Et merci pour vos retours ! Je prends tout en compte. Et je vous réponds en spoiler !
1 ABY. Botor, Mondes du Noyau.— Tendez le bras.
Azzio s'exécuta et déplia son bras gauche. La Twi’lek médecin postée en face de lui observa son mouvement attentivement avant de lever les yeux.— Comment on se sent ? demanda-t-elle.
— Ça va, rassura Azzio.
Elle hocha la tête, rassurée, et termina d’enrouler le bandage autour de son avant-bras. Azzio observa la pièce où il était. Une dizaine de couchettes médicales étaient alignées le long d’un mur aussi blanc que possible. De l’autre côté, deux cuves à bacta étaient remplies du liquide épais caractéristiques et accueillaient deux individus qu’Azzio ne distinguait pas bien. L’infirmerie de la base de Botor était toute récente – tout comme le reste des installations – mais elle tournait déjà à plein régime. Azzio ne comptait pas le nombre de rebelles qui venaient se faire soigner ici. Les médecins n’étaient pas très nombreux et ils étaient régulièrement débordés de travail. La base se situant dans les mondes du Noyau, tous les agents à proximité s’y rendaient pour se faire soigner, comme Azzio le faisait en cet instant.Il ne s’en était pas rendu compte, mais il avait été touché pendant la course-poursuite avec le speeder impérial. Le stormtrooper n’avait pas été si mauvais, en définitive. Il porta deux doigts à sa tempe, où des points de suture avaient refermé la plaie causée par les rochers. La falaise. La chute. Koi est un Jedi. Cette pensée n’arrêtait pas de le tourmenter depuis qu’ils étaient rentrés à la base. Il tentait de se persuader que ce qu’il avait vu et ressenti ne voulait rien dire. Le Nautolan avait fait l’impossible, certes, mais cela ne voulait pas forcément dire qu’il était affilié avec l’ordre des Jedi. Il avait peut-être simplement des capacités hors du commun. Mais une petite voix dans sa tête lui hurlait d’arrêter de se bercer d’illusions. Que ce soit avéré ou non, il s’agit forcément de celui que l’Empire recherche. Ce qui le mettait dans une situation délicate, plus encore que lorsqu’il avait dû laisser Jester et sa bande.— Vous avez de la chance que le tir n’ait pas touché l’épaule, ajouta la Twi’lek. C’est de l’excellent travail, je ne suis pas sûre que j’aurais pu la réparer.
Juché sur la couchette médicale, Azzio jeta un œil à l’ouvrage d’Osis. L’épaule de métal n’avait pas bougé. C’était d’ailleurs grâce à elle qu’il avait pu attraper Carth sans le lâcher et même le remonter. Il remercia la Kiffar silencieusement.— Je me suis aussi permise de vérifier vos vertèbres, reprit le médecin en s’assurant qu’aucune oreille indiscrète n’écoutait. Visiblement, ça tient, fit-elle dans un sourire.
Il la remercia d’un mouvement de tête et descendit de la couchette. Elle entreprit d’ôter ses gants jetables sans le quitter des yeux.— N’hésitez pas à revenir si vous sentez une douleur, dit-elle dans un sourire. On ne sait jamais.
