Merci à vous pour vos commentaires et vos compliments
LL-8 a écrit:Enfin le retour de la Tourmente !

J'ai bien aimé, même si finalement il se passe pas grand chose... J'ai jamais caché que les padawans n'étaient pas mes préférées.
Il y en aura pour tous les goûts.

Mais je n'ai jamais caché non plus qu'elles jouaient un rôle important dans cette histoire

Même si j'ai mis en oeuvre certaines tactiques
En revanche j'aime beaucoup la description que tu fais des émotions d'Eÿnra sous son masque


Je l'ai beaucoup travaillée
mat-vador a écrit:It's a trap!!
Bien écrit ce passage grâce au lien d'amitié qui unit les deux padawan, malheureusement séparées par les circonstances

!
L2-D2 a écrit:Fichtre,
La Tourmente de l'Ordre est de retour en même temps que
La Fédération Impériale ! Vous vous êtes donnés le mot, ce n'est pas possible autrement !
Euh alors... *jette un regard vers Jag qui glande tout comme lui devant ses 85647 projets en retard*
Oui oui bien sûr c'est fait exprès !
Très bon Chapitre qui s'achève d'une façon totalement inattendue. Les Sith ont tout de même mis la main sur deux des principaux protagonistes du récit côté Républicain ! Tout cela n'augure rien de bon pour eux...

Devant votre impatience et comme je le disais (ah non je n'ai rien osé dire

) la dernière fois, pour me faire pardonner, je vous publie le chapitre 29 en intégralité aujourd'hui.
Le chapitre 30, lui sera coupé en deux, car... vous verrez
Les choses se corsent et s'accélèrent. La République va lancer son attaque sur Mandalore en tentant de profiter de ses atouts, mais tout se passera-t-il comme prévu ?
Chapitre PrécédentSommaireChapitre SuivantChapitre 29 :
Felucia, Académie Noire.Eÿnra reprit lentement conscience. La décharge paralysante l’avait heurtée de plein fouet. Alors que ses sens se remettaient doucement en place, ses yeux robotiques parcoururent les alentours. Elle découvrit qu’elle était prisonnière d’un champ de force qui maintenait ses membres et la contraignait à rester en position debout, suspendue à une cinquantaine de centimètres du sol.
Dès que les sens de la jeune fille lui permirent de ressentir la douleur, celle-ci envahit son esprit. Il semblait que des petits chocs électriques étaient provoqués à intervalles réguliers par le champ. Ces chocs visaient de toute évidence à la maintenir constamment éveillée et seraient terriblement efficaces à présent que les effets de la décharge paralysante étaient dissipés.
La jeune fille était face à un mur qui se trouvait tout proche d’elle. De chaque côté d’elle, elle put observer les mêmes parois à la même distance. Faisant appel à ses sens, elle détecta qu’il y avait un peu plus d’espace derrière elle jusqu’à une porte fermée par un autre champ de force. Elle se trouvait donc dans une petite cellule de détention. L’évasion de ce genre d’endroit était difficile mais faisable, selon bien sûr ce qui s’étendait à l’extérieur.
Pour trouver un indice sur ce dernier élément, Eÿnra détailla les murs qui l’entouraient et comprit très vite qu’elle n’était plus sur le croiseur mandalorien. En effet, les parois étaient faites de pierre, chose impossible sur un vaisseau. La jeune fille en déduisit donc qu’elle était au sol, mais où exactement ? Quand elle fit appel à la Force, elle frémit en ressentant la puissance du côté obscur qui habitait les lieux. Il devait donc s’agir d’un temple Sith ou d’un édifice de ce genre. En y réfléchissant, quelque chose semblait familier dans cette sensation.
Se pourrait-ce que… Oh non ! pensa-t-elle.
La Mirialan comprit qu’elle était de retour dans le lieu qu’elle abhorrait par-dessus tout : l’Académie Noire de Felucia. Quelque chose semblait étrange, cependant. Le côté obscur paraissait plus puissant que lors de sa dernière visite. Pourtant, c’était ici que Dark
KoTOR était mort. Avec sa disparition, les ténèbres auraient dû s’affaiblir. Comment avaient-elles pu se renforcer ?
