Merci à tous pour vos commentaires
Dark Palgueïss a écrit:J'ai pas encore lu les chapitres 10 et 11, pour l'instant, cette histoire est absolument géniale. Je poste juste ce message pour signaler quelque chose qui me stresse au plus haut point : à plusieurs reprises, tu parles de Griveous qui sourit... mais Grievous peut-il sourire vu que son visage est en métal ?
Bein, il sourit
derrière son masque
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Tromperie
10 jours après la Déclaration de l'Empire
Padmé était assise dans son lit, la tête calée contre son oreiller. Ça faisait un peu plus de huit jours qu'elle avait accouché des deux magnifiques enfants qui dormaient à côté d'elle, dans les petits berceaux fournis par les infirmières. Même s'il n'y avait pas eu de complications, l'accouchement avait été particulièrement éprouvant pour elle et les médecins avaient décidé de la garder plus longtemps. Une aide soignante nommée Niobi s'occupait de changer les couches des nouveaux nées et de leur prodiguer les soins élémentaires, mais c'était Padmé qui leur donnait le sein.
Son doux regard se riva sur les visages des deux magnifiques bambins : Luke et Leia. Ses enfants !
Pendant sa grossesse, elle n'avait pas voulu consulter de gynécologue, de peur que ce secret ne soit révélé. Car même si les médecins étaient en théorie tenus au secret médical, Padmé savait que la vérité était toute autre, surtout sur Coruscant. Elle avait donc préféré ne consulter personne, attendant patiemment le moment venu pour connaitre enfin le sexe de l'enfant. Elle s'était mis à porter des vêtements amples tout en continuant d'exercer son travail de sénateur comme si de rien était. La situation à ce stade de la Guerre des Clones était trop importante pour qu'elle laisse tomber son travail.
Mais à présent, elle se demandait si elle avait fait le bon choix. Le personnel de la maternité, qui vouait une adoration à leur ancienne reine, l'avait installée elle et ses enfants dans une chambre à part. Mais la sénatrice savait qu'une fois sortit de cet endroit, il lui serait impossible de dissimuler son secret. Sa maternité serait découverte et sa relation avec Anakin éclaterait sûrement en plein jour. Et même si elle savait que cela indiquait surement la fin de sa carrière politique, elle ne pouvait qu'être soulagé de ce poids immense que représentait son mariage secret.
Ani mon amour, ils te ressemblent tellement ! songea-t-elle en fixant ses enfants.
Leurs enfants.
Une larme discrète coula le long de sa joue. Elle la laissa glisser jusqu'à son menton avant de l'essuyer. La perte d'Anakin l'avait plongé dans un chagrin profond. Le premier jour après l'accouchement, elle n'avait plus aucune envie de vivre. Les infirmières n'arrivaient pas à la faire manger, et l'ancienne reine avait même eu l'idée de se donner la mort. Puis, la vision de ses deux enfants l'avaient ramenés dans la lumière. Il lui restait une raison de vivre après tout. Elle les élèverait tous les deux, comme Ani l'aurait voulu. Comme elle le voulait.
Des bruits de pas précipités la sortirent de sa rêverie. Elle releva la tête, juste à temps pour voir la porte s'ouvrir à la volée. Une infirmière se glissa dans la pièce, effrayée. Elle avait des cheveux couleur de feu et son visage était parsemé de tâche de rousseur. Padmé reconnut presque immédiatement celle qui s'était occupée de ses enfants ses derniers jours.
- Qui y a-t-il Niobi ? s'inquiéta Padmé.
- Madame, il est là !
- Qui ça «
Il » ?
- L'Empereur !
***
Depa se faufila parmi la foule,jouant des coudes et des bras pour se frayer un chemin. Caleb restait collé derrière elle, la suivant comme son ombre. Tout deux portaient des vêtements anonymes dotés de capuches qu'ils avaient rabattus sur leur tête, cachant leur visage.
Cela faisait maintenant plus de dix jours qu'ils étaient en cavale. Ils avaient faim et soif.
Juste après avoir tués tous les clones du vaisseau, elle s'était immédiatement branchée sur l'holonet et avait été mise au courant de la prétendue trahison des jedi, ainsi que de la prise de pouvoir de Palpatine. Elle avait rapidement convenu que le chancelier suprême était le fameux seigneur noir des sith, dont l'existence avait été révélé au Conseil Jedi. La découverte l'avait laissé pantoise. Leur ennemi se trouvait au cœur de la République depuis le début, et ils n'avaient rien vu !
