• L2-D2

  

  04/04/2025
   (80 %)  •  Langue : VF

  Scénario : Efficace !

  Jamais deux sans trois, dit le proverbe. Chez les créatifs de la Haute République, on est bien d’accord, puisqu’après les wookiees Burryaga (dans les romans adultes) et Arkoff (dans le manga Un équilibre fragile), la série TV The Acolyte nous a présenté Kelnacca, un des Maîtres Jedi qui s’était rendu sur Brendok et qui a été l’une des cibles de la vengeance de Mae. (dire qu’à une époque, Lucasfilm avait mis son veto à l’apparition de Jedi wookiee…) Dans la série, le seul fait d’arme du personnage avait finalement lieu dans les flash-backs, lors desquels on dévoilait qu’il avait de façon bien involontaire largement contribué à la montée en tension puisqu’il s’était retrouvé possédé par le pouvoir combiné des sorcières, qui l’avaient dirigées contre ses camarades Jedi. Tout semblait donc à faire avec un tel personnage à l’espérance de vie si longue, et ça, Cavan Scott et Marvel semblent l’avoir bien compris.

  Alors, à l’image de la plupart des récits one-shots de Marvel, n’espérez pas en apprendre beaucoup sur le passé de Kelnacca, ses motivations, ses doutes, ou quoi que ce soit car, comme souvent, le personnage est vu à travers les yeux d’autres. Et ce qui pourrait ressembler à une vraie facilité se voit cependant rendue plus efficace par un trait de caractère donné au wookiee, un trait à la fois paradoxal quand on le compare à Chewbacca par exemple et qui ne m’avait pas franchement sauté aux yeux lors de mon visionnage de la série sur Disney + : Kelnacca est le plus souvent mutique, ne s’exprimant qu’à de très rares occasions, lorsque c’est vraiment indispensable. Et Cavan Scott écrit par conséquent à la perfection son protagoniste, en nous expliquant au passage l’origine d’un élément de design du personnage (que je n’avais même pas remarqué lors de mon visionnage de la série, honte sur moi!) les tatouages runiques que le wookiee arbore autour du crâne. Leur origine est touchante, respecte bien les codes de l’Ordre Jedi, et contribue à développer Kelnacca en un faible nombre de pages. Mission accomplie donc pour le scénariste.

   

  Dessins : Classique, avec des efforts sur les jeux de regards !

  Marika Cresta se tire haut la main de la principale difficulté du scénario de Cavan Scott : faire passer les émotions et les pensées de Kelnacca alors que le personnage garde la bouche fermée le plus souvent possible. La dessinatrice va se focaliser sur les expressions du wookiee et particulièrement sur ses regards, tour à tour mélancoliques, étonnés, bienveillants. Une réussite sur ce point, même si le reste du numéro ne présentera guère de surprises, en variant cependant les designs et les découpages suffisamment pour que la lecture soit agréable.

  Sans oublier l’inévitable couverture de Phil Noto !

   

  Conclusion

  Ce one-shot représente une excellente surprise. Loin de simplement surfer sur la vague The Acolyte, Cavan Scott et Marika Cresta en profitent pour pleinement intégrer Kelnacca dans l’intrigue de la Haute République, tout en le caractérisant de façon efficace, avec des dessins fidèles mais loin de sortir de l’ordinaire à ce que Marvel propose dans cette époque. Le principal bémol, finalement, vient de sa date de sortie outre-Atlantique : il aurait sans doute fallu proposer ce numéro juste avant la diffusion de la série streaming et pas deux mois après sa conclusion : l’attachement du lecteur/spectateur à Kelnacca n’en aurait été que plus intense !

   

  Note : 80 %

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