Voilà voilà, je signe le coup de grâce du topic grâce à une nouvelle postée à la dernière minute
Même si je n'ai pas pu la peaufiner autant que je l'aurais voulu (il m'aurait fallut quelques jours de plus), je suis assez content de la structure générale
Ne cherchez pas à découvrir un véritable protagoniste, il n'y en a pas... j'ai essayé de me centrer sur chacun des deutéragonistes à un moment ou un autre, en espérant que ça vous plaira
Epitaphe
par Matth Katarn
L’obscurité est généreuse, et patiente, et elle gagne toujours.
Elle gagne toujours, parce qu’elle est partout.
Elle habite le bois qui brûle dans l’âtre, et la bouilloire qui chante sur le feu ; elle est sous votre chaise, sous votre table, et sous les draps de votre lit. Marchez en plein soleil, à midi, et l’obscurité vous accompagne, attachée à la semelle de vos chaussures.
Et plus vive est la lumière, plus noire est l’ombre qu’elle projette.
Prologue
- Ne vous inquiétez pas, général. Nous resterons bien sages en vous attendant, fit le commandant Sabra en plaisantant. Mais si vous avez besoin de nous, n’hésitez pas à nous joindre. Peu importe la situation, vous savez que nous vous suivrons jusqu’à la mort, Maître Jerec.
Les larmes du mort
Perchée sur ses longues pattes crochues, la mouche de sang évolue doucement sur cet œil vitreux envahi par des larmes salées cristallisées. Sous son poids, les cils fragilisés par le gel plient à se rompre, mais la créature inquisitrice ne bronche pas un instant. L’insecte ne se soucie pas de la gêne qu’il occasionne, et plante sans hésiter sa trompe aventureuse dans l’épaisse paupière, commençant dès lors à se nourrir de l’épais liquide carmin qui s’écoule dans ces veines humaines.
Le regard de l’homme est étonnamment vide. La présence du parasite ne le soucie guère, car il ne bouge plus. Son corps ankylosé n’ose même plus frémir quand le vent glacial pénètre la geôle et s’immisce timidement contre lui. Seuls ses poils se dressent encore quand il frissonne, mais son esprit n’occupe d’ores et déjà plus cette enveloppe charnelle inerte.
Une mince pellicule de poussière blanche repose sur son être, le figeant dans l’histoire pour l’éternité. Ce prisonnier est adossé contre un mur recouvert de glace, ses bras gisant sur le sol dans une mare de liquide écarlate. Après avoir sombré dans la colère. Après avoir sombré dans la mélancolie. Tout espoir a fini par l’abandonner sans prévenir, et un morceau de glace acéré lui a permis d’en finir. Les veines des poignets tranchées, il est mort dans son propre sang.
Exprimant toute sa douleur et ses doutes, elles sont devenues de magnifiques cristaux piégés sur ses joues. Magnifiques, elles sont là. Les larmes du mort.
Fin du jeu
Le modeste campement a été dressé soigneusement plusieurs jours auparavant. Et ce soir, comme chaque soir, les joyeux clones jouent au sabacc en attendant le retour de leur général Jedi. Accompagné de six autres Chevaliers, Jerec est parti s’infiltrer discrètement dans la Grande Bibliothèque Expéditionnaire de Csaplar.
Au cœur de cette forêt de conifères, le feu que les soldats ont allumé reflète la flamme qui s’agite en eux. La flamme qui les anime et révèle cette rage de vaincre qui leur a permis de remporter de nombreuses batailles. Certes, ils ont maintenant été affectés au Corps d’Exploration Jedi, mais les combats ne sont néanmoins pas absents depuis le début de leur voyage au cœur des Régions Inconnues.
La mission de ce corps est simple : découvrir des artefacts qui pourraient tomber entre les mains des Séparatistes. D’autres diront qu’il s’agit tout simplement de trouver une arme permettant de mettre fin aux Guerres des Clones. Chacun est libre de croire ce qu’il veut, mais l’objectif premier reste le même.
En attendant de quitter ce monde hostile, les clones passent le temps comme ils peuvent… Ils attendent la fin du conflit… Si ce n’est que ce soir, au moment où Ezol abat ses cartes, il ne s’agit que de la fin du jeu.
La Connaissance contre le temps
La jeune chiss Lak'ana'sabosen navigue aisément dans les systèmes informatiques de la bibliothèque, déverrouillant les banques de données sécurisées les unes après les autres, se servant des aides holographiques ici et là, effectuant des recherches précises répondant aux exigences de ses visiteurs impromptus. Le travail qu’on lui a demandé est d’une simplicité rare, et elle l’effectue avec dévouement sans en comprendre les finalités.