Elle avait dû rapidement mettre de côté à ses regrets, car elle avait d'autres problèmes plus urgents. L'Empire avait sans doute été mis au courant de leur mission, et donc de leur destination : Antelm IV ! Depa s'était donc vite rendu compte qu'il leur faudrait abandonner la navette.
- On a qu'à la faire crasher maitre, avait proposé Caleb. Comme ça, les clones qui sont surement à notre recherche penserons que nous sommes mort dedans.
- C'est une brillante idée Caleb ! l'avait félicité Depa.
Le jeune padawan avait rougit et baissé la tête, fier et intimidé d'être ainsi félicité par son maitre. Depa l'avait fixé avec un sourire aux lèvres : même s'il posait parfois trop de questions, c'était de toute évidence un padawan d'une grande valeur.
- Une fois la navette détruite, il nous faudra également nous fondre parmi les citoyens ordinaires de la galaxie, avait réfléchit Depa à voix haute. Ainsi, il vaudrait mieux ne pas ressembler à nos holos officiels.
Elle pris soin de détacher ses cheveux qu'elle avait attachés, comme à son habitude, en deux cercles qui tombaient de chaque côté de son visage. Elle espérait ainsi cacher un peu plus son identité. Les impériaux la croiraient surement morte durant le crash de son vaisseau, mais il fallait mieux faire attention.
Ça avait ensuite été au tour de Caleb. Le jeune padawan s'était assis sur le sol tandis que Depa avait dégainé son sabre et, d'un geste précis, coupa sa natte. Il l'avait ramassa au creux de sa main, et regardé avec des yeux remplis de tristesse.
- Maitre, lorsque la natte est coupée, cela signifie qu'un padawan passe au statut de chevalier. Mais... maintenant que l'Ordre est mort, cela veut-il encore dire quelque chose ?
Depa s'était accroupie devant lui et avait poser une main sur son épaule.
- L'Ordre continuera de vivre pour toujours Caleb. Dans notre cœur, dans celui de tous les autres survivants, mais aussi dans la mémoire des citoyens de la République, qui savent ce que les jedi ont faits pour eux.
Elle l'avait fixé droit dans les yeux de ses yeux attendris.
- Quand à toi Caleb, pour moi, tu es digne de devenir un chevalier, tu l'as toujours été !
- Merci maitre ! s'était-il écrier en se jetant dans ses bras.
Il était rare qu'un apprenti témoigne à son maitre un tel signe d'affection, l'attachement étant condamné par l'Ordre. Mais après tout ce qui s'était passé, il était normal que l'attachement et l'amour reprennent le dessus.
- Allez ! avait elle dit en mettant fin à l'étreinte. Descend dans la soute chercher ce que je t'ai dit !
- Bien maitre !
Le padawan s'était élancé, plein d'entrain. Il était rapidement remonté avec deux tenus à capuches d'aspect anonymes.
- Tenez maitre ! avait-il fait en lui tendant celle à sa taille.
Depa s'était déshabillée pour l'enfiler. Elle avait ensuite soulagé le cadavre de Fordo de son armure, avant de le vêtir de sa tunique et de ses habits de jedi. Puis, elle avait saisit l'un des blasters des clones et mitrailler le cadavre pendant plus d'une minute jusqu'à ce que la tunique soit trouée et fumante et le corps méconnaissable. De cette manière, lorsqu'ils trouveraient le corps, les clones croiraient qu'elle était morte. Caleb, qui avait trouvé une tenue à sa taille, avait fait de même. Néanmoins, il n'avait pas pu faire enfiler sa tunique trop petite à l'un des clones et en avait simplement envelopper le cadavre.
- Ça va Caleb ? s'était-elle inquiétée.
Elle n'avait elle même cessé de ressentir un malaise en maltraitant ainsi le corps de Ford, alors elle se doutait que celui que devait ressentir son padawan était beaucoup plus fort.
- Ça va maitre. C'est juste que... faire ça à un cadavre, même à celui d'un ennemi, c'est...
- Horrible ? Je sais, l'avait-elle rassuré. Espérons que ce soit la dernière fois que nous aurons à le faire.
Ils ne mirent pas longtemps à sortir de l'hyperespace en orbite de la planète. Depa, assise dans le siège du pilote, avait amorcé une descente rapide vers la surface. Le vaisseau tout entier avait été prit de turbulence.
