Cette fan-fiction a fait l’objet d’une publication sur SWU. Vous pouvez la retrouver en texte intégral, au format pdf et epub (sauf pour les nouvelles les plus anciennes) en cliquant sur ce lien.
N’hésitez pas à revenir sur ce topic après votre lecture pour donner votre avis et en parler avec l’auteur(e).
Bonne lecture !
Le staff fan-fictions.
-----------
Bonsoir!
J'ai écrit plusieurs fan-fics se déroulant dans l'univers étendu (Legends) que j'ai publiées sur un autre forum et sur starwars inventions. j'en suis à cinq, toutes faisant partie d'un même cycle et La sixième est en cours de rédaction. Récemment, j'ai décidé de reprendre et corriger la première du cycle en tenant compte des remarques que j'ai reçues: elle comportait pas mal de maladresses et de fautes. j'espère l'avoir améliorée, et je vous en propose le début afin de recueillir vos opinions.
Période: 30/31 ap BY, juste après la fin de la guerre des Vong.
Localisation: l'essentiel de l'action se déroule dans la Bordure Extérieure, à proximité de la route commerciale Perlémienne.
Les protagonistes principaux:
Les Pirates
Jango Hyx, alias HX-J4C, alias Venom;
Markrr, son frère de sang.
Quyymaen (clone de qui vous savez), son maitre d'équipage;
Ses jeunes pilotes, commandos et espions.
Marek, un contrebandier très ( trop) protecteur
Amber Star:
Un homme d'affaires: Markus Herrion, richissime armateur, dirigeant de l'Amber Star.
Alcor Procyon an-Herrion, explorateur et aventurier, son demi-frère.
Stian Mereel, Mandalorien proche de la famille.
Les antagonistes
Bokkor Hekken, un ancien dirigeant des brigades de la paix. Signe particulier: hait les Herrion.
Malthus Verryn: Un industriel mégalomane et manipulateur
Magnus, ancien inquisiteur: Un sorcier du côté obscur (et ses séides)
Quelques célébrités:
Mara Jade Skywalker, Talon Kaarde, Wedge Antilles…
Luke Skywalker et Jaîna solo feront une très courte apparition.
Edit 16/06/17:
Suivant les suggestions de membres du Forum, j'avais déjà apporté certaines corrections, en particulier au premier chapitre, qui ne me satisfaisait toujours pas. Le revoici dans une nouvelle version, avec un petit prologue. j'espère que ces quelques changements rendront la lecture plus agréable
Un lourd cargo surgit de l'hyper-espace, suivi de près par un petit vaisseau douanier. Encore un transport arraisonné pour inspection ? Dans un autre système, peut-être, c’est ce qu’auraient supposé d’éventuels témoins. Mais quelques détails les auraient alertés.
Avec son design utilitaire, le transport ventru et poussif, long d'environ 200 mètres, ne sortait manifestement pas des chantiers d'un grand constructeur, mais les entreprises capables de construire un tel rafiot se comptaient par milliers. Il se hâta lentement vers un monde aux dominantes blanches et bleues, toujours escorté par son vigilant ange gardien.
Mais était-il vraiment la victime de douaniers trop zélés ?
Deux navettes d'assaut de classe Gamma étaient arrimées à des docks sur chacun de ses flancs. Avaient-elles servi à sa capture ? Peu probable : ces docks étaient manifestement conçus pour les recevoir.
Et que dire de l'armement ? Passe encore pour les six postes quad-laser de défense rapprochée : en ces temps troublés, la galaxie n'était pas sûre et on trouvait les mêmes sur de modestes YT 1300. Mais quid du turbo-laser déployé à l'avant, sur la partie supérieure de la structure? Ou des trappes qui permettaient de l'escamoter dans la coque ? Et du canon ionique encore plus puissant monté sous la face inférieure ?
Plutôt qu'un transport intercepté, il s'agissait plus probablement d'un Q-ship, un de ces cargos pièges utilisés par les militaires ou les Rangers sectoriels pour appâter et neutraliser les pirates.