Connecté au système, un droïde de modèle LOM transfère les informations dans sa propre mémoire, afin de permettre aux Jedi infiltrés de les analyser à l’issue de leur mission. De son côté, Maître Jerec, un Jedi miraluka qui « voit dans la Force», consulte les anciens livres de papier à la recherche d’éléments cruciaux. Ses connaissances du cheunh, quoique lacunaires, lui sont suffisantes pour qu’il parvienne à comprendre l’essentiel de ses lectures. Quand bien même le sens de tel ou tel idéogramme primordial lui échappe, il scanne aussitôt la page afin de l’étudier plus tard avec la plus grande attention.
Cela fait maintenant dix heures que sept Jedi se trouvent secrètement en ces lieux. Il leur faut absolument obtenir un maximum d’informations sans que leur présence ne soit révélée. L’incident du Projet de Vol vers l’Infini ayant attiré la méfiance des Chiss à l’encontre des étrangers, davantage encore à l’encontre des Jedi, Jerec a décidé de s’introduire en cachette dans cette immense bibliothèque. Lak'ana'sabosen, qui s’était liée à un Jedi il y a quelques mois, avait décidé de les aider dans leur entreprise.
Ils ne perdent pas de temps. Ils ne doivent pas en perdre. C’est une course. Une course où il n’y a que deux concurrents. La connaissance contre le temps.
Un lien vers le passé
Si ce groupe du Corps d’Exploration Jedi a mis le pieds sur Csilla, c’est avant tout parce qu’un Maître Jedi s’y est aventuré seul six mois auparavant, et qu’il a disparu soudainement, alors qu’il était en quête de reliques dans la capitale.
Maître Katarn, intrigué par la destruction du Projet de Vol vers l’Infini, avait suivi la trace de l’expédition et mis les pieds sur Csilla sans penser qu’il y trouverait la mort. Le Hutt Achronaa lui fournissait diverses informations intéressantes qui l’amenèrent à rencontrer une jeune Chiss Lak’ana de la Famille Sabosen et responsable de la Bibliothèque de Csaplar.
Leur relation s’intensifia et il parvint à gagner sa confiance et à en découvrir davantage au sujet des implications du gouvernement csillien dans la destruction du vaisseau. Le Jedi et la Chiss finirent par s’aimer, mais cet amour impossible pour Maître Katarn lui fit prendre conscience qu’il devait quitter Csilla. Il devait s’exiler loin pour leur bien à tous deux, ce qu’il tenta de faire en allant rejoindre Achronaa. Mais le Hutt avait d’autres plans concernant le Jedi qui lui était redevable, et quand ce-dernier refusa, il l’incarcéra dans une cellule de sa forteresse où Katarn fut torturé et finalement oublié…
Aujourd’hui, seul son corps vide est encore présent en ces lieux.
Son esprit s’en est allé rejoindre les méandres de la Force.
Son amour est quant à lui resté auprès de la jeune Lak’ana.
Exécution
Alors que le lieutenant Ezol abat ses cartes dans un cri enjoué de triomphe, un son strident indique qu’une communication attend d’être transmise. Pâle et bleuté, sujet à de nombreuses interférences hésitantes, l’hologramme d’un homme vêtu d’une bure obscure apparaît sur l’holoprojecteur dont vient de s’emparer promptement le commandant Sabra. Annoncée par une voix insistante, cette directive diachronique est simple.
« Exécutez l’Ordre 66 ».
Aussitôt, les clones brandissent leur blaster par réflexe… mais les Jedi qu’ils sont sensés tuer à cet instant ne sont pas là.
L’ironie de la situation résidait dans la surprise sensée envahir les proies jedi. A présent, l’Ordre 66 prend une autre dimension d’autant plus intéressante: celle d’une traque mortelle au cours de laquelle les Jedi seront exécutés.
Au travers de la Force…
Le paisible flux de la Force est traversé par une onde de choc détonante. L’onde se répand à une vitesse prodigieuse, surprenant aux quatre coins de la Galaxie ses adeptes les plus alertes. A cet instant précis, Maître Jerec sent ses jambes fléchir sous son propre poids. S’il ne tentait pas de garder la face vis à vis des autres Chevaliers, il se serait écroulé.
