Chose promise, chose dûe ! Voici le chapitre 14. Ce chapitre aura mis beaucoup de temps à sortir pour deux raison. Déjà, une pointe de lassitude qui m'a énormément paralyser, additionné à une forte dose de procrastination ! Et aussi le fait que ce chapitre m'a donné un mal de chien ! Et encore, mon perfectionnisme me rend encore insatisfait, notamment sur le personnage de Besna, qui prend beaucoup plus d'épaisseur ici.
Le texte a été relu, encore et encore, mais il doit rester des fautes, beaucoup je suppose. C'est ainsi, ce sera sûrement toujours ainsi. Ou pas. Mais évitez de fixer vos regards pénétrants sur ce seul point ^^
Sur-ce, place à l'histoire !
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Deuil
Besna avait vingt-et un ans. Elle n'était plus une enfant depuis longtemps, mais une jeune femme. Dehors, il faisait nuit noir. Elle pouvait voir les lumières éclatantes de Coruscant par la baie vitrée. Pour la première fois, elle et ses camarades avaient revêtu l'uniforme de garde du Temple. Cet uniforme qu'ils allaient ensuite porter le reste de leur vie. Tout comme les tuniques des chevaliers, ils avaient été confectionnés sur mesure, ceci afin d'éviter l'accident bien connu des padawans de la "tunique trop courte".
Les membres du Conseil entouraient leur groupe, les fixant d'un air solennel. Besna sentait une boule lui enserrer l'estomac. Son cœur battait à la chamade, et elle dû faire un gros effort pour éviter de trépigner sur place. Elle tourna la tête vers Exar, qui se tenait à côté d'elle. Son camarade semblait comme elle envahi par le stress. Sauf qu'il le cachait moins bien qu'elle.
- Tous réunis ici vous êtes, commença maitre Yoda à son grand soulagement, pour prêter serment. Protéger ce lieu sacré et ceux qui l'habitent êtes-vous prêt ?
- Oui maitre ! répondirent-ils à l'unisson.
Comme un seul être, ils allumèrent leurs sabres, inondant la salle du conseil d'une vive lumière doré, et récitèrent les fameuses phrases qu'ils avaient appris toute leur vie.
«
L'obscurité s'avance et voici que ma garde commence. Elle ne prendra fin que quand je rejoindrai la Force : je vivrais et je mourrais à mon poste ! »
«
Je suis la lumière dans l'obscurité, le gardien du Temple, le serviteur de l'Ordre ! Je suis celui qui veille sur les sages, celui qui protège les dormeurs, celui qui garde les portes ! Cet uniforme est ma fierté et celles de mes frères et soeurs et je lui serai toujours fidèle ! Jamais tant que durera mon existence, je ne le souillerai ! Que soit faite la volonté de la Force »
Enfin, maitre Rhodis, qui jusque là attendait dans l'ombre, s'avança devant eux. Il tenait un long bâton à crochet au bout duquel était fixé un cercle métallique représentant le symbole de l'Ordre. Il s'avança vers le flambeau qu'on avait placé et suspendu son bâton au dessus du brasier. Lorsque l'anneau fut rouge sang, il le retira.
C'était le moment que Besna redoutait le plus. Celui où l'on allait déposer sur son épaule le tatouage qu'elle garderait toute sa vie, et ceci sans anesthésie. Un jedi ne ressent pas la peur, un jedi n'a pas peur de la douleur. Elle vit un à un ses camarades montrer leur épaule, puis hurler lorsqu'on déposait le métal chauffé à blanc, ne faisant qu'augmenter son stress. Lorsque Rhodis eut fini avec Exar, il s'avança vers elle. Besna se mit à genoux et dénuda son épaule.
Contrairement aux autres, je ne hurlerais pas, se promit-elle. Le cercle de métal rentra en contact avec sa peau nue, dans un sifflement strident, accompagné d'un filet de vapeur. Besna eut l'envie de hurler à pleins poumons mais elle serra les dents, sans prononcer un son. La fierté l’envahit sur le moment. Puis ensuite, elle eut juste envie de de tremper son épaule dans l'eau pour chasser la sensation intense de brûlure. Au lieu de cela, elle se contenta de regarder le symbole rougeâtre qu'elle avait maintenant sur le corps.
