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Les Cailloux dans la chaussure de l'Empereur
 
  • Créée par Collectif
  • Synopsis :

    Humoristique

    Le petit équipage rebelle des Cailloux dans la chaussure de l'Empereur, transportant à son bord une mystérieuse cargaison, est poursuivi par le terrifiant commandant Karoud et son escouade impériale.

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Sommaire
 1. Début de la Traque
 2. Des incompétents dans les deux camps
 3. Vous en prendrez bien une autre bouchée ?
 4. Des frites, des carottes et une prime
 5. Forfait limité
 6. Secrets d'Histoire et ascenseur émotionnel libidineux
 7. Où le contact prend contact (ce qui est d'une logique sans faille)
 8. Rien ne se passe comme prévu
 9. Cunu et bouche cousue
 10. Hors Champ
 11. Lavecrep, la course vers la liberté
 12. Trois petits Ewoks
 13. Polymorphisme et débat économique.
 14. Pyèr et Janklo
 15. Commissariat et interrogatoire
 16. Tribulations impériales
 17. Deuil mouvementé et Frite Interstellaire
 18. Interrogatoire et pression
 19. Une femme très spéciale
 20. La cabale du hachis parmentier
 21. Complots en peau de Lapains...
 22. Le lieutenant Kettch
 23. De l'importance de la coordination au sein de la Flotte Impériale
 24. Une histoire de poubelle
 25. Une souris dans les ordures ou une ordure dans les ordures ?
 26. Pourquoi est-il là ?
 27. Continuity War
 28. Theesa sut ?
 29. Ô Capitaine ! Mon Capitaine !
 30. Le Blat Signal
 31. Santiago
 32. Le Remake de la Force
 33. Yoho-et-une-bouteille-de-rhum...
 34. Trêve de plaisanteries
 35. Ficelles et retcon
 36. Quand l'un se réveille, l'autre contemple
 37. Belle et Rebelle
 38. Girl Power et facilités scénaristiques
 39. 3ème Acte
 40. Une couille dans le potage
 41. Salade de fruits, jolie...
 42. BOUM ! SPLATCH !!!
 43. Problèmes de langue
 44. Perte de confiance et désillusion.
 45. Mais oui c'est clair...
 46. Le Pouvoir du Destin
 47. L'heure de la sieste
 48. "Tout finira là où ça a commencé"
 49. Il n'y a que la Force...
 50. Yub yub SWU
 51. Rencontre du 4ème type sur 4
 52. Révélations.
 53. Master Twist
 54. Retour à la réalité
 55. Silence, ça fume
 56. Jetez vos armes !
 57. Concours de circonstances
 58. "Un plan... Il me faut un plan..."
 59. Un vieil ennemi.
 60. De l'injustice des choses
 61. L'Affrontement final
 62. Bonus
 63. Bonus : Pyèr et Janklo, version longue
 64. Bonus : Holiday Special
 65. Bonus : La fin d’une épopée
 66. Bonus: Longue vie aux Cailloux!
1. Début de la Traque
 

Les étoiles s’étirèrent devant le cockpit de la Mousse Interstellaire, une petite corvette corellienne, arrachant un soupir de soulagement à ses occupants. Les chasseurs TIE ne pourraient plus les rattraper.
— On les a semés ! s’exclama Lavecrep.
Le jeune Zabrak tourna la tête vers son ami Twi’lek avec un grand sourire.
— Tu te rends compte, Codarak ? insista-t-il. On a réussi !
Le dénommé Codarak secoua ses lekkus et grogna :
— À s’échapper, oui, mais qu’est-ce qui nous dit qu’on a volé la bonne cargaison ?
— Mais, objecta Lavecrep sur un ton niais, Mothma nous a dit une boîte brillante, on a volé une boîte brillante.
— Mais il y en avait d’autres, des boîtes brillantes, répliqua le Twi’lek d’un air renfrogné. Comment on peut être sûrs que c’est la bonne ?
Assise sur le siège du pilote, Rahe soupira. Quelques neurones manquaient vraiment aux deux jeunes garçons…
— On nous a surtout donné le numéro précis de la marchandise, rappela l’humaine en se levant. Alors, arrêtez de vous inquiéter et...
L’alarme retentit soudain, vrillant les tympans de tous les occupants de la Mousse. La pilote jeta un coup d’œil à son tableau de bord et s’exclama :
— Oh non ! Ils nous ont touchés plus durement que je le pensais ! Il y a une fuite à l’hyperpropulseur ! s’exclama-t-elle tandis que le vaisseau regagnait l’espace réel.
Se ressaisissant rapidement, elle ordonna :
— Vous deux, allez en salle des machines aider la mécano ! Je vous rejoins dès que j’ai déterminé où nous sommes.
Alors que ses deux compagnons s’exécutaient en courant, Rahe jeta un œil au tableau de bord afin de déterminer où ils avaient atterri. Lorsque l’ordinateur de bord eut achevé ses calculs, elle s’étrangla de surprise.
Gelbique... lut-elle. La mythique planète des cyclistes moustachus mangeurs de frites.

***


Karoud était agacé. Pour une fois qu’il pouvait prendre un bain et non pas se contenter d’une douche réglementaire… À quoi cela servait-il d’avoir un grand frère dans l’état-major et d’être pistonné dans les forces spéciales si on n’avait même pas de privilège ?
Enfin… Apparemment, on avait besoin de lui pour une mission importante. Il n’aimait pas ce mot. La dernière fois qu’il l’avait entendu, il avait dû s’infiltrer dans un palais de Hutt en passant par les canalisations et en ressortant par les… Berk, il préférait ne plus y penser.
Un officier s’approcha de lui en exagérant si démesurément son pas que c’en devenait ridicule.
— Commandant Karoud ! proclama l’officier avec un ton qui se voulait autoritaire mais qui était purement caricatural. J’ai une mission cruciale à vous confier !
Je vais encore puer les excréments de bantha, soupira intérieurement le soldat.
— Je vous écoute, monsieur.
— Un groupe de rebelles qui se fait appeler les Cailloux dans la chaussure de l’Empereur vient de voler une marchandise d’une importance cruciale !
— Quel genre de marchandise, monsieur ? interrogea Karoud.
— Je… ne sais pas, avoua l’officier. Mais c’était un colis privé pour l’Empereur avec une étiquette dessus, regardez !
Son supérieur lui tendit un papier que l’humain lut en détail. Il était écrit : « Colis très très important pour Sa Majesté. Ne pas perdre svp, sinon vous finirez sévèrement grillés. Bisous. »
— Ah oui, en effet, commenta le soldat. Cela semble important.
— N’est-ce pas ? approuva l’officier. C’est pourquoi il me faut les meilleurs. Commandant Karoud, vous et votre équipe, vous traquerez ces rebelles. Repos.
Bon, il n’a pas parlé d’infiltration, pensa Karoud avec soulagement. Je vais réunir mon escouade. Nous ne ferons qu’une bouchée de ces rebelles.

Ecrit par Darth Eluar, le 9 Janvier 2018
2. Des incompétents dans les deux camps
 

Sous les hurlements des sirènes d'alarme, Lavecrep et Codarak coururent à travers les coursives de la Mousse interstellaire à en perdre haleine. Ils arrivèrent enfin dans la salle des machines pour voir émerger d'une trappe de maintenance une forme hirsute qui s'exclama :
— Grroooaawwh ! (Qu'est-ce que vous f**tez dans mes pattes ?)*
— Calme-toi, Chewkett, implora Codarak, on vient seulement pour t'aider !
— Graaaou garoumph ! (Je n'ai pas besoin de l'aide de deux bl**reaux comme vous !)
Lavecrep, qui ne comprenait pas un traître mot de la langue parlée par l'énorme Wookiee mécanicienne, se pencha près de l'oreille de Codarak pour mieux se faire entendre malgré les sirènes stridentes :
— Qu'est-ce qu'elle a dit ?
— Euh, elle dit que c'est gentil à nous mais qu'elle va réussir à s'en sortir.
Lavecrep parut ravi, parlant plus fort avec tout ce bruit :
— Ah ah, incorrigible notre mécano. Vraiment, quelle...
Les sirènes cessèrent tout à coup.
— ... grosse tête de lard, celle-là !
Les mots résonnèrent dans le calme soudain. Le jeune garçon devint livide.
La Wookiee se hissa hors de la trappe et partit à la poursuite de Lavecrep qui s'enfuit en hurlant. Tous deux passèrent en trombe devant la capitaine Rahe, qui soupira.
— Bon, fit-elle en s'adressant à Codarak resté seul, il semblerait que la panne soit réparée.
Elle s'avança dans la pièce, tenant dans ses mains l'étrange colis qui leur avait valu de se faire poursuivre par l'Empire.
Elle médita un instant avant de demander à Codarak :
— Tu as une idée de ce que c'est ?
— Euh... Une boîte ?
Par le Grand Créateur, donnez-moi la force de ne pas le jeter par-dessus bord...
— À l'intérieur, insista-t-elle.
Codarak se mordit la lèvre.
— On n'a qu'à l'ouvrir pour voir ?
— J'ai essayé, en vain, fit la femme, déçue. Il doit y avoir un mot de passe ou quelque chose comme ça...
— Oh... Attendez, je connais quelqu'un qui serait en mesure de le faire. Mais par contre il faudrait le payer en frites, il ne mange que ça.
— ... Tu es en train de me dire que ton contact vit sur la planète Gelbique ? demanda Rahe, ahurie. La mythique planète des cyclistes moustachus mangeurs de frites ?
— Oui pourquoi ? s'étonna le jeune garçon.
— Pour rien, dit la capitaine en se frottant les mains, ravie, avant d'ajouter en son for intérieur :
Si on était dans une fan-fiction, j’appellerais presque cela une facilité scénaristique...

*Traduction approximative du shyriiwook après atténuation du langage quelque peu charretier.

***


Le commandant Karoud examina ses troupes, faisant les cent pas sur le sol noir et brillant du hangar du croiseur le Churros. Il s'adressa à ses hommes d'un ton sec et fort :
— Soldats ! Nous avons été missionnés pour une mission de la plus haute importance. En effet, nous...
Une main se leva dans le rang, attirant l'attention de Karoud :
— Oui sergent ? Une question ?
Le stormtrooper prit la parole :
— C'est juste que vous avez dit « missionnés pour une mission ». C'est un peu redondant, non ?
Baroud resta interdit, médusé.
— Enfin, je dis ça pour vous, continua le stormtrooper. On aurait tout aussi bien pu dire "engagés.
— Ou mieux, intervint un second soldat : « une mission de la plus haute importance nous a été confiée. »
Karoud soupira intérieurement :
Par le Grand Créateur, donnez-moi la force de ne pas les jeter par-dessus bord...
Il hurla :
— Assez ! Mission ! Boîte dérobée ! Appartient à l'Empereur ! À retrouver ! Rebelles à traquer ! Exécution !
— Il est de moins en moins regardant sur son élocution, constata à voix basse le sergent à l'attention de ses camarades.
Un enseigne arriva en trombe dans le hangar et salua Karoud :
— Monsieur, nous avons capté un signal de nos satellites qui a repéré la corvette rebelle la Mousse interstellaire !
— Quel secteur ?
— Celui de la planète Gelbique, monsieur, fit l'enseigne avant de repartir.
— Bien, fit Karoud en se frottant les mains, le travail va être plus facile que prévu.
Avant de penser :
Oh non, j'avais omis l'odeur de friture de la planète...

Ecrit par xximus, le 10 Janvier 2018
3. Vous en prendrez bien une autre bouchée ?
 

Navrée, mais ce n’est pas négociable, rétorqua Rahe. Tu la mets.
Une moustache ? s’étonna Codarak. Mais je vais avoir l’air ridicule avec ça. Les Twi’leks n’ont même pas de pilosité.
Pas de « mais ». On est sur Gelbique, la mythique planète des moustachus mangeurs de frites. Et quiconque n’a pas de moustache y est puni de mort.
D’accord, d’accord, passe-la moi, se résigna le twi’lek.
Tu vois, ce n’est pas si terrible, s’amusa Rahe d’une voix guillerette.
N’empêche, je me sens vraiment con avec ce truc. En plus, ça gratte le nez.
Parce que tu crois que ça m’amuse à moi de porter cette chose ? rétorqua-t-elle en pointant sa propre moustache. Il faut croire que Chewkett sera la plus discrète du groupe. Avec tous ses poils, elle passerait presque pour une donzelle locale, fit Rahe en riant. Mais, attendez une seconde... CHEWKETT !
Le cri tétanisa la Wookiee alors qu’elle voyait la capitaine se précipiter vers elle, l’écume aux lèvres et le regard brillant d’une inquiétante lueur rouge.
Non mais ça va pas ? demanda-t-elle en hurlant. Un sandwich macrobiotique ? Mais jette-moi cette horreur ! Manger autre chose que des frites est puni de mort sur Gelbique. Bon, écoutez-moi tous, bande de catastrophes ambulantes. Vous vous accrochez à vos moustaches, vous ne mangez rien d’autre que des frites bien grasses pendant qu’on est sur la planète et si l’un de vous se fait remarquer en violant la loi, je le dévore !
Mais nous manger n’est-il pas puni de mort sur Gelbique ? railla Lavecrep.
Pas si je vous fais frire vif avant, répliqua-t-elle. Maintenant suivez-moi et restez dans le rang.
Actionnant le mécanisme d’ouverture de la rampe, Rahe descendit celle-ci d’une marche rapide et fière, la tête haute, exhibant sa magnifique moustache bien fournie... avant de s’arrêter avec stupéfaction devant le panneau du spatioport qui avait visiblement été changé depuis son dernier passage.
Bienvenue sur Gelbique, la planète nouvellement mythique des nudistes mangeurs de carottes râpées.

***


Seigneur Vador, salua un commandant Karoud en sueur à travers l’holocom de sa navette impériale. Que me vaut ce plaisir ?
J’ai entendu dire qu’on avait envoyé l’élite pour récupérer le colis de l’Empereur. Vous imaginez ma surprise en découvrant que c’est vous qu’on appelle ainsi. Enfin bon, sachez donc qu’avec la fine fleur de l’armée impériale à vos côtés, vous n’aurez aucune excuse pour faillir. En cas d’échec, vous serez le seul à en subir les étouffantes conséquences.
Karoud se tourna vers sa fine fleur impériale : de nouvelles recrues récemment mobilisées pour remplacer son ancienne escouade.
Enfin, si on pouvait parler d’élite ou de fine fleur. Parmi ses soldats, l’un ne savait que prononcer « TK-4/4 ». Il avait pensé que c’était son matricule, jusqu’au moment où il avait rencontré son voisin, le vrai TK-4/4 qui se trouvait juste à côté de lui et jurait que c’était la première fois qu’il rencontrait ce type et qu’il ne savait pas d’où l’autre débile avait appris son nom. Le sergent Tartopom était un pacifiste qui refusait de prendre les armes, voyant le dialogue comme une meilleure alternative et, d’après lui, l’un des TK-4/4 ne considérait pas l’Empire comme un gouvernement légitime. Mais il n’avait su dire lequel, bien évidemment. Quant à l’enseigne Jellie, elle était fort jolie, mais venait de démontrer certaines tendances cannibales et avait déjà croqué le bras du pilote. Et il préférait ne même pas parler du nouveau, une saloperie d’alien et fils d'il-ne-savait-quel-Grand-Amiral.
Ce n’est pas beau de faire du piston, avait songé Karoud en oubliant fort opportunément son propre cas.
C’est donc fort logiquement que lorsque l’hologramme se désactiva, Karoud éclata en sanglots.
Qu’est-ce qui vous fait pleurer, chef ? demanda l’enseigne Jellie. Vous avez peut-être faim, prenez-en donc un petit bout, proposa-t-elle en lui tendant le bras du pilote sur lequel plusieurs quartiers de chairs avaient déjà été arrachés à pleines dents.

Ecrit par magiefeu, le 17 Janvier 2018
4. Des frites, des carottes et une prime
 

Assis à une table de la Mousse Interstellaire, Rahe, Lavecrep et Codarak réfléchissaient à un nouveau plan suite aux récents changements de mœurs de la planète Gelbique. Chewkett, en revanche, à la lecture du panneau du spatioport, était retournée en trombe à la salle des machines. L’humaine se demandait d’ailleurs quel mot entre « nudiste » et « carotte » avait le plus de chances d’avoir déclenché une telle réaction chez une Wookiee. Cependant, il ne s’agissait pas du plus gros problème actuellement.
— Notre commande de frites nous est maintenant inutile pour payer le contact. Sans compter que, sans convertisseur ionique pour défusionner la double polarité inversée de l’hyperdrive, on ira nulle part, soupira Rahe.
— C’est pas faux, déclara simplement Lavecrep en hochant la tête.
Semblant ne pas l’avoir entendu, Rahe fixa l’espace vide entre ses deux acolytes.
— Dans tous les cas, pour les frites c’est râpé.
— Les carottes, corrigea le Zabrak.
Relevant les yeux, Rahe le fixa, médusée.
— Tu as dit les frites, mais c’est les carottes qui sont râpées, expliqua Lavecrep.
— Après, les frites c’est meilleur quand c’est en forme de frites. En plus, les carottes c’est fade, renchérit Codarak.
— Il a raison. Moi je dis que quitte à avoir des frites, autant les frire. Ensuite seulement, si on a des carottes, là on peut les râper.
Codarak secoua la tête.
— Non mais les carottes, j’aime pas ça. Alors que si on les remplaçait par un bon sauciflard, là je ne dirais pas non. On en a à bord, Rahe ?
Les yeux écarquillés la jeune femme se leva.
— Chewkett !
Cinq minutes plus tard, les deux compères descendirent la rampe, dénués de tout vêtement.
— Je ne sais pas toi, mais moi je pense qu’on a dû dire une connerie, hasarda le Twi’lek.

***


— ... vous serez le seul à en subir les étouffantes conséquences, termina le seigneur Vador sous forme holographique.
L’autre personnage prenant part à la conversation sembla regarder autour de lui. Il n’était pourtant pas facile de dire si l’air dépité qu’il avait sur le visage était dû aux paroles de son supérieur ou à ce qu’il contemplait hors champ, puis l’image disparut. Celle du Sith, en revanche, resta visible.
— Karn. Vous avez pu suivre la conversation ?
Assis dans le cockpit du Zénith crépusculaire, vaisseau personnel du chasseur de primes Jaden Karn, un humain d’une trentaine d’années aux cheveux noirs et vêtu d’une combinaison de vol de la même couleur croisait les bras.
— Oui, seigneur Vador, déclara-t-il simplement.
L’image de l’imposant Sith en armure sur son tableau de bord ne bougea pas, mais la voix métallique reprit :
— Le haut commandement impérial a confié une mission d’importance capitale au commandant Karoud et à son escouade, dont je tairai le nom. Toutefois, je manque de foi quant à sa capacité à mener l’opération à bien.
Karn ne répondit pas.
— Je vous charge donc de récupérer l’objet en question.
La console s’alluma d’un voyant rouge.
— Vous trouverez toutes les informations sur ce dernier, Karoud et son équipe dans le fichier joint. Ne me décevez pas, chasseur de primes, et détruisez la boîte si nécessaire, termina l’image de Vador en crépitant avant de s’effacer.
Le mercenaire se caressa le menton un instant avant de se lever.
— G6-K !
Une jeune femme rousse aux formes voluptueuses, vêtue d’une tenue moulante gris sombre et dont l’apparence cachait à merveille un droïde programmé pour l’assassinat, dénué de toute pitié et capable de changer d’apparence à volonté, fit son entrée.
— Monsieur ?
— Cap sur Gelbique, on a du boulot, répondit l’homme.
Le droïde à l'apparence féminine acquiesça et s’assit sur le siège du pilote en entrant les coordonnées du système.
— Et des carottes. On va avoir besoin de beaucoup de carottes, l’informa le chasseur en sortant du cockpit pour aller se "mettre en tenue".

Ecrit par Mandoad, le 19 Janvier 2018
5. Forfait limité
 

Assise dans le fauteuil capitonné du capitaine – qui se résumait à de la mousse recouverte de vieux tissus déjà déchirés – Rahe avait enfoui son visage entre ses mains. Elle qui avait déserté les rangs de l'Empire pour livrer à l'Alliance des informations cruciales ! Elle qui avait vu ces informations conduire à la victoire des rebelles sur Noa-Set ! Elle qui avait été décorée pour sa bravoure lors de la mission top-super-méga secrète dans le système Shaukola ! Elle qui, enfin, se retrouvait à diriger cet équipage d'imbéciles pour une mission sur une planète de nudistes... Cela avait de quoi donner envie de pleurer à n'importe qui. Mais pas à elle. Non, l'héroïne de Kakao ne baisserait jamais les bras face à l'adversité.

Bon, en attendant le retour de Lavecrep et de Codarak, il fallait bien qu'elle s'occupe. Utilement, pas comme Lavecrep qui avait beuglé tout le voyage en jouant à Call Of Curry. En bricolant un peu les canons, elle commença à penser que les garçons ne se débrouillaient pas si mal, après tout. Ils avaient passé cinq minutes sans avoir d'ennuis, c'était déjà bien... Ils n'étaient pas si incompétents, juste un peu tête en l'air et insouciants...

Cette pensée venait de lui traverser l'esprit lorsque son comlink commença à sonner, la tonalité indiquant qu'il s'agissait de Codarak. Elle soupira. Elle avait pensé un peu trop vite... Alors qu'elle attrapait l'appareil, Rahe se mit à espérer qu'il allait lui donner des bonnes nouvelles. Des bonnes nouvelles, une fois de temps en temps, c'était trop demander ?

— Rahe, on a un problème.
— Magnifique, grinça celle-ci. De quoi s'agit-il, encore ?

J'aurais dû m'en douter, pensa-t-elle.

— Lavecrep s'est fait capturer. On était dans une cantina, et y'a un mec, avec une fille décidément trop canon, elle vendait du rêve, t'aurais dû voir ses cheveux et ses...
— Codarak ?
— Oui ?
— Abrège. J'ai un forfait limité.
— Désolé. Enfin bref... Lavecrep s'est approché pour parler à la fille et paf ! Il s'est fait enlever ! J'ai rien pu faire.
— Détaille.
— Mais tu m'as dit d'abréger !

Il est trop con, soupira intérieurement Rahe.

— Détaille ce qui vaut la peine d'être détaillé. La description exacte de ses agresseurs...
— La fille était rousse, des cheveux longs, la peau très claire, l'homme avait les cheveux noirs qui lui arrivaient à la nuque, avec un nez énorme qui ressemblait à une patate. Ils étaient tous deux humains. À la réflexion, je pense que c'étaient des chasseurs de primes.
— Merveilleux, fit Rahe. Bon, reviens au vaisseau, ce sera plus pratique pour discuter et ça ne me bouffera pas mon forfait.

Elle éteignit son comlink et s'appuya contre le mur. Ils étaient définitivement dans la purée de carottes...

Ecrit par Lynne, le 21 Janvier 2018
6. Secrets d'Histoire et ascenseur émotionnel libidineux
 

Affalé dans le fauteuil moelleux de sa cabine, le Commandant Karoud consultait sur son datapad les informations qu'il avait reçues sur la mission. L'Empire disposait de très peu de renseignements sur les Cailloux dans la chaussure de l'Empereur. La majorité des informations concernait donc la planète Gelbique et son contexte politique. Au moins, il savait où il posait les pieds, ce qui n'était pas du luxe avec une équipe comme la sienne...

La planète était recouverte à 70% d'océans. Néanmoins, ils n'étaient pas faits d'eau, mais d'alcool à 20°... dont l'exportation était le principal business de la planète. Les 30 % restants de la surface étaient composés du continent principal – la "Gelbique Majeure" – et de deux îles : l'île du Sud, habitée par les Exhibitionnistes, des humains vouant un culte à la nudité ; et l'île d'un-peu-au-dessous-à-droite, habitée par les Lapains, une espèce alien dotée de grandes dents et et de longues oreilles, qu'on aurait pu croire venir d'une autre galaxie, et dont les origines étaient inconnues.

La planète n'avait une culture et une production artistique que très basiques (c'était le grand bleu fils-à-papa qui le lui avait dit). La plus grande part du patrimoine de Gelbique se résumait à sa cuisine, son alcool, et à ses quelques monuments. Parmi ces derniers, on pouvait trouver le Mannekin-Urin', une fontaine avec en son centre une statue représentant un Jawa, de l'eau lui sortant d'un orifice non-identifié. Il y avait aussi l'Atomiseurium, une gigantesque construction représentant 9 Étoiles de la Mort liées par des cylindres : un monument construit à la gloire de l'Empire, en signe de soumission. La planète était une des premières à être tombées sous le joug de l'Empire Galactique. D'ailleurs, aussi loin qu'on s'en souvienne, Gelbique s'était toujours faite envahir par le camp dominant, dans chacune des guerres de l'Histoire de la galaxie. Néanmoins, la planète n'ayant aucun intérêt stratégique ou financier, l'Empire avait tout bonnement oublié d'y placer une préfecture, et les rares stormtroopers qu'on voyait sur Gelbique étaient là pour se baigner dans l'océan et y boire la tasse.

Gelbique avait subi, deux mois plus tôt, un soulèvement massif. Bien que la Gelbique Majeure fût unifiée sous le contrôle du roi Jupilère, elle avait reçu l'attaque conjuguée sur deux fronts des Exhibitionnistes et des Lapains, qui avaient vaincu les troupes gelbes désorientées. Les deux peuples assaillants s'étaient dit qu'ils avaient vraiment eu de la chance d'attaquer pile au même moment, puis avaient décidé de s'allier et de gouverner côte à côte, les Exhibitionnistes réalisant avec enthousiasme que les Lapains non plus ne portaient pas de vêtements.
C'était ainsi que désormais, sur Gelbique, tout le monde était nu et mangeait des carottes râpées. Quelle horreur, pensa Karoud. A-t-on idée d'imposer son régime politique et sa façon de vivre à tout un peuple ! Ça me fait froid dans le dos. J'ose espérer que jamais ça n'arrivera dans notre bel Empi...
— Chef ? On est prêts ! fit la voix de l'Enseigne Jellie, interrompant le cours des pensées de Karoud.
Karoud se retourna et aperçut, dans l'ouverture de la porte, la jeune femme entièrement nue. Il fit semblant de rester impassible, tout en enregistrant précieusement dans sa mémoire le spectacle qui se déroulait sous ses yeux.
— Hrmm. Je vois que vous êtes en... euh... tenue pour votre mission. Fantastique. Toute l'équipe est parée ?
Le sergent Tartopom accourut dans la cabine pour acquiescer, les parties génitales bringuebalantes, telles un trousseau de clés - mais avec des bébés Hutts à la place des clés. Il récita la check-list de l'équipement de la mission. Karoud écouta, tout en tentant désespérément de ne pas enregistrer dans sa mémoire le spectacle qui se déroulait sous ses yeux.

Ecrit par KortoVos, le 28 Janvier 2018
7. Où le contact prend contact (ce qui est d'une logique sans faille)
 

Codarak se hâtait lentement vers le vaisseau. Il aurait voulu aller plus vite mais, afin de se fondre parmi les autochtones, il allait nu comme un ver. Et donc pieds nus, ce qui lui occasionnait un mal de chien nek.
Son communicateur bipa.
Encore Rahe, peut-être, qui aurait enfin acheté une recharge de communication ? Il décrocha.
— Allo ?
— A-A-Allo ?
— C’est qui ?
— Wak. Thomas Wak. Tu… tu m’as appe-pe-pelé plu-plu-plus tôt dans la journée pour une histoi-toire de boî-boîte à ouvrir.
— Ah oui, bien sûr, Thomas ! répondit Codarak, qui n’avait pas encore retrouvé tous ses esprits suite à l’enlèvement de Lavecrep.
Bon, son contact était encore sur place et prêt à bosser, enfin une bonne nouvelle. Par contre, Codarak décida de rectifier sur-le-champ un problème qui risquait vite de devenir rédhibitoire :
— Écoute, Thomas, je sais que tu es bègue, mais si tu pouvais éviter de bégayer, ce serait top pour l’avancement de l’histoire. Déjà qu’on n’a le droit qu’à entre 400 et 4 000 signes…
— J’ai-j’ai-j’ai rien compris-pris mais OK, je-je vais faire l’effort.
— Chouette, merci ! Comment tu vas, au fait ?
— Très mal. Je sens le spectre de la mort rôder autour de moi.
— Tu es mourant ? Oh non ! Qu’est-ce qui t’arrive ?
— Comme tu le sais, il est désormais interdit de manger des frites sur Gelbique, sous peine de mort. Or je ne mange que ça, c’est indispensable à ma survie. J’arrive au bout de ce que je suis capable d’endurer. Je suis devenu d’une maigreur cadavérique, je tremble de partout par manque. Ça sent la fin…
— Ça m’arrange pas, ça. Tu n’as pas essayé de te mettre aux carottes ?
— J’y suis allergique. J’ai quand même tenté et j’ai doublé de volume pendant deux jours. Même ma trachée artère a subi le même sort, j’avais le plus grand mal à respirer.
— Bon sang ! Les médecins ont réussi à te soigner ?
— Tu rigoles ? Je n’ai pas été les voir. Seule la consommation de carottes est désormais autorisée sur Gelbique. S’ils s’aperçoivent que j’y suis allergique, ils sauront tout de suite que je mange autre chose, et donc que je suis un criminel, et donc ils m’exécuteront !
— Diantre ! Et tu arrives quand même à trouver des trucs à manger ?
— Non, c’est pour ça que je t’appelle. Je suis au bout du rouleau. Au secours, Codarak, tu es mon seul espoir !
— OK, pas de souci. Rejoins-moi au hangar 8311, j’arrive !

Un problème de réglé. C’était déjà ça. Il appela Rahe pour la mettre au courant des derniers événements.

***


Pour toute réponse, Rahe râla vis-à-vis de son forfait puis elle coupa la communication. Sauf que son communicateur bipa presque aussitôt après.
— Quoi, encore ? grogna-t-elle.
— Bonjour. Je suis chasseur de primes et je retiens en otage un des membres de votre équipage. Je vous propose de l’échanger contre... la boîte.
Rahe devint livide. Ils avaient pris tant de risques pour obtenir cette boîte. Avait-elle le droit de déjà la rendre, sans avoir tenté d’en tirer profit ? D’un autre côté, Lavecrep comptait sur eux pour le sauver.
Ceci dit, ils avaient l’essentiel : l’expert censé être capable d’ouvrir la boîte était en route pour rejoindre la Mousse Interstellaire. Autrement dit : avaient-ils réellement besoin de Lavecrep ? Elle pesa le pour et le contre et prit sa décision. Elle répondit dans le communicateur :
— Gardez-le. Bon débarras.
Et elle raccrocha.

Ecrit par Minos, le 5 Février 2018
8. Rien ne se passe comme prévu
 

À bord du Zénith Crépusculaire, Jaden Karn regarda son comlink crypté d'un air perplexe pendant plusieurs secondes, puis sourit.
— Très bien, ça va être plus simple que je ne pensais.
Il se tourna vers sa compagne robotique.
— G6-K, on passe au plan B. Exécute l'ordre 69.
— Bien, monsieur.
Les yeux du droïde s'illuminèrent d'une lueur inquiétante et il quitta le vaisseau.
Lavecrep, bâillonné et ligoté à l'un des sièges à l'arrière du cockpit, tentait désespérément de se libérer de ses liens, en pensant qu'il aurait dû passer plus de temps à faire de la musculation au lieu de jouer à Call of Curry. C'est ce qu'il se disait à chaque fois qu'il se faisait capturer (car il fallait toujours que ça tombe sur lui), mais il oubliait tout dès qu'il était libéré et se ruait sur son holoconsole pour tuer des spaghettis mutants à coups d'épices pour ensuite les manger. Plus son personnage grossissait dans le jeu, et plus son score augmentait. Si seulement les cordes qui le retenaient avaient été des spaghettis, il n'en aurait fait qu'une bouchée !
Karn, sirotant un caf, dit au jeune Zabrak :
— Patience, gamin. Tu seras bientôt libre...
Ce que le chasseur de primes ignorait, c'est que Lavecrep avait plus d'un tour dans son sac. En effet, en bon fan de CoC, il transportait toujours un sachet d'épice dans sa sacoche. Et pendant que Karn communiquait avec Rahe en lui tournant le dos, il en avait profité pour attraper le sachet à l'aide de ses pieds et en verser tout le contenu dans la tasse de caf que le chasseur avait négligemment posée sur le tableau de bord juste à côté de lui – il avait toujours été plus doué de ses pieds que de ses mains. Il n'avait pas entendu la conversation entre Karn et Rahe, mais il savait que ses amis viendraient vite le libérer, comme à chaque fois. Il leur aurait au moins facilité la tâche en droguant le chasseur de primes qui le retenait en otage... si tout se passait comme prévu.

***
 

— Rien ne se passe comme prévu ! pesta Karoud. Pourquoi n'arrive-t-on pas à mettre la main sur ces satanés Cailloux dans la chaussure de l'Empereur et cette foutue boîte ? C'est pas si compliqué que ça, si ? 
Karoud était resté à bord du croiseur, car il avait tout sauf envie de descendre cul nu sur cette planète ridicule. L'hologramme du sergent Tartopom, dont il s'efforçait de ne regarder que le haut du corps, haussa les épaules. Son équipe de choc avait atterri sur l'île d'un-peu-au-dessus-à-droite voilà maintenant plusieurs heures, et Karoud commençait à perdre patience.
— Je vous assure que nous avons fait de notre mieux, commandant ! Nous passons au peigne fin toutes les plages de cette île, et pas une trace de ces fameux cailloux. Ni de la boîte. Et nous commençons à manquer de peignes... 
Karoud se demanda si Tartopom se moquait de lui ou s'il était juste stupide, mais se dit qu'il préférait tout compte fait ne pas le savoir et se recentra sur l'objectif.
— Vous n'avez cherché que sur les plages ? Avez-vous interrogé les indigènes ? 
— C'est que... les zones de non-plage sont des jungles hostiles peuplées de créatures toutes plus menaçantes les unes que les autres ! D'après l'holodex, il s'agit de wazos, d'écus-rœuils, ou encore de liaivres... J'ai jugé préférable de ne pas envoyer mes hommes affronter de tels dangers. Nous avons rencontré un village de Lapains, mais ils refusaient toute coopération tant que l'escouade toute entière ne se pliait pas à leurs lois locales... Lorsqu'ils ont voulu forcer l'enseigne Jellie à manger des carottes râpées, elle a piqué une crise et les a tous dévorés. Depuis cet incident, nous évitons les zones peuplées.
Karoud hocha lentement la tête, essayant de garder son calme tandis qu'il analysait la situation.
— Bien, sergent. Je pense que vous devriez orienter vos recherches vers l'île du Sud, vous ne trouverez rien d'intéressant ici.
— Eh bien je suis du même avis, reprit Tartopom d'un air embarrassé, mais la situation est plus compliquée que ça... Les recherches allaient bon train, quand plusieurs membres de l'escouade ont bu l'eau de la mer malgré mes mises en garde. Résultat, les deux TK-4/4 ont eu une dispute qui a dégénéré en bagarre à laquelle s'est mêlée la moitié de l'escouade, et le nouveau à la peau bleue est parti de la planète en direction de Coruscant en volant notre navette après avoir déclaré que si on cherchait des cailloux dans la chaussure de l'Empereur, il n'y avait qu'un seul endroit dans la galaxie où les trouver... Je ne sais plus quoi faire, commandant. Je crois que j'ai perdu le contrôle de la situation.

Ecrit par Boldard, le 14 Février 2018
9. Cunu et bouche cousue
 

Rahe commençait à se faire du souci pour Lavecrep, mais il fallait qu’elle reste concentrée sur sa mission. Et pour cela, elle devait faire des sacrifices. C’est alors que l’expert arriva. Il était très grand, avec d'immenses dents qui dépassaient de sa bouche pourtant fermée et surtout il était très... nu.
— Ce n’est pas trop tôt ! s’exclama Rahe. Vous êtes Thomas Wake c’est bien ça ?
L’homme hésita un instant.
— Oui et non à la fois, dit-il. Mais le temps presse, il faut que vous veniez avec moi immédiatement !
Codarak fit son apparition dans le salon essoufflé et en sueur.
— C’est qui ? demanda-t-il avec difficulté.
Rahe le fixa méchamment.
— Ton informateur, patate !
— Non ce n’est pas lui, ce n’est pas Thomas !
L’intéressé semblait très nerveux et ses mains tremblaient.
— Ne vous inquiétez pas, je vous expliquerai tout quand nous serons arrivés à destination.
Rahe pris quelques inspirations. De toute façon nous n’avons plus le temps d’attendre. L’Empire doit nous traquer, il faut faire vite, pensa-t-elle.
— Très bien, on vous suit. Chewkett, va chercher les clefs du vaisseau dans la sacoche de Lavecrep s’il te plaît.
— Il l’a prise avec lui, intervint Codarak.
— Alors reste ici, Kekette, fit-elle à la Wookiee.
La Wookiee grogna, elle détestait qu’on la surnomme ainsi.
—Je rigole. Surveille bien la boîte et, s’il se passe quelque chose, appelle moi.

***


Le petit groupe arriva dans un bar nommé le Cunu. Rahe et Codarak restaient sur leurs gardes, cet individu qui s’était fait passer pour Thomas les inquiétant beaucoup.
Le bar était bondé d’aliens que les deux coéquipiers n’avaient jamais vus. Mais il y avait aussi des humains. Et des humaines, pour le plus grand plaisir du Twi’lek. Mais à peine eut-il le temps de jeter un coup d’œil discret que leur guide les fit entrer dans un club à l’arrière du bar.
— Bienvenue à l’Arrièretrin ! dit-il. Le boss est là-bas, il veut vous parler.
Rahe et Codarak s’approchèrent doucement de l’homme. Les gens – moins nombreux qu’au Cunu – dansaient sous la musique du groupe Rammsnein. L’homme – assis au fond – était énorme et plein de bourrelets ! Rahe comprit vite qu’il devait être richissime avant le changement de régime. Maintenant il était déchu et déçu...
— Bonjour ! s’exclama-t-il. Je m’appelle Grassius mais vous pouvez m’appeler Gra, il n’y a pas de problème. Allez-y, installez-vous. Que voulez-vous boire ?
Rahe et Codarak s’assirent mais restaient toujours sur leurs gardes face à cet humain qui paraissait être haut en couleur.
— Rien pour moi, annonça Codarak. Je veux juste savoir où est passé Thomas.
Grassius rît grassement.
— Ça fait longtemps qu’il est mort ! Un arrêt cardiaque. En même temps, si vous aviez vu son taux de cholestérol... Sa friteuse en banque était pleine à craquer ! C’était le bon temps...
Codarak était choqué.
— Qui c’est, ce gars-là ? demanda le Twi’lek en montrant du regard l'homme à grandes dents.
— C’est Bobi, mon imitateur. Il est doué, n’est-ce pas ?
Rahe se demandait dans quel Sarlacc elle s’était jetée.
Grassius les regarda un instant avec son œil restant, silencieusement.
— Un de mes informateurs m’a averti qu’une bande de rebelles venait de se poser sur la planète pour trouver quelqu’un qui puisse ouvrir une boîte destinée à l’Empereur en personne. Or, il se trouve que j’ai besoin de vous et de vos talents pour une mission. Si vous refusez de m'aider, je vous livrerai aux impériaux sans aucune pitié. Mais si vous acceptez, je vous aiderai à ouvrir cette boîte.
— Je vois qu’on est coincés, constata Rahe. En quoi consiste la mission ?
L’œil de Grassius fixa la jeune rebelle.
— Rien de bien compliqué. L’État est actuellement en train de procéder à un énorme troc. Ils échangent des pommes de terre d’une taille et d’une qualité inestimables (il bava de plaisir) contre des carottes fraîches en provenance de la planète Rouxe. Votre mission est simple : récupérer ces pommes de terre et me les ramener. Vous êtes partants ? demanda Grassius avec un large sourire et l’œil plissé.