- Je crois que j'ai envie de vomir, maitre !
Depa avait utilisé la force, faisant venir le blaster le plus proche dans la paume de sa main.
- Eloigne-toi Caleb ! avait-elle crier en bondissant de son fauteuil.
Son padawan l'avait imité pour aller se cramponner contre le panneau coulissant du cockpit. Depa avait tiré sur les commandes, qui avait exploser dans une pluie de flammes et d'étincelles. La jedi s'était écartée brusquement, évitant une nuée de cendres qui aurait risquée de mettre le feu à ses vêtements.
- Vite Caleb !
Elle avait quitté le cockpit, son apprenti sur les talons, et courut jusqu'à l'autre bout du vaisseau. D'un geste de la main, elle avait actionné le bouton d'ouverture de la rampe d'atterrissage. L'intérieur avait été aussitôt envahi par un vent d'une violence extrême et ils avaient dû tous les deux se cramponner solidement pour éviter d'être emportés par la trombe. Depa avait jeté un coup d'œil par une des fenêtres et avait aperçu le sol qui se rapprochait, mais également à leur gauche, une imposante falaise. La navette n'allait pas la percuter, mais allait surement la raser de près.
- Il va falloir sauter ! avait-elle crié à Caleb malgré le vent qui soufflait autour d'eux.
Elle lui avait saisi la main. Le padawan l'avait serrer de toutes ses forces pour ne pas la lâcher. Depa s'était avancée jusqu'à la rampe en s'accrochant férocement aux parois. Ses oreilles sifflaient. Elle entendait à peine Caleb, suspendu au bout de son bras.
Elle avait vu la falaise se rapprocher.
Pas encore, s'était-elle dit.
Pas encore.- Prépare-toi à sauté ! avait-elle hurler sans entendre sa propre voix.
Elle avait vu Caleb articuler les lèvres, mais elle n'avait rien entendu non plus.
Enfin, elle avait sentit la Force lui parler et avait comprit que c'était le moment.
- Saute !
Et elle avait sauter. Caleb, accroché à elle, fut emporté dans son élan. Les deux parcourirent de deux mètres avant de brutalement s'écraser sur le sol. Depa avait senti une brève douleur lui le corps. Puis, elle s'était relevé, la jambe endolorie, mais encore entière. Caleb était étendu au sol, gémissant.
- Ça va ? avait-elle demander en s'accroupissant à côté de lui.
- ça va... avait-il dit en se relevant avec une grimace.
Une violente explosion leur avait fait tous les deux tourner la tête. Depa n'avait pas besoin de la Force pour savoir que c'était la navette qui s'était écrasée dans une prairie toute proche.
Depa et Caleb avaient ensuite attendu un jour, caché près de l'endroit du crash, jusqu'à ce qu'une navette militaire arrive. Des soldats clones avaient fouillé la navette écrasée. Après une demi-heure, ils étaient remontés à bord de leur vaisseau qui avait de nouveau décollé. La jedi s'était toutefois montrée prudente et patiente. Elle avait ainsi attendue trois jours de plus, pour être sûr que la navette était belle et bien partie. Elle et Caleb s'étaient alors fait passer pour des réfugiés, et avait embarqués sur un transport au spatioport d'Antelm IV.
Et c'est comme ça qu'ils étaient arrivés là, sur Gorse.
La planète fonctionnait de paire avec sa lune Cynda, qui constituait la seule source de lumière .La partie éclairée de Gorse était inhabitable et seule la partie toujours plongé dans l'obscurité était propice à la vie. Une masse grouillante de gens travaillaient dans les mines de thorilide et les raffineries de Gorse. Là, Depa pouvait appliquer les principes d'infiltration qu'elle avait acquis au court des années : Se fondre dans la masse des gens normaux.
Depa réussit à s'extraire hors de la foule. Elle épousta brièvement ses vêtements avant de jeter un coup d'œil aux alentours remarqua aussitôt un établissement dont la devanture indiquait le nom : La Ceinture d'astéroïdes. Un vacarme assourdissant semblait provenir de ce bâtiment.
- Où allons-nous maitre ? murmura Caleb.
- Là, fit-elle en désignant le bâtiment.
- Maitre... C'est une cantina ?
- En effet Caleb. Et c'est là que nous pourrons nous sans doute obtenir des informations.