Le vieux Cathar recula et déclara d'une voix forte.
«
Levez vous, membre de la Garde du Temple ! »
Le rêve se volatilisa et Besna se réveilla en sursaut, couverte de sueur. Elle était allongée sur un sol métallique et froid. Elle jeta un regard paniqué autour d'elle, se demandant où elle était, croyant qu'elle était tombé de sa couche, s'attendant à trouver Exar dans le lit d'à côté. Mais il n'y avait pas de lits. Les souvenirs lui revinrent et elle se souvint que son ami n'était plus. Tué par Skywalker.
Elle se trouvait dans sa première cellule, celle où elle avait rencontré Cerid. La pièce était exactement la même, rien n’avait changé. La vapo-douche, le lavabo, tout était à la même place qu’avant.
Mieux vaut que je ne revois pas les autres, pas tout de suite...Elle se leva et se rendit compte qu'elle était assoiffée. Elle se hissa jusqu'au lavabo et but à même le robinet. Une fois sa soif comblée, elle plongea ses mains dans l'eau et s'en aspergea le visage.
Elle n'arrivait toujours pas à y croire. Elle se fixa dans la glace. Elle avait l'air fatigué, de profonds cernes creusés sous ses yeux.
Ais-je bien agit ? se demanda-t-elle à elle-même.
Aurais-je dû attendre encore ? La faire encore plus souffrir ? Des réponses auxquelles elle n'aurait jamais de réponses.
Tu l'as tué ! la sermonna la voix de Maitre Rhodis dans sa tête.
Je t'ai appris qu'un jedi devait faire preuve de compassion. Et pourtant, tu l'as tué ! Tu as rompu ton serment en tuant une innocente ! Tu n'es pas digne de la garde du Temple !C'était sans doute la chose qu'elle avait la moins envie d'entendre, la chose qui lui faisait le plus mal.
- Non, j'en suis digne ! Je n'avais pas le choix ! Elle était condamnée de toute façon ! se défendit-elle en se bouchant les oreilles. Je lui es épargné des souffrances supplémentaires : c'était
miséricorde !
Elle plongea son visage dans l'eau. Le contact la détendit. Elle s'accouda sur le bord du lavabo et prit une profonde inspiration.
- Je deviens folle... dit-elle en ramenant ses mèches mouillées en arrière. Ce n'est pas le moment de perdre la tête.
Elle contempla son épaule nue. La symbole rougeâtre était toujours là, maintenant sec depuis des années. Pourtant, il était rouge comme au premier jour. Qu'elle fierté elle avait eu à le contempler chaque soir, depuis le jour de l'adoubement, lui rappelant sans cesse qu'elle faisait partie de quelque chose de grand. A chaque fois qu'elle était dans le questionnement, il lui suffisait de regarder son tatouage pour se sentir mieux. Pourtant, là, elle ne ressentit rien en le voyant. Rien qu'un grand vide.
Que suis-je à présent ? L'ordre était mort, Exar était mort, la République était morte, Tai était morte...
Non, l'ordre n'est pas mort ! se martela-t-elle.
Il reste quarante-quatre jedi ! Bant, Maitre Rhodis, Var, ils sont encore là ! Mais tout comme elle, ils étaient enfermés.
Ses pensées dérivèrent vers le commodore.
J'ai besoin de lui parler. Nous avons beaucoup de choses à éclaircir, lui et moi.
Il s'écoula près d'une heure avant que des pas précipités retentissent à l'extérieur de sa cellule. L'attente avait permis à Besna de mettre ses idées au claire. Enfin, après ce qui lui sembla être une éternité, la porte énergétique s'ouvrit et le commodore descendit les quelques marches à tout rompre.
