Merci infiniment pour vos compliments
L2-D2 a écrit:Ta manière de narrer l'attaque droïde contre le Temple Jedi m'a rappelé l'excellent trailer de
The Old Republic où les Sith de Dark Malgus se déversaient par hordes dans le bâtiment sacré !
J'avoue, je suis allé le revoir juste avant

Une demi-heure...Alors qu'elle arrive à son terme, voici le crucial chapitre 40
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Croiseur en orbite Le Libérateur.
Dodonna acheva de connecter les éléments qui apparaissaient sur son écran tactique. Les informations étaient bonnes. Enfin, dans l’ensemble. La bataille n’avait commencé que depuis une demi-heure et la République reprenait déjà le dessus.
« Biag, mon ami, pouvez-vous me faire un rapport de la situation ? demanda Urlbot à ses côtés.
- Oui, commandant suprême. » obtempéra Dodonna.
Il jeta un coup d’œil autour de lui. La salle de crise était toujours dans la même effervescence. Tous les officiers supérieurs présents étaient restés. Ils ne pouvaient rejoindre leur vaisseau personnel, du fait de la bataille qui faisait rage à l’extérieur. On les sentait frustrés de ne pouvoir gagner leur passerelle de commandement.
Ils étaient tous en grande discussion avec leurs subordonnés respectifs, et en lien avec le Temple Jedi pour maître T’sssssss, une Cathar membre du Conseil.
« Nous avons repris l’avantage, commença l’amiral. Nous tenons à distance les vaisseaux ennemis et leur infligeons de lourdes pertes. Nous sommes en passe de les repousser. Au sol, le Sénat est sécurisé. Les droïdes Z3 patrouillent à l’intérieur, et nos troupes tiennent tête à nos ennemis à l’extérieur. De même pour la base militaire centrale. Elle n’a que peu de chances de tomber. Nous peinons cependant toujours à endiguer les assauts des droïdes ennemis dans plusieurs autres points de la planète. »
Il se tut en jetant un regard à la Jedi qui comprit ce qu’il attendait.
« Les Sith sont entrés dans le Temple, expliqua-t-elle. Mes camarades peuvent tenir les droïdes en respect, mais contre les Sith, nous sommes mis en difficulté, et subissons des pertes importantes. Les novices et ceux qui ne sont pas en état de se battre ont été pour la plupart évacués, mais d’autres sont encore piégés à l’intérieur. Nous pouvons tenir, mais il nous faut des renforts.
- Vous les aurez, répliqua Urlbot. Nous aurons bientôt repoussé l’Armée Noire. Quand ce sera fait, leurs forces au sol seront coupées de leur commandement. Nous pourrons alors les mettre en déroute.
- Non, ça ne colle pas, intervint Dodonna en se levant. Ça ne colle pas, ça ne colle pas. »
Il répéta plusieurs fois ces mots en faisant quelques pas.
« Pourquoi Lolness serait-il resté terré quatre ans ainsi avant de tenter une attaque suicide ? Ne me dites pas qu’il est désespéré. Il y a quelques semaines, j’aurais accepté cet argument. Mais nous avons subi une déroute au-dessus de Mandalore, et au-dessus de Korriban ! L’Armée Noire n’est plus sur le point de perdre la guerre ! Lancer une attaque suicide sur Coruscant maintenant n’aurait plus aucun sens !
- Vous avez raison, mon ami, approuva le Commandant Suprême. Mais peut-être pensait-il pouvoir gagner. Il se sera vu trop beau en croyant pouvoir meurtrir notre capitale.
- Non, il est trop intelligent pour cela. Chaque fois que nous avons eu des traces de son intervention dans cette guerre, cela a mené à une de nos défaites cuisantes. Pourquoi céderait-il maintenant à cette tentation alors qu’il a bien mieux à faire, de nombreux lieux stratégiques à attaquer. Pourquoi n’attaque-t-il pas Kuat, pour prendre nos chantiers navals ? Non, il doit avoir un plan. Si le
Krayt Hurlant est ici, c’est parce qu’il sait qu’il va remporter sa plus grande victoire… »
Dodonna se rassit et baissa la tête en caressant son menton. Quel élément majeur lui avait échappé ? La République reprenait déjà le dessus, après une demi-heure de bataille. Que cachait cette demi-heure ? Que se tramait-il dans l’ombre.
« Je perçois un danger, murmura soudain maître T’sssssss dans un souffle.