- Des informations sur quoi, maitre ?
- Sur les offres d'emplois qui s'offrent à nous sur cette lune. A partir de maintenant, il va nous falloir vivre comme le reste de la galaxie. Travailler, trouver un logement...
- Je ne pensais pas qu'en temps que jedi, je serais obligé de trouver un travail, fit remarquer Caleb.
- Moi non plus. Nous, les jedi, n'avons pas à affronter tous ses problèmes que les citoyens de la République doivent subir. Sous cet angle là, leur vie est plus difficile que la nôtre.
Elle baissa les yeux sur son padawan, qui arborait une expression triste.
- Rassure-toi Caleb. Tant que nous ne sommes pas découvert, nous ne risquons rien. C'est pour ça qu'à partir de maintenant, tu ne devras plus m'appeler maître. Si on te pose des questions sur l'endroit d'où nous venons, tu diras que je suis ta mère, que nous avons dû quitter notre planète à cause de la guerre et que nous venons sur Gorse pour trouver du travail.
- Oui, mait...je veux dire mère... heu...maman...
Depa lui adressa un petit sourire, puis ils entrèrent dans le bar.
- Fait attention, lui glissa-t-elle. Reste près de moi.
- Bien compris.
L'établissement était typique des cantinas. Des ivrognes allaient et venaient, leur choppe à la main, montant sur les tables, se bagarrant avec les autres qui étaient tous aussi sou qu'eux. Le tout régnait dans un joyeux désordre.
- Enlève ta capuche, nous n'en avons plus besoin, glissa-t-elle à Caleb.
Elle releva la sienne. Ses cheveux tombèrent sur ses épaules.
L'ancienne jedi s'avança au milieu des clients et vint s'accouder au comptoir. De l'autre côté, un vieil homme qui devait surement être le patron de la cantina nettoyait des verres.
- Excusez-moi, commença Depa.
Le vieil homme leva les yeux vers elle et un sourire s'étira sur ses lèvres.
- Que puis-je faire pour vous, sublime demoiselle ? demanda-t-il en lui adressant un sourire charmeur.
- Je voudrais s...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase q'une voix pâteuse s'exclamait derrière elle.
- Oh, mais c'est une belle gonzesse qu'on a là !
La voix appartenait à un dévaronien, de toute évidence sou. Sans avertissement, l'ivrogne vint se coller contre elle, la plaquant contre le bord du comptoir.
- On pourrait aller dans ma chambre, tous les deux, lui murmura-t-il à l'oreille, son souffle acide lui chatouillant la nuque.
La jedi sentit sa mains baladeuse lui tripoter la fesse gauche. Elle ne lui laissa pas le temps d'aller plus loin. Sans avertissement, elle lui saisit le poignet et le lui tordit. Elle entendit ses os craquer tandis que l'alcoolique se mettait à gémir. D'un coup de pied, elle l'envoya valdinguer contre une table voisine. Sa tête percuta le coin de la table et il s'effondra au sol.
- Et bien, vous n'êtes pas commode, ma jolie, commenta le vieil homme en tirant une grimace. Je peux connaitre votre nom ?
- Je m'appelle Mira et voici mon fils...
Elle hésita un instant, tout deux n'ayant pas convenu d'un nom.
- Kanan, l'interrompit Caleb, lui sauvant la vie.
Depa souffla intérieurement et jeta un regard reconnaissant à son apprenti.
- Enchanté, fit le vieil homme. Je suis Okadiah Garson, le propriétaire de ce charmant établissement.
- Charmant, oui, c'est le mot, ajouta Depa en regardant le dévaronien évanoui.
- Faut pas faire attention à ce vieux Yelkin ! C'est juste un mineur un peu barge.
Il se pencha légèrement par-dessus le comptoir, le visage à dix centimètres de celui de Depa.
- Mais qu'est-ce qu'une créature aussi exquise que vous viens faire sur ce trou paumée ?
- Notre monde a été dévasté lors de la guerre, dit-elle d'une voix peinée. Alors, nous sommes venus sur Gorse pour trouver du travail.
- Vous tombez bien mal, ma jolie. Les mines ne vont pas tarder à fermer.
- Quoi ? ? s'étonna-t-elle.
- Il n'y a plus de thorilide sous la surface : toutes les réserves ont été épuisés. Et comme si ça ne suffisait pas, Minerax Consulting, la plus société d'extraction de thorilide a fait faillite et a licencié tous ses employés, moi compris !