- Vous en avez mis du temps, lui reprocha-t-elle
- Excusez-moi Besna, je ne savais pas quand vous alliez vous réveiller. Je suis content que vous alliez bien , fit-il d'une voix qui se voulait rassurante .
Elle recula, essayant de garder une expression froide et dure.
- Est-ce que vous saviez ? demanda-t-elle d'une voix sèche.
- Pardon ?
- Est-ce que vous saviez que j'allais devoir la tuer ?
- Écoutez, l'important, c'est que vous ne soyez pas blessé.
- Pas blessé ! s'exclama-t-elle. Si mon corps n'est pas blessé lui, croyez-vous que c'est le cas de mon esprit ? Croyez-vous que je vais bien après ce qui sait passé ?
- Non, cela semble évident.
- J'ai tué une enfant ! Vous et vos supérieurs m'y avez obligé ! Une pauvre petite fille dont le seul crime était d'avoir vécu au Temple ! J'espère que vous avez une bonne, une très bonne explication pour ça ! Alors je vous le répète : est-ce que vous étiez au courant ?
Cette conversation lui mettait les nerfs à vif, plus qu'elle ne le voulait.
Le commodore leva les mains haut ciel, un regard attristé dans les yeux, mais la falleen ne se laissa pas adoucir.
- Écoutez Besna, je suis désolé que vous ayez dû tuer cette jedi, mais...
Elle le gifla. Le commodore ne cilla pas, malgré un filet de sang dégoulinant le long de ses lèvres.
- Tai ! Elle s'appelait Tai ! éructa-t-elle tandis qu'une migraine la prenait.
- Tai, très bien. Écoutez, je suis désolé Besna ! Mais maintenant, c'est fini, vous êtes en sécurité.
- En sécurité ! Comment pourrais-je être en sécurité en prison, entouré d'impériaux tel que vous, qui ont massacré mes amis et mes semblables ?! Comment pourrais-je vous faire confiance ?
Elle avait à présent l'impression qu'un tambour résonnait dans son crâne, de plus en plus fort, lui perçant les tympans.
- Vous m'aviez que tout se passerait bien ! Vous m'avez dit de vous faire confiance ! Et j'imagine que ça c'est bien passé, pour vous et vos supérieurs, n'est-ce pas ?
Le commodore soupira.
- Je n'étais pas au courant Besna, on m'avait dit qu'il ne s'agissait que d'un nouveau test physique, pas de ça. Je n'y suis pour rien, je ne savais pas qu'il allait vous faire subir ça. La petite était condamnée de toute manière. Vous n'avez fait qu'abréger ces souffrances...
Elle posa une main sur sa tempe pour essayer de calmer.
Il ne ment pas, se rendit-elle compte en utilisant la Force.
Et il est parvenu à la même conclusion que moi... comme s'il avait lu mes pensées. - Bien,bien, je vous crois... Mais dites-moi, si vous aviez été au courant, m'auriez-vous prévenu ? Si ça avait été vous qui vous étiez chargé de ce test, cela aurait-il changé quelque chose ?
-
Non.
Un simple mot, qui avait le mérite d'être clair. Besna eut l'impression que son crâne allait se fendre en deux. Poussant un cri de rage, elle lui décocha une gifle phénoménale. Elle sentit ses griffes entamer la chair de sa joue, et le sang gicla.
- Tout ça, c'est de votre faute ! Vous et votre saloperie d'Empire ! Vous et vos foutus tests ! C'est votre faute si nous sommes enfermés ici ! Ordure ! Ignoble salopard !
Elle s'élança dans sa direction, lui sauta dessus et continua de frapper , malgré les torrents de larmes qui la rendait aveugle. Elle utilisait ses poings, ses pieds, touchant tantôt la chair tantôt le vide, mais sans jamais entendre le moindre cri de son adversaire. Elle lui avait accordé sa confiance, l'avait considéré comme son ami... et il l'avait trahi !
- Traite ! Salopard ! Crevure !