Sur la passerelle, ils étaient neuf, plus trois droïdes astromech dernier modèle. Bien plus qu'il n'était nécessaire sur un modeste caboteur ; six humains en combinaison gris perle et à la coupe militaire s'affairaient sur leurs consoles disposées dans une fosse en fer à cheval. Deux superviseurs circulaient derrière eux.
De la partie supérieure, assis sur un confortable fauteuil, un humain vêtu d'un uniforme plus recherché, mais de même couleur, veillait au bon déroulement des manœuvres.
Un équipage militaire rendant plausible l'hypothèse du Q-ship ? Dans ce cas, quelque chose clochait : l'extrême jeunesse du personnel ! Le capitaine, qui semblait le plus âgé, n'avait guère plus de vingt ans ! Les timoniers à l'avant avaient treize ou quatorze ans !
Un Q-ship ? Non, définitivement non, car le monde qui emplissait la verrière de la passerelle s'appelait Arvea. Aucun douanier ne l'avait approchée depuis près de 30 ans. Aucun douanier encore en vie. Arvea était le repaire des Frères de Belvan, une flotte pirate née de l'éclatement du Consortium de Zann. Des pirates et des esclavagistes qui s'étaient fait une spécialité de l'enrôlement forcé d'enfants soldats, poussant à l'extrême limite les méthodes cruelles de Tyber Zann (1).
Le capitaine, visage impassible et yeux vigilants, donnait l'impression de vouloir veiller au moindre détail. Contrairement à son équipage, il avait des cheveux longs et noirs couvrant sa nuque et ses épaules. Ils avaient tendance à boucler sur le front et les côtés.
D'aucuns se seraient laissés pousser une barbe pour se vieillir un peu, mais il s'était refusé à de tels artifices et ses joues et son menton volontaire étaient toujours soigneusement épilés : il avait une haute idée de ce que devait être un chef, et il veillait à être impeccable en toutes circonstances.
Des gens âgés qui avaient vécu les derniers jours de l'ancienne république auraient pu le confondre avec l'un des millions de soldats clones de la Grande Armée, s'il n'y avait eu ce nez impérieux et ces yeux d'un bleu profond, pièces maîtresses d'un regard qui semblait pouvoir, à volonté, séduire ou fusiller sur place .
- contact établi, capitaine, annonça la responsable des communications, une jeune fille à la peau sombre.
- Passez-les sur ma console , Uhura!
Le jeune homme se leva ; il n'était pas très grand, mais semblait solidement bâti. Les superviseurs montèrent le rejoindre, restant un pas derrière.
Cinq têtes apparurent sur le plateau holo :
- Navette Aurek parée, capitaine, annonça un être dont le visage était caché par un casque typique des pilotes impériaux.
- Navette Besh parée, capitaine, confirma son quasi jumeau.
- « Halte ! Douanes ! » attend tes ordres, capitaine, fit un nautolan souriant. Penses-tu que nous aurons longtemps à attendre ?
- Deux bonnes heures au minimum, Capitaine Sky ! Nos collègues sont du genre bavard !
Sky savoura son titre récemment acquis, mais une pensée assombrit son plaisir :
- Deux heures, si tout se passe bien, répliqua-t-il, redevenu sérieux. Et si…
- … tout se déroulera selon mes plans, asséna le capitaine. Hyx, terminé !
Il ne restait plus qu'un portrait sur la holo : une jeune fille qui annonça :
- Escadron rouge prêt au combat, capitaine. Selon vos ordres, les flight B et C sont dans leurs chasseurs, prêts à décoller. Le flight A en grande tenue et moi-même vous attendons devant votre navette .
- Le Maître Quyymaen (2) et moi-même vous rejoignons immédiatement, Red 1
Le Kaleesh ainsi nommé – l'un des deux superviseurs- parut surpris et se pencha pour murmurer :
- Jango, tu es sûr, pour l'escorte ? Un peloton de Reapers…
- Ce n'est qu'une garde d'honneur, Quyym' ! Même les Reapers au complet ne nous tireraient pas du guêpier si ça tournait mal ! Mais j'ai tout prévu !