- Vous travaillez aussi comme mineur ?
- Et oui, ma jolie. Il faut bien si on veut vivre de manière décente.
Il fit un geste en direction des étagères remplis de bouteilles derrière lui.
- Vous voulez boire un coup ?
- Nous n'avons pas de crédit, avoua-t-elle.
- Pas grave, ma jolie. Je peux vous en payer un, proposa le barman.
- Dans ce cas, d'accord.
Le vieil homme sourit de toutes ses dents avant de se retourner vers le fond du comptoir pour saisir une bouteille.
Depa croisa le regard interloqué de Caleb. Le jeune homme ne l'avait jamais vu boire. Et à vrai dire, elle n'avait bu qu'à de très rare occasion, contrairement à son ami Obi-Wan. Mais après tous ses événements, elle avait besoin d'un petit remontant. Okadiah se tourna de nouveau vers elle, un verre dans une main et une bouteille dans l'autre.
- Mon meilleur wiskhy, ma belle ! s'exclama-t-il en remplissant son verre à ras-bord.
Depa saisit le gobelet et le vida d'un trait avant de le reposer.
- Et bien, vous allez vite ! s'étonna le vieux barman. N'allez pas non plus vous souler : vu ce que vous avez fait à Yelkin, j'ai pas envie de vous voir de nouveau en action !
- Vous inquiétez pas, je vais pas déclencher une bagarre dans votre bar, dit-elle avec un mince sourire.
Elle abandonna son verre et se tourna vers Caleb qui n'avait rien dit jusque là et se contentait de fixer le verre vide.
- Bon, s'il n'y a plus de travail ici, je crois que moi et Kanan n'avons plus qu'à partir...
Elle commençait à tourner les talons, lorsque Okadiah déclara :
- Si vous cherchez du travail ici, je peux peut-être vous aider.
- Qu'entendez-vous par là ? demanda-t-elle en se tournant de nouveau vers lui, intéressée. Je croyais qu'il n'y avait plus de travail dans les mines...
- Je vous parle pas de travailler dans les mines !
Le vieil homme se gratta l'arrière du crâne d'un air gêné.
- Voyez... ça fait un moment que je pense à prendre quelqu'un pour m'aider au bar. Je pense que vous seriez parfaite. Vous pourriez attirer une nouvelle clientèle...
- Si vous croyez que je vais faire le trottoir...le mit-elle en garde.
- Hé, j'ai pas dit ça ! Mais je pense que les gens seront plus heureux d'être ici s'il sont servis par une belle femme plutôt que par un vieil homme aigri.
- C'est une proposition très gentille, le remercia Depa. Mais il faut encore que nous trouvions un logement...
- Pas de problème, je peux vous hébergez ici. Il y a de la place en haut !
Depa jeta un coup d'oeil à son apprenti. Celui-ci croisa son regard et hocha vigoureusement la tête.
- Dans ce cas, j'accepte, fit-elle en souriant au vieil homme.
***
Padmé eut juste le temps de se vêtir avant que Niobi ne fasse rentrer le nouvel Empereur auto-proclamé. L'aide soignante disparut presque aussitôt dans un coin de la pièce, avec une révérence.
Palpatine portait une variante noire aux bouton d'or de son habituelle tenue de chancelier. Son visage était souriant, même s'il affichait plusieurs récentes cicatrices qu'il portait également au cou. Néanmoins, malgré ses détails, il semblait n'avoir pas changé.
- Sénatrice ! s'exclama-t-il. Quel plaisir de vous revoir !
- De même, majesté, dit-elle d'un ton prudent.
Après tout, même s'il semblait toujours être le sympathique chancelier, Padmé n'oubliait pas qu'il était désormais le chef d'une dictature galactique.
- Comment allez-vous, ma chère ? demanda l'Empereur en s'avançant au centre de la pièce. L'accouchement s'est-il bien passé ?
- Très bien.
Palpatine parcourut la pièce du regard et s'arrêta sur les deux berceaux.
- Et j'imagine que ce sont vos enfants ? fit-il en s'approchant. Comment s'appellent-ils ?
- Luke et Leia, majesté.
- De magnifiques prénoms. Anakin aurait été content...
Padmé se figea soudain, le cœur presque à l'arrêt et les poumons vides.