Enfin, elle s'immobilisa, le cœur battant à la chamade. se demanda-t-elle. Le décor semblait tourner autour d'elle. Tout semblait flou, lointain. Elle avait l'impression de flotter dans son propre corps.
Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-je fais ?Elle recula d'un pas gauche et failli tombé au sol. Elle se rattrapa de justesse et son dos heurta la vitre de la vapo-douche. Cette même vapo-douche, elle s'en souvenait encore. Elle s'était montrée nue devant lui, comme habitée par une sensation de défi.
Je me suis montré à poil devant lui, devant ce salopard ! Ses poings tremblèrent d'humiliation et elle sentit le dégout sur sa langue. Elle posa une main sur son front. Il était brûlant. Les tambours dans sa tête continuait de résonner, encore, encore, et encore, inlassablement.
J'ai...J'ai cédé à la colère, comprit-elle.
Je me suis laissée envahir par ma rage ! Un jedi ne doit pas céder à la colère... Si je cède au côté obscur, je suis déjà fichu. Il me faut me reprendre !Elle essuya ses larmes... Et c'est seulement alors qu'elle remarqua le sang sur ses mains, qui dégoulinait le long de ses doigts. Ce sang qui n'était pas le sien...
- Jax...
Si elle l'avait gravement blessé... Ou pire, tué. Non, non, non... Elle avait déjà tué une personne dans cette prison, alors une deuxième ! Il était certes un impérial, mais elle ne pouvait...elle ne devait pas faire ça ! Ce n'était pas ce que faisait une jedi !
Elle leva les yeux. Le commodore se tenait debout devant elle. Sa joue droite comptait à présent trois profondes griffures, quelques centimètres en dessous de l'œil. Des rivières de sang dégoulinaient le long de son menton pour aller finir leur course en s'étalant sur son uniforme blanc.
Son visage était toujours impassible. Mais ses yeux , parfois amicaux parfois froid, brillait à présent d'une lueur folle. Et dans sa main, un blaster portatif. Besna, encore sous le choc, ne put que voir le laser écarlate foncer sur elle.
Et son monde, durant un instant, ne fut plus que douleur.
***
Croiseur séparatiste, L'indomptable
Enfermé dans les appartements que l'amirale Misiatr avait mis à sa disposition, Grievous était satisfait. Il avait reçu une heure auparavant le rapport du général Kleeve et du capitaine Tuuk annonçant la conquête de Belderone. Il persistait quelques poches de résistances impériales, mais les deux officiers affirmaient qu'ils ne tarderaient pas à les écraser. Les autres rapports étaient sensiblement les mêmes. Seule la mort du général Raule était à déplorée : d'après le rapport envoyé par les survivants, la flotte avait été surprise par les violentes tempêtes qui sévissaient sur Trogan et les impériaux en avaient profité pour les prendre à revers. Les quelques vestiges de ces forces avaient battu en retraite, avant de mettre le cap sur Jabiim pour les rejoindre.
La conquête de la planète s'était passé sans accroc. Grievous n'y avait joué que le rôle de spectateur depuis le pont du croiseur, et avait une fois de plus pu admirer le talent tactique de l'amirale Misiatre. Jabiim n'avait guère tardé à rendre les armes.
Elle est loyale et efficace, une officier de grande valeur. Sa première impression s'était au final révélée juste.
Comme il lui avait demandé, la chiss lui avait amené toutes les informations sur la jeune lieutenante Thana, la journaliste à la Tribune de la CSI. Grievous avait pu voir les nombreux articles qu'elle avait écrit, tous vantant les mérites de la Confédération, ainsi que son armée. Elle avait également participé à de nombreuses batailles, dont celle de falleen. Elle méritait sûrement mieux qu'un poste de lieutenant. Mais Grievous voulait en savoir plus sur elle auparavant.
Il consulta quelques uns des holos-journaux en provenance de la République. La plupart étaient dédiés à Skywalker.
Sa mort héroïque ! Ah ! Si seulement ils savaient ! Et la sénatrice Amidala, toujours si droite, si hypocrite !