Il y avait comme une présence, une présence qui se masquait et dont la jeune fille ne parvint pas à déterminer l’identité. C’était très étrange. Elle sentit en revanche trois puissantes présence obscures. Des Sith étaient là. Elle s’étonna intérieurement. Seulement trois Sith ? N’y avait-il pas plus d’activité dans un endroit aussi central ? Des non-sensitifs n’étaient-ils pas présents dans les alentours ? La réponse à ces deux questions était négative, alors que la logique la plus élémentaire aurait voulu le contraire. Que se passait-il ?
Eÿnra s’interrompit dans ses réflexions en sentant deux des présences sombres se rapprocher. Elle entendit se désactiver le champ de force qui verrouillait sa cellule ainsi que le bruit de quatre pieds humains ou humanoïdes qui s’approchaient.
Faisant le tour de la cellule pour lui faire face, deux Humains entrèrent dans son champ de vision. La première était Dark Lutrinka, alias Mandalore, qui avait quitté son armure dorée pour des habits sombres plus classiques de l’ordre Sith. Le deuxième était un vieil homme à la barbe blanche qui aurait inspiré la confiance à la jeune fille sans ses deux yeux oranges.
« Bien installée ? siffla ironiquement celui-ci.
- Pas terrible… répliqua insolemment Eÿnra sans ouvrir la partie droite de son masque.
- Dis-moi, interrogea Lutrinka, pensais-tu vraiment entrer et sortir de notre système impunément ?
- Mais si vous étiez au courant de notre présence, s’étonna la Jedi, pourquoi ne pas nous avoir capturées directement sur Concordia ?
- C’est moi qui pose les questions, ici ! balaya la Sith en accompagnant ses paroles d’une gerbe d’éclairs de Force qui arrachèrent un cri à la Mirialan. Il se trouve, poursuivit-elle, que nous avons été informés de votre présence. Nous avons reçu les codes des transpondeurs de vos vaisseaux et nous savons même ce sur quoi vous travailliez. Malheureusement, notre informateur n’a pas pu se procurer les coordonnées où vous avez installé votre petite station. Concordia est grande, nous n’avons pas le temps de la chercher, alors c’est toi, petite padawan, qui vas nous l’indiquer.
- Jamais, refusa Eÿnra. Je ne vous dirai rien ! »
Les deux Sith tendirent simultanément les mains et la foudroyèrent ensemble, lui infligeant une douleur atroce. Tous ses muscles se tétanisèrent d’un coup. Certains de ses implants hésitèrent mais continuèrent à fonctionner.
« Les Jedi… bredouilla la Mirialan en reprenant son souffle. Les Jedi sont entraînés pour résister à la torture.
- Peut-être, répondit le vieux Sith, mais tu n’es pas encore une Jedi. »
Il avait appuyé sur la corde sensible. Eÿnra était frustrée de ne toujours pas être chevalière. Après tous ses actes héroïques, elle était toujours une padawan. La jeune fille serra les dents et répliqua :
« Vous… vous n’arriverez pas à me provoquer.
- Je crois que si, répliqua le Sith en s’approchant. Je crois que si. »
Il déposa la main sur le masque de la jeune fille qui sentit son filtre à air cesser de fonctionner. Sentant qu’elle commençait à étouffer, elle n’eut pas d’autre choix que de libérer la moitié droite de son visage et d’inspirer profondément, ce qui arracha un sourire au Sith.
« Voyons un peu l’utilité de ces implants… » déclara-t-il avec un plaisir mauvais.
La Mirialan lui jeta un regard noir de son œil valide ce qui accentua le sourire du Sith. Descendant sa main, il ferma les yeux et sembla visualiser les implants à travers la Force.
« Tiens donc, jubila-t-il, celui-là ne remplacerait-il pas tes reins ? »
La jeune padawan murmura un oh non si bas que le synthétiseur sur la partie gauche du masque ne le relaya pas. Elle sentit l’implant en question cesser de fonctionner et, si elle n’en perçut pas tout de suite les effets, la jeune fille savait qu’elle allait s’empoisonner lentement s’il ne se remettait pas en marche.
« Alors, padawan, interrogea à nouveau Lutrinka en la foudroyant à nouveau, toujours aucune idée sur la position de la station ?
- Allez… articula péniblement la jeune fille en serrant les dents. Allez au Bogan ! »
Elle se rendit compte ensuite de l’ironie de cette phrase, puisque Bogan, à l’origine une des lunes de Tython, la planète d’origine des Jedi, symbolisait le côté obscur de la Force. Les Sith ne relevèrent pas.