L'autre superviseur faisait une drôle de tête : le jeune humain n'avait guère plus de 17 ans et ne remplaçait le Nautolan que depuis un mois. Le dénommé Jango s'en aperçut :
- Oui, Tykk ?
- Quyymaen vient avec toi, Venom? Qui va commander le…
- Toi, Tykk : tu es le second lieutenant du bord, non ? Tu crois que j'aurais nommé un incapable ?
- Oui, Capitaine ! Euh, je veux dire : non, capitaine. Mais si…
- Ah, vous commencez à me barber avec vos « et si… » !
La colère fut courte, et le jeune capitaine retrouva le sourire pour annoncer :
- si les choses tournent mal, tu deviendras capitaine d'un vieux et gros cargo méchamment bricolé. Promotion rapide pour un chef de groupe prometteur ! À condition d'être assez fort et malin pour le garder, bien sur .
Ce mélange de remontrances et de flatteries eut l'effet escompté.
- Oui, capitaine ! Mais vous avez tout prévu : l'échec est impossible !
Le Capitaine quitta la passerelle et pressa le pas pour rejoindre sa navette.
Les six pilotes qui l'attendaient, respectueusement alignés près de la navette, n'avaient vraiment pas l'air d'en être. Ou alors des pilotes d' holo-console, s'affrontant, manettes à la main, dans des parties endiablées de X-Wing Commander. On les aurait plutôt imaginés jouant avec des blaster en plast – ceux avec bruitages et éclairs- dans une cour de récré, ou rentrant à la maison après l'école, juchés sur leurs over-boards.
Pourtant, ils avaient déjà connu maints combats et s'y étaient fort bien comportés. Et les blasters à leurs ceintures étaient des vrais !
La jeune fille de la holo, portant les insignes de squadron leader, se tenait deux pas en avant.
Le capitaine lui adressa un signe de tête et embarqua en premier avec le kaleesh, suivi par les pilotes de sa « garde d'honneur. ». La navette quitta un hangar rempli de ce qui ressemblait à des mini chasseurs TIE .
Le capitaine Hyx, dissimulant un sourire, défia la planète du regard.
- Arvea, je suis de retour ! Tu seras bientôt mienne ! Et ensuite…
Mais d'abord, il avait de vieux comptes à régler ! Il avait été un enfant-soldat, lui aussi, mais ce n'était pas la raison de sa colère. Quelqu'un était mort, peu de temps avant son départ. Assassiné. Quelqu'un qu'il admirait, qu'il vénérait. La vengeance est un plat qui se mange froid, disait-on. Il avait attendu un an, mais maintenant il avait hâte de passer à table.
Un repaire de pirates.
Les Frères de Belvan portaient bien mal leur nom: la fraternité n'étant pas la principale qualité des membres de l'organisation. La longévité, si !
Cela faisait plus de 20 ans que Tyber Zann avait disparu. Son Consortium criminel ne lui avait pas survécu longtemps, dépecé par des lieutenants ambitieux et des chefs locaux soucieux de leur indépendance.
La petite flotte pirate, épargnée par ces conflits, s'était maintenue et avait prospéré sous l'autorité d'un chef charismatique, Kendall Horbin.
Les timides efforts de la Nouvelle République pour éradiquer la piraterie avaient échoué dans ce secteur trop proche de l'Espace Hutt. Même les incursions des extra-galactiques Yuuzan Vong s'étaient heurtées à une résistance farouche. Les pirates s'étaient battus vaillamment, nouant même des alliances de circonstance avec les hutt ou des forces pro-républicaines isolées. Mais Horbin était mort il y a un an. Vaincu lors d'un duel loyal, clamaient certains. Assassiné selon d'autres, qui préféraient garder pour eux leur opinion. Depuis, l'organisation glissait sur une mauvaise pente.