En tout cas, voilà qui pourrait faire un très bon moyen de pression... Un moyen de pression... Voilà qu'il commençait à parler comme un politicien !
La porte de son bureau s'ouvrit et Kolari entra, un datapad à la main.
- Général, déclara-t-il finalement, voici les fichiers contenu dans l'ordinateur du lieutenant Sys, comme vous me l'aviez demandé.
Le cyborg se leva de sa chaise.
- Alors ?
- Des portraits de sa famille et de ses amis, quelques croquis, des ébauches, quelques photos très jolies à regarder mais ô combien gêna...
- Et ? demanda Grievous, n'aimant guère qu'on tourne autour du pot.
- Plusieurs articles jamais publié. Vous devriez les voir vous-même.
Grievous saisit le datapad et le parcouru du regard. «
Massacre sur Marhanee : d'innocents réfugiés tués » «
Grievous : tueur sanguinaire ! » «
Nous dit-on toute la vérité sur la Guerre ? » «
Scandale sur Scipio : Dooku a brisé la neutralité ! »
Grievous reposa le datapad, en proie à une soudaine envie de meurtre, baignée dans un dépit profond.
- Il semblerait que nous ayons affaire à une petite anarchiste !
***
- J'espère que vous êtes calmée maintenant.
La mâchoire crispée, Besna ne répondit pas. La décharge l'avait touché à l'abdomen, lui brûlant plusieurs écailles et la faisant chuter à genoux. Son corps entier tremblait encore sous le choc. Sa tête lui semblait sur le point d'exploser.
Ça ne doit pas être trop grave. J'aurais cru que ce laser était mortel. Apparemment, ce n'était pour l'instant pas dans les pensées du commodore.
Il a encore besoin de moi. Sa main recroquevillée contre sa blessure, elle leva des yeux rouges de douleur vers lui.
Le commodore essuyait le sang qui coulait sur son visage à l'aide d'un mouchoir blanc, son autre main tendant toujours le blaster sur elle.
- Je sais bien que la gratitude n'est pas le fort des jedi, continua Cerid d'une voix calme, mais j'espérais autre chose que
ça.
Il essuya les dernières gouttes de sang et jeta son mouchoir plus loin.
- De la gratitude ? dit-elle d'une voix faiblarde. Pourquoi ?
- Pour vous avoir bien traiter peut-être ? Croyez-moi, mes camarades ne sont pas aussi
gentils avec leur jedi.
Elle ne prit même pas la peine de répondre.
- Comment pourriez-vous comprendre ce que je ressens ? Avez-vous déjà tué un enfant ? Quelle question ! Je suppose que oui !
- Dites-moi Besna, avez-vous fait la guerre ? lui demanda-t-il d'une voix singulièrement rafraichie.
Elle se mordit la lèvre.
- Non.
- Moi si.
Et alors, il se mit à déboutonner sa veste.
Est-ce je l'ai frappé trop fort ? se demanda Besna, au comble de la surprise et de la perplexité. Une autre pensée horrible lui traversa l'esprit.
Qu'il essaye seulement d'abuser de moi et je....Le tue. Voilà ce qu'elle avait voulu dire. Mais elle ne pouvait pas. Non, elle ne pouvait pas ! Un jedi ne pouvait pas !
...l'assomme ! Une fois tous ses boutons enlevés, il écarta les deux pans de sa veste, révélant son torse nu. Mais ce n'est pas ça qui attira l'attention de Besna. Non, ce fut
la blessure.
Une horrible cicatrice noirâtre partait de son cou et s'arrêtait au milieu de son abdomen. L'aspect était si répugnant que Besna dû se retenir pour ne pas vomir. On aurait dit que la blessure était pourrie par la gangrène et la moisissure.
Cette blessure n'est pas naturelle ! se rendit immédiatement compte la falleen . Autrement, il se serait fait soigner !
Et il n'y a aucune odeur de putréfaction.Le commodore reboutonna rapidement sa veste.