« Il faut que tu saches quelque chose, lui apprit Lutrinka. Nous avons réussi à rattraper ta chère amie. Tu ne voudrais pas qu’il ne lui arrive malheur inutilement, n’est-ce pas ? »
Non, c’était impossible ! Pristia s’était échappée ! Elle avait rejoint Coruscant !
« Vous bluffez ! s’écria Eÿnra.
- Tu crois ? siffla ironiquement la Sith. Que ferais-tu si ce boîtier me permettait d’ordonner son exécution ? »
Elle sortit un petit boîtier de communication de sa tenue ample et le tint bien en vue.
« D’après les communications que nous avons pu intercepter, poursuivit-elle, vous semblez très proches. Comment réagirais-tu si tu avais sa mort sur la conscience ? »
La Mirialan réfléchit à toute vitesse. Pristia s’était échappée du système Concord Dawn, c’était une certitude et l’appareil qui les avait tirées d’hyperespace avait été mis hors d’usage au moins assez longtemps pour permettre à l’Humaine d’être loin. Aurait-elle pu être recapturée ? Ce n’était malheureusement pas inenvisageable. Il aurait suffi de lui tendre une embuscade lors d’un saut intermédiaire. Cependant, il était presque impossible de prévoir les coordonnées d’un saut intermédiaire.
La Jedi se plongea dans la Force et tenta d’établir un lien avec son amie. Le côté obscur qui l’entourait brouillait ses sensations mais elle parvint à ressentir la présence lointaine et très floue de l’Humaine. Le lien qui les unissait dans la Force n’était pas aussi puissant qu’un lien maître-apprenti mais il existait tout de même. L’émotion principale qui en émanait était l’inquiétude mais en aucun cas la souffrance interne.
La Sith bluffait. Pristia était libre et en bonne santé. Eÿnra rouvrit son œil valide et déclara plus calmement :
« Vous mentez. »
Lutrinka appuya sur le bouton du boîtier et la Mirialan ne ressentit aucune perturbation dans la Force autre que celle qui l’avertit un quart de seconde en avance de la douleur qu’elle s’apprêtait à ressentir.
Une puissante décharge la traversa de part en part, la faisant crier, tétanisant profondément tous ses muscles et désactivant plusieurs implants supplémentaires, dont un qui se trouvait très proche du cœur de la jeune fille. Celui-ci se mit à battre plus rapidement et la connaissance que la Jedi avait de ses implants lui apprit qu’il allait accélérer progressivement si l’appareil n’était pas réactivé.
« Bien vu, Jedi, siffla la Sith. Mais il me reste une dernière carte dans la manche. Seigneur Molzeg ?»
Elle fit un signe de tête au vieux Sith qui quitta la cellule avant de revenir avec une seringue qu’il tenait très précautionneusement.
« As-tu déjà entendu parler du sérum V ? » demanda Lutrinka.
Eÿnra ne se donna même pas la peine de secouer la tête, ce qui lui valut une nouvelle décharge. Cette fois, elle serra les dents, ne voulant pas donner à ses tortionnaires la satisfaction de la voir se tordre de douleur.
« Le sérum V, expliqua la Sith, est nommé ainsi pour « vérité ». Il est en effet capable d’arracher n’importe quelle information à presque n’importe qui. C’est ce sérum qui a contraint un esprit aussi brillant et résistant que le docteur Nasan Godera à révéler tous ses travaux à Observateur 1.
- Ce sérum est extrêmement difficile à fabriquer, poursuivit Molzeg. Durant la guerre, les Services Secrets Impériaux n’en possédaient que quelques doses, et seul le consentement d’un membre du Conseil Noir pouvait les autoriser à en faire usage. Considère-toi honorée que nous en utilisions une pour toi.
- Sérum ou pas, lui opposa la Mirialan, je ne parlerai pas. La Force est avec moi et elle me rendra plus forte.
- La Force… répéta ironiquement le Sith. Tu n’as encore aucune idée du pouvoir du côté obscur.
- Le côté obscur rend faible ! cracha Eÿnra.
- Tu ne diras pas toujours ça, ma jeune amie, répliqua mystérieusement Lutrinka. Bientôt, nous te montrerons le pouvoir des ténèbres. Mais, pour le moment, nous avons besoin d’une information. »
Elle fit signe à Molzeg qui injecta le sérum à la jeune fille. Celle-ci, attachée, n’avait aucun moyen de l’en empêcher. Quand le liquide se propagea dans son sang, elle comprit que les Sith ne mentaient pas. Il atteignit très rapidement son cerveau et la Mirialan sentit baisser la force de sa volonté. S’appuyant sur ses pouvoirs, elle tenta de résister à son influence mais cela prit toute sa force. Epuisée, elle ne put s’empêcher de crier quand les petites décharges du champ de force continuèrent de traverser son corps.