- C...Co...Comment le...savez vous ? bégaya-t-elle en essayant de reprendre son souffle.
- Il me l'a dit bien sûr ! Le jeune Skywalker se confiait plus à moi qu'à n'importe lequel de ses maitres.
Il se confiait à moi aussi...
- Je suppose que vous êtes au courant de sa...disparition ?
- En effet, majesté, avoua-t-elle en baissa les yeux, sentant les larmes montées.
- Il était comme un fils pour moi. Parmi tous les jedi, il est le seul à mettre rester fidèle : sa mort a été... une tragédie.
D'un coup, Palpatine semblait vraiment très vieux, et le poids des années se lisait sur son visage, soudain devenu triste.
Menteur. Il semblait pourtant si honnête. C'était sans doute grâce à cela qu'il avait réussi à se hisser si haut sans attirer les soupçons.
Palpatine se frotta un instant les mains, comme s'il voulait en enlever de la poussière, puis fixa son fils. Le petit Luke, qui jusque là regardait le vieil homme avec inquiétude, se mit à pleurer.
- Oh, Luke ! s'émut Padmé en le prenant dans ses bras.
Elle se mit à le bercer, tandis que Palpatine continuait de la fixer.
- Vous avez de magnifiques enfants, ma chère. Comptez-vous toujours exercer votre position de sénateur ? Je suppose que vous allez avoir besoin de temps et de toute votre énergie pour les élever.
- A vrai dire, majesté, je comptais les emmener avec moi, sur Coruscant.
- Voyons, ce n'est pas raisonnable, ma chère. Imaginez qu'il leur arrive malheur !
Padmé se raidit : la menace était à peine voilée.
- Vous avez raison, majesté. Mais qui va me remplacer ?
- Le sénateur Binks me semble tout indiquer.
Padmé hocha doucement la tête. Même s'il se montrait souvent maladroit, Jar-Jar Binks pouvait se montrer très compétent dans sa tâche, comme lorsqu'il avait résolu la crise du système Bardotta. De plus, c'était quelqu'un d'honnête, quelque chose de plus en plus rare dans la galaxie. Mais si Padmé voulait tant rester sénatrice, c'était pour se tenir au plus près du pouvoir et ainsi entreprendre des actions importantes contre le nouveau régime. Mais Palaptine semblait avoir lu dans son jeu.
L'Empereur s'éloigna du berceau pour gagner la porte.
- L'ancienne maison de ma famille près de la Contrée des Lacs est inhabité depuis longtemps. Vous pourrez y élever vos enfants en sécurité.
- Merci, majesté. C'est très...généreux de votre part. Merci.
Palpatine franchit le pas de la porte et tourna la tête dans sa direction, un sourire aux lèvres.
- Non, c'est moi qui vous remercie.
***
Besna était assise au milieu de sa cellule, un bol de soupe à la main. Comme chaque jour depuis maintenant une semaine, elle attendait avec impatience l'arrivée de Jax. Le commodore était devenue son seul lien avec l'extérieur, mais surtout, il était devenu un ami. Il n'avait pas encore réussi à glaner des informations à ses supérieurs pour savoir pourquoi Besna et les autres jedi étaient enfermés ici et quel était le but de leur présence. Néanmoins, Besna ne doutait pas qu'il y arrive.
Elle venait de finir sa soupe lorsqu'elle entendu des bruits de pas venant de l'extérieur. Elle se dressa immédiatement sur ses pieds. Elle sentit la présence de Cerid à travers la Force : c'était bien lui qui approchait.
Mais il n'était pas seul ! Trois clones l'accompagnaient.
Qu'est-ce qu'ils font là ? Pourquoi ils l'accompagnent ? se demanda-t-elle. Elle s'inquiéta un instant pour le commodore : ses supérieurs avaient-ils fini par avoir des soupçons après lui parce qu'il posait trop de questions et avait décidé de l'emprisonner avec elle ?
Non, le commodore ne semblait pas prisonnier. Il marchait d'un pas lent, les mains jointes dans le dos, mais pas attachées.
Peut-être que ces clones sont là pour vérifier que le commodore ne s'attache pas trop à moi ?
La porte énergétique s'ouvrit. Les trois clones restèrent à l'entrée : apparemment, ils avaient eu vent du sort qu'elle avait réservé à leurs compagnons. Seul Jax dévala donc les marches de la cellule. Contrairement à d'habitude, Besna ne s'élança pas dans sa direction pour l'accueillir. Elle resta figée sur place, tendue. Cette situation n'était pas normale !