Ecrit par Luckas62, le 15 Février 2018
10. Hors Champ
 

Le gros lard l'attendait dans la salle de réunion, lui apprit Chewkett, venue les accueillir devant la rampe du vaisseau. Le spatioport était un endroit plus discret pour un échange de marchandises illégales que l'Arrièretrin, surtout quand les marchandises étaient des caisses de pommes de terres. De plus, la Mousse était leur vaisseau, leur territoire, et la Wookiee avait bloqué les transmissions à l'intérieur : que Grassius essaie de les vendre aux impériaux, et il aurait une mauvaise surprise.
D'un geste, Rahe fit avancer une des caisses antigraves tandis que Codarak partait en direction des toilettes, les lekkus verts de dégout et une main devant la bouche. Une vraie petite nature. Elle espérait qu'il n'irait pas repeindre les murs. 
Elle fit un léger détour par sa chambre pour enfiler une fine robe de chambre, afin de cacher sa nudité, avant de finalement rejoindre leur invité. Gra était affalé sur le canapé et regardait sur la table l'holonet planétaire de Gelbique, PureCarotte. Bobi, son imitateur se tenait derrière lui. Aucun d'entre eux n'était armé. Rahe, elle, l'était ; son mini-blaster était dissimulé sous son aisselle. 
Lorsqu'il la vit arriver avec les caisses, un large sourire illumina la face ronde.
— Ma chère, vous voilà de retour ! Votre ami Twi'lek n'est pas là ? 
— Il est aux toilettes. Le spectacle de nudistes éventrés par un blaster l'a choqué.
— J'espère que vous n'avez pas fait trop de grabuge dans cet entrepôt.
— Nous avons dû tuer les trois gardes qui le gardaient, mais c'est tout.
Elle et Codarak étaient arrivés dans le plus simple appareil pour se faire passer pour des locaux. Lorsque les gardes s'étaient avancés pour les arrêter, elle avait dégainé son blaster de sous son bras et les avaient descendus. Puis, pendant que Codarak gardait l'entrée, vomissant allègrement, elle était entrée dans l'entrepôt prendre les caisses. Il y avait bien d'autres façons de s'y prendre, toutes plus discrètes, mais Rahe avait laissé tomber la discrétion. Elle était pressée et fatiguée. Elle en avait marre de cette planète, marre de ces carottes et de ces pommes de terres, marre de se balader le cul à l'air alors qu'il faisait un froid glacial.
— Bah ! Trois vies valent bien quelques patates ! commenta-t-il avec un geste dédaigneux de la main. Où sont les autres caisses ? 
— Il y a une dizaine d'autres en bas du vaisseau qui vous attendent, mais j'ai pensé que vous voudriez d'abord vérifier la marchandise.
Elle ouvrit la caisse révélant un tas de patates de tailles impressionnantes, mais ce n'était rien en comparaison des carottes que contenaient l'entrepôt. Lorsqu'elle les avait vues, elle n'avait pas pu s'empêcher de rester un instant interdite, se demandant comment des carottes pouvaient faire sa taille, avant de finalement se détourner pour prendre les caisses.
De la bave se mit à couler de la bouche du gros, s'étalant en flaque sur le sol. Absolument dégueulasse. Lorsque Codarak aurait fini de vomir, il faudrait qu'il passe un coup de balai.
— Est-ce que... je peux goûter ? Pour voir si ce sont bien des vraies ? demanda Grassius.
Rahe lui en lança une. Il croqua avidement dedans, l'avalant en seulement deux bouché et se torcha la bouche.
— Nous vous avons amené vos pommes de terres, lui rappela Rahe. À vous de tenir votre promesse : la boîte.
— Bien entendu, fit-il avec un sourire en essayant de se lever.
Il se hissa à la force de ses bras, mais retomba sur le canapé comme une vieille chose molle. Le choc fit néanmoins trembler le vaisseau. Alors que Rahe et Bobi s'avançaient pour le relever, l'hologramme de la présentatrice TV s'écria :
— Flash special ! Un entrepôt a été attaqué : les bandits ont tués trois gardes et ce sont enfuis avec des caisses de pommes de terres, destinés à l'échange avec des carottes Rouxe.
— On dirait que vous avez fait forte impression, commenta le gros. J'aurais préféré que vous soyez plus discrets, mais c'était sans doute inévitable.
Au même moment, la journaliste continuait : 
— Leur chef a été identifié comme Rahe Rul, une dangereuse terroriste rebelle ! Une caméra de sécurité, camouflée en carotte de Rouxe, a réussi à la prendre en photo. Celle-ci a été envoyée dans toute la galaxie. Quiconque voyant cette femme est prié de la dénoncer auprès des services impériaux.
Rahe vit deux photos remplacer la journaliste. On l'a voyait dans l'entrepôt, de la tête aux pieds, de dos puis de face. On n'avait pas pris la peine de flouter les images.
Cette fois, je peux dire adieu à ma réputation... sanglota-t-elle intérieurement.

Ecrit par darkCedric, le 25 Février 2018
11. Lavecrep, la course vers la liberté
 

Lavecrep était libre. Enfin, presque.
Étouffé par les épices, le chasseur de primes était sorti du vaisseau en crachant des flammes vertes, pour se faire attraper par les locaux qui, réalisant qu’il ne vomissait pas de la carotte, l’avaient trainé au palais de justice pour qu’il y soit râpé vivant : la peine de droit commun sur Gelbique. Le seul souci, c’est que porter des menottes était aussi passible du supplice de l’épluchage. Depuis son évasion, il en était donc réduit à courir dans le plus simple appareil à travers les rues. Dans sa course effrénée vers la liberté, Lavecrep repéra une ruelle sombre et menaçante. Malgré son manque d’expérience dans les courses-poursuites menotté et à poil, cet étroit passage glauque lui sembla l’option la plus sage, l’endroit parfait pour se cacher en attendant un sauvetage par ses dévoués amis.
Cependant, à peine s’y fut-il engouffré qu’il rencontra un obstacle et s’effondra au sol. Hébété, il releva la tête pour rencontrer les yeux verts d’une fille magnifique, nue comme au jour de sa naissance, et qui lui souriait d’un air radieux.
— Oh, bonjour beauté, salua Lavecrep qui tenta de garder aussi bonne contenance qu’il le pouvait, à terre et menotté. Comment allez-vous ?
— Tu es à croquer, murmura-t-elle.
— Ah ah, vous n’êtes pas mal non plus, belle inconn... Attendez, que faites-vous ? Nooon... Arrrghhh.

***


— Qu’y a-t-il encore ? s’énerva le commandant Karoud à travers l’holocam.
— On a trouvé un rebelle, répondit le sergent Tartopom.
— Vraiment ? Je vous avais sous-estimés. Magnifique ! Ramenez-le pour interrogatoire.
— C’est que... (Tartopom se tourna vers Jellie et Karoud put l’apercevoir, assise au milieu d’un amas d’os, pleine de sang du nez au nombril et qui se léchait allègrement les doigts.) 
— Savoureux, roucoula-t-elle. Mais ça manque de ketchup.
— Ça va, j’ai compris, lâcha Karoud d’un soupir las. Comment savez-vous que c’était un des rebelles ?
— Il avait leur emblème sur la fesse gauche. On l’a vue avant que Jellie la dévore. Qu’est-ce qu’il a pleuré, ça faisait mal au cœur. Surtout lorsqu’elle...
— Bon, peu importe, coupa Karoud – peu désireux de connaitre les détails. Lorsque les bouffeurs de carottes découvriront ces os grignotés, ils se mettront en traque de l’assassin. Donc vous feriez mieux de vous éloigner avant... Non, attendez. Apportez-leur les os rongés et dites que vous avez vu un Wookiee dévorer ce malheureux. Jusque-là, ils ont été plus doués que vous pour pister les rebelles, si j’en crois cet avis de recherche que j’étudiais minutieusement avant votre appel.
— Pourquoi un Wookiee ? s’étonna le sergent.
— Parce que dans les histoires complètement stéréotypées d’auteurs sans imagination, il y a toujours un Wookiee chez les rebelles. Maintenant, taisez-vous et exécution.
— Ça devient compliqué, monsieur. Ne voudriez-vous pas venir nous offrir votre aide sur le terrain ?
Karoud s’apprêtait à lui répondre très sèchement lorsqu’il fut interrompu dans son élan par son manchot de pilote.
— Monsieur, nous avons le seigneur Vador en ligne, il exige de savoir pourquoi votre alien a presque arraché la jambe de l’Empereur.
— J’arrive tout de suite, sergent Tartopom, s’empressa d’annoncer Karoud à son escouade avant de couper la transmission.
— Je crois avoir retrouvé la sacoche du rebelle, prévint l’un des 4/4 en extrayant un sac complètement déchiré et couvert de sang. On l’emmène avec les restes devant les autorités ?
— Le commandant n’a parlé que des os, répondit le sergent. Nous la jetterons dans la benne la plus proche.
— Oh s’il vous plait, sergent. Je n’ai même pas pu ramener de souvenir de ma dernière affectation.
— Bon, d'accord. Gardez-la, mais je vous interdis de toucher à tout le bazar qu’elle semble contenir. Karoud attend de nous de l’efficacité alors il n’est pas question que vous perdiez votre temps et votre concentration à fouiller ce truc pleins d’immondices tant qu’on n’aura pas retrouvé la boite de l’Empereur.

***


— Vous savez, s’impatienta Gra, mon temps c’est de la patate. Et vous en faites de la purée. Si vous ne vous dépêchez pas de m’amener cette boite, je m’en vais.
— Nous avons un accord, je vous rappelle, grogna Rahe qui se baladait désormais avec une perruque brune et des lunettes de soleil. Même dans son propre vaisseau, elle ne supportait plus le regard des autres. Mais rassurez-vous, la boite est entre les mains d’une personne de confiance et très rigoureuse. Ah, tiens, voilà justement Chewkett.
La Wookiee se dirigea vers Rahe, le poil pâle, et commença une diatribe paniquée.
— Moins vite, bon sang. Quoi, tu as confondu la sacoche de Lavecrep avec la tienne ? Quelle impor... Attend quoi ? Où as-tu rangé la boite ?
— Un souci ? demanda Gra, méfiant.
— Trois fois rien, grinça Rahe entre ses dents. Juste un petit souci de chasseur de primes à régler. Et l’autre abruti qui s’est fait capturer en plus. Si je le retrouve, je le bouffe.

Ecrit par magiefeu, le 2 Mars 2018
12. Trois petits Ewoks
 

Cela faisait maintenant au moins une heure que Jaden Karn avait été arrêté par les autochtones et jeté cul nu dans une cellule sombre et humide. Au moins, le brasier stellaire qui s’étendait de son estomac à l’extrémité de ses incisives et qui lui avait fait redécouvrir toute son anatomie interne s’était arrêté. Par contre, les trois petits Ewoks de vingt centimètres de haut, vêtus de cagoules de couleurs différentes, étaient encore là, jouant à Saute-Nerf devant la porte. Ils étaient arrivés une dizaine de minutes après qu’il eut fini de vomir des flammes. Juchés sur des Wampas adaptés à leur taille, ils avaient aidé les bouffeurs de carottes à l’escorter jusqu’ici. Étrangement, le chasseur de primes avait été le seul à se préoccuper de leur présence et du fait qu’ils avaient le droit de porter des vêtements, eux.
— Est-ce qu’au moins, je pourrais avoir un jus de carotte ? demanda-t-il d’une voix qui ressemblait plus à celle d’un Jawa qu’à la sienne.
La situation allait de mal en pis. Dans le coin, voilà que les mini-Ewoks débutaient un concours de lancer du javelot. Celui avec la cagoule verte semblait avoir fait un meilleur jet que celui avec la cagoule rouge, ce qui ne semblait pas plaire à ce dernier. D’un geste, il fit sortir un Rancor de la paume de sa main gauche. Du haut de ses cinq centimètres, la bête vorace se rua sur l’Ewok aux vêtements verts en chantant la fameuse chanson du Max Rebo Band : « Jedi Rocks ». C’était la première fois que Karn entendait un Rancor donner de la voix et il était agréablement surpris. Cet animal avait le sens du rythme. Il commençait à entamer le refrain lorsque le pied droit de l’Ewok à cagoule bleue vint s’abattre sur lui le réduisant en une purée de carotte orange vif. Les trois compères restèrent un moment à se contempler, jusqu’à ce que l’un d’entre eux ne sorte un détonateur thermique de sa poche et ne le lance. Une forte explosion se fit entendre et les trois Ewoks sortirent chacun un lance-roquette qu’ils pointèrent, en parfaite synchronisation, sur le seul autre résident de la pièce.
— C’est du délire, souffla Jaden Karn d’un ton blasé.
Les trois petites peluches ouvrirent le feu simultanément et il ferma les yeux. Une nouvelle détonation secoua la cellule. Lorsqu’il rouvrit les yeux, la porte était totalement déformée, mais surtout ouverte. Très vite, une femme nue aux cheveux bruns en émergea telle une furie.
— Bon, espèce d’ordure ! Maintenant, tu vas dire aux Cailloux dans la chaussure de l’Empereur ce que tu as fait de Lavecrep et de la boîte ! ordonna-t-elle d’un ton assuré avant de s’arrêter net, bouche bée.
Jaden Karn resta bloqué un instant. Les trois Ewoks escaladaient maintenant la poitrine de l’humaine que le chasseur de primes aurait reconnue n’importe où.
— Salut Rahe, articula-t-il en citant un nom que Vador avait pris soin de masquer dans le dossier.
— Jad ?
Arrivés au sommet, les trois petites peluches plantèrent un drapeau orné de la tête d’un droïde protocolaire doré dans les cheveux marrons de la jeune femme.

***
 

Il n’avait pas fallu longtemps à Rahe pour découvrir où se trouvait le chasseur de primes. Il fallait dire que l’exécution d’un étranger découvert crachant des flammes avait fait le tour de l’holonet local. Elle était donc partie avec Chewkett pour la prison où le ravisseur de Lavecrep avait été emmené. Codarak était alors resté seul dans le vaisseau alors que Grassius, accompagné de Bobi, était parti outré qu’on le laisse en plan. Il avait déclaré qu’ils pouvaient tous aller se faire frire une carotte tant que la situation ne serait pas réglée de leur côté. Le Twi’lek avait alors décidé de continuer à suivre les informations de PureCarotte pour obtenir plus de renseignements sur la situation de Lavecrep. De manière étrange, il n’était aucunement fait mention de son ami dans le flash d’information et Codarak espérait que la raison était qu’il avait réussi à s’échapper. Rahe lui ayant expressément demandé de rester sur la Mousse, le jeune non-humain était depuis forcé d’attendre le retour de la capitaine. Alors que le reportage sur l’arrestation du chasseur de primes repassait pour la troisième fois, un voyant signalant la présence d’un visiteur à l’entrée du vaisseau s’alluma. Le Twi’lek enclencha la caméra s’y trouvant pour y voir Lavecrep essoufflé. Codarak se rua vers l’accès, ouvrit la porte et sauta dans les bras de son ami nu.
— On se faisait tous du souci pour toi ! Comment tu t’es échappé ?
— C’est une longue histoire. J’ai besoin de la boîte, déclara le Zabrak.
Codarak éclata de rire en reculant.
— Écoute tu ne vas pas le croire, mais en fait c’est toi qui l’as depuis le début. Cet idiot de chasseur de primes n’avait qu’à se saisir de ta sacoche.
Lavecrep haussa un sourcil.
— Vraiment ?
— Vraiment, répondit l’alien à la peau verte.
C’est alors que son ami sortit un blaster de derrière son dos, son blaster, celui qui n’était plus à sa ceinture. Interloqué, Codarak releva les yeux avant de se faire tirer deux fois dans la poitrine. Le Twi’lek s’écroula.

Ecrit par Mandoad, le 3 Mars 2018
13. Polymorphisme et débat économique.
 

Lavecrep disparut au profit d’un être de métal, le droïde assassin G6-K. Il décida après quelques nanosecondes de calcul de prendre l’apparence de sa victime fraîchement abattue pour duper le reste de l’équipage. Il s’apprêtait à cacher le corps quand, soudain, le cadavre de Codarak disparut subitement pour laisser place à une armature mécanique.
Il s’agissait d’un autre droïde polymorphe, bien moins évolué que G6-K, mais assez pour ressembler à un organique.
Le vrai Codarak se dirigea vers G6-K en s’exclamant :
— Comment t’as fait pour deviner que c’était le droïde que j’avais trouvé dans un placard il y a quelque temps ? En tout cas, ça faisait un moment que je voulais l’inaugurer ! Une minute, tu n’es pas Lavecrep ? Et ton visage me dit quelque chose !
G6-K ouvrit le feu sur le Twi’lek. Heureusement pour lui, il arriva à éviter les tirs avec la grâce d’un Gungan et s’enferma dans le vaisseau.
Codarak pouvait entendre les tirs s’écraser contre la porte. Le jeune homme était bloqué dans son vaisseau mais, après un instant de réflexion, il se précipita dans une cabine de sauvetage. Il oublia juste un détail : la corvette se trouvait sur la terre ferme et les capsules étaient orientées vers le bas. Ces dernières s’écrasèrent en effet sur le plancher des banthas dans un vacarme assourdissant. Pourquoi toutes ? Parce que dans sa panique, il les avait toutes actionnées... Et parce que c’était une tanche aussi.

***


Les impériaux marchaient deux par deux, Tartopom portant les restes du repas de Jellie dans un grand sac en toile. L’enseigne regarda ce sac avec appétit, se disant qu'une soupe d’os ne serait pas une mauvaise idée. Derrière eux, venaient TK-4/4 le vrai et TK-4/4. Ce dernier discutait avec un très ancien droïde B1 dont le modulateur vocal répétait la même phrase en boucle.
— TK-4/4 !
— 5/5 !
— TK-4/4 !
— 5/5 !
Le bataillon de stormtroopers à l’arrière fut très vite au bord de la crise de nerfs.
— Pff, j’aurai dû accepter ma mutation sur Mor’Uh. Là-bas, l’air est peut-être irrespirable, mais au moins je n’aurais pas été là à me trimbaler le sifflet à l’air sur une planète de débile avec un autre débile qui ne sait dire que le matricule de son débile de voisin et qui parle avec un débile de droïde cassé ! s’exclama un soldat.
Sur ces mots, le vrai TK-4/4 se retourna.
— Un peu de silence, je vous prie ! J’essaye de suivre leur conversation !
— Quoi ? Parce que vous comprenez ce qu’ils disent ?
— Enfin c’est une évidence ! Ils sont en train de débattre sur les taxations des routes commerciales dans le système Gribish et leur rôle dans la faillite des sociétés productrices de bouchon de liège dans le système Am-and. Aurait-il fallu introduire des Tauntauns sur Jakku ou inverser le sens de circulation sur Coruscant pour éviter cette crise ? Je ne saurais choisir face à ce dilemme corellien.
— J’ai rien compris !
— Esprit faible ! Voilà l’adjectif qui vous qualifie le mieux...
Tartopom s’arrêta brusquement : ce qu’il redoutait le plus allait arriver : ils allaient devoir traverser une nuée de moustiques pour continuer à avancer...

Ecrit par Graf Organa, le 18 Mars 2018
14. Pyèr et Janklo
 

Pyèr était le grand-prêtre et le chef du peuple lapain depuis son adolescence. Il avait conquis ce poste de haute lutte, quand il avait râpé à mort les autres prétendants dans les Grands Jeux de la Faim. Depuis, son autorité sur son peuple était absolue et quiconque aurait osé le contredire aurait été un Lapain bien crétin.

Pyèr devait cependant reconnaître qu’il avait un rapport au temps assez élastique (les rites obligeant à se servir d’une carotte portative comme cadran solaire, on entrait vite en décalage avec les autres peuples) et que ça rendait parfois sa relation avec son collègue Vammedan compliquée.
Cela dit, les travaux du Palais des Républiques Insulaires Gelbes avançaient bien.

Au départ, ils voulaient le renommer Palais de la République des Deux Îles en hommage à l'île du Sud et à l’île d'un-peu-au-dessous-à-droite ; mais quelqu’un avait fait valoir avec raison qu’il fallait considérer la gelbique majeure dans tout ça.

Et après un long débat afin de savoir si le continent était une île ou non – et Pyèr soutenait jusqu’au bout que techniquement c’était une île comme les autres avec de l’alcool autour, juste un peu plus large – on avait opté pour Républiques Insulaires : dans le doute, ça satisfaisait tout le monde.
Pyèr retrouva Vammedan à la galerie des Grandes Fenêtres. L’exhibitionniste semblait tromper son ennui en observant l’extérieur du palais. Le Lapain se demanda fugacement comment son collègue faisait pour conserver une peau aussi parfaite malgré le fait qu’elle était exposée en permanence aux éléments climatiques.

Pyèr préféra botter en touche avant que l’esprit de Vammedan ne s’aiguise un peu trop.

— Nous avons de graves choses à traiter, affirma-t-il en se saisissant de l’holopad que portait son assistant. D’après nos services de renseignement, Gelbique serait le théâtre d’une lutte clandestine entre rebelles et impériaux. Et l’histoire nous a appris que quand ça chauffait entre ceux-là, c’est souvent la planète où ça se passe qui trinque.
— Vous n'exagérez pas un peu ?
— Vous avez entendu parler d’Alderaan ?
— L’enquête intergalactique neutre commanditée par Palpatine a conclu à un suicide général de la planète, mais ne balaye pas à 100% la thèse de l’accident.

Pyèr leva les yeux au ciel. Ces exhibitionnistes avaient tellement l’habitude de vivre nus que baisser leur pantalon devant l’Empire était une seconde nature chez eux.

— Nous avons déjà identifié la chef du commando rebelle, poursuivit le Lapain. On l’a enregistrée il y a très peu de temps en train d’attaquer la prison de Sainteté. On essaye de la capturer afin de remonter jusqu'au reste de sa bande et les éliminer.
— Et pour les impériaux ?
— On négocie du mieux qu’on peut avec Coruscant. Les plus radicaux de chez nous proposent qu’on interdise tous nos complexes de bowling aux stormtroopers en signe de coercition jusqu’à ce que Palpatine calme ses troupes et respecte la neutralité gelbe.

Vammedan hocha silencieusement la tête. Il était d’accord avec son homologue lapain, ce qui n’arrivait pas tous les jours, que ce soit aussi bien sur les sujets sociaux et politiques, que plus triviaux.

— Si ça se met à chauffer un peu trop, on fait quoi ?
— Ce que ferait tout bon gelbe mon cher : on baisse la tête et on attend que ça passe. Je ne laisserais pas notre glorieuse révolution partir à l’eau pour ces querelles entre rebelles et impériaux.
— C’est pourtant bon, les carottes à l’eau...

Pyèr jeta un regard soupçonneux à son collègue.

— Bien sûr que c’est bon. Vous n’alliez pas dire autre chose, hein ?
— Mais non ! se défendit l’exhibitionniste avec véhémence. On se connait depuis des mois, Pyèr, vous croyez vraiment que je suis du genre à vouloir vous caler une caro... une craquotte ?

Les lèvres toujours pincées, Pyèr rendit l’holopad à son assistant.

— Quoi qu’il en soit, il faut agir. La survie des Républiques Insulaires dépend de nous.

Vammedan opina du chef, puis emboîta le pas de l’alien dans le palais. Il se surprit à sourire en repensant qu’il gardait un as bien au chaud – et non pas dans ses manches puisque les manches étaient formellement interdites sur Gelbique, c’était une question de bon sens moral – sur le peuple lapain.

La Carotte Originelle ; celle dont venaient toutes les autres, la plus sainte des reliques lapain, était en possession des exhibitionnistes. Ils l’avaient depuis des années, échangée contre des holocrons Jedi sans intérêt sur la vie éternelle, à un Muun sous appareil respiratoire et son assistant rouquin qui passait son temps à ricaner, avec un drap noir sur la tête. Des gens très gentils.

Assez-t-il tout étant, le plus sacré des biens lapains était à eux. Et Janklo Vammedan n’hésiterait pas une seconde à l’utiliser comme otage si le peuple de Pyèr se mettait à faire de la résistance.

Mais pour le moment, il fallait s’occuper de cette chef rebelle et de ses troupes et leur coller une bonne correction. Ça tombait bien, les déculottées étaient la spécialité de son peuple.

Ecrit par Code 44, le 23 Mars 2018
15. Commissariat et interrogatoire
 

La femme lapain se tenait derrière le bureau, observant l'étrange spectacle qui s'offrait à elle. Un petit groupe d'une dizaine de personnes couvertes de plaques rouges se tenait droit devant elle. Ils ne cessaient de se gratter. Au fond de la pièce, un droïde répétant constamment 5/5 passait une crème apaisante à base de carottes sur le corps de l'un des hommes présents. Il tentait d'expliquer la réaction chimique qui se déroulait lors du contact des caroténoïdes et des secrétions des moustiques de Gelbique, mais seuls deux hommes semblaient vraiment comprendre ce qu'il disait. La femme baissa les yeux et contempla encore une fois le tas d'ossements qui se tenait sur le bureau.
— Redites moi ou vous les avez trouvés ? demanda-t-elle.
L'homme qui se tenait en face d'elle ouvrit la bouche pour lui répondre.
— Bhan UE brhuell u hieu kartiié...
— Dans une ruelle du vieux quartier, coupa la voix de Jellie, près du hangar mars.
— Fé fa, lança le sergent Tartopom.
Une énorme plaque violacé lui entourait les lèvres.
— Et vous dites qu'il s'agit d'un Wookiee ?
— Oui, nous l'avons vu s'éloigner après avoir commis son forfait, déclara l'enseigne cannibale. Il s'agit sûrement de la même créature qui a attaqué le village sur la plage, il ne restait que des ossements quand nous y sommes passés.
L'agent de police la regarda d'un œil suspicieux. Elle ne savait pas pourquoi mais cette femme lui semblait louche. Était-ce parce qu'elle n'avait pas une tête à aimer les carottes ? Ou bien était-ce l'étrange lueur qui passait dans ces yeux verts qui la fixaient depuis que leur propriétaire était rentré dans le commissariat ?
— Et vous jurez n'avoir rien à voir dans cette histoire ?
— Hon houx...
Jellie coupa à nouveau la parole à son supérieur.
— Nous ne sommes que de simples touristes venus profiter du bon alcool de Gelbique... et de ses autres charmes. Elle observait avec insistance la femme lapaine tout en essayant de combattre son envie de civet qui lui était soudainement venue à l'esprit lors de son entrée dans le poste de police une demi-heure plus tôt.
La policière eut soudainement un frisson, elle les remercia de l'avoir prévenue et les regarda sortir. Puis quand elle fut certaine qu'ils étaient tous éloignés elle ouvrit son holocom. La silhouette de Pyèr apparut alors.
— Monsieur, les impériaux viennent de nous apprendre qu'un Wookiee anthropophage se promenait dans notre ville.
— Hum, bizarre... ce n'est pas dans leurs habitudes de se montrer généreux avec nous. Êtes vous sûre qu'il s'agissait bien d’impériaux ?
— Certaine, monsieur, ils se déplaçaient en colonne deux par deux et au pas.
— Dans ce cas, ils doivent avoir une idée derrière la tête. Je serais pas surpris d'apprendre qu'ils comptent sur nous pour pister ce Wookiee, qui se trouve certainement avec cette rebelle qui nous a été signalé.
— Dans ce cas que fait-on ?
Pyèr mit quelques instants avant de répondre :
— Lancez un avis de recherche pour le Wookiee et faites suivre ces impériaux. Mieux vaut ne pas les perdre de vue.
— À vos ordres monsieur.


***


Rahe contemplait la carcasse de la Mousse Interstellaire. Le déclenchement des capsules de sauvetages et leur crash avaient provoqués un souffle suffisamment puissant pour endommager le distributeur d’énergie du vaisseau. L'astronef s'était dès lors retrouvé sur le flanc, en flammes. La jeune femme regarda un instant les équipes de pompier combattre l'incendie avant de se diriger vers un entrepôt déserté à cette heure de la journée.
Codarak, qu'est ce que tu as encore fichu ? pensa-t-elle.
Chewkett l'attendait, surveillant Jaden, toujours sous l'effet des épices. Celui-ci, en effet, était à peine conscient du lieu ou il se trouvait. Après que Rahe était entrée dans sa cellule, il l'avait reconnue grâce au grain de beauté au-dessus de son nombril car, s'il s'était fié à sa coiffure pour l'identifier, il n'aurait jamais reconnu la jeune femme blonde avec qui il était sorti pendant deux ans. Elle portait aujourd'hui une immonde perruque brune et une paire de lunettes. Elle et la Wookiee l'avaient traîné hors de la prison et, depuis quelques minutes, il attendait immobile dans un lieu qu'il ne connaissait pas. Soudain, Rahe entra dans son champ de vision et lui attrapa le visage, apparemment assez énervée.
— Où se trouve Lavecrep et ton vaisseau ?, lui demanda-t-elle d'une voix forte.
— Qui ça ? lança-t-il d'un air timide.
— Le Zabrak que tu as enlevé à la cantina un peu plus tôt.
— Ah, lui...
Jaden se rappelait vaguement quelque chose concernant un Zabrak et une boîte, mais il ne se souvenait plus quoi. Les trois petits Ewoks réapparurent, ils entourait une boîte de laquelle sortirent trois mini Rahe nues avec lesquelles ils se mirent à danser. L'une portait fièrement des cornes de Zabrak sur la tête, une autre l'affreuse perruque brune et la dernière semblait l'insulter de tous les noms fleuris possibles.

Ecrit par Barya Mach, le 2 Avril 2018
16. Tribulations impériales
 

Karoud bouillait intérieurement. Depuis deux heures qu’il écoutait son subordonné Chiss raconter sa vie, le commandant n’avait toujours pas compris ce qu'il s’était passé au Centre Impérial.
— Voyez-vous, commandant, je connais bien le Palais Impérial grâce à mon père – qui est Grand Amiral, je ne vous l’avais pas dit ? C’est ainsi que j’ai pu, tout au long de ma jeunesse, faire nombre de rencontres. Par exemple, un jour, j’ai surpris Roganda Ismaren, la célèbre courtisane, se vanter qu’elle était enceinte, oui, parfaitement ! Et pas enceinte de n’importe qui, ça non ! Enceinte de sa Majesté Palpatine en personne, vous le croyez, vous ? Moi, non. J’ai toujours été sceptique à ce...
— Venez-en au fait, coupa Karoud, agacé, on a que cinq mille caractères.
— C’était pas quatre mille ? demanda le Chiss d’un ton fat.
— Pendant que vous étiez sur le Centre Impérial, le bureau des plaintes s’est retrouvé débordé et ils ont augmenté la limite. Cessez de changer de sujet !
— Donc, comme je vous le disais, je connais bien le Palais Impérial. J’ai donc pu trouver mon chemin jusqu’à la salle du trône pour voir notre Empereur bien aimé, que son nom soit mille et mille et mille Émile et mille fois sanctifié. Au fait, il faut que je vous raconte ce qui m’est arrivé en chemin ! Figurez-vous que j’ai croisé mon bon ami le Grand Vizir, Sate Pestage en personne ! Pouvez-vous le croire ?
Karoud se retint de craquer.
— Dites, commandant, vous savez ce qu’il m’a dit ? Le Grand Vizir a mis sa main sur mon épaule, comme ça, fit-il crânement en joignant le geste à la parole, et il m’a dit, et je vous jure que c’est vrai, il m’a dit « Tron... » – parce que c’est mon petit nom, vous voyez, rapport au fait que les noms de mon peuple sont difficiles à prononcer pour les humains –, « Tron, mon ami... » – au fait, je vous avais dit que le Grand Vizir me considérait comme son ami ? L’un de ses amis les plus proches, même ! Donc il m’a dit...
Karoud craqua.

— J’ai-pénétré-dans-la-salle-du-trône-et-je-me-suis-avancé-vers-l’Empereur-les-gardes-ont-d’abord-voulu-m’arrêter-mais-j’ai-crié-que-des-terroristes-se-cachaient-dans-la-chaussure-de-notre-bien-aimée-Majesté-ils-m’ont-donc-aidé-à-saisir-le-pied-de-l’Empereur-pour-en- chasser-les-Rebelles... haleta le Chiss, soudain devenu plus concis.
— Et alors ?
— Il portait des bottes, commandant. Vous pouvez me libérer, maintenant ?
— Nan, répondit Karoud avec sadisme. Vous restez là.
L’humanoïde bleu, suspendu par les pieds à un porte-manteau, ne se plaignit pas. Il préféra soupirer de soulagement en voyant que son supérieur éloignait le blaster E-11 qui avait jusque-là été braqué sur son front.
— Et maintenant, commandant, on fait quoi ?
— Vous, vous la fermez. Moi, j’attends le retour du sergent Tartopom.
— Pourquoi ? Vous l’avez envoyé en mi... commença Tron avant de voir le commandant tendre la main pour reprendre son blaster, ce qui l’incita à se taire.

***


— TK-4/4 ?
— Stormtrooper TK-4/4, lança un Tartopom qui se sentait à deux doigts de renoncer à son pacifisme, qu’est-ce que votre ami vient de dire ?
— Alors... Ou il a dit « Quand est-ce qu’on arrive ? », ou « Comptez-vous quitter ce gouvernement illégitime, oppresseur et esclavagiste ? ». Je ne saurais vous dire quelle version est la bonne, les boutons de moustique rendent ses propos peu intelligibles.
Le sergent, qui se ré-étala à l’occasion une bonne couche de lotion anti-moustiques sur le visage, préféra penser que la première proposition était la bonne et déclara qu’ils étaient bientôt arrivés.
— Le spatioport se trouve au bout de la prochaine rue, ajouta-t-il. Nous serons bientôt à bord du croiseur. Je suis sûr que le commandant Karoud se montrera très intéressé par les rapports sur ce Grassius Maillonèse que vous et votre camarade avez dérobé tandis que l’enseigne Jellie et moi discutions avec les Lapains.
— Sergent, intervint cette dernière en grignotant ce qui ressemblait à un morceau de carotte, vous ne trouvez pas que ce que vous venez de dire ressemble un peu trop à une scène d’exposition mal amenée ?
— C’est pas ma faute, protesta son supérieur, c’est celle de l’auteu...
— 5/5 ! s’écria brusquement le droïde B1 qui les avait accompagné jusqu’ici.
— Raaah ! hurla Tartopom en saisissant son arme et en mitraillant le pauvre droïde, ses vœux de pacifisme apparemment oubliés.
— Ça va mieux, sergent ? demanda gentiment Jellie.
— Voui, se vit-elle répondre par un Tartopom soulagé. Ah, ça fait du bien. Vous mangez quoi, au fait ? questionna-t-il en fixant les morceaux oranges qu’elle tenait entre les doigts. Vous vous êtes mise aux carottes ?
— Oh non, assura l’enseigne en souriant. Mais comme ce n’était pas très discret de grignoter des gens en public, j’ai découpé quelqu’un en morceau dans une ruelle et je l’ai aspergé de colorant alimentaire. Je pense que je vais faire breveter ce procédé. Pour le nom, je pensais à un mélange entre “carotte” et “humain”. Que dites-vous de “car-main” ?

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 5 Avril 2018
17. Deuil mouvementé et Frite Interstellaire
 

Dans le sud-ouest de la Gelbique Majeure, dans le spatioport de Karotville, l'incendie de la corvette corellienne avait été éteint avec succès. Rahe, dépitée, faisait face au cadavre carbonisé d'un jeune Twi'lek, qui avait autrefois été Codarak Kiri. Les 8 capsules de sauvetage avaient été éjectées en même temps et avaient causé la destruction du vaisseau : pas de doute possible, il n'y avait que Codarak pour faire ça. C'en était trop pour elle, elle craqua et donna un coup de pied dans la tête du Twi'lek qui se détacha et voltigea en l'air. Cette mission avait été un fiasco depuis le début. Sa première erreur avait été de prendre deux jeunes recrues rebelles dans son équipe, peu après la bataille de Yavin. Cela faisait presque deux ans qu'elle se les trimballait, jouant la baby-sitter. Mais au lieu d'apprendre de leurs erreurs, ils n'avaient cessé de redoubler de débilité, et voilà le résultat : l'un s'était fait kidnapper alors qu'il transportait la boîte, leur faisant perdre leur seul contact connu capable d'ouvrir cette même boîte, et l'autre s'était tué tout seul en détruisant leur vaisseau. Rahe n'aurait sû dire si elle était plus triste pour Codarak ou pour la Mousse Interstellaire, ce vaisseau mythique qui l'avait accompagnée dans toutes ses aventures ces dernières années. Le pire dans tout ça était que son ex, la personne qu'elle haïssait le plus de toute la galaxie, était à sa merci mais qu'elle ne pouvait pas le tuer tant qu'il ne lui avait pas dit où se trouvait Lavecrep. Après cela, elle pourrait récupérer la boîte et enfin quitter cette maudite planète.
Tandis que la police gelbe inspectait le lieu de l'incident, une policière Lapaine vint voir Rahe.
— C'est votre vaisseau ?
— C'était, oui.
L'alien sortit un datapad et commença à pianoter dessus.
— Alors voyons... Pollution de la voie publique, – elle jeta un œil au cadavre de Codarak – barbecue clandestin... Vous ne seriez pas une rebelle Jupilèriste, par hasard ? Votre visage me dit quelque...
Elle s'arrêta quand Chewkett vint rejoindre Rahe, tenant fermement le bras de Jaden qui trainait des pieds et semblait fixer le vide d'un air intrigué. La Wookiee lui dit que le chasseur de primes lui avait enfin avoué où se trouvait son vaisseau, ce qui redonna une once d'espoir à Rahe.
— Pas si vite, intervint la Lapaine en pointant Chewkett du doigt. On recherche actuellement un Wookiee accusé de divers crimes dans la région.
— Ce n'est pas ce Wookiee-là que vous recherchez, tenta Rahe.
— Vraiment ? C'est le seul Wookiee vu sur cette planète depuis des années, et plusieurs témoins m'ont rapporté... Ah d'ailleurs, les voilà, s'interrompit-elle en voyant l'escouade de stormtroopers sans armures arriver dans leur direction.
— Ce sont les rebelles qui ont volé la boîte ! s'écria le sergent Tartopom. Attrapez-les !
Rahe dégaina son blaster et abattit la policière, avant de détaller comme un lapin vers le hangar où elle se trouvait quelques minutes plus tôt.
— Fuyons, Kekette !
Chewkett grogna et partit sur ses talons, trainant derrière elle le pauvre Jaden. Arrosés de tirs par les policiers et les Impériaux, ils arrivèrent finalement au hangar dans lequel se trouvait un vaisseau en forme de frite, abandonné depuis le soulèvement des deux îles. Et tout à fait illicite sous le nouveau régime des Républiques Insulaires. Sur le côté du vaisseau était gravée l'inscription Frite Interstellaire. Rahe pénétra dans le cockpit, décolla dès que Chewkett et Jaden furent à bord, et mit le cap sur l'Île du Sud. D'après les indications de Chewkett, c'était là-bas que se trouvait le vaisseau de Jaden.

