Wesh wesh les amis comme on dit sur l'holonet.
Ce que vous allez lire ici n'est pas en soit un oneshot; c'est ma participation à l'actuel Cadavre Exquis de SWU que vous pouvez retrouver ici :
https://www.starwars-universe.com/cadav ... ereur.htmlPour rappel, un cadavre exquis est une oeuvre communautaire où chacun se charge d'un bout de l’œuvre pour arriver à un truc bizarre mais sympa à la fin. Et là, c'était mon chapitre.
Pourquoi un topic séparé me demanderez vous ? Parce que comme un gros boulet j'ai cru que la limite haute de la participation était de 5000 mots; et non de 5000 caractères...du coup j'ai explosé les compteurs et j'ai été obligé de caviarder le texte pour qu'il soit accepté dans les archives jedi.
Mais comme je trouvais dommage que disparaissent des blagues dont j'avais honte, je crée donc ce topac, avec l'accord de nos chefs bien aimés, afin que vous puissiez avoir la V1 de mon texte.
Je reprécise pour que ce soit clair,
ne lisez pas ce chapitre avant d'être à jour dans le Cadavre Exquis. Pas que ça spoile en soit (vous allez vite vous rendre compte que spoiler notre aventure va être compliqué) mais c'est juste qu'on commence pas une oeuvre pas son milieu.
Pourquoi ne pas ouvrir les Star Wars par l'épisode 4 pendant qu'on y est ?
Si l'aventure vous intéresse, n'hésitez pas à aller soutenir l'équipe en laissant des commentaires, vous inscrire pour prendre un tour d'écriture ou nous lâcher des bitcoins sur notre topic mère c'est ici :
fan-fictions-hdf-f17/cadavre-exquis-les-cailloux-dans-la-chaussure-de-l-empereur-t18929.htmlSur ce, je vous laisse découvrir ce que j'ai fait en version intégrale, je vous fais des bisous sur les lekkus et à plus les enfants !
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L’ancien palais royal trônait fièrement au centre de la capitale planétaire. « Ancien » car quand les exhibitionnistes et les lapains avaient renversé Jupilère, il avait bien fallu combler le vide politique pour guider Gelbique vers des lendemains qui chantent, avec autant que possible, très peu de vêtements et beaucoup de carottes.
Pour le moment, les ouvriers étaient tous très occupés à repeindre les colonnades du bâtiment en orange vif, et garnir leur chapiteau de belle herbe bien verte. Depuis les vitres de la galerie des Grandes Fenêtres, Janklo Vammedan observait tout cela avec une moue un peu circonspecte. Leurs alliés lapains avaient quand même de bien drôles de priorités ; à refaire la décoration du palais de fond en comble quand ils avaient mille choses plus importantes à faire : ils devaient écraser les derniers loyalistes jupilériens, traquer les mouvements de résistance, faire comprendre à l’Empire que malgré le changement de régime, Gelbique restait plus que jamais une amie…non vraiment si les lapains pouvaient revoir le concept de mot urgence, ce serait…
Vammedan se retourna pour surprendre un ouvrier lapain ; burin en main qui s‘acharnait tant bien que mal sur une statue censée représenter la paix. Il ripait et abîmait le visage de l’objet bien plus qu’il ne l’améliorait.
- Faites un peu attention, gronda le premier homme fort de Gelbique. Cette statue vaut plus que toute votre vie.
L’ouvrier leva les mains en signe d’excuse et repris son labeur.
Vammedan laissa échapper un sifflement entre ses dents. Ils n’auraient dû confier le soin de reconstruction culturelle à personne d’autre que son peuple. Ces lapains étaient des bons à rien. Comment voulez-vous que ces primitifs comprennent comment effacer avec soin les drapés des statues, de gratter avec précaution les chausses des tableaux ou d’effacer numériquement les armures des chevaliers gelbes du Grand Hall ?
Tant d’œuvres impies à devoir corriger, à devoir rectifier pour que la morale et le bon sens reprennent leurs droits. Voilà une tâche prioritaire à laquelle tout gelbe aurait dû s’atteler dès le premier jour ! Et ne pas perdre son temps dans des bêtises comme ces colonnes-carottes.
Enfin…
Le leader exhibitionniste soupira en regardant la grande horloge égrainer les secondes. Pourquoi n’était-il pas surpris du retard de son collègue ? Depuis leur prise de pouvoir et la mise en place de leur partenariat, on aurait dit que Pyèr faisait exprès de ne jamais arriver à l’heure. Il faudrait vraiment qu’ils s’occupent de ces aliens une fois la situation stabilisée…
Pyèr était le grand-prêtre et le chef du peuple lapain depuis son adolescence. Il avait conquis ce poste de haute lutte, quand il avait râpé à mort les autres prétendants dans les Grands Jeux de la Faim. Depuis, son autorité sur son peuple était absolue, et quiconque aurait voulu le contredire aurait été un lapain bien crétin.
Pyèr devait cependant reconnaître qu’il aurait un rapport au temps assez élastique (les rites obligeant à se servir d’une carotte portative comme cadran solaire ; on entrait vite en décalage avec les peuples qui se basaient sur l’heure de Coruscant comme valeur étalon ce qui était le cas des exhibitionnistes) et que ça rendait parfois sa relation avec son collègue Vammedan compliquée.
En plus ces derniers jours, tout semblait aller de travers sur Gelbique. On signalait des vols dans les entrepôts, des arrestations, des assassinats, des gens qui ne mangeaient pas de sainte carotte…Pyèr en venait presque à souhaiter qu’un sursaut énergique se produise sur la planète pour reprendre tout ça en main avant de se rappeler qu’ils étaient déjà au pouvoir.