- Monsieur, je détecte un signal inhabituel qui m’est adressé sur le réseau de haute sécurité, déclara alors Z3-ET, son droïde, derrière lui. Je ne peux l’interpréter, mais mes circuits inhibés semblent le faire. Dois-je les désinhiber ? »
Les circuits inhibés… En d’autres termes, ceux que la reprogrammation secrète de ET par Dodonna avait désactivés. Plongé dans ses pensées, l’amiral ne prêta que peu d’attention à ces deux informations.
« Hum, non Z3, refusa-t-il en relevant progressivement la tête. Je ne pense pas que ce soit… Quoi ? s’interrompit-t-il soudain avant de hurler. A couvert ! »
Il se précipita sous la table. Les Z3 venaient tous de lever leur arme vers l’officier qui se tenait devant eux. Le bruit d’une dizaine de décharges simultanées retentit.
Dodonna tourna la tête vers son droïde qui était le seul à ne pas avoir esquissé ce geste. Au lieu de cela, ET prenait pour cible ses congénères. Sa reprogrammation l’avait sauvé.
Les droïdes de sécurité venaient de se retourner contre leurs maîtres. C’était impossible. Le Laboratoire d’Innovations de la République lui-même en était à l’origine. Le Laboratoire… et le traître qu’il comptait dans ses rangs !
Tout s’assembla en un éclair dans l’esprit de l’amiral. Son cœur battait la chamade. Il avait vieilli. Il n’était plus le fier combattant qu’il avait été à ses débuts. Pourtant, il devait se battre.
Il prit une grande inspiration, attrapa le blaster qui pendait à sa ceinture et sortit de sa cachette.
Il abattit deux droïdes, vit le tir du dernier passer à un centimètre au-dessus de ses cheveux, et poussa un soupir de soulagement quand ET le détruisit.
Dodonna contempla le carnage. Tous les officiers supérieurs qu’il avait côtoyés pendant des années gisaient au sol ou contre la table, une large brûlure barrant leur dos.
Tant d’incroyables serviteurs de la République. Il avait suffi d’un instant… Peut-être pouvait-on en sauver certains. Il se pencha pour prendre le pouls de Markus Urlbot. Il ne sentit rien.
Il porta la main à son oreille.
« Ici l’amiral Dodonna, déclara-t-il. Nous avons besoin de soins d’urgence en salle de crise. Vite ! »
Personne ne lui répondit. Au lieu de cela, il entendit alors des cris paniqués.
« La passerelle est attaquée ! Je répète, la passerelle est attaquée ! »
« Il nous faut des renforts en salle des machines ! On ne tiendra pas longtemps »
« Les quartiers Jedi sont sous le feu des droïdes ! Que se passe-t-il ? »
L’amiral chancela. La bataille venait de prendre une autre tournure. Il dut prendre appui sur son siège. Il lui sembla qu’en quelques minutes, il avait pris trente ans.
Alors, il comprit ce que son ancien mentor, Reclelc, avait ressenti au-dessus de Korriban, vingt ans plus tôt. La paralysie devant la défaite imminente et catastrophique.
Dodonna ne savait pas quoi faire.
Dans un éclair de lucidité, il se retourna vers son droïde.
« Merci, ET. Tu m’as sauvé la vie. Maintenant, désactive-toi s’il te plaît. Je ne voudrais pas qu’un autre commandement te désinhibe… Non attends ! Avant ça, est-ce que tu perçois un signe de vie chez l’un d’entre eux ?
- Non monsieur, répondit le droïde après un instant de flottement. Je suis désolé. »
Il appliqua alors la demande de son maître.
Dodonna resta seul. Il se laissa tomber sur son siège et prit sa tête dans ses mains. Il ne s’était jamais senti désemparé ainsi. Qui savait à quel point la situation était critique. Les Z3 avaient été affectés à tous les corps d’armée et sénatoriaux. Ils avaient pu commettre un massacre.
Pourtant, il ne devait pas se laisser aller. Il était un amiral de la République Galactique. Dodonna se rappela de ses années d’instruction, longtemps auparavant, à l’académie. Il se rappela des leçons de Reclelc, avant sa chute.
Il devait être digne de ceux envers qui il avait prêté serment.
L’amiral se leva et se dirigea vers la porte de la salle de crise. Il allait combattre.
Tour du Sénat.Tout le bâtiment trembla, comme si un mur s’était effondré. L’ennemi avait dû entrer. En s’accrochant à son siège, la chancelière jeta un œil craintif vers la porte de son bureau. Combien de temps tiendrait-elle ?