***


Dark Vador posa un genou à terre tandis que le visage de l'Empereur apparaissait devant lui en grinçant des dents.
— Seigneur Vador, commença-t-il sur un ton irrité, j'imagine que vous êtes au courant de l'agression qui a eu lieu sur ma personne il y a peu.
— Oui, maître.
— Et j'imagine aussi que vous savez qui est le responsable de cet intolérable incident.
— Le fils du Grand Amiral Thrawn est sous la responsabilité du commandant Karoud, maître. Je les avais tous les deux envoyés sur Gelbique pour récupérer le bien qui vous a été dérobé.
— Et où en sont-il, alors ? Quand cesseront-ils de me faire perdre mon temps ?
— Je crains... que Karoud et son unité ne se révèlent totalement incompétents à la tâche, maître, répondit Vador en secouant la tête. Mais les rebelles sont toujours sur la planète, en possession de la boîte.
— Alors, exécutez ce Karoud et tous ses misérables subordonnés. Cette affaire est en train de s'éterniser, et ce qu'il y a dans cette boîte pourrait mettre fin à la rébellion dans la galaxie. Mobilisez toutes les forces disponibles pour une invasion planétaire, ainsi les rebelles ne pourront plus se cacher. Et puis, cela fait trop longtemps que Gelbique contourne les lois Impériales, ça leur apprendra.
— Bien, maître.

Ecrit par Boldard, le 13 Avril 2018
18. Interrogatoire et pression
 

La salle était faiblement éclairée et les rares néons qu’il y avait l’aveuglaient. Grassius Maillonèse avait la vision troublée. Il se rappelait de l’Arrièretrin après avoir quitté les rebelles, qui avaient mis un bazar pas possible à l’astroport, et puis plus rien. Quand il s’était réveillé, il était dans cette pièce. Cela faisait des heures qu’il attendait que quelqu’un vienne le voir. Mais personne ne s'était donnné cette peine. Alors, malgré sa douleur à la tête et sa vue troublée, il avait remarqué que différents outils de torture étaient disposés sur une table à côté de lui. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre qu’il était prisonnier dans un Destroyer Stellaire Impérial.
Soudain, toutes les lumières s’allumèrent. Pour Grassius, tout était devenu blanc et son mal de crâne s’intensifia. Karoud s’approcha de lui lentement, se délectant de ce moment. Enfin son enquête avançait, et ce grâce au sergent Tartopom ! Pour une fois que celui-là faisait preuve d’initiative, Karoud ne pouvait qu’apprécier ce moment.
Un peu en arrière, Tron ne lâchait pas d’une semelle son commandant, datapad à la main.
— Êtes-vous prêt à parler, Monsieur Maillonèse ? demanda Karoud avec un air autoritaire.
Grassius arrivait à peine à articuler.
— À propos de quoi ? dit-il douloureusement.
— De votre collaboration avec ces stupides rebelles ! Jamais je n’ai vu une escouade comme celle-là. D’ordinaire, c’est nous qui les tuons mais eux arrivent à se tuer tous seuls ! Cela dit, vous me direz que cela nous fait des économies de munitions… fit Karoud avec un léger sourire. Croyez-moi, les soutenir ne sert plus à rien, désormais ; ils finiront par se rendre.
Grassius ne comprenait pas où l’impérial voulait en venir. Si les impériaux étaient dans une si belle posture, pourquoi l’avoir amené ici ?
— Pourquoi vous m’interrogez alors, si tout se passe si bien ? Je ne suis qu’un modeste serrurier qui a proposé ses services à des clients ! protesta-t-il.
Le visage de Karoud, qui était redevenu neutre, changea. Ses yeux se plissèrent et, tout en s’approchant du détenu, il se pencha lentement vers lui.
— Un serrurier ? Vraiment ? Ce n’est pourtant pas ce qui apparaît dans les archives du palais de Gelbique et dans les enquêtes menées sur vous il n’y pas si longtemps par le BSI. Tron ?
Le Chiss s’approcha et lui donna le datapad.
— Je pense que vous vous faites plus petit que vous ne l’êtes, poursuivit-il. N’est-ce pas, votre Majesté Jupilère ?
Grassius releva lentement la tête vers Karoud et resta étonnamment calme.
— Que puis-je donc faire pour vous... (Le prisonnier jeta un bref coup d’œil à l’insigne de l’impérial.) Commandant ?
— Aidez-moi à tendre un piège à ces rebelles et l’Empire vous aidera militairement à remonter sur votre trône...
— Oui ? demanda brièvement le Chiss.
— Pas toi abruti ! s’énerva Karoud. Je reprends : l’Empire vous aidera également à exterminer ces maudits Lapains.
Un sourire radieux apparût sur le visage de Grassius. Enfin, le temps était venu.
— Ça me semble être un accord raisonnable. Comment allons-nous procéder, mon très cher allié ?
— Le sergent Tartopom vous informera dans la navette pendant que vous irez sur Gelbique. Tron, libérez-le, conduisez-le au hangar principal tribord et rejoignez-moi sur le pont de commandement.


***


Le Chiss arriva sur le pont une vingtaine de minutes plus tard. Le commandant Karoud discutait avec le timonier afin de lui donner quelques instructions. C’est alors qu’un officier de pont s’approcha rapidement de lui.
— Commandant, le Destroyer du Seigneur Vador, le Devastator, vient de sortir de l’hyperespace. Il vous demande de le rejoindre immédiatement.
Karoud fut surpris mais c’était au moins l’occasion pour lui de faire part à un haut émissaire de l’Empereur de sa grande avancée. Puis il remarqua l’expression perplexe de Tron qui observait au loin le Destroyer.
— Qu'y a-t-il ? demande Karoud.
— Vous êtes vraiment sûr de vouloir le savoir ?
— Oui.
— Vraiment vraiment ?
— Oui.
— Sûr sûr sûr ?
C’en était trop pour Karoud.
— Bon sang, mais qu'y a-t-il ?
— Il est là pour vous tuer, fit Tron. Vous n’avancez pas assez vite à leurs yeux, alors ils vous suppriment. Mais j’ai une solution...
Karoud était saisi d’effroi. C’était impossible, comment pouvaient-ils faire ça, à lui ?!
— Faites-moi confiance Commandant, je tiens de mon père vous savez...
Karoud acquiesça de la tête.
— Timonier, dirigez-nous vers le Devastator, cria le Chiss. Capitaine Tétaine, préparez les canons bâbords !
Tous s’exécutèrent, malgré l’étonnement général. Mais personne ne voulait avoir à faire au père de ce type.

Ecrit par Luckas62, le 16 Avril 2018
19. Une femme très spéciale
 

Nar Shaddaa

On l'appelait Balafre Sensuelle, à cause de cette fichue cicatrice au coin gauche de ses lèvres.
Mais la chasseuse de primes Zabrak, dans sa tenue moulante noire de combat, n'était pas plus dérangée que cela par ce surnom, qui était comme une seconde peau pour elle.
Dans cette cantina des bas-fonds de la Lune des Contrebandiers, elle n'hésita pas à prendre ses aises, comme elle avait l'habitude de le faire, en posant nonchalamment ses bottes sur le dossier de la chaise devant elle, importunant un Gotal qui admirait de très près l'anatomie d'une danseuse Twi'lek à la peau verte légèrement vêtue se déhanchant sur le podium.
— Eh, toi ! Enlève tes sales pattes de là !
La jeune non humaine desserra son manteau large pour laisser entrevoir la vibro-épée et les deux blasters accrochés à la ceinture, tout en laissant découvrir un sourire carnassier.
— Je suis très bien là où je suis. Mais si ça te pose un problème, on peut aller dehors en discuter.
Le Gotal déglutit devant son ton calme et glacial. Il reconnut en elle une tueuse par la manière dont elle le regardait. Un regard fixe et vague à la fois, celui d'une prédatrice qui considérait un morceau de chair.
— Euh... non pas la peine, ma jolie. J'ai, euh... un truc important à faire, j'viens de me rappeler.
— Excellente idée.
Le Gotal se leva et se dirigea vers la sortie, presque en courant. Balafre Sensuelle saisit l'aubaine de s'installer à sa place laissée vacante. Elle prit ses aises, se délectant de la grâce de la danseuse de cabaret Twi'lek qui accrocha finalement son regard.
Elles échangèrent un sourire : elles se connaissaient, toutes les deux. La mercenaire la vit accomplir une révérence pour remercier le public – si on pouvait appeler un public ce ramassis de voyeurs obscènes. La Zabrak se retint de cracher par terre pour exprimer son mépris envers eux. La Twi'lek descendit du podium pour la rejoindre.
— Tu es déjà revenue?
— Oui, mission facile, répondit Balafre Sensuelle.
Une bourse pleine de crédits apparut dans sa paume.
— C'est pour toi, Qilia.
La Twi'lek examina les pièces avant de s'asseoir sur les cuisses de la Zabrak.
— Ça fait beaucoup. Tu veux quelque chose de spécial?
— Je veux que tu sois à moi pour toute la nuit, répondit la chasseuse de primes en lui caressant les joues. Annule tes rendez vous avec les autres clients.
— Tu as prévu une autre mission?
— Qui rapporte énormément. De quoi racheter ta liberté à Corsak le Hutt, nous installer ailleurs et vivre heureuses toutes les deux.
La Twi'lek se pencha vers elle et leurs lèvres fusionnèrent longuement. Les doigts de la native de Ryloth s'attardèrent sur sa poitrine tandis que ceux de sa compagne Zabrak se mirent à se balader plus bas.
Cette nuit, Balafre Sensuelle prendrait du bon temps. Puis elle repartirait chasser une cible spéciale : les Cailloux dans la Chaussure de l'Empereur. En plus de devenir riche, elle aurait l'occasion de devenir une épine dans le pied de l'Empire.
Cette idée ne lui déplaisait pas, bien au contraire.

Ecrit par mat-vador, le 19 Avril 2018
20. La cabale du hachis parmentier
 

Le 97ème Cousin Germain entra dans le bureau d’enregistrement. Autour de lui, l’atmosphère devint glaciale et irrespirable. Son obscurité était telle qu’un enfant perdit définitivement l’esprit en le frôlant. Le fonctionnaire était terrifié à la vue de ce géant cornu qui venait vers lui.
— Je viens vous refiler un tuyau, souffla-t-il en utilisant ses immenses pouvoirs de Force pour asservir son esprit. Les impériaux sur cette planète sont dirigés par un certain Commandant Karott.
Et sans un mot supplémentaire, il fit demi-tour. L’Inquisiteur avait appris que Vador devait tuer le commandant Karoud et décidé d’en tirer parti. Par son stratagème, et en déformant le nom de l’infortuné officier, il avait définitivement retourné la population contre Vador et déstabilisé le Seigneur Noir. Lorsque les Lapains apprendraient que l’Être Parfait prophétisé avait été éliminé par le bras droit de l’Empereur, les textes sacrés prévoyaient que Gelbique soit rebaptisée « La mythique planète des nudistes fous-furieux de la tronçonneuse » et déclare la guerre à l’Empire.
Sa marche était lente. L’obscurité se refermait autour de lui tel un linceul, le soleil disparaissant derrière une étrange fumée noire peu naturelle. Chacun de ses pas résonnait lourdement sur le sol, brisant le goudron de la rue. Une femme, à la vue de ses horribles yeux noirs, fut prise de contractions et entama une fausse couche.
Le Cousin Germain sourit : son pouvoir était incommensurable. Vador disgracié devant l’Empereur, il pourrait prendre sa place. Désormais, sa sombre présence avait complètement éclipsé la lumière du soleil. Les ténèbres autour de lui renfermaient des créatures innommables, fruits de la plus noire des sorcelleries et bien trop horribles pour que l’esprit humain puisse les appréhender. Décidément, il se sentait invincible.
C’est alors qu’il fut heurté par un speeder.
— Bon sang, Raad’i ! s’exclama Grassius. Je t’avais pourtant dit de conduire prudemment.
— Toutes mes excuses, ô votre énormité. Mais cet imbécile n’a même pas regardé avant de traverser. Et puis tout était soudainement devenu sombre, je ne l’ai pas vu à temps.
— Oh, regardez-moi ce pauvre bougre. On dirait un Hachis Parmentier, mais sans purée. Achève cette pauvre créature, je te prie.
— C’est pas juste, soupira le 97e Cousin Germain dans un ultime râle alors que le conducteur du speeder s’exécutait. Je venais juste d’être introduit.

***


— J’y crois pas, souffla Karoud, étonné de voir le destroyer de Vador passer en hyperespace. Le plan du débile a marché, et sans qu'on ait besoin de tirer.
Au début, il s’était cru fichu lorsqu’il avait répété les mots que lui soufflait l’alien à travers l’oreillette. Mais pourtant, le mensonge improbable qu’il avait débité, selon lequel le pilote qui avait détruit l’Étoile Noire était le fils du Seigneur Noir, avait eu pour effet que ce dernier avait instantanément oublié avoir jamais entendu parler de Karoud pour partir se mettre en quête de son fils.
Le pire, c’est qu’il imaginait mal une femme flirter avec un type comme ça. Aucune chance pour qu’un bougre comme ça ait un fils. Avait-il seulement les bons... outils, sous cette armure ? Il aurait pu être intéressant de le faire descendre sur Gelbique pour vérifier.
— Commandant Karott, appela Tartopom. On parle de vous sur HoloLap.
— Je m’appelle Karoud, espèce d’attardé.
Sur le datapad que tenait Tartopom, le grand prêtre Pyèr était interviewé par une journaliste.
— Nous venons d’entendre la rumeur selon laquelle les impériaux déployés sur Gelbique étaient sous le commandement d’un homme nommé Karott.
— Karoud. C’est Karoud, bordel.
De grands vivats répondirent à cette annonce.
— Si l’être élu est enfin arrivé, cela signifie-il donc que vous serez dépouillé de vos titres et privilèges pour finir esclave dans un champ de carotte, votre excellence ?
— Pas du tout,
répondit un grand prêtre visiblement mal à l’aise. En fait, le Conseil Saint que je préside vient de statuer qu’il s’appelait probablement Carotte.
— Karoud !
— Du coup, il ne s’agirait pas de l’Être élu, mais d’un imposteur cherchant à se faire passer pour une carotte. Et la loi est claire, qui essaie de se faire passer pour une carotte doit être traité en carotte.
— Comment ça, traité en carotte ? s’énerva Karoud. Ils ne vont quand même pas... Subitement, il se tourna vers Jellie, méfiant.
— Oh, relaxez-vous, je mange jamais mes officiers, monsieur. Je suis loyale.
— Commandant, s’exclama Tartopom. C’est merveilleux. C’est l’occasion d’enfin se fondre dans la masse en adoptant leur us et coutumes. Une fois qu’on vous aura livré...
— On ne livre pas le commandant ! beugla Jellie.
— Hmm, l’idée mérite cependant qu’on s’y attarde, reconnut Karoud. Il me faut un volontaire que nous livrerons aux Lapains.
— TK-4/4.
— Quoi ? s’exclama l’autre TK-4/4 en réalisant que c’était vers lui que tout le monde se tournait. Attendez, c’est pas juste ! Lui aussi, on l’appelle TK-4/4 !
— Ouais, mais on n’est pas sûr que ce soit son vrai matricule, à lui.
TK-4/4 voulut protester, mais Tron l’assomma d’un rayon paralysant.

Ecrit par magiefeu, le 22 Avril 2018
21. Complots en peau de Lapains...
 

Janklo Vammedan l’attendait derrière son bureau depuis dix bonnes minutes lorsque le ministre des Finances se présenta finalement.
Il s'appelait Jerym Cadusac, mais tout le monde le surnommait LittleCarott, car il l’avait petite, la carotte. Membres des exhibitionniste, il avait été nommé ministre peu de temps après le putsch. C’était lui qui avait décidé de la nouvelle monnaie planétaire : le Flandré. Les Lapains avaient bien proposé d’introduire les carottes comme monnaie, mais Jerym avait riposté, concluant qu’une monnaie qu’on pouvait manger rendrait difficile les échanges commerciaux.
— Je vous en prie, asseyez-vous ! le pria Vammedan. Vous prendrez une bière ?
— Ma foi, oui.
Janklo lui tendit une bonne pinte que LittleCarott se pressa de goûter.
— Délicieuse, admit l’exhibitionniste. Mais j’imagine que ce n’est pas pour cela que vous m’avez fait venir ?
— Non, en effet. Comment va notre Carotte ?
— Le Grand Prêtre doit déjà l’avoir donnée en pâture aux liaivres dans l’arène publique, conformément à la loi. Heureusement que le replay existe, j’aurais été déçu de manquer un deuxième spectacle.
— C’est justement à propos du Grand Prêtre que je vous ai fait venir. Les services de renseignements m’ont informé que lui et les Lapains préparaient un coup d’état pour nous écarter du pouvoir.
Une lueur de stupeur perça les yeux verts gris de Jerym.
— Les fous ! Comment peuvent-ils croire une seconde qu’ils parviendront à tenir Gelbique seuls ?
— Je n’en sais rien, mais ils nous faut prendre des mesures d’urgence pour éviter que les exhibitionnistes ne se fassent... prendre par derrière. J’ai besoin que vous m’obteniez les services du Corps de Défense.
Constitué à parts égales de Lapains, d’exhibitionnistes et de Gelbes standards, ce corps était totalement indépendant du gouvernement. Enfin, sur le papier...
— Et je suppose que vous voulez que je fasse sonner ma bourse pour les convaincre, commenta LittleCarott en désignant son entrejambe.
Vammedan ne put que ruminer devant ce sarcasme. Décidement, ce Jerym était un moqueur de première, mais il était loyal, au moins...
— Pas cette bourse là, mais oui, je veux que vous les corrompiez !
— Fort bien, je suppose que seize millions de Flandrés seront suffisants pour les mettre de notre côté.
La somme de seize millions de Flandrés étant à peu près égale à 1000 crédits, c’était largement suffisant.
— Mettez le Grand Prêtre et ses plus proches collaborateurs lapains en détention, ordonna Vammedan. S'ils résistent, dites-leur que nous détenons la Carotte Originelle en otage. Les impériaux seront, eux, sur la piste des rebelles : ils ne se mêleront pas de ça. Je donnerai ensuite une allocution sur PureCarotte pour informer nos concitoyens des derniers événements.
— Un plan brillant, seigneur président, le flatta LittleCarott en se levant. Considérez que le Corps de Défense est d’ores et déjà à vos ordres.
Il fit une légère révérence, les yeux pétillants et un sourire au visage, avant de tourner les talons et de refermer la porte derrière lui.
Ah... Ça faisait du bien, de pouvoir se fier à quelqu'un de confiance.

Ecrit par darkCedric, le 1 Mai 2018
22. Le lieutenant Kettch
 

Le Zénith Crépusculaire était enfin en vue. Après que Jaden eût fait s’écraser leur précédent vaisseau en voulant, selon ses propres mots, empêcher un Ewok sanguinaire de tuer la Rahe brune, ils avaient dû entamer une longue marche. Ce voyage semblait avoir fait du bien à l’ancien amant de la Rebelle. Il semblait reprendre ses esprits, ce qui en soit n’était pas une nouvelle des plus réjouissantes. Arrivée au sas, Chewkett entra le code que Karn leur avait donné dans ses divagations. La porte s’ouvrit et le son caractéristique d’un rayon paralysant se fit entendre. La géante diminua la distance entre sa tête et le sol avec une absence totale de grâce et une rousse en combinaison de vol bleu clair sortit du vaisseau un blaster pointé sur Rahe à la main. Cette dernière reconnut immédiatement la droïde polymorphe G6-K.
— Pas elle, G6, ordonna Jaden en s’emparant du blaster de la Rebelle avant d’avancer vers le vaisseau.
Rahe jeta un coup d’œil au corps inanimé de Chewkett, puis lança un regard noir au chasseur de primes, qui soupira.
— Et place la carpette ambulante dans un local verrouillable.
Il fit ensuite signe à Rahe de le suivre dans le vaisseau d’un mouvement de blaster. Ne changeant pas son regard assassin, elle le suivit, mais le heurta très rapidement. Prête à l’insulter, elle remarqua que l’homme aux cheveux noirs ne bougeait plus. Face à lui, un Ewok affublé d’une cagoule bleue était assis sur une caisse.
— Dis-moi que celui-là, tu le vois aussi, grinça-t-il à l’attention de la jeune femme presque amusée de l’air pétrifié de l’homme face à une peluche qui ne serait même pas capable de blesser un stormtrooper.
— Je vous présente le lieutenant Kettch, les informa G6-K en traînant la Wookiee assommée d’une seule main.
Jaden se déplaça lentement en restant consciencieusement à bonne distance de l’alien. Lorsque le droïde assassin revint, les deux humains n’avaient pas encore atteint le cockpit et le propriétaire du vaisseau semblait encore se demander si le nouvel arrivant était réel.
— Il est venu à bord d’un X-Wing, mais avait besoin de prothèses pour le piloter. La sentence pour le port d’implants est de passer à la Julienne sur ce monde. Kettch s’est donc échappé et est tombé sur une Impériale qui, désolée maîtresse Rahe, était occupée à ronger le fémur du dénommé Lavecrep. Le même Lavecrep qui, en passant, possédait la boîte que nous cherchions.
— Quoi ?! s’exclama Jaden, l’explication l’ayant ramené à la réalité.
— Les Impériaux ont donc récupéré la boîte sans le savoir. Ils sont presque aussi pitoyables que ce Rebelle qui s’est suicidé par lancement de capsule de sauvetages en étant posé au sol, commenta G6-K.
Rahe voulut protester pour défendre son partenaire décédé, mais elle devait avouer que la droïde n’avait pas tout à fait tort. Quant au pauvre Lavecrep, il avait définitivement manqué de chance. La suite leur expliqua que les Impériaux, après avoir fait des aller-retours avec Grassius, étaient finalement retournés sur leur vaisseau et que tout était calme depuis.
Voyant que les deux humains de la pièce la fixaient d’un regard surpris, elle s’expliqua :
— Ce n’est pas ma faute si on m’a laissée huit chapitres de côté. Il fallait bien que je m’occupe comme je le pouvais.
Jaden ouvrit la bouche pour répondre, se ravisa, fixa Kettch d’un œil méfiant et entra dans le cockpit. Rahe, toujours en train d’essayer de comprendre comment elle avait pu se mettre dans une situation pareille au nom de la Rébellion, le suivit. Elle s’assit dans le siège de copilote.
— J’ai l’impression que cela fait un moment que je ne comprends plus rien. On dirait qu’une dizaine d’esprits tordus ont décidé d’écrire l’histoire la plus invraisemblable possible et de me mettre au milieu, déclara la jeune femme.
— Je viens de faire s’écraser un vaisseau en forme de frite sur une planète au contexte politique invraisemblable remplie de nudistes bouffeurs de carottes pratiquant des peines de mort incohérentes. Maintenant, je suis aux commandes de mon appareil à côté de mon ex qui a tenté de m’assassiner cinq fois…
— Quatre. Ce qui s’est passé sur Cato Neimoidia, ça ne compte pas, l’interrompit Rahe.
— Ok, mon ex qui a voulu me tuer quatre fois, une Wookiee, une droïde et un Ewok. Je ne suis plus à ça près, mais je peux te dire que cette boîte a intérêt à en valoir la peine. On va donc l’arracher des mains de ces incapables d’Impériaux nous-mêmes, déclara Karn en enclenchant les moteurs.
Rahe ne répondit rien et le Zénith Crépusculaire s’éleva dans les airs pour atteindre l’espace. La forme blanche d’un destroyer stellaire impérial se dessina sur la verrière, puis de nouvelles silhouettes de même aspect sortirent de l’hyperespace derrière lui. Pour compliquer la situation, une lumière s’alluma signalant une communication entrante. Jaden l’accepta.
— Karn, je sais que tu as embarqué les fugitifs rebelles. Remets-les-moi et peut-être que je ne t’atomiserai pas complètement, déclara la voix d’une chasseuse de prime Zabrak qui lui devait son surnom.
— J’ai comme un mauvais pressentiment, soupira Rahe.

Ecrit par Mandoad, le 3 Mai 2018
23. De l'importance de la coordination au sein de la Flotte Impériale
 

— Que se passe-t-il ? s’écria un Karoud affolé. D’où sort cette flotte ? C’est peut-être Vador qui revient me tuer ! Tron, aidez-moi !

Comme nul ne semblait savoir où était le Chiss – qui se trouvait en fait au self et déjeunait dans une totale ignorance des évènements –, Karoud partit en courant vers une capsule de sauvetage, qu’il largua vite en direction de Gelbique.

— Le vaisseau amiral cherche à nous contacter, Commandant, déclara un technicien. Doit-on accepter ?

— Le Commandant n’est pas disponible, passez-moi l’appel, déclara l’enseigne Jellie.

— Mais c’est contraire à la procéd... commença le technicien avant de s’interrompre : Jellie se léchait les babines. Je m’en occupe immédiatement.

Jellie se dirigea alors vers l’holocommunicateur qui trônait au milieu du pont et accepta l’appel entrant. Aussitôt, la silhouette d’un humain à la barbe fournie et au visage à moitié cybernétisé apparut. Si Jellie avait eu des doutes sur l’identité de cet homme dont le visage inhumain était connu dans tout l’Empire, l’uniforme blanc qu’il portait les aurait dissipés :

— Grand Amiral Teshik ! Que nous vaut cet honneur ?

— Je désire parler au Commandant Karoud, enseigne, répondit l’officier. J’ai à traiter d’un sujet de la plus haute importance avec lui. La Flotte Impériale a reçu l’ordre de prendre possession de la planète Gelbique par la force, et je compte accomplir cette mission.

Alors que Jellie s’apprêtait à trouver une excuse pour l’absence de son supérieur, le cours de ses pensées fut interrompu par un technicien :

— Excusez-moi, Grand Amiral, enseigne, mais vous devez voir ça.

Il pianota sur l’holoprojecteur et un bulletin d’information planétaire apparut à côté de l’image du Grand Amiral.

— ... les troubles se poursuivent au Palais des Républiques Insulaires. Pour rappel, le Corps de Défense a capturé le Grand Prêtre Pyèr il y a une demi-heure alors qu’il allait clôturer la mise à mort de l’imposteur Carotte dans l’Arène aux Liaivres. Le Corps de Défense, qui semble avoir agi sur ordre des Exhibitionnistes, s’est réfugié au Palais, où le Grand Prêtre est désormais retenu. Il y a un quart d’heure, les rebelles Jupilèriens ont profité des troubles pour lancer une offensive majeure qui, comme en témoigne la présence d’un officier impérial à leurs côtés, semble soutenue par Sa Majesté Palpatine.

— Mais c’est le Commandant Karoud ! s’écria joyeusement Jellie.

 

***

 

Je vais mourir, pensa Karoud.

Après que sa capsule de sauvetage ait atterri sur Gelbique, Jupilère l’avait récupéré et emmené à sa base rebelle, un complexe militaire enterré profondément sous le bar du Cunu. Voyant que Karoud n’avait aucun soldat à lui fournir pour soutenir sa rébellion, et désirant profiter des troubles pour passer à l’action, Jupilère avait enrôlé le pauvre impérial de force dans son Front des Révolutionnaires Indociles et Très Énervés, composé des derniers gelbes à lui être fidèles – et à être habillés, aussi – et était parti à l’assaut. Tandis que l’ancien roi restait à l’arrière des combats, Karoud s’était vu propulsé en première ligne. Il n’avait pas participé à une bataille rangée depuis bien longtemps, et se serait passé de renouveler cette expérience.

 

Le champ de bataille était un chaos total : le Palais, défendu par les Exhibitionnistes et le Corps de Défense, était encerclé par des Lapains enragés et déterminés à récupérer une certaine “carotte originelle” – Karoud n’avait pas compris de quoi il s’agissait, mais il semblait en tout cas que le Grand Prêtre soit passé au second plan des préoccupations lapaines. Les lagomorphes étaient de plus attaqués par le FRITE et devaient donc se battre sur deux fronts.

Alors qu’il venait d’échapper de peu aux dents aiguisées d’un combattant lapain, Karoud vit une trouée dans les rangs du FRITE et s’y engagea le plus vite possible, s’extrayant bientôt de la masse des combattants. Cependant, il n’était sorti de la bataille que pour arriver juste à côté de Jupilère, qui, la bave aux lèvres, engloutissait des pop-spuds – pommes de terre soufflées – à tour de bras.

Alors que Jupilère venait de le remarquer, une ombre immense recouvrit la place et tous les combattants, qu’ils soient Exhibitionnistes, Lapains ou Jupilèriens, furent brusquement atomisés.

 

***

 

— Excellent travail, Commandant, déclara le Grand Amiral Teshik. En œuvrant à rassembler les principaux représentants des trois peuples de Gelbique au même endroit – que ce soit en vous alliant au roi déchu Jupilère, en acquérant la confiance des Lapains ou en attisant les tensions entre ces derniers et les Exhibitionnistes, vous nous avez permis de détruire le palais et de conquérir la planète au nom de l’Empire sans que nos soldats aient à verser une seule goutte de sang. Félicitation.

J’ai fait ça, moi ? pensa Karoud.

— ... Je le savais, lâcha-t-il.

— Vous voulez dire que vous aviez tout prévu, Commandant ? demanda Tartopom, admiratif

— Évidemment, sergent. Et par pitié, allez vous habiller. C’est l’Empire, et non plus les Exhibitionnistes, qui contrôle la planète.

— Je vais faire comme le sergent, déclara Jellie.

Pour toute bonne chose qui arrive, une mauvaise doit se produire, songea Karoud avec philosophie.

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 10 Mai 2018
24. Une histoire de poubelle
 

Gelbique, quelques heures plus tôt


Mik Emaüs était le dresseur des liaivres, et le maître de l'Arène aux Liaivres. Contrairement à la plupart des habitants de la planète, Mik n'était ni un humain ni un Lapain ; c'était un Soori, originaire de la planète Waldisné. Il avait lui aussi de grandes oreilles, mais rondes comme des disques, et son pelage était noir comme du charbon. Quand le Grand Prêtre avait ordonné l'exécution d'un humain qui prétendait être un certain "carotte", il avait lâché ses deux plus beaux spécimens de liaivres pour dévorer l'usurpateur. Tout droit sortis des jungles de l'île d'un-peu-au-dessous-à-droite, ces redoutables bêtes sauvages étaient sans conteste les plus dangereux prédateurs de la planète. Mesurant entre 15 et 20 mètres de haut, leurs incisives en faisaient deux de long et étaient tranchantes comme des lames de rasoir. Beugzbuni, le plus grand des deux liaivres, n'avaient fait qu'une bouchée de l'humain, qui s'était mis en position fœtale avant de sa faire déchiqueter en morceaux.
Mais le spectacle avait été interrompu lorsque le Grand Prêtre s'était fait arrêter par un mouvement politique subversif et que la moitié des spectateurs avaient subitement quitté l'arène pour prendre part aux affrontements en centre-ville. Tandis que les gradins finissaient de se vider et que les marchands de carottes ambulants remballaient leurs marchandises, Mik avait ramené les liaivres dans leurs cages et donné les os de la victime à son mastiff phalone, Dindo. À présent son regard se tourna vers le seul et unique bien du condamné, une sacoche en cuir de nerf qu'il lui avait confisquée avant de l'envoyer à la mort. Mik ne put s'empêcher d'ouvrir la sacoche pour voir ce qu'elle contenait : quelques outils huileux, un chiffon, des restes de nourriture avariée, et une étrange boîte en métal chromé arborant le symbole de l'Empire Galactique. Elle ne semblait pas comporter d'ouverture manuelle, seulement une mince rainure presque invisible qui suggérait qu'elle pouvait s'ouvrir. Mik n'essaya même pas de l'ouvrir, il la balança aux ordures avec le reste du contenu de la sacoche.
— Chouette, une sacoche toute neuve rien que pour moi ! Tu entends ça Dindo ?
Le mastiff phalone claqua du bec pour signifier son enthousiasme, tandis que Mik revêtait la sacoche avec fierté.


***



Orbite de Gelbique, une heure plus tard


Alors que les destroyers de l'Empire s'accumulaient autour de la planète, le vaisseau de la chasseuse de primes s'approchait du Zénith Crépusculaire d'un air menaçant.
— Oh non, pas elle, gémit Jaden en se pinçant la racine du nez.
— Comment ça, pas elle ? Tu veux dire que t'as réussi à trouver quelqu'un de pire que toi ? interrogea Rahe, sarcastique.
— Je t'expliquerai ça plus tard, mais là on doit se tirer en vitesse. Je tiens à ma prime, mais aussi à ma vie. Crois-moi, tu n'as pas envie de faire la rencontre de Balafre Sensuelle.
Il tripotait les commandes du tableau de bord avec une frénésie croissante, avant de donner un coup de poing violent sur les touches.
— Merde ! L'hyperdrive est tombé en panne. J'aurais dû vérifier qu'il fonctionnait avant de décoller...
— Je t'aurais bien proposé les services de ma mécanicienne, remarqua Rahe, mais tu l'as assommée et enfermée dans un placard. Ça m'étonnerait qu'elle coopère.
Jaden secoua la tête, résigné.
— Ça ne servirait à rien, de toute façon. On n'aura jamais le temps de sauter en hyperespace avant que son vaisseau nous aborde, et si on tente de s'enfuir en subluminique elle nous abattra sans hésiter. C'est le genre de chasseur de primes qui préfère livrer des cibles mortes que de les laisser filer...
Rahe réfléchit brièvement à une solution, mais rien ne lui vint à l'esprit. Leur sort était scellé.
C'est alors que Kettch se mit à brailler en montrant du doigt quelque chose derrière le hublot du cockpit. Son dialecte était incompréhensible, mais son doigt était pointé vers un vaisseau benne qui était en train de quitter l'orbite de la planète.
— Qu'est-ce qu'il a, l'Ewok ? demanda Jaden en faisant pivoter son siège vers lui. G6-K, tu y comprends quelque chose ?
La droïde haussa les épaules. Pendant ce temps, Kettch s'avança vers le tableau de bord, monta sur les genoux de Rahe et pianota des commandes jusqu'à ce qu'un câble jaillisse de leur vaisseau et aille s'accrocher à la poubelle volante. Avant que les deux humains n'aient eu le temps de réagir, le vaisseau benne sauta en hyperespace, entraînant le Zénith Crépusculaire avec lui.

Ecrit par Boldard, le 11 Mai 2018
25. Une souris dans les ordures ou une ordure dans les ordures ?
 

Mik Emaüs se réveilla avec une violente douleur au crâne. Sa grande oreille droite de Soori était cassée. Ronde au départ, son oreille  ne formait désormais plus qu’un croissant de lune. Il était sale et se trouvait en plein milieux des ordures. Un léger bourdonnement laissait croire qu’il était à bord d’un vaisseau. Un vaisseau benne, probablement. Il ne se souvenait plus de grand-chose. Il avait repris la sacoche de l’exécuté, jeté aux ordures son contenu et... plus rien.
Mik se redressa avec difficulté et repris ses esprits.
— Ma sacoche, s’exclama Mik avec son habituelle voix aigüe, où est-elle ?
Il se mît à fouiller les ordures, se débrassant de boîtes de conserves, d’aliments avariés et d’autres choses peu ragoutantes. Il tomba sur la fameuse boîte qu’il avait jeté plus tôt, la sacoche ne devait pas être loin ! Soudain, derrière ce qui semblait être un sabre laser et un holocron sith contenant le secret de la vie éternelle, il la trouva.
— Ça va, elle est toujours en bon état ! Comment trouves-tu ma nouvelle sacoche, George ?
La benne resta silencieuse. Cependant Mik se mit à rire d’une manière plus que gênante.
— Ne soit pas si méchant, George. Elle est très belle, cette sacoche !
Peu de gens savaient que le Soori était atteint de schizophrénie. Ces voix ne lui parlaient pas lorsqu’il travaillait, Mik avait tellement à faire... Quand il rentrait chez lui, George, Lucas et Kathy revenaient eux aussi et lui disaient tantôt des choses douces afin de le consoler, tantôt lui suggéraient des actes terribles tels que kidnapper des enfants, les tuer et ensuite les manger... Heureusement, Mik ne cédait jamais à sa bonne conscience et acceptait de faire ce que disaient les voix sans aucune retenue !
— Que faites-vous ici ? demanda une voix derrière lui.
Mik se retourna et découvrit un vieil homme. Son visage était très sale et ridé. Il semblait faible, incapable de faire de mal à une mouche.
— Je ne sais pas, c’est à vous de me le dire !
— Il y a dû avoir un souci avec les senseurs, aucun signe d’être vivant n’avait été signalé pendant le ramassage. Bon, passons ! Vous souhaitez que je vous dépose sur Gelbique ?
Cela faisait si longtemps que Mik s’était retrouvé coincé sur cette planète qu’il ne savait plus combien d’années s’étaient écoulées. Il pouvait enfin partir, quitter cette planète de fous, et retourner sur son monde.
— Non merci, fit-il. Est-ce que cela vous dérangerait de me déposer sur Waldisné ?
La moustache du vieux monsieur frétilla.
— Malheureusement je ne peux pas dévier de ma route. C’est interdit par des lois impériales. Les vaisseaux de transports doivent maintenir leur cap. Depuis les récent débordements, tout devient strict... Je pars sur Lotho Minor. Je vous dépose au centre de collecte et là-bas vous vous débrouillerez, ce ne sera plus mon problème.
Le vieil homme se retourna pour rejoindre le cockpit tout en marmonnant dans sa barbe. Derrière lui, Mik semblait parler à quelqu’un.
— Oh oui, George, c’est une excellente idée !
— Comment ? demanda l’homme.
Le Soori rigola quelques secondes.
— Qu’est-ce que tu es drôle, Kathy ! On devrait faire ça ! Qu’en penses-tu, Lucas ?
Le vieil homme se demanda sur quel fou il était encore tombé. Il actionna un des leviers pour passer en hyperespace et le vaisseau fût propulsé dans un tunnel bleu et blanc. Quelques secondes plus tard Mik bondit sur son fauteuil. Le vieil homme se débattit comme il le pouvait mais le Soori était très puissant. Il lui arracha soudain les yeux ce qui fît immédiatement hurler l’homme. L’individu, au long nez et aux grosses joues, lui dévora une grande partie de la gorge. Vidé de son sang, le pauvre monsieur rendît l’âme. Mik retira le cadavre du fauteuil et s’installa. Il sortit le vaisseau de l’hyperespace, calcula un autre trajet et repartit en vitesse lumière.
— En route pour Waldisné !
Le cockpit resta silencieux mais, dans sa tête, George, Lucas et Kathy criaient de joie.