Azzio la remercia une nouvelle fois, revêtit une chemise légère sur son pantalon utilitaire et sortit des quartiers médicaux. Les couloirs de la base de Botor avaient été dessinés sur le modèle de la base de Hoth, à la différence près que ceux de Botor avaient été taillés dans la roche, sous la surface de la planète, sur environ un kilomètre carré de surface. Achevée seulement quelques mois avant qu’Azzio n’y mette les pieds, elle était relativement peu peuplée. Le personnel qui y résidait consistait surtout en des spécialistes de la communication, quelques agents de terrain et quelques soldats chargés de la défense de la base. Botor était un point stratégique pour les Rebelles, Azzio l’avait bien compris. Proche des mondes les plus influents de la galaxie et, accessoirement, de la capitale de l’Empire, elle constituait un point de départ idéal pour toutes les missions d’infiltration que l’Alliance menait depuis quelques mois.Azzio sentait petit à petit le combat des Rebelles gagner du terrain dans son cœur. Il comprenait leurs idées. Il connaissait leur histoire. Il avait vu de quelle manière ils l’avaient traité. Tout cela pesait dans la balance et désormais, il hésitait à faire part au soldat en noir de la récente découverte qu’il avait faite, tout comme il avait hésité à le contacter sur Kafrene. Il ne savait pas sur quel pied danser et son indécision le frustrait tout autant que les enjeux auxquels il faisait face. Alors qu’il parcourait le dédale d’un air pensif, il nota les différents visages qui le saluaient. Tout n’était pas parfait dans cette organisation. Des erreurs étaient commises. L’esprit de camaraderie qui régnait au premier abord s’effaçait pour laisser place à des dissensions dès que l’on creusait un peu. Malgré tout, Azzio ne pouvait s’empêcher de s’attacher à ces gens. Il pesta intérieurement. Depuis que Bor l’avait laissé pour mort sur Seswenna, il n’arrivait pas à retrouver ses réflexes de sa vie passée. Peut-être qu’en fin de compte, j’ai toujours été comme ça. Je n’avais peut-être simplement pas trouvé les bonnes personnes. Il finit par arriver machinalement à la salle de réunion où Talia lui avait demandé de la retrouver pour le débriefing. Il entra dans la pièce. Circulaire, elle était scindée en deux parties. La première abritait une large banquette, une table ronde et des placards contenant de quoi se restaurer. La seconde, au fond, laissait entrevoir une table de réunion et son holoprojecteur. C’est dans cette pièce qu’Azzio aperçut Talia et Carth. Les deux agents semblaient en pleine discussion et Azzio sentit qu’il n’était pas en droit de les interrompre.— Je ne suis plus une gamine, Carth, fit Talia d’un air passablement énervé.
— Je sais à quel point il ressemble à Dek. Je ne voudrais pas que tu te fasses avoir.
Azzio se figea en comprenant qu’on parlait de lui. Il savait que sa ressemblance avec un autre avait fait l’objet de discussions depuis qu’il avait rejoint l’Alliance. Talia n’avait abordé qu’une seule fois le sujet, mais il avait vite discerné qu’elle n’était pas la seule à faire le rapprochement. On le dévisageait, on se raidissait légèrement lorsqu’il passait. L’homme à qui il ressemblait avait laissé une trace et il avait le sentiment étrange de ne pas en être à la hauteur.— Je suis capable de faire la différence, merci, répondit Talia d’un ton sarcastique. Passe à autre chose, Carth.
Azzio vit la jeune femme sortir en trombe de la salle de réunion avant de se figer en découvrant qu’il avait potentiellement entendu toute la conversation.— Ah, tu es là.
Ce n’était pas une question, ni même un reproche. Elle énonçait simplement un fait. Son visage avait changé du tout au tout en quelques heures. Le sourire soulagé qu’elle arborait en rentrant de la mission s’était changé en une expression de colère contenue qu’Azzio ne lui connaissait pas. Elle s’attarda une demi-seconde sur son visage avant de s’asseoir d’un air las sur la banquette. Elle semblait abandonner l’idée de rester en colère. Tout comme Azzio se sentait beaucoup plus libre en sa présence, la jeune femme se détendait lorsqu’il était là. Leur lien s’était renforcé en peu de temps, et Azzio se désolait à l’idée que le moment inévitable de le briser approchait.— Je suis désolée, dit-elle simplement.
Il secoua la tête. Elle n’avait pas à être désolée.— Dek, c’est le gars à qui je ressemble, c’est ça ?
Talia leva les yeux vers lui.— C’est ça, confirma-t-elle.
Elle soupira avant de se décider à poursuivre :— Tout le monde ici le dit : tu lui ressembles, tu parles comme lui, tu agis comme lui… Ce n’était pas un clone, pourtant. C’est incroyable. Mais rassure-toi, nuança-t-elle, je suis capable de faire la différence.
Elle se répète.— Comment est-il mort ? demanda Azzio.
Il avait bien compris que le dénommé Dek n’était plus là. Il avait laissé derrière lui une nostalgie douloureuse qui se remarquait vite. À voir la tristesse et le respect solennel qui emplissaient le visage de certains lorsqu’ils parlaient de lui, il n’avait pas simplement décidé de prendre des vacances.— Il était commandant à bord du
Tantive IV, dit Talia après avoir pris une grande inspiration. Le vaisseau a été appelé lors de la bataille de Scarif et il s’est fait aborder par l’Empire. Les officiers ont été capturés et emmenés sur l’Étoile de la Mort.