- Vous n'avez rien de comparable, non ?
Non. Les cicatrices qu'elle portaient au torse n'étaient rien en comparaison.
- Vous ne savez rien de la douleur,
petite jedi. Vous croyez que vous souffrez, mais il n'en est rien. Ce n'est pas de la souffrance : ce n'est que du dépit. Vous n'êtes ici que depuis une quinzaine de jours et vous n'avez tué qu'une personne. La première de votre vie je suppose. Mais
vous, vous êtes vivante ! Vous êtes bien nourrie et je vous traite bien. J'ai connu et côtoyé des hommes beaucoup plus méritants que vous, qui sont mort en suppliant pour leurs vies, chiant leurs tripes avant de crever dans la boue. Vous pouvez vous estimer très heureuse Besna. Vraiment
très heureuse.
Elle le savait, bien entendu. Au temple, elle entendait des rapports venant de toute la galaxie, racontant les ravages de la guerre.
Pourtant, cela fait tellement mal...Il se détourna d'elle.
- Vous allez être punie pour m'avoir frappé.
Ils vont vous punir.
- Peut m'importe, répondit-elle farouchement.
Il lui jeta un coup d'œil légèrement agacé par dessus son épaule
- J'ai entendu dire que l'Empereur souhaiterai rencontrer aux plus vite les survivants jedi. Je ne doute pas que vous vous comporterez mieux en sa présence.
Il ne lui laissa pas le temps de digérer la révélation et sortit.
***
Assise sur son canapé, Padmé avait posé une bouteille de vin sur la table, et deux coupes. La bouteille était un grand cru de Theed datant de l'année précédente.
Elle jeta un coup d'œil aux petits lits dans lesquels dormaient Luke et Leia. Niobi les avait mis au lit peu de temps avant. La jeune fille rousse avait quitté sa maternité de Theed à la demande de l'Empereur pour prendre aider Padmé à s'occuper de ses deux enfants. C'était elle qui lui avait montré comment leur donner le sein.
J'étais tellement occupé par mes devoirs au sénat, je n'ai jamais appris à m'occuper d'enfants. Ils étaient tous les deux bien partis pour ressembler à Ani. Leia arborait déjà son même sourire provocateur quand elle lui donnait à manger.
Ô, cela va me manquer de le voir sur sa bouche, ce sourire. Elle soupira intérieurement.
Espérons qu'ils ne fassent pas les mêmes erreurs que toi, mon amour.Elle n'arrivait toujours pas à croire que la galaxie entière était au courant pour eux deux.
J'aurais dû me douter que Palpatine aurait fini par le révéler au grand jour...Ses parents, apprenant la nouvelle, étaient venus la voir pour l'aider à surmonter l'épreuve. La révélation lui avait toutefois fait un choc. Elle regardait la diffusion de la séance du sénat, n'y prenant plus part depuis que Jar-Jar avait pris ses fonctions. Elle disposait d'un grand écran au milieu de la salle à manger. Le confort était sans doute l'un des avantages de la Contrée des Lacs, en plus du magnifique panorama qu'elle offrait.
La séance avait commencé normalement, tournant autour de l'offensive séparatistes et de cette soudaine reprise de la guerre.
Elle ne finira donc jamais, s'était dit Padmé.