La course entre la connaissance et le temps accapare un nouvel aspect : la connaissance vient de triompher, car il sait. Il sait que ses pairs tombent les uns après les autres sous un feu nourri, car les hurlements dans la Force ne s’arrêtent pas. Il sait que sa vie est menacée car ses propres soldats ont reçu la même directive exécutrice. Il sait pour les clones. Il sait tout au sujet de l’Ordre 66. Il sait qu’il doit tout arrêter maintenant. Cette machination n’a de but que la mise à mort de l’Ordre Jedi. Abandonnant le livre qu’il tient et hélant ses camarades de sa voix criarde, Jerec accourt vers la jeune Chiss et la prie de tout stopper maintenant, arguant qu’ils doivent fuir au plus vite.
Le droïde LOM est le plus prompt à réagir. Il recule, se déconnectant du système, et sort ses blasters. Lak'ana'sabosen, quant à elle, ne comprend pas ce qui trouble ainsi ses hôtes, mais elle se résigne à obéir et quitte son siège. Les six autres Jedi se rassemblent rapidement autour du centre informatique, au cœur de la bibliothèque. Eux aussi ont saisi ce qui se passe. Leur mine grave laisse présager à la jeune Chiss que le pire est arrivé. Elle ne pose aucune question.
Chacun des Chevaliers brandit le manche se son sabrelaser, déterminé à s’en servir pour défendre chèrement leur vie. Fermement décidés à survivre à cette sombre fatalité, ils se dirigent à grands pas vers l’issue de secours qui leur a permis d’entrer via les égouts. L’un après l’autre, ils basculent dans la boue verdâtre qui parcoure les conduits et commencent à cheminer vers la lumière.
Ayant fait ses adieux à la jeune Chiss en la remerciant de son dévouement, Jerec est le dernier à quitter les lieux.
Thanatophobia I : Evanescence
Tout en s’amusant avec son narguilé, Achronaa, le Hutt albinos s’excuse de ne pas comprendre ce que le Chevalier Jedi attend de lui. Ses yeux rouges ne sachant où regarder trahissent néanmoins sa culpabilité. Il sait pertinemment ce qu’il est advenu du Jedi qui s’est rendu sur Csilla en éclaireur isolé quelques mois auparavant. Il refuse toutefois de l’avouer, malgré la lame vrombissante d’un sabrelaser qui menace sa gorge et titille sa glotte.
Cette forteresse hutt est peuplée d’une foule hétéroclite de non-humains qui constituent la cour de ce Seigneur du Crime local. La plupart des étrangers de Csilla transitent d’ailleurs via Achronaa pour se rendre sur ce monde, et le vieux nautolan jedi Vvaeo a remonté sans mal les pistes concernant Maître Katarn jusqu’au Hutt à la peau blanche. Toutefois, il sait que son pouvoir de persuasion ne suffira pas à lui faire connaître la vérité.
A ses côtés se trouve Tremen, un Mon Calamari à la peau bleue. Le médecin du commando Jedi infiltré sur Csilla. Lui aussi connaît les Hutt pour avoir été le médecin personnel d’une de ses limaces pendant des années. Aujourd’hui, il accompagne Vvaeo pour découvrir Maître Katarn et le sauver.
Mais surpris par les flammes infernales d’une explosion dantesque, le Maître Jedi n’est bientôt plus qu’un jouet entre les mains des clones qui s’engouffrent dans la forteresse. S’ils ont été jadis le Deus ex machina de nombreuses batailles sans issue, ils accaparent dorénavant un aspect bien plus néfaste que n’importe quel ennemi.
Ayant débusqué une de leurs proies, les soldats ajustent leur cible et se mettent à lui offrir généreusement un feu nourri. Sous leur casque, leur visage restait impassible. Ce massacre ne les trouble pas. Ils ont été formés à obéir. Ils ont été formés à tuer. Ils obéissent et tuent.
Tremen se couche sur le sol et ne tarde pas à se réfugier en rampant dans une alcôve à l’instar de nombreux courtisans paniqués. A l’abris, il découvre un spectacle macabre auquel il ne s’attendait pas.
En un éclair, Vvaeo se retourne, sa lame verte retournant les premières salves à leur expéditeur. La thanatophobie n’est pas une caractéristique jedi, mais à cet instant précis, le doute s’immisce lentement dans son esprit, parcourant son échine et lui donnant des frissons désagréables. La peur s’emparerait-elle de son esprit ? Impossible, il est un Jedi. Un Jedi ne connaît pas la peur, car la peur mène au Côté Obscur.