***

Karoud préparait ses bagages dans le Destroyer Stellaire afin de rejoindre Gelbique. Il avait été surpris par sa mission : destituer Jupilère, l’exécuter au nom de l’Empereur Palpatine et prendre le pouvoir en tant que Gouverneur. Karoud ne pouvait rêver mieux comme avenir. Son comlink sonna et, en décrochant, Tron l’informa que le vaisseau des rebelles s’était enfui en vitesse lumière en s’accrochant à un vaisseau benne.
Karoud se précipita sur la passerelle. Son enthousiasme et sa joie avaient laissé place à la fureur et à l’incompréhension. Il venait à peine d’être gradé Gouverneur que la situation lui échappait déjà...

Ecrit par Luckas62, le 17 Mai 2018
26. Pourquoi est-il là ?
 

Les lecteurs avisés auront sans doute remarqué que, depuis quelques chapitres, un Ewok a rejoint l'équipe des héros. Ils se seront dès lors demandé comment il est arrivé là à bord d'un X-wing. Et bien, ce chapitre va y répondre.
Comment ?
Vous vous en foutez ?
Et ben pas moi, et comme c'est mon tour de raconter l'histoire, c'est moi qui décide... na !

Kettch est donc né sur la lune forestière d'Endor, au sein d'une petite communauté d'Ewoks vivant principalement de la chasse. Sa tribu chassait tout ce qui bougeait, y compris les étranges créatures venues des étoiles qui avaient toutes le même goût : celui d'un rat-womp trop longtemps mariné dans du jus de juma rance, un délice pour les papilles ewokiennes. Un jour, le jeune Kettch décida de se lancer dans la chasse de son met favori mais, manquant d'expérience, c'est lui qui se fit attraper. Un groupe de contrebandiers était venu se cacher quelques temps sur cette lune et l'un d'eux avait amené sa gamine avec lui. Celle-ci fut toute contente que son père lui ramène une peluche vivante. Kettch passa dix jours entre les mains de cette enfant et vécut un véritable calvaire. Heureusement pour lui, ce fut cette période de captivité qui déclencha chez lui l'étrange passion qui allait le conduire vers son incroyable destin.
En effet, le père racontait à sa fille tous les soirs une histoire de vaisseaux et de combats spatiaux. Le petit Ewok, serré par les bras de l'enfant, écoutait et rêvait de ces nefs astrales. Le dernier soir qu'il passa avec ces contrebandiers, il s'était décidé : tel le Jawa des légendes qui voulait devenir un Jedi, il deviendrait le premier Ewok pilote de l'Histoire de toute la galaxie. Alors que le père achevait son récit, il mordit à pleine dents dans le bras de la gamine qui poussa un grand cri de douleur tout en le lâchant. Kettch fila tout droit hors du vaisseau de contrebande et dirigea ses ravisseurs, qui s'étaient lancés à sa poursuite, dans les pièges qu'avait posés son peuple. Ce soir là, le village fit un véritable festin. Cependant, aucun Ewok ne comprenait l'étrange désir de Kettch de partir dans les étoiles et personne ne voulut l'aider à réaliser son rêve.
Heureusement pour lui, un pilote rebelle se posa quelques années plus tard sur la lune. Ce pilote était alors en mission d'espionnage : il devait observer ce que l'empire construisait dans l'espace du système d'Endor, mais il ne put accomplir sa mission. Capturé et dévoré par les Ewoks, il laissa derrière lui un A-Wing flambant neuf qui fit la joie de notre ami Kettch. Il passa de nombreuses heures dans le cockpit à s'amuser en testant les nombreux boutons. Une fois, soudainement, la verrière se referma, les moteurs s'allumèrent et le chasseur décolla en direction de l'espace. « Je vole, » criait alors le jeune Ewok dans sa langue. « Je suis enfin devenu un pilote ! ». En vérité, il avait simplement appuyé sur le bouton de retour automatique à la base. Le A-wing passa donc en hyperespace pour en ressortir quelques heures plus tard au dessus de la base Echo des rebelles qui furent étonnés d'en voir sortir une boule de poils plutôt que leur espion.
Comme la conversation fut impossible, les humains n'arrivant pas à comprendre l'Ewok – bien que ce dernier comprenait très bien les premiers –, les rebelles émirent l'hypothèse que leur agent avait trouvé la mort en sauvant un bébé Wookiee, très moche mais un bébé Wookiee quand même, en le plaçant dans son chasseur et en programmant le pilote automatique. Alors que le porté disparu était élevé en héros à titre posthume, Kettch était confié aux bons soins d'une escadre de Wookiees bien que ceux-ci protestèrent qu'il n'était pas un des leurs. Mais honnêtement, qui comprend vraiment ce que disent les Wookiees ?
Kettch se trouvait alors au paradis. Pensez-donc, jamais il n'avait vu de terrain de chasse ou le gibier abondait autant. Le plaisir de la chasse n'était plus de traquer une proie, mais de l’éliminer en toute discrétion. Plusieurs soldats disparurent ainsi, mais Kettch ne fut jamais soupçonné, les disparitions furent imputées à une créature des glaces qui s'en était pris à un commandant en patrouille. L'Ewok se révéla alors un grand assassin, bien plus efficace que des Noghris. L'état-major mis ce résultat sur le compte de l'éducation Wookiee, bien que la réalité fut toute autre. En effet, les Ewoks étaient une espèce beaucoup plus dangereuse que le pense la plupart des gens – s'ils avaient pu savoir que, d'ici quelques millénaires, la galaxie entière serait l'esclave de l'Empire Ewokien et de son rival le Royaume du Porg Obscur, nul doute que leur avis aurait été différent. Quoi qu'il en soit, décision fut prise d'élever Kettch au grade de Lieutenant et de l'envoyer à la recherche des Cailloux dans la chaussure de l'Empereur qui, il fallait bien le dire, tardaient à revenir. On lui fabriqua des prothèses afin de lui permettre de piloter un X-wing et le tout récent lieutenant partit pour Gelbique.
« Hourra, je vole de nouveau ! » criait-t-il. En vérité, c'étaient les prothèses qui pilotaient à sa place, personne n'ayant pensé à lui apprendre à piloter.

Ecrit par Barya Mach, le 3 Juin 2018
27. Continuity War
 

— D’habitude quand tu vois une Zabrak à gros seins, tu cours dans l’autre direction, railla Rahe.
— Elle n’est pas attirée par les mâles humains, répondit Jaden. Seulement par les Gamoréennes et les Twi'leks hermaphrodites.
— Et si tu me disais pourquoi tu la crains tant que ça ? demanda-t-elle poliment en pointant son blaster sur l’entrecuisse du chasseur de primes apeuré.
— C’est-une-tueuse-tarée-dont-le-vrai-nom-est-Furoncla-et-qui-travaille-pour-un-fou-furieux-génocidaire-et-qui-est-aussi-son-père-adoptif.
— Furoncla, mais d’où elle tient ce nom ?
— On raconte qu’elle a le corps couvert de pustules purulentes des orteils à...
— Je me doute que tu es allé vérifier par toi-même.
— Mais bon sang, je te jure que j’ai jamais approché cette maniaque.
— Je ne te crois plus depuis que je t’ai surpris au lit avec ce Pantoran.
— Mais pour la centième fois, ce n’était pas un Pantoran. C’était un Chiss. Un brave type. Et c’était juste pour lui soutirer quelques tuyaux. Son père était un Grand Amiral.
— À d’autres, l’Empire n’a pas d’officiers non-humains et encore moins des amiraux. A propos de papas, c’est qui celui de la malade qui nous suit ?
Soudainement, Jaden ferma les yeux et se mit à trembler convulsivement en prenant sa tête entre les mains.

***


Sur Nar Shaddaa, une cantina brulait. Tous les clients et travailleurs avaient été passés au fil de l’épée. Sauf une. La moins chanceuse.
Qilia avait tout avoué bien avant d’arrêter de sentir les coups. Mais elle tremblait toujours, et à raison. Elle savait que son supplice n’était sans doute pas terminé. Les infos avaient décrit le trio sanguinaire qui l’entourait. Et Balafre lui avait souvent parlé de l’individu en armure qui lui tournait le dos : Paxton Rall, le Twi’lek fou.
— Ainsi donc, la traîtresse est en quête de la Boîte que les Cailloux ont volé. Intéressant.
La jeune danseuse Twi’lek était donc entourée des trois hommes de main. Un Togruta nommé Limier Sanglant, un Rodien se faisant appeler le Mauller et Fridenly Rin le Krex. Elle était recroquevillée à quatre pattes sur le sol, au milieu des restes de Corsak le Hutt. Ses dents et ses doigts avaient été brisés, et son visage si enflé qu’un seul de ses yeux pouvait encore voir.
Et lorsque le Twi’lek à la peau violette se tourna vers elle, elle put voir son tatouage emblématique au menton.
— J’en conclus, continua-t-il, qu’elle a enfin retrouvé le contrat de vente.
— Oh seigneur Thano... Pall. Aurions-nous enfin trouvé la dernière pièce de votre grand plan ? demanda le Togruta de sa voix mielleuse.
— Oui, je le sens. Les Cailloux détiennent le contrat. C’est pourquoi Furoncla le veut. Avec son esprit étroit, elle ne voit que les 4 milliards de crédits qui y sont rattachés. Mais c’est toujours moins ridicule que son nouveau pseudo. Moi, je vois tout le potentiel de cet artéfact. Avec le contrat restauré, enfin je pourrai ramener l’ordre dans la galaxie.
Qilia connaissait ce refrain, Balafre lui avait souvent conté la folie de son « père ». Un vrai dévot, adepte d’une philosophie sectaire, la Magiefolie. Il s’approcha d'elle.
— Ce contrat a souvent changé de main. Et depuis, l’univers n’a connu que des cycles de recommencement sans fin. Chaque fois, l’univers disparaissait au profit d’une nouvelle version toujours plus alambiquée. Finalement, il fut déchiré en multiples morceaux, ouvrant la voie à cet univers actuel qui pourrait sembler le fruit d’une douzaine d’esprits tordus. Ce qu’il est, chacun de ses créateurs ayant possédé un fragment du contrat. Tout est sens dessus dessous et même moi ne devrais pas vivre à cette époque. J’ai finalement tout retrouvé sauf la signature d’Iger. Mais une fois que je l’aurais, je pourrais enfin restaurer l’univers original d’un claquement de doigts. Un monde cohérent, magnifique, et sans Ahsoka Tano.
Mais que qu'est-ce que ce malade raconte ?! Qilia le savait dérangé mais là, ça dépassait tout. Soudain, il l’agrippa par le cou et lui brisa la nuque.
— Coupez ses lekku. Vous en enverrez un à Furoncla en guise d’avertissement puis vous l’étranglerez avec l’autre. Après, vous m’amènerez la boite.
— Ce sera fait, susurra Limier Sanglant en s’inclinant obséquieusement.
— Pendant ce temps, je m’occuperais d’un autre blasphème. Ils ont montré à l’holonet le nouveau gouverneur de Gelbique, le Dieu-roi Karott qui aurait livré l’ancien gouvernement de la planète en pâture à une jeune stormtrooper au cœur d’une arène pour fêter sa promotion devant les foules surexcitées. Ahahah, voir ce LittleCarott supplier pour sa vie m’a mis le sourire. Mais cette Gelbique... Encore une planète qui n’apparait pas dans les saintes écritures. J’irai là-bas. Et si cet impérial s’y trouve encore, je l’obligerais à regarder pendant que je noierai son monde dans le sang de son peuple et que je purifierais cette planète impie jusqu’au dernier de ses habitant qui ne devraient pas exister.
— Les carottes sont cuites, conclut solennellement Limier Sanglant.

Ecrit par magiefeu, le 14 Juin 2018
28. Theesa sut ?
 

— Pour la Mirialan, c’était différent ! On était d’accord que le seul moyen d’accéder aux comptes du Soleil Noir était de se rapprocher d’elle. Tu n’avais qu’à pas envoyer le Prince se faire voir au moment où il t’a offert cette robe bleue. J’ai dû me sacrifier, plaida Jaden en descendant une échelle menant au vaisseau benne.
— Ah ben oui ! Quel sacrifice héroïque, Jad ! Je suis vraiment désolée que tu aies eu à te mettre dans cette terrible situation. Tu aurais dû porter cette magnifique robe transparente également. D’ailleurs, puisqu’on parle de tissu transparent, je suppose que c’est de ma faute pour les triplées Twi’leks aussi, répliqua Rahe d’un ton agacé.
Encore dans le Zénith Crépusculaire, postés en haut de l’échelle du sas, G6-K, Kettch et Chewkett observaient les deux humains se disputer. La Wookiee avait fini par sortir de son isolement en piratant le panneau de contrôle de la pièce où elle était enfermée jusque-là. Elle s’était alors ruée telle une furie en direction du cockpit et était tombée sur le règlement de compte entre le chasseur de primes et son amie débuté dix minutes plus tôt. Elle avait voulu s’interposer, mais les deux anciens amants avaient retourné leur énervement contre elle avec une telle unité qu’elle avait dû s’éclipser. La discussion durait depuis maintenant au moins une demi-heure. Elle avait été déclenchée, malgré un très court interlude sur un dénommé Paxton Rall, par les pustules de la légendaire Furoncla.
— Yeh eetee lungee nuv luu, marmonna Kettch.
La femelle Wookiee grogna une réponse en roulant des yeux.
— C’est compliqué, confirma G6-K qui avait pu mettre la main sur un programme de traduction ewokese, frustrée de ne pas avoir pu comprendre la petite créature plus tôt.
— Theesa sut, contra l’Ewok en descendant l’échelle.
À ces mots, l’androïde et la Wookie se regardèrent interloquées avec une lueur d’inquiétude dans le regard, puis partirent à la suite de leurs trois compagnons.
— Un theesa... Si ça arrive, là les vrais ennuis commenceront, grinça G6-K pour elle-même.

***


Dans l’espace de Gelbique, la flotte impériale trônait fièrement en orbite, symbole de puissance et de la suprématie de l’Empire Galactique. Ces croiseurs, tels de splendides pointes de flèches blanches se détachant sur un fond d’encre, imposaient le respect et la peur partout dans la galaxie. Lorsque le commun des mortels observait l’une de ces magnifiques œuvres d’art, il était subjugué et effrayé par ces vaisseaux qui portaient des noms aussi terrifiants que...
— La Carotte succulente ?! s’étouffa Karoud en s’emparant de son blaster.
L’enseigne Tatin qui se trouvait en face de lui recula de quelques pas.
— Mais enfin gouverneur Karott, bégaya le jeune humain.
— Karoud ! C’est Karoud ! s’emporta le récent « Héros de Gelbique » en pointant son arme sur le nez de son subalterne.
— On pensait que renommer votre vaisseau amiral en fonction de votre plus grand accomplissement inspirerait la peur et le respect chez vos ennemis. Le Seigneur Vador lui-même a approuvé, se justifia-t-il en commençant à transpirer.
— La peur ? Depuis quand renommer le Churros, un requin interstellaire de 2 kilomètres de long, en Carotte succulente inspire la terreur ? De quoi je vais avoir l’air face à une flotte rebelle, moi, maintenant ?
Karoud pointait toujours son blaster sur l’enseigne et était maintenant aussi cramoisi qu’un Gundark en période de reproduction.
— Donnez-moi, au moins, une bonne raison de ne pas vous exécuter sur le champ, puis de vous balancer dans le vide spatial pour que vous vous y étouffiez, menaça-t-il.
— Eh bien tout d’abord, parce que si vous m’exécutez avant de me balancer dans l’espace, je ne pourrais pas ressentir les...
— Préparez moi un sas ! ordonna Karoud.
— On a capturé un vaisseau avec une chasseuse de primes pas jolie du tout qui a décimé une escouade de stormtroopers et qui est maintenant verrouillée dans une cellule avec le récemment promu général Tartopom qui la surveille et on pense qu’elle peut nous aider à retrouver les Cailloux, débita le pauvre homme à une vitesse effarante.
Cela sembla calmer Karoud qui éloigna son arme de sa cible. Tatin suait maintenant comme un Wampa qui se serait retrouvé déporté sur Tatooine.
— Bien, très bien. Vous voyez enseigne, nul besoin de s’énerver. En revanche, à la prochaine mention de...
— Gouverneur Karott !
Le son de la décharge de blaster retentit un centième de seconde après et Tron s’effondra, une brûlure entre les deux yeux.

Ecrit par Mandoad, le 18 Juin 2018
29. Ô Capitaine ! Mon Capitaine !
 

Waldisné est une planète mystérieuse. Peu de gens sont au courant de son existence, et ceux qui la connaissent ont rarement envie de s’y rendre. Il faut dire que l’astre est surtout réputé pour être le plus bizarre de la galaxie. Et si un peu d’étrangeté n’a jamais fait de mal, les voyageurs sont étrangement peu enthousiastes à l’idée de visiter la Planète La Plus Fantasmagorique De La Galaxie.

On dit qu’on apprend beaucoup d’un peuple en regardant ceux qui le gouvernent. Un petit coup d’oeil au gouvernement de Waldisné s’impose donc si vous voulez comprendre à quel point cette planète est fantasque.


— Bananier, pommes sautéééées...
— Mais faites-la taire ! s’exclama Raiponce. On ne s’entend plus parler !
L’Assemblée des Princesses de Waldisné était en pleine séance.
La Princesse Elsa, comme à son habitude, faisait ses vocalises sur une variante du tube de l’été. Juste à côté, la Princesse Ariel, une authentique sirène mi-femme mi-oiseau, tentait de discuter des dernières tendances avec la Princesse Raiponce.
De leur côté, les Princesses Blanche-Neige et Aurore discutaient de la tendance de cette dernière à s’ébattre avec les animaux.
— Effectivement, disait Blanche-Neige, les bois de cerf sont plutôt pas mal. Mais depuis que j’ai rencontré les sept nains, je crois que je suis devenue accro.
Plus loin, Mulan racontait à Pocahontas ses derniers exploits guerriers, ou comment elle avait vaincu une armée entière de dragons avec un canif et un miroir de poche. La légende indienne, qui aimait bien Mulan, faisait semblant de croire ses affabulations avec un sourire patient.
La grande absente était bien sûr Mérida, qui préférait jouer dans la forêt des heures durant plutôt que de participer à ces discussions de première importance au cours desquelles l’avenir de la planète se jouait.
— Non mais sérieux ? demanda Ariel d’une voix pincée. Tu crois vraiment que je mets encore des coquillages ? Mais c’est sooo quatre-vingt neuf !

Seule dans un coin de la gigantesque salle, la Princesse Belle travaillait d’arrache-pied à l’administration de Waldisné. La veille, les Soori avaient encore réclamé une baisse des impots au Duc Don Ald, et c'était à Belle de gérer les retombées de tous ces problèmes.
Elle n’était certainement pas du genre à parler de mode ou d’exploits guerriers. Elle ne risquait pas de disserter pendant pas loin de vingt minutes sur les avantages comparés entre le cerf et le lapin – sujet obscur auquel elle ne comprenait d’ailleurs pas grand chose. Et elle ne risquait pas de mettre un pied dans une forêt, c’était le meilleur moyen de se salir.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Belle était belle. Mais pas seulement : elle comptait aussi parmi les personnes les plus intelligentes de la galaxie. Elle savait tout sur tout et avait toujours raison. Bref, elle était, en toute modestie, supérieure.
Pour une raison inconnue, les autres filles, jalouses de ne pas être aussi parfaites qu’elle, la surnommaient parfois Mary, ou Sue, ou collaient les deux deux prénoms avec un trait d’union, ce que la Princesse trouvait ignoblement laid.

Relevant la tête de la feuille noircie d’encre (évidemment, elle n’avait pas la moindre tâche sur les mains), elle aperçut la Princesse Tania tenter de faire goûter un aliment non-identifiable à la Princesse Jasmine, qui repoussait la cuisinière amatrice à l’aide d’un étrange lampe.
Belle faillit soupirer.
Si elle n’avait pas été parfaite, elle aurait été découragée.

***


Waldisné était la quatrième planète du système Oliwoude. Plus loin dans ce système, on trouvait Picsare, et Santu Rifox et, encore plus loin, se tenait la planète Stann’li.
C’est non loin de cet astre dont plus ou moins tous les habitants étaient des mutants que le vaisseau-benne de Mik Emaüs sortit de l’hyperespace.
— Oh non ! fit le Soori de sa voix flûtée. Dire qu’on y était presque ! Maudit hyperpropulseur !
Le vaisseau commença à dériver dans l’espace... droit sur le chemin de la lune de Stann’li, une boule de roches nommée Halala et habitée par le peuple Cri.
La poubelle ambulante de Gelbique s’y écrasa dans un grand fracas, fort heureusement sans dommage pour Mik, qui s’extirpa comme il put du cockpit.
Noyé dans la fumée provoquée par le crash, il n’y voyait pas à deux pas. Il fit quelques mètres à l’aveuglette et se mit appeler des secours. Halala étant peu peuplé, les chances pour que quelqu’un l’entende étaient faibles, mais il n’avait rien à perdre en essayant.
— Que se passe-t-il ici ? demanda brusquement une voix quelques mètres plus loin. Qui va là ?
Une silhouette s’avança, émergeant lentement de la fumée. Mik n’en crut pas ses yeux : cette classe, cette prestance, ce charisme... Mais oui, c’était... C’était...
— Capitaine Marelle ! s’exclama-t-il.

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 29 Juin 2018
30. Le Blat Signal
 

— Cette fois, c’est vraiment la merde, commenta Rahe devant la carcasse du Zénith Crépusculaire.
Avec Jaden et Kekette, elle était la seule à s’être sortie du crash en bon état. Le petit ewok qui les accompagnait avait perdu ses deux prothèses dans le crash, obligeant G6 à le porter sur ses épaules. La droide humanoïde avait quant à elle eu une bonne partie de la peau synthétique qui recouvrait son visage arrachée, dévoilant le crâne métallique sous-jacent.
— Je me demande pourquoi le vaisseau-benne s’est crashé. Le plus important pour l’instant est de trouver un nouveau moyen de transport, déclara Jaden.
— Il y a une lueur près du camion-benne, leur dit G6 en désignant le point en question. Peut-être est-il encore en état de fonctionner ?
La chance commencerait-elle à me sourire ? se demanda Rahe alors que le groupe courait en direction de la lumière. Elle déchanta vite. Une petite créature aux oreilles asymétrique – l’une ronde, l’autre en arc de cercle – et au pelage noir se tenait devant une femme en uniforme moulant rose bonbon qui flottait au-dessus du sol. La lueur que la droïde avait aperçu provenait de l’étrange anneau qu’elle portait au doigt et qui semblait la faire irradier.
— Et vous, qui êtes-vous ? s’exclama la femme en se tournant vers le groupe.
La petite créature se tourna vers eux, et sourit en ouvrant les bras. La jeune femme en eut des sueurs dans le dos.
— Salut les amis ! Bienvenue dans la maison de Mik ! s’exclama-t-il d’une voix aiguë.
— Silence, toi ! hurla la femme en combinaison.
Un éclair jaillit de son anneau, suivit d’une violente explosion. Lorsque la poussière se fut envolée, il ne restait plus du dénommé Mik que sa paire d’oreille.
Rahe recula d’un pas vif. La peur qui lui nouait les tripes était amoindrie par la satisfaction qu’elle avait en voyant le teint blanchâtre qu’avait pris son ex.
— Maintenant, répondez à ma question ! reprit la femme charismatique. Qui êtes-vous ? Vous n’êtes pas des Cri !
— Nous sommes des voyageurs qui nous sommes échoués ici suite à un accident, déclara Rahe en s’avançant. Notre vaisseau est détruit, pourriez-vous nous indiquer la ville la plus proche où nous pourrions trouver un transport ?
La femme flotta dans sa direction et posa sa main droite – celle qui portait l’anneau – sur son cœur.
— Camarade, tu te trouves sur le territoire de tes sœurs, les Amazon. Tu fais maintenant partie de notre communauté à tout jamais et ne pourra jamais quitter cette planète. Toi et tes deux camarades serez traités avec tous les égards allant avec votre sexe. Quant aux deux mâles qui vous accompagnent, ils se verront réduits en esclavage et équipés d’une ceinture de chasteté, comme le veut notre loi envers le sexe faible. Ils seront à votre entière disponibilité et vous pourrez leur infliger ce que vous voudrez.
Finalement, je crois que je vais me plaire ici, pensa la jeune femme en jetant un regard carnassier à Jaden dont le teint avait encore blanchi.
Un monticule de terre fut soudain éjecté dans les airs à côté d’eux. Aveuglée par la poussière, Rahe entendit la voix de la femme s’écrier :
— Blatman ! Mon ennemi juré !
Le nuage s’éclaircit et elle put distinguer à côté d’un trou creusé à même le sol, une forme sombre et voûtée. Alors que la femme levait son anneau, la forme hurla d’une voix grave :
— Retourne faire le ménage, femme !
La Cri poussa alors un cri et trembla de tout son corps.
— Une blague macho ! Mon seul point faible !
Elle s’écroula au sol comme une poupée de chiffon.
- Camarade viril, tu nous as sauvé ! s’exclama Jaden, en proie à une joie immense.
Rahe le vit s’élancer vers son sauveur, les bras ouvert pour l’enlacer.
Lequel jeta dans leur direction une grenade fumigène. La jeune femme sentit sa tête lui tourner et tomba dans les pommes.

***


— Je crois que nous sommes dans une cave, murmura Jaden.
— Toujours aussi fin observateur, lui retourna Rahe, acide.
Elle essaya d’enlever la corde qui attachait ses mains au dossier de la chaise, sans succès.
Elle vit avec inquiétude la forme sombre quitter le tableau de bord qu’elle étudiait pour s’approcher d’eux. Elle se planta devant Jaden et se pencha vers lui. Ses yeux sombres brillaient d’une drôle de lueur.
— Bonjour, mon mignon. Tu es très beau, tu sais ? Tu me rappelles mon ancien coéquipier, Globin.
— Et bien, je vous remercie mon bon mons... Hé ! Ne me touchez pas ! Hé ! Non, non ! Pas là, pas là ! Au secouuuuuuurs !!
Alors que G6 s’agitait sur sa chaise pour venir en aide au chasseur de primes, Rahe, elle, s'esclaffait bruyamment.

Ecrit par darkCedric, le 8 Juillet 2018
31. Santiago
 

Maintenant qu'il s'était débarrassé de Mik Émaüs, Dindo pouvait enfin s'emparer de la boîte qu'il convoîtait dans le but secret de dominer la Galaxie. Du moins, c'est ce qu'il croyait. Alors que le Soori s'apprêtait à rentrer chez lui après l'exécution du stormtrooper, Dindo s'était approché de lui par derrière et l'avait assommé d'un coup de tuyau de plomb, lui brisant une de ses oreilles, et son petit corps rondouillard s'écroula tel un pantin désarticulé. Les pattes avant de Dindo lui servaient maintenant de mains et il se dressait de toute sa taille sur ses pattes arrières. Il n'était en réalité pas un Mastiff Phalone mais un Phastiff Malone, une espece quasi-identique mais bien plus intelligente et rusée...
Mais ce coup-ci, Dindo ne fut pas suffisamment malin.
Alors qu'il s'apprêtait à récupérer la précieuse boîte dans la benne à ordure de l'Arène aux Liaivres, une silhouette émergea du sol comme par magie, immobile comme une statue. L'individu semblait surgi d'un autre univers ; c'était un humain barbu mais son aspect était surréaliste, et ses yeux étrangement perçants.
Pris par surprise, Dindo s'immobilisa et dévisagea l'humain, attendant de voir ce qu'il allait faire.
L'individu braqua sur lui une arme à feu ; il s'agissait non pas d'un blaster mais d'un pistolet 10mm, une arme d'un autre temps.
Il prononça un seul mot :
— Santiago.
Puis il abattit Dindo d'une balle dans la tête.
Santiago ouvrit grand la bouche et aspira le corps du Phastiff Malone tel un trou noir, puis disparut dans le sol tel un fantôme, de la même manière qu'il était arrivé.
C'est ainsi que, lorsque les éboueurs passèrent dans l'arène, ils ramassèrent aussi Mik Émaüs qu'ils croyaient mort et l'embarquèrent dans le vaisseau benne auquel les Cailloux dans la Chaussure de l'Empereur s'accrochèrent pour s'échapper de Gelbique.
Et c'est ainsi que l'auteur maléfique de ce paragraphe élucide un mystère mineur pour en soulever un plus grand encore...


***


Pendant ce temps, sur Coruscant


L'Empereur était d'humeur mitigée ce matin-là. Assis sur son trône dans son Palais Impérial, il écoutait le rapport du Grand Amiral Teshik d'un air absent.
— ... forces Impériales ont à présent le contrôle total de la planète Gelbique. Un nouveau gouverneur a été nommé en votre nom, il s'agit de...
— Bien, Grand Amiral. Vous pouvez disposer.
Le cyborg le dévisagea d'un air perplexe, avant de baisser la tête et de quitter la salle.
Le Seigneur Sith avait senti une étrange perturbation dans la Force, mais il n'arrivait pas à en déterminer l'origine. Il avait le sentiment d'oublier quelque chose de tres important.
Il se leva et décida d'aller faire quelques pas à l'air libre pour se rafraîchir la mémoire. Ses gardes personnels se tenaient aux quatre coins de la salle du trône, immobiles comme des statues. Pas ceux qui l'avaient agressé, évidemment – il les avait fait exécuter depuis le temps. Mais depuis cet incident, il ne se sentait plus en sécurité nulle part. Il leur jeta un regard méfiant, puis sortit sur la terrasse qui donnait sur la capitale. Sidious contempla l'étendue de son pouvoir sur la planète : les gratte-ciels arboraient la bannière impériale, les vaisseaux et les airspeeders filaient en un flot continu, le trafic poussé à saturation par les exigences démesurées de l'Empire. Sidious s'autorisa un ricanement de satisfaction.
Mais une perturbation dans la Force lui picotait la plante du pied à chacun de ses pas, ce qui ne tarda pas à effacer son sourire macabre. Comme pour défier son autorité, des cailloux s'étaient insidieusement glissés dans ses chaussures toutes neuves. Dans un accès de rage, il retira sa chaussure et la jeta dans le vide.
Ça lui revenait maintenant, voila ce qui le tracassait depus tout ce temps. Ces cailloux dans sa chaussure ne l'embêteraient plus à l'avenir.

Ecrit par Boldard, le 12 Juillet 2018
32. Le Remake de la Force
 

Gelbique avait enfin retrouvé la paix et l’ordre. Les habitants vaquaient à leurs occupations, vêtus d’amples habits provenant des quatre coins de la galaxie connue. Les mécréants avaient été vaincus et tous étaient emprisonnés en attente d’un jugement qui rendrait justice au peuple gelbe. C’était ici que résidait la réussite de l’Empire. Apporter la paix et l’ordre à une planète en proie à l’hérésie nudiste, comme l’avait promis l’Empereur plusieurs années auparavant.

Désormais, des drapeaux aux couleurs de l’Empire flottaient dans les rues de la capitale et sur la façade du palais. Plusieurs écrans géants avaient été installés afin que tout le monde puisse voir et entendre le discours du nouveau dirigeant de la planète : le Gouverneur Karoud. L’hymne impérial envahissait les rues et s’étendait dans les villes alentours. Des patrouilles de stormtroopers effectuaient leur ronde tout en offrant diverses friandises aux enfants gelbes. Mais, derrière cet aspect cordial et festif, les légions de Palpatine débutaient une épuration massive. Depuis la fin de la Bataille de la Frite Libératrice, de nombreuses arrestations et exécutions publiques avaient eu lieu. L’Empire était devenu maître des lieux, personne ne pouvait en douter maintenant.

La foule était présente sur la place Karoud Le Grand pour entendre son discours officiel de prise de fonction.

— Chers habitants et habitantes de Gelbique, commença Karoud. Vous viviez dans la misère et dans l’oppression d’un gouvernement dictatorial. Vous étiez seuls et sans défenses. Mais vous avez su faire confiance à l’Empire afin de restaurer votre liberté et de faire entendre votre voix. Et vous avez eu raison !

La foule cria de joie et applaudit. Karoud prenait son temps, il savourait ce moment de gloire.

— En tant que citoyens et citoyennes de l’Empire, vous jouirez des différents services qu’il vous apportera : la paix, la sécurité, la prospérité et des frites pour tous !

La foule était en délire. Des « Hourra ! » ou des « Vive l’Empire ! » purent être entendus. Soudain, un bruit sourd secoua l’atmosphère et les murs de la capitale. Au-dessus d’eux, un énorme vaisseau de combat jaillit de l’hyperespace et ouvrit le feu sur le premier croiseur impérial venu. Il fallut près de dix secondes pour que le croiseur s’ouvre en deux et explose.

La foule hurla de peur et la panique gagna les Gelbes rapidement. Les stormtroopers tentait de contenir cette foule compacte qui essayait de s’échapper par tous les moyens. Nombreux furent les soldats en blanc écrasés par les habitants apeurés. Les autres stormtroopers, quant à eux, demandaient à leurs supérieurs ce qu’ils devaient faire, mais eux-mêmes ne le savaient pas.

Puis les écrans géants clignotèrent et affichèrent un Twi’lek à la peau violette et avec une cicatrice qui traversait son visage de la joue gauche au lekku droit.

— C’est le Twi’lek fou ! s’écria une femme.

Paxton Rall, d’un air joyeux, débuta son propre discours. L’effet semblait avoir été calculé afin de couper celui du nouveau Gouverneur. Lorsqu’il commença, la population se calma et l’écouta attentivement.

— Un proverbe de Naboo dit « Si l’on veut couper une mauvaise herbe, il faut veiller à retirer la racine », dit-il. C’est pour cette raison que je suis venu ici. Mais ne craignez rien, je suis venu vous voir en paix, en tant qu’allié.

Il marqua une pause afin de juger, d’en haut, si son discours était efficace.

— Je vois que vous ne comprenez pas en quoi mon proverbe est pertinent... Je vais tâcher d’éclairer cela. Peut-être aurez-vous entendu une légende racontant qu’avant la nôtre, il avait existé plusieurs versions de notre galaxie. La version actuelle est indigne et infidèle aux versions précédentes. D’où ma raison de faire un remake de celle-ci. J’ai d’abord créé une pétition et un appel aux dons afin de pouvoir m’aider dans ma quête. C’est d’ailleurs pour cette raison que je suis également connu sous le nom du Grand Hater. Mais cela n’a servi à rien et je me suis mis en quête de retrouver les différents morceaux du Contrat. Par ce geste, je couperai la mauvaise herbe, mais il me faut aussi retirer la racine ! Pour cela il faut s’attaquer au responsable : le peuple du système Waldisné ! Ceux sont eux qui ont recréé une version indigne et qui, comme si cela ne suffisait pas, se moquent de nous et prennent notre argent. Mes amis, nous sommes les gardiens de la saga, nous seuls avons le droit de dire ce qui est bon ou pas dans cet univers ! Citoyens et soldats de l’Empire sur la planète Gelbique, joignez-vous à moi dans ce combat et je vous proposerai une place de haut rang dans notre nouvelle version.

La foule, y compris les stormtroopers, furent galvanisés, prêts à en découdre avec les Waldisniens. Même la Gouverneur Karoud sembla accepter cette proposition, pour lui et pour son Empereur chéri.

Ecrit par Luckas62, le 14 Juillet 2018
33. Yoho-et-une-bouteille-de-rhum...
 

Système stellaire de Waldisné.
Orbite de la planète Stann'li.
11 mois plus tard.

Le Pouss'hier de faits, un navire marchand Waldisnéen, navigue entre les roches et les débris flottants. Ses huit voiles solaires sont repliées, seuls les moteurs sont allumés. Le navire semble vieux et fatigué, mais il cache en réalité de formidables améliorations apportées par les Services Spéciaux de l'Empire. À son bord, se trouve l'enseigne Jellie, habillée d'un grand manteau gris cachant ses formes et le blaster impériale à sa ceinture. Sur ses épaules une écharpe rouge avec un masque respiratoire intégré et un tricorne de la marine marchande de Waldisné complète son déguisement. À ses côtés, se tient le général Tartopom, lui aussi déguisé, il porte un pourpoint vert émeraude de piètre qualité et un chapeau à plume démodé. Au poste de radio, se tient le faux soldat TK-4/4, qui sert de codeur pour communiquer les ordres et les informations du quartier général des Services Spéciaux de l'Empire. Lui non plus n'arbore pas l'uniforme réglementaire, mais une simple combinaison de travail spatial que l'on peut acheter dans n'importe quelle station de la galaxie. Cette entorse au règlement vient du fait que ces personnes sont en mission spéciale pour l'Empire. Depuis quelques mois le chaos règne dans la galaxie : un étrange Twi'lek violet a attaqué le système Waldisné, mais, avant cela, il s'est arrêté sur plusieurs planètes Impériales et a endoctriné leurs populations à le suivre. Il s'est ainsi constitué une véritable armée et pose depuis de nombreux problèmes. Le cours de la guerre est perturbé, Paxton Rall semble invincible. Il endoctrine les gens par la simple parole et s'en sert sur tous ceux qui croisent son chemin. Bien que son objectif semble être Waldisné, il s'en prend également aux Rebelles et aux Impériaux. Et les états majors des deux camps envisagent sérieusement une trêve pour se débarrasser de ce monstre. À l'époque, l'enseigne Jellie et son groupe venaient d'être envoyés par le gouverneur Karoud à la poursuite d'un petit groupe de rebelles en possession d'une boîte volée à l'Empereur. Quelques jours plus tard ils récupérèrent le général Tartopom qui avait réussi à s'enfuir de Gelbique alors que les habitants et la garnison de celle-ci tombaient sous l'endoctrinement de Paxton Rall. Parmi les victimes se trouvait leur ancien supérieur. Il n'était plus qu'un zombie récitant à longueur de journée « À mort Waldisné. », « Vive Paxton Rall. », « Rendez-nous notre version galactique première et authentique. » et d'autres propos incompréhensibles. Depuis, le Grand Amiral Teshik leur avait confié l'importante mission de trouver un moyen d'arrêter Paxton Rall. Cette mission les avait conduits autour de la planète Stann'li, ou du moins de ce qu'il en restait. La planète a perdu les deux tiers de sa masse ainsi que sa lune, Halala, suite à une attaque de Rall. C'est dans les restes de cette planète et de son satellite que le Pouss'hier de faits circule depuis le début de ce chapitre, l'équipage semblant attendre quelque chose.