« Je répète ma question, insista Lutrinka. Où se trouve la station que vous avez construite ? »
La présence du sérum devenait de plus en plus lancinante. Il devait stimuler les zones du cerveau qui recevait les signaux de douleur, produisant une intense souffrance comme si la jeune fille avait plusieurs immenses plaies ouvertes. La torture devenait atroce.
Eÿnra faisait tout son possible pour ne pas céder mais elle devait avouer que les Sith n’avaient pas sous-estimé l’effet du liquide. En parallèle de la souffrance abominable, elle sentait baisser la force de sa volonté. La jeune fille ne s’était jamais senti aussi proche d’un amas de cellules et de neurones, ce qui fit naître en elle une colère froide. Elle avait le sentiment d’être un droïde que l’on pouvait reprogrammer à volonté.
N’obtenant toujours aucune réponse, Molzeg et Lutrinka tendirent la main vers leur victime. Celle-ci se cambra légèrement, s’attendant à une nouvelle décharge, mais ses tortionnaires n’en firent rien. Ils posèrent tous deux leur main sur son front et entrèrent dans son esprit affaibli, redoublant la souffrance que la Mirialan ressentait.
« Ahhhhh ! hurla-t-elle en se contorsionnant dans tous les sens que ses liens lui permettaient. Sortez de ma tête, par pitié !
- Une forêt, murmura la Sith. Rien d’étonnant. Voyons ce qu’on peut voir de plus…
- Non pitié ! supplia-t-elle. Sortez de ma tête, je vous en prie ! »
La douleur était abominable, plus que tout ce qu’elle avait pu imaginer dans ses pires cauchemars. S’il lui restait toute la force de sa volonté, la Jedi aurait pu tenir encore un peu. Mais l’effet du sérum combiné à toutes les tortures qu’elle avaient subi eurent raison d’elle. Elle craqua. Sa bouche articula une série de coordonnées, celles qu’elle avait effacées de son ordinateur de bord en même temps qu’elle avait programmé la destruction du prototype de camouflage du vaisseau.
« Eh bien, tu vois quand tu veux, se satisfit Lutrinka avec un sourire cruel tout en sortant un communicateur dans lequel elle ordonna : Kinaan, déployez les éclaireurs à ces coordonnées. »
Les Sith relâchèrent leur emprise sur elle et son corps s’affaissa. La jeune fille se serait écroulée au sol si ses bras n’avaient pas été maintenus en hauteur. Elle se sentait tellement coupable. Elle comprenait qu’elle venait de condamner d’innombrables vies innocentes par son acte qu’elle regrettait déjà. Durant tout son entraînement, elle avait cru orgueilleusement qu’elle serait capable de résister à toutes les formes de torture. Il lui restait manifestement encore beaucoup de choses à apprendre.
Pour ne rien arranger, le rythme de son cœur avait démesurément accéléré et, sans son implant qui visait à le ralentir, il n’y avait aucun moyen de le faire battre plus lentement.
Cependant, avant de quitter la cellule, Lutrinka fit un geste vers la padawan et tous ses implants, ainsi que le filtre de son masque, se remirent à fonctionner. Il ne s’agissait pas d’un acte de bonté. Les Sith n’en avaient pas terminé avec elle.
Système Mandalore.Rog Kirto fit quelques pas sur le pont. Malgré la vieillesse qui commençait à prendre l’Humain, il restait toujours vif grâce à la Force. Avoir un siège au Conseil Jedi depuis plus de vingt ans était usant, mais maître Satele lui avait appris à ralentir la vieillesse en se plongeant dans la Force. Le côté lumineux était une source de pouvoir immense, contrairement à ce que prêchaient les Sith. Il suffisait juste d’atteindre un niveau de sagesse suffisant pour s’ouvrir soi-même les portes de cette puissance.
Il y avait longtemps que maître Kirto l’avait fait. Malgré son âge, il savait toujours se battre au sabre laser comme personne et était souvent cité comme l’un des meilleurs duellistes de l’Ordre, sinon le meilleur, désormais que Satele, qui avait longtemps détenu ce titre honorifique, ne maniait plus la lame du fait de ses cent-huit ans.