La violence amène la violence, qui amène la violence et ainsi de suite...Puis, l'Empereur avait pris la parole :
« Mes chers sénateurs, les deux dernières semaines ont sans doute été les plus bouleversantes qu'ai connu la galaxie depuis sa fondation il y a plus de mille ans. Alors que la menace séparatiste semblait définitivement vaincue, les jedi que nous prenions pour nos alliés de toujours, ont montrés leur véritable visage ! Celle d'un ordre corrompu et mal intentionné, qui avait l'intention de renverser cette assemblée pour imposer sa tyrannie à la galaxie ! »
Mensonge, pensa-t-elle,
des mensonges, rien que des mensonges. Et ils applaudissent tous. Le sénat croit ce qu'il vut bien croire. « Des documents ont été découverts dans leur Temple ! » avait continué Palpatine « Ils nous ont révélés que les jedi sont les véritables instigateurs de ce conflit ! Depuis le début, ils manigançaient avec le Comte Dooku ! Celui-ci n'a en réalité jamais quitté l'Ordre. Pendant tout ce temps, il travaillait pour le conseil afin de dresser les mondes les uns contre les autres ! »
Mensonges, mensonges... La caméra s'était arrêtée sur les mines choqués des sénateurs, manifestement sous le choc. Le visage dégoutté de Bail Organa était alors apparu sur l'écran. En regardant son visage, on aurait pu croire qu'il éprouvait un véritable mépris pour les jedi.
Un vraie talent pour le jeu d'acteur. Tout comme Mon d'ailleurs. Mais quand est-il des autres ? Qui joue la comédie et qui est honnête ? Une question stupide. Après les avoirs côtoyer toutes ses années, elle connaissait déjà la réponse.
« Un seul est resté fidèle à la République et à ce sénat ! Anakin Skywalker, ce héros de la guerre des clones ! Il est malheureusement décédé, abattu par le général Grievous alors qu'il se rendait sur Mustafar accompagné d'une vaillante escouade de clones pour lui demander de ce rendre. C’est pourquoi, cher sénateur, il sera honoré de la médaille du mérite impérial à titre posthume ! Celle-ci sera confiée à sa femme, l'ex sénatrice Padmé Amidala, qui a quitté ses fonctions afin de s'occuper de leurs enfants »
La déclaration avait pétrifié Padmé sur le coup. Le sénat lui-même s'était tu pendant quelques secondes, les chuchotements avaient envahis l'assemblée, avant que la rotonde n'explose en applaudissements. Depuis, Padmé avait reçu des centaines de messages de soutien, provenant de membres du Sénat - Bail et Mon Mothma en tête - mais aussi d'organismes plus divers. Même Nix Card, le nouveau président du Clan Bancaire Intergalactique, lui avait adressé un message.
Des masques de façades pour la plupart. Palpatine avait fait là un beau coup. Les sénateurs loyaux envers l'Empire ne l'accepteraient jamais véritablement car elle avait été marié avec un jedi, et ceux qui étaient secrètement opposés au régime la rejetterait car elle avait été marié avec un héros du nouveau régime.
Même Bail et Mon vont devoir s'éloigner de moi... Elle tourna la tête en direction du berceau de ses enfants. Les deux dormaient paisiblement. Elles les adoraient tous les deux, autant qu'elle avait aimé Ani. Mais elle ne pouvait ignorer ce qui se passait dans la galaxie. Quant à cette médaille, accrochée au dessus de la cheminée, elle ne lui offrait que peu de réconfort.
Cela ne me rendra pas Ani...Positionnés devant la porte du salon, les deux clones n'avaient pas bougés.
Je suis dans une prison dorée. Elle ne pouvait jamais parler librement, avec autant d’oreilles indiscrètes autour d’elle. Le personnel qui la suivait depuis son entrée au sénat, ses suivantes et ses gardes, dont le capitaine Typho, avait été affectés au service du nouveau sénateur Binks. Ses nouvelles servantes ne lui inspiraient aucune confiance, et les clones qui assuraient sa "
protection" encore moins. Elle ne savait même pas si elle pouvait se fier à Niobi. Palpatine l’avait trop rapidement nommée auprès d’elle pour qu’il s’agisse d’une simple coïncidence.
Elle regarda par la fenêtre. Le lac était magnifique, tout comme les arbres qui poussaient sur la berge. Toutes traces du givre qui avait recouvert le paysage l'avant-veille avaient disparues.
Bail devrait bientôt arriver...Plusieurs minutes plus tard, elle entendit le son de son speeder retentirent à l'extérieur. Elle se leva du canapé, tandis que Niobi redescendait à toute allure, faisant craquer les marches.