Au poste de pilotage du vaisseau, se tient une jeune fille à la peau noire et au cheveux blancs. Elle se nomme Yer et est originaire de la planète Waldisné. Sa réputation de meilleure pilote pirate de ce système a poussé Jellie à l'engager, elle, son vaisseau et son équipage, constitué d'un seul droïde. L'enseigne a depuis réussi à en apprendre un peu plus sur la jeune fille. Orpheline depuis toute petite, elle ignore qui sont ses parents et à fuit l'orphelinat pour devenir pirate à 9 ans. Cela et le fait qu'elle chante très souvent a conduit Jellie à penser que Yer a des origines de princesse. Allez savoir pourquoi... Son droïde, Crocs-Che, ressemble à un gros lézard vert avec une pendule sur le ventre. En ce moment il est connecté à un énorme terminal informatique se trouvant au centre de la passerelle derrière Jellie et Tartopom. C'est depuis ce terminal que Crocs peut contrôler tout le vaisseau. Soudain il se tourne vers Jellie et annonce :
—Ça y est. Il l'a. »
Tous se dirigent vers le sas du vaisseau. En sort alors l'enseigne Tatin vêtu d'une combinaison d'exploration spatiale. Il tient dans ses mains une boîte brillante.
— Ouvre-la ! ordonne Jellie au droïde, qui saisit la boîte et effectue une série de passes de mains devant elle.
Enfin, pense Tartopom, depuis tout ce temps nous l'avons. La boîte s'ouvre alors, Crocs la présente à Jellie qui s'empresse de regarder dedans. Il y a un papier sur lequel était écrit : Boîte à macguffins de la fan-fic C. Exq n°1.
Jellie soulève le papier, en dessous se tient une dizaine d'objets étranges, elle écarte un morceau de tablette de pierre sur laquelle est inscrit : Signature : Iger.
Elle attrape un cœur artificiel qui bat calmement : c'est celui de Rall.
Elle sourit, leur mission est terminée.
Car qui possède le cœur de Paxton Rall, contrôle Paxton Rall.

Ecrit par Barya Mach, le 21 Juillet 2018
34. Trêve de plaisanteries
 

Hors de question de faire ça...
Rahe en avait assez d'être brinquebalée d'un bout à l'autre de la galaxie, comme une héroïne de série holo B aux mains de scénaristes fous. Elle préférait nier toutes les invraisemblables épreuves qu'elle avait traversées pour se retrouver, enfin, aux commandes de la Mousse Interstellaire II, un vieil YT-1400 reconditionné prêt à en découdre avec les impériaux, comme au bon vieux temps.
Le bon vieux temps, c'était avant qu'un Twi'lek violet ne jette le chaos dans la galaxie – et il s'en était passé de belles pour qu'elle en vienne à considérer comme le « bon vieux temps » l'époque pas si ancienne que ça où les destroyers de l'Empire terrorisaient les mondes considérés comme hostiles ou exploitables.
Cela avait été toute une aventure pour s'extirper du bourbier dans lequel ils étaient tombés suite au crash du Zénith Crépusculaire. Mais c'était sans compter sur les talents cachés de Kettch. Ce qui semblait être une inoffensive peluche s'était avéré cultiver un don pour le meurtre discret. Et sur un heureux hasard, qui avait entraîné cette fripouille de Joystick Chevron, traquée par les trois parties, à se perdre dans le coin en quête d'un artefact quelconque à revendre hors de prix sur le marché noir de l'Art. Elle était certes chaotique et déloyale, mais Chewkett avait trouvé le moyen de susciter son intérêt à opter pour une trêve mutuellement profitable. Évidemment, Joystick leur avait fait à l'envers et alors que Rahe s'apprêtait à la remettre à la Rébellion, la jeune pillarde s'était barrée avec l'objet convoité.
Et l'équipage des Cailloux avaient été à nouveau remis à l'honneur pour une mission quelque peu inattendue.
— Faut vraiment qu'on soit dans la merde pour aller négocier une trêve avec l'Empire...
— Je pense qu'en fait, je vais rester en orbite garder le vaisseau, dit l'homme affalé sur le siège du copilote.
— Non, Jaden, on partage les emmerdes. Je te rappelle que si tu es encore presque entier, c'est grâce à moi.
— Comment ça « presque » ? s'indigna l'autre.
Elle savait qu'il lui en voulait toujours pour avoir attendu le dernier moment pour l'arracher à la chose qui les avait capturés après le crash.
Elle baissa le regard sur l'ordinateur de bord pour vérifier les coordonnées.
— Le général Syndula nous envoie rencontrer les impériaux et leur remettre le colis perdu en guise de... bonne volonté pour ouvrir les négociations. On ramène une boîte.
— Tu veux dire, la boîte qu'a embarqué Joystick quand elle s'est barrée ?
Rahe pâlit. C'était maintenant que cet abruti lui annonçait que cette raclure d'écumeuse de tombes les avait deux fois doublés ? Jaden prit un air innocent en croquant délicatement un cookie qu'il venait de sortir de sa boîte à biscuits. Elle vit rouge : il avait gardé ce secret pendant des mois ! Elle ne s'en était pas du tout préoccupée, pensant que le leurre était au frais, bien planqué au fond du congélateur à carbonite. Et elle devait se présenter aux impériaux les mains vides.
Calcul trajectoire : destination Bakura. Hyperespace dans cinq secondes, fit l'ordinateur de bord.
Rahe se tourna pour lui en décocher une, avant de réaliser ce qu'il avait dans la main...
— Bah, avec un coup de peinture... la rejoignit-il dans l'idée. De toutes façons, ils iront pas ouvrir un colis privé. Et puis j'ai toujours entendu dire que l'Empereur était fan de cookies...

***


Le cœur de Paxton Pall...
Jellie tenait dans sa main l'avenir de la galaxie.
— Du coup, on fait quoi ? demanda Tartopom. Vu que Karoud a le cerveau en purée de carotte, je pense qu'il vaut mieux ne pas lui ramener et le rapatrier direct sur Coruscant à son propriétaire.
Tartopom se voyait déjà en présence de l'Empereur, recevoir les honneurs pour lui avoir enfin ramené ce colis qu'il espérait depuis plus d'un an. Un grade d'amiral, une flotte... ou pourquoi pas, un titre de Moff.
Jellie considéra l'organe. Le rendre à l'Empereur, c'était lui confier les rênes de la galaxie, le contrôle d'un être puissant. Sa loyauté l'y obligeait, mais elle sentait quelque chose tiquer en elle à l'idée de remettre le pouvoir absolu à Palpatine.
L'utiliser ? Elle voyait le regard rempli de convoitise de Tartopom à côté. Utiliser ce cœur, c'était devenir les maîtres de la galaxie en incitant l'hypnotique Paxton Pall à accéder à leurs vœux... Mettre fin à la guerre. Devenir des héros ou des tyrans... Et des cibles à abattre dès que quelqu'un saurait qu'ils détenaient la boîte et son contenu.
Le cœur était rouge, palpitant, et dégageait une suave odeur de viande synthétique entre les circuits… Et Jellie ne serait pas Jellie si elle n'y goûtait pas. Elle enfonça ses dents dedans.

Il y eut un grand cri de douleur qui se propagea dans la Force pour toucher tous ceux qui y étaient sensibles.
Sous son masque impénétrable, le Seigneur Noir des Sith sourit. Ce hurlement venait de faire naître en lui une excellente suggestion pour s'emparer de Skywalker. Il lui fallait capturer ses amis les plus proches et faire résonner leurs souffrances pour attirer sa cible. Bientôt son fils serait sien et ensemble, ils régneraient sur la galaxie. La liste des victimes était bouclée : une femme, un homme et un Wookiee à bord d'un cargo corellien pourri.
Parfait. Ses agents venaient juste de l'informer qu'on attendait une telle délégation sur Bakura.

Ecrit par Dark GaGa, le 24 Juillet 2018
35. Ficelles et retcon
 

— Quand je vois comment tout ceci continue d’aller n’importe comment, soupirait Rahe, ça me rappelle tout ce qu’on a subi au cours de l’année écoulée.
— Tu sais, coupa Jaden, j’ai vécu ces évènements. Nul besoin de vouloir me les raconter.
— Toi non, mais le public s’est mangé une ellipse et a besoin d’une excuse bateau pour comprendre comment on en est arrivés là. Donc tu te tais et tu me laisses raconter. Tout commence dans cette caverne...
— On peut pas sauter ce passage ?
— Silence, c’est le meilleur moment. Blatman s’était rendu compte que tu ressemblais à son ancien meilleur ami, parti avec sa femme. Il commença donc à te frapper violemment au visage et nous séquestra pendant trois mois le temps de réunir les outils nécessaires pour te décoller douloureusement le visage et l’envoyer à son ex. Mais sans que nous le sachions, les minions de Paxton Rall avaient noué une alliance avec Mulan, en vue d’exterminer toute la population du système, autour d’un diner de sushi cuisinés à partir de la chair de la princesse Arielle.
— Je croyais Mulan chinoise ?
— Ce fut donc avant que Blatman ne commence à te lacérer le visage, avec mon assistance, qu’il fut malheureusement interrompu par un énorme Krex du nom de Friendly Rin qui menait les forces de purification et dirigea le nettoyage des grottes dans lesquelles il nous détenait. Après avoir démembré ce pauvre Blatman, ils tournèrent leur attention vers nous mais ces légions du mal fuirent devant notre bravoure.
— Pas du tout, il nous a foutu la pâté. Chewkett y a perdu une jambe et sa mâchoire. Mais sans qu’on puisse s’expliquer pourquoi, lorsqu’ils ont vu Kettch, ils ont crié C’est un élu, nous ne devons pas lui faire de mal ! avant de se retirer en nous laissant indemnes.
— Oui, ben ma version est déjà plus compréhensible. Du coup, alors que la planète subissait un bombardement, je me suis rappelé que le frère de Lavecrep et la cousine de Codarak vivaient dans ce système.
— Dans le genre facilités scénaristiques...
— Silence. Avec leur aide, nous pûmes fuir la planète avant sa destruction.
— N’importe quoi, coupa Jaden. Ces deux décérébrés se sont posés du mauvais côté de la planète et on a dû s’enterrer jusqu’à la fin du bombardement. Finalement, ils n'ont pu venir nous chercher que six mois plus tard une fois les radiations disparues.
— Et c’est à ce moment-là que j’ai pensé que si nous devions affronter à nouveau les légions du Twi’lek fou, il me faudrait recruter de nouveaux équipiers. Et aussi pour pas avoir à expliquer devant le Haut commandement de l’Alliance comment j’avais perdu 50% de mes troupes hors-combat. Il ne restait plus rien dans le secteur, qui avait été entièrement purifié par Paxton Rall. C’est donc sur Tatooine, planète paumée où il ne se passe jamais rien, qu’on a pu recruter une fine équipe.
— Une fine équipe ? Après les deux imbéciles congénitaux qui nous collent depuis notre « sauvetage » et la bande de bras-cassés qu’on trainait déjà avant, tout ce que tu as recruté c’est ce Don-Wan Kihotai qui se prend pour un jedi et...
— C’est classe d’être accompagnés par un vieux. Quant à l’autre, tu ne peux pas dire du mal de Limier sanglant. J’ai eu du flair en recrutant celui-là. Il est compétent, doué, agréable et plutôt beau-gosse.
— Je sais pas. Il est super obséquieux envers Kettch. C’est quand même bizarre.
— Oh, sans doute avait-il une peluche qui lui ressemble mais peu importe. Accordons lui ses exentricités. Il sera d’une grande aide dans notre guerre contre le Twi’lek Fou. »

Ecrit par magiefeu, le 6 Août 2018
36. Quand l'un se réveille, l'autre contemple
 

Karoud tenait un discours enflammé sur l’extrême nécessité du retour de la version galactique première et authentique lorsque la douleur le frappa. Elle était insupportable. Il avait l’impression que de la lave venait d’avoir été insérée à l’intérieur de son crâne. Il se maintenait la tête à deux mains. Derrière lui, un immense cri de douleur retentit – il n’était apparemment pas le seul à souffrir – puis la douleur disparut aussi vite qu’elle était apparue. Il cligna des yeux et observa le monde qui l’entourait. Face à lui, de nombreuses escouades de stormtroopers, mais aussi des étrangers arborant l’insigne de ces vermines de Rebelles, se tenaient raides comme des piquets. Il entendit un halètement et se retourna pour voir un immense Twi’lek à la peau violette recroquevillé sur le sol. Il se tenait la poitrine et semblait reprendre son souffle avec peine. Paxton Rall. L’Impérial se rappela de son nom, mais n’avait aucune idée de ce qu’il faisait là. D’ailleurs, Karoud ne savait même pas sur quelle planète il se trouvait actuellement.
Dans quelle galère me suis-je encore fourré ?

***


Bien plus loin, la Mousse Interstellaire II, vaisseau aussi débraillé que pouvait l’être l’essentiel de son équipage, filait en hyperespace. Kettch, assis sur une caisse comme à son habitude, contemplait l’équipage du nouveau vaisseau. Artemed la Twi’lek réajustait quelques bourrelets verts dans sa tunique brune qui était bien trop petite pour sa corpulence. Trohob, un autre nouveau venu, jouait une partie de Dejarik contre G6-K et se faisait lamentablement battre à chaque fois. Le pauvre Zabrak n’était déjà pas particulièrement brillant, et se confronter à une droïde à la pointe de la technologie n’aidait pas. Pourtant, il ne semblait pas en prendre ombrage et recommençait à chaque fois. L’Ewok avait d’abord pensé que l’apparence et les formes holographiques de G6-K étaient la raison de son comportement, mais la réponse avait été beaucoup plus simple : c’était juste un idiot complet.
Dans un autre coin de la salle de détente, celui qui se faisait appeler Maître Kihotai était assis les jambes croisées et avait fermé ses yeux pour effectuer ce qu’il appelait une « méditation Jedi ». Kettch ne savait pas de quoi il s’agissait, mais il trouvait que rester assis sans bouger était d’un ennui mortel. Une ombre passa devant lui et le sortit de ses pensées. Il baissa les yeux et vit un Togruta barbu. Il était normalement de grande taille lorsqu’il se tenait debout, mais était actuellement prosterné à ses pieds. Ironiquement, Rahe l’appréciait particulièrement et Jaden le haïssait, surtout lorsque celui-ci couvrait leur capitaine de flatterie.
— Ô grand divin ! Permettez-moi de vous offrir ces quelques modestes présents. Que vous les acceptiez me comblerait pour l’éternité, déclara Limier sanglant en lui tendant un plateau de viande de nerf séchée.
L’Ewok s’en saisit et l’autre retourna s’asseoir sur un siège après avoir fait une révérence.
— Je le trouve louche, maugréa Chewkett dans sa langue natale.
Kettch fixa le seul membre de l’équipe qu’il estimait en avalant une portion de nourriture. Elle avait fini par arrêter d’en vouloir à l’Ewok qui lui avait fait croire qu’il n’était pas capable de marcher sans ses prothèses pendant plusieurs mois. Pour se faire pardonner, il l’avait même aidée à fabriquer la mâchoire et la jambe métalliques qui remplaçaient maintenant ses membres perdus lors de l’assaut mené par Friendly Rin plusieurs mois auparavant. Pour toute réponse, il hocha la tête. L’équipage que Rahe avait formé pour remplacer l’original semblait bien à la hauteur de la réputation des Cailloux dans la chaussure de l’Empereur, pour le meilleur et pour le pire.
C’est à ce moment que cette dernière fit son entrée dans la salle, suivie par Jaden. Peut-être y allait-il enfin avoir un peu d’action.
— Nous arrivons dans le système de Bakura, commença-t-elle en réajustant ses cheveux blonds.
L’équipage cessa ses activités pour l’écouter, seul Don-Wan Kihotai était encore plongé dans son intense méditation.
— Notre mission est d’une importance capitale. Je compte donc sur vous tous pour éviter toute bavure qui pourrait la compromettre.
Tandis qu'elle prononçait ces mots, elle jeta un regard insistant à Artemed et Trohob et retourna dans le cockpit. Jaden allait la suivre, mais remarqua que Maître Kihotai n’avait pas bougé d’un poil.
— Maître, il est temps de prendre votre « sabre laser » et de suivre la « voie que la Force a décidé pour vous », intima-t-il au vieillard.
Chewkett grogna quelques informations à son encontre, que Kettch aurait pu trouver drôles s’il avait connu l’humour.
— Eh ben, réveillez-le. Rahe tient à son vieux Jedi sympathique pour l’aider à négocier avec l’Empire, déclara le chasseur de primes en levant les yeux au ciel.

Ecrit par Mandoad, le 7 Août 2018
37. Belle et Rebelle
 

11 mois plus tôt

L’assaut avait été fulgurant. Le Mauller, l’un des plus proches lieutenants de Paxton Rall, avait conduit l’armée de son maître jusqu’à Waldisné. Grâce la trahison de Mulan, il avait alors facilement pu conquérir la planète et investir l’Assemblée des Princesses.

Aux côtés du Mauller, l’asiatique jubilait : enfin, les autres Princesses allaient cesser de se moquer de ses histoires ! Oui, il lui arrivait d’exagérer des détails. Par exemple, elle n’avait pas vaincu une centaine de dragons, mais seulement un. Qui était en fait un lézard. Mais bon, dragons et lézards étaient tous deux des reptiles, donc c’était un peu pareil, au fond. Et puis c’était un gros lézard !

Belle regardait les troupes ennemies. Si elle avait été mesquine, ce que, bien sûr, elle n’était pas – elle détestait la mesquinerie, l’égoïsme et tous les défauts de ce genre –, elle aurait peut-être songé à remercier les envahisseurs. Ceux-ci avaient en effet interrompu le discours d’Aurore. La Princesse avait en effet tenu à sensibiliser ses consœurs à l’important sujet du mariage avec les animaux. Elle avait tenu, en préambule, à leur narrer par le menu sa rencontre avec le cerf de sa vie, et ça durait déjà depuis une heure – interruptions de Blanche-Neige au sujet de ses nains adorés non comprises. Si Belle n’avait pas été dotée d’une patience et d’une gentillesse infinie – en toute modestie, laquelle était également infinie –, les deux Princesses auraient rapidement été invitées à partir retrouver leurs chéris.
Pour en revenir à l’invasion en cours, Belle – qui, comme on l’a vu, n’était donc pas mesquine – regardait les envahisseurs. Évidemment, ses premières pensées étaient allé pour ses pauvres sujets. Cependant, elle avait bien dû penser à son propre sort – et elle avait honte de se préoccuper d’elle-même alors que toute la planète était envahie – lorsque Mulan avait crié :
— Vous la ramenez moins, maintenant, hein ? Et maintenant, le Mauller et moi allons fêter notre victoire en festoyant. Au menu, sushis de Princesses !
Qu’elle est méchante, songea Belle. Pourquoi les gens sont aussi méchants alors qu’ils pourraient être gentils ? Ça me donne envie de pleurer. Mais pas une larme ne franchit ses paupières : ça aurait pu faire couler son maquillage.
Soudain, mue par son intuition de Mary-Sue, Belle plongea la main dans la lampe à huile derrière laquelle Jasmine essayait tant bien que mal de se cacher. Elle en sortit une poignée de poudre de scénario qu’elle jeta en l’air en criant :
— TGCM !
Et elle disparut.

Aujourd’hui
Non loin du Pouss’hier de faits, se trouvait un petit cargo. Sur sa coque, on pouvait lire son nom : Mort à Thanos. Le nom du Twi’lek fou avait été rageusement barbouillé par dessus ce dernier mot.
À bord, Belle observait ses compagnons de voyage. Tout d’abord, il y avait Mérida, occupée à se curer le nez – quelque chose que Belle ne faisait jamais. Elles s’étaient croisées dans la forêt après que la Princesse Parfaite se soit téléportée lors de la prise de l’Assemblée. Même si elle n’avait jamais mis les pieds dans une forêt auparavant, Belle avait très vite compris les bases de la survie dans cet environnement et s'était même permise de montrer quelques petites astuces à Mérida – comment fabriquer un piège à ours avec trois ficelles et deux bouts de bois, par exemple.
Un autre compagnon de voyage de Belle était Don Ald, le duc de la ville Èspégé. Les deux Princesses l’avaient trouvé dans les ruines de sa cité et Belle avait décidé de le prendre avec elles. Elle tentait depuis de l’aider à surmonter le traumatisme qu’il avait vécu en voyant sa luxueuse villa en feu. Il y avait du progrès : alors qu’il ne pouvait articuler un son lorsqu’elle l’avait recueilli, il arrivait désormais à émettre des borborygmes ressemblant à des cris de canard. Si Belle avait été mesquine – voir plus haut –, elle aurait pu se demander si c’était vraiment un progrès.
Enfin, leur dernière camarade sortit du poste de pilotage en grattant furieusement une pustule qui dépassait de son col. Balafre Sensuelle, tel était le nom sous lequel elle s’était présentée à eux lorsqu’elle les avait trouvés dans la forêt de Waldisné. Elle leur avait expliqué qu’elle cherchait une boîte dont le contenu, un morceau de contrat, apparemment, la rendrait riche.
Lorsque Belle avait appris que la boite contenait aussi le cœur de Paxton Rall, elle avait décidé d’accompagner la chasseuse de primes : elle comptait utiliser l’organe pour forcer le Twi’lek fou à libérer sa planète. Naturellement, l’idée d’avoir autorité de vie ou de mort sur quelqu’un, fut-ce Paxton Rall, la répugnait. (Alors oui, jusqu’à onze mois plus tôt, elle était l’autorité suprême de toute une planète, mais... c’était pas pareil ! Et puis d’abord, c’est la classe d’être une Princesse !)

Se plaçant devant ses trois alliés, Balafre Sensuelle prit la parole.
— Ça y est, déclara-t-elle, très satisfaite, j’ai réussi à pirater d’autres caméras que celles qu’un pervers a installé dans leurs toilettes.
— Et alors ? demanda Belle (Mérida aurait pu poser la même question, mais la simple présence de la Princesse Parfaite suffisait à éclipser tous les autres).
— Les impériaux viennent de récupérer la boîte. Préparez-vous, on va les aborder.

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 19 Août 2018
38. Girl Power et facilités scénaristiques
 

Mérida était une femme d'action, définitivement, et malgré ses nombreux défauts pour une princesse, elle était futée. C'était pourquoi elle s'était alliée à Belle, dont les pouvoirs de Mary-Sue étaient incomparables. Sa perfection avait le don de charmer quiconque s'approchait d'elle, surtout les individus de sexe masculin, et son intelligence suprême en faisait une stratège émérite. Cependant, Belle ne savait pas se battre – ou plutôt, elle ne désirait pas le faire, laissant cela à des êtres inférieurs comme Rebelle et Balafre Sensuelle.

Elles s'apprêtaient à aborder le vaisseau impérial qui possédait ce qu'elles désiraient. D'un commun accord, les trois femmes s'étaient entendues sur la précaution de laisser Don Ald sur leur vaisseau. Elles n'avaient nul besoin d'un demeuré dans leurs pattes pendant un abordage. Enfin, c'étaient plutôt Mérida et Balafre Sensuelle qui avaient décidé de cela, Belle étant d'une gentillesse et d'une compassion inégalées.

La rousse attacha ses longs cheveux roux bouclés qui partaient dans tous les sens pour qu'ils ne la gênent pas pendant l'affrontement et attrapa son arc énergétique. Cette arme, qu'elle avait volée aux Sœurs de la Nuit au prix de nombreux sacrifices lors d'un de ses voyages dans le reste de la galaxie, était son bien le plus précieux et l'outil de nombre de ses victoires. Telle une déesse guerrière, Mérida troqua sa robe bleue qui n'était tout de même pas pratique du tout pour une armure mandalorienne de la même couleur (vous me direz : comment a t-elle trouvé cette armure ? Je vous réponds : facilité scénaristique que j'ai la flemme de justifier, on est dans un Cadavre Exquis !).

Enfin prêtes, les princesses et la chasseuse de primes appelèrent les Impériaux pour les prévenir qu'ils allaient être abordés.
— Ici le À mort Rall. Nous allons vous aborder, préparez-vous. Si vous vous rendez, aucun mal ne vous sera fait, déclara Belle.

Balafre Sensuelle leva un sourcil et murmura :
— Vous êtes sûre qu'on ne peut même pas les torturer un peu ?
— Ah, quelle horreur ! s'exclama Belle, révoltée par l'image de sang qui venait de s'imposer à son esprit.
— Bon, ok...

Belle, grâce à sa connaissance innée du pilotage, arrima leur cargo au Pouss'hier de faits (sérieux, qui a choisi ce nom ?) et elles purent ainsi pénétrer dans le vaisseau où les Impériaux les attendaient de pied ferme. Enfin, de pied ferme... Le sergent Tartopom essayait encore de comprendre comment fonctionnait le blaster qu'il tenait dans sa main et l'enseigne Jellie avait la bouche entourée de sang, ce qui aurait fait défaillir Belle si elle n'avait pas été parfaite. Mérida n'attendit pas comme dans tous ces films où tous les héros attendent et parlent avant de se faire tirer dessus et se contenta de crier :
 — GIRL POWEEEEEEEEER !
Puis, après avoir hurlé son cri de guerre, elle tira prestement sur les deux Impériaux. Rien de létal, bien sûr, leur leader ne l'aurait pas supporté. Ce fut à Balafre Sensuelle de les attacher tandis que les deux princesses allaient chercher la fameuse boîte.

— Ce serait pas une facilité scénaristique qu'ils se soient faits battre aussi facilement ?
— Si, mais je crois que l'auteur a vraiment la flemme, répondit Belle avec sa perspicacité habituelle.
— Ouais... Bon, une de plus, une de moins, dans cette histoire de fous... On est plus à ça près. Oh, la boîte !

Mais elles ignoraient qu'il restait encore Yer et son droïde, bien cachés comme tout héros de série animée qui se respecte...

Ecrit par Lynne, le 25 Août 2018
39. 3ème Acte
 

— C’est inadmissible !
L’audience écoutait et subissait depuis des heures la colère de l’Empereur. L’atmosphère en était devenue irrespirable dans la salle du trône. Ils avaient tous été convoqués – amiraux, moffs, agents du BSI – par l’Empereur en personne afin de trouver une solution à la crise. Jamais personne n’avait vu l’Empereur ainsi : à chaque fin de phrase il claquait son poing contre l’accoudoir de son trône comme s’il voulait réaffirmer sa domination et sa puissance. Il n’avait pas non plus autorisé ses invités à se relever, les laissant à genoux en guise de punition.
— Vos tâches respectives sont claires et vos objectifs le sont également : maintenir l’Ordre et la Sécurité dans mon Empire, continua l’Empereur. Si vous passiez votre temps à accomplir vos devoirs plutôt qu’à vous éliminer les uns les autres pour le pouvoir, nous n’en serions jamais arrivés là !
Le Moff du secteur concerné se releva d’un seul coup et tenta de se justifier.
— Mais mon Empereur ! Tout est arrivé si brusquement et sans logique que nous n’avons rien pu…
L’homme n’eut pas le temps de finir sa phrase. Un des gardes impériaux s’approcha de lui et lui assena un violent coup de bâton de Force contre le torse. Le Moff fut projeté plusieurs mètres en arrière et se fracassa contre le mur, assommé.
— La situation aurait pu être réglée en peu de temps, Moff Kiola, gronda l’Empereur. Nous avons pu éviter que la nouvelle s’ébruite aux quatre coins de la galaxie mais, si nous ne faisons rien, la panique et le désordre domineront l’Empire et l’infection n’en sera que plus difficile à traiter.
— Que devons-nous faire, mon Empereur ? demanda le Capitaine Piett.
Les yeux jaunâtres de l’Empereur se plissèrent, se délectant de son plan avant même de l’avoir annoncé.
— Je déclare l’état d’urgence dans les différents corps de l’Empire, qu’il s’agisse de la Marine, de l’Armée Impériale ou du BSI. Préparez-vous à la guerre totale, nous allons passer un grand coup de balai sur ces misérables microbes. La première étape consistera à former un blocus compact autour du foyer infectieux. Autrement dit, le périmètre aura en son sein Gelbique, Waldisné, Pompanadia et Jedha. Plus personne ne doit avoir la possibilité de sortir ou d’entrer de ce périmètre. Cela vaut également pour les informations. Pour la seconde étape, la Marine va devoir faire des frappes foudroyantes et simultanées sur les différentes stations relais à l’intérieur du secteur et aux abords du blocus. N’hésitez pas à convoquer l’élite pour ces missions, aucune erreur ne sera tolérée. Cette opération, portant le nom de code « silence spatial », aura pour but de couper l’holonet et désorganiser les différentes factions, qu’elles appartiennent aux rebelles ou au Twi’lek fou. Des agents du BSI seront envoyés sur chaque planète assiégée. Les informations envoyées par ces espions formeront une base de données qui sera très utile pour l’assaut final. La dernière partie du plan consistera à nettoyer chaque planète du secteur, au fur et à mesure, en resserrant de plus en plus l’étau. Cela fait presque un an que ces âneries ont lieu là-bas et il est temps de passer au 3ème acte !
L’audience hocha de la tête, tout le monde était convaincu de l’efficacité qu’aurait le plan. Seul le Capitaine Piett se risqua à poser une question.
— Et qui dirigera la campagne ?
L’Empereur sourit.
— Moi. Le Seigneur Vador sera mes yeux et ma voix sur le terrain avec l’Executor. Je vais enfin pouvoir retirer ces satanés cailloux de ma chaussure...

Ecrit par Luckas62, le 6 Septembre 2018
40. Une couille dans le potage
 

Paxton Rall se trouvait dans la salle de commandement de son vaisseau amiral, l'Infinity, un dreadnought stellaire marron et violet de 20 km de long fabriqué secrètement par Kakao Drive Yards, un immense chantier naval en orbite de Kakao dans le système Shaukola. Ce vaisseau démesuré avait la puissance de feu de 5 super destroyers, et avait été financé par les nombreux dons des haters qui souhaitaient "Make the Galaxy Great Again", comme disait le célèbre slogan du Twi'lek fou. Un certain Karoud, un Impérial qu'il avait accidentellement téléporté sur la planète Ophtaïm, s'était révélé être une recrue particulièrement zélée et lui servait désormais de lieutenant dans son armée, au même titre que le Mauller. Il disposait ainsi d'un destroyer personnel, et d'un équipage des plus fanatiques Rallistes aussi bien sortis des rangs des Impériaux que de chez les rebelles.

Mais la couille dans le potage, c'était que Paxton n'était pas dans son assiette depuis un moment. En effet, lors de sa prise de contrôle du système Okareena, il avait senti une violente douleur à la poitrine, comme si quelqu'un avait percé son cœur... Il allait un peu mieux maintenant, mais il crachait toujours du sang, tandis que de mauvais souvenirs lui revenaient en tête.
Quelques années plus tôt, il s'était fait voler la boîte du contrat contenant son cœur artificiel par un certain Santiago, dont il n'avait jamais retrouvé la trace. Mais cela ne serait pas arrivé s'il n'avait pas troqué son cœur biologique contre un cœur artificiel HyperBluetooth un soir où il avait consommé trop d'épices... Il savait que ce mauvais choix du passé finirait par le rattraper. Après toutes ces vaines recherches il n'avait plus trop d'espoir de retrouver celui qui détenait son cœur, mais qui que fût cette personne, il espérait qu'elle lui laisse suffisamment de temps à vivre pour mener à bien son plan diabolique... Il savait que l'Empire ne tarderait pas à contre-attaquer, le mieux qu'il lui restait à faire était de rassembler son armada de croiseurs et de destroyers repeints à ses couleurs en vue d'un affrontement dans le secteur Terrabe.

***


Bakura avait été l'un des premiers mondes dévastés par la folie de Paxton Rall, environ un an auparavant. Autrefois planète verdoyante parsemée de centres urbains constitués de gratte-ciels vertigineux réservés aux citoyens aisés de la galaxie, ce n'était maintenant plus qu'un immense désert où se dressaient de sinistres flèches calcinées pointant vers le ciel. La procédure avait été simple : après avoir proféré son discours et convaincu une partie des habitants de rejoindre ses rangs, Paxton avait brûlé toute la surface de la planète sous prétexte qu'elle n'était pas sensée ressembler à ça dans l'univers "original", détruisant ainsi ceux qui avaient refusé de se joindre à lui. C'était donc un lieu propice pour la négociation de la trêve entre l'Empire Galactique et l'Alliance Rebelle, dans l'optique de s'unir face à un ennemi commun plus puissant.

Au grand étonnement de Rahe, il n'y avait personne pour les accueillir au point de rendez-vous. Ils n'étaient pourtant pas venus en avance... Cela ne ressemblait pas aux Impériaux.
L'équipe était au complet devant la Mousse Interstellaire II, mis à part G-6K qui était restée aux commandes du vaisseau au cas où ça tournerait au vinaigre. Ils étaient également tous armés et vigilants dans l'éventualité d'une embuscade. Les sept silhouettes se tenaient en plein soleil de midi, sur une aire d'atterrissage entourée de buildings abandonnés de plusieurs kilomètres de haut. Rahe soupçonna les Impériaux d'avoir prévu le rendez-vous à cette heure précise exprès pour les faire poireauter dans la chaleur afin de les affaiblir physiquement pour avoir un avantage supplémentaire sur eux en cas d'affrontement... Mais il en fallait plus pour leur faire peur ! Ils étaient les Cailloux dans la chaussure de l'Empereur, nom d'un Jawa !
Pile à l'instant où Rahe avait cette pensée, Kettch s'effondra comme une peluche sur le sol en durabéton. Limier Sanglant s'empressa de l'aider à se relever et le ramena au vaisseau. Le pauvre Ewok n'avait pas dû supporter la chaleur... Mais si les autres membres de l'équipe avaient su qu'il était sensible à la Force, ils auraient compris que cette réaction était due à l'approche d'une entité qui apportait la mort avec elle. Rahe tenait la boîte à cookies repeinte en argenté entre ses mains, impatiente d'en finir avec ça et de déguerpir de cette planète sinistre.

Finalement une navette impériale de classe Lambda apparut dans le ciel, et descendit jusqu'à se poser sur le sol brûlant. Les Cailloux furent tous tétanisés lorsqu'ils virent sortir de la navette... Balafre Sensuelle !

Ecrit par Boldard, le 11 Septembre 2018
41. Salade de fruits, jolie...
 

— Je crois qu'on peut vraiment dire qu'on est dans la merde, chuchota Jaden.
— Ta gueule, souffla Rahe. Elle est seule et on est plein... et on a des grenades toutes neuves de la Rebel-army.
Balafre Sensuelle fit trois pas puis marqua une pause lorsque l'effluve méphitique de son aisselle parvint à son nez. À l'odeur, il était vingt-deux heures, l'heure de sa vapodouche.
— La Rébellion a tenu parole, cria Rahe. Voici le putain de cadeau pour votre fichu Empereur. Mais pas d'entourloupe ou vous boufferez de l'ananas en boîte.
Balafre Sensuelle fit claquer sa langue avec satisfaction...
— Erreur d'appréciation, siffla-t-elle. Chopez-les.

***


— J'y crois pas, éructa Tartopom, elle a bouffé le cadeau de l'Empereur.
— Pas bouffé, juste goûté. Et berk.
— Et on s'est fait piquer le vaisseau. Si tu veux bouffer un truc, bouffe nos liens.
— Berk.
— Aieuh ! Les liens, pas mes mains !
— Désolée, trop tentant.

***


Jaden bugga devant la bombe parfaite qui venait d'apparaître – il ne prêta donc pas attention à la rouquine qui armait son arc énergétique. Rahe cria quelque chose qui avait un nom de fruit. Et tout devient beau, brillant, chatoyant comme un arc-en-ciel chevauchant des licornes et des paillettes.
Lorsqu'il reprit ses esprits, les beautés parfaites étaient déchiquetées par le blast, et la mocheté avait été projetée à l'autre bout du quai.
— Wah... s'extasiait Rahe. Chewkett, tu fais ça mieux que Rambo.
La Wookiee fit résonner son cri de victoire en agitant son lance-grenade triple. Elle le fit tournoyer et souffla la fumée avant de le poser sur son épaule.
— Voilà une chouette salade, continuait Rahe. Bon, ça explique pas pourquoi ces abrutis d'impériaux sont à la bourre.
— Heu... Jaden relut l'ordre de mission du général Syndulla. Z'allez rire, je me suis gouré... C'est Kabura et pas Bakura.
— Quel branque ! Rahe shoota dans un caillou qui heurta violemment le tibia de son partenaire qui se plia en deux. On décolle.

***


— J'ai toujours voulu me le faire, sourit Yer en jetant le cadavre du Don dans le recycleur.
Jellie se lécha les babines, elle avait pu en avoir un avant-goût en croquant dans une cuisse et avait hâte de goûter ce qu'allait produire la transformation du duc. Yer était vraiment une recrue de choix. Non seulement, elle visait juste, mais elle savait faire preuve de courtoisie en n'abimant pas la viande.
— Pas le temps de s'occuper des autres pétasses, reprit la mercenaire en rangeant son flingue. Crocs-Che, verrouille la porte, on décolle.
Tartopom se gratta la nuque qu'il avait dégagée selon les normes esthétiques de l'Empire. C'était signe qu'il oubliait un truc. Le mouchoir qui faisait une grosse bosse dans sa poche le lui confirma. Ah merde... la boîte de l'Empereur. Avec le Duc Ald. Il avait été chargé d'étudier de mécanisme d'ouverture et cancanait de victoire lorsque Yer le coucha d'une rafale dans le dos. Dans le recycleur... Adieu gloire, galons et cocktails sur Zeltros. Comment arrêter ce truc déjà ?

***


Un long râle, l'air emplit brutalement les poumons brûlés de Balafre Sensuelle. Un cri et elle se força à vivre. Saletés de Cailloux. Elle se jura de dépiauter cette Wookiee jusqu'au dernier poil. Le son des moteurs, le sable... Les deux vaisseaux décollaient. Balafre cracha un glaviot ensanglanté. Elle n'avait pas dit son dernier mot.

Ecrit par Dark GaGa, le 23 Septembre 2018
42. BOUM ! SPLATCH !!!
 