De fait, il était le deuxième homme du Conseil après Satele, et seul maître Baï, le Céréen, avait une influence comparable à la sienne. Cependant, Kirto n’en tirait aucune fierté. Ce n’était pas la voie du Jedi, et il ne tirait de toute façon aucune fierté de quoi que ce soit depuis qu’il s’était aperçu qu’il avait été trompé par l’Empereur Sith qui avait pris la place de son maître trente années durant sans que l’Humain ne le soupçonne.
Ecartant ces noires pensées, le maître Jedi rejoignit à l’avant du pont l’amiral Ul-Laged, un Chagrien à la haute stature et à la mine sévère qui le salua d’un signe de tête avant de se repencher sur la table holographique qui affichait l’image de la formation des croiseurs mandaloriens qu’avaient capturée les padawans avant leur départ du système. Semblant se souvenir d’elles, le Chagrien releva à nouveau la tête vers Kirto.
« A-t-on des nouvelles des padawans ? demanda-t-il.
- La padawan Kleen a repris contact, répondit l’Humain, mais la padawan Malkir a été capturée.
- C’est regrettable. » soupira l’amiral.
Maître Kirto approuva d’un signe de tête sans savoir si Ul-Laged s’inquiétait pour la padawan ou pour les informations qu’elle pourrait révéler sous la torture. Le Chagrien était toujours très pragmatique. Certains le détestaient en prétendant qu’il ne pensait pas à ses hommes, mais le Jedi, qui avait partagé de nombreuses missions avec l’amiral, savait pertinemment que c’était faux. Ses tactiques visaient toujours à réduire au maximum les pertes, bien que ça ne soit pas évident pour ceux qui se situaient en bas de l’échelle.
Le Chagrien discutait de stratégie avec son second, un Twi’lek à la peau verte. Les deux officiers dialoguaient avec beaucoup de concentration. Il était évident qu’ils ne voulaient rien laisser au hasard. Après avoir répercuté les derniers ordres à leurs subordonnés ainsi qu’aux croiseurs qui les accompagnaient, l’amiral et le contre-amiral se retournèrent vers la baie d’observation, imités par le maître Jedi.
Le tunnel bleu de l’hyperespace disparut et les traits lumineux se raccourcirent avant que les étoiles ne reprennent leur place dans le ciel.
Un nombre important de vaisseaux mandaloriens les attendaient en formation de combat, ce qui n’avait rien d’étonnant pour un blocus de défense d’une planète aussi stratégique. Très vite, les formations des deux bords manœuvrèrent et engagèrent le combat tandis que les chasseurs des deux camps décollaient.
« La station sur Concordia est-elle opérationnelle ? demanda le Chagrien.
- Oui, amiral, lui apprit un sous-officier.
- Les Jedi ont bien travaillé, murmura Ul-Laged pour lui-même. Activez-la sans tarder. Je ne veux pas risquer de pertes inutiles. »
Les techniciens s’activèrent dans la fosse de commandement et, très vite, les relevés des boucliers indiquèrent que ceux-ci avaient une puissance bien supérieure à celle qu’ils étaient censés générer d’eux-mêmes. Dans le même temps, les boucliers des croiseurs ennemis diminuèrent de moitié en quelques minutes et continuèrent de baisser progressivement.
Kirto sourit. Avec un peu de chance, cette technologie pousserait leurs ennemis à se rendre et cette guerre commencerait à faire beaucoup moins de victimes.
« Amiral, s’exclama un sous-officier, nous détectons une arrivée de renforts derrière nous ! Ils vont nous prendre en tenaille !
- Déjà ? s’étonna le Chagrien. Ils ont fait vite ! »
Très réactif, l’amiral ordonna plusieurs mouvements dans sa formation afin d’adapter sa tactique. La table holographique montra cinq croiseurs mandaloriens derrière eux dont un qui surpassait largement les autres en taille. Ce devait être le croiseur amiral de Mandalore. Après avoir reçu la confirmation d’un de ses subordonnés que la Coque Impénétrable faisait aussi effet sur ces renforts, Ul-Laged ouvrit un canal de communication avec le croiseur amiral ennemi.
« Ici l’amiral Ul-Laged, se présenta-t-il. Mandalore, je présume ? »
La silhouette d’un homme en armure se dessina. Il ne s’agissait clairement pas de Mandalore.