Quand il accuse une salve dans l’omoplate droite, il ne bronche pas, se concentrant sur son sabrelaser et se préparant à parer magnanimement les prochains tirs ennemis. Mais bientôt un deuxième coup le blesse à l’avant-bras droit. Un autre à la cheville. Encore un autre au flanc gauche. Les coups touchant au but s’enchaînent et son corps se désarticule sous les impacts.
La majestueuse lame de lumière évanescente disparaît et son vrombissement si particulier s’estompe aussitôt. Quand ses genoux chutent sur le sol, Vvaeo a encore conscience que ses blessures lui font perdre le contrôle de son propre corps et que son destin se dessine à présent.
Que signifie cela ? Doit-il imposer à son esprit la vérité ?
Une vérité qu’il ne peut accepter, car cette vérité ne doit pas exister : la réalité de la mort n’existe pas, il l’a toujours su, et ne doit pas l’oublier.
Il n’y a pas de mort, il n’y a que la Force.
Thanatophobia II : Utopia ou deuteranopia ?
Les lames participent à l’éclairage timide des égouts, et chacun des pas éclabousse les parois de ces sinistres lieux. Bientôt, le commando jedi parvient à l’issue du tunnel, issue qui s’ouvre sur la forêt où le campement a été établi. Une issue qui s’ouvre également sur leur seul moyen de quitter ce monde : une canonnière républicaine dissimulée sous un filet de camouflage.
Sur leurs gardes, leur champ de perception étendu au maximum, les Jedi s’apprêtent à sortir du conduit d’évacuation des eaux de Csaplar quand un détonateur thermique roule à leurs pieds, explosant dans une immense gerbe de flammes.
Deux Chevaliers gisent sur le sol. Les yeux vides. Ils sont… morts ? Impossible, la mort n’existe pas. Pourtant, ils ne bougent plus, et leur présence a disparue dans la Force.
Grâce à un bond habile, Maître Jerec parvient à se réfugier dans le dos des clones, son sabre d’un bleu glacial fauchant les premiers soldats, entamant une danse mortelle qui ne se soldera que par l’étreinte intime de la mort.
De son côté, le droïde assassin participe au massacre en atteignant ses cibles à chaque salve, permettant aux Chevaliers de profiter de cette habile diversion. Bientôt, une vingtaine de commandos jonchent le sol, la plupart happé et mutilé par une lame de sabre.
Les Jedi peuvent alors se mettre à courir vers le vaisseau. Deux d’entre eux tirent sur le filet, tandis que leurs compagnons filent dans le cockpit pour allumer les moteurs. Mais Jerec n’a pas fini, car Maître Vvaeo est encore piégé sur ce monde. Sa présence s’éteint dans la Force, mais il ne peut se résigner à l’abandonner lâchement.
Il ordonne donc à ses camarades de décoller sans lui. Il leur ordonne de partir maintenant s’ils veulent sauver leur vie. Ils s’exécutent sans discuter les ordres de leur général et consultent l’appel en provenance du Temple demandant à tous les Chevaliers de rentrer à Coruscant. Malgré la situation sur Csilla et la perturbation qui agite la Force, ils se réjouissent de la fin de la guerre et de leur retour parmi les leurs.
Le vaisseau s’élève à peine au dessus des sapins qu’il se transforme en une énorme sphère de plasma. La détonation souffle les arbres sur une vingtaine de mètres, tandis qu’une boule de feu s’écrase dans cette forêt maudite qui ne tarde pas à s’embraser. L’engin avait été saboté au préalable, et les explosifs ont fait leur travail.
Quatre nouveaux Jedi ont trouvé la mort.
Jerec réalise qu’il vient d’envoyer ses frères d’arme à la mort… Il ne s’est pas méfié, et les a tué sans le vouloir. La Guerre des Clones n’est qu’une utopie. Un regard aveuglé par un carcan trop lourd a empêché cet Ordre orgueilleux de voir la réalité de ce Piège à Jedi. Alors que la fonction des soldats-clones, moteur fondamental de l’issue du conflit, leur a échappée la Guerre des Clones prend à cet instant tous les aspects d’une deutéranopie pour l’Ordre Jedi.
En réalité, les Jedi s’efforcent de voiler une partie de la réalité.
En réalité, les Jedi aussi ont peur de la mort.
La Nuit d’écarlate
Au milieu d’une cour marquée par une intervention inattendue des clones, Tremen accourut au pied de Maître Vvaeo pour tenter de le soigner. Ses signes vitaux ont disparu, mais il sait qu’il reste une chance. Rapidement, il distribue des ordres à quelques spectateurs terrorisés et ouvre sa trousse de soin et en sortit ses différents instruments.