Règlements de comptes à la Plume Noire
La navette se posa : Jango Hyx était enfin de retour après un an d'absence ! Il était satisfait de constater que tous se montraient amicaux. Le jeune humain n'avait guère plus de vingt ans, mais il était déjà l'un des capitaines les plus en vue, très apprécié par les plus jeunes. Avant son départ, pendant six ans, il avait fait de son mieux pour cultiver sa popularité : toujours joyeux, toujours prêt à rendre service à un « ami ».
La route avait été pavée d’embûches depuis qu'il avait rejoint, à son corps défendant, l'Organisation. C'était un garçon farouche et violent, fuyant on ne savait quoi, quand il avait été capturé et enrôlé de force par les pirates. Ayant approximativement treize ou quatorze ans, il était un peu trop vieux selon les critères des malfrats, mais ses talents exceptionnels de pilote et de combattant lui avaient valu d'être pris en main par le défunt commandeur suprême. Après des débuts difficiles, celui-ci avait réussi à gagner la confiance – et l'affection- du petit sauvage et à en faire un pilote d'élite, puis un chef. Un chef qui s'apprêtait à défier son supérieur.
La ville avait poussé de bric et de broc autour de l'astroport improvisé. Des bâtiments préfabriqués, quelques immeubles en dur, des bidonvilles ou des containers reconvertis s'alignaient le long de ruelles étroites et tortueuses. Sa petite phalange marchait devant, en formation défensive, chacun des pions vigilant et tendu, comme il se doit. Non que le danger soit grand, mais ce déploiement soulignait ses statuts de «Frère », synonyme d'homme libre, et de capitaine. Des privilèges acquis à la dure. Son tatouage, sur le cou, était noir et bordé de vert, celui de ses pions était du rouge sang des esclaves combattants. Un jour, peut-être, s'ils survivaient, ils deviendraient des Frères, comme lui. Une belle théorie, car il y avait bien peu d’élus. Certains étaient effectivement affranchis et devenaient contrôleurs ou chefs de groupe, mais les grades supérieurs étaient quasi inaccessibles alors que certains êtres intégraient l'organisation directement à un haut rang : ils avaient des vaisseaux puissants, une grande expérience ou tout simplement les bonnes relations.
Lui s'était hissé au sommet par la force de sa volonté, grâce à ses talents et à son intelligence.
Et aussi quelques meurtres, reconnut-il.
En marchant, il saluait d'un sourire ou petit signe de la main les Frères rencontrés, salut qui lui était amicalement rendu, non sans un certain malaise. Il souffla à son compagnon :
- Ta présence les surprend. La plupart n'ont jamais vu un Kaleesh.
- Peut-être. Mais je dirais que c'est ton épée qui les perturbe. Un blaster est plus efficace.
- Oui, mais si peu civilisé !
- Ne fais pas ton Jedi : ce n’est pas un sabre laser, tout de même !
- ça tombe bien : la Force n’est pas avec moi !
Le jeune humain arborait ce sourire suffisant qui donnait l’envie irrésistible de le frapper.
Quelques-uns lui firent la même remarque en le croisant :
- T'as oublié ton blaster ? Pas prudent, ça ! Vraiment pas prudent! Prévint un jeune humain accompagné d'un Twilek tout aussi jeune.
- Tu devrais attendre, Vrerck est de mauvais poil, avertit un rodien.
- J'aime le risque, répondait-il à chaque fois, avec un large sourire.
L’épée jouait son rôle à merveille : laisser planer le doute sur ses intentions. Un doute, une légère hésitation, c'était une fraction de seconde vitale gagné au combat
La cantina «la Plume Noire» était depuis sa création le point de ralliement des Frères. Elle était aussi devenue, sous l'autorité du nouveau commandeur, gros mangeur et gros buveur, le QG de l'organisation. Les pions s'arrêtèrent net: ils n'avaient pas le droit d'entrer.