« Mandalore est… occupée, déclara ce dernier. Je suis Kinaan Vizsla, du clan Vizsla. C’est moi qui la seconde.
- Vous avez pu constater que vos boucliers subissent actuellement un léger problème technique, lui annonça l’amiral. Je vous suggère de vous rendre, Mandalorien.
- Malheureusement pour vous, amiral Ul-Laged, il semble que vous ayez sous-estimé nos services de renseignements. »
Le Mandalorien fit un signe vers ce qui devait être sa propre fosse de commandement et tourna de nouveau la tête vers le Chagrien.
« A présent, déclara Kinaan, je pense que vous devriez vérifier vos boucliers.
- Amiral, s’écria un technicien à cet instant, le rapport de forces entre les boucliers s’est inversé ! Ce sont les nôtres qui diminuent et les leurs qui se renforcent ! Nous avons perdu le contrôle de la station.
- Oh non, soupira Ul-Laged en se passant la main sur le visage. Contactez immédiatement le Commandant Suprême Urlbot. »
Le sous-officier hocha la tête et obéit à son supérieur. Très vite, la silhouette du mandalorien disparut pour laisser la place à celle du Commandant Suprême. Sans laisser le temps à celui-ci de saluer son subordonné, le Chagrien prit immédiatement la parole de son ton martial habituel mais dans lequel Kirto décela une petite pointe de panique.
« Commandant Suprême, lui apprit l’amiral, ils ont pris le contrôle de la Coque Impénétrable.
- C’est impossible, s’étrangla Urlbot. Jamais leurs services de renseignement n’auraient pu…
- La padawan a peut-être parlé, suggéra le Chagrien.
- C’est possible, intervint Kirto avec un tremblement dans la voix. Si c’est le cas, ils ont dû la faire passer par les pires formes de torture qui soient. »
Les deux militaires hochèrent la tête pensivement.
« Amiral, ordonna finalement le commandant suprême, s’ils disposent de la Coque Impénétrable, alors cette bataille est perdue. Battez immédiatement en retraite.
- A vos ordres, commandant suprême, obéit Ul-Laged avant de répercuter l’ordre. A tous les vaisseaux : passez immédiatement en hyperespace ! »
Ce faisant, il se tourna vers le sous-officier en charge de l’hyperpropulsion. Celui-ci était livide.
« Mon… Monsieur… bredouilla-t-il. C’est… c’est impossible. L’hyperpropulseur… Il est hors ligne… »
Les officiers supérieurs ainsi que le Jedi bondirent tous en entendant ces derniers mots. Urlbot s’étrangla, perdant son calme habituel :
« Quoi ?
- Commandant, articula maître Kirto, ne me dites pas que c’est encore le…
- Le
Coupeur de Route, souffla le plus haut gradé de l’armée de la République d’une voix blanche. Mais le prototype qu’ils nous avaient volé ne pouvaient pas cibler de vaisseau de la taille du vôtre… Ce qui signifie que la fuite dans les laboratoires est toujours active… »
Très vite, des messages leur annoncèrent que tous les vaisseaux de la République présents expérimentaient le même problème.
Kirto sentit un début de panique l’envahir. Les boucliers du croiseur étaient en train d’être réduits à peau de chagrin, et ils ne pouvaient même pas fuir. Se plongeant dans la Force, il ne put rien voir. Alors, il comprit qu’il était très probable que son heure soit venue.
« Autorisation de me rendre pour épargner la vie de mes hommes ? » demanda l’amiral Ul-Laged dans un souffle.
Le masque de l’officier se craquelait. Il avait perdu son ton martial habituel.
« Accordée, bien sûr, répondit Urlbot en tentant de retrouver son calme.
- Permission de mettre en application la procédure mille-cent-trente-huit ? ajouta le Chagrien.
- Ah non, je ne vous donnerai pas un tel ordre ! refusa cette fois le commandant suprême.
- Alors, je prendrai cette responsabilité moi-même, décida l’amiral. Je fais partie de l’Etat-Major, les informations que je détiens sont trop importantes. Maître Kirto, contre-amiral Rewoh’nesie, je ne vous oblige pas à vous y soumettre. »
Kirto savait ce qu’impliquait la procédure mille-cent-trente-huit. Dans le cas d’une capture par l’ennemi sans perspective de libération rapide, les officiers supérieurs possédant des informations stratégiques pouvaient décider de se donner la mort afin d’être certains de ne pas les divulguer sous la torture. Ils n’étaient en aucun cas contraints d’appliquer cette procédure sauf ordre direct.