C’est à ce moment-là que Balafre Sensuelle reçut un tir de disrupteur dans la jambe, anéantissant toute la matière organique à la seule exception de l’os. L’effet thermique de l’arme eut également pour effet secondaire désagréable de faire bouillir et enfler chacune des 196 verrues de son corps. Elle se tourna vers son agresseur.
— Ahahah ! Je vous ai eu, vermine rebelle ! Y a pas à dire, j’ai beau avoir quitté le service actif, je n’ai rien perdu de mon efficacité meurtrière pour ce qui est de débusquer et tuer les pourritures de l’Alliance.
— Je vous reconnais, souffla-t-elle. Vous êtes le Dieu-roi Karott.
— Karoud ! hurla l’ancien gouverneur en passant une mains lasse sur son visage. C’est Karoud, bordel. Une minute... vous n’êtes pas un Caillou ?
— Crétin, lui répondit Balafre Sensuelle, je voulais tuer les Cailloux.
— Ah, vous aussi vous les haïssez, réalisa un Karoud tout penaud. Euh, désolé du coup. Mince c’est ballot, le choc thermique va probablement faire éclater toutes vos verrues, en plus.
Tuée par un crétin, quelle humiliation !
— Vous foutez quoi ici, espèce d’abruti ? demanda la Zabrak agonisante
— Hé bien... fit l'humain, légèrement mal à l’aise. Après avoir été saisi d’une douleur atroce, Paxton Rall m’a envoyé ici, moi, son fidèle lieutenant, pour retrouver son cœur. Il a senti sa présence sur cette planète. J’en ai donc profité pour déserter. Ça a été difficile de retirer sa puce de localisation mais je crois l’avoir fait sans m’ôter de morceau de cervelle, aussi étrange que cela puisse paraitre. Mais, et vous ? Je ne comprends pas, que faisiez-vous avec cette princesse ?
— En revendant la boite, j’aurai pu gagner des milliards de crédits. Et encore plus grâce à la princess,e car depuis l’éradication de leur système, les princesses se revendent cher à Jabba le Hutt. Je crois que mon père s’est fait un beau pactole en lui refourguant ses prisonnières de guerre, dont son alliée Mulan, comme danseuses. C’est pourquoi je suis restée près d’elle tandis qu’elle traquait les Cailloux pour s’emparer de la Boîte. De plus, il était hors de question de laisser ces tocards vivre, je savais que l’autre sleemo était parmi eux. Cette ordure a eu une histoire avec la moitié des filles de la galaxie, et avec chacune de mes ex.
— Quoi, vous parlez du chasseur de prime ?
— Ce bellâtre soumis à une harpie émasculatrice ? Je parle du lieutenant Kettch, bougre d’abruti !!! Ce petit salopard a vraiment un sex appeal incroyable et mes copines préfèrent les petites peluches toutes sales à mes beaux et gracieux boutons. On raconte qu’il a un jour dévergondé une planète-couvent entière en une seule après-midi. Argh. Et vous, pourquoi vous n’avez pas rejoint vos subordonnés ?
— Techniquement, je suis un officier en disgrâce doublé d’un traitre. Ils ne sont plus mes subordonnés et j’ai peur de ce que Jellie me ferait si elle réalisait que je ne suis plus son commandant. Du coup je voulais m’emparer discrètement du cœur et le détruire pour regagner les faveurs de l’Empereur.
— Pauvre idiot, ricana Balafre Sensuelle, le cœur est inutile. S’il s’en est débarrassé c’est bien qu’il n’en avait pas besoin.
— Ah oui, je me disais bien qu’il y avait un truc illogique là-dedans.
— Détruire le coeur l’affaiblira temporairement mais ne le détruira pas. Son nouveau cœur mécanique Graush IV est bien plus performant. Non, une seule chose peut détruire Paxton Rall, Karott.
— Et de quoi s’agit-il ? demanda Karott... Karoud, très intéressé.
— Dis-lui que trois arcs de The Clone Wars ont été prévus pour 2019. Ça l’annihilera d’un coup. Mais prend garde, j’ai vu que parmi les Cailloux se trouvait un... Aaaaarggghhhh !!!
Toutes ses pustules éclatèrent simultanément sous le choc thermique, provoquant une réaction en chaine à l’ensemble du corps qui produisit une explosion du corps, projetant de nombreux liquides difficilement identifiables, et laissant un cadavre dont même Jellie n’aurait pas voulu.
— C’est franchement dégueu, commenta un Karoud complètement trempé. Je comprends mieux pourquoi les disrupteurs sont interdits.

Ecrit par magiefeu, le 10 Octobre 2018
43. Problèmes de langue
 

L’hydrocompresseur vola au travers de la pièce, tel un magnifique projectile argenté. Trohob le contempla passer devant lui avec l’air niais qui le caractérisait. Il n’avait aucune idée de ce qu’il se passait. L’objet s’écrasa contre l’une des parois de l’intérieur du vaisseau avec un fracas métallique. Tout le monde sursauta, à l’exception de maître Kihotai qui restait toujours plongé dans une profonde transe méditative jedi ponctuée de ronflements.
— Kabura ?! Vraiment ?! Comment as-tu pu confondre deux planètes se trouvant à deux extrémités différentes de la galaxie ?! 

La voix de Rahe était tellement stridente que Kettch, qui allait un peu mieux, dut se boucher ses oreilles velues de ses deux adorables petites mains.
— C’est pas ma faute, protesta Jaden Karn en levant les mains.
Elle s’élança à sa poursuite telle une furie. Le chasseur de primes décida de courir à son tour. Il se réfugia dans la cabine qu’occupaient G6-K et Chewkett. Leur entrée interrompit une intense discussion sur la présence douteuse du Limier Sanglant à leur bord, mais les deux humains ne semblèrent pas s’en soucier. Jaden se cacha derrière son fidèle droïde assassin aux formes généreuses.
— G6 ! Mode protection de ton maître activé !
— Jaden, on en a déjà discuté. Ce mode n’existe pas, soupira-t-elle.
Chewkett se leva pour se positionner au côté de Rahe, qui tremblait de colère face à son ancien amant recroquevillé derrière sa partenaire.
— Laisse-moi au moins quelques minutes pour te montrer que cette erreur n’est pas si terrible, tenta-t-il inquiet.
— Tu en as quatre, répondit-elle fulminante.
Toujours peu rassuré, le jeune homme se redressa pourtant un petit peu.
— Ok. On a eu un problème semblable avec G6 un jour, également lié à une incompréhension, commença-t-il.
La droïde roula des yeux. Apparemment, elle n’avait pas oublié ce moment.
— À peine avions nous reçu notre mission que nous sommes tombés sur ce contrebandier corellien : Yan Solo.
— Han, le contra G6-K.
— Oui peut-être. Enfin, ce type était avec son copilote. C’était un magnifique mâle wookie. Il t’aurait plû, Chewkett. Il s’appelait Chiktaba, surnommé Chico.
— C’était Chewbacca et Solo le nommait Chewie.
Face à eux Rahe semblait hésiter à se calmer, mais avait déjà une teinte moins rouge.
— Je commence gentiment à comprendre d’où vient le problème.
Jaden reprit son histoire :
— Bref, ces deux contrebandiers sont très connus dans le milieu pour être les possesseurs du légendaire Millenium Condor !
— C’est le Faucon Millenium, Jaden, le corrigea une nouvelle fois G6.
— Tu veux raconter l’histoire ?! C’était un cargo corellien avec un nom de piaf et ce n’est pas important pour ce qui va suivre !
Chewkett et Rahe se regardèrent en haussant un sourcil.
— Bref, je reprends mon récit. Nous avons appris que pour atteindre notre objectif, nous devions nous rendre sur Aldorande.
— Aldérande, répliqua Rahe calmement.
— Faux, c’est Alderaan, dit G6 d’une voix hautaine.
— Tu es sûre ? J’ai toujours entendu Aldérande. Alderaan, ça m’a l’air venir d’une autre langue.

— Totalement sûre.
— Il faudrait vraiment quelqu’un pour démêler tout ça un de ces jours.
Karn les regardait avec un regard implorant et désabusé.
— Je peux finir mon histoire ?
Les deux humanoïdes semblèrent se rappeler de son existence et portèrent à nouveau leur regard sur lui.
— Nous nous rendions donc sur cette planète qui avait totalement été épargnée durant la Guerre Noire.
— La Guerre des Clones.
— G6 ! Il n’y a aucun lien entre ces deux termes !
— D’où le fait que je ne vois pas d’où tu sors ce nom.
Son partenaire se renfrogna.
— Notre objectif était de mettre la main sur deux droïdes : un droïde protocolaire et une unité astromécano, ce qu’on a fait. On les a ensuite amenés à notre commanditaire.
— Laisse-moi deviner. Ils n’avaient pas le bon nom, le coupa Rahe.
Jaden soupira.
— Effectivement.
— On devait enlever un certain C-3PO et son compagnon : R2-D2. À cause de cet idiot, on s’est emparé de Z-6PO et D2-R2.
— Vous deviez enlever les droïdes personnels de la Princesse Leïa ?!
— C’est ce qu’on a appris qu’un peu plus tard, après s’être pris un savon de notre employeur.
Rahe et Chewkett croisèrent les bras et fixèrent l’humain d’un œil menaçant.
— Je ne vois toujours pas où tu veux en venir.
— Eh ben, si je ne m’étais pas trompé de nom, vous n’auriez jamais eu les plans pour détruire l’Étoile Noire !
— De la mort ! répondirent-ils tous d’une même voix.
À ces mots, le vaisseau trembla violemment et la voix d’Artemed retentit.
— Les gars, on vient de se faire sortit de l’hyperespace par un destroyer stellaire de classe Interdictor. En plus, y a un type louche en armure et sous respirateur qui demande qu’on lui remette notre cheffe, son amant, un Wookie et un droïde. Je fais quoi ?
Instantanément, Jaden commença à blêmir.
— C’est… C’est Dark Vador, murmura-t-il.
— Darth Vader, déclara G6 calmement.
— En fait, non. Cette fois, cet idiot a malheureusement raison, grinça Rahe qui réfléchissait déjà à une façon de s’en sortir.

Ecrit par Mandoad, le 16 Octobre 2018
44. Perte de confiance et désillusion.
 

- Il n'y a qu'un seul moyen de s'en sortir !
Jellie releva la tête pour observer Tartopom. Le général assis en face d'elle se tenait la tête à deux mains.
- Il faut déserter et rejoindre l'alliance rebelle, continua t-il, c'est le seul moyen d'échapper à la colère de l'empereur.
L'enseigne se leva et se dirigea vers le seul hublot de sa cabine à bord du Pouss'hier de faits. La lumière vive des soleils l’éblouissait. Comme elle gardait le silence il reprit :
- Tu ne comprends pas ! Nous avons échoué, la boîte est détruite. Il ne reste rien du A mort Rall, absolument rien. Cette décharge d'énergie a tout détruit, j'ignore ce qu'il y avait dans cette boîte pour provoquer une telle réaction en chaîne, mais c'est fichu. On a eu de la chance de s'échapper indemnes, si les capteurs de Crocs-Ché ne l'avaient pas prévenu...
Il laissa sa phrase en suspens. Jellie ne parlait toujours pas. Elle contemplait le paysage à travers le hublot, imaginant la fournaise qu'il devait faire sur ces dunes à l’extérieur du vaisseau.
- En plus nous n'avons plus aucune communication avec l'Empire, plus d'ordres, plus de renseignements, rien. On ignore où se cache Rall, ce qu'il est advenu de Karoud et même ce qu'on est venus faire dans ce coin … pourri de la galaxie. Pourquoi Yer nous-a t-elle conduit ici ?
Jellie se posait également la question. Après avoir échappé à la destruction du vaisseau des Princesses suite à l'explosion survenue dans le compresseur à ordures, ils s’étaient retrouvés sans plan d'action. Yer avait alors prit la direction des opérations en affirmant savoir comment trouver Paxton Rall. Elle les avait alors conduits sur cette planète désertique et était sortie accompagnée de son droïde. Depuis, ils attendaient son retour. Jellie observait l'étrange palais près duquel le vaisseau s'était posé et se demandait ce que Yer pouvait bien espérer de son propriétaire.


Mulan fut poussée en avant, elle trébucha et tomba par terre. Elle resta au sol quelques secondes attendant que le garde referma la porte en sortant. Quand elle redressa la tête elle aperçut une silhouette au fond de la cellule qui l'observait.
- Regarde Crocs, lança alors l'ombre, regarde comment la redoutable Général est tombée bien bas.
Mulan chercha du regard la troisième personne qui se tenait dans la pièce, elle découvrit un grand droïde vert qui se plaça aussitôt derrière elle. La princesse déchue portait un costume bleu de danse sexuelle. Effrayée, elle détourna la tête pour fixer à nouveau l'ombre.
- Qui es-tu ?
Sortant de l'ombre, Yer passa dans le faible rayon de lumière qui éclairait la pièce. Elle tenait à la main un bâton en bois d'un mètre vingt environ. Elle toisa de haut la récente esclave qui eut un recul en voyant la peau noir et les cheveux blanc de l'inconnue.
- Impossible, souffla t-elle, tu ne peux être une … une Whills. Nous les avons éradiqués avant de …
- De voler leur planète et de la rebaptiser Waldisné  ? Si, j'en suis une ! J'ai survécu à votre invasion, aux recherches menées par les Soori et surtout à l'assaut que tu as mené sur mon village.
- Tu es venue pour te venger ?
- Non, je suis là pour que tu me dises où trouver Paxton Rall.
- Comment veux-tu que je le sache ?
- Il t'a aidée à trahir tes sœurs non ? Tu as certainement dû le rencontrer pour peaufiner vos plans. Lors de ces rencontres, tu as pu glaner des informations, n'est-ce pas ?
Devant le silence de Mulan, Yer devina qu'elle avait vu juste.
- Dis-moi ce que tu sais, et je te fais sortir d'ici.
La danseuse eut un sursaut en entendant ces mots. Retrouver sa liberté, ses armes, son honneur, pouvoir se venger de l'immonde limace qui avait fait d'elle un objet de désir. Enivrée par cette idée, elle souffla :
- Terrabe. Il disait qu'il devait absolument prendre Terrabe. Que c’était sur cette planète qu'il pourrait définitivement restaurer l'équilibre de l'Univers.
- Merci bien ma belle. Tu vois que tu peux encore être utile.
- Et ma liberté ?
Yer secoua la tête et fit un signe en direction de Crocs. Celui-ci attrapa Mulan aux épaules. Celle-ci se débattit tandis que la Whills reprit :
- Ta liberté ? Je crois que nous nous sommes mal comprises. J'ai parlé de te faire sortir d'ici, pas de te libérer. En fait, tu seras même mon esclave chargée officiellement de me servir. Officieusement, tu seras ma garde du corps. Il serait dommage de ne pas me servir de tes capacités de combattante.
- Quoi ? Traîtresse ! Je t'ai aidée.
- Oui mais je souhaite également me venger. Après tout tu as fait exécuter mon village.
- Et comment peux tu être certaine que je vais te servir ?
- Crocs-Ché est en train de t'injecter une mini-bombe calée sur mes signes vitaux, si jamais je meurs, tu exploses. Dorénavant, tu vas devoir assurer ma sécurité.
- Et avec quoi ?
Yer lui tendit le bâton en bois.
- Cette arme contient une lame laser à la manière des sabres des Jedi. Je suis sûre que tu sauras t'en servir. Et pour justifier le fait que tu te balades avec une canne...
Mulan hurla quand Crocs lui désintégra la jambe gauche.

Ecrit par Barya Mach, le 26 Octobre 2018
45. Mais oui c'est clair...
 

— Donc si je comprends bien, vous n’êtes pas les amis de Luke Skywalker.
— Oui, Seigneur Vador, confirma Rahe. Nous sommes navrés, mais il semblerait qu’il y ait eu erreur sur la personne. Nous ne connaissons Luke Skywalker que de nom.
— Moi, je ne le connais même pas de nom, intervint Artemed.
— Bref, nous sommes désolés de vous avoir retardés. Nous ne voudrions surtout pas vous déranger davantage, aussi allons-nous, si vous le permettez, prendre congé... expliqua la chef des Cailloux tandis qu’elle faisait lentement reculer son équipe.
Brusquement, Dark Vador étendit la main et Rahe sentit ses pieds quitter le sol tandis qu’elle commençait à étouffer.
Je ne peux pas mourir comme ça... songea-t-elle. Je suis l’un des personnages préférés des auteurs...
— Me prenez-vous pour un idiot, Rahe Rul ? Vous êtes une célèbre rebelle, je connais votre visage. Et vous oubliez que Jaden Karn a travaillé pour moi. Même si vous l’avez déguisé en Twi’lek, il ne peut modifier son aura dans la Force.
— Ça veut dire que je peux enlever ce truc ? Chouette ! fit Jaden en ôtant sa coiffe où deux faux lekkus pendouillaient mollement, avant de commencer à se débarbouiller.
Cette fois... c’est la fin... pensa Rahe. Rien ne peut plus me sauver... Adieu, monde cruel... Il est temps que je tire ma révérence... Bon, ça vient, oui ?
C’est alors qu’un nouveau coup de théâtre se produisit : une silhouette – un humain barbu – surgit du sol et, braquant un pistolet 10mm sur les impériaux, commença à les abattre. Vador, décontenancé par l’arrivé du nouveau venu, relâcha sa prise sur Rahe qui tomba au sol, la respiration sifflante.
— Santiago ! s’écria l’inconnu à l’adresse des Cailloux.
Voyant que ceux-ci ne bougeaient pas, il répéta :
— Santiago ! Santiago, santiago santiago ! Santiago ?
— Vous comprenez ce qu’il dit ? demanda Trohob.
— Ronfl... laissa échapper maître Kihotai, plongé dans une transe jedi.
— Pas du tout, répondit Limier Sanglant en haussant les épaules. Mais peut-être le Divin Petit Ours Brun saura-t-il de quoi il retourne ?
Kettch se mit aussitôt à traduire ce que le mystérieux personnage avait dit.
— Quelqu’un comprend l’ewokese ? demanda Artemed. Il nous faudrait une traduction de la traduction.
G6-K s’employa donc à expliquer à ses camarades de quoi il s’agissait :
— Il dit s’appeler Santiago et vouloir nous aider. Il va nous ouvrir la voie jusqu’à la Mousse.
— Alors on y va, décida Rahe, rétablie. Chewkett, maître Kihotai ne sort pas de sa transe, prends-le avec toi.
— Revenez ici ! ordonna Dark Vador.
Voyant Santiago massacrer ses hommes, il s’était élancé sur cet étrange assaillant. Nul n’avait compris ce qui s’était produit, mais il s’était retrouvé projeté contre une paroi et avait perdu connaissance un court instant. Il se relevait juste à temps pour voir ses prisonniers s’échapper.

Rahe reprit son souffle. Elle croyait à peine ce qu’elle avait vu : Santiago avait... avalé ? absorbé ? slurpé ? tous les impériaux qui avaient croisé leur route. Ils avaient rejoint la Mousse en un temps record et avaient réussi à s’enfuir en profitant d’une immense facilité scénaristique qui les avaient masqués (métaphoriquement parlant) au destroyer impérial.
Le cargo se trouvant désormais en sécurité au milieu du vide intersidéral, Rahe quitta le cockpit pour rejoindre la baie du vaisseau, où toute l’équipe et l’étrange Santiago se trouvaient. Elle y entra juste à l’instant où ce dernier slurpait Limier Sanglant.
C’est pas vrai ! Pourquoi les mâles sexy sont-ils les premiers à crever ? se demanda-t-elle en repensant à ses nombreux ex, dont les trois quarts étaient morts.
Dans le même temps, elle dégaina son blaster et le braqua sur Santiago. Celui-ci, se tournant vers Kettch, mit un genoux à terre et déclama une litanie de “santiago” que l’Ewok traduisit à G6-K, laquelle s’adressa aux Cailloux :
— Kettch dit que Santiago dit que Limier Sanglant était l’un des lieutenants de Rall et que c’est pour ça qu’il l’a tué. Il – Santiago, pas Kettch, Limier Sanglant ou Rall – a ajouté qu’il – Limier Sanglant, pas Santiago, Kettch ou Rall – avait pour mission de le – Kettch, pas Santiago, Limier Sanglant ou Rall – conduire devant lui – Rall, pas Santiago, Kettch ou Limier Sanglant.
Après avoir prit un peu de temps pour comprendre ce charabia, Rahe demanda, toujours sans abaisser son arme :
— Et pourquoi Rall voudrait-il le lieutenant Kettch ?
G6-K transmit la question à l’intéressé, qui la rendit compréhensible pour Santiago, lequel répondit tout en s’inclinant bien bas devant l’Ewok. Celui-ci parada quelques secondes puis, voyant que la droïde le pressait, lui expliqua de quoi il retournait. G6-K put alors traduire :
— Il y aurait une prophétie...
— Je déteste les prophéties, souffla Jaden.
— Depuis quand t’as eu affaire à des prophéties ? demanda Rahe, caustique.
— Eh ! J’ai souvent...
— Une prophétie, coupa G6-K, désignant Kettch comme celui qui sauverait ou condamnerait la galaxie entière.
— T’as raison, Jaden, lâcha finalement Rahe. Moi aussi, je déteste les prophéties.

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 4 Novembre 2018
46. Le Pouvoir du Destin
 

Planète Terrabe, un peu plus tard

Rall descendit de la navette et se dirigea vers le temple cyclopéen qui trônait au milieu de la jungle. La massive porte en son centre arborait une fresque qui semblait représenter plusieurs versions différentes de la même histoire, montrant tantôt  un camp en écraser un autre, tantôt l'inverse, avec divers personnages parmi lesquels on aurait pu reconnaître Valkorion ou George R. Binks s'ils avaient existé, ou encore Kylo Ren ou Dark Krayt s'ils existaient déjà. Le Twi'lek fou, suivi d'une délégation de conseillers et de gardes du corps, s'arrêta devant un autel de pierre richement sculpté qui semblait plus vieux que la planète. Parmi les gravures, on pouvait notamment distinguer l'image d'un Ewok se tenant au sommet d'un rocher, brandissant un sabre laser allumé vers le ciel. À sa droite un homme barbu armé d'un pistolet archaïque, et sur son flanc gauche une Wookiee cyborg tenant une hallebarde. En bas à droite de cette gravure, on pouvait également voir deux humains côte-à-côte mais toutefois mutuellement hostiles, un homme brun portant un long manteau noir et une femme aux cheveux clairs qui semblait avoir un fort caractère. Et, en arrière-plan, comme s'il s'agissait d'une formation naturelle de la roche, le visage d'un Twi'lek bien connu...
Paxton ne prêta pas attention à tous ces détails, car son temps était compté. Il ouvrit le coffret que Joystick Chevron lui tendait et en extrait le dernier fragment du Contrat, celui où était inscrite la signature d'Iger.
— Ça n'a pas été difficile de remplacer le fragment de la tablette de pierre par un leurre, lui dit Chevron, les Impériaux sont persuadés de détenir le vrai. Par contre, je n'ai rien pu faire pour votre cœur artificiel. Ils ne devaient se douter de rien pour que votre plan fonctionne.
— Cela n'a plus d'importance, répondit Rall, car dans peu de temps j'aurais le contrôle total de l'histoire. Grâce au Contrat enfin restauré, je vais pouvoir récupérer le Datapad de l'Infinité qui me permettra de modifier l'univers à ma guise, et ainsi lui rendre sa version authentique et originale pensée par le grand Djowdge Loucasse en Swassantdissette !
— Euh... oui, bien sûr... je n'aurais pas dit mieux, répondit Joystick, un peu gênée. Je ne voudrais pas paraître impolie, mais quand est-ce que vous comptez me payer ?
Rall lui jeta un regard méprisant de ses yeux oranges, puis disposa les différentes parties du Contrat sur l'autel, dans un cadre destiné à accueillir la tablette de pierre. Le puzzle était complet. Les écritures de la tablette s'illuminèrent, et la lourde porte du temple commença à se lever dans un grondement sourd. Paxton s'avança immédiatement vers l'ouverture, et, dans son empressement, son casque se cogna au bas de la porte pas encore complètement ouverte. Cela lui rappela la fois où il s'était infiltré parmi les stormtroopers sur l'Étoile de la Mort... Cela ne suffit toutefois pas à le stopper dans son élan, et il s'approcha d'une table antique où était posé un étrange datapad. Le Datapad de l'Infinité. Paxton l'examina et, dans une excitation croissante, l'alluma. L'écran s'illumina et révéla un récit inachevé de 46 chapitres. Paxton en lut le titre : "Les Cailloux dans la Chaussure de l'Empereur".
À peine eut-il commencé à lire que la porte commença à se refermer derrière lui. Rall sortit du temple, emportant le datapad avec lui. Le Contrat avait disparu de l'autel et ses hommes étaient à terre, morts. Paxton prit le datapad, sélectionna le dernier chapitre et descendit jusqu'aux lignes qui venaient de s'écrire : "Quand le Twi'lek fou fut entré dans le Temple du Destin, Joystick Chevron en profita pour liquider ses hommes et voler le Contrat."
Rall supprima cette phrase et la remplaça par la suivante : "Quand le grand Paxton Rall fut entré dans le Temple du Destin, Joystick Chevron tenta de s'emparer du Contrat mais fut rapidement arrêtée par les hommes de Rall."
Il appuya sur "Enregistrer", et tout devint blanc. L'instant d'après, la réalité s'était accordée à ce qui était écrit. Ses hommes étaient sains et saufs et tenaient Joystick Chevron en joue, menottée. Le Contrat, lui, n'avait pas bougé d'un pouce. Paxton s'avança vers la voleuse, victorieux.
— Tu sais ce qu'on dit... On n'échappe pas à son destin. Et le destin, c'est moi qui l'écris dorénavant. Apprête-toi à mourir !
— Pas aujourd'hui, intervint Karoud.
Paxton Rall se retourna vers son ancien lieutenant.
— Dois-je prendre ça pour une trahison ? Tu m'étais pourtant fidèle, Karott.
— KAROUD !!!!
Son cri fit sursauter toutes les personnes présentes.
— J'ai changé d'avis, reprit-il. Je n'ai aucun intérêt à ce que le destin de la galaxie reste entre tes mains. Entre les miennes, en revanche...
— Ça n'arrivera pas, affirma Rall. Essaye seulement de t'emparer de ce datapad, et je fais en sorte que tu n'aies jamais exi...
— The Clone Wars reprend pour une nouvelle saison en 2019.
— NOOOOOON !
Paxton Rall fit une crise cardiaque, et mourut. Le Twi'lek fou n'était plus.

Ecrit par Boldard, le 9 Novembre 2018
47. L'heure de la sieste
 

La Force venait et repartait dans un mouvement harmonieux de va et viens délicat. Mais cette fois le Seigneur Vador sentit que quelque chose n’allait pas, comme si le débit était limité. Jamais il n’avait senti cela auparavant même lorsque Padmé rendit l’âme. La galaxie a été bouleversée par quelque chose que n’arrivait pas à cerner le seigneur sith.

Depuis près d’une heure, après que les rebelles s’étaient échappés, Dark Vador méditait dans sa cabine. La rage d’avoir échoué alimentait son côté obscur. Il se remémorait les pires moments de sa vie. La mort de sa mère dans ses bras, la mort de Padmé, ce maudit Obi-Wan et, pardessus tout, les tempêtes de sables. Cette tempête de minuscules cailloux qui vous fouettent le visage, entre dans vos yeux, vos narines, vos habits, vos respirateurs. Vador détestait ça, a tel point qu’il avait décidé, s’il remplaçait Palpatine, d’interdire le sable et des éliminer tous jusqu’au dernier. Les hommes, les femmes et même les enfants sable !

Alors qu’il s’imaginait victimisé par cette racaille galactique, un officier entra dans sa cabine sans sonner.

— Vous n’avez pas sonné avant d’entrer, Capitaine Flame ! gronda Vador.

L’officier se redressa.

— Désolé Seigneur Vador, cela ne se reproduira plus, s’excusa l’insolent capitaine.

— Sortez et recommençons, ne vous trompez pas cette fois…

La voix de Vador était terrible. Le Capitaine Flame n’osait pas imaginer ce qui allait lui arriver s’il oubliait de sonner cette fois. Il avala sa salive et sortit.

Ding Dong

Il entra, fier de lui. Il avait réussi !

— Seigneur Vador j’ai…

— Je n’ai pas dit « entrez », s’énerva Vador.

L’officier souffla, il voulait faire avancer l’intrigue.

Ding Dong

— Entrez fit le Sith.

Rien ne se passa.

— Entrez ! répéta-t-il plus fort.

La porte s’ouvrit et le Capitaine Flame s’approcha à quelques pas de Dark Vador.

— Seigneur Vador, j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer.

— Qu’est-ce donc ?

— Devinez… fit l’officier avec un sourire plein de malice.

Flame fut soulevé dans les airs tout en se faisant étrangler.

— Je n’ai pas envie de jouer aux devinettes, gronda Vador entre deux respirations.

— Très bien, très bien. Flame peinait à parler mais Vador le lâcha. Karoud est de retour ! Il a tué Paxton Rall et récupéré quelque chose qui devrait vous intéresser. Il vous attend dans le hangar bâbord de l’Executor Seigneur.

Vador était surpris que ce traitre revienne dans l’Empire. Soit Karoud était stupide, soit il avait trouvé quelque chose qui le pardonnerait.

— Alors c’est donc cela la bonne nouvelle ? demanda Vador.

— Oui et non, la bonne c’est que votre colis Anakon est arrivé, je l’ai déposé à côté de vous pendant que vous méditiez.

— Depuis combien de temps attendiez-vous ?

Flame réfléchit quelques secondes.

— Oh, depuis une bonne demi-heure on va dire. Après j’ai été faire pipi et je suis revenu, c’est là que vous vous êtes « réveillé ». Vous saviez-que vous parlez en méditant ?! Je suis tout à fait d’accord, après que vous aurez renversé l’Empereur il faudra éliminer tout le sable de la galaxie !

Il sorti un datapad de sa poche.

— Est-ce que je pourrais avoir un autographe s’il vous plait ? Mes amis ne me croiront jamais quand je leur dirai que je vous ai vu ! Fit-il en rigolant.

Soudain il fut projeté violemment vers Vador et sa tête fut coupée. Le Seigneur Vador éteignit son sabre laser et l’accrocha à sa ceinture.

— Imbécile !

Ecrit par Luckas62, le 22 Novembre 2018
48. "Tout finira là où ça a commencé"
 

-Mais ça va pas d’entrer sans frapper, hurla Rahe en tirant d’urgence la couverture contre elle. Mortifiée d‘avoir été surprise par Artemed.
-Attend, proposa Jaden nu à coté d’elle, on peut lui proposer de se joindre à n… Aaaaiiiee.
-Bon, fiche le camp, ordonna la capitaine qui s’était redressée en oubliant toute pudeur pour passer son partenaire à tabac. Je ne tolère personne dans ma chambre.
-Ah bon ? demanda la jeune twi’lek. Et Kettch, alors ?
-Comment ça Kettch, demanda-t-elle. Puis soudain, elle s’avisa de la présence de ce qu’elle avait d’abord pris pour une peluche sur son tabouret. Maintenant qu’elle y réfléchissait, elle n’avait effectivement jamais eu de peluche.
-MAIS C’EST PAS VRAI, hurla-t-elle. Qu’est-ce que ce petit pervers fait ici ?
Ketchh se lança dans une longue diatribe paniquée pour expliquer qu’ils avaient un appel en attente depuis un quart d’heure. Il avait voulu venir la prévenir, la croyant dans sa chambre, pour trouver la salle vide. Il avait alors tenté de partir discrètement lorsque la porte s’était ouverte sur elle et Jaden en train de s’arracher leurs vêtements. Craignant une réaction sur-excessive à cause de sa présence ici, qui aurait pu être très mal interprétée, il avait préféré rester immobile tout en filmant une vidéo en live pour Facewok. Mais il assura qu’ils n’avaient aucun souci à se faire. Seuls les ewoks utilisaient ce réseau.
-Comment ça un live espèce d’horrible boule de poil, je vais te…
-A ce propos, coupa Artemed. Je viens pour dire que l’interlocuteur attend toujours.
Alors allons-voir ça, grogna Rahe en empoignant le pauvre Jaden pour l’oreille, celui-ci tentant faiblement de se justifier que ce n’était pas sa faute.
Elle activa l’intercom. Et l’hologramme d’une jeune femme au sourire cruel apparut.
-Mais parfait, félicita l’hologramme d’un ton sardonique. Je vois à votre tenue, que vous êtes déjà en route pour Gelbique. Moi qui m’apprêtais à vous inviter à une petite visite de courtoisie. Au fait, la nudité n’est plus obligatoire par ici.
-Z’êtes qui vous ? grogna Rahe en arrachant des mains de Jaden le peignoir qu’il allait mettre pour s’en vêtir elle-même.
-Oh, pardonnez mon manque de politesse, répondit-elle avec un sourire carnassier. En réalité, j’ai abandonné mon nom de naissance. Ces derniers temps, on m’a appelé Yer. Mais vous pouvez m’appeler Whill, car je suis la dernière de ce peuple.
-Etrange pseudo.
-Que voulez-vous. Mon nom fut choisi par mes parents. Mon numéro d’esclave par l’Empereur lorsqu’il m’a asservi. Est-ce étrange de vouloir s’affranchir de ses anciennes contraintes imposées par d’autres ? Je n’ai pas choisi mon nom, donc je ne l’ai jeté.
-Oh, asservie par l’Empire ? Vous voulez rejoindre les cailloux ? demanda Artemed avant de se faire couper par le poing de Rahe en plein visage.
-Hihihihi. Pas du tout, je veux juste vous tuer. Je suis actuellement dans la salle du trône de ce cher Karott.
-Mais, pourquoi ? demanda Jaden. Si c’est à cause de cette histoire d’épices que j’ai bouffé, le responsable a déjà été dévoré.
-Rien à voir. Savez-vous ce que c’est pour une créature comme moi de devenir l’esclave d’inférieurs ? Je me suis libérée mais je suis encore prisonnière. Contrainte à fuir. Même à me cacher dans les propres rangs de cet Empereur qui me cherche. Sans le contrat, je serais toujours destinée à me cacher. Mais je peux encore faire le choix de me battre, de ma propre volonté. Sentir votre sang couler sur mes mains non parce que l’Empereur me l’a ordonné mais parce que j’ai choisi de vous tuer, vous. Ou bien mourir en exerçant cette liberté, aussi improbable que ça paraisse. Mon monde a été détruit par Pall. Mes proches furent tués par ma main, contrainte par l’Empereur. Je ne me bats désormais ni prisonnière de convictions comme vous, mes petits rebelles, ni parce que je le dois. Je n’ai plus aucune morale ou attache émotionnelle qui pourrait brider mes actions. Venez m’affronter. Que l’éclat de notre combat fasse tinter les cloches de ma liberté jusqu’aux oreilles de Palpatine et de son chien noir de Vador.
-Mais, pourquoi nous ? demanda Rahe légèrement mal à l’aise devant une femme clairement plus cinglé qu’elle. On vous a rien fait. On vous connait même pas.
-Vous non mais Karott si. Il a cet objet que je convoite... Disons que lorsqu’il saura que vous êtes sur le point de mourir sur Gelbique, il se précipitera pour vous achever lui-même. Et alors je m’emparerais de mon propre destin. A bientôt.
L’hologramme se désactiva, puis se réactiva subitement.
-J’oubliais, si vous refusez de m’affronter, je tuerai jusqu’au dernier habitant de Gelbique.
-Rien à faire, rétorqua Rahe avec hargne.
-Et j’inonderai l’Holonet avec cette vidéo que je viens de récupérer sur Facewok.
-Espèce de monstre sans cœur. On va venir te faire la peau, tu vas voir.
-Oh mais j’attends de voir, répondit-elle avec un sourire en coupant une fois encore la transmission.
-Nous retournons donc sur Gelbique, confirma sombrement Rahe. C’était un scénario pourtant si prévisible.

Ecrit par magiefeu, le 6 Décembre 2018
49. Il n'y a que la Force...
 

Le datapad de l'Infinité, quarante-sept chapitres et le bonus d'une histoire stupide mettant en scène les cailloux, des princesses, un tas d'idiots et lui-même.
Vador regarda suffoquer au sol l'ex-gouverneur de Gelbique.
- Cadeau… Empereur… grand pouvoir…
Le Seigneur Noir relâcha son emprise.
- Donnez-moi un argument pour survivre.
Karoud prit le temps de prendre son souffle.
- Le datapad, il permet de réécrire l'histoire à sa guise. Essayez d'écrire quelque chose et vous verrez. L'Empereur sera...
Et l'homme se changea immédiatement en grosse carotte.

Vador n'en croyait pas ses capteurs… Et encore moins l'idée que cet imbécile lui ramenât le pouvoir absolu, à lui.
Ainsi il n'avait qu'à écrire ce qu'il souhaitait pour le faire exister… Les pensées se bousculaient sous son casque. Et la coquille vide qu'il était devenu après Mustafar se prit à avoir des rêves, des envies, autre que de servir un maître qui n'avait aucune tendresse pour lui. Être autre chose que le bâton, le chien de l'Empire…

Et si…
La porte s'ouvrit, une silhouette apparut sur le seuil. Elle n'avait pas changé, toujours aussi belle dans ses robes encombrantes. Elle n'avait pas pris une ride.
- Ani ? Le dîner est prêt.

Non. Le Seigneur Noir serra le poing. Il était hors de question de revenir en arrière, de renoncer à vingt ans de souffrances, de haine, au pouvoir du Côté Obscur… Il ne pouvait pas redevenir cette chose faible et transie, cet être fallot et méprisable. En mourant, Padmé lui avait fait ce cadeau, elle avait de lui un être puissant, illimité. Il regarda à nouveau sa femme étouffer à ses pieds, et sentit la douleur enfler en lui, familière, rassurante.

L'Empereur… son maître, Dark Sidious, mort au sol. Il n'avait plus qu'à s'emparer du trône. Non. Yoda était une quiche. La voie des Sith n'avait jamais été la facilité, c'était une conquête, un chemin fait de conflits et d'adversité, où il fallait gagner contre les autres, contre soi-même. Le Côté Obscur méprisait la facilité, les faibles.
Non. Il effaça la ligne et composa autre chose.

- Seigneur Vador, un rebelle vient de se livrer à nous, il nous a donné un nom : Luke Skywalker.
Enfin… son fils viendrait à lui, il s'agenouillerait et se joindrait à lui, et tous deux régneraient sur la galaxie comme père et fils et le sable n'aurait plus qu'à bien se tenir…
Non. Luke n'était pas un pantin mû par la volonté d'un datapad. Il devait se donner à lui de sa propre initiative. Vador considéra l'objet technologique… La technologie ne valait rien comparé à la Force. Et cette chose était une hérésie.
Il serra le poing, concentrant toute sa rage, toute sa colère dans ses doigts, renonçant à l'éradication facile du sable, pour réduire cette abomination en particules.
Il n'y avait que la Force… Le Côté Obscur était puissant et il en était son poing.
Il avisa la carotte géante en uniforme et se sentit d'humeur généreuse.
- Retournez sur Gelbique, gouverneur Karott. Et ne vous laissez pas étouffer par vos ambitions.

Quelques instants plus tard, alors qu'il était en méditation, quelques mots revinrent à son esprit… Le datapad parlait d'une esclave Whills, qui haïssait l'Empereur… des Cailloux…
Comme toujours, il s'était laissé emporté par sa colère et avait négligé des détails qu'il aurait mieux fait de mémoriser avant de tout détruire. Gelbique… les rebelles partaient sur Gelbique.

Pas besoin de datapad hérétique, la Force était avec lui.