- Prisonnière 87-570 répondant au nom de Besna Winsum, déclara Cerid en s'avançant vers elle. Ne tentez aucun geste de résistance.
Besna sentit un frison lui parcourir l'échine. Elle fit un pas en arrière, les jambes tremblantes. Cette voix... Cette voix aussi froide que les paysages d'Ilum, dénuée d'émotions, comme une vibrolame lui transperçant le cœur... C'était cette même voix que Jax avait au début de leur premier entretien ! Et si Jax l'avait manipulé depuis le début ? S'il avait joué avec ses émotions pour en savoir plus sur elle ? S'il s'était montré gentil à dessein, pour pouvoir se rapprocher d'elle ?
Le commodore se planta juste devant elle et sortit une paire de menottes de sa poche. Il se pencha légèrement en avant pour lui murmurer à l'oreille.
- Besna, ne tentez rien.
Il s'était positionné de telle sorte pour que les trois clones ne puisse voir que son dos et ainsi ne pas apercevoir ce subtil échange.
- Vous savez ce qu'il ce passe ? demanda-t-elle.
- Non, je sais juste que je dois vous conduire dans une salle collective avec les autre jedi, avoua-t-il.
- Pourquoi faire ?
Elle sentit les bras du commodore descendre lentement le long de son dos.
- Je n'en ai aucune idée.
- Et vos supérieurs n'ont pas peur ?
- Les murs sont électrifiés et des caméras de surveillances sont installés. Au moindre geste suspect, ils peuvent facilement vous endormir avec une décharge.
- Charmant...
Elle sentit les doigts du commodore lui agripper doucement les mains.
- Je dois vous passer les menottes, dit-il d'un ton navré.
Elle se laissa faire tandis qu'il lui attachait les mains dans le dos. Une fois que ce fut fait, il s'écarta d'elle.
- Maintenant avancer, prisonnière.
Il lui agrippa l'épaule et la poussa en avant. La falleen gémit et avança. Les trois clones disposés à l'entrée s'écartèrent à son passage, visiblement inquiet. Le commodore passa devant elle tandis que les clones fermaient la marche, leurs blasters pointés vers son dos.
Besna ne dit pas un mot tandis qu'on l'emmenait en direction de cette cellule collective. Sur le chemin, elle croisa différents soldats et officiers chargés des rondes. Elle reconnut parmi eux certaines des personnes qui étaient venues la voir sous la vapo-douche. Ils ne sifflèrent pas son passage cette fois-ci. à croire que la présence de Cerid arrivait à contenir leur excitation.
En arrivant devant la cellule, Besna fut étonnée de voir dix gardes rouges du chancelier - de l'Empereur à présent - postés à l'entrée. Même si les prisonniers étaient des jedi, étant donné les mesures de sécurité dont disposait la cellule, de simples clones auraient suffis. A croire que les gens qui étaient en charge de cette prison étaient paranoïaques.
- Nous sommes arrivés, lui fit savoir Cerid d'un ton d'évidence.
Comme pour sa propre cellule, le mur qui donnait sur le couloir était transparent, ce qui lui permettait d'en distinguer les occupants.
- Reculez ! leur intima l'un des gardes rouges.
Besna les vit s'exécuter à l'unisson. La porte énergétique se désactiva.
- Avance ! lui ordonna Jax en la poussant.
Besna trébucha et s'écroula lourdement sur le sol de la cellule. Elle roula sur le côté pour dévisager le commodore, une expression courroucée sur le visage. Celui-ci se contenta de la fixer d'un air froid et s'éloigna.
Elle sentit ses menottes s'ouvrirent. Les bracelets tombèrent au sol et la falleen frotta ses poignet légèrement endoloris. Elle leva les yeux. Les autres jedi s'étaient tous regroupés autour d'elle. Un vieux jedi Cathar aux pelages blancs et aux rides épaisses se dressait au-dessus d'elle. Elle bondit aussitôt sur ses pieds.
- Maitre Rhodis ! s'exclama-t-elle en reconnaissant son ancien maitre.
- Besna, ma tendre enfant ! fit-il en l'étreignant. Tu as survécu !
Besna était folle de joie. Marum Rhodis était chargé de former les futurs gardes du Temple. C'est le vieux maître qui lui avait appris à se battre, mais également à méditer.