Azzio déglutit. Il se repassa mentalement les conversations qu’ils avaient pu avoir et mesura enfin la dimension que cet événement avait pu prendre pour elle. Tout à coup, il se sentit très stupide.— Comme tu t’en doutes, il n’en est jamais revenu, conclut-elle.
Azzio fut pris d’une envie de s’excuser pour toutes les fois où il avait soulevé que la destruction de la station avait fait des victimes innocentes. En réalité, tu ne fais pas vraiment partie de ces gens. Une petite voix lui hurlait de ne pas chercher à la connaître davantage. Il décida de l’ignorer.— Vous étiez proches ? osa-t-il demander.
Talia eut un petit rire et son regard se teinta de nostalgie.— On a grandi ensemble sur Hosnian Prime, on a rejoint l’Alliance ensemble, on a fait nos premières missions ensemble, on s’est fiancés… On peut dire qu’on était proche, termina-t-elle un brin sarcastique.
Azzio prit conscience de la portée de son geste sur Seswenna. Une fois de plus, il se sentit idiot.— Je suis désolé.
C’était tout ce qu’il pouvait dire. Talia balaya sa remarque d’un geste de la main.— Ne t’excuse pas, lui dit-elle. Il connaissait les risques, il savait dans quoi il s’engageait.
— Salut la compagnie ! fit une voix masculine.
Azzio se retourna pour découvrir un jeune opérateur de l’Alliance, aux cheveux courts, blonds et bouclés, vêtu d’un uniforme beige et de bottes brunes. Il était relativement grand et élancé. Il s’agissait de l’officier qui les avait accueillis quelques jours plus tôt sur la base. Azzio n’avait pas saisi son nom, mais il avait retenu qu’il débordait d’un enthousiasme parfois agaçant. Son intervention fit sortir Carth de la salle de réunion, suivi de Koi.— Zef, salua-t-il d’une voix volontairement posée.
L’un de ses bras était en écharpe et son visage avait aussi été amoché durant la course-poursuite, mais il gardait son attitude un brin fermée d’officier rebelle. Le jeune opérateur lui lança un grand sourire et désigna le chemin d’où il venait d’un pouce en l’air.— On a une communication urgente pour toi, dit-il. Ça vient de très haut, précisa-t-il.
Il marqua une pause théâtrale, avant de se pencher en avant comme si l’information qu’il allait révéler était un secret intergalactique.— Du genre… la princesse Leia.
— Le général Organa, tu veux dire, le recadra Koi d’un air sérieux.
Le jeune officier ne se départit pas de son sourire.— C’est ça ! Et c’est urgent, dit-il une nouvelle fois.
Azzio se remémora la chaîne de commandement de l’Alliance. Mon Mothma était le personnage le plus important qu’il avait rencontré, mais il avait rapidement compris qu’elle n’était pas la personne la plus influente de l’organisation. Le dévouement presque religieux que certains vouaient à celle qu’ils appelaient Princesse était frappant. Elle était le symbole de leur rébellion, l’espoir qui les poussait à poursuivre leur combat malgré les forces armées que l’Empire leur opposait. Azzio avait aussi entendu parler de Skywalker et de ses prouesses. Ce gars est un Jedi aussi, j’en suis persuadé. Mais ce n’est pas lui que je cherche, sinon le Purge Trooper m’aurait envoyé vers lui. Or il ne l’avait jamais rencontré, et il n’était pas près de le faire, au vu des récents événements. Cette réflexion raviva en lui un sentiment de culpabilité qui commençait à devenir pesant.Devant lui, Carth soupira.— Le débriefing est ajourné, lâcha-t-il.
Il salua brièvement le dénommé Zef et quitta la pièce d’un pas rapide. L’opérateur, lui, ne bougea pas. Alors que Koi abandonnait lui aussi la pièce, il reporta son regard sur Azzio, sans cesser d’arborer ce sourire légèrement agaçant sur son visage.— C’est toi le nouveau, hein ? Sacrée équipe dans laquelle tu es tombée, se moqua-t-il gentiment.
Il marqua un temps d’arrêt et observa Azzio d’un air pensif. Le jeune homme leva les yeux au ciel.— Je ressemble à Dek, je sais.