- Veux-tu bien t'occuper d'eux pendant que je vais accueillir le sénateur d'Alderaan ? lui demanda-t-elle en regardant du côté des berceaux.
- Bien sûr madame.
- Et dit à mes servantes de préparer un feu.
Elle quitta le salon, sans que les deux clones ne l'interpellent.
Le speeder rouge de Bail était déjà là, entouré par une demi-douzaine de clones. Même s'il n'avait pas neigé aujourd'hui, un vent glacial rôdait dans l'air.
Bail avait dû le pressentir puisqu'il portait son épais costume noir en laine. Le visage du sénateur s'illumina lorsqu'il vit Padmé. Il sauta du véhicule d'un geste vif. Son conducteur, et également son garde du corps, descendit à son tour d'un mouvement beaucoup moins sportif.
- Padmé ! Ça me fait plaisir de vous revoir ! s'exclama-t-il en ouvrant les bras.
- De même Bail ! J'ai l'impression que ça fait une éternité ! avoua-t-elle en le serrant dans ses bras.
- Rentrons tout de suite si cela ne vous embête pas. Il fait un froid de bantha !
- Bien sûr, suivez-moi, dit-elle en l'invitant.
Bail laissa son garde à côté du speeder avant de pénétrer à sa suite. Un bon feu crépitait à présent dans le salon.
- Notre Empereur est très généreux de vous avoir donné une telle demeure ! s'émerveilla Bail. Elle est magnifique !
- Sa majesté est la bonté même ! Bail, permettez-moi de vous présenter Niobi. Elle m'aide à m'occuper de mes deux enfants.
- Enchanté mademoiselle !
La jeune femme rousse inclina la tête en rougissant légèrement, visiblement flattée de rencontrer un aussi important personnage. Padmé ne se souvenait pas de la réaction qu'elle avait eu lorsqu'elle avait rencontré l'Empereur.
- Si cela ne vous embête pas madame, je vais remonter en haut m'occuper des affaires des enfants.
- Faite Niobi, lui dit-elle avec un sourire.
Nous parlerons mieux sans vous.Elle inclina de nouveau la tête avant de remonter l'escalier.
- Ainsi, voici donc vos enfants ! Parmi tous les membres du sénat, vous êtes la dernière que j'aurais pensé avoir..., insinua-t-il en souriant. Comment s'appellent-ils ?
- Luke et Leia.
- De jolis noms.
Il semblait particulièrement hypnotiser par la petite fille.
- Elle est magnifique, Padmé...
Son regard mêlait émerveillement et tristesse, avec un zeste d'amour paternel. Cette vision était si attendrissante.
- Et avec Breha ? demanda-t-elle.
- Nous pensions adopté une petite fille. Une orpheline de guerre. Il y en a tellement...
- Un merveilleux geste, Bail.
Il recula du berceau et se tourna vers elle.
- Parlons plutôt de sujets plus pressants Padmé. Quelqu'un veux-vous voir.
- Qui ?
- Vous allez vite le savoir. Il est ici.
Un léger bruit se répercuta dans la pièce. Toc, toc, toc. Les deux clones tournèrent la tête, blasters en avant. Puis, ils se redressèrent d'un coup et reprirent leurs positions initiales.
Toc, toc, toc. Une ombre apparut sur le mur, gigantesque. Enfin, il passa la porte.
La surprise fit bondir Padmé. Sa coupe de vin lui échappa et vint se briser au sol en une tache pourpre sur la moquette. Ses yeux bondirent en avant et les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Il lui fallut un moment pour reprendre l'usage de sa voix, assez de temps pour que le visiteur s'avance jusqu'à la cheminée. Alors, elle s'exclama :
-
Maitre Yoda !
Nix Card est un muun apparaissant dans The Clone Wars. Il représente le Clan Bancaire au sénat et complote avec Sidious pour que celui-ci mette la main sur l'institution.
PS : Eluar, il y a un anagramme lors du passage sur Grievous. Sauras-tu le trouver ?