Seul leur leader et l' humanoïde reptilien, suivirent leur Capitaine. Toute la salle retint son souffle et la musique cessa quand Hyx parut sur le seuil ; les gens formaient comme un couloir, dégageant un large passage menant à un énorme humanoïde à peau grise, un colosse aux mains larges comme des battoirs.
L’actuel commandeur suprême de la flotte, Vrerck !
Agressif, violent, mais il manque d'assurance. Il va tergiverser. Se souvint l'humain.
C'était la clé de son plan : Vrerck ne l'aimait pas, mais le craignait. Hyx sourit à la cantonade et s'avança tranquillement, les mains bien en vue. Il ne voulait surtout pas donner à son public le moindre signe d'agressivité. Il n'allait pas briser les usages en attaquant le premier. C 'était pour cette raison qu'il avait laissé son blaster dans sa navette. Il n'en avait d'ailleurs pas besoin, il avait mieux :
Pas besoin d'armes, je suis une arme, se dit-il.
- Commandeur, je vous présente mes respects !
- Des respects, morveux ?
Le commandeur se tourna vers sa petite cour de sycophantes et plaisanta :
- le chiot d'Horbin veut me présenter ses respects ! Ne devrait-il pas ramper jusqu'à mes pieds pour les lécher ?
Quelques rires serviles accueillirent ses propos. Le jeune humain se contenta d'un sourire peu respectueux en guise de réponse, tout en avançant vers le Grorg. Le « Gros » s'en aperçut, mais il hésita. Comme prévu !
Vreck n'était pas impliqué dans la mort d'Horbin, contrairement à son '“conseiller”'. Mais Hyx savait, grâce à ses espions, que Desman Sasten, sachant sa vie menacée, avait suggéré au Rorgr la conduite à tenir.
Celui-ci hésita encore, puis commit sa première et dernière faute en dégainant enfin son blaster. Trop tard, trop près, face à un adversaire tel que Hyx.
L'accélération brutale du jeune humain lui évita un tir direct; néanmoins, son bras gauche encaissa.
Brûlure grave, constata-t-il, mais il n'aura pas le temps de recommencer!
Hyx se déplaça à une vitesse stupéfiante, si rapide que ses gestes semblaient flous. La lame surgie d'un étui sur son avant-bras gauche (pourtant brûlé) frappa la main portant le blaster, alors que l’épée maniée de la droite s'enfonçait déjà dans l'énorme bide !
Le futur ex-commandeur suprême regarda incrédule la lame, puis l'escrimeur qui la faisait tourner lentement dans ses entrailles, tenta de saisir son adversaire… Mais déjà ses forces le quittaient. Avec un bon médic, même sans cuve bacta, cette blessure n’était pas suffisante pour tuer, mais le géant ventru transpirait déjà à grosses gouttes et des spasmes parcouraient son corps. Spasmes qui se transformèrent en convulsions, de plus en plus violentes.
– J’espère que tu vas apprécier la fin que je t'ai réservée. Ah tiens, tes lèche-bottes sont déjà partis se terrer dans leurs trous à rats. Tu vas crever tout seul, le Gros , conclut tristement le jeune pirate.
Si l'élimination du pantin de Sasten était nécessaire, il n'en tirait aucun plaisir. Hyx aurait préféré s'occuper de celui-ci, mais il avait choisi de privilégier l'efficacité à la vengeance. Le poison sur la lame? Juste un avertissement pour ses autres ennemis !
Derrière Hyx, le Kaleesh qui se faisait appeler Quyymaen et sa jeune leader n'étaient pas restés inactifs :
Red One avait proprement égorgé cette fouine malfaisante de Desman Sasten. L’éminence grise du Gros s'était cachée en attendant que sa marionnette élimine le jeune importun, mais cela n'avait pas trompé la gamine. À l’évidence, elle savait où le trouver et avait accompli sa sinistre tache sans ciller. Quant au reptilien, il riait devant les trois cadavres qu’il avait étripés de ses lames !