Zef eut un petit rire et leva une main en signe d’excuse.— Oui, tu me fais penser à quelqu’un, mais ce n’est pas Dek. Enfin, tu me fais penser à lui mais cette pensée me fait penser à quelqu’un d’autre.
Azzio leva un sourcil et vit le jeune officier abandonner son explication bancale.— Laisse tomber, c’est compliqué, dit-il d’un ton enjoué à grands renforts de gestes maladroits.
Azzio ne put s’empêcher de penser que cette bonne humeur constante cachait forcément quelque chose. Il voulut demander à qui il faisait penser cette fois mais il n’en eut pas l’occasion.— En tout cas, bienvenue dans l’Alliance ! conclut Zef.
Il tourna les talons, lançant un clin d’œil à Talia au passage.— On s’accroche, Hosnian !
— On décroche, Corellian ! lui répondit la jeune femme d’un ton égal.
Azzio se retint de demander ce que signifiait ces salutations étranges. Elles correspondaient bien au personnage. Il croisa les bras, fixant l’encadrement vide par lequel le jeune homme était passé.— Laisse-moi deviner, murmura-t-il, il a perdu aussi des gens sur l’Étoile de la Mort ?
Dans son dos, la jeune femme marqua un temps avant de répondre.— On a tous perdu quelqu’un, Azzio.
Le jeune homme inspira lentement. La façon dont elle avait dit cette phrase, les sentiments qui transparaissaient à travers ces mots… Comme si elle faisait sienne la douleur des autres. Il comprenait ce qui rendait la plupart des rebelles différents de l’Empire. Ce n’était pas leur cause ou leur volonté de se battre, non. C’était un sentiment plus fort que tout cela, un sentiment qu’Azzio avait déjà éprouvé, lorsqu’il avait voulu aider la petite Twi’lek. La compassion. Les rebelles transpiraient la compassion. Et il comprit que s’il restait plus longtemps parmi eux, cela le perdrait. Car la compassion ne le sauverait pas, pas dans une galaxie aussi dangereuse que celle où ils vivaient. Elle lui attirerait plutôt des ennuis. Azzio pouvait sentir qu’il commençait à s’attacher à ces gens, à comprendre leur passé, leurs douleurs. Il posa ses yeux sur Talia et le déchirement se fit plus intense encore. Mais c’était plus que sa propre survie qui était en jeu. S’il refusait de se plier aux ordres de l’Empire, il était mort de toute façon, mais plus encore, c’était toute leur équipe qui était en danger. S’il obéissait, Koi mourrait probablement, mais le reste vivrait. Il tenta de se consoler par cette pensée, d’excuser l’acte égoïste qu’il s’apprêtait à commettre. Il devait s’y mettre maintenant, ou bien il ne le ferait jamais.— Carth a bien dit que la réunion était ajournée ?
— Oui, confirma Talia. Tu vas bien ?
Il se retourna et vit qu’elle levait des yeux inquiets vers lui. Il sentit la culpabilité monter en lui et tenta de la chasser en empoignant son épaule de métal un peu trop vivement. Une légère douleur se répandit dans tout son bras.
— Oui, oui, mentit-il. Juste mal à l’épaule. Je vais aller me reposer. Talia plissa légèrement les yeux, comme si elle essayait de percer son esprit. Elle finit par lui sourire et Azzio se prit à lui en vouloir de ne pas l’avoir empêché de se rapprocher d’elle.— On se voit tout à l’heure.
Il lui rendit son sourire du mieux qu’il put et quitta la pièce. Au fond, peut-être qu’il n’était pas vraiment un traître. Il était juste lâche.**
— Le Nautolan, alors.
Intégralement vêtu de son armure noire, Njoka observa le portrait de Koi’Koi Izaburu. C’était donc lui, le Jedi qu’il recherchait ardemment depuis tout ce temps. Il avait misé sur l’homme aux cheveux longs, mais il n’était pas déçu pour autant. Enfin ses efforts avaient payé. Il leva les yeux vers la petite silhouette holographique d’Azzio. Le jeune homme semblait hésiter, ne pas être à l’aise avec son choix. Njoka l’avait prévu. Mais en vue de ses plans futurs, il ne pouvait pas se permettre qu’Azzio nourrisse des doutes trop longtemps.— Tu te demandes si tu as eu raison, analysa-t-il d’une voix dénuée de sentiments.