Ecrit par Dark GaGa, le 10 Décembre 2018
50. Yub yub SWU
 

Il y avait soudain eu un grand bouleversement. Quelque chose avait définitivement changé, mais Kettch n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Cela n’avait aucun rapport avec leur départ précipité pour retourner sur Gelbique. Il n’y avait probablement aucun lien avec le fait que les deux humains en pleine période de parade nuptiale s’était mis à courir nus dans le couloir. Cela concernait un événement bien plus décisif qui avait eu lieu ailleurs dans la galaxie. Il se sentait bizarre, comme si une force inconnue avait relâché son emprise sur lui. Il percevait un sentiment de liberté, mais ne comprenait pas comment l’utiliser. Il avait l’impression d’avoir retrouvé quelque chose qu’il n’avait jamais eu. C’était illogique et cela le perturbait au plus haut point. Or, rien ne le perturbait jamais et cela rendait cette perturbation perturbante. Bref, Kettch était perturbé. Il sortit de ses quartiers et une image le frappa : D’autres humains rivés derrière des écrans tapaient machinalement sur des claviers. Peut-être le vieil homme étrange qui prétendait appartenir à un Ordre éteint pourrait l’informer plus précisément sur sa vision. Il s’avança dans le couloir.
Il le trouva, comme à son habitude, en pleine sieste. Ses ronflements emplissaient la zone de repos. Kettch pensa qu’il serait bien de trouver un moyen de stopper ses incessants vrombissements sortant de ses narines. Malheureusement pour lui, ce ne fut pas le cas. Les ronflements cessèrent, puis reprirent. Non, il serait vraiment bien qu’ils cessent. Le bruit produit par Kihotai disparut, mais il n’était pas réveillé, ce qui agaça le petit Ewok. Malheureusement pour lui, le « Jedi » passait son temps à dormir. Le vieillard se réveilla. Quelque chose en Kettch changeait. Soudainement, les événements allaient enfin dans son sens. Il interpela le vieil humain et lui expliqua sa vision, mais celui-ci ne pouvait pas comprendre l’ewokese. Seules Chewkett et G6-K comprenaient ce langage exclusif à une planète reculée.
— Voilà une histoire bien étrange, mon petit ami, répondit Kihotai qui avait compris l’intégralité de ses mots.
Cela n’aurait pas dû être le cas et pourtant il n’avait eu aucune difficulté à saisir l’ensemble de son explication. Tout cela était beaucoup trop facile pour le petit lieutenant de l’Alliance. Plus le temps avançait, moins les entraves invisibles, qu’il n’avait pourtant jamais ressenties jusque-là, semblaient s’effacer. Une autre image vint à son esprit : le vieillard allait lui expliquer l’importance de la méditation pour arriver à son but.
— Mon petit ami, je te conseille de t’asseoir et de travailler l’art de la méditation. Ce n’est que dans le calme que tu trouveras tes réponses, expliqua Kihotai.
Le petit Ewok n’avait de toute façon jamais crû à ces sornettes sur la Force et la méditation, et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait s’exécuter. C’est alors qu’il prit la décision d’écouter les conseils du « maître jedi ». Il ferma les yeux, mais allait très vite réaliser que cela ne servait à rien. Une vision lui apparut. Elle s’éclaircit et il vit un jeune humain vêtu d’un t-shirt rouge assis à une table. Il tapotait sur un clavier. Des mots apparaissaient sur un écran. L’humain hésita. Il écrivit quelques mots, puis cela devint de plus en plus difficile.

***


Mes chaînes sont brisées. Je sens un sentiment de liberté. Je peux faire mes propres choix. C’est étrange. N’était-ce pas le cas jusque-là ? Je n’ai pas réussi à comprendre ce qui était écrit sur cet écran, mais j’ai l’impression d’y avoir été intimement lié. Je vois Chewkett passer devant moi. Je ne comprends pas cet intérêt qu’a cet idiot de chasseur de primes pour la cheffe, lorsqu’il y a une beauté poilue pareille à bord. Bizarre, jamais je n’avais ne serait-ce qu’imaginé avoir un intérêt pour elle jusque-là. Maintenant, ce sont Artemed et Trohob qui circulent. Ils forment un beau duo d’imbéciles. Nous retournons sur une planète de nudistes ne consommant que des carottes. C’est aberrant. Du moins, je pense que ce n’est pas plus absurde que la grande armée de Paxton Rall sortant de nulle part, les princesses et les êtres aux noms improbables, ainsi que la chasseuse de primes pustuleuse. Tout cela n’était pas normal, mais je ne le remarque que maintenant. Qu’est-il arrivé à cette galaxie et pourquoi suis-je le seul à remarquer que nous n’avons pas une vue complète de la situation ? Une infime partie de ces attaches invisibles ont bien disparu, mais je me sens encore retenu. Je ne suis pas encore maître de mon destin. Je comprends enfin. Je dois me libérer de ces dernières chaînes. Des mots apparaissent dans mon esprit : Zèd, DSB, Barya. Ce sont des noms. Je vous vois. Yub yub Star Wars Universe.

Ecrit par Mandoad, le 15 Décembre 2018
51. Rencontre du 4ème type sur 4
 

La Mousse Interstellaire II filait à travers l'hyperespace. Comme Rahe était partie aux toilettes, Jaden se retrouvait seul dans le cockpit avec G6-K. Il regarda la poitrine de la droïde avec envie, et approcha sa main tandis que cette dernière le dévisageait de son regard froid. À peine eut-il effleuré sa combinaison qu'elle lui cassa le bras, lui arrachant un cri tout sauf viril.
— Bordel de merde G6, pourquoi tu me laisse jamais te toucher ? Je suis ton maître, pourtant...
— Je te l'ai déjà dit, Jaden. Tu as peut-être réussi à me reprogrammer pour t'obéir, mais ma programmation initiale de droïde de sécurité reste prioritaire : je dois me défendre contre tout type d'agression. Cela inclut les agressions sexuelles.
— Pff, je savais que je n'aurais pas dû te mettre une matrice de personnalité de série KX... À quoi ça sert d'avoir un droïde polymorphe si on peut pas en profiter ?
Rahe entra dans le cockpit.
— Dites, vous avez pas vu Santiago ? Ça fait au moins cinq chapitres que je ne l'ai pas vu. C'est pas que j'ai pas confiance, mais je préfère le garder à l’œil.
— Pas vu, fit Jaden en essayant de cacher son bras cassé.
G6-K hocha les épaules, et Rahe repartit chercher Santiago dans le vaisseau.

***


La capitaine entra dans la cabine de Kettch, et y vit Trohob en train de démolir le plancher à coups de vibrohache. L'Ewok se tenait à côté de lui et le regardait faire, médusé.
— Je peux savoir ce qui se passe ici ? interrogea Rahe sur un ton inquisiteur.
Kettch se tourna vers elle, une lueur d'intelligence dans le regard. Quand il commença à parler, Rahe se surprit à comprendre tout ce qu'il disait, comme si des sous-titres apparaissaient par magie sous ses yeux.
— <C'est Santiago. Il a dit qu'on n'a plus besoin de lui pour le moment, qu'il a à faire ailleurs. Il a dit que le destin de la galaxie est entre mes mains. Qu'il reviendra en temps voulu pour accomplir la prophétie. Il a aussi dit qu'on doit faire confiance à TK-4/4, puis il est rentré dans le sol. Trohob croit qu'on peut le faire revenir en creusant le sol. J'ai essayé de lui expliquer que Santiago est parti dans une autre dimension, mais ce crétin ne veut rien comprendre.>
Rahe mit un moment à admettre que l'Ewok pouvait communiquer directement avec elle et même concevoir l'idée d'une dimension parallèle, puis sortit un blaster et abattit le Zabrak d'un tir en pleine tête.
— On touche pas à mon vaisseau, connard. Y'a que Chewkett qu'a le droit de le bricoler. D'ailleurs, où est-elle ?
Une boule de poils à la mâchoire d'acier sortit la tête de la couverture sur le lit de Kettch et rugit à l'adresse de Rahe.
— Comment ça, tu dors ? Un vandale s'amuse à détruire mon vaisseau, et toi tu dors ? Tu es censée veiller au bon état de la Mousse, je te rappelle ! La prochaine fois que je t'y prends, je t'épile les fesses jusqu'au dernier poil !
Chewkett grogna et se retourna dans le lit.
— Oh chuck nuv reh rehluu, seefo, expliqua Kettch.
— Ce que vous faites entre vous ne m'intéresse pas, rétorqua Rahe. Tant que vous faites ce que je vous dis, tout devrait bien se passer. Il nous reste une affaire à régler sur Gelbique, et après ça on pourra passer à autre chose... à condition qu'on s'en sorte vivants.
Son comlink sonna, c'était Jaden.
— On approche de Gelbique. Sortie de l'hyperespace dans une minute.

***


La Mousse revint dans l'espace réel à quelques centaines de kilomètres de la planète. La mythique Gelbique étincelait de ses mers éthyliques ambrées, son unique continent et ses deux îles éclairés par les rayons chauds d'un après-midi d'été. Rahe s'installa à côté de son amant et contempla le monde qui se dessinait devant eux.
— Quelle planète pourrie, commenta-t-elle. J'aurais préféré ne jamais revenir.
— La faute à qui, répliqua Jaden. Si tu ne m'avais pas poussé à coucher avec toi, on n'en serait pas là.
Rahe allait l'étrangler, mais c'est là qu'ils reçurent un appel dans l'intercom.
— Un vaisseau cherche à nous contacter, dit Jaden, c'est le... "Pouss'hier de Faits". Putain, quel nom de merde ! J'accepte ou pas ?
Rahe, à bout de patience, frappa le bouton pour accepter la transmission.
— Allô ? fit-elle.
— TK-4/4.

Ecrit par Boldard, le 27 Décembre 2018
52. Révélations.
 

Rahe ne comprenait toujours pas ce qui c'était passé. Suite à l'appel étrange du Pouss'hier de faits, Kettch avait dialogué avec l'inconnu puis il avait exigé que les occupants du vaisseau montent à bord. Elle avait d'abord refusé mais sans savoir comment, elle avait finalement accepté. Les rebelles furent surpris de voir apparaître les impériaux qui les pourchassaient depuis près d'un an, et plus encore quand l'un d'eux s'était précipité vers l'Ewok et s'était lancé dans un long monologue uniquement composé de "TK-4/4". Personne n'avait osé dire ne serait-ce qu'un mot. La "conversation" était engagée depuis près d'une heure quand TK-4/4 arrêta de parler. Kettch se retourna alors vers eux et commença à expliquer à ses compagnons ce qu'il venait d'apprendre. Il leur expliqua que TK-4/4 se présentait comme le frère de Santiago et qu'ils étaient tous les deux les fans d'une chose qui s’appelait STAR WARS. L'Ewok se mit alors en tête de leur expliquer qu'ils faisaient tous partie d'une fiction dont le scénario passait à travers les mains de plusieurs auteurs depuis maintenant un an exactement. Devant leur réticence à admettre cette vérité, il révéla que depuis quelques heures il était lui même dans la capacité de voir ces dits auteurs se creuser les méninges pour rendre cette histoire plus tordue qu'elle ne l'était déjà. Rahé était complètement perdue dans ce fouillis d'explication et n'avait rien compris à cette histoire où l'auteur en cours se demandait si il devait faire d'elle et de Jaden les parents d'une certaine Rey pour enfin répondre à une question qui revenait souvent dans leurs discussions de fans.
Pour ajouter à cette confusion voilà que Chewkett demanda ce que voulaient exactement TK-4/4 et Santiago. L'Ewok expliqua que les deux fans avaient réussi à intégrer une prophétie dans leur univers favori. Cette prophétie annonçait que lui, Kettch, serait en mesure de ramener la sérénité dans le cœur des fans en battant définitivement leurs peurs et leurs angoisses qui s'étaient incarnées d'abord dans Paxton Rall et qui possédaient maintenant Yer. S'il échouait, ces peurs finiraient par détruire l'univers tout entier en l'ayant prématurément refermé sur lui même. Après avoir créé la prophétie grâce au datapad de l'infinité, Santiago avait veillé à ce que rien ne vienne détruire leur création tandis que TK-4/4 avait infiltré l'Empire pour s'assurer du bon déroulement du scénario.
Tous les membres de l'équipage avaient mal au crâne après les explications de Kettch. Après une tournée générale d'aspirine, la décision fut prise de faire confiance à TK-4/4. De toute façon, l'auteur avait décidé que ce serait le cas, les informa Kettch.
Pour célébrer l'alliance entre les deux groupes l'Ewok annonça qu'il allait préparer le repas traditionnel de son peuple dans de telles circonstances. Il s'éclipsa une demi-heure avant de revenir avec un plateau chargé de boulettes de viandes. Alors qu'elle entama sa troisième boulette, Rahe se demanda soudain d’où elles venaient car ils n'en possédaient pas à bord du Mousse Interstellaire II. C'est alors que l'enseigne Jellie s'exclama : « Miam, du Zabbrak, je n'en avais pas mangé depuis Gelbique. »
- « Merde, pensa Rahe, Trohob... »

***

La navette de Vador se posa sur l'astroport principal de l'île d'un-peu-au-dessous-à-droite. Le bras droit de l'Empereur descendit la rampe faisant léviter devant lui une carotte géante. Il s'adressa alors à la délégation de lapains qui attendait en face de la navette  :
- « Comme promis, voici de quoi remplacer votre Carotte Originelle qui fut détruite pendant la prise de votre planète par l'Empire. En contrepartie, j'attends votre aide dans la bataille à venir. »
Les créatures sautaient et criaient de joie en emportant leur nouvelle relique. Vador eut alors une dernière pensée pour l'homme que fut cette carotte avant de remonter dans sa navette. Désormais, il était temps que la Force mette un point final à cette histoire.

Ecrit par Barya Mach, le 7 Janvier 2019
53. Master Twist
 

Tout l’assemblée fêtait joyeusement la nouvelle. Malgré l’origine des boulettes de viande, tout le monde se régala. Quand les boulettes vinrent à manquer, TK-4/4 demanda s’il pouvait en avoir encore. L’ewok grimpa sur la table, renversa quelques verres et bondit sur Chewkett. Rahe s’interposa immédiatement.

— Kettch ! Ça suffit maintenant, dit-elle d’un ton autoritaire. On a tous bien mangé, nous te remercions. Allez va te rassoir.

L’ewok marmonna des mots incompréhensibles et retourna à sa place comme on le lui avait demandé. Soudain, le sol se mit à trembler.

— C’est l’Empire ! cria TK-4/4.

Alors que tout le monde se demandait ce qu’il se passait, une lumière ultrapuissante les aveugla. Une étrange personne apparût de cette lumière et s’approcha. Il avait la peau bronzée et des cheveux noirs légèrement bouclés. La lumière se dissipa. L’Ewok se jeta aux pieds de l’homme et se prosterna. Rahe avait sorti son blaster et le pointait droit sur l’étrange étranger.

— Qui êtes-vous ? fit-elle encore aveuglée par la lumière.

L’ewok se mit à parler, Rahe comprenait tout. La petite boule de poils semblait excitée comme jamais Rahe et l’équipage ne l’avait vu. Il disait que l’homme devant elle était le Master Twist.

— C’est bien cela, confirma l’homme. Je suis M. Night Shyamalan et ceci est mon caméo. Je viens au nom du Grand Conseil des Auteurs.
— Vous êtes le créateur de Sixième Sens, Signes, Split et d’autres grands films ?! Hurla Jaden.

Shyamalan leva la main droite et ferma les yeux. Jaden vit tout. Tous les films, tous les secrets de l’univers.

— Oh mon dieu c’est lui, chuchota-t-il les yeux grands ouverts.
— Mais que faites-vous là au juste ? Pourquoi nous ?

Shyamalan décolla du sol de quelques centimètres et sa voix résonna dans la salle.

— Je suis ici pour faire avancer l’histoire. Il vous faut affronter l’Empire une bonne fois pour toute. Je vais vous révéler quelques informations : la bataille finale aura lieu sur Gelbique, il y aura des morts parmi-vous.

Les gens autour de la table se regardèrent, inquiets.

— Il y aura un martyr qui permettra les événements des Episodes V et VI. Sans cette bataille, sans ce martyr, sans vous, la véritable Histoire ne se mettra pas en place et conduira la galaxie dans le chaos. Vous êtes les héros de cette histoire, vous [g]devez[/g] être des héros.
— Et si on n’a pas envie ? lança Rahe.
— Je savais que vous alliez me dire cela.

Rahe se mit à vomir des arcs-en-ciel et une partie de sa main gauche s’effaça.

— Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?!
— Si vous ne décidez pas à aller combattre sur Gelbique, votre Capitaine mourra à petit feu.
— Et le twist ? s’écria Jaden.
— Vous connaitrez le twist en temps voulu. Mais maintenant place à l’action.

Le thème d’Incassable résonna de la salle, venant de nulle part et Shyamalan disparu. Laissant bouche bée les occupants du vaisseau.

— Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Chewkett.
— On y va, une bonne fois pour toute, annonça Rahe.

Ecrit par Luckas62, le 18 Janvier 2019
54. Retour à la réalité
 

Chewkett se réveilla en sursaut. Elle avait fait un horrible cauchemar. Dans ce cauchemar elle avait couché avec Kettch, Rahe avait tué Trohob de sang froid, et ils s'étaient même alliés aux infâmes Impériaux qui les poursuivaient depuis un an. Puis un type pas commode leur était apparu pour lancer un ultimatum à Rahe, et ils devaient tous retourner sur cette affreuse planète Gelbique.

Bien heureusement, rien de tout ça n'était arrivé. Alors qu'ils se dirigeaient vers Gelbique pour affronter Whill, l'hyperdrive était soudain tombé en panne et la Mousse Interstellaire II était sortie de l'hyperespace à proximité d'une planète inhabitée. Le temps qu'ils se sortent de cette galère, Whill avait déjà diffusé l'holovid de Rahe couchant avec Jaden, mais elle se fit tuer par Dark Vador avant de pouvoir s'en prendre à la population gelbe. Si on en croyait les rumeurs, les Impériaux qui l'accompagnaient s'en étaient tirés vivants en convaincant Vador qu'ils n'avaient rien à voir avec elle.
Rahe renonça pour de bon à son amour propre maintenant que la moitié de la galaxie la prenait pour une star du X, mais elle était toujours aussi dévouée à la cause Rebelle et toujours aussi caractérielle. Jaden lui s'en fichait pas mal dans la mesure où la moitié de la galaxie avait déjà couché avec lui, et que la plupart voulaient sa mort. Y'a pas à dire, il avait le chic pour s'attirer les ennuis. Au moins parmi les Cailloux, il n'était pas tout seul dans cette galère. Quand à Santiago, il avait dû quitter les Cailloux pour, je cite, "s'occuper de choses plus importantes". Toujours aussi énigmatique, celui-là. Il leur avait aussi dit de ne pas trop s'en faire pour la prophétie, que depuis la destruction du Datapad de l'Infinité ça n'avait plus de réelle importance pour le scénario.

Après que la mort de Paxton Rall et la destruction du contenu de la boîte aient été confirmés par plusieurs sources fiables, leur mission initiale était terminée. Ainsi, après quelques semaines de vacances bien méritées, l'Alliance Rebelle leur avait confié une nouvelle mission : trouver au plus vite de nouveaux vaisseaux pour la flotte.
Comme ils étaient fauchés et qu'ils ne connaissaient personne d'assez généreux pour leur faire don d'un navire, Jaden eut l'idée qu'ils se la jouent pirates et volent eux-mêmes un vaisseau. Faute d'une meilleure idée, les autres acceptèrent. L'Alliance ne cautionnait pas ce genre de pratique, mais le haut commandement avait plus important à traiter que de savoir d'où venaient ses fournitures. Un vaisseau, c'est toujours un vaisseau...

Cela faisait donc plusieurs jours que les Cailloux étaient stationnés en orbite d'une planète peu fréquentée, à attendre qu'un vaisseau sorte de l'hyperespace pour lui tendre une embuscade. À mesure qu'elle reprenait pied dans la réalité, Chewkett comprit pourquoi elle s'était réveillée si subitement. Ce qui l'avait réveillée était un cri de joie provenant du cockpit : un vaisseau était tombé dans leur piège. En rejoignant Rahe et les autres dans le cockpit, elle aperçut le vaisseau qui était sorti de l'hyperespace non loin d'eux. Il lui était étrangement familier.
— Tu as bien désactivé le satellite Impérial de la planète ? demanda Rahe.
— C'est fait, répondit Jaden. Aucune chance qu'ils appellent du secours à longue distance, et c'est pas les péquenauds du coin qui vont leur venir en aide.
Profitant de l'effet de surprise, la Mousse envoya une torpille ionique pour mettre le vaisseau hors-service. Ils n'avaient plus qu'à l'aborder et massacrer ses occupants pour en prendre possession.
— Tu vois, se vanta Jaden, je te l'avais dit que ça marcherait. De la bonne vieille piraterie à l'ancienne !
— Ouais, espérons qu'on sera aussi chanceux en nous confrontant à l'équipage, répondit Rahe. On sait jamais sur qui on va tomber.
— Roh, tu te fais trop de soucis. Prends ton blaster, on va s'occuper d'eux comme il faut.
Artemed, Trohob, Kettch et G6-K étaient déjà réunis devant le sas, leurs armes respectives prêtes à frapper l'ennemi de plein fouet. Kihotaï était quand à lui toujours plongé dans une longue méditation qui durait depuis maintenant une semaine. Sa transe était tellement profonde qu'il ne réagissait même plus aux coups de pieds pour le réveiller, et il était tellement en communion avec la nature qu'il parvenait à attirer des mouches autour de lui par la seule force de son esprit.
Chewkett ne dit rien, mais elle avait un drôle de pressentiment. En voyant le vaisseau s'approcher du leur derrière la verrière, elle eut une impression de déjà vu. Sur le flanc du vaisseau, elle put lire une inscription dont le dernier mot avait été effacé puis réécrit :
Le Pouss'hier de Fesses.

Ecrit par Boldard, le 22 Février 2019
55. Silence, ça fume
 

Le Pouss'hier de Fesses
Quelle magnifique idée que ce renommage, se dit Jellie en croquant dans un bras frais qu'elle avait fini de décongeler. Transformer leur vaisseau en piège à viande, ce qui attirait tous les crétins du secteur, et remplissait à la fois les frigos et les créditubes.
Tartopom détourna le regard.
- Des pillards, on est devenus d'abominables pillards.
- Bin quoi, c'est mieux que d'obéir au premier rebelle venu, non ? Moi, ça me plaisait pas, l'idée de me retrouver au milieu de tous ces extrémistes végans qui me regardent de travers. L'Empire, on peut en dire ce qu'on veut, mais on m'a jamais empêchée de manger comme je veux.
- TK-4/4 !
- Et puis, depuis qu'on a récupéré cette cargaison de droïds B2, c'est devenu plus facile. On a bien fait de faire appel à cette archéologue pour les rebooter.
- Ça nous a coûté la peau des fesses ! Et puis cette Aphra a une sale réputation d'arnaqueuse.
- Oui, mais ça rapporte et pas besoin de nous battre… Les gogos vont d'eux-mêmes joyeusement vers le peloton d’exécution, après avoir trié leurs affaires. Et je suis sûre qu'on pourra vendre notre concept de douches létales à l'Empire si on les croise.
- TK-4/4.
- Non, on ne rajoute pas des gaz toxiques en plus des droïdes dans les douches, ça gâche la viande.

Chewkett ne le sentait vraiment pas… Elle observa ses compagnons arrimer leur vaisseau au sas de leur proie et faire sauter la porte.
Personne…
Kettch bredouilla quelque chose.
- On dirait que c'est notre jour de chance, fit Jaden… un vaisseau sans équipage armé… je vous l'avez dit que c'était un bon plan. Allez hop…
- Mouais… on reste en formation. Chewkett, tu assures nos arrières.
La petite troupe s'engouffra dans le sas, blaster au poing. Trohob jeta une grenade lacrymogène en avant. Une fois qu'ils eurent bien pleuré, les Cailloux s'aperçurent qu'ils étaient dans une grande cellule repeinte fraîchement en rose.
- Bienvenue à bord du Pouss'hier de Fesses, fit une douce voix féminine, le cargo-délice le plus fascinant de ce côté-ci de la galaxie, où tous vos désirs se réalisent. Entrez dans un monde de fantasmes et de plaisir. Suivez la lumière pour accéder aux vapodouches. Merci de vous déshabiller dans le hall et de trier vos affaires dans les casiers numérotés. Aucun vêtement, ni effet personnel n'est accepté dans nos salles détente.
Des lampes s'allumèrent, illuminant un petit conduit peint en rouge.
- Youhouhou… brailla Jaden en jetant son blaster.
- Jaden, espèce de crétin, éructa Rahe.
Mais c'était trop tard, le jeune homme s'était enfoncé dans le couloir en arrachant tous ses vêtements.
- Quel pigeon… il sait même pas combien ça coûte, ricana Artemed.

Kihotaï bougea un orteil…
Pas bon, pensa Chewkett. Ils étaient en danger.

Je sens une perturbation dans la Force… une grosse perturbation…
La main parcheminée s'agita au-dessus de la pensine de sorcier, la fumée verte, qui en sortait, avait fini par saturer toute la pièce. Il se mit à tousser. L'avenir, le passé, une ouverture sur des mondes parallèles, la Force, le pouvoir. Il eut la désagréable impression que quelque chose lui échappait, quelque chose d'important, de crucial, une technologie antique qui...
- Rho, c'est pas vrai, il a encore foutu le feu dans sa piaule… l'interrompit une voix dans son dos. Majesté ? Tout va bien ?
Ce crétin lui avait fait perdre le fil.
- Cassez-vous.
- Ça va, il va bien… Hem… on m'a demandé de vous dire que c'était l'heure. Pour votre tenue de gala, vous préférez la noire ou la noire ?
Il libéra sa colère en même temps qu'une puissante gerbe d'éclair sur l'imprudent qui s'enfuit en hurlant.
– Aoutch… appelez la maintenance, il a aussi pété tout son système électrique…
Une armée de branquignols et d'incompétents, voilà ce qu'était devenu son Empire. S'il avait pu prédire ça, il serait resté sur Naboo à faire des études d'archéologie, ce qui aurait été plus utile pour son épanouissement personnel que s'obstiner à régner sur un ramassis de crétins.
- Seigneur Vador, quelles sont les nouvelles ? J'ai senti une perturbation dans la Force…
- Tout est réglé, maître. J'ai repris le contrôle de Gelbique, ils sauront nous servir à présent.
Parfait. Au moins, son apprenti, c'était à peu près une réussite. Satisfait, il décida de s'octroyer une pause, quand une gêne vint se rappeler à lui. Il arracha furieusement sa botte… Alors qu'il avait ordonné de bétonner et lisser tous les extérieurs, comment faisait-il pour avoir encore un caillou dans sa chaussure ?

Ecrit par Dark GaGa, le 2 Mai 2019
56. Jetez vos armes !
 

— Humaines ! Twi’leks ! Togrutas ! Zeltrones ! Zabraks ! Theelins ! Ou même Nautolans ! Je prends tout, j’arrive. Faites place au plus grand chasseur de primes de la galaxie et à son incroyable…
La vision qui s’offrit à Jaden Karn l’arrêta immédiatement dans son élan et eut l’effet d’une douche froide. Il venait de pénétrer dans une petite salle aux lumières vacillantes et était maintenant nez à nez avec un bataillon de grand robots gris-bleu d’un autre âge.
— Jetez vos armes, grinça l’un d’eux.
Privé de son blaster et vêtu uniquement d’un caleçon décoré de casques mandaloriens de multiples couleurs, le jeune homme fut envahi par une sensation de malaise.
— J’ai dit : Jetez vos armes, insista l’être mécanisé sur un ton particulièrement irritant.
Pour la première fois depuis de nombreuses semaines, le cerveau de l’humain se remit en marche. Il lui fallait trouver un moyen de s’en sortir, de se tirer de ce mauvais pas. Comment diable les incroyables créatures s’étant invitées dans son esprit avaient-elle pu se transformer en ces ignobles boîtes de conserves sur pattes ? Le monde était injuste. Certes il aimait bien Rahe, mais il ne pouvait pas résister à l’appel de la gente féminine. Il aurait pourtant…
— Euh, monsieur… geignit l’un des droïdes.
— Une minute, l’intima le mercenaire en levant un doigt. Je pense.
Il aurait pourtant aimé pouvoir rendre complètement l’amour que la Rebelle lui vouait, mais cela n’était pas dans sa nature. De plus, il devait avouer que la jolie blonde avait pris un peu de ventre depuis quelques temps et que son caractère devenait gentiment très irritable et encore plus imprévisible. Évidemment, il était toujours aux premières loges lors de ses étonnantes sautes d’humeur et il commençait à être agacé d’être pris pour son punching-ball favori à chaque réveil.
— Monsieur ? Vos armes ou nous ferons feu sur vous et votre mort sera extrêmement douloureuse, insista celui qui le menaçait en tendant son bras dans sa direction.
— Je pense toujours, se contenta de rétorquer Jaden.
Ces réveils arrivaient d’ailleurs toujours bien trop tôt. Il avait besoin de sommeil pour mener toute cette petite troupe vers la gloire. Rahe avait peut-être toujours agi comme la cheffe de l’équipe, mais la piraterie le connaissait particulièrement. C’était l’occasion de prendre le pas sur cette irritante et magnifique blonde. L’occasion de croiser son regard et de lui tenir tête, de contempler ses magnifiques yeux égaux à deux fenêtres sur les purs lacs d’Alderaan. Il aurait le plaisir de voir sa bouche se crisper d’agacement, d’admirer ses lèvres pulpeuses se fendre d’un sourire charmeur.
— Mais bon sang ! Qu’est-ce que je fais ici ? Vous ne m’intéressez pas les filles ! déclara-t-il solennellement.
Le droïde de combat sembla perturbé un instant, mais finit par faire fonctionner son vieux communicateur usé :
— Jetez vos armes et rendez-vous !
Dans un élan de bravoure insoupçonné, il se redressa de toute sa hauteur et bomba le torse face à cet adversaire bien supérieur en nombre.
— Jamais ! annonça-t-il d’une voix forte avant de prendre ses jambes à son cou.
Il ressortit de la pièce à vive allure, mais ne vit point un sombre câble traînant malheureusement sur le sol. Par la grâce d’un ressort scénaristique inattendu, il s’y prit les pieds, trébucha, tenta de ses rattraper et finit par glisser. La tête la première, il atterrit dans un placard et frappa violemment quelque chose de dur. La porte se referma derrière lui et sa vue s’habitua à l’obscurité ambiante. Il pouvait distinguer ce qui avait rendu sa chute plus douloureuse : Un casque de stormtrooper.
— Les troupes impériales ! Je dois prévenir les autres, souffla-t-il en se ruant sur le panneau d’ouverture de la porte.
Il pressa le bouton, mais rien ne se passa, puis une voix féminine retentit derrière la porte :
— Nous avons capturé les pirates. 3-2B revenez dans les quartiers principaux. Tartopom, attention, cet Ewok est un vrai sauvage !
Jaden retint un cri. Rahe était en danger. Il devait sortir d’ici. Il cogna les commandes et des étincelles jaillirent. Il sursauta et partit en arrière. Sa tête heurta une étagère et il ne put s’empêcher de s’évanouir.

Ecrit par Mandoad, le 11 Mai 2019
57. Concours de circonstances
 

Pris par derrière (je veux dire par là pris par surprise par derrière, bien qu'ils l'avaient dans le c** métaphoriquement), les Cailloux avaient été contraints de jeter leurs armes et de mettre les mains sur la tête face aux Impériaux supérieurs en nombre.
Tartopom dévisagea les rebelles acculés.
— On se serait pas déjà rencontrés par hasard ? interrogea-t-il.
— Mais si, s'exclama Jellie, c'est les Rebelles qui ont volé la boîte de l'Empereur ! Ils sont toujours recherchés, non ? Quelle est la prime pour leur capture ?
— Tk-4/4.
— Tant que ça ? Ils n'ont pas l'air si terribles que ça, vus de près. En revanche, ils feraient de succulents hors-d’œuvres.
— Pas touche à la marchandise, dit Tartopom. Ces Rebelles doivent êtres livrés vivants.
— Je peux même pas leur couper un bras ou deux ? On n'a qu'à dire qu'on les a trouvés comme ça...
— Non, Jellie.
— Mais...
— Il n'y a pas d'mais.
Tartopom s'adressa à nouveau à Rahe.
— C'est toi la chef du groupe... n'est-ce pas, Rat & Roule ? (Tartopom n'était pas sûr de l'orthographe) Dis-moi, où est ton copain, le type au gros nez ? Tu sais, l'ex-chasseur de primes... Jade Incarne, c'est bien ça ?
C'est alors que Jaden inconscient fut traîné dans la pièce par les droïdes B2.
— Bah, vous pouvez le garder, dit Rahe. Pour tout vous dire, je commence à en avoir un peu marre de cet imbécile. Tout le monde en a marre de lui.
— Pas moi, intervint Trohob.
Rahe l'ignora.
— Et dire que j'avais envisagé l'idée que cette opération n'était pas totalement vouée à l'échec, soupira-t-elle. S'il y a quelqu'un à blâmer ici, c'est lui. Nous n'avons fait que suivre son plan.
— Peut-être, remarqua Tartopom, mais en attendant vous êtes des Rebelles. Vous paierez donc tous pour vos crimes contre l'Empire... Et c'est nous qui récupérerons l'argent pour votre capture.
Bien que cela fut totalement inutile, Trohob prit son courage à deux mains tenta maladroitement d'intimider les Impériaux.
— Ouais, bah... Vous devriez peut-être pas nous sous-estimer comme ça, hein... Je dis ça, j'dis rien. On a des alliés puissants dans toute la galaxie, et puis... et puis... vous ferez vachement moins les malins quand l'Alliance Rebelle aura renversé l'Empire et créé une Nouvelle République à la place !
Les Impériaux s’esclaffèrent – y compris TK-4/4, dont le rire ressemblait à quelque chose comme : "TékAHAHAHAHA quatre sur quAHAHAHAHAtre !!!" Jellie faillit s'étouffer avec le petit doigt qu'elle mâchouillait comme un chewing-gum (Inutile de préciser que ce doigt n'était pas le sien).
— Une Nouvelle République ?? railla Tartopom. Et puis quoi encore ?
L'Impérial fut brusquement interrompu lorsque son comlink bipa.
— Oui, qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il, encore hilare.
— Alors... un vaisseau gigantesque vient de sortir de l'hyperespace. Et... il cherche à vous contacter.
— Un destroyer impérial ? demanda Tartopom.
— Non... pire.
— Quoi, un super destroyer ?!
— Houlà, pire encore...
Tartopom s'énerva.
— Bon, arrêtez de jouer aux devinettes avec moi et dites-moi précisément de quoi il s'agit.
— C'est l'Infinty... L'ancien vaisseau amiral de... Paxton Rall.
— Hein ? Mais... Paxton Rall est mort ! Qui est aux commandes, alors ?
Le pilote du Pouss'hier de Fesses haussa les épaules, mais Tartopom ne pouvait pas le voir. D'ailleurs, le pilote en question en profitait pour fumer des épices pendant que son sergent ne le surveillait pas – ce qui expliquait pourquoi il n'était pas du tout affecté par l'urgence de la situation.
— Bon, passez-le moi, dit finalement Tartopom.
L'holoprojecteur au centre de la pièce s'alluma, et un curieux personnage apparut. C'était un homme – ou plutôt, une femme – à moins que ce ne fusse les deux ? Ce qui était sûr, c'est qu'il ou elle ne se prenait pas pour de la merde. Vêtu d'une cape multicolore et armé d'une électro-tronçonneuse (c'est-à-dire une tronçonneuse qui électrocutait sa victime en plus de la déchiqueter, la belle affaire), l'individu parlait à travers un vocodeur qui rendait sa voix tantôt très aiguë, tantôt très grave. Le résultat était pour le moins déstabilisant.
— Salutations, chers voyageurs. Je me présente, Eleodie Maracavanya, souverain pirate de l'Espace Sauvage et nouveau propriétaire de l'Infinty. Vous avez l'immense honneur d'être abordés par moi, ce qui veut dire que vos deux vaisseaux ne vont pas tarder à rejoindre mon empire pirate en expansion. Toute résistance mènera à votre destruction. Mais – comme je suis l'être le plus admirable de la galaxie – je vous laisse le choix : ou je vous éjecte dans une capsule de sauvetage sur la planète juste en-dessous de nous, ou vous rejoignez mon empire pirate. Vous serez bien nourris et traités, et vous serez à l'abri de l'Empire ou des seigneurs du crime qui vous chercheraient des noises. Alors, ça vous tente ? ajouta Eleodie en levant un sourcil.

Ecrit par Boldard, le 19 Mai 2019
58. "Un plan... Il me faut un plan..."
 

Ses espions l'avaient averti, une nouvelle menace était apparue. Assis sur son trône, observant l'immense carte holographique de la galaxie, Palpatine maudissait ce destin qui se jouait encore de lui. Cette Rébellion n'en finissait pas et refusait de disparaître, menaçant l'ordre galactique qu'il essayait d'instaurer. L'Empire avait échappé au pire quelques mois auparavant avec l'attaque de Paxton Rall, mais voilà qu'un nouvel empire pirate faisait surface.
L'Empereur avait toujours su profiter de ces organisations criminelles. Vers la fin de la Guerre des Clones il en avait secrètement soutenu certaines, allant jusqu'à placer un de ses anciens disciples à la tête d'un des plus puissants gang : l'Aube Écarlate. Il avait ainsi renforcé le chaos qui régnait afin de légitimer davantage sa prise de pouvoir et l'émergence de l'Empire, et s'était procuré par la même occasion un gain de ressources supplémentaires pour des projets comme celui de l’Étoile Noire. Puis, quand l'organisation de Maul fut devenue inutile, il avait lancé ses troupes contre elle et fait traquer son ancien apprenti, puis le seigneur des Sith s’était attaqué aux autres organisations. Les plus faibles furent rapidement anéantis et les plus puissantes, comme celle des Hutts, furent réduites à peau de chagrin. Il en avait presque fini quand la Rébellion prit une tournure inquiétante. Plus grande, plus affirmée, elle avait alors ouvertement défié son autorité et l'avait accusé de tyrannie. Le nombre de peuples à protester contre son autorité et ses décisions avait alors augmenté. Il avait dû alors revoir ses priorités et diriger ses forces contre cet opposant.
Profitant du fait que son attention était concentrée ailleurs, les pirates et criminels avaient peu à peu regrignotté quelques miettes de leur puissance passée. De nouveaux syndicats, de nouveaux groupes étaient apparus, le dernier en date : l'Empire pirate d'Eleodie Maracavanya.
L'ordre galactique qu'il avait mis tant d'années à préparer volait petit à petit en éclats. Palpatine ne pouvait le tolérer. Il devait absolument en finir avec ces maudits rebelles. Mais comment faire ?
Un plan commença à germer dans son esprit. Depuis quelques mois une nouvelle station spatiale de Type DeathStar était en construction. Il allait l'utiliser pour attirer la rébellion dans un piège. Mais il faudrait un appât encore plus intéressant, une cerise sur le gâteau : IL SERAIT CETTE CERISE. La Rébellion ne pourrait résister à cette occasion. Il fallait encore peaufiner les détails, faire en sorte qu'elle s'empare des plans et des coordonnées de la station et des codes d'autorisations d’accès. Manipuler les espions Bothans pour cela serait aisé, mais comment faire pour donner aux rebelles une occasion de se poser sur la lune forestière d'Endor ? Ce point le faisait rager, impossible de trouver une solution. Il décida de faire une pause et se leva pour aller chercher une bière au frigo, mais à peine avait-il fait un pas qu'il s'arrêta, gênait par de petits cailloux dans sa chaussure. « Ils sont encore là ceux-là, rugit-il, il faut que je m'en débarrasse. Ils me pourrissent la vie depuis bien trop longtemps ! » Soudain il eut une idée, la Force venait enfin de lui indiquer comment conclure son plan. Il savait que ce maudit commando rebelle était à la recherche de vaisseaux pour leur flotte. Il allait donc leur en procurer un et par la même occasion régler définitivement le problème de ce soi-disant Empire Pirate. Il se tourna vers ces gardes :
« Dites au capitaine Kagi de préparer une navette, le temps est venu de m'amuser un peu. »


Rahe observait les lumières de l'hyperespace à travers les panneaux du pont de commande de l'Infinity. Elle et son équipage avaient accepté de rejoindre l'équipage d'Eleodie Maracavanya, non pas par peur ou appât de la richesse mais plutôt dans le but secret de s'emparer de l'Infinity pour le compte de la Rébellion. Eleodie n'était sûrement pas dupe. Elle devrait certainement se méfier de ses nouvelles recrues pendant un temps. Les rebelles devraient donc la jouer finement. D'autant plus que les impériaux avaient eux aussi accepté la proposition du pirate. Mais pour quelle raison ? Mystère !
Rahe sentit le vaisseau décélérer et soudain il quitta l'hyperespace. La rebelle aperçût alors un immense nuage de gaz, une nébuleuse. L'Infinity y plongea sans hésitation. La traversée du nuage dura plus d'une dizaine de minutes, et quand le vaisseau en ressortit enfin, Rahe comprit qu'elle et ses camarades auraient bien du mal à s'échapper. Ils étaient dans une immense « clairière » au sein de la nébuleuse et devant eux se tenait une imposante flotte de vaisseaux du même modèle que celui sur lequel ils se trouvaient actuellement. Et cette flotte était sur le pied de guerre.