En quelques minutes, le cours de la bataille avait changé. Ses droïdes de sécurité s’étaient soudain retournés contre elle. Si elle n’avait été sauvée par le courage des quelques gardes non robotiques qui restaient dans les couloirs, elle n’aurait peut-être pas été encore en vie.
Comme elle louait la présence d’esprit de ses conseillers qui l’avaient empêchée de signer le décret de robotisation totale des gardes du Sénat.
Malgré tout, les droïdes étaient majoritaires en ces murs. La Nautoléenne avait pu se barricader de justesse dans son bureau. Seule.
Elle ne pouvait contacter personne. Aucun des autres sénateurs présents dans le bâtiment et, pire, aucun officier de l’armée. Les droïdes avaient dû se retourner contre eux aussi.
Comment cela avait-il pu arriver ? Que s’était-il passé ? Le réseau de haute sécurité de la République n’était pas supposé être vulnérable. Les droïdes n’étaient pas supposés accepter n’importe quels ordres de n’importe qui. Que s’était-il passé ?
Elle s’approcha de la baie vitrée qui bordait la pièce. A l’extérieur, le chaos semblait total. Alors que quelques minutes plus tôt, la République semblait reprendre l’avantage, l’issue de la bataille était désormais plus qu’incertaine. Les droïdes étaient partout dans la flotte. Leur présence était censée être l’ultime rempart, la seule force dont la loyauté était entièrement assurée.
Qui savait quels dommages ils avaient pu faire ? En une affaire d’instants, l’immense flotte de l’institution plurimillénaire, celle qui était venue à bout de l’invincible armada impériale, celle qui regardait de haut les piètres forces de l’Armée Noire, avait peut-être mis un genou à terre.
Si seulement elle pouvait contacter quelqu’un !
Les droïdes continuaient peut-être encore leurs dommages. Il fallait les arrêter. Il y avait peut-être un moyen. Si elle désactivait le réseau de haute sécurité, peut-être pourrait-elle forcer les droïdes à se désactiver, eux aussi. S’ils suivaient toujours leur programmation, c’était ce qu’ils étaient supposés faire en pareil cas. Elle le savait.
Elle s’approcha d’une statuette installée à sa droite, sur une petite table. La chancelière posa sa main gauche sur la tête de la statuette et appuya de son pouce et de son annulaire. Un instant s’écoula, le temps que le mécanisme qui se cachait à l’intérieur ne reconnaisse ses empreintes. Cela lui sembla durer une éternité. Tant des gens pouvaient mourir à chaque seconde qui passait !
Enfin, la tête de la statuette bascula, laissant apparaître, protégée sur un socle mou, une petite clé informatique. La Nautoléenne l’attrapa et se précipita vers une petite alcôve de l’autre côté de la pièce. Un tableau y était accroché. Elle colla son œil contre ce qui semblait être un défaut dans la toile et attendit une autre éternité.
Enfin, une voix monocorde récita :
« Identité confirmé : Bala Ina. Chancelière. Accès autorisé. »
Le mur s’ouvrit, laissant apparaître une console de contrôle.
Ina leva la clé devant ses yeux. Tant de pouvoir résidait dans ce petit objet. N’allait-elle pas faire une erreur ?
A la fin de la guerre contre l’Empire, la République avait commencé, dans le plus grand secret, à prendre le contrôle sur l’ensemble des relais hyperspatiaux de la galaxie, y compris ceux qu’elle n’avait jamais installés elle-même. Ces relais permettaient les communications à grande distance. Sans eux, même les émetteurs les plus puissants ne pouvaient qu’à peine atteindre le système voisin, et encore, seulement s’il était très proche, autrement que dans un délai de l’ordre de mois, voire d’années.
Ces relais étaient cruciaux. Son prédécesseur avait imaginé pouvoir ainsi restreindre les communications impériales, mais c’était impossible : on ne pouvait interdire l’accès à ces relais à qui l’on voulait.
En revanche, on pouvait faire l’inverse. Il était possible de désactiver complètement un relais, puis de le réactiver en autorisant l’accès seulement à qui l’on souhaitait. Cela changeait tout : si la République avait coupé toutes les communications qui n’étaient pas les siennes, elle se serait mis tous les indépendants à dos. Elle ne pouvait se le permettre. Alors, le contrôle des relais était resté inutilisé.
La seule façon de couper totalement son réseau de haute sécurité était d’ordonner une désactivation complète des communications galactiques. Même si cela ne durerait qu’un très court laps de temps, ne risquait-elle pas de se mettre l’entièreté du peuple à dos ?