Le maître Jedi n’eut pas besoin de réfléchit très longtemps. Il savait qu’il était entraîné à résister un temps à la torture, mais il ne fallait jamais présumer de ses capacités. En tant que membre du Conseil Jedi, il disposait d’informations cruciales qui ne devaient pas parvenir aux Sith. Il prit sa décision.
Le Twi’lek qui secondait Ul-Laged fit un pas en avant.
« Je vous avais dit que je vous suivrais jusqu’à la mort, amiral, déclara-t-il avec conviction. Ça sera chose faite. »
Kirto fit de même et annonça :
« Je rejoindrais la Force avec vous, messieurs. »
Une larme perla sous l’œil du Chagrien quand il demanda à Urlbot d’une voix empreinte d’une émotion profonde :
« Commandant Suprême, s’il vous plaît, transmettez mes excuses à mon épouse. Dites-lui que je ne serai pas de retour à temps pour son anniversaire. »
Le haut gradé hocha la tête, la gorge serrée et murmura :
« Que la Force soit avec vous, mes amis, à jamais. »
Sa silhouette disparut quand les officiers contactèrent à nouveau le Mandalorien.
« Avez-vous pris votre décision, messieurs ? demanda celui-ci.
- Oui, répondit Ul-Laged. Mais avant toute chose, je veux avoir la certitude que si je me rends, mes hommes seront bien traités.
- Je vous en donne ma parole d’honneur. »
Kirto soupira de soulagement. Venant d’un Sith, cette promesse n’aurait eu aucune valeur, mais il connaissait la valeur de l’honneur chez les Mandaloriens. Les troupes auraient droit au traitement juste des prisonniers de guerre.
« Très bien, se satisfit Ul-Laged, lui aussi au fait de la culture mandalorienne. Alors au nom de la République, je me rends, moi, mes vaisseaux et mes hommes.
- J’accepte votre capitulation, approuva Kinaan. Veuillez baisser vos canons et déposer toutes vos armes à l’écart de vos hommes. »
Le Chagrien approuva et l’hologramme du Mandalorien disparut. A l’extérieur du vaisseau, les échanges de tirs cessèrent immédiatement. L’amiral se tourna vers ses hommes et prononça un discours rassurant dans lequel il expliqua les raisons de sa décision. Beaucoup de ses subordonnées avaient les larmes aux yeux.
Echangeant un signe de tête avec le Jedi et son second, Ul-Laged demanda aux droïdes Z3 qui assuraient la sécurité du vaisseau de prendre place devant eux. Maître Kirto eut un petit sourire triste en pensant que l’amiral devait se dire que ces tas de boulons avaient au moins une utilité : personne dans l’équipage n’aurait voulu se salir les mains et exécuter ses supérieurs.
« Droïdes, ordonna le Chagrien. Ecoutez tous les ordres avant de les exécuter. Ordre de mettre en place la procédure mille-cent-trente-huit sur maître Kirto, le contre-amiral Rewoh’nesie et moi-même. Ordre ensuite de vous désactiver ainsi que tous les autres modèles à bord du vaisseau afin de procéder à la capitulation en faveur de l’Armée Noire. Procédez aux ordres à mon commandement… »
Les droïdes levèrent leurs armes vers les deux officiers et le Jedi. Celui-ci prit la peine de se rappeler ce qu’il avait accompli pour l’Ordre. La mission où il avait cru avoir participé à la mort de Zutell… Toutes les batailles contre l’Empire… La bataille finale de Korriban… L’échec du plan de Zutell… La mort de Dark
KoTOR sur Felucia – ces deux dernières victoires étant plus du fait de maître Netrul que du sien mais cela n’avait pas d’importance – et enfin toutes les batailles qu’il avait menées durant cette guerre.
Kirto eut le sentiment qu’il mourait pour quelque chose. Si les renseignements qu’il possédait tombaient entre les mains de l’ennemi, cela serait catastrophique. Le maître Jedi était convaincu que la République, les Jedi et la Justice triompheraient toujours.
Paisiblement, il se rappela la dernière ligne du Code Jedi.
Il n’y a pas de mort, il n’y a que la Force.« Procédez. »
Kirto ne sentit même pas la mort le prendre.