater l'hébètement qui brillait dans les yeux bleus de la jeune femme. Celle-ci balbutia:
- Je dois aller voir quelqu'un.
Une lueur de compréhension passa dans le regard de son aînée.
- Si tu le fais, tu sais ce qui t'arrivera.
- Je prends le risque, affirma la jeune Sorcière. Si c'était Gelfran, tu n'hésiterais pas non plus.
Sira se mordit la lèvre inférieure, tiraillée entre le devoir envers son clan et sa camaraderie avec sa consœur.
- Vas-y, céda-t-elle finalement. Mais fais attention aux patrouilles.
- Merci, Soeur.
Tzipah vérifia que personne d'autre ne la regarderait partir, puis s'engouffra entre les pins sous le regard inquiet de Sira. Après quelques mètres, la Sorcière chanta un sort de détection pour repérer les échos des patrouilleuses qui quadrillaient la forêt, non loin d'elle.
Elle se concentra puis progressa lentement pour les éviter. Peu après, elle fut sur le point de réussir lorsqu'une voix sèche claqua dans son dos.
- Halte.
Une autre Sorcière des Chutes Brumeuses la menaçait de son blaster. Orcheron.
- Où vas-tu ainsi ? Lui demanda celle-ci.
- Je monte la garde, répondit-elle sans hésiter.
Sa jeune consœur blonde plissa les yeux, suspicieuse.
- Tu me donnes plutôt l'impression de fuir.
- Je dois retrouver quelqu'un.
Orcheron émit un rire cassant.
- Ce sorcier qui nous a tous trahi et que tu as toi-même banni ? Tu as perdu la raison.
- Je sais ce que je fais.
- Si tu pars le retrouver, je devrais prévenir notre Mère de clan, l'avertit Orcheron. Et elle t'exclura des Chutes Brumeuses.
- Alors va donc la prévenir et ne t'approche plus jamais de moi, la défia Tzipah.
Elle s'attendait à ce que Orcheron baisse son arme mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, celle-ci raffermit sa prise sur la crosse.
- Tu reviens avec moi, intima-t-elle sèchement.
- Tu devras me tirer dessus.
- Je n'hésiterai pas à le faire si tu n'obéis pas.
Tzipah sentait sa détermination mais elle n'était pas prête à céder.
- Et cela ne me surprendrais pas de ta part, cracha-t-elle avec mépris. Tu serais digne de rejoindre les Soeurs de la Nuit après la trahison dont tu as fait preuve en abandonnant ces hommes à leur mort.
- Ce n'étaient que des mâles, je n'ai fait que me soucier des intérêts du clan.
- De tes propres intérêts. J'ai senti ton ambition de prendre la place de notre Mère de clan.
- Je suis la mieux placée pour diriger les Chutes Brumeuses.
- Ce ne sera pas pour aujourd'hui.
Alors qu'Orcheron s'apprêtait à lui répliquer sèchement, elle psalmodia un sort de télékinésie et un souffle invisible souleva sa rivale pour la projeter contre le pin le plus proche et la faire s'écrouler complètement sonnée.
Tzipah s'enfuit ensuite sans demander son reste. Tandis qu'elle courait à travers les bois sans se soucier de ce qui pouvait lui arriver, ses pensées étaient braquées uniquement sur un homme dont la survie lui importait plus que tout le reste.
Il s'appelait Oreste Tissan et elle voulait le sauver de la mort.
Devastator, Orbite de DathomirBien que l'atmosphère du destroyer de l'ex capitaine Volta ait été purgée des effets de l'Aorth 6, le personnel de maintenance et les stormtroopers affectés par Zsinj sur le Devastator conservaient leur combinaison anti virale pour se préserver du moindre risque de contamination et d'exposition. Dark Vador, après s'être reposé dans sa chambre de stase et avoir prévenu Coruscant de la mutinerie de Shonn Volta, déambulait à travers les couloirs du Venator croisant sur son chemin ceux qui sécurisaient les lieux ou évacuaient les corps vers le broyeur à ordures.
Il était essentiel que le silence soit maintenu sur tout ce qui venait de se passer. Après le coup d'état de Gentis, le reste de la galaxie n'avait pas à connaître l'état des pertes qui avaient éclairci leurs rangs au cours de la bataille dont l'issue avait été piteuse. Il en allait de la stabilité de l'Empire.
Le Seigneur Noir avait mis sa fierté de coté en demandant l'envoi de renforts tandis que l'Empereur lui avait rappelé l'importance de sa mission principale. Écraser la rébellion de ce Jedi corellien. Il contint son agacement devant l'ampleur de la tâche qu'il avait jugé au premier abord comme basique.
Il manquait d'hommes et d'armes pour mener une traque efficace digne de ce nom. Même en s'appuyant sur les Soeurs de la Nuit dont il n'était pas certain de la loyauté. Si elles tentaient quoi que ce soit de toute façon, il ne se priverait pas de leur apprendre qu'il n'était pas bon de s'attirer le courroux de l'Empire.
Il retourna sur le pont principal où un technicien lui annonça :
- Monseigneur, un appel a été réceptionné depuis la planète.
Le Sith usa de la Force pour activer l'hologramme, qui matérialisa devant son masque la silhouette familière grande et maigre d'un homme encapuchonné.
- Tissan.
- Seigneur Vador, répondit le corellien.
- Tu ne pourras pas te cacher éternellement, même au milieu des Sorcières.
Sans paraître désarçonné par sa remarque, Oreste déclara :
- Je suis d'accord. Sachez que vous n'aurez plus rien à craindre des Sorcières, elles se sont retirées du jeu.
- Tu es donc seul.
- Un Jedi est toujours accompagné par la Force.
Alors que le bras droit de l'Empereur ricana derrière son vocodeur, le rescapé de l'Ordre 66 ajouta :
- Nous avons eu beaucoup de morts et vous en avez eu au moins autant. Nous pouvons éviter d'autres morts à venir.
- Tu souhaites te rendre ?
Sous le capuchon, Vador devina un sourire malicieux.
- Épargnez Dathomir et je vous offre une chance de me tuer en personne. En terrain neutre, devant la prison.
Le Sith ne mit que peu de temps à hésiter car il ne perçut aucune duplicité qui proviendrait du Jedi. Et il n'attendrait pas les renforts qui devaient parcourir une bonne partie de la galaxie avant d'arriver à bon port.
- Marché conclu, Tissan. Je viens te tuer. Terminé.
Voilà, j'espère que cela vous a plu! On s'approche à grands pas de la fin et Tissan s'apprête donc à affronter son destin

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Allez à la prochaine pour la suite

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