Alors, un vieux souvenir la frappa. Elle posa une main sous sa poitrine, là où sa vieille blessure qui l’avait forcé à quitter l’armée lui faisait toujours mal de temps à autres. Elle se rappela les mots qu’avait un jour prononcés celui qui l’avait sauvé du terrible guet-apens dans lequel son commandant Jedi – qui avait selon le Conseil « basculé du côté obscur » – avait mené toute son escouade :
« Sergent, nous sommes redevables avant tout envers la République, pas envers le peuple. Car, sans elle, celui-ci serait livré au mal. Notre mission est certes de les protéger, mais avant tout de protéger la République qui les protège. »
Elle devait protéger la République.
Alors, elle inséra la clé et la console s’activa.
A ce moment, elle entendit la porte de son bureau céder. Elle n’avait plus que quelques instants.
Ina pianota à toute vitesse sur la console, sans se soucier du danger derrière elle. En cet instant, elle était revenue des années plus tôt. Elle était sergent dans l’escouade quatre-cent-cinq.
Elle y était presque. Le réseau était presque désactivé. Elle n’avait qu’un code à entrer. Elle appuya sur le premier chiffre. Soudain, un grappin se referma sur son avant-bras qui fut tiré en arrière. Elle sentit son épaule se disloquer et hurla de douleur en étant projetée au sol.
Deux armures mandaloriennes vinrent la surplomber, accompagnés d’une dizaine de droïdes. Deux voix se dressèrent.
« Incroyable, fit la première. Vous aviez raison Grand Amiral.
- Le réseau est à notre portée, ajouta la seconde.
- Evidemment. »
Cette troisième voix, Ina ne la connaissait que trop bien. Elle se redressa péniblement, et vit l’hologramme du Chiss.
« Bonjour chancelière, la salua Lolness. Je vous remercie. Vous nous avez menés juste là où je le voulais. L’intégralité des relais longue distance de la galaxie connue. La dernière étape de l’abattement de la République. Donnez-nous le contrôle sur le réseau de haute sécurité, ordonna-t-il aux Mandaloriens. Je vous envoie le code. »
Alors que l’un des guerriers rentrait ce code, la Nautoléenne tenta de se relever, mais elle ne le put pas. Sa vieille blessure au ventre l’empêchait de combattre, et son épaule était en mille morceaux. Elle ne pouvait pas bouger.
Elle assista, impuissante, à la suite des commandes que l’ennemi entrait sur la console. Elle fut tétanisée quand elle comprit que la dernière visait à couper toutes les communications. Ce qui était l’instrument de leur salut dans ses mains devenait dans celles de l’Armée Noire l’arme la plus redoutable qu’elle n’avait jamais pu compter, encore plus que les droïdes.
Et Ina comprit le génie du plan ennemi. Les droïdes tuaient un maximum d’officiers, puis on interdisait les communications à l’échelle galactique. La flotte ne pourrait pas se rassembler après cela. Éclatée, elle serait vulnérable. Un coup de maître.
L’hologramme du Chiss se tourna à nouveau vers elle.
« Je suis désolé, chancelière, souffla-t-il d’un ton neutre et sans émotion. Votre capture n’aurait pas eu de prix il y a quelques jours. Mais aujourd’hui, nous n’avons pour objectif que de désorganiser vos rangs. Vous servirez bien mieux nos intérêts qu’en étant notre captive. »
Les droïdes levèrent leur arme dans le même mouvement. Bien sûr, avec le réseau de haute sécurité, il pouvait les contrôler au doigt et à l’œil.
Ina ne laissa pas la peur l’envahir. Elle avait vu tant de ses camarades mourir. Elle savait que beaucoup ne partaient pas dans un dernier acte d’héroïsme qui sauvait leur camp. Beaucoup étaient lâchement exécutés, sans hésitation ni négociation, par l’ennemi après une lourde défaite.
Elle se projeta des années en arrière. Elle tenait dans ses bras son meilleur ami agonisant. Le Jedi Noir la fixait, un sourire aux lèvres. Elle allait le rejoindre. Elle allait retrouver ses frères d’armes. Comme eux, elle allait mourir dans l’échec et la trahison.
Ainsi allait la vie des soldats. Ainsi allait l’horreur de la guerre.
Elle leva fièrement la tête vers un des droïdes et fixa le canon de son arme.
Rappelez-vous toujours, sergent. Dans la victoire comme dans la défaite, l’important est la République. Nos vies ne signifient rien. D’autres après nous reprendrons le flambeau. Nous mourrons, mais la République nous survivra.Elle ne trembla pas quand celui-ci s’illumina de rouge.