C’est quoi un chirurgien ? Comment quelqu’un peut-il choisir de faire consciemment ce que ce métier exige ? Les chirurgiens. Ils ouvrent. Ils amputent. Ils tranchent. Ils brûlent. Ils cousent. Ils déchirent. Ils scient. Ils mutilent. Ils infligent d’incroyables souffrances dans l’espoir de soulager d’autres souffrances.
Le patient est allongé, inconscient, sur une table d’opération improvisée, tandis que de la glace pilée atténue les douleurs. Les instruments sont désinfectés à l’aide de brandy corellien, et le chirurgien se met au travail. Le Mon Calamari à la peau bleue qui est en charge du blessé ne panique pas. Il a déjà pratiqué des opérations plus graves par le passé.
Néanmoins, il se demande pourquoi les clones se sont brutalement retournés contre leur Général Jedi. Nul doute que quelque chose de grave vient de se dérouler.
Sous les yeux surpris de Tremen, les soldats ont laissé Vvaeo pour mort après avoir regardé son cadavre. Mais leur diagnostic s’avère prématuré…
Il y a encore de l’espoir… Même si cette nuit est placée sous le signe du sang, le chirurgien se battra jusqu’au bout. Il reste de l’espoir, quand bien même la nuit d’encre finira fatalement par se teinter d’écarlate.
Epilogue I : Errance
Les autorités csilliennes ont été alertées des différents incidents et mènent l’enquête en renforçant la sécurité au sein de Csaplar. Les rumeurs vont bon train… surtout après la découverte des corps et de l’épave dans la forêt.
Dissimulant son visage sombre sous une bure de tissu noir, Jerec s’est rendu dès l’aube dans la capitale, alors que le soleil se découpe à peine sur l’horizon. Les clones savent rester discrets, ils ne se révèleront pas au grand jour. Désormais, leur but consiste à retrouver le dernier Jedi qui leur a échappé : Jerec. Pour cela, ils doivent rester cachés et se faire oublier pendant un temps.
Jerec a déjà retrouvé le corps sans vie de Vvaeo et a conseillé à Tremen d’essayer de tenter de fuir de son côté. Chacun doit tenter sa chance sans compromettre l’autre. Le Maître téméraire s’aventure sur le marché, pénètre les tavernes, dans l’espoir de trouver un pilote et un vaisseau qui lui permettront de quitter Csilla… Il agit comme une ombre au cœur de cette foule, et espère parvenir à échapper à ses limiers.
Jerec commencera alors une vie itinérante…
Il n’est plus un Jedi…
Il n’est plus qu’une ombre qui doit s’effacer…
L’ombre d’un Jedi.
Epilogue II : Jusqu’à la mort
Perché sur le toit d’un immeuble, le commandant Sabra scrute la foule dans ses macro-jumelles. Son attention est captivée par la silhouette mystérieuse d’un homme qui s’emmitoufle dans une bure sombre pour lutter contre le froid. Mais Sabra connaît sa proie. Il l’a accompagné partout ces trois dernières années, et sait comment son général se fond dans la masse.
- Nous vous suivrons où que vous alliez, Jerec. Nous vous suivrons jusqu’à la mort.
Epilogue III : Vers le Côté Obscur…
L’obscurité est généreuse.
Son premier cadeau est qu’elle masque tout : votre vrai visage est dans le noir, sous votre peau, votre vrai cœur reste dans l’ombre, tout au fond. Mais ce que l’obscurité masque le plus, ce n’est pas votre vérité secrète ; c’est la vérité des autres.
L’obscurité vous protège de ce que vous ne voulez surtout pas connaître.
Son deuxième cadeau consiste à vous maintenir dans une illusion rassurante : c’est la douce étreinte du rêve dans l’abandon de la nuit, la beauté que l’imagination donne à ce qui serait repoussant dans la lumière crue du plein jour. Mais le plus grand réconfort de l’obscurité est de vous faire croire qu’elle passera : que toute nuit amène un nouveau jour. Car, en réalité, c’est le jour qui est éphémère.
Le jour est une illusion.
Le troisième cadeau de l’obscurité est la lumière elle-même : comme les jours sont définis par les nuits qui les séparent, comme les étoiles sont définies par les ténèbres insondables dans lesquelles elles tournoient, l’obscurité renferme la lumière, et la ramène de ses propres abîmes.
A chaque victoire de la lumière, c’est l’obscurité qui gagne.