Les travaux du Palais des Républiques Insulaires Gelbes avançaient bien.
Au départ, ils voulaient le renommer Palais de la République des Deux Iles en hommage à l'île du Sud et à l’île d'un-peu-au-dessous-à-droite ; mais quelqu’un avait fait valoir avec raison qu’il fallait considérer la gelbique majeure dans tout ça. Et après un long débat afin de savoir si le continent était une île ou non – et Pyèr soutenait jusqu’au bout que techniquement c’était une île comme les autres avec de l’alcool autour, juste un peu plus large – on avait opté pour Républiques Insulaires, dans le doute, ça satisfaisait tout le monde.
Ils avaient été plus rapides pour changer la constitution gelbe et remplacer ces immondes frites par les saintes carottes : un habile législateur avait repris tout le texte de loi planétaire, fait de profondes manipulations informatiques – des histoires de « contrôle » et de « f », Pyèr n’avait rien compris. La technologie n’était pas son fort – et depuis, tous les textes législatifs louait la grandeur de la sainte carotte. Bon ben sûr, il avait fallu affiner, comme la bannière holographique de la grand-place qui avait conseillé pendant trois jours d’accompagner son cornet de saintes carottes d’une délicieuse sauce blanche.
Mais enfin.
Pyèr retrouva Vammedan à la galerie des Grandes Fenêtres. L’exhibitionniste semblait tromper son ennui en observant l’extérieur du palais. Le lapain se demanda fugacement comment son collègue faisait pour conserver une peau aussi parfaite malgré le fait qu’elle était exposée en permanence aux éléments climatiques.
- Vous avez pris votre temps, persifla Vammedan.
- Les bouchons, vous savez ce que c’est, s’excusa le lapain.
- Vous vous déplacez pas à pied ?
Pyèr préféra botter en touche avant que l’esprit de Vammedan ne s’aiguise un peu trop.
- Nous avons plus grave à traiter, répliqua t-il en se saisissant de l’holopad que portait son assistant. D’après nos services de renseignement, Gelbique serait le théâtre d’une lutte clandestine entre rebelles et impériaux. Et l’histoire nous a appris que quand ça chauffait entre ceux-là, c’est souvent la planète où ça se passe qui trinque.
- Vous exagérez pas un peu ?
- Vous avez entendu parler d’Aldérande ?
- L’enquête intergalactique neutre commanditée par Palpatine a conclu à un suicide général de la planète, mais ne balaye pas à 100% la thèse de l’accident.
Pyèr leva les yeux au ciel. Ces exhibitionnistes avaient tellement l’habitude de vivre nus que baisser leur pantalon devant l’Empire était une seconde nature chez eux.
- Nous avons déjà identifié la chef du commando rebelle, poursuivit le lapain. On l’a enregistrée il y a très peu de temps en train d’attaquer la prison de Sainteté. On essaye de la capturer pour qu’on puisse remonter le reste de sa bande et les éliminer.
- Et pour les impériaux ?
- On négocie du mieux qu’on peut avec Coruscant. Les plus radicaux de chez nous proposent qu’on interdise tous nos complexes de bowling aux stormtroopers en signe de coercition jusqu’à ce que Palpatine calme ses troupes et respecte la neutralité gelbe.
- Ca va fondamentalement changer quelque chose ça ?
- Ca évitera au moins quelques incidents de plus à la Quille en Fer ? Vous avez vu qu’on a encore perdu un ministre, hier ? Une boule en pleine tête. Faut vraiment que les soldats impériaux apprennent à tirer…
Vammedan hocha silencieusement la tête. Il était d’accord avec son homologue lapain, ce qui n’arrivait pas tous les jours, que ce soit aussi bien sur les sujets sociaux et politiques, que plus triviaux.
- Si ça se met à chauffer de trop, on fait quoi ?
- Ce que ferait tout bon gelbe mon cher : on baisse la tête et on attend que ça passe. Je ne laisserais pas notre glorieuse révolution partir à l’eau pour ces querelles entre rebelles et impériaux.
- C’est pourtant bon les carottes à l’eau…
Pyèr jeta un regard soupçonneux à son ami.
- Bien sûr que c’est bon. Vous n’alliez pas dire autre chose, hein ?
- Mais non ! se défendit l’exhibitionniste avec véhémence. On se connait depuis des mois, Pyèr, vous croyez vraiment que je suis du genre à vouloir vous caler une caro…une craquotte ?
Les lèvres toujours pincées, Pyèr rendit l’holopad à son assistant.
- Quoi qu’il en soit, il faut agir. La survie des Républiques Insulaires dépend de nous.
Vammedan opina du chef, puis, emboîta le pas de l’alien dans le palais. Il se surprit à sourire en repensant qu’il gardait un as bien au chaud - et non pas dans ses manches puisque les manches étaient formellement interdites sur Gelbique, c’était une question de bon sens moral - sur le peuple lapain.
La Carotte Originelle ; celle dont venait toutes les autres, la plus sainte des reliques lapain, c’était en possession des exhibitionnistes qu’elle était. Ils l’avaient depuis des années, échangée contre des holocrons jedi sans intérêt sur la vie éternelle, à un muun sous appareil respiratoire et son assistant rouquin qui passait son temps à ricaner, avec un drap noir sur la tête. Des gens très gentils.
Assez t-il tout étant, le plus sacré des biens lapain était à eux.
Et Janklo Vammedan n’hésiterait pas une seconde à l’utiliser comme otage si le peuple de Pyèr se mettait à faire de la résistance.
Mais pour le moment, il fallait s’occuper de cette chef rebelle et de ses troupes et leur coller une bonne correction. Ca tombait bien, les déculottés, c’était la spécialité de son peuple.