Le hors-la-loi lui retourna un regard holographique accablé mais ne répondit pas. Sous son casque, Njoka leva les yeux au ciel.— Est-ce que tu sais au moins qui tu es ? lâcha-t-il d’un ton frustré sans réellement le vouloir.
— Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ? répliqua Azzio en serrant les dents.
Il sait. Les rebelles avaient donc mené les mêmes recherches que lui et en avaient informé Azzio. Le clone se redressa, conscient que ce fait pouvait tout aussi bien aider que desservir ses projets.— Est-ce que tu connais l’histoire de la chute de la République ? demanda-t-il.
Le jeune homme ne répondit pas. Il était jeune, il ne devait pas se souvenir des événements. Njoka croisa les bras.— Les clones servaient la République et le Sénat, oui, mais ils étaient sous les ordres directs des Jedi. Ces derniers ont eu accès à des postes importants : commandant, général, haut général… La guerre leur a permis de regagner l’influence qu’ils avaient perdue au cours des décennies précédentes.
Il marqua une pause, laissant son interlocuteur assimiler les informations.— Lorsque le dernier général séparatiste a été tué, ils ont senti que leur pouvoir leur glissait entre les mains, poursuivit-il. Ils ont menacé le Chancelier de le tuer s’il ne leur remettait pas les pleins pouvoirs.
Il mit les mains dans son dos et entreprit de tourner autour de l’holoprojecteur. La silhouette bleutée d’Azzio s’adapta pour toujours être dans son champ de vision.— Heureusement pour nous, ils n’ont pas réussi. Les clones ont défendu la République. Beaucoup ont été tués à cette période.
Il s’arrêta, puis fixa Azzio droit dans les yeux à travers la visière de son casque.— Cet individu que tu te plais à appeler ton ami en a massacré personnellement deux douzaines.
Le jeune homme déglutit, sans bouger.— Tu ne les trahis pas, conclut Njoka. Tu dénonces un traître envers la République et l’Empire. Maintenant, enchaîna-t-il, active les coordonnées de tes comms.
— Non.
Njoka leva un sourcil. C’était la première fois qu’Azzio s’opposait aussi directement à ses directives. Qu’avait-il en tête ?— Vous avez dit que vous vouliez le Jedi, pas les autres.
— Et qu’est-ce qui te fais croire que tu es en position de négocier ? demanda Njoka d’un ton froid.
— Je peux toujours leur révéler votre plan. Le Jedi s’enfuirait et se cacherait et vous devriez reprendre votre traque de zéro.
Le Purge Trooper croisa les bras. La perspective de devoir tout recommencer ne l’enchantait pas, mais il en était parfaitement capable. Il doutait en revanche de la capacité d’Azzio de mettre à exécution sa menace.— Tu deviendrais un paria, lui fit-il remarquer.
— Ce sera le cas de toute façon.
Il n’y a rien de pire qu’un homme qui n’a rien à perdre.— Ces individus s’opposent à l’Empire. Tu ne fais que reculer l’échéance.
— Notre marché incluait le Jedi, c’est tout, maintint Azzio. Si vous le voulez, on devra faire ça à ma manière.
Njoka serra les dents. Il n’aimait pas beaucoup qu’un avorton comme Azzio lui dicte sa conduite. Mais ses plans incluaient de lui faire croire qu’il contrôlait la situation. Njoka jouerait donc son jeu. Pour le moment.— Très bien, céda-t-il.
Le jeune homme resta impassible.— On repart en mission bientôt, reprit-il. Je vous communiquerai les coordonnées pour que vous puissiez récupérer le Jedi.
Et il coupa la communication. Il ne la coupe jamais en premier. Le clone se retint de tout envoyer valser. Il avait horreur de se sentir humilié de cette façon. Un rapide coup d’œil sur la droite lui indiqua qu’Archie, en armure, n’avait pas bougé du coin de la pièce où il s’était posté. Le soldat ne fit aucun commentaire sur le déroulé de la conversation. Il avait probablement senti que son commandant maîtrisait la situation. Ou bien il n’osait pas s’exposer à des représailles pour une remarque inappropriée. Dans tous les cas, il restait silencieux, prêt à exécuter les prochains ordres. Njoka ne se fit pas attendre.— Préviens le reste de l’escouade. Nous partons bientôt.