- Où vous ont-ils capturés, maitre ? demanda-t-elle en se défaisant de son étreinte.
- Dans la salle d'entrainement. J'étais en train d'apprendre les mouvements de bases à mes élèves. Eux, non pas survécu... Les clones n'ont eu aucune pitié.
- Je suis désolé...
-C'est du passé, répondit-il d'une voix tout de même teintée de tristesse.
Il fit un grand geste de la main.
- Et puis, il y a pleins de mes anciens élèves ici !
Besna se retourna, embrassant le reste du groupe du regard.
- Var ! s'exclama-t-elle en donnant une brève accolade à son collègue pau'an.
Elle salua ainsi tous les autres jedi. La plupart étaient des gardiens du Temple, mais Besna reconnut également la jeune chevalier jedi Amuri Kika, une mirlian prometteuse, ainsi que la maitre jedi Amara, une twi'lek à la peau verte d'une grande beauté.
- Combien êtes-vous ici ? demanda-t-elle une fois qu'elle eut fini d'étreindre tout le monde.
- Quarante-six ! répondit une voix dans son dos.
La falleen se retourna pour faire face à une jedi Mon Calamari portant une tunique ciel bleu, qu'elle n'avait pas vue jusque là.
- Bant ! s'écria-telle.
La Mon Cal lui sauta dans les bras.
- Besna ! Ça fait ci longtemps !
Besna en pleurait presque de bonheur. Bant Eerin devait être sa meilleure amie après Exar. Les deux femmes s'étaient liées d'amitiés lors d'une mission commune dans les bas-fonds de Coruscant. Elles s'étaient très peu vu durant la guerre, Bant ayant été promue général tandis que Besna, comme tous les autres gardiens, avait dû demeuré au Temple.
- Je ne savais pas que tu étais revenue au Temple avant l'attaque, Quand es-tu arrivée ?
- Peu avant l'attaque des clones, avoua Eerin. J'avais posé mon chasseur et étais allé méditer dans la salle aux milles fontaines. C'est là que les clones m'ont eux. Et toi ?
- J'étais de garde devant la porte. Je dois être la première à avoir été capturée.
- J'imagine qu'Exar...
Besna se raidit instantanément. Les autres durent remarqués ce changement car un affreux silence s'abattu sur l'assemblée.
- Il était de garde avec moi... Les...
Elle baissa la tête.
- Les clones l'ont tués.
- Je suis désolé Besna, s'excusa Bant.
- C'était un excellent élève, avoua Rhodis en posant une main sur son épaule.
Besna se tourna vers lui, les larmes aux yeux.
- C'est du passé maintenant. Concentrons-nous sur l'avenir.
***
Les jedi discutèrent ainsi pendant près d'une heure, faisant le compte de tous les amis tombés, puis ils se séparèrent en plusieurs groupes. Besna laissa Bant discuter avec un jedi Terrelian à la peau bleue. Elle trouva un petit coin à l'écart et s'adossa contre un mur. Elle était très heureuse de retrouver tous ses amis, mais elle avait besoin de se reposer. Elle souffla un instant et balaya la cellule du regard. Son attention fut attirer par une jeune fille à la peau sombre. Elle était accroupis dans un coin, la tête dans les bras et semblait pleurer.
Qu'est-ce qu'elle fait toute seule ?
La falleen se leva et vint s'asseoir à côté de la jeune fille. Celle-ci ne réagit même pas.
- Que fais-tu toute seule ? demanda-t-elle d'une voix douce.
La jeune fille leva ses yeux remplis de larmes vers elle.
- C'est moi qui ai voulue être seule, avoua-t-elle en reniflant.
- Pourquoi ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Mon meilleur ami...Sammo Quid a été tué par les clones, gémit-elle. Je...suis la seule à avoir survécu...
Besna passa ses mains autour de ses épaules.
- Je suis désolé... J'ai moi aussi perdue mon meilleur ami durant l'attaque... Je sais ce que tu ressens...
Elle la regarda dans les yeux.
- Quel est ton nom ?
- Tai Uzuma.
- Moi, je m'appelle Besna. Besna Winsum.
- Et vous...Vous croyez qu'on va s'en sortir ?
Besna fixa la caméra de sécurité, situé dans l'angle à l'autre bout de la pièce, et sourit.
- Oui. Un ami m'a promis que tout irait bien, et je crois qu'il va tenir parole...