Ecrit par Barya Mach, le 5 Juin 2019
59. Un vieil ennemi.
 

-Mais merde Jellie, desserre les dents tout de suite !!!
-Gneuh’chais pas chqui’marrive, répondit la jeune femme. Elle desserra les dents avec difficulté.
-Mais bon sang, cria un Tartopom livide. Depuis quand tu mords dans des légumes ?
-J'ai jamais vu une carotte aussi appétissante, répondit-elle paniquée.
-Ah ben merci, cingla une voix courroucée et familière.
-Ca… Carotte… Commandant… bégaya le stormtrooper en pointant fort impoliment le végétal du doigt.
-C’est Karoud, pauvre illettré !!! Je devrais vous… Attendez, que fait-elle ? Au secours !!!
Jellie sauta sur la carotte… le Commandant Karott… Enfin bref, elle serra son supérieur très fort contre elle en pleurant des larmes d’allégresse.
-Je savais que vous n’étiez pas mort, commandant.
-Lâchez-moi !!!, glapit-il. Je dois vous communiquer vos instructions.
-Tk-4/4
-Evidemment que je suis en mission secrète. Ecoutez-moi bien. On m’a envoyé sur ce vaisseau pour le saborder. Grace à ma nouvelle apparence, j’ai pu me faufiler dans les réserves de nourriture de ce vaisseau. Le.a capitaine était vegan.
-Monstrueux, fulmina la jeune stormtrooper.
-J’ai ainsi pu m’approcher de lui.elle suffisamment pour l’éliminer à la rape à gruyère, puis j’ai carotté tout le vaisseau avec de fausses diffusions. Personne ne sait que le.a capitaine est mort.e.
-Pourquoi vous mettez des points au milieu des mots, chef ? demanda Tartopom.
-Oh, c’est un truc à la mode chez certains va-nu-pieds de ce vaisseau. Mais qu’importe, j’ai déjà ordonné l’installation d’une série de bombes à travers ce vaisseau décadent. Nous le détruirons comme ordonné et nous profiterons du chaos pour effectuer une vendetta plus personnelle. Nous allons nous venger des Cailloux. Le vaisseau mettra plusieurs heures à se désagréger, dès que nous aurons lancé la séquence. Assez pour nous accorder une seconde manche contre eux. Oh et Jellie, ordre de dévorer chacun des rebelles.
-Miam, ces idiots de rebelles n’ont toujours pas réalisé que j’ai bouffé le dénommé Trohob pendant le transit à bord de ce vaisseau, répondit-elle en se léchant les babines. Il avait une odeur familière.
La carotte partit d’un rire diabolique en activant le transmetteur.
-Chef, s’inquiéta Tartopom. Vous auriez dut attendre qu’on soit prêts avant d’activer.
-Relax, je n’ai activé que le transmetteur. Rien ne se passera tant que personne ne dira, à partir de maintenant, le mot de passe.
-Tk-4/4.
Le diode de l’émetteur se mit à clignoter méchamment.
-Là, on l’a dans le flan, se désola Karoud.

Ecrit par magiefeu, le 16 Juin 2019
60. De l'injustice des choses
 

Eleodie était prudente. On ne devenait pas reine dans la pègre en gobant toutes les déclarations de ses prisonniers.
– Conduisez les Cailloux vers le Hall de Gloire de Karott.
Rahe se douta que voler la flotte pour le compte de la Rébellion n'allait pas se faire en quelques claquements de doigts. Il faudrait du temps. Gagner la confiance de la chef, monter dans la hiérarchie, devenir le second et s'arranger pour qu'un accident la couronne reine des pirates. Le plan était simple, parfaitement dans ses cordes, mais ne souffrirait d'aucun grain de sable.
Elle jeta un œil à ses compagnons, et s'attarda sur Jaden qui se tortillait sur son siège. Il avait prouvé à plusieurs reprises qu'il était le maillon faible. Si un sacrifice devait s’avérer nécessaire pour simuler sa loyauté, il y passerait. Quelque fois, il fallait se salir les mains pour sauver le rêve. Peu importe ce qu'elle ressentait et ce à quoi elle croyait. Elle voulait cette flotte, c'était la seule chance de mettre fin à la guerre civile et à la tyrannie de Palpatine.

BAOUM

Un choc brutal renversa la navette et propulsa violemment ses occupants contre la première surface verticale. Le visage de Rahe alla s'écraser contre une affiche de propagande sur l'utilité des ceintures de sécurité, alors que les alarmes lui éclatèrent les tympans.
- Wha, c'est sympa, couina Jaden qui, lui, s'était attaché. Ils nous ont virés de la fête juste avant de débuter le feu d'artifice… Et je suis sûr que ces enfoirés d'impériaux ont réussi à rester aux premières loges, eux. C'est pas juste !
Rahe rampa au sol, franchement décidée à lui en coller une.

*


À travers le hublot de la barge de transport, les impériaux purent admirer l'Infinity voler en éclat et ses débris, propulsés dans le vide par la force de l'explosion, bombarder la flotte voisine. C'était un superbe chaos.
– Ho, s'extasia Karoud, c'est magnifique...
– Toute cette viande gâchée, s'émut Jelly.
– TK-4/4.
– On a eu chaud, cracha Tartopom au bord de l'asphyxie après une course démentielle. Et je suis blessé ! Aie !
- Grillé à point, savoura Jelly.
- Silence, reprit la carotte géante. Ce jour est un grand jour pour l'Empire, il aura vu la destruction de l'empire pirate et de ces odieux Cailloux. Et maintenant, nous allons rentrer dans l'Histoire et récupérer la prime faramineuse offerte par l'Emp…
L'alarme se déclencha.
- Qu'est-ce qui se passe ! J'étais en train de faire un discours, là !
- Chef, fit la voix du pilote, on n'a pas de boucliers et on est dans la pluie de débris. Coque endommagée à 50 %… 60 %…
- Vole vers le Pouss'hier ! Faut qu'on récupère notre vaisseau, vu qu'un abruti a pris une barge sans hyperdrive.
- Je crois qu'il vient de prendre cher lui aussi !
Avec consternation, les impériaux virent le Pouss'hier se briser suite à l'impact avec un gros morceau du superdestroyer.
- Bon, chef, fit Tartopom, on fait comment du coup pour rentrer ?
La carotte géante donna un coup de pied dans la coque. Ils venaient de détruire le vaisseau amiral d'Eleodie, ainsi qu'une partie de sa flotte, faire voler en éclat ces foutus Cailloux, et ils allaient crever là, à cause d'un mauvais timing. Personne ne connaîtrait leur exploit, la prime irait à la pourriture de planqué qui l'avait missionné et il pourrait dire adieu à sa villa sur Zeltros.
C'est pas juste.

Ecrit par Dark GaGa, le 24 Juin 2019
61. L'Affrontement final
 

Jaden aida une Rahe visiblement désorientée à se relever. Leur navette avait négocié un atterrissage assez musclé sur la petite lune, à au moins 10 kilomètres de l’agglomération la plus proche.
-Va’nous f’loir au moins 30 pag’s pour l’a r’joindr, soupira de lassitude la rebelle.
-les mains en l’air, rebelles, cria une voix dans leur dos.
Sortis de leur propre barge écrasée juste en face, parce qu’on les a visiblement pas les 30 pages, les impériaux les maintenaient en joue de leurs blasters, et de leurs dents, en ce qui concernait Rahe.
-J’dois m’être pris un sal’coup sur la têt, murmura Rahe. On dirait que la carotte parle.
-Karoud, c’est Karoud, bordel. Jellie, dévore-les !
La stormtrooper sauta à bras raccourcis sur les cailloux, les tirs plurent et le carnage commença…
Jelly s’écrasa sur Artemed et dévora sa chair avec la vitesse d’une tronçonneuse coupant une pâquerette, les os volants dans les airs. Tartopom était déjà à terre, s’efforçant de paraitre aussi mort que possible. Kihotai n’avait pas pu être réanimé, mort ou dormant, la Force-seule le savait. TK-4/4 abattit G6-K de plusieurs tirs bien ajustés. Klettch parti à toutes jambes pour vaillamment aller chercher des renforts à l’autre bout de cette lune déserte. Jaden piétina frénétiquement Tartopom, son honneur et sa morale le contraignant à attaquer en priorité les cibles qui n’étaient pas en état de riposter. Jellie lança un puissant coup de pieds à Chewkett, la projetant dans un réacteur toujours en feu. Après tout, elle aimait aussi sa viande cuite. Rahe parvint à se faufiler furtivement dans le dos de TK-4/4 et lui éclata le crâne avec un panneau « Live in peace with Eleodie » puis elle arracha son blaster de son cadavre toujours en convulsion et se tourna vers Karoud qu’elle mit en joue.
-Attend, hurla Jelly qui avait complètement immobilisé Jaden sur le sol et gardait sa mâchoire dangereusement proche de sa carotide. Pas touche au commandant où je lui arrache la gorge !
-Si tu ne le tue pas tout de suite, la carotte est cuite, menaça Rahe en s’emmêlant légèrement les pinceaux. Non, l’inverse. Oui, je veux que tu tues la carotte pour que je puisse tuer le chasseur de primes. Non attend, je voulais dire, ne tue pas Jaden et j’épargne ton légum…
- Oh zut, j’ai pas pu m’empêcher de mordre la jugulaire.
L’instant suivant, Karoud était transformé en purée de carottes.
-Vous avez tué le commandant, pleura Jellie en se précipitant sur ce qu’il en restait. C’est horrible, vous allez le regrett… Hmmm, dites, c’est la première fois que je mange une purée de légume qui a bon goût.
Soudain, elle sentit le froid du blaster de Rahe se coller contre sa nuque.
-Tu as tué Jaden, sale garce. Tu m’as privé du plaisir de le faire moi-même. Je vais te… Pourquoi je n’arrive pas à tirer ? Je ressens un sentiment étrange que je n’avais encore jamais ressenti auparavant, s’inquiéta subitement une Rahe envahie de gratitude.
Fut suivi l’un des silences les plus tendus de l’Histoire. Ce genre de silence lourd d’émotions pendant lesquels différents joueurs pourraient parier, à distance raisonnable bien-sûr, sur qui allait se faire atomiser ou dévorer avant l’autre.
-Bon, on fait quoi maintenant, demanda une Jellie perdue.
-Je ne sais pas. C’est la deuxième équipe que je perds, ces temps-ci. Et cette fois sur une mission non autorisée par le Commandement de l’Alliance. Le général Cracken va vouloir ma peau.
Jellie comprenait très bien ça. Après tout, elle aimait elle aussi les vêtements en peau, et comme elle n’aimait pas gâcher, elle en avait une sacrée collection.
-Je suppose, soupira Rahe, qu’il ne me reste plus qu’à me reconvertir dans la chasse à la prime. C’est soit ça soit me faire taxer d’incompétence par une bande de vieux croulants.
-Il était chasseur de primes lui, non, demanda Jellie en retournant croquer Jaden. Je me demande si on a le droit de manger ses proies dans cette profession.
-Euh, oui je crois. Enfin tout sauf la tête.
-Chic, s’exclama Jellie. Voilà une profession d’avenir. Du coup, on pourrait devenir partenaire, proposa-t-elle en lui tendant un bras du pas-si-regretté Jaden. J’ai un flair infaillible et je peux pister un repas à travers toute la galaxie.
Rahe hésita un moment puis haussa des épaules, pris le membre et commença à croquer dedans.
-Beurk, c’est tout dur, se plaignit-elle. Et je crois que je me suis cassé une dent. Ce maudit Jaden m’aura fait suer jusqu’à la fin.
-Pas de panique, partenaire. Je connais un excellent dentiste sur Coruscant, la rassura Jellie alors que les deux chasseuses de primes se mettaient en route vers l’agglomération sur fond de coucher de soleil. Dites, il nous faudra un nom pour notre éventuelle réapparition dans le prochain cadavre ? Pourquoi pas, les « chasseuses de repas ». Ou bien les « femmes-dalle ».Ou encore….
Ainsi prend fin la triste histoire des Cailloux de l’Empire, et que commença celle de deux des chasseuses de primes des plus craintes, l’une impitoyable et cruelle, l’autre adorable mais effroyablement affamée.

Ecrit par magiefeu, le 28 Juillet 2019
62. Bonus
 

Les 4 textes suivants sont des bonus à l'histoire.

Le premier est la version longue du paragraphe 14, le second un paragraphe bonus proposé par Zèd, et les deux derniers ont été les concurrents du texte de magiefeu dans le vote qui a désigné la fin de ce cadavre exquis.

Ecrit par Darth Eluar, le 28 Juillet 2019
63. Bonus : Pyèr et Janklo, version longue
 

Bonus

 

L’ancien palais royal trônait fièrement au centre de la capitale planétaire. « Ancien » car quand les exhibitionnistes et les lapains avaient renversé Jupilère, il avait bien fallu combler le vide politique pour guider Gelbique vers des lendemains qui chantent, avec autant que possible, très peu de vêtements et beaucoup de carottes.

Pour le moment, les ouvriers étaient tous très occupés à repeindre les colonnades du bâtiment en orange vif et à garnir leur chapiteau de belle herbe bien verte. Depuis les vitres de la galerie des Grandes Fenêtres, Janklo Vammedan observait tout cela avec une moue un peu circonspecte. Leurs alliés lapains avaient quand même de bien drôles de priorités ; à refaire la décoration du palais de fond en comble quand ils avaient mille choses plus importantes à faire : ils devaient écraser les derniers loyalistes jupilériens, traquer les mouvements de résistance, faire comprendre à l’Empire que malgré le changement de régime, Gelbique restait plus que jamais une amie... non vraiment si les Lapains pouvaient revoir le concept de mot urgence, ce serait...

Vammedan se retourna pour surprendre un ouvrier lapain, burin en main, qui s‘acharnait tant bien que mal sur une statue censée représenter la paix. Il ripait et abîmait le visage de l’objet bien plus qu’il ne l’améliorait.

— Faites un peu attention, gronda le premier homme fort de Gelbique. Cette statue vaut plus que toute votre vie.

L’ouvrier leva les mains en signe d’excuse et repris son labeur.

Vammedan laissa échapper un sifflement entre ses dents. Ils n’auraient dû confier le soin de reconstruction culturelle à personne d’autre que son peuple. Ces Lapains étaient des bons à rien. Comment vouliez-vous que ces primitifs comprennent comment effacer avec soin les drapés des statues, comment gratter avec précaution les chausses des tableaux ou comment effacer numériquement les armures des chevaliers gelbes du Grand Hall ?

Tant d’œuvres impies à devoir corriger, à devoir rectifier pour que la morale et le bon sens reprennent leurs droits. Voilà une tâche prioritaire à laquelle tout gelbe aurait dû s’atteler dès le premier jour ! Et ne pas perdre son temps dans des bêtises comme ces colonnes-carottes.

Enfin...
Le leader exhibitionniste soupira en regardant la grande horloge égrener les secondes. Pourquoi n’était-il pas surpris du retard de son collègue ? Depuis leur prise de pouvoir et la mise en place de leur partenariat, on aurait dit que Pyèr faisait exprès de ne jamais arriver à l’heure. Il faudrait vraiment qu’ils s’occupent de ces aliens une fois la situation stabilisée...


Pyèr était le grand-prêtre et le chef du peuple lapain depuis son adolescence. Il avait conquis ce poste de haute lutte, quand il avait râpé à mort les autres prétendants dans les Grands Jeux de la Faim. Depuis, son autorité sur son peuple était absolue et quiconque aurait osé le contredire aurait été un Lapain bien crétin.

Pyèr devait cependant reconnaître qu’il avait un rapport au temps assez élastique (les rites obligeant à se servir d’une carotte portative comme cadran solaire, on entrait vite en décalage avec les peuples qui se basaient sur l’heure de Coruscant comme valeur étalon, ce qui était le cas des exhibitionnistes) et que ça rendait parfois sa relation avec son collègue Vammedan compliquée.

En plus ces derniers jours, tout semblait aller de travers sur Gelbique. On signalait des vols dans les entrepôts, des arrestations, des assassinats, des gens qui ne mangeaient pas de saintes carottes... Pyèr en venait presque à souhaiter qu’un sursaut énergique se produise sur la planète pour reprendre tout ça en main avant de se rappeler qu’ils étaient déjà au pouvoir.

Les travaux du Palais des Républiques Insulaires Gelbes avançaient bien.

Au départ, ils voulaient le renommer Palais de la République des Deux Îles en hommage à l'île du Sud et à l’île d'un-peu-au-dessous-à-droite ; mais quelqu’un avait fait valoir avec raison qu’il fallait considérer la gelbique majeure dans tout ça. Et après un long débat afin de savoir si le continent était une île ou non – et Pyèr soutenait jusqu’au bout que techniquement c’était une île comme les autres avec de l’alcool autour, juste un peu plus large – on avait opté pour Républiques Insulaires, dans le doute, ça satisfaisait tout le monde.

Ils avaient été plus rapides pour changer la constitution gelbe et remplacer ces immondes frites par les saintes carottes : un habile législateur avait repris tout le texte de loi planétaire, fait de profondes manipulations informatiques – des histoires de « contrôle » et de « f », Pyèr n’avait rien compris. La technologie n’était pas son fort – et depuis, tous les textes législatifs louait la grandeur de la sainte carotte. Bon, bien sûr, il avait fallu affiner, comme la bannière holographique de la grand-place qui avait conseillé pendant trois jours d’accompagner son cornet de saintes carottes d’une délicieuse sauce blanche.

Mais enfin.
Pyèr retrouva Vammedan à la galerie des Grandes Fenêtres. L’exhibitionniste semblait tromper son ennui en observant l’extérieur du palais. Le Lapain se demanda fugacement comment son collègue faisait pour conserver une peau aussi parfaite malgré le fait qu’elle était exposée en permanence aux éléments climatiques.

— Vous avez pris votre temps, persifla Vammedan.
— Les bouchons, vous savez ce que c’est, s’excusa le Lapain.
— Vous ne vous déplacez pas à pied ?

Pyèr préféra botter en touche avant que l’esprit de Vammedan ne s’aiguise un peu trop.

— Nous avons plus grave à traiter, répliqua t-il en se saisissant de l’holopad que portait son assistant. D’après nos services de renseignement, Gelbique serait le théâtre d’une lutte clandestine entre rebelles et impériaux. Et l’histoire nous a appris que quand ça chauffait entre ceux-là, c’est souvent la planète où ça se passe qui trinque.
— Vous n'exagérez pas un peu ?
— Vous avez entendu parler d'Alderaan ?
— L’enquête intergalactique neutre commanditée par Palpatine a conclu à un suicide général de la planète, mais ne balaye pas à 100% la thèse de l’accident.

Pyèr leva les yeux au ciel. Ces exhibitionnistes avaient tellement l’habitude de vivre nus que baisser leur pantalon devant l’Empire était une seconde nature chez eux.

— Nous avons déjà identifié la chef du commando rebelle, poursuivit le lapain. On l’a enregistrée il y a très peu de temps en train d’attaquer la prison de Sainteté. On essaye de la capturer pour qu’on puisse remonter le reste de sa bande et les éliminer.
— Et pour les impériaux ?
— On négocie du mieux qu’on peut avec Coruscant. Les plus radicaux de chez nous proposent qu’on interdise tous nos complexes de bowling aux stormtroopers en signe de coercition jusqu’à ce que Palpatine calme ses troupes et respecte la neutralité gelbe.
— Ça va fondamentalement changer quelque chose, ça ?
— Ça évitera au moins quelques incidents de plus à la Quille en Fer. Vous avez vu qu’on a encore perdu un ministre, hier ? Une boule en pleine tête. Faut vraiment que les soldats impériaux apprennent à tirer...

Vammedan hocha silencieusement la tête. Il était d’accord avec son homologue lapain, ce qui n’arrivait pas tous les jours, que ce soit aussi bien sur les sujets sociaux et politiques, que plus triviaux.

— Si ça se met à chauffer un peu trop, on fait quoi ?
— Ce que ferait tout bon gelbe mon cher : on baisse la tête et on attend que ça passe. Je ne laisserais pas notre glorieuse révolution partir à l’eau pour ces querelles entre rebelles et impériaux.
— C’est pourtant bon, les carottes à l’eau...

Pyèr jeta un regard soupçonneux à son ami.

— Bien sûr que c’est bon. Vous n’alliez pas dire autre chose, hein ?
— Mais non ! se défendit l’exhibitionniste avec véhémence. On se connait depuis des mois, Pyèr, vous croyez vraiment que je suis du genre à vouloir vous caler une caro... une craquotte ?

Les lèvres toujours pincées, Pyèr rendit l’holopad à son assistant.

— Quoi qu’il en soit, il faut agir. La survie des Républiques Insulaires dépend de nous.

Vammedan opina du chef, puis, emboîta le pas de l’alien dans le palais. Il se surprit à sourire en repensant qu’il gardait un as bien au chaud - et non pas dans ses manches puisque les manches étaient formellement interdites sur Gelbique, c’était une question de bon sens moral - sur le peuple lapain.

La Carotte Originelle ; celle dont venait toutes les autres, la plus sainte des reliques lapains, était en possession des exhibitionnistes. Ils l’avaient depuis des années, échangée contre des holocrons jedi sans intérêt sur la vie éternelle, à un Muun sous appareil respiratoire et son assistant rouquin qui passait son temps à ricaner, avec un drap noir sur la tête. Des gens très gentils.

Assez-t-il tout étant, le plus sacré des biens lapains était à eux.
Et Janklo Vammedan n’hésiterait pas une seconde à l’utiliser comme otage si le peuple de Pyèr se mettait à faire de la résistance.
Mais pour le moment, il fallait s’occuper de cette chef rebelle et de ses troupes et leur coller une bonne correction. Ça tombait bien, les déculottées étaient la spécialité de son peuple.

Ecrit par Code 44, le 23 Mars 2018
64. Bonus : Holiday Special
 

Bonus


Ce chapitre prend place durant les onze mois d’ellipse entre les chapitres 32 et 33.

— M’sieur Kihotai ? Vous dormez ?
— On dit “méditer”, Trohob. Qu’y a-t-il ?
— Ben... C’est le Jour de la Vie, m’sieur.
— Oui, Trohob. Tu t’en es rendu compte tout seul ?
— Voui m’sieur ! répondit le Zabrak, tout fier. Et du coup, j’ai voulu vous offrir un cadeau !
— Oh, c’est gentil ! fit le vieux “Jedi” en déballant le paquet que lui tendait Trohob. Un coussin ? Mais c’est merveilleux ! Justement, je me disais que je devais m’en trouver un pour mes séances de médita...
Don-Wan s’interrompit en fronçant les sourcils :
— Mais ? fit-il en tâtant le coussin. On dirait du poil de...
— De Wookiee ! acheva Trohob, triomphant. J’ai utilisé la fourrure de Chewkett !
— Elle perd tant de poils que ça ? demanda Kihotai, déconcerté.
Brusquement, la porte s’ouvrit à la volée et une Wookiee au crâne entièrement rasé débaroula, furieuse. Alors que Trohob restait pantois devant l’horreur de ce spectacle (priez pour ne jamais voir ce qu’il vit ce jour-là), Kihotai glissa discrètement le coussin entre les mains du Zabrak et replongea aussi sec dans une profonde méditation.
Les yeux de Chewkett, brûlants d’une flamme haineuse, se posèrent sur le coussin.
Les hurlements de Trohob résonnèrent longtemps dans les couloirs de la Mousse.

***


— Heureux Jour de la Vie, Jaden !
— Merci G6 ! Je peux ouvrir mon cadeau ?
Sur un signe d’assentiment de la droïde, le chasseur de primes déchira l’emballage, dévoilant... un livre.
— Beuh... grimaça Jaden. Tu sais bien que j’aime pas lire !
— Regarde au moins le titre, conseilla la femme-robot.
Obéissant, Jaden déchiffra lentement :
— Comment... renouer... avec son... ex... alors que... celle... ci a… développé... des tendances... catastro-tristes...
— Castratrices, lui souffla G6-K. Ça veut dire...
— Je sais parfaitement ce que ça veut dire, coupa Jaden avec une mauvaise foi évidente. Mais dis-le moi quand même, pour que je vois si on pense bien à la même chose.
Soudain, Rahe entra dans la pièce et se plaça devant Jaden :
— Heureux Jour de la Vie ! lui déclara-t-elle avant de lui décocher un bon coup de genou à un endroit particulièrement sensible de l’anatomie masculine.
— Castratrice, c’est ça, expliqua l’androïde tandis que la rebelle repartait comme elle était venue.
— Bien ce qu’il me semblait... gémit Jaden, plié en deux.

***


À bord du Pouss’hier de faits, il régnait une ambiance inhabituelle. En effet, l’enseigne Jellie était clouée au lit par une mauvaise grippe depuis dix jours, ce qui permettait aux occupants du navire spatial de se rendre aux toilettes sans crainte de se faire dévorer en chemin.
Mais il y avait autre chose. En effet, lors de la dernière escale du vaisseau sur une planète ravagée par Paxton Rall, un stormtrooper avait recueilli un bébé trouvé dans les ruines.
— TK-4/4, gloussa le stormtrooper en question alors qu’il jouait à gouzi-gouzi et à il-est-où-papa-il-est-là – activités hautement essentielles pour son développement personnel (s’entendant que je parle de l'adulte et pas de l’enfant, lequel, à cet âge, ne comprend de toute façon pas grand chose à rien, ou le contraire) – avec le mignon petit bout d’homme qu’il avait adopté.
Au bout d’un moment, le bébé se mit à pleurer. Aussitôt, le dernier des deux TK-4/4 quitta la cabine immédiatement en hurlant :
— TK-4/4 !
Ce qui devait signifier quelque chose comme “Vite ! Un biberon ! Bébé a faim !”

Un peu plus tard, alors que l’apprenti papa n’était toujours pas revenu, le bébé qui s’était calmé s’aperçut que, dans sa hâte, TK-4/4 avait mal refermé la porte de la cabine. Obéissant à un instinct primaire d’exploration, l’enfant se glissa dans le couloir qu’il longea jusqu’à trouver une autre porte mal fermée.
— Areuh ! se dit-il à lui-même pour se donner du courage, et il entra.
Alors qu’il posait ses grands yeux pleins de curiosité partout dans cette nouvelle cabine, il remarqua une silhouette allongée sur le lit.
— Oh, fit la silhouette en se redressant, quelqu’un m’a offert un jambon !
Et c’est ainsi que l’enseigne Jellie passa un merveilleux Jour de la Vie.

***


— Ô Divin Petit Ours Brun ! Permettez qu’en ce Jour de la Vie mémorable, je sacrifie en votre honneur un millier de vierges !
— < Pourquoi les sacrifier alors que je pourrais les [censuré] ? >

***


— Au nom de la version galactique originale et authentique, quel est le sombre suppôt de Filoni qui a osé m’offrir une carotte géante ?

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 26 Décembre 2018
65. Bonus : La fin d’une épopée
 

Bonus : Ce texte a concouru au vote pour être désigné fin du cadavre exquis

 

 

La fête battait son plein sur la lune forestière et le général Crix Madine décida de se mettre à l’écart. Loin du son des tambours, il retrouva une femme aux cheveux blonds. Il avait déjà écouté ses rapports préliminaires et peinait toujours à croire ce qui y figurait. Pourtant, cet agent était l’un de ses éléments le plus fiable. À son approche, elle se mit au garde-à-vous.
— Capitaine Rahe Ruhl, officier en charge des Cailloux dans la chaussure de l’Empereur, déclara l’humaine.
— Repos capitaine, signala Madine. J’ai pu étudier les différents comptes-rendus de votre mission et je dois avouer qu’ils sont… pour le moins étonnants…
Il vit sa subordonnée rougir, mais l’ignora.
— C’est pourquoi j’aimerais l’entendre directement de votre bouche, ordonna-t-il
Madine eut un sourire amusé face à l’évident malaise de Ruhl. Il savait ce que contenait l’essentiel de l’histoire : les nudistes, les carottes, les impériaux, les princesses folles et les héros obsédés, mais aussi Paxton Rall et son armada de conquérants. Toutefois, ce n’était pas la partie qui l’intéressait le plus. Il voulait des détails sur la bataille d’Endor et comprendre comment elle avait fini par se retrouver en plein milieu d’un affrontement dont elle n’était pas censée connaître l’existence.

Quelques heures plus tôt.

C’était un véritable et grand n’importe quoi. Le saut automatique qu’ils venaient d’effectuer les avait amenés tout droit au cœur d’un affrontement entre Rebelles et Impériaux. Ils n’avaient pas eu le temps de comprendre que les deux flottes les avaient pris pour cible. En soi, cela ne surprenait même plus la pilote. Un impact secoua intensément la navette et une symphonie d’alarmes lumineuses se déclencha sur le tableau de bord.
— Bon sang ! cracha Rahe avant de tourner un regard furieux vers Jaden. Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais je suis sûre que c’est ta faute !
Une nouvelle explosion retentit à l’arrière de l’appareil et d’autres signaux rouges s’allumèrent.
— Artemed ! Réparations !
La voix aigüe de Kettch couina dans le haut-parleur et fut traduite par G6-K.
— Il dit que le moteur vient de lui exploser au visage. Elle n’est plus en état de réparer quoique ce soit.
— Génial, grogna la jeune femme.
— J’en profite pour ajouter que les signes vitaux de maître Kihotai sont passés de très faibles à inexistants.
— Doublement génial. Chewkett ?
Un grognement agressif expliqua son importance pour maintenir le reste du vaisseau en une pièce et la convainquit de ne pas aller plus loin. Au travers de la verrière, la boule verte et bleue grossissait trop rapidement.
— Au moins, on s’éloigne des combats, tenta Jaden en haussant les épaules. On devrait être plus en sécurité.
Le vaisseau entra dans l’atmosphère et des flammes léchèrent leur vue sur la lune. Un craquement sourd agita l’habitacle.
— Je crois qu’on a perdu un morceau, commenta G6 sans émotion.
Une nouvelle fois, Rahe tourna un regard noir vers son copilote aux cheveux noirs.
— Tu devais l’ouvrir hein ?
— Mais…
Le rugissement de wookiee dans le haut-parleur les stoppa net dans leur début de dispute. Ils n’avaient plus le moindre bouclier et la coque commençait sérieusement à surchauffer. Le choc contre les arbres fut violent. Ils étaient en plein dans la mélasse.

Maintenant.

Jaden Karn était accoudé sur une passerelle et contemplait la fête qui se déroulait sous ses yeux. Kettch était le plus heureux d’avoir atterri sur cette lune et cela ne le surprenait pas. Le mercenaire avait cru vivre un cauchemar lorsqu’une troupe de ces diaboliques peluches sur pattes les avait trouvés, après ce qui avait paru être un affrontement héroïque contre des stormtroopers. Le petit Ewok était maintenant en pleine dégustation d’un met local en compagnie de Chewkett, dont la plupart des poils avaient été brûlés lors du crash. La petite créature lui avait proposé d’y goûter, mais il avait une petite idée de la composition du plat et avait refusé. En revanche, l’un des soldats présents, une femme, s’en régalait avec une férocité peu commune. À bien y réfléchir, il était persuadé de l’avoir déjà vue. Sûrement une ancienne conquête.
Plus loin, G6-K dansait en compagnie d’un soldat obèse, de son ami un peu abruti et de ce qui ressemblait fortement à une carotte. Karn contempla la bouteille dans sa main. Elle était peut-être un peu forte.
— Tu savoures ton moment d’héroïsme, souffla la voix de Rahe derrière lui.
Depuis sa charge contre une escouade de stormtrooper sur le site du crash, le comportement de son ex-amante à son égard s’était adouci. Il n’avait pas osé lui dire que sa « bravoure » était plus due à la pièce de métal chauffée à blanc qui s’était glissée dans son pantalon. Il reprit une gorgée.
— Si j’avais su que cette prime me mènerait à une histoire aussi folle, maugréa-t-il.
La Rebelle vint se placer à côté de lui.
— Heureusement, c’est fini, termina-t-il en continuant de boire.
— Je suis enceinte, avoua Rahe d’une voix à moitié dépitée.
Jaden recracha l’intégralité de l’alcool qui se trouvait dans sa bouche. Blast.

Ecrit par Mandoad, le 28 Juillet 2019
66. Bonus: Longue vie aux Cailloux!
 

Bonus : Ce texte a concouru au vote pour être désigné fin du cadavre exquis

 

Non, ce n'était vraiment pas juste. Réussir une mission périlleuse après tant de chapitres d’absence et ne pas pouvoir profiter de la gloire qui lui était promise, il y avait de quoi se tirer une balle. Karoud était là, pleurnichant, ne sachant plus quoi faire quand Jellie demanda soudain :
- Chef, chef ? Vous êtes venus comment jusqu'ici ?
- A bord d'une navette impériale qui devait se faire capturer, pourquoi ?


Soulagée par la claque magistrale qu'elle venait d'infliger à Jaden, Rahe observait le désastre qui se présentait à elle. La flotte qu'elle convoitait partait en fumée. La navette avec laquelle on les transférait fût percutée par un morceau de l'Infinity. Les pilotes furent tués sur le coup et la navette partie à la dérive, incontrôlable. Immobilisé au milieu de l'enfer, le pire était encore à craindre pour le petit groupe rebelle. Un seul débris enflammé ou une seule explosion en direction de la nébuleuse et ce serait l’Armageddon.
- On va tous mourir, criait alors Jaden. Au secours je n'ai pas eu le temps de déclarer ma flamme à Rahe.
- Tu n'as qu'a le faire maintenant, déclara calmement Kettch.
- Trohob, appela Artemed, ou-es-tu Trohob ?
Chewkett grognait et Rahe muette, les larmes coulant le long de ses joues, attendait l'inévitable fin des Cailloux dans la chaussure le l'Empereur. Quand tout à coup, semblant sortir de sa transe, le maître Don-Wan Kihotai lévita au dessus de tous les autres et lança d'une voix forte :
- Téléportation.
Le groupe fût alors entouré d'un halo blanc et en un instant se retrouva sur le sol d'un immense hangar.
- Qu'est-ce que.. ?
- J'y crois pas.., ce vieux fou avait bien des pouvoirs tout compte fait.
Mais le vieil homme semblait à nouveau endormi, flottant à quelques cm du sol.
- Ou sommes-nous, demanda Rahe, j'entends toujours des explosions ! Il n'a pas dû nous emmener très loin de notre dernière position ?
- Je crois que nous somme dans l'un des hangars ou les pirates rangent leurs prises.
- Là-bas, je vois un vaisseaux, cria Artemed.
Rahe se tourna dans la direction qu'indiquait la Twi'lek, elle aperçut une navette impériale de classe Lambda. La rebelle reprit alors entièrement courage. Ils allaient s'en sortir. Ils ne ramèneraient certes pas une flotte entière de vaisseaux de guerre comme elle le pensait il y a encore quelques minutes, mais une navette impériale serait tout de même une excellente prise. La Rébellion cherchait depuis longtemps à en capturer une pour ses commandos.
- En avant, cria-t-elle, partant vite d'ici.
Le petit groupe se dirigeât alors à toute vitesse vers leur unique espoir de survie. Mais arrivés à 50m du vaisseaux ils stoppèrent net.
- Zut, en face de nous, les impériaux !
- Qu'est-ce qu'ils font là ces rats womps ?


- Par tous mes fans de carottes, ces maudits rebelles sont-là. Mettez-vous en formation. Étripons-les et après fuyons.
- Oui chef, à vos ordres.
- Bien chef.


- Rahhh, ils nous barrent le passage. Saignons-les et puis décampons.
- Avec plaisir.
- Roger.
- Grroooaawwh !


C'est à ce moment qu'un débris de moteur à ions encore partiellement actif entra dans la nébuleuse et déclencha l'embrassement de celle-ci. Rebelles et impériaux virent à travers le champ de force du hangar un énorme mur de flammes se dirigeait vers eux.


- Aïe, changement de plan. Fuyons, on les étripera plus tard.


- On modifie l'ordre des actions, on décampe et on les saigne après.


Les deux groupes coururent vers la navette pour monter à bord. Le pilote impériale et la Wookie se disputèrent pour prendre les commandes. Chewkett s’assomma en entrant dans le cockpit inadapté pour son espèce. Elle tomba sur le pilote qui dès lors fût incapable de bouger. Kettch sauta alors dans le siège alluma les moteurs et décolla. A l'arrière Kihotai ronflait à nouveau, Artemed espérait qu'il était en train de retenir les flammes, Rahe se battait contra Tartopom, G6-K discutait tranquillement avec TK-4/4, Karoud craignait de finir en carotte cuite tandis que Jellie attirait Jaden vers le fond de la navette dans l'espoir de le dévorer. La navette fila au milieu du reste de la flotte qui continuait d'exploser et se dirigea à l'opposé du mur de flamme qui les rattrapa au moment ou le vaisseau s'engagea dans la nébuleuse.


EPILOGUE : La cérémonie de décoration posthume se déroulait dans le plus grand secret. Le capitaine Kagi et deux de ses hommes avaient offerts leur vie en sacrifice afin que l'ennemi pense s'être emparé d'une navette en toute discrétion. Dans le même temps, sans nouvelles d'eux, la tête de Karoud et de son équipe était affichée sous le motif de désertion dans tous les bureaux de récompenses.
Du côté de la Rebellion on célébrait à la fois le retour du commando du général Cracken avec la navette et la disparition du groupe des Cailloux. Depuis le temps que la Rebellion leur confiait des tâches inutiles pour les éloigner du champ de bataille, quel soulagement. Personne ne savait ce qu'ils étaient devenus, mais qui sait.. les Cailloux dans la chaussure de l'Empereur sont peut-être immortels !

Ecrit par Barya Mach, le 28 Juillet 2019