Pas très loin, un garde du corps se relevait lentement, mains bien en vue: en s'avançant pour prêter main forte à son patron, il avait percuté un petit esclave portant un plateau – que venait-il faire sur sa route ?
Il se sentait bien seul : ses trois collègues n’avaient pas levé le petit doigt !
- Bande de lâches, marmonna-t-il.
Il se trompait : ses collègues étaient incapables de bouger ou même de respirer, paralysés par des aiguilles Bronash. Ils mourraient bientôt sans l'antidote approprié. Il aurait subi le même sort s'il n'était allé faire un tour aux toilettes. Il talocha pour la forme le gamin qui s'excusait tête basse, puis sortit en hâte. Il venait de perdre son patron et son job, mais il pouvait encore sauver sa peau. Personne ne fit mine de l'en empêcher. il quitta la cantina dans l'indifférence générale.
Resté seul, le petit esclave vérifia que son lance-aiguilles était bien dissimulé sous ses haillons, jeta un coup d’œil indifférent à ses victimes mourantes, puis entreprit de ramasser le plateau et son contenu. Il risquait une bonne correction pour la casse, mais il avait dû improviser en vitesse.
Au comptoir, les barmen avaient sorti l'artillerie et tenaient en respect un petit groupe de mercenaires ; le patron annonça:
- Querelle privée ! Restez assis, c’est la maison qui offre la prochaine tournée !
Il y avait déjà suffisamment de morts dans son établissement ! Il avait repéré les trois gardes paralysés, deviné qui avait fait le job, et choisi son camp. Jovius choisissait toujours le camp du vainqueur. Ce qui ne l'empêcha pas de gifler -- le petit esclave maladroit . Pour le principe, car il aurait pu sortir le fouet !
Nouvelle donne
La garde rapprochée de Vreck n’était plus, mais pour le Grorg, cela allait prendre du temps. Personne ne s'inquiéta de son sort : sa cote de popularité avait sérieusement chuté ces derniers mois. Maintenant, elle était au plus bas, mais il n'aurait pas l'occasion de présenter sa démission :
– Quinze minutes, l'informa aimablement Hyx, en nettoyant soigneusement sa lame empoisonnée, peut être un peu plus. Douloureux, hein ? Je suppose que tu avais oublié pourquoi on m’a surnommé Venom.
Maintenant, tous s'en souviendraient. Ils l'entouraient à distance respectueuse, encore ébahis par sa victoire éclair. Certains qui l'avaient cru terrassé par le coup de blaster, n'en croyaient toujours pas leurs yeux ! Une Falleen belle et élégamment vêtue, surgit de l'arrière salle et commença à scander son nom.
- Ve-nom ! Ve-nom !
La salle entière l'imita, de plus en plus fort. Hyx avait passé beaucoup de temps à créer son personnage: bon camarade certes, mais plus venimeux qu'une vipère kodashi quand on le cherchait.
C'est beau, la popularité ! Pensa le jeune humain, souriant .
Assis au milieu du tumulte, il laissa sa pion Red One nettoyer sa blessure et y apposer un patch que le petit esclave avait apporté sur ordre du patron. Personne ne remarqua que Red1 et le gamin avaient comme un air de famille.
On ne fait pas assez attention aux esclaves…
Avec ou sans patch, les blessures de Hyx guérissaient vite, très vite. Une de ses particularités, avec sa force et sa vitesse peu communes. Néanmoins, la fille, concentrée et soucieuse, s'affairait comme si la vie de son Capitaine en dépendait. La théorie de Hyx, c'était : « il n’y a pas que le système conditionnement/ punition/récompense pour tenir ses esclaves: l'affectif compte aussi. »
Dans le cas de Red1, cette affection allait un peu trop loin. Il faisait de son mieux pour ne pas l'encourager dans cette voie.
Certains prétendaient qu'il était trop tolérant avec les pions. Ils n'avaient pas tort, mais il laissait dire : ses petits guerriers étaient les meilleurs, les plus dévoués qui soient.
Il observa plus attentivement la gamine: son crâne rasé laissait libres les trois prises neurales, une au-dessus de chaque oreille, la dernière sur la nuque ; pour une pilote, quelques millisecondes gagnées au combat. Contrairement aux autres esclaves, une étroite bande de cheveux très courts, teintée de rouge courait du front à la nuque. La marque des « phalanges de Venom », celle de l'escadron rouge. Cela entretenait, selon Hyx, l'esprit de groupe. Red One n' était pas seulement une pilote exceptionnelle, elle était née pour commander. Si ses projets réussissaient, il ne tarderait pas à lui confier des fonctions plus importantes.
Elle était plutôt jolie. Il constata que les deux bosses qui déformaient sa combinaison au niveau de la poitrine avaient encore pris de l'ampleur et que l’aspect androgyne de l’enfance avait laissé place à des formes plus féminines. Les pirates retardaient volontairement la croissance et la puberté de leurs petits soldats, pensant les rendre plus dociles. Venom avait décidé d'abandonner cette pratique juste après son départ. Le résultait était là : une jeune fille, presque une jeune femme. Il n'était guère plus âgé. Un jour, s’ils survivent aux combats, les enfants-soldats deviennent… Des soldats. Et peut-être, qui sait, des Frères ou des Sœurs.
En parlant de Sœur: il releva les yeux, sentant une présence; elle était devant lui, dans ses soies de Ganzi. Toujours élégante et armée de ce pouvoir de séduction propre à sa race. Naali Trang, la Falleen. Chef de la division Drogues et produits médicaux, avec le rang de commandeur (3). D’après les rumeurs qu’il avait recueillies avant de venir, c'était une division en pleine croissance sous l'impulsion de Sasten .
- Naali! Toujours aussi belle !
- Jango! Tu n'as pas changé: la flatterie ne te coûte rien.
- Mais c'est la vérité, répondit-il avec un sourire canaille.Tu es plutôt bien conservée pour une vieille de trente ans!
Il évitait de mentir à moins que ce ne fut indispensable.
Un âge vénérable chez un pirate, que bien peu atteignaient. Elle avait un peu vieilli depuis l'époque où avait pris sous son aile le jeune Jango Hyx (qui venait juste de choisir ce patronyme), mais avait conservé tous ses charmes. Elle l’avait initié à des techniques et des plaisirs que ses droïdes précepteurs avaient négligé dans sa formation. En échange de ses services (forcés, du moins au début), la maîtresse vénéfice lui avait aussi enseigné l’art du poison.
Elle déployait tout son talent, mais le jeune homme s’était immunisé contre ses puissantes phéromones de séduction. Il n’en laissa rien paraître et lui sourit béatement. La petite esclave, elle, ne souriait pas et tête humblement baissée, elle dardait sur la Falleen un regard noir.
Jalouse? On ne fait jamais assez attention aux esclaves !
– Alors, jeune vagabond, as-tu trouvé les réponses que tu cherchais?
- Quelques-unes. Peu de réponses et encore plus de questions qu'avant… J’ai aussi prospecté de nouveaux secteurs potentiellement juteux.
Il avait élevé la voix pour la dernière phrase.
– Réunion du comité directeur ! Beugla un duro arborant l'insigne de commandeur sur son armure légère.
– Commandeurs et capitaines uniquement! Ajouta-t-il. Dans l'arrière salle!
Son autorité suffit à disperser la foule. Il était le plus respecté des officiers supérieurs présents. Il n'en restait plus beaucoup.
1 Oui, le Y est volontairement doublé.
2 Très jeunes pour pouvoir les conditionner mais aussi à cause des caractéristiques de leurs chasseurs.
3 Dans l'ordre hiérarchique croissant : capitaine, commandeur, haut commandeur et Commandeur Suprême (un titre prétentieux pour le chef d' une simple bande de pirates)
J'espère que cet extrait vous plaira.