attendez-vous à voir débarquer les SCAR ! (si quelqu'un lit - ou a lu - les comics Star Wars ici, vous devriez retrouver quelques têtes familières transposées dans notre univers infinity....)
Le soleil commençait à peine à se coucher sur Coruscant. Ses rayons, d’une teinte jaune-orangée chaleureuse, se noyaient dans les fumées des bâtiments du district Dacho. Les silhouettes des larges usines Coruscanti se dessinaient doucement dans la lumière du soir. On pouvait encore voir quelques cargos s’élever dans les airs. D’ici une ou deux heures, la nuit tomberait tout à fait sur ce quartier de la planète-monde. Mais les usines tourneraient encore, jusqu’à ce que le soleil daigne se lever de nouveau.
Le petit chasseur d’Obi-Wan se posa dans un bruit de vieille tôle au pied d’un vieux bâtiment de forme oblongue. Laissé à l’abandon depuis dix ans, l’édifice avait autrefois abrité les conspirations les plus importantes de Sidious. Jamais personne n’avait voulu revenir dans ce lieu synonyme de traîtrise.
Obi-Wan posa le pied sur le sol. Il pouvait encore sentir l’aura du Côté Obscur ici. Sidious y avait passé tellement de temps, et y avait été si puissant, que l’énergie qu’il y avait dégagé était encore présente. Le maître Jedi retint un frisson et passa sa bure autour de ses épaules. Il avait pris le temps de se changer depuis leur arrivée sur Coruscant. A sa ceinture pendait toujours le sabre de Depa. Il n’avait pas eu de nouvelle de la Jedi depuis qu’il l’avait déposée à la station médicale. Il priait la Force de la rétablir.
D’un pas assuré, Obi-Wan se dirigea vers l’intérieur du bâtiment. Les murs, noircis par la poussière et les gaz dégagés par les usines à proximité, gardaient en leur sein les témoignages de dizaines d’années de complots contre les Jedi et la République. Si seulement ils avaient pu parler…. Alors toutes ces années de guerre auraient peut-être pu être empêchées.
Le Maître Jedi se dirigea vers un vieil escalier de pierre qui tourbillonnait sur lui-même. Il n’avait même pas tenté de prendre les ascenseurs. Après autant d’années passées à ne pas fonctionner, ils devaient sûrement tomber en ruine. Puisant dans la Force, Obi-Wan grimpa les marches dix par dix, jusqu’à se retrouver quelques dix étages au-dessus du sol. Il reprit son souffle. Autrefois, une large ouverture permettait aux vaisseaux de se poser sans encombre à ce niveau du bâtiment. Mais elle avait été bouchée par les forces de la République et désormais, seul un pilote aguerri pouvait espérer faire atterrir son vaisseau directement à cet étage.
Obi-Wan repéra rapidement le chasseur d’Anakin. C’était un intercepteur Eta-2, un modèle bien plus récent que celui qu’Obi-Wan possédait encore. D’un noir presque mat, il se fondait parfaitement dans l’ombre des larges murs du bâtiment. Le cockpit était ouvert et le maître Jedi crut distinguer ce qu’il identifia comme du sang. Il sentit son cœur battre légèrement plus fort. Si Anakin était blessé, pourquoi ne s’était-il pas rendu directement à une station médicale ?
Obi-Wan suivit la trace de sang, une trace si fine qu’elle semblait disparaître par moment. Il la suivit jusqu’à arriver à une sorte de balcon, large, qui donnait sur tout Coruscant. L’horizon cramoisi y apparaissait dans toute sa splendeur. Le maître Jedi le repéra immédiatement. Assis sur le bord du balcon, il avait les épaules voûtées et le regard perdu dans le vide. Il ne portait plus qu’une tunique sombre, déchirée de toutes parts. Sa main mécanique était visible, et jouait avec les lambeaux de tissus qui pendaient de sa poitrine. Un peu plus loin, au bord du balcon, gisait une silhouette frêle et inanimée. Le casque qu’elle portait arborait la marque, reconnaissable entre mille, de la République Démocratique.
Obi-Wan s’approcha. Il n’eut rien besoin de dire. Anakin avait probablement perçu sa présence dès qu’il avait posé son vaisseau à proximité du bâtiment.
- J’ai échoué, lâcha le jeune homme d’une voix rauque, chargée d’émotions.
Il arracha un bout de tissu de sa tunique et l’envoya valser dans l’air pollué du district. Obi-Wan inspira lentement, avant d’enlever sa bure et de la poser sur les épaules de son ancien apprenti. Puis il s’assit à côté d’Anakin, les pieds dans le vide.
- Ils me l’ont pris, Maître, dit ce dernier dans un sanglot.
C’est alors qu’Obi-Wan remarqua les larmes qui glissaient le long de ses joues. Ses yeux, injectés de sang, ne s’étaient pas reposés depuis au moins quarante-huit heures.
- Que s’est-il passé, Anakin ?
Le jeune homme ne répondit pas, mais ses yeux ne cessèrent de faire des allers-retours entre l’horizon et le corps à quelques mètres d’eux. Obi-Wan passa une main dans sa barbe avant de se décider à se lever pour inspecter le corps. Il n’eut pas besoin de vérifier son pouls. La Force l’avait déjà averti que la vie avait quitté cet individu depuis longtemps.
Il s’accroupit près de la tête, et retira lentement le casque. Le visage fin d’une Mirialan apparut à la lumière du jouer. Une série de tatouages rougeâtres partait du creux de ses yeux jusqu’aux pommettes de ses joues. Une autre marquait son menton.
- Elle était avec lui. Avec Xabron, expliqua Anakin d’une voix retrouvée.
Obi-Wan acquiesça puis se mit en quête d’un indice, n’importe lequel, sur son origine. Était-elle, elle aussi, une ancienne Jedi ? Une traîtresse à la solde de Palpatine ?
- Elle a refusé de me dire où se trouvait mon fils.
Les mots du jeune homme étaient chargés d’émotion. Obi-Wan se releva. Il n’apprendrait rien sur cette femme Sith. Elle était morte, et elle avait emporté avec elle les secrets qu’elle possédait.
- J’ai échoué, répéta Anakin, et sa voix se serra à nouveau.
Obi-Wan se rapprocha de son ancien apprenti et posa une main sur son épaule.
- Nous allons le retrouver, Anakin, je te le promets. Les SCAR sont sur l’affaire. Nous allons retrouver Luke.
Le jeune homme à ses côtés secoua la tête.
- Je ne suis pas assez fort… Je n’y arriverai pas…
Obi-Wan voulut lui répondre, mais son ancien apprenti ne lui en laissa pas le temps.
- Je ne peux pas le perdre, dit-il. Je ne peux pas.
- Je vais t’aider, promit Obi-Wan.
- C’est mon fils. Ma responsabilité. Je ne peux pas le perdre.
- Et tu es mon frère, Anakin, répliqua le maître Jedi. Luke n’est pas perdu. Nous allons le retrouver. J’ai besoin que tu me dises exactement ce qui s’est passé. Dans les détails.
Obi-Wan vit son ami inspirer lentement et se calmer petit à petit. Les larmes le long de ses joues se tarirent doucement et ses yeux retrouvèrent un peu de leur éclat. Il s’éclaircit la gorge avant de s’exprimer :
- Je les ai poursuivis hors de Naboo. J’ai endommagé leur vaisseau, ils ont donc dû faire halte sur Chommell Minor pour réparer. C’est là que je les ai affrontés.
Il désigna le corps de la Mirialan de sa main métallique.
- Xabron s’est enfui avec Luke et j’ai dû rester pour me débarrasser d’elle. Je ne pouvais pas laisser le corps là-bas. Je ne savais pas quoi faire alors je l’ai ramené ici.
Obi-Wan passa une main dans sa barbe d’un air pensif. Dark Xabron avait forcément dû rester sur Chommell Minor un moment, pour se trouver un vaisseau. Sans compter qu’il devait gérer Luke. Le garçon était puissant. Il devait forcément donner du fil à retordre au Sith.
D’un geste rapide, le maître Jedi sortit son comm et contacta les SCAR. Il ne lui fallut que quelques minutes pour donner les dernières informations à Sniper. Le soldat lui promit que les recherches progressaient, puis coupa la communication.
Obi-Wan concentra de nouveau son attention sur Anakin. Le jeune homme était désemparé. Il devait lui éviter de commettre des erreurs qu’il regretterait plus tard. Pourquoi avoir amené le corps ici, précisément ? Obi-Wan n’en avait aucune idée, mais le fait que son ancien apprenti se trouve dans un lieu pétri de Côté Obscur ne lui disait rien qui vaille. Anakin devait retourner auprès de sa famille.
- Je vais dire à une équipe de SCAR de venir nettoyer les lieux. En attendant, tu vas venir avec moi. Padmé a besoin de toi.
La mention de sa femme fit bondir le jeune homme.
- Où est-elle ? Et Leia ? Est-ce qu’elles vont bien ?
Obi-Wan leva les mains en signe d’apaisement.
- Elles vont bien. Padmé est ici. Quant à Leia, nous l’avons envoyée chez tes beaux-parents. Ahsoka est avec elle. Il n’y a aucune raison de penser que les Sith aient compris qu’elle n’était pas sur Coruscant avec nous.
- C’est risqué, grinça Anakin.
- C’est une mesure de sécurité. Pour le moment, tu dois retourner auprès de ta femme. Pense à ton enfant, Anakin. Pense à Padmé. Elle a besoin de toi dans ces moments difficiles.
Le jeune homme hocha la tête. Obi-Wan pouvait voir tout le poids qu’il portait sur ses épaules. C’était presque trop pour lui.
- Allez, on y va, l’incita-t-il en le prenant par le bras. Il est temps de rentrer chez toi.
***
L’appartement coruscanti des Skywalker n’avait pas été aussi rempli de monde depuis longtemps. Bail Organa était présent, ainsi que Mon Mothma et Maître Yoda, chacun en leur qualité de représentants de différentes organisations. Le capitaine Typho et cinq des servantes de Padmé se tenaient là aussi, à entourer leur Chancelière bien-aimée. Quelques clones complétaient le tableau, arme à la main, les sens en alerte.
Tout ce beau monde se retourna comme un seul homme lorsqu’Obi-Wan et Anakin entrèrent dans le salon. Le maître Jedi laissa son ancien apprenti se précipiter vers sa femme. Lui-même se dirigea vers Maître Yoda.
- L’équipe SCAR a récupéré l’une des Inquisiteurs qu’Anakin a éliminé.
- Des choses, elle vous a appris ?
- Elle était déjà décédée lorsque je suis arrivé, déclara Obi-Wan. Mais nous sommes désormais en mesure de retrouver la trace de Xabron.
Le petit être vert hocha la tête et ferma les yeux un instant. Lorsqu’il les rouvrit, son regard semblait chargé de tristesse. Obi-Wan n’eut pas le temps de lui demander ce qui le tracassait. Il fut rejoint par Bail Organa, lui aussi préoccupé.
- Des nouvelles du Sénat ?
- Les sénateurs semblent décidés à signer ce traité de paix, maugréa Bail. La population est épuisée, elle a besoin de repos.
- Derrière cet enlèvement, Sidious est à l’œuvre. Une coïncidence, ce n’est pas.
Bail acquiesça.
- Je le sais bien, Maître Jedi. Malheureusement, la Force n’a plus sa place dans le domaine politique.
- On parle tout de même des enfants de la Chancelière, répliqua Obi-Wan.
- Par les inquisiteurs, compléta Bail. Prouver leur lien avec Palpatine risque d’être compliqué.
Obi-Wan ouvrit grand les yeux.
- Enfin, il est tout de même clair que Xabron est l’homme de main de Sidious ! Le Sénat serait-il aveugle à ce point ?
- Comme je vous le disais, Maître Kenobi, le Sénat est avide de paix. Il n’en peut plus de la guerre. Nos ressources sont minées, notre armée peine à se reconstituer, et l’humeur du peuple n’est pas au beau fixe. Le Sénat est prêt à payer n’importe quel prix pour pouvoir se reposer enfin.
Obi-Wan secoua la tête. Jamais il n’aurait pensé que le Sénat puisse se fourvoyer à ce point. Découvrir qu’un Sith était à leur tête ne leur avait-il pas suffit ? Le maître Jedi se passa une main sur le visage. Le Sénat avait-il seulement réalisé ce qu’était un Sith ? Il n’en était pas sûr.
- Pourquoi Palpatine a-t-il fait enlever Luke ? demanda Bail. Se pourrait-il qu’il cherche à pousser Padmé à signer le traité en échange de son fils ?
Obi-Wan redressa la tête. Il n’avait pas pensé à cette éventualité. Il avait été trop concentré sur le potentiel de Luke. Y avait-il aussi un but politique à toute cette manigance ? Yoda tapota le sol de sa canne.
- Des intentions de Palpatine nous ne sommes pas sûrs. Retrouver le jeune Skywalker nous devons. Urgent cela est.
Comme pour appuyer ses paroles, les portes de l’appartement de Padmé s’ouvrirent violemment. Deux soldats surarmés apparurent. Chacun vêtu d’une armure clone, ils portaient l’insigne des SCAR. L’un d’eux était vêtu d’un poncho par-dessus son armure dont il avait retiré la capuche. L’autre portait l’insigne de commandant. Obi-Wan reconnut immédiatement Sarge et Sniper, les clones de l’équipe qu’il commandait spécialement.
- Nous cherchons le Maître Jedi Obi-Wan Kenobi, lança le commandant, Sarge.
Obi-Wan se sépara du reste du groupe et fut immédiatement rejoint par Padmé et Anakin. Ce dernier avait passé une main protectrice autour de la taille de sa femme.
- Général, commença Sarge, nous avons retrouvé la piste de Xabron.
- Nos hommes sur Chommell Minor nous ont informé qu’il a été rejoint par deux individus non identifiés. Ils ont une navette, poursuivit Sniper.
- D’après nos informations, ils auraient fait plusieurs sauts pour brouiller les pistes, expliqua Sarge, mais leur dernier saut était en direction de Naboo.
Le sang d’Obi-Wan ne fit qu’un tour. Il jeta un regard à Anakin et comprit que son ancien apprenti avait fait la même déduction que lui. Le maître Jedi s’adressa à Sarge :
- Commandant, préparez une navette de toute urgence, et prévenez Scout et Pilot. Nous devons arriver sur Naboo avant Xabron.
Son regard bascula vers Sniper.
- Prévenez Ahsoka. Qu’elle se prépare. Si Xabron retourne sur Naboo, c’est qu’il a eu vent que Leia y était encore, et il va retourner la chercher.
- C’est illogique ! s’exclama Bail.
- Au contraire, intervint Anakin d’une voix rauque. Il doit penser que nous sommes sûrs que notre illusion marche.
- Comment a-t-il pu savoir que Leia était sur Naboo ? Demanda Padmé d’une voix angoissée.
- Peu importe, répliqua Anakin. Nous avons encore l’effet de surprise. Nous avons une chance de récupérer Luke.
Obi-Wan acquiesça. Il se tourna vers Anakin, mais il n’eut même pas besoin de lui demander quoi que ce soit.
- Je viens avec vous, Maître, dit-il.
L’ombre d’un sourire espiègle passa sur son visage.
- Laissez-moi juste récupérer